rock the boat → rafa

Pour être tout à fait honnête, il ne sait pas faire la différence, même avec les explications de l'expert. Il aime boire de temps en temps du vin, il prend rarement le temps de se demander si le vin est sec ou humide, car soit il demande conseil à un employé, soit il reprend la même marque que précédemment. Tout cela pour dire qu'en sortant d'ici, il aura peut-être appris des choses, mais il doute qu'il aille les appliquer, au moins, il ne risque pas de se coucher complètement con. D'ailleurs, il semble être sur la même longueur d'onde que Vesper, selon eux, ils sont tous mouillés, c'est du liquide quoi, un vin sec, si on le renverse, hé bien, il va quand même rendre la surface humide. Oui, bon, vous avez compris, ils ne sont pas ce genre de connaisseur et Rafa, préfère le boire plutôt que se poser la question. Bref, ce n'est pas inintéressant, c'est seulement qu'il ne voit pas la même chose que ces experts, les mêmes qui les regardent un peu bizarrement. S'il avait su qu'ils allaient se faire juger hein. Après tout, ils sont censés être là pour apprendre. Ils renouvellent l'expérience, mais cette fois-ci avec du rouge, le même processus donc, le faire tournoyer, le sentir, regarder sa couleur, à tenter de reconnaître la pastille de goût, léger, fruité, aromatique, bref, des mots qui entrent dans une oreille et qui sortent de l'autre, si vous voulez son avis. Rafael suit le mouvement de Vesper et il goûte à chacun pour pouvoir se faire une idée. « Il n'est pas un peu sec le blanc ? » Dit-il pour rire, comme s'il savait faire la différence, pas du tout, c'était surtout pour plaisanter. « J'aime bien les deux, mais il est vrai que le blanc est une coche au-dessus que le rouge. » En tout cas, il remarque que l'un des œnologues ne fait que blablater, rendant le cours moins intéressant d'un seul coup. « Je propose que l'on emprunte l'une de ses bouteilles et qu'on se casse à notre cabine. » Emprunter ou voler, si on veut dramatiser la situation, alors qu'au final, la croisière doit avoir une sacrée cave à vins là-dessous pour pouvoir tenir en haleine tous les passagers.

Une chose qu’elle a souvent entendue et gardée à l’esprit, c’est qu’il ne faut pas trop mélanger les alcools. Apparemment, c’est pire que de s’en tenir à un seul. Pourtant, elle s’est déjà pris des cuites à se dégoûter définitivement du seul alcool de sa soirée. Mais là, on parle de vin. Du rouge, du blanc, même du rosé, ça ne doit pas être tout à fait pareil, si ? Vesper se pose la question tout en goûtant à chaque verre. C’est bien le seul moyen pour elle de faire la différence parce que là, oui, clairement, y a une différence de goût. Reprenant un peu de son sérieux et ayant à cœur de bien faire les choses, elle demande son avis à Rafa après avoir donné le sien. Si elle devait choisir un terme, elle dirait qu’il est plus léger. Et Rafa lui annonce que lui le trouve un peu sec. Ce qui fait bien sûr rire la blonde. Mais plus sérieusement, lui aussi le préfère. Ce qui la rassure en un sens : moins de vin rouge que de blanc au cours de leurs repas. Bien qu’elle ne soit pas du tout du genre à ne pas pouvoir se passer d’alcool pendant ; ça lui arrive quand même plus souvent de se prendre un Coca. Et puis, il a la meilleure idée du siècle, à savoir emprunter – voler serait plus juste, oui, étant donné qu’ils n’ont pas du tout l’intention de la rapporter ou alors vide, ce qui pourrait être drôle aussi, en soi – une bouteille et s’éclipser pour aller la boire dans leur cabine.
« Alors ça, je pense que c’est vraiment une super idée. C’est qu’il commence à m’endormir avec tout son blabla. »
Certes, le vin risque aussi de l’assommer un brin mais d’une manière quand même bien plus agréable. Plus qu’à trouver comment dissimuler la bouteille au regard de tous. C’est qu’elle n’a pas pris la peine de s’embarrasser de son sac en quittant la cabine ce matin. Mais un coup d’œil à ce qu’elle porte – un sweatshirt oversized – lui indique qu’elle n’a qu’à la glisser en-dessous tout simplement. Ce qu’elle fait, après s’être assurée que personne ne regardait dans leur direction. Bon, il ne faut pas y regarder de trop près mais ça passe. L’avantage de tous ces vêtements amples, c’est qu’on ne peut pas vraiment deviner ce qui se cache en-dessous.
« Trouve-nous une idée pour quitter le cours, maintenant. »
Comme de prétexter que le vin lui donne mal à la tête, par exemple. Ou autre, en fait, elle a hâte de le voir à l’œuvre.

Ils sont à nouveau d'accord, l'œnologue commence à endormir le couple, plus il parle, plus Rafael a envie de bailler, ce qui lui donne envie de partir, mais pas avec les mains vides. Non, il se dit qu'ils méritent bien une petite bouteille et puis, il est certain que cela ne va pas se remarquer, pas vrai ? Dans tous les cas, ce n'est qu'une bouteille de vin aux yeux du brun, il doute fortement que celle-ci vaille des milliers de dollars, sinon ils seraient tous encore en train d'y goûter ou de faire tournoyer le liquide sans même pouvoir y plonger les lèvres à cause du prix. Il a très rarement goûté à un vin à un prix exorbitant, au casino, une fois à un gala de charité puis durant une réunion avec des hauts placés et ça, ça date, car apparemment, il fallait les impressionner selon le général. Sinon Rafa se contente très bien d'une bonne bouteille de vin à prix normal sans les excès. Ce n'est pas un expert, mais qu'importe, au bout du compte, l'important c'est que le goût plaise aux papilles gustatives, non ? Tout cela pour dire, qu'ils vont se garder un petit souvenir de ce cours trèèès passionnant, même si c'est un peu le cas, car c'est intéressant de savoir faire la différence, ça pourrait impressionner leurs prochains invités aux airs hautains, mise à part cela, il y avait un peu trop de bavardage. Il observe discrètement Vesper prendre la bouteille et la cacher sous son sweatshirt, meilleure cachette, cela paraît mieux sous cela que s'il l'avait caché sous son bras à l'intérieur de sa veste. Il hoche la tête, avant de regarder alentour d'eux, l'homme est occupé à tenter d'expliquer à un participant comment fonctionne il ne sait quoi, ce qui leur donne la voix libre, il fait alors signe à Vesper de passer la première, ainsi elle passe inaperçue, car pile au moment où elle sort de la pièce et que Rafael était sur le point de faire la même chose, l'animateur fronce les sourcils, se questionnant sûrement sur l'agitation et le pourquoi le Colombien se retrouve au beau milieu de la salle. « Désolé, mais ma petite amie ne se sent pas très bien, je préfère rester auprès d'elle, merci pour l'atelier. » Sur ce, il quitte à son tour, pas besoin d'une grosse excuse, après tout, ils n'ont même pas payé pour être là, enfin, si on oublie le prix des billets. Rafael glousse légèrement, pas qu'à vingt ans qu'on peut faire ça, surtout pas avec eux. Ils rejoignent leur cabine, il referme la porte derrière eux. « Mission accomplie. »

Ignorant tout du plan de Rafa, Vesper suit donc ses indications ; ce qui la pousse à refaire le chemin qui les a menés là quelques minutes plus tôt en sens inverse. Sous le regard un peu curieux de la plupart des gens venus participer à l’atelier. Attendant dans le couloir, elle l’entend s’excuser en disant qu’elle ne se sent pas bien. Si elle avait su, elle aurait forcé un peu le trait mais bon, elle imagine qu’ils ne sont plus à la maternelle et que, si quelqu’un a remarqué qu’elle pétait toujours la forme, personne n’en dirait rien. Oh, et puis de toute façon, comme dit précédemment, ce n’est quand même pas pour une bouteille. Puis Rafa la suit de près et la blonde attend qu’il ait refermé la porte de leur cabine sur eux pour sortir la bouteille de sa cachette.
« Je suis sûre qu’ils n’y ont vu que du feu ! »
Et si pas, personne n’a pris la peine de les suivre pour leur réclamer ce qu’ils ont volé, donc, ça revient au même. Ouvrant un tiroir où elle a rangé deux ou trois choses, le temps de la croisière, elle sort un couteau-suisse avec tire-bouchon. En bonne texane qu’elle est, Vesper est toujours préparée à tout. Enfin presque.
« On aurait aussi dû piquer des verres parce qu’à part celui où attendent nos brosses à dents, j’en vois pas d’autres. »
Qu’à cela ne tienne, ils pouvaient boire au goulot. Si chic. C’est sûr que si le type qui donnait cours les voyait faire ça, il se retournerait dans sa tombe. Alors qu’il est bien vivant et c’est sans doute ça le pire. Troquant son sweat-shirt contre quelque chose de moins chaud, elle saute sur leur lit dont elle tapote la place à côté d’elle pour que Rafa vienne la rejoindre et lui tend la bouteille.
« On se regarde un film ? Ou une série. Ou même un documentaire sur les tortues des îles Galapagos si tu préfères, ça me dérange pas. »
Mais le connaissant, elle se doute bien que lui ça le dérangerait et c’est tant mieux parce qu’elle n’est peut-être pas si intéressée que ça par les tortues des îles Galapagos non plus. Elle le serait encore moins si on voyait un bébé tortue se faire bouffer par n’importe quel oiseau de proie du coin, c’est sûr.

C'était presque idiot de s'excuser, poli, certes, mais rien ne les obligeait à rester à l'atelier, tout cela pour dire qu'il est un peu soulagé d'en être sorti, finalement, il n'a pas appris grand-chose, si ce n'est qu'il faut faire tournoyer beaucoup et regarder la couleur du liquide. Bon, il ne va pas trop s'en plaindre, c'était marrant de regarder l'animateur prendre l'atelier au sérieux devant une bande d'amateurs, qui sûrement n'avaient pas trouvé mieux comme première activité sur la croisière, heureusement que le couple avait déjà visité les auto-tamponneuses. Eux, ils ont réussi à prendre une bouteille, même si ce n'était sûrement pas permis de le faire. Tant pis, ils en sont là, dans leur cabine, prêts à le boire et à se détendre. « J'imagine qu'on va devoir faire à l'ancienne, sans verre. » Bien qu'ils puissent demander à un employé de leur apporter deux verres, ils peuvent tout aussi bien s'en passer, en tout cas, cela ne dérange pas Rafael de le faire, il la laisse ouvrir la bouteille, pendant qu'il se met plus à l'aise, sans chaussures, sans veste, c'est beaucoup plus chaud à l'intérieur de leur chambre qu'à l'extérieur, quel temps merdique, bien qu'il y ait pire que cela, on s'entend. Il apprécie particulièrement la chaleur et c'est peut-être parce qu'il est né dans un pays où la température peut vite grimper à 35 degrés durant certaines périodes de l'année. Il la rejoint rapidement sur le lit, il récupère la bouteille qu'elle lui tend et il en boit quelques gorgées avant de lui rendre. « Allez, va pour les tortues. » Qu'il balance dans l'unique but de voir la réaction de la blonde, une fois que c'est fait, il pouffe de rire. Il n'a rien contre les documentaires ou les tortues, mais encore faut-il que le documentaire soit intéressant, là, il veut bien s'en passer, sauf si leur but est de s'endormir rapidement. « Sinon un film, ça me dit bien. Je te laisse le choisir, drame, horreur, action, pas mal tout me va. » D'toute façon, avec le temps, elle connaît les goûts de Rafael et habituellement, ils aiment la même chose. Il faut dire qu'il n'a pas encore regardé ce qu'ils avaient le choix, ni même s'il y a un forfait tout inclus pour la télé, dans tous les cas, il lui fait confiance. Il place les oreillers pour le dos et le confort.

A l’ancienne, Vesper n’a rien contre. C’est une texane après tout. Chez elle, les verres sont optionnels de toute manière. Et chez elle, les gens ne boivent quasiment pas de vin, d’ailleurs. Alors c’est sûr que ça arrive mais c’est pas vraiment quelque chose dont on aime se vanter du côté d’Abernathy en tout cas. Trop raffiné pour des paysans, sûrement. Elle acquiesce donc en songeant que ça doit être vraiment très à l’ancienne étant donné que les verres existent probablement depuis quelque chose comme l’antiquité. Ou si pas les verres en verre alors les coupes et autres récipients. En tout cas, c’est toujours ce qu’on voit dans les films historiques. Et en parlant de films, c’est le moment de s’en choisir un. Si la blonde évoque ce fameux documentaire sur la reproduction des tortues des îles Galapagos, c’est parce qu’elle a vu que c’était au programme presque toutes les nuits et qu’elle en est arrivée à se demander qui ces tortues peuvent bien intéresser à ce point pour qu’on en parle toutes les nuits. Bref, la remarque de Rafa la fait rire parce qu’elle le connaît suffisamment pour savoir qu’il n’est pas sérieux quand il dit être partant pour ça. Puis il ajoute qu’elle n’a qu’à choisir ce qu’elle veut, ça lui plaira. Parfait. La blonde fait donc l’impasse sur les films d’action parce qu’elle en mange déjà assez comme ça au travail et hésite alors entre un bon vieux film d’horreur et une comédie romantique. Si la plupart de ces dernières sont d’un ennui mortel ces dernières années, il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 90 et même début 2000, y en avait des incroyables, si on lui demande son avis. Comment se faire larguer en 10 leçons, Miss Détective, Just Married ou presque, Serendipity, 27 Robes, pour ne citer qu’elles. Mais le fait est que si Rafa et elle ont bien souvent les mêmes goûts et qu’il n’est très certainement pas l’homme le moins romantique de sa connaissance, elle ne va quand même pas lui infliger ça. Manipulant la télécommande, elle finit par lancer un Indiana Jones. Pas qu’elle soit une grande fan. En fait, elle ne les a vus qu’une fois chacun et comme ça remonte à très loin pour certains, c’est à peine si elle s’en souvient. Avec un sourire taquin, elle se tourne ensuite vers lui.
« T’as de la chance, j’ai louché quelques secondes sur Meilleures Ennemies. »
Des Bridezillas qui se font de sales coups un peu avant leur mariage, c’est marrant aussi.

Tout en regardant la bouteille de vin, il se dit que c'est toujours meilleur accompagner d'un bon repas, tandis que la bière, cela aurait été mieux, mais clairement, il ne va pas faire son difficile, surtout qu'ils aient pris le risque de la ramener avec eux dans leur cabine et ils n'ont rien déboursé. Plus, ils ne comptent sûrement pas la boire entièrement, dans tous les cas, le goût n'est pas trop mal, il aurait bien voulu faire tournoyer le liquide et vérifier la couleur, l'épaisseur et il ne sait quoi, mais tout se trouve dans la bouteille et c'est peut-être mieux ainsi, plutôt que tenter de jouer les experts, ce que Rafael n'est toujours pas, même après ce bref cours d'œnologie. Quoi qu'il en soit, il laisse le choix du film entre les mains de la blonde, pendant qu'il s'installe plus confortablement dans le lit, il regarde ensuite les films qui défilent sous ses yeux, se demandant presque si elle n'hésite pas sur une comédie romantique. En soi, Rafael n'est pas très difficile, il est vrai, mais il y a des genres et des sous-genres, qui ne lui plaisent pas vraiment, voire pas du tout et ce n'est pas forcément un cliché, parce qu'il est un homme, bien sûr, il peut en regarder des comédies romantiques, certaines peuvent être bien, mais ce n'est pas non plus le premier à vouloir absolument regarder Love Actually ou encore The Notebook. Quoi qu'il en soit, cela ne veut pas non plus dire qu'il n'est pas sensible, mais encore faut-il que cela soit émouvant et pas redondant comme les films de Noël avec la même histoire. Tout cela pour dire, qu'elle fait un meilleur choix, Indiana Jones, c'est parfait, en tout cas, mieux que les films cités plus haut. « Ah, me voilà donc sauvé ! J'ai cru que j'allais devoir faire semblant de dormir. » Dit-il en plaisantant. Ce n'est pas des films qu'il se regarderait seul dans le salon, mais à deux, cela passe mieux. Il l'entoure de ses bras et il se met alors, à regarder l'écran, parce que c'est sympa d'en avoir une dans leur cabine.

Maintenant qu’ils ne sont plus que tous les deux et qu’il n’y a plus personne d’autre à impressionner, ils peuvent se contenter de boire cette bouteille de vin gracieusement offerte. A même le goulot, sans prendre ne serait-ce que la peine de s’asseoir puisqu’en ce qui concerne Vesper, on peut dire que sa posture ressemble plus au fait de se vautrer. Pour autant, la texane ne regrette pas d’être passée par cette case, finalement. S’ils ne l’avaient pas fait, ils auraient dû la payer, cette bouteille. Et non, c’est sûr que ça n’aurait pas fait grande différence dans leur portefeuille, mais s’il y a bien un truc que sa mère lui a inculqué et qu’elle continue d’appliquer dans sa vie de tous les jours, c’est qu’il faut profiter un maximum de tout ce qui est gratuit. Bref, puisqu’ils sont à présent au calme dans leur cabine, autant en profiter pour se regarder un film. De toute manière, vu le temps qu’il fait dehors, mieux vaut rester au chaud. Vesper se glisse donc sous les draps et choisit un film susceptible de leur plaire à tous les deux. Pas une comédie romantique, donc. Et pas un film d’auteur, pour elle parce qu’en ce qui la concerne, elle n’aurait même pas fait semblant de s’endormir, elle se serait vraiment mise à pioncer. Et puis Indiana Jones, c’est de l’aventure alors ça la change quand même un peu de ce qu’elle fait au travail. Un sourire étire ses lèvres quand elle entend Rafa répondre à sa remarque qu’il l’a échappée belle, pas besoin de feindre l’endormissement. Evidemment, elle le connaît suffisamment maintenant pour savoir que c’est sûrement un peu exagéré. Tout ça pour dire qu’elle n’hésite pas à venir se blottir contre lui et commence à regarder le film quand elle se dit qu’il manque quelque chose.
« Tu crois qu’il reste des cacahuètes dans le mini-bar ? »
Au fond, une cabine sur un bateau de croisière, c’est comme une chambre d’hôtel mais où tout est beaucoup plus petit. Se relevant uniquement pour aller voir, elle s’aperçoit que non. Ce qui pose une nouvelle question :
« Tu crois que le roomservice accepterait de se déplacer juste pour des cacahuètes ? »
Il est vrai qu’elle aurait sans doute dû y penser avant de revenir mais à la cabine mais elle l’a pas fait et puis, dans le pire des cas, ça leur permettrait de visiter les cuisines du bateau. Pas sûr que ça soit très intéressant mais ça ferait une activité supplémentaire à faire sur ce rafiot.

« Bonne question. Peut-être que si tu demandes deux verres et un bol pour remplir la commande, ils viendront ? » Il hausse les épaules, il n'en sait trop rien pour être honnête, habituellement, le client est roi, mais qui sait, on ne sait jamais sur qui on demande et l'attitude qui accompagne la personne. Bon, il doute et ils pourraient s'en passer de la vaisselle, mais ça peut vite devenir salissant les cacahuètes, avec la coque encore sur l'arachide. Dans tous les cas, Rafael n'a pas tellement envie d'en manger et il sent déjà le sommeil, qu'il finira par s'allonger pour s'endormir, en tout cas, une sieste, puisqu'il s'endort rarement très tôt, sauf quand la fatigue est présente, comme en ce moment. Au fond, ce n'est pas bien grave, il a déjà regardé le film, au minimum deux fois, certes, cela date, il a quand même fallu rattraper les classiques à la fin de son aventure avec l'armée. Il faut dire qu'il était bien trop jeune à la sortie du film, à peine deux ans, puis bon, en étant en Colombie, ce n'est pas vraiment le genre de choses que sa famille regardait, à vrai dire, il ne sait pas si la sortie était un succès dans son pays natal, tout cela pour dire, qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper les vieux classiques. « Je ne sais pas, si tu veux sortir que pour ça, mais je t'attends ici, mais pourvu qu'ils acceptent de venir que pour ça, ils sont payés pour ça. » Enfin, il comprendrait le refus, néanmoins, cela ne coûte rien d'essayer. En attendant, il pose la tête sur l'oreiller, probablement la pire idée, si on ne veut pas laisser le sommeil prendre le dessus, mais en même temps, c'est bien plus confortable, malgré ce petit problème.