you're my happy place (mason)

you're my happy place
crédit/ bambi ✶ @mason fraser


Épongeant son front d’un geste de la main, Mia se redresse tout en jetant un coup d’oeil autour d’elle. Après plusieurs heures de travail, l’appartement - situé au-dessus du cabinet vétérinaire - commence enfin à ressembler de nouveau à quelque chose. Il y a encore deux ou trois cartons qui traînent, mais tout le reste a été soit rangé soigneusement, soit déballé. Désormais, des objets qui ne lui appartiennent pas trônent çà et là et des vêtements typiquement masculins ont trouvé leur place dans son armoire. Loin de la perturber, la néo-zélandaise apprécie au contraire ce changement. C’est le sourire aux lèvres qu’elle continue de parcourir du regard le living-room, pièce principale de l’appartement reliée directement à la cuisine-salle à manger où il y a maintenant des aliments qu’elle n’a pas l’habitude de consommer. Ces changements lui font du bien, parce qu’ils signifient d’une manière concrète qu’elle partagera désormais son quotidien avec son homme. Bien sûr, avant d’emménager, il passait déjà beaucoup de temps ici. Ils se voyaient quasiment tous les jours même si ce n’était pas forcément très long, et il passait régulièrement la nuit à l’appartement avec la petite - plus si petite - Luna. Mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Maintenant, Mia se dit qu’elle ne risque plus de se sentir seule au beau milieu de la nuit en dépit de présences canines réconfortantes. Maintenant, leur relation prend une tournure encore plus officielle, tout juste un an après avoir débuté. Maintenant, l’avenir lui semble plus prometteur, comme si l’horizon s’était éclairé encore davantage. En réalité, la vétérinaire a l’impression qu’elle attendait ce moment depuis plusieurs mois déjà. Mais elle ne voulait pas risquer de lui mettre la pression, surtout qu’il était tout naturel qu’il veuille en premier lieu se concentrer sur l’obtention de son diplôme. Elle réalise qu’elle est incroyablement fière du jeune homme qu’elle a la chance d’aimer. Le coeur à la fois léger et reconnaissant, elle se dirige vers la chambre qu’ils partagent désormais afin de le rejoindre. Elle le trouve posté devant l’armoire, dos à elle, les mains probablement occupées à mettre un peu d’ordre. S’approchant de lui, elle se blottit contre lui dans son dos et passe les mains autour de son abdomen. « Hey… » Posant brièvement la tête au creux de ses omoplates, elle l’incite ensuite à se retourner vers elle. « J’en ai de la chance, d’avoir un colocataire aussi beau gosse ! » Sourire malicieux aux lèvres, Mia passe les doigts dans les cheveux légèrement ébouriffés de Mason. « Plus sérieusement, si tu savais à quel point je suis contente que tu sois ici. » Il ne réalise peut-être pas encore tout à fait. Il ne comprend peut-être pas non plus totalement tout le bien qu’il a apporté dans sa vie. Bien sûr, aucune relation n’est toute rose ni exempte de difficultés. Mais elle bénit le jour où ils ont finalement décidé ensemble de sauter le pas. « N’oublie pas ce que je t’ai dit : installe-toi comme bon te semble. Je veux vraiment que tu te sentes tout à fait chez toi, alors n’hésite pas. » Elle n’est plus uniquement chez elle. Ils sont tous les deux chez eux - tous les cinq en réalité, en comptant les boules de poils -, et cette pensée l’emplit d’une joie profonde et sincère. « Je peux encore faire quelque chose ? J’ai l’impression qu’on voit enfin le bout de tout ça. » Distraitement, elle tente de recoiffer ses longs cheveux, sans pour autant s’éloigner du brun. « Sinon, tu sais ce que tu voudras manger après ? On mérite bien un festin, je pense. » La blonde en est même certaine, après tout le travail fourni. Et il faudra penser à marquer le coup, aussi, mais c’est autre chose.

Les mains prises par un carton de vêtements, Mason ouvrit la porte de la chambre à l’aide de son coude, le posa à terre à hauteur de l’armoire et entreprit d’en vider son contenu pour le disposer dans un coin que Mia avait spécialement aménagé pour lui. Ensemble depuis un an, ils avaient décidé d’attendre que Mason obtienne son diplôme pour emménager officiellement sous le même toit, une manière pour le jeune homme de rester concentrer sur son objectif principal, mais aussi parce qu’il ne voulait pas être une charge pour la vétérinaire. Bien que le carton de vêtements fut vidé en un rien de temps, Mason s’évertuait à les ranger le plus précautionneusement possible, en prenant garde à ne pas trop chambouler celles de Mia qu’il entendit s’approcher derrière lui. Le néo-zélandais fut légèrement surpris, mais esquissa un sourire en sentant les mains délicates de la jolie blonde effleurer son corps jusqu’à l’entourer complètement pour une tendre étreinte. « Hey you… » murmura-t-il dans un souffle. Il prit l’une de ses main pour y déposer un baiser, puis se tourna complètement face à elle et accueillit son compliment par un sourire amusé avant de saisir ses hanches pour l’attirer contre lui et les caresser avec tendresse, son regard accrochant le sien. « Il était temps que je valide ce foutu diplôme. Ça me rendait fou de ne pas être près de toi. » répondit-il, déposant un autre baiser sur sa main qui se perdait dans ses cheveux bruns. « D’accord, mais je veux qu’on se sente chez nous avant tout donc si jamais il y a des choses qui ne te semblent pas à leur place, dis-le moi. » insista-t-il, désignant par exemple sa guitare électrique qu’il avait posé dans un coin de la chambre faute de mieux. « Non, on a terminé. Les derniers cartons sont toutes les choses que j’ai mis en vente. Elles doivent partir dans la semaine. Je vais les stocker dans ton garage en attendant. » dit-il, glissant à son tour une main dans les cheveux blonds de Mia qu’elle tentait de recoiffer pour les remettre lui-même en ordre et en profiter pour l’embrasser sur le front. « Ça dépend, tu veux sortir ou tu préfères qu’on reste ici rien que tous les deux ? » demanda-t-il en refermant la porte de l'armoire.

you're my happy place
crédit/ bambi ✶ @mason fraser

Les gestes empreints de tendresse de Mason ont toujours le même effet sur Mia : ils lui font profondément du bien. Le sourire aux lèvres, elle ressent la même chaleur qu’à l’accoutumée l’envahir. « Pourquoi tu penses que je t’ai aidé dans tes révisions ? Moi aussi, j’y trouve mon compte » le taquine-t-elle, ses doigts s’entremêlant aux siens. Évidemment, la Fletcher aurait aidé le Fraser quoi qu’il arrive. Mais il faut dire que c’était une motivation supplémentaire en quelque sorte pour l’encourager ; car si elle soutient son amoureux dans ses choix et ses décisions, elle trouve que c’est encore plus facile de le faire quand elle est physiquement à ses côtés. Il n’y a sans doute rien de plus normal qu’elle ait envie de se réveiller près de lui, de le retrouver pour se blottir contre lui après une longue journée de travail et de partager avec lui joies et difficultés du quotidien. « Dis tout simplement que tu es juste fou de moi, ce sera très bien aussi » assure-t-elle, toujours sur le même ton taquin. Mais Mia est loin d’être en reste, et elle enfouit sa tête dans le cou de Mason. Elle aime sentir son odeur à la fois virile et réconfortante. Elle aime être auprès de lui, dans son étreinte qui est l’équilibre parfait entre puissance et douceur. C’est donc un coup d’oeil un peu distrait qu’elle jette à l’objet qu’il lui désigne d’un geste, à savoir sa guitare électrique. « Ah oui, d’accord. » Puis, devinant qu’un air dubitatif s’est affiché sur le visage du jeune homme, elle reprend. « C’est promis, d’accord ? » Se détachant légèrement de lui, elle s’efforce de ne pas montrer la pointe d’anxiété s’insinuant sournoisement à l’intérieur d’elle-même. « Il faut dire que… Enfin, tu as dû remarquer que je n’attachais pas tant d’importance que ça à… Euh… L’esthétique de l’endroit où je vis. » Au-delà de l’apparence des lieux, la néo-zélandaise n’a jamais caché qu’elle n’était pas une fée du logis. Elle l’a peut-être été autrefois, mais c’était dans une autre vie, une existence qui ne la rendait guère heureuse d’ailleurs. Aujourd’hui, avec le travail et les responsabilités, elle n’a pas beaucoup de temps ni d’énergie à consacrer à la maison - et à la cuisine, et à tout ce qui s’ensuit. Et si Mason l’a toujours su, ça prend peut-être une dimension différente maintenant qu’ils ont décidé de franchir le cap et de vivre ensemble. « Ça ne te dérange pas trop, que je ne sois pas… Disons, la plus ordonnée ? » Mia tente de dissimuler le stress que lui procure cette question. Elle ne veut pas gâcher la beauté du moment et elle n’a jamais non plus eu envie de l’embêter avec ses insécurités - mais parfois, ça sort tout seul. « Oui, dans le garage ce sera très bien. Et c’est plus juste mon garage, hein, c’est le nôtre maintenant. » Tandis qu’il s’applique à remettre ses mèches folles derrière ses oreilles et qu’il l’embrasse sur le front, la vétérinaire offre son plus beau sourire à l’éducateur. « Il fait encore un peu frais pour sortir, non ? » Traduction, elle a la flemme de mettre le nez dehors. Il faut dire que même si Mason n’a pas tant d’affaires que ça, un déménagement reste un travail physique et Mia se sent un peu fatiguée. « Et si on restait plutôt ici ? Passer la soirée en amoureux à la maison, ça me semble être une bonne manière de célébrer notre emménagement ensemble » suggère-t-elle avec un regard enjôleur. « Je crois qu’une pizza me tente bien… Et demain, si tu veux, on pourra sortir. J’ai une nouvelle robe à essayer, ce sera l’occasion. » Et sur ces paroles, la blonde effectue une légère pression sur la nuque de son homme pour qu’il se penche vers elle et qu’ils puissent ainsi échanger un baiser.