The Silent House.

**○ inscrit le** : 18/01/2020

the silent house.

When there's no more room in hell, the dead will walk the earth.

Robin n’aimait pas du tout cette maison, elle ne s’y sentait pas à son aise, pas la bienvenue et c’était normal, l’entité qui « vivait » là, n’avait aucune envie d’avoir des visiteurs. Raison pour laquelle elles finirent toutes deux par sortir de la masure. Mais que l’entité ne crie pas victoire trop vite, surtout, si elles en étaient sorties, c’était pour mieux revenir. Ou en tout cas, pour revenir mieux préparées. Robin l’espérait, en tout cas. Son mari n’avait pas les mêmes dons qu’elle, il n’avait rien d’un médium, c’était certain, mais… Les esprits réagissaient toujours d’une manière différente avec lui. Comme s’ils étaient attirés puis bloqués, pour elle ne savait quelle raison. Tout ce qu’elle savait, c’est que Matt n’avait pas conscience de ça, il ne le faisait pas sciemment, mais c’était pourtant comme ça. Et maintenant qu’elle y pensait, elle avait été bien bête de venir sans lui. Mais ça aussi, c’était ainsi. A choisir, elle préférait laisser l’amour de sa vie aussi loin que possible de tout ce qui pourrait lui être néfaste. Sans parler d’Harper, ils ne pouvaient pas la laisser seule à l’hôtel, quand bien même elle était sûre qu’il disposait d’un service de garderie. Le hic, c’est que Robin n’en avait pas rencontré le personnel et qu’elle n’aimait pas du tout l’idée de laisser leur fille à de parfaits inconnus. Pourtant, s’il fallait vraiment s’y résoudre…

Une fois dehors, il n’y eut plus qu’à retourner au village. Elle s’assura d’abord et avant tout de l’état d’Ana. Si celle-ci tenait le coup, elle l’emmènerait avec elle, sinon, elle lui demanderait de l’attendre un peu à l’écart bien qu’encore une fois, cette idée ne lui plaisait pas des masses ; c’était un peu comme quand les protagonistes d’un film d’horreur décidaient de se séparer pour couvrir une plus large zone alors qu’ils cherchaient Kevin, probablement déjà démembré à l’heure qu’il était. D’accord, elle avait bien compris que c’était cette décision-là qui leur était parfois salutaire mais ça revenait presque toujours à sacrifier quelqu’un pour sauver sa peau. Et ça, il ne fallait pas compter sur Robin. En tout cas, pas quand on parlait de ses proches. Parce que non, Ana n’était pas mariée à son frère et peut-être que ça ne serait jamais le cas mais elle ne considérait pas moins la jeune femme comme sa belle-sœur. Une belle sœur qu’elle appréciait considérablement mieux que son frère, d’ailleurs. Par chance, elle lui apprit que tout roulait. Bon, Robin n’était pas si sûre de ça parce que généralement, quand on vient de se faire étrangler, tout ne roule pas, mais elle l’évalua d’un coup d’œil et estima qu’elle devrait pouvoir la suivre jusqu’au village. C’était déjà ça.

En revanche, son amie lui confirma ce qu’elle craignait : elle non plus n’avait pas vu de cabines téléphoniques dans les parages. Pas étonnant, ce n’était pas de cette manière qu’on appelait les esprits pour qu’ils viennent vous prêter main forte et, à en croire ce qu’elle avait vu dans ce sous-sol, c’était ainsi que les villageois réglaient leurs problèmes, par ici. Ce qui ne les empêcha pas de vérifier leurs dires. Mais non, rien qui ressemble de près ou de loin à une cabine téléphonique. Là-dessus, Ana fit un constat qui ne laissa pas Robin de marbre.
« Hm, j’aime pas trop ça. Il m’inspire tout sauf confiance, ce village. »
Mais elles avaient une mission à accomplir alors ce n’était pas le moment d’avoir les chocottes. Pas un chat, pas un villageois, pas même un virevoltant roulant au vent comme dans les westerns. Juste du bruit en provenance d’un petit bar miteux. En d’autres circonstances, après en avoir poussé la porte, elle aurait pu trouver ça pittoresque mais là, c’était tout sauf le cas. Une fois de plus, elle ne se sentit pas la bienvenue. D’une autre planète, oui, pas faux.
« Si ça se trouve, on est tombées sur le seul village peuplé de rescapés de la zone 51. »
Ce qui ferait tout de même une sacrée trotte depuis le Nevada mais ici au moins, ils seraient sûrs de ne pas être retrouvés. Bref, à priori, pas de téléphone en vue mais il devait forcément y en avoir un quelque part, peut-être même dans une arrière-salle ; elle s’approcha donc du comptoir sur lequel elle se pencha pour attirer l’attention du barman qui, comme les autres, la dévisagea longuement comme si elle n’avait rien à faire là mais son regard avait quelque chose d’insistant : il attendait de savoir ce qu’elle voulait. A grand renfort de sourires et de voix douce et cajoleuse, elle lui demanda si elle pouvait passer un coup de fil. L’homme dut croire que c’était pour appeler un taxi et foutre le camp de là parce qu’il ne lui demanda même pas de payer l’appel. Bien. Robin s’enferma donc dans le petit bureau où se trouvait un téléphone antique mais toujours en état de marche et composa le numéro de son époux. A qui elle ne prit pas la peine de tout expliquer en détails ; tout ce qu’elle lui dit c’est que 1) c’était grave la merde, qu’il sache dans quoi il s’apprêtait à mettre les pieds en venant, 2) quelque chose lui disait qu’elle avait besoin de son aide avant d’y retourner pour terminer le boulot et 3) elle ne pouvait pas lui en dire plus au téléphone parce qu’elle n’avait aucune confiance en rien ni personne ici. Matt lui assura qu’il faisait de son mieux pour trouver quelqu’un à qui confier Harper et rappliquait aussi vite que possible et elle raccrocha. Plus qu’à l’attendre. Elle retourna auprès d’Ana qui lui fit savoir qu’elle avait déjà bu son verre puis s’enquit de si elle avait pu contacter son mari et de s’il allait venir. Elle s’empara de son verre qu’elle vida d’une traite avant de faire sérieusement la grimace parce que qu’est-ce que c’était que ce tord-boyau ? Suite à quoi elle acquiesça.
« Il arrive, juste le temps de trouver quelqu’un pour s’occuper d’Harper. »
Puis sa belle-sœur se pencha sur elle pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Robin jeta donc à coup d’œil à l’individu qui avait tout l’air de sortir d’un de ces films sur des navires fantômes naviguant dans la brume. Sur le même ton, elle questionna :
« Vraiment ? Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Je parie qu’il t’a mise en garde de façon sinistre, pas vrai ? »@Ana-Luisa Mendez

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constellation

ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

four years in a row :