i'm here to keep my eye on her. (alana)

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i'm here to keep my eye on her. (alana) JKHT9HW

i'm here to keep my eye on her.
w/@alana holt

tu n'aimais pas trop parler de toi et ce, depuis toute jeune. ayant été l'enfant malade de la famille, tu avais été trop de fois le centre de l'attention chez les holt et ça, tu arrivais à peine à le digérer encore aujourd'hui. les projecteurs braqués sur ton visage pâle, les mille-et-unes questions à l'attention de la pauvre charleen, les regards indiscrets vis-à-vis toi lorsque tu fis finalement ton coming-out... et toutes les fois où tu t'étais retrouvée bien malgré toi au centre des derniers ragots de bureau lorsque ton orientation s'était ébruitée... non, tu n'aimais pas être à l'avant, même si lorsqu'on parle professionnellement, tu es la championne des débats et des causes perdues d'avance. ce mutisme de ta part suite aux derniers évènements inquiétait beaucoup ta famille et tes amis qui ne te reconnaissait presque plus. c'est de peine et de misère que tu avais fini par accepter cette main qui se tendait vers toi - celle de ce psychologue qui avait jadis été placé dans ta famille lorsqu'il était enfant. aussi étrange cela puisse-t-il paraître, il t'avait fait le plus grand bien... et tu ne regrettais pas d'avoir renouer avec cette personne de ton passé. tu te sentais plus légère rencontre après rencontre, mais celle d'aujourd'hui avait été particulièrement éprouvante. en effet, arlington avait suggérer que tu te présentes avec ton amoureuse, dina, qui s'était prêté à l'exercice le temps d'une heure sans réelle conviction... ça avait été épouvantable. des larmes, des cris... des excuses et des je t'aime suivis d'une autre dose d'insultes et de remords... vous étiez toutes les deux sorties du bureau en prenant deux chemins opposés. était-ce un pressentiment de ce qui vous attendait réellement ? était-ce la fin ?

tu séchais encore tes larmes du revers de la main lorsque tu toquas à la porte de la maison d'alana. cette dernière c'était montré très à l'écoute et attentive aux développement de ta guérison, si bien qu'elle t'avait naturellement proposé de venir tout lui raconter une fois cette séance extraordinaire avec le psy terminé. il ne fallu que deux minutes avant que la porte ne grince et laisse entrevoir le sourire bienveillant de ta grande sœur. tu la serras très vite dans tes bras pour qu'elle n'ait pas le temps d'apercevoir que tu venais tout juste de pleurer. « merci de l'invitation. ça va me faire du bien. » dis-tu avant d'entrer dans la demeure comme tu le ferais si c'était chez toi. après tout, entre sœurs, rentrer l'une chez l'autre sans s'annoncer ni toquer, c'était chose habituelle...

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feat Charleen Holt
Avoir une famille à moi est un rêve que j’avais toujours, eux. Enfant, je ne doutais pas qu’un jour, je serais comme mes parents, amoureuse et avec des enfants. Bref, la famille idéale. Amoureuse, je l’avais été, je l’aimais de tout mon cœur et lui m’aimait aussi en retour. Il voyait l’avenir comme moi, mais la biologie en avait décidé autrement. Jamais, je n’avais douté qu’un jour, je donnerais la vie jusqu’au jour où un médecin m’annonçait que j’en étais incapable. La claque avait été monumentale, insoupçonnée, dévastatrice, surtout pour moi. Lui continuait d’être là et de me soutenir, parce qu’il m’aimait, mais mon monde s’écroulait et au lieu de me tourner vers les miens, je m’étais renfermé. Sabotant ma propre vie parce que persuader que je ne pouvais apporter que malheur et déception lorsque je regardais l’avenir. Oui, j’avais tout détruit, je n’avais pas fait les meilleurs choix, je m’étais trompé dans la route à suivre et il m’avait fallu pas mal de temps pour m’en rendre compte. Aujourd’hui, je regardais le passé en me rendant compte de tout ça. Heureusement, pendant tout ce temps, mes parents et mes sœurs ne m’avaient pas lâché. Ils ne s'étaient pas désespéré de me voir tout détruire, ils n’avaient pas décidé de me laisser à mon propre sort. J’avais une fratrie en or et j’en avais conscience. Les différents membres de cette dernière avaient aussi eu leur lot d’épreuve et à chaque fois, je m’étais donné pour mission, derrière elles, de les soutenir. Toute là les unes pour les autres, c’est ça d’être une famille unie.

Avec le temps, je m’étais rendu compte que l’image de la famille parfaite était finalement plus que varier. Pas besoin de deux parents, pas besoin que l’enfant sois de mon sang. Je pouvais avoir ma famille parfaite sans donner la vie. J’en avais toujours eu conscience dans un coin de mon cerveau. Il faut dire que maman travaillait pour les services sociaux et qu’il n’était pas rare que la ferme, accueil des jeunes qui n’attendaient qu’une famille. Harington avait été l’un d’eux et finalement, lorsque je l’avais recroisé quelques années plus tard, il avait trouvé sa famille, ses sœurs, son frère. Pas de lien du sang, mais pourtant vous ne toucherait à aucun d’eux sans qu’ils ne prennent leur défense. Mais alors, si je savais tout ça depuis longtemps. Pourquoi m’avait-il fallu autant de temps pour le réaliser ? La peur ? Celle de subir un nouvel échec ? Certainement… Je supporterai difficilement le fait que l’on me retire encore une fois mon désir de famille. Mais j’avais fini par dépasser cette peur, j’avais fini par constituer un dossier, sans en parler à personne. En fait si, j’en parlais à Bucky qui me regardait faire avec sa tête sur le côté. Pas sûr qu’il comprenait tout, mais il me soutenait à sa manière. Il avait emporté avec lui cette information qu’il était le seul à connaître et depuis, j’en avais parlé à personne. Parce que, oui, j’avais peur que ça ne fonctionne pas. Et que, oui, si c’était le cas, je ne voulais pas devoir leur expliquer, je n'en aurais pas la force.

Je regardais l’enveloppe des services sociaux lorsqu’on toquait à ma porte. Rapidement, je posais l’enveloppe sur le meuble de l’entrée avant d’aller accueillir mon visiteur. À peine ouverte, je reconnaissais Charleen, une Charleen triste. Je la connaissais que trop bien pour ne pas le voir. Je profitais du fait qu’elle me prenne dans ses bras pour la serrer avec toute la chaleur que je pouvais y mettre. « De rien, tu sais que la porte te sera toujours ouverte. » Ma jeune sœur se dirigeait automatiquement vers le salon. Elle était ici chez elle et elle le savait. « Tu veux boire quelque chose ? Chaud, froid, tiède, sucré ou non. J’ai fait les courses. » Donc les placards et le frigo étaient pleins. « Installe-toi, je vais chercher. »

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w/@alana holt

si l'on peut dire que le quotidien d'adolescente entouré de ses soeurs n'était pas chose facile, avec ces crises, ces querelles, ces incompréhensions, ces périodes de rébellion, on peut également dire avec certitude que la vie d'adulte entouré de ces mêmes sœurs est tout autre. en effet, si étant enfant ça n'avait pas toujours été un conte de fée d'avoir une sœur plus jeune que toi et deux aînées, aujourd'hui tu te sens choyée de les avoir auprès de toi, dans ton quotidien. on le dit si bien, les sœurs sont les meilleures amies que nous pourrions avoir. elles nous connaissent depuis notre naissance, elles ont vécu dans la même famille et souvent, entre elles, elles ont un grand sentiment d'empathie et de compassion. alana, bailey et donnie étaient tout pour toi. elles étaient ton roc, tes piliers. tu savais qu'avec elles à tes côtés tu serais capable de braver toutes les tempêtes qui arriveraient jusqu'à toi. plus jeune, lorsque tu avais eu besoin d'une greffe de rein, elles étaient là. lorsque tu as fait ton coming out, elles étaient là. lorsque tu as déménagé dans ta maison avec ta copine, elles étaient là. et elles étaient également présente le jour où tu as fait ta fausse-couche pour te réconforter. le plus beau dans tout cela, c'était qu'elles savaient toutes et chacune que tu serais présente pour elles pareillement, peu importe les circonstances. le lien entre sœur ne s'invente pas, ne se crée pas non plus. il se vit et se chérit à tout moment. tu étais pleinement conscience de la chance que tu avais de les avoir près de toi.

la porte s'ouvrit sur une alana tout en beauté. elle n'avait pas besoin de faire grand-chose pour être jolie, même avec les années qui passaient. son sourire était réconfortant et sa présence tout autant. c'était inné chez elle. c'était une belle personne autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. tu l'as remercia pour l'invitation, lui faisant remarquer que cela te ferait sûrement du bien de passer un petit moment seul à seul avec elle. « de rien, tu sais que la porte te sera toujours ouverte. » tu souris avant de te diriger vers le salon en l'entendant te proposer une boisson. « Tu veux boire quelque chose ? Chaud, froid, tiède, sucré ou non. J’ai fait les courses. [...] Installe-toi, je vais chercher. » - « je te prendrais bien un thé, n'importe lequel, si tu en as. » demandas-tu au loin, déjà bien installée sur le canapé de ta sœur, regardant bucky qui était tranquille près de toi. l'aînée mit quelques minutes avant de revenir près de toi avec ta tasse de thé fumante dans une main. tu lui fis un nouveau sourire avant de soupirer longuement. alana savait que tu avais eu ton rendez-vous chez le psy avec dina alors tu pouvais te permettre de ne pas passer par quatre chemins pour aborder le sujet. « c'était l'enfer, al. sincèrement, je ne sais pas si on va être capable de s'en remettre... » dis-tu avant de lancer ta tête vers l'arrière sur le dossier du sofa. négative, charleen ? non... réaliste. voilà maintenant près de trois mois que vous vous voiliez la face, autant être honnête avec tout le monde après tout...

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feat Charleen Holt
Si être la sœur aînée d’une fratrie de quatre enfants ne m’a pas toujours rejoint, aujourd’hui, je savais que c’était l’une des meilleures choses qui m’étaient arrivés dans la vie. Mais oui, je devais l’avouer, lorsque bien plus jeune, mes parents me rappelaient que je devais montrer l’exemple au plus jeune où me confier une responsabilité parce que j’étais la plus vieille, il m’arrivait de marmonner. Pourquoi devais-je faire ça au lieu de jouer comme elles ? Bon, je râlais surtout pour la forme et aussi parce que j’étais en âge de le faire. Vous savez, cet âge ingrat ou vous n’aimez pas grand-chose et n'êtes pas forcément bien dans votre peau. Mais, finalement, même lorsque je marmonnais, je m’occupais de mes sœurs avec plaisir. À croire que vraiment, je pestais que pour la forme. Aujourd’hui, mes sœurs avaient toujours une grande place dans ma vie et lorsque leurs vies prenaient des tournants, je voulais qu’elles sachent qu’elles avaient mon soutien. Et au cours des années, chacune avait eux ses épreuves. À commencer par moi. Et si j’avais toujours été là pour elles, elles avaient à chaque fois été là pour moi. Pas sûr qu’elles se soient réjoui de me voir détruire mon bonheur, mais elles m’ont tout de même apporté leur soutient lorsqu’il était parti. Les derniers mois avaient été remplis d’embûches pour les Holt. Bailey était au repos forcé suite à des complications pour a sa grossesse, mais surtout Charleen traversée bien des épreuves et connue des déceptions. Elle avait aussi vu un bonheur se rapprocher avant qu’il ne lui soit retiré. Pendant tout ce temps, je n’avais pu faire plus que simplement être là. Parce que si je pouvais imaginer ce qu’elle ressentait, je n’avais pas les mots ou l’expérience pour la rassurer. Par ma propre vie, je pouvais comprendre certains aspects, mais je n’avais pas eu la douleur de perdre un bébé. Moi, mon corps, c'était arrêter avant, jamais, je n’avais été enceinte, jamais, je n’avais pu me projeter comme elle avait dû le faire pendant ces quelques mois. Je n’imaginais pas la douleur qu’elle avait dû ressentir lorsque tout s'était arrêté. Par contre, je voyais les impacts que ça avait. Sur Charleen et Dina, sur leur couple, sur leur bonheur. Je me revoyais quelques années en arrière et une partie de moi voulait tout faire pour qu’elles ne se détruisent pas comme j’avais pu détruire mon couple à l’époque. Les prévenir qu’elles pouvaient être leur pire ennemi, comme je l’avais été. Pour ce faire, je m’étais mis à leur disposition, si elles avaient besoin. Oui, au deux, parce que Dina était le bonheur de ma sœur ses dernières années et que si l’aider, elle pouvait aider ma sœur, je le ferais. Finalement, c’était surtout Charleen qui me parlait et j’écoutais. Aujourd’hui, c’était dans ce contexte qu’elle franchissait ma porte. Elle avait rencontré le psychologue avec Dina. Une idée que j’avais soutenue, surtout que j’avais compris que la communication entre les deux était quasi inexistante dernièrement. Alors qu’un professionnel essai d’encadré tout ce qu’elles ne savaient pas se dire ne pouvait que les aider. Malheureusement, ce qui en sortirait pouvait être aussi positif pour le deux que négatif, mais le dialogue devait se faire un jour ou l’autre. À peine arrivé, Charleen, s'était rendu au salon pendant que je nous préparais du thé. Tasses fumantes à la main, je finissais par la rejoindre dans la pièce assez rapidement pour lui en tendre une. Alors que je m’installais sur le canapé auprès d’elle, ma jeune sœur allait droit au but et mon cœur se serrait. Ma première réaction était de passer mon bras autour d’elle pour lui apporter toute la chaleur que je pouvais. « Je suis désolé… » J’aurais aimé lui dire des mots rassurants, mais je ne les avais pas. Dans un couple, les épreuves étaient cruciales, elles pouvaient renforcer, comme détruire. Tout n'était pas une question de volonté, les caractères jouaient, le passé aussi. « Que vous vous en releviez ensemble ou non, je crois sincèrement qu’avoir brisé le silence entre vous était quelque chose d’important. » Car si je n’étais pas une professionnelle de l’esprit, je savais que les non-dits pouvaient se porter des années, j’en savais quelque chose.

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w/@alana holt

cela avait beau faire déjà trois mois, tu ressentais encore ce grand vide en toi. cette fausse-couche avait créé un trou encore béant dans ton bas-ventre et cette sensation n'était pas prête à s'en aller. tu te souviens également de la terreur dans les yeux de dina, de ta crise de larmes infernale jusqu'à arriver à l'hôpital. tu n'avais même pas pris la peine de te changer, encore tachée de sang, aux prises par de plus grands problèmes que te préoccuper de ton image à l'arrivée aux urgences. le mal était vif, tu te le rappelles encore. même si ta douce moitié était présente à tes côtés, tu pouvais voir dans son regard toute la détresse qu'elle ressentait face à la perte de votre petit trésor. c'était insoutenable. toutes ces choses mises au bout les unes des autres hantaient encore tes nuits et se frayaient un chemin dans tes cauchemars. une partie de toi était bien consciente qu'un jour il faudrait crever l'abcès, se mettre à nu l'une devant l'autre et parler de vos remords. certes, c'est ce que vous aviez essayé de faire durant cette rencontre avec arlington. hélas, ça n'avait pas eu l'effet escompté d'un côté comme de l'autre. peut-être aviez-vous brisé la glace, mais ce n'était que la pointe. il faudrait sans doute recommencer le processus encore et encore pour parvenir à arriver à quelque chose de positif. en avais-tu seulement la force ? voulais-tu réellement continuer à te battre ?

tu souris à alana lorsqu'elle t'apporta une tasse fumante. après une gorgée, tu posas ton breuvage sur la table basse et te cala dans le sofa. tu ne perdis pas de temps à aller droit au but, mentionnant tes craintes à ta grande sœur. Que vous vous en releviez ensemble ou non, je crois sincèrement qu’avoir brisé le silence entre vous était quelque chose d’important ». la grande brune a toujours eu les mots juste pour rassurer, pour consoler, et ce, en toute circonstance. tu as toujours su que tu pouvais lui faire confiance et lui confier pas mal n'importe quoi qu'elle serait toujours transparente et honnête envers toi. certes, elle avait aussi vécu son lot d'émotions et d'évènements forts, mais ça ne l'empêchait pas de demeurer une bonne oreille pour vous toutes. tu pris une grande inspiration. « merci... » dis-tu... « je crois que ça va nous prendre plus d'une rencontre avant d'arriver à quelque chose de concret... et de positif. » tu soupiras avant de t'étirer le bras pour reprendre une gorgée de ton thé. tu posas ensuite le regard sur ta sœur. « elle a mentionné le fait qu'elle trouvait cela vraiment difficile de ne pas être capable de porter la vie... ça m'a beaucoup fait penser à toi... » parce que oui, techniquement, dina et alana étaient dans la même situation. celui des incomprises de la vie, des brisées... tu n'oserais même pas te mettre à sa place... à tes yeux, c'était quasiment pire se faire dire qu'on est inféconde que de faire une fausse-couche...

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feat @Charleen Holt
La tristesse qui marquait les paroles de Charleen m’avait pris les tripes. Oh, j’avais toujours su que derrière la bonne figure qu’elle affichait ces derniers mois, il devait y avoir une grande douleur, mais le temps qu’elle ne la montrait pas ou peu, l’on ne pouvait que l’imaginait. Aujourd’hui, plus que jamais, elle avait mis des mots dessus et surtout, elle ne la cachait pas. Elle était mal, elle avait perdu son bébé et son couple se tenait en équilibre au bord d’une falaise. Elle était malheureuse et j’en étais malade. Je savais bien que je ne pouvais pas avoir la solution à tout, mais pourtant, je voudrais tellement protéger ma petite sœur de toute cette tristesse. Je voudrais la porter pour elle, je voudrais lui rendre le sourire, mais en même temps, j’avais bien conscience que ce n’était pas le moment de faire une blague, ce n’était pas ce dont elle avait besoin. Non, elle avait besoin de parole rassurante, mais là encore, je n’étais pas sûr de les avoirs. Que pourrais-je dire de rassurant ? "Tu auras d’autres chances d’avoir un enfant." Oui, peut-être, mais ça n’enlèverait rien à la perte qu’elle a déjà eux. C’était le genre de phrase qui se voulait gentil, mais qui finalement s’avérait maladroite et douloureuse. « Je crois aussi tout ne peux se résoudre en une rencontre. » Non, ça, se serait si c’était aussi simple que ça. « Et à chaque rencontre, je serai de tout cœur avec toi, tout comme ma porte sera ouverte si tu en as besoin. » Je lui souriais, car oui, je serais toujours présente pour elle, tout comme pour n’importe laquelle de mes sœurs. Et même si je ne savais pas toujours que répondre à ces paroles, je pouvais au moins l’écouter, la prendre dans mes bras, la réconforter. Je buvais une gorgée de mon thé alors que Charleen reprenait la parole pour me dire que Dina avant mentionnait le fait qu’elle trouvait difficile de ne pas être capable de porter la vie. Point que je comprenais mieux que personne, puisque j’avais cette tare biologique tout comme elle, comme le faisait remarquer Charleen. « Il lui faudra du temps. » Pour l’accepter, pour ne pas souffrir à chaque fois qu’elle croisera une femme enceinte, pour ne pas retenir ses larmes à chaque fois qu’elle entendra quelqu’un parler de sa grossesse, pour le pas se sentir comme anormal lorsqu’un inconnu lui fera remarquer qu’elle devrait avoir des enfants. Oui, la société n’aiderait pas, parce qu’une femme doit être mère. Depuis qu’elle est enfant, on lui a dit "le jour où toi, tu auras des enfants…" pour que finalement un jour, elle découvre qu’elle ne pourra pas être comme toutes ces autres femmes. « Avant de s’y faire. » Oui, de s’y faire et non de passer par-dessus, parce que ça, je ne l’avais toujours pas fait. C’était marqué en moi, c’était un fait que je ne pouvais oublier, mais j’avais appris à vivre avec, je ne pourrais pas donner la vie, mais ça ne m’empêchait pas de devenir mère. Oh, je ne connaîtrais pas les joies de la grossesse, mais ça ne m’empêcherait pas d’être prête à accueillir un enfant un jour. « Et d’apprendre à vivre avec. » Et puis, si on y regardait bien, tous les hommes vivaient ainsi et ça ne leur pesait en rien. Comme quoi la société y était pour beaucoup. « Mais un jour -et je lui souhaite-, elle en souffrira presque plus. » Presque, parce qu’il y avait toujours un idiot pour faire une remarque blessante, car il aura l’esprit trop étriqué pour se rendre compte que derrière cette absence de maternité, il y a peut-être un véritable problème. « À ce propos. » Je me levais de mon canapé pour poser ma tasse. Je me tournais vers ma jeune sœur. J’allais aborder un sujet dont je n’avais parlé à personne jusqu’à présent. Et si on m’avait demandé quelque temps plus tôt à qui j’aurais aimé en parler en premier, je n’aurais pas répondu Charleen, de peur de la blesser au vu des événement récent. Mais à présent, je me disais que c’était peut-être ce dont elle avait besoin, de voir que rien n’était figé, que l’on pouvait avoir de nouvelles chances. « J’en ai parlé à personne. » Et ça devait être pour ça que le stress s’emparait de moi à cet instant. « Je reviens. » J’allais dans l’entrée, récupéré la lettre que j’avais posée sur le meuble avant de la tendre à ma jeune sœur. Dans ses mains et sous ses yeux, se tenait une enveloppe avec le symbole des services sociaux. Notre mère travaillant pour ses derniers, je ne doutais pas que Charleen le reconnaitrait, mais je n’étais pas non plus étonné de lire plein d’interrogation dans ses yeux. « J’ai déposé un dossier il y a quelques mois pour pouvoir adopter un enfant. » Et devenir maman, enfin.

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w/@alana holt

parfois, on aimerait connaître l'avenir. savoir de quoi sera fait demain, pouvoir prévoir les coups durs et se préparer au pire. ou alors, on voudrait se rattacher aux petites victoires, aux joies que peut nous offrir la vie. nous sommes conditionner à vouloir aller trop rapidement, brûlant des étapes importantes de la vie parce qu'on veut tout de suite connaître le dénouement et la conclusion d'une situation qui n'a même pas encore eu lieu. pourquoi l'être humain souhaite-t-il à tout prix tout prévoir, tout connaître de son avenir ? si l'on t'avait dit l'an dernier que tu allais vivre les pires douze prochain mois de ta vie, tu ne l'aurais pas cru. tu aurais fait semblant d'écouter, riant intérieurement parce que ces prédictions allaient être fausses... il n'y a encore pas si longtemps, dina et toi étiez sur votre x respectifs. vos carrières allaient bien, vos vies personnelles également. votre romance allait bon train et la décision que ce soit toi qui porte l'enfant mettait du baume au cœur de ta douce qui jusqu'alors se sentait responsable de vos malheurs. évidemment, la suite nous la connaissons tous et toutes...

tu étais assise face à alana qui t'écouta te plaindre pour la énième fois au sujet de tes malheurs. il faudrait aussi que tu t'en remettes, que tu passes l'éponge et que tu avances dans la vie. tout bons psychologues qui se respectent te diront que le temps arrange les choses, qu'il faut relever la tête, redresser l'échine et avancer. coûte que coûte, même si ça fait atrocement mal. si cela ne faisait qu'un mois, encore se serait compréhensible que tu te sentes encore comme une moins que rien, mais après plus de trois mois, il fallait que tu recommences à remonter la pente. puis, vous n'auriez sûrement pas dû attendre tout ce temps avant de débuter une thérapie de couple, dina et toi... c'est probablement ce délai qui aura eu raison de votre couple, de votre passion amoureuse. ça te rassura d'entendre ta sœur ainée te dire que ce n'était pas forcément à la première séance que tout allait se régler et que comme dans n'importe quoi, ça prendrait du temps... puis la grande brune parlait en connaissance de cause. étant également infertile et le sachant depuis quelques années déjà, elle semblait s'en être plutôt bien remise... ou du moins, c'est ce que tu croyais. peut-être que tu pensais que le fait qu'elle n'en parle plus voulait dire que ça faisait partie du passé...

ta sœur se leva devant tes yeux et ajouta encore plus de suspense à son geste lorsqu'elle prit la parole en s'éloignant. quelque chose qu'elle n'avait encore dit à personne ? mais pourquoi étais-tu si privilégiée ? elle te tendit une enveloppe que tu fixais du regard tout en écoutant les propos d'alana. « J’ai déposé un dossier il y a quelques mois pour pouvoir adopter un enfant. » tes yeux s'écarquillent alors que tu les relèvent vers la femme qui se trouve à nouveau face à toi. « attends ? quoi ? tu vas devoir m'en dire plus, alana... ça sort de où cette merveilleuse nouvelle ? » tu regardas à nouveau cette enveloppe encore cachetée que tu tenais désormais dans tes mains. « et cette lettre ? c'est leur verdict ? tu... tu veux que je l'ouvre ? » incompréhension, mais très grande excitation. deux sentiments qui pourraient s'opposer, mais dans ce cas, dans cette réalité, ça te faisait tellement plaisir de les ressentir les deux en même temps. ta grande soeur, ton pillier aurait l'occasion malgré tout de devenir une mère. une mère par adoption, certes. mais une mère à part entière. ça te faisait tellement plaisir et ça te redonnait étrangement espoir pour la suite des choses...

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feat @Charleen Holt
Parfois, nos actions ne semblaient avoir aucun sens aux yeux des autres, mais au nôtre, elles étaient justifiées. Il n’y avait aucun sens à ce que je cache une telle démarche à mes sœurs, surtout que jamais, je ne leur avais caché quoi que ce soit. Je n’en ressentais pas le besoin, elles avaient toujours eu l’ouverture d’esprit pour tout, comme je l’avais toujours eux pour elles. Nous étions sœurs et partagions beaucoup. Oh, il y a bien des sujets ou l’on ne s'était pas étendu, mais ce n’était pas pour autant que ça avait été caché. Elles avaient su lorsque avec lui, nous avions décidé d’essayer d’avoir notre propre famille, elles avaient suivi nos difficultés et avaient appris le verdict des médecins. Oui, nous n’avions pas passé des soirées échanger sur ce dernier point et j’avais annoncé la nouvelle au détour d’un message. Il faut dire qu'à l’époque, je n'avais pas tellement envie de voir les yeux des autres s’étreindre pour se remplir de pitié ou compassion. J’avais mon propre deuil à faire, mais j’avais tout de même tenu au courant celle que j’avais vue grandir. Aucunes n’avaient dit de mots de travers, toutes avaient dit des mots de compassion. Et puis elles avaient en sorte de ne pas trop remuer le couteau dans la plaie, traitant avec pincette tout ce qui tournait autour de la maternité. Elles m’avaient protégé à leur manière, tout en continuant de vivre. J’avais eux plaisir d'apprendre les grossesses de Bailey, certes, elles avaient touché une partie sensible de mon être, mais je m’étais réjouie que ma sœur n’ait pas de problème similaire.

Oui, j’avais toujours tout dit à mes sœurs, sauf cette fois. Ce n’était pas parce que je les penserais désintéresser par ce projet. Ni car elles risqueraient de ne pas comprendre. Non, de tout ça, je n’en doutais pas. C’était pour me protéger, moi. Égoïste ? Je ne pense pas. Je les protégeais aussi d’une certaine manière. Je ne voulais pas les voir s’extasier dans un projet qui ne prendrait peut-être pas racine. L’adoption était pour moi le dernier moyen de devenir mère et je savais que si mon dossier était refusé, j’en souffrirais. Alors, oui, certains diront que c’était pour cette raison que je ne devrais pas le faire seule, mais non, pour moi, le plus compliqué aurait été de devoir une nouvelle fois envoyer un message pour dire que c’était foutu cette fois aussi. Je ne voulais pas repasser par là. Donc, j'avais passé la démarche sous silence. Mais aujourd’hui, je ressentais le besoin de partager un bout de cette histoire. J’avais mis l’enveloppe dans la main de Charleen sur un coup de tête, mais peut-être aussi parce que je n’arrivais pas à l'ouvrir seule. J’avais écourté les derniers mois de paperasse en une simple phrase, mais j’avais partagé pour la première fois ce qui m’avait occupé dernièrement. La réaction de la troisième Holt me faisait sourire un peu, mais le stress, qui occupé encore tout mon corps, m’empêchait de sourire complètement. Jouant avec mes doigts, je reviens m’installer auprès de Charleen. « Je dirais que ça commençait il y a un an. L’idée a pris racine, j’ai fini par me renseigner et faire les démarches. Ce n’est pas une réelle demande d’adoption pour un enfant en particulier. J’ai juste fait un dossier pour être validé en tant qu’adoptant plausible. » Et je savais que si la réponse dans cette enveloppe était positive, la route serait encore longue, mais ce serait tout de même un grand pas en avant. « Oui, c’est la réponse de l’étude du dossier. Tu n’as pas idée du temps que ça m’a pris pour qu’ils aient enfin tous les papiers. Il n’y a pas à dire, parfois, l’administration, c'est une zone de guerre. » Ou l’on découvre tous les jours un autre document a apporté au dossier. « Je ne sais pas comment tu fais ça tous les jours. » Car je n’oubliais pas qu’en tant qu’avocate, Charleen avait un pied dans ce monde un peu près tous les jours. « Bref, j’en ai parlé à personne parce que je ne voulais pas décevoir de nouveau. Mais j’ai passé une vingtaine de minutes à regarder cette enveloppe sans savoir l’ouvrir. Je pense que j’y serais encore si tu n’avais pas toqué à ma porte. » Je laissais échapper un rire à l’image. « Et finalement, je me rends compte que je n’ai pas envie de l’ouvrir toute seule. Donc si tu veux bien m’aider, ça me ferait plaisir de partager ça avec toi. » Je regardais ma jeune sœur dans les yeux pour en fermant les poings pour éviter que mes doigts ne tremblent.

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