summer feelings ⚝ abby (team brindleton bay)

Planche de surf à la main, Abby déambule dans South Bay vêtue d’un haut de maillot et d’un short de bain court. Les températures seront bientôt trop fraîches pour pouvoir le faire, alors elle est bien décidée à profiter jusqu’au bout des derniers  jours d’été (ou plutôt des premiers jours d’automne). Bientôt, pour surfer, ce sera combinaison obligatoire. Comme beaucoup de ses compatriotes, la néo-zélandaise supporte relativement bien les températures hivernales de l’océan. Mais il faut avouer que c’est quand même plus agréable en ce moment, même si déjà ce n’est plus pareil qu’en février. Cheveux épais, bouclés et lâchés rebondissant dans son dos, Abby rejoint Tegan sur la plage de South Bay. Aujourd’hui, seulement de l’amusement à l’horizon - certainement pas de devoirs, ni autre corvée de ce genre. « Yo ! » Hallenstein élevée dans une aisance certaine, co-héritière d’une entreprise connue dans tout le pays, la métisse n’en demeure pas moins une jeune femme tout à fait comme les autres. « Ah mince, j’ai pas regardé mon téléphone… Donc vu ni mes messages ni l’heure, désolée. » Pourtant, elle est accro à ses sacro-saints réseaux sociaux. Mais justement, elle s’est résolue à ne pas y jeter un coup d’oeil de la matinée. Dur dur… Elle regarde vaguement ses messages, quand même, pour Tegan. « Attends, je reviens dans une minute. » Posant sa planche près de son amie, la brune se dirige vers l’un des stands situés non loin de la plage. Elle n’a pas apporté son portefeuille, mais comme elle vient tous les jours, elle est plutôt connue dans le coin - sans compter ses parents, dont tout le monde sait qu’ils sont riches. Sourire aux lèvres, Abby parvient donc sans souci à négocier avec le marchand pour revenir payer dans la journée. De toute façon, elle ne peut pas ne jamais revenir sur cette plage et dans une petite bourgade, quand on se connaît la magie fait que la confiance règne facilement. « Merci beaucoup ! » Sautillant joyeusement jusqu’à la jeune femme qui se dore la pilule, l’étudiante en droit lui tend la bouteille d’eau. « Tiens, cadeau ! Mais c’est vrai que t’es bizarre, quand même » sourit-elle pour l’embêter. « Qu’est-ce que tu racontes de beau, sinon ? »

« Alors ce sera un compliment. » Abby a le sourire aux lèvres, non seulement parce qu’elle apprécie beaucoup la compagnie de Tegan, mais aussi parce que l’activité qui les attend est l’une de ses préférées au monde. Néanmoins, avant de se jeter tout de suite dans l’eau, la Hallenstein prend d’abord des nouvelles de l’autre jeune femme : c’est la moindre des politesses, non ? Tegan lui apprend qu’elle n’a pas grand-chose à raconter, son temps étant principalement pris par ses cours. Elle en profite pour rebondir en taquinant Abby, laquelle répond par un léger grognement. « M’en parle pas. Dire qu’il me reste encore au moins de deux ans à tirer, je me demande parfois si je vais tenir aussi longtemps. » Quand les deux filles se sont rencontrées sur la côte occidentale de l’Australie, la Castillo faisait aussi du droit, comme sa famille attendait d’elle. Il y a donc un certain nombre de points communs, sauf que maintenant Tegan fait ce qui lui plaît. « Mais ça va, au moins tu aimes bien ? » La métisse ne peut pas en dire autant, mais il est inutile de revenir là-dessus. Lorsqu’il est question de sauver le monde, elle ne peut s’empêcher de pouffer de rire. « Bah, c’est pas comme si j’allais travailler à faire avancer les droits de l’Homme dans ce pays, ni travailler pour les écologistes en faisant payer des millions de dollars d’intérêts aux entreprises qui pourrissent tout… À la limite, je pourrais parfois aider les plus démunis, mais clairement ce serait pas mon travail donc le temps à y consacrer risquerait d’être réduit. Triste, hein ? » Abby ne fait pas partie de ces étudiants en droit qui veulent révolutionner le monde. À vrai dire, elle aimerait déjà réussir à se prendre en main avant de pouvoir tendre la main à autrui, mais c’est encore une autre histoire. « Alors, prête pour notre session surf ? »



La meilleure décision de sa vie. Forcément, les propos et le ressenti de Tegan touchent un point sensible chez Abby. Même si actuellement ce n’est pas le moment, elle est absolument certaine que plus tard, seule dans sa chambre à tête reposée, elle y repensera encore et encore. « Je suis vraiment contente pour toi » assure-t-elle, avec toute la sincérité du monde. « J’aimerais avoir le même courage que toi. » Peut-être que comme Tegan, après ses études et ce fameux bagage en poche, Abby se décidera à se consacrer à quelque chose qui lui plaît vraiment. En attendant, elle se sent toujours coincée. Et en dépit de son propre changement de vie, l’étudiante en arts dramatiques trouve de quoi réconforter un peu la métisse. « Oui, c’est vrai que c’est déjà pas si mal… Merci. » Un peu rassérénée, elle adresse un sourire à l’autre brune. Et s’il y a autre chose qui peut l’aider à se défouler, c’est bien le surf. Elles sont toutes les deux prêtes à se lancer et Tegan avoue son hésitation avec la combinaison. « La violence, c’est la voie à suivre » plaisante-t-elle en riant. « J’ai vécu les cinq premières années de mon existence dans l’île du sud, je suis peut-être un tout petit peu plus résistante au froid. » Sans s’attarder davantage, Abby attrape à nouveau sa place et se lance littéralement à l’eau. Elle ne prend pas le temps de s’immerger progressivement, préférant encore une fois la violence comme le dit si bien l’autre néo-zélandaise. Allongée sur sa planche, elle nage en s’éloignant de la plage, rejoignant l’endroit le plus propice à prendre des vagues. Maintenant, il faut les attendre et les prendre à la suite - encore heureux qu’il n’y ait pas trop de monde. « Ici, ça me paraît bien, hein ? »

« Oui, on va bouger autant qu’il le faut. » Parvenue à un endroit qui lui semble idéal pour attendre et guetter les vagues, Abby se met à son tour à califourchon sur sa planche. Les yeux tournés vers l’immensité de l’océan, ça ne l’empêche pourtant pas de discuter avec Tegan. « Trop de monde à Sydney, c’est clair… Et à Melbourne, c’était la même chose. Pourtant, les spots de surf ne sont pas forcément meilleurs. » Comme une première vague intéressante arrive, elles arrêtent momentanément de parler. Tegan la lui laissant, la métisse lui adresse un sourire. « Je vais essayer ! » Déjà en position, elle essaye d’estimer le nombre de secondes qu’il lui reste, avant de se laisser porter par la vague. Elle n’est pas très grosse, mais c’est déjà bien suffisant. Au moment propice, Abby se redresse, profitant de la sensation de glisse, courte mais tellement bénéfique. Puis elle se laisse tomber dans l’eau, non loin du rivage. Déjà, c’est le moment de remonter sur sa planche et de nager. Les moments passés sur une vague ne durent jamais bien longtemps, mais comme la plupart des passionnés, la Hallenstein pourrait faire ça pendant des heures rien que pour ces quelques précieuses secondes. Et pendant qu’elle remonte à la nage, c’est au tour de Tegan de s’élancer. « T’assures ! » lui lance-t-elle de loin, avant de reprendre position. Peu de temps après, elles se retrouvent toutes les deux. « C’est vrai qu’elle n’est pas bien chaude. Ça nous prépare pour les mois d’hivers à venir, j’imagine… » Et ce n’est pas ce qui va les décourager. Déjà, les jeunes femmes repartent à l’assaut. « On va bien s’amuser et après, je t’invite à manger où tu veux ! » L’après-midi s’annonce exactement comme Abby le voudrait : surf, bonne compagnie et nourriture ensuite. Elle va se régaler, dans tous les sens du terme.