last christmas i gave you my heart → matt

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last christmas i gave you my heart.

Think of all the fun I've missed Think of all the fella's that I haven't kissed Next year I could be just as good If you check off my Christmas list

Si Robin aimait Noël – seulement depuis qu’elle le fêtait en compagnie de son mari sinon cette fête était rapidement devenue synonyme règlements de compte chez les Wade même si c’était toujours plus calme lorsque ses frères n’y participaient pas -, ce n’était rien, mais alors vraiment rien en comparaison de Matt. Quand les premiers jours de décembre commençaient à pointer le bout de leur nez, elle pouvait l’entendre siffloter des chants de Noël, il prévoyait le menu au moins trois semaines à l’avance et s’attelait à la décoration de leur manoir avec autant d’efficacité et d’enthousiasme qu’elle le faisait pour Halloween. Il y avait de quoi être de bonne humeur ; non seulement leurs Noëls étaient magiques mais c’était aussi – à quelques jours près – l’anniversaire de leur rencontre. Quelque chose qui comptait plus aux yeux de Robin que les vingt-quatre et vingt-cinq décembre, d’ailleurs, mais elle les aimait beaucoup aussi. Trois ans depuis et ce n’était en réalité que leur deuxième réveillon ensemble. Ce qui ne les avait pas empêchés de déjà développer leurs propres petites traditions familiales, comme leur célèbre chasse aux cadeaux. Un moment qu’elle attendait avec impatience. Mais peut-être pas autant que de pouvoir goûter à la dinde puis à la bûche dont son mari était en train de s’occuper.

En tout cas, ça, c’est ce qu’elle pensait puisqu’à dix-neuf heures passées de quelques minutes, elle dut trouver ses clefs de voitures, harnacher leur crevette dans son siège-auto et prendre la direction du magasin en quatrième vitesse après avoir lancé un :
« J’en ai pour dix minutes ! »
Juste avant de claquer la porte derrière elle. Les marrons. Ils avaient oublié les marrons. Et comme la dinde était déjà en train de dorer dans le four, c’est elle qui s’en chargerait. Bien sûr, elle aurait tout à fait pu laisser Harper au manoir, mais celle-ci continuait de traverser cette fameuse phase où elle ne voulait qu’on ne regarde qu’elle, qu’on ne s’occupe que d’elle alors un peu de distraction ne lui ferait pas de tort le temps que Matt s’occupe du repas. Le souci, c’est que Robin avait sûrement vu un peu juste en disant à son époux qu’elle serait de retour d’ici dix minutes seulement : le parking du magasin était encore si bondé à cette heure qu’elle dut tourner un peu avant de trouver une place. Qui n’en était pas vraiment une mais il fallait bien faire avec les moyens du bord. Et ça, c’était sans parler de la queue à la caisse. Elle l’entrevit du coin de l’œil en entrant, Harper gazouillant sagement dans le caddie – mais jusqu’à quand ? -, poussa un profond soupir puis détourna le regard. Pas le choix.

Se doutant qu’elle en aurait pour un peu plus de dix minutes, finalement, elle ne s’arrêta pas qu’au rayon fruits secs pour les marrons, non, Robin fit un crochet par le rayon sodas sans sucre histoire de ne pas finir complètement déshydratée le temps que ça durerait. Puis seulement, elle se dirigea vers les caisses. Peu importe la file qu’elle choisirait, aucune n’avait l’air d’être plus rapide que les autres alors elle se mit au bout de la première à se trouver sur son chemin et sortit son portable pour prévenir Matt de son retard. Pressentant la catastrophe arriver, elle joua quelques minutes avec ses clefs devant le visage de leur fille, toujours dans le but de la distraire, sans quoi il y avait tout de même de fortes chances pour qu’elle se mette à brailler, ce qui agacerait tout le monde et… Une minute, si ça agaçait tout le monde, peut-être que les caissiers mettraient le turbo ? Voilà qui se tentait. Elle rangea donc ses clefs dans son sac et fit mine de regarder ailleurs alors qu’elle sentait parfaitement le regard d’Harper peser lourdement sur elle, réclamant toute son attention. Puis, un premier couinement qui se transforma vite fait en gros sanglot qui lui fendit le cœur retentit. Et il eut en effet le don de pousser tout le monde à accélérer. Comme quoi, ce n’était pas une si mauvaise idée que ça. Quinze minutes plus tard seulement, elles étaient dehors et elle prit quelques secondes pour serrer fort sa fille dans ses bras et la dorloter un peu.
« Ça, c’est ma crevette adorée ! Je t’avais bien dit qu’on faisait une super équipe ! »
Puis de nouveau le siège-auto avant de pouvoir reprendre la route vers le manoir. Tandis qu’elle remontait l’allée, elle remarqua quelque chose d’anormal sur leur façade. Et ce n’était autre que Matt qui était remonté là-haut entre-temps. Tous ses muscles se crispèrent suite à cette vision parce qu’elle détestait vraiment ça. Et s’il glissait, hein ? D’accord, c’était le début de l’été et non celui de l’hiver alors il ne risquait pas vraiment de glisser à cause du verglas, mais il pleuvait quand même. Stationnée devant la porte du garage, elle se hâta de sortir de là et de lui crier :
« Bébé ? Qu’est-ce que tu fiches encore là-haut ? Je pensais que t’en avais fini avec les décos. Et puis descends de là, j’aime pas t’y voir quand je ne suis pas là ! »
Son ton s’était tout à coup fait plus péremptoire mais c’était la peur qui lui faisait prendre cette intonation. Pourtant, elle savait pertinemment que, qu’elle soit là ou non, ça ne changerait quasiment rien en cas de chute.@Matthew Braithwaite

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Last christmas i gave you my heart / @Robin Braithwaite

Pour leur deuxième Noël, mais surtout parce que c'était le premier pour leur petite crevette, Matthew souhait réveillonner comme il se doit. Pour cause, il avait prit de l'avance pour ce qui était du festin habituel, à noter chaque entrée, chaque plat et dessert y compris quelques détails concernant la cuisson, dans son petit calepin, qui ne le quittait jamais. Un pense bête, qui l'avait d'ailleurs sauvé plus d'une fois. Il n'avait pas non plus eu la main morte sur la qualité des décorations, en prenant également le risque d'illuminer le toit de leur Manoir, par ses propres moyens. N'étant pas non plus un fin bricoleur, il s'était même surprit à acheter quelques outils en plus, histoire que tout soit parfait. Et à son image, ça l'était.
Vêtu d'un costard beige deux pièces pour l'occasion, il avait cependant laissé sa veste sur le dossier d'une de leur chaise avant de se retrousser les manches dans le seul but de combattre les fourneaux et de faire plaisir à sa femme, ainsi qu'à Harper. La dinde au four dorait paisiblement et alors qu'il se met à l'arroser d'une cuillère à soupe de son jus, Matthew se rend compte que.. « Oh shit ! On a oublié les marrons ! » dit-il en jetant presque inévitablement la cuillère dans le fond de l'évier. Mais comme à son habitude, Robin vient temporiser cet oublie en se faufilant vite jusqu'à la Range pour tenter d'en récupérer à la dernière minute. Voyant sa femme quitter leur Manoir, l'anglais fait alors le tour de son menu fait maison dans sa tête. Louchant sur sa montre, il prend l'initiative de démouler le foie gras sur un plat de type ardoise et ses lèvres affichent bien vite un sourire alors qu'il remarque Ixchel et Cujo, tous deux assit à ses pieds, fin prêts à dévorer ce qu'il a entre les mains. Les rassurant qu'ils en goûteront les restes - s'il y en a - il remet le foie gras au frigo et se décide à captiver leurs attentions, tout en jouant à l'os, puis à la balle, tout autour du comptoir de la cuisine. Entraîné par cette magie de Noël, l'anglais peut dans ces moments là, se montrer très enthousiaste, voir limite émerveillé tel un gamin fêtant son premier réveillon. Courant autour de leur ilot central, pourchassé par leurs deux chiens, son rire n'a pas de mal à résonner dans l'enceinte du Manoir. Au moins, pendant que Robin tentait de voler les derniers marrons d'Island Bay, il y en avait un qui s'amusait.

Après avoir jeté un dernier coup d'œil à la dinde - bien blottis dans son plat de cuisson - Matthew cède aux caprices de leurs deux belles bêtes poilues en leur ouvrant la porte. Une fois dehors, profitant encore de cette douce température, il lui en fallut peu pour jouer dans le jardin, tout en attendant patiemment sa dame. Mais ce n'est que lorsqu'il sent subitement quelques gouttes tomber sur sa chemise blanche, que l'anglais redresse bien vite le regard vers le toit du Manoir. S'assurant que tous les éclairages fonctionnement même s'il doit pleuvoir. Et alors que Cujo vient s'assoir contre ses jambes, Matthew remarque que l'un des rennes du Père Noël commence à scintiller : preuve qu'un branchement a dû mal être fait. Soupirant de peu, il s'empresse de récupérer sa grande échelle au garage, afin de la caler contre la bâtisse pour y grimper. Et plus il franchis les barreaux, un à un, plus les quelques gouttes se transforment en une averse. S'aidant par une gouttière, il finit par atteindre le toit et se dirige vers le renne en question pour vérifier ce qu'il peut bien déconner. Déjà à moitié trempé, ses habits commencent à peine à devenir lourd alors qu'il entend au loin la Range faire son retour. Mais préoccupé par son installation électrique, ce n'est que lorsqu'il entend la voix de sa femme, que l'anglais se redresse, mains sur les hanches. « Y'a un renne qui déconne. Mais j'en ai pas pour longtemps ! » dit-il en s'écriant un peu plus fort alors qu'il remet les mains entre les fils électriques.

La pluie ne le déconcentre pas des moins, cependant c'est en mobilisant une multiprise - qui est censé être étanche - qu'il se prend un coup de jus. Pur reflexe, il se recule précipitamment, manquant presque de glisser du toit, mais voit alors que le renne vient de se rallumer. Haussant à peine des épaules, et ne comprenant pas tellement ce qu'il vient de se passer, il décide de descendre du toit, tout en empruntant de nouveau l'échelle. C'est enfin arrivé en bas sans trop de difficulté, qu'il se remarque entièrement trempé et rejoint sa femme. « J'ai dû faire un mauvais branchement je pense. Mais c'est bon, tout est réglé ! » dit-il en tapant une fois dans ses mains, aussi fier qu'il soit d'avoir réparer ce petit dysfonctionnement électrique. Mais c'est à ce moment là, qu'une étincelle explose littéralement sur le toit, provoquant un bruit sourd ainsi que l'extinction de toutes leurs décorations. Prit par surprise, Matthew se retourne et constate les dégâts. Plus d'éclairage, plus de courant. « Oh non, dis moi pas que... » Nul le temps de poursuivre sa pensée, il file droit jusque dans leur cuisine - suivit de près par leurs deux chiens - et remarque le four éteint. Passant ses mains dans ses cheveux, avant de se les tirer, Matthew grimace puis se retourne vers sa femme. « Y'a plus de courant...plus de dinde, plus de foie gras, plus de bûches, plus rien... » dit-il finalement alors qu'il commence à perdre son sang froid tout en se dirigeant une seconde fois au garage pour examiner le tableau électrique - munie de la lampe torche de son téléphone. Effectivement, s'ils n'ont ni frigo, ni four, le repas est foutu. Quelle galère !

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PAR ZAJA.

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Trouver son mari tout seul sur leur toit à son retour lui fit un choc, c’est sûr. Sans filet de protection ni rien, il risquait de glisser et de se rompre le cou elle ne savait combien de mètres plus bas et cette vision de cauchemar avait le don de lui flanquer des sueurs froides. Un renne qui déconne, on s’en fichait totalement du renne qui déconne ! Laissant Harper quelques minutes dans son siège-auto, Robin se précipita sur l’échelle à laquelle elle se hâta de grimper. Arrivée à mi-chemin, son cœur manqua un battement en le voyant se reculer vers le bord. Il n’en dit rien mais elle était certaine qu’il venait de se prendre un coup de jus. Ce qui l’incita bien évidemment à accélérer le mouvement. Ce ne fut pas pour autant qu’elle parvint à destination avant qu’il n’en redescende. Bon ben plus qu’à rebrousser chemin. Robin entama sa descente suivie de près par Matt qui avait l’air de bien se porter. Une fois de retour sur la terre ferme, il se vanta d’avoir tout réglé. Oui, il pouvait aussi se vanter de lui avoir fait une peur bleue.
« Mais ça va ? T’as rien au moins ? »
Non parce qu’en ce qui la concernait, elle s’en fichait pas mal, du renne. A ce moment-là retentit une détonation et, levant les yeux en direction du bruit, elle remarqua que cette fois, le renne s’était éteint pour de bon. Et qu’il n’était d’ailleurs pas le seul puisque plus rien ne semblait allumé. Aux quatre-cents coups, Matt se rua à l’intérieur, cette fois, et Robin, quant à elle, se décida à sortir Harper de son siège-auto. Mais son instinct la poussa à laisser les marrons dans la Range, en revanche. Un pressentiment.

S’engouffrant à son tour à l’intérieur, elle gagna la cuisine, la crevette dans les bras, pour apprendre de la bouche de son mari que tout avait sauté. Plus d’illuminations mais plus de repas de Noël non plus. Si elle avait su, elle ne se serait pas donné tant de mal pour les marrons… Voyant que son époux commençait tout doucement à perdre son sang-froid en voyant ses rêves de premier réveillon parfait pour leur fille partir en fumée, elle tâcha de calmer le jeu.
« Okay, okay, panique pas bébé, je vais voir s’il n’y a pas un électricien de garde qui accepterait de passer. »
Alors c’était certain qu’un soir de réveillon, ça leur coûterait bonbon mais Robin était toute prête à y mettre le prix si ça pouvait faire plaisir à Matt. Le voyant se tenir à côté du tableau électrique dans le garage, elle préféra tout de même le mettre en garde.
« Je ne ferais pas ça si j’étais toi, tu vas te prendre un autre coup de jus. »
Et quand Robin faisait une mise en garde, ce n’était pas comme quand n’importe qui en faisait une. Non, avec elle, il y avait toujours de grandes chances pour qu’elle dise la vérité puisqu’elle le sentait venir.

Suite à quoi, elle revint sur ses pas pour récupérer son sac dans le coffre de sa voiture et y chercha son téléphone. Une fois qu’elle eut mis la main dessus, elle tapa sa recherche dans son navigateur et fit défiler ensuite la page. Plusieurs numéros lui étaient proposés. Elle les composa tous de retour dans la cuisine, les uns après les autres, et patienta bien dix bonnes minutes à chaque appel. Mais en vain puisque personne ne lui répondit.
« Personne décroche… »
Dire qu’elle était convaincue qu’au moins l’un d’entre eux aurait flairé le bon filon. Non parce que c’était tout de même bien connu, les électriciens, au même titre que les plombiers et les serruriers, étaient tous des roublards de première qui n’attendaient que la bonne occasion pour se faire un max d’argent sur le dos de leurs clients. Et faire payer le prix fort sous prétexte que c’était le soir du réveillon, c’était l’occasion rêvée, non ? Eh bien apparemment non puisqu’aucun d’eux ne décrochait. Peut-être qu’ils préféraient tout simplement passer Noël en famille, eux aussi. Ou peut-être n’avaient-ils pas le choix. Dans tous les cas, ils n’étaient pas plus avancés. Gardant Matt à l’œil, des fois qu’il aurait décidé de ne pas suivre son conseil, elle chercha une solution. Parce qu’il devait forcément y en avoir une, quelle qu’elle soit.
« On peut essayer tous les restos ouverts de la ville. Avec de la chance, y aura un désistement et une table réservée nous reviendra mais c’est quand même un peu risqué. »
Parce qu’ils ne pouvaient pas du tout être sûrs qu’il y aurait un désistement leur permettant de réveillonner comme prévu. Et puis… Elle jeta un coup d’œil à tout ce que son mari avait mis du temps à préparer, ça serait du gâchis. Réfléchis plus vite, Robin !
« Ou sinon… On embarque tout ça chez ma mère. Je crois me rappeler que mes frères et sœurs sont tous occupés ailleurs, donc elle doit être seule ce soir. A moins qu’elle ait invité des amis. Je peux lui téléphoner vite fait pour être fixée, qu’est-ce que t’en dis ? »
Non, ce n’était sûrement pas idéal, mais c’était une solution. Toutefois, elle ne ferait rien sans l’accord de Matt puisque c’était surtout lui qui tenait à ce que tout soit parfait.@Matthew Braithwaite

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De nature très organisateur, Matthew avait toujours anticipé sur beaucoup de choses. Comme le festin qu'il réalisait depuis des heures pour leur réveillon, comme aussi toutes ces décorations qu'il avait mit du temps à bien placer et à brancher, que ce soit autour de leur Manoir, mais également et surtout sur le toit. En revanche, ce qu'il n'avait pas prévu, et bien c'était la météo. Il ne se serait jamais douté que la pluie daigne pointer le bout de son nez, un soir de réveillon. Puisque dans ses plus proches souvenirs, il n'avait pas plut à leur dernier réveillon passé ensemble. Soit, ce fut alors un oublie digne de ce nom, et suffisant pour faire déconner un des rennes du Père Noël. Et a en voir son nez rouge, c'était bien Rudolph. Très vite, l'anglais n'avait pas attendu pour se munir d'une échelle et monter sur le toit. C'était risqué oui, totalement imprévu aussi, mais il ne peut tolérer un tel dysfonctionnement. C'est pourquoi, il tente en vain de rebrancher quelques files électriques sur une multiprise avant de se prendre un premier coup de jus. Celui-là non plus, il ne l'avait pas vu venir. Mais faut croire qu'il a été bénéfique puisque le renne s'éclaire de nouveau. Rassuré, il regagne donc l'échelle en faisant attention de surtout là ou il met les pieds et voit sa femme déjà au milieu de l'échelle. « Descend chérie, c'est tout bon normalement. » dit-il alors qu'il se met lui aussi à redescendre de l'échelle. Les pieds désormais bien ancrés sur le sol, il rejoint sa femme pour la rassurer. « Non ça va t’en fais pas. J’ai juste pris un p’tit coup d’jus, rien de grave. » Il était bien debout et vivant, c'est tout ce qui comptait. Mais rapidement, le renne en décide tout autrement et se met à scintiller avant que tous les éclairages ne s'éteignent d'un coup, provoquant une étincelle, puis ce bruit sourd. Là, y'avait tout qui déconnait !

Suite à quoi, Matthew ne perd pas de temps pour regagner leur cuisine, constatant qu'ils faisaient désormais face à une coupure de courant, générale. Perdant de peu son sang froid, il s'en tire les cheveux en se rendant compte de la gravité de la situation. Qui dit plus de courant, dit plus de festin. Robin tente de le rassurer, mais l'anglais voit leur réveillon partir en fumée. Et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. D'un profond soupire, il reprend alors. « Tu peux essayer oui, mais j'y crois pas. » Qu'un électricien puisse leur venir en aide, un soir de réveillon ? Très peu de chance, même s'il l'espérait tout de même. Bien qu'il y ait plus grave dans la vie, ça l'était assez pour qu'il se précipite jusqu'au garage, se dirigeant forcément vers le tableau électrique. Suivit par sa femme et leur fille, Matthew dirige la lampe torche de son téléphone sur le tableau en question, l'ouvre et se met à vérifier chaque fusible. Tous sont relevés, mais le fusible général ne l'est pas. Après deux trois essais à le relever, il entend en quelque sorte l'avertissement de sa femme. La tête dans le tableau électrique, il lui répond alors tout en restant concentré. « Les fusibles sont protégés normalement... » Normalement oui. Ce qui le rassure également puisque pour l'instant, il ne se prend pas de nouveau coup de jus. Laissant alors Robin regagner la Range pour récupérer son téléphone, Matthew teste de nouvelles manipulations : abaissant chaque fusible pour les relever les uns après les autres. Perdant d'autant plus son sang froid, surtout en apprenant par sa femme qu'aucun des électriciens ne répondent, il soupire de nouveau, se tenant toujours devant le tableau électrique, croisant les bras, à la recherche d'une autre solution...

Ils pourraient essayer d'appeler tous les restaurants ouverts, espérant qu'une place se libère pour enfin fêter le réveillon. Ils pourraient oui, mais ils ne sont pas sûr d'avoir une place quelconque. Et Matthew ne désire pas tellement attendre sagement dans le salon - y compris dans le noir ou encore à la bougie - en voyant les heures défiler. Sur un ton un peu ronchon, il rajoute alors. « Non, ça serait trop long.. » Ce qui n'est pas faux. Ce qui l'incite alors à replonger les mains dans le tableau électrique, pour manipuler désormais, des câbles... Ou alors, ils embarquent tout le festin chez sa mère... Ce à quoi il répond, avec un peu plus d'entrain. « C'est une solution oui. Mais demande lui quand même si elle n'est pas occupé et.. » Ce que Robin ferait quoiqu'il en soit, il n'en doute pas. Mais il n'eut pas tellement le temps de finir sa phrase qu'il se prend un deuxième coup de jus, celui-ci bien plus puissant que le premier, ce qui l'oblige à évacuer un crie de douleur, reculant de quelques pas en arrière, se tapant l'arrière train contre le coffre de l'Aston. Les cheveux légèrement hérissés, le bras gauche déjà bien engourdis. Instinctivement, il se met à grincer des dents tout en agitant sa main gauche - comme s'il chassait cet engourdissement - avant de se retenir à l'Aston, victime de ses premiers vertiges. Se stabilisant, il décide de rejoigne Robin jusque dans la cuisine. « On va plutôt allez chez ta mère. Je n'arrive pas à remettre le courant...ça fait chier, putain ! » dit-il en s'énervant brusquement. Mais rapidement prit d'une nausée, il se dirige vers l'évier de leur cuisine, posant ses deux mains de part et d'autre et tient cette position durant de petites secondes, avant de vider l'intégralité de son estomac quelque peu vide, dans le fond de ce dernier.
Si le premier coup de jus n'avait pas été aussi violent, ce n'était pas le cas du second...

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PAR ZAJA.

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Normalement, oui. Et normalement, la multiprise sur le toit était censée être étanche, pourtant… Robin eut envie d’insister sur sa mise en garde parce que non, vraiment, elle ne le sentait pas mais elle n’avait pas non plus envie de trop materner son mari. Matt était un grand garçon, libre à lui de faire ce qu’elle lui conseillait de faire ou non. De retour dans la cuisine, mais surtout zieutant de temps à autre du coin de l’œil ce qu’il était en train de faire, elle coinça son téléphone entre son épaule et son oreille et installa Harper dans son trotteur l’espace de quelques secondes. Sans lui enlever sa veste ni quoi que ce soit d’autre. Elle aussi pressent que ce n’est pas chez eux qu’ils vont passer le réveillon. Et de fait, aucun électricien ne décrocha. Bon, il allait leur falloir trouver une autre solution. Et assez rapidement, sûrement. Elle en cita deux, celles qui lui étaient spontanément venues en tête : les restaurants ou bien, l’option de repli, à savoir réveillonner chez sa mère. Si ses frères et sœurs avaient été de la partie, jamais elle n’aurait proposé cette idée ; aucune envie de passer la soirée à se disputer comme au pas si bon vieux temps. Mais puisqu’elle était sûre qu’ils étaient tous occupés ailleurs… Pourquoi pas ? Rien de tout ce que Matt avait préparé ne serait gâché. Et cette perspective ne semblait pas lui déplaire non plus.

Oui bien sûr, avant toute chose, elle allait passer un coup de téléphone à sa mère pour ne pas débarquer chez elle à l’improviste si elle recevait de son côté. Entendant la phrase de son époux, elle avait commencé à confirmer d’un mouvement de tête lorsqu’il se prit un nouveau coup de jus ne lui permettant pas de terminer sa phrase. Elle l’avait bien dit.
« Bon, ça suffit, tu t’éloignes tout de suite de ce tableau électrique ! »
Gare à lui s’il ne l’écoutait pas cette fois-ci, elle serait bien capable d’aller le choper par la peau des fesses et de le ramener dans la cuisine sans qu’il ait son mot à dire. Fort heureusement, après quelques instants, il s’exécuta. Et commença à s’énerver. Avant de se précipiter vers l’évier et de vomir dedans. Très inquiète, elle vint se planter à côté de lui et lui massa l’épaule avec tendresse.
« Ça va ? T’as mal quelque part ? J’appelle d’abord un médecin, ensuite on ira chez ma mère. »
Oui enfin, peut-être, parce qu’ils n’étaient clairement pas à l’abri que le médecin les envoie aux urgences pour lui faire passer un électrocardiogramme. Et tant pis si c’était le cas, de toute façon, ce Noël commençait déjà très mal. Parfois, mieux valait ne tout simplement pas lutter.

Son téléphone toujours à la main, elle composa le numéro de leur médecin – pas celui qui avait fait ses vaccins à la crevette, Robin avait jugé préférable d’en changer depuis -, et bien sûr, celui-ci ne répondit pas mais en tombant sur sa boîte vocale, elle fut redirigée vers le numéro d’un médecin de garde ce soir. Tout en attendant que le médecin décroche, elle tira un tabouret pour faire asseoir son mari dessus et tendit sa main libre pour venir lui caresser la joue. De prime abord, il avait l’air secoué mais pas mal en point, c’était déjà ça. Puis son interlocuteur répondit. Elle lui demanda de passer et manifestement, il ne devait pas être débordé – pas encore, peut-être plus tard dans la soirée quand tout le monde aurait eu l’occasion de se brûler avec le four, avec les feux d’artifices ou encore de tomber de-ci, de-là, après avoir consommé une trop grande quantité d’alcool -, puisqu’il lui annonça qu’il serait là d’ici une dizaine de minutes. Raccrochant, elle secoua la tête.
« Je vais pas te reprocher de pas m’écouter parce que d’habitude tu le fais, mais t’aurais dû le faire cette fois aussi. J’appelle ma mère pour savoir si elle est okay qu’on passe le réveillon chez elle. »
Ce qu’elle fit. Et sans surprise, sa mère fut ravie d’entendre ça. Elle n’avait invité que quelques-uns de ses amis pour prendre l’apéro puis chacun rentrerait chez lui fêter Noël en famille, ils ne dérangeraient donc pas.
« C’est bon pour elle, elle avait l’air vraiment enchantée que je le lui propose, d’ailleurs. »
Là-dessus, la sonnette retentit et Robin posa une main sur le genou de Matt pour lui faire comprendre qu’il ne fallait pas qu’il bouge et qu’elle s’en occupait. Un parfait inconnu avec un titre de médecin entra donc dans leur manoir et examina son époux comme n’importe quel autre docteur aurait pu le faire, elle y veilla. Le verdict tomba après qu’elle lui ait répété à de nombreuses reprises que sa mère était infirmière : pas besoin de passer par la case urgences mais il faudrait quand même y aller mollo au cours de la soirée. Voilà qui lui fit pousser un soupir de soulagement. Maintenant, elle pouvait mettre cet inconnu à la porte – après lui avoir payé sa visite le double du prix – et s’activer pour tout caser dans la Range.
« Je m’occupe de tout ce qui est lourd, toi, tu vérifies que je n’oublie rien, okay ? »
C’est qu’elle le connaissait bien, son mari, et qu’elle savait pertinemment qu’il n’aurait pas du tout aimé être tenu à l’écart.@Matthew Braithwaite

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Last christmas i gave you my heart / @Robin Braithwaite

A n'en pas douter, que ce soit pour Robin ou encore pour Matthew, célébrer Noël leur était très important. Et tout, devait tout simplement être parfait. Que ce soit le repas, les décorations, la chasse aux cadeaux... C'est pourquoi Matthew s'était tant démené pour tout organiser, mettre en place et se jeter dans les fourneaux. Mais têtu comme il peut l'être parfois, il se devait alors de réparer ce problème, de remettre le courant, afin que les décorations scintillent de nouveau tout autour de leur Manoir, et que le four se remette en marche pour cuir cette dinde. Il y tenait profondément. C'est ainsi pour cette raison qu'il se tenait encore face au tableau électrique, dans leur garage. Cependant, il ne tenait pas à se prendre un deuxième coup de jus, face auquel, finalement, il n'eut pas le choix que de subir. Et c'était pas franchement très agréable non plus. Robin l'avait pourtant avertis, mais voilà, il s'était buté sur cette idée...
Elle n'eut cependant, pas à le dire une fois de plus, que l'anglais s'était très vite écarté du tableau, alors que son bras gauche s'engourdissait à vue d'œil. Cette sensation non plus, n'était pas du tout agréable. Après s'être stabiliser contre l'Aston, il finit donc par quitter le garage pour rejoindre sa femme dans leur cuisine. Donnant sans attendre son accord pour aller réveillonner chez sa belle-mère. Rapidement, et peut-être parce qu'il venait de marcher trop vite, - il l'ignore -, il fut victime d'une importante nausée avant de vider l'intégralité de son estomac, dans le fond de l'évier qui n'en demandait pas tant. Crachant des restes de salives acides, il se réconforte quelque peu à sentir la main de Robin sur son épaule. « Ca va mieux maintenant, mais j'ai toujours mon bras engourdis... » dit-il avant qu'il ne se rince la bouche avec l'eau du robinet. Matthew est loin d'être médecin, mais il savait tout de même qu'une douleur au bras gauche pouvait être mauvais signe. C'est pour cette raison aussi, que la tension se prend en priorité à gauche. Côté cœur. Mais n'ayant aucune douleur thoracique, il s'en rassure un peu, alors qu'il s'essuie désormais la bouche avec un bout de torchon. Mais voyant que Robin composait déjà le numéro d'un médecin, il reprit un peu essoufflé, en venant s'assoir sur l'un de leur tabouret. « C'est bon, appelle pas de médecin, ça va passer... » Ou pas. Mais il savait parfaitement que Robin n'allait pas le laisser ainsi, sans qu'il ne soit passé entre les mains d'un médecin. Donc pour le coup, il ne tente pas plus d'insister...

Légèrement assommé, il en ferme de moitié les yeux et vient à reposer son visage dans le creux de sa main, que Robin venait à peine de poser contre l'une de ses joues. D'un profond soupire, Matthew tente de reprendre un peu ses esprits en entendant de loin, la discussion entre sa femme et ce médecin de garde. Et alors qu'elle s'adresse de nouveau à lui, l'anglais se redresse un peu, tout en gardant son bras gauche le long du corps, rouvrant ensuite ses yeux pour la regarder. Il aurait dû l'écouter oui, il le sait parfaitement. Mais elle sait aussi à quel point il tient à réveillonner de la sorte. Donc pour le coup, n'ayant plus tellement de force sur l'instant, il ne trouve qu'à hausser des épaules en l'entendant ensuite, appeler sa mère. Restant de marbre, sur son tabouret, Matthew redresse de nouveau son regard sur sa femme alors qu'elle lui annonce que belle-maman se veut ravie de les avoir pour le réveillon. A savoir ceci, l'anglais affiche un petit sourire, bien que son attitude se veut encore un peu mollassonne. « Super chérie.. » Même s'il ne le montrait pas follement, il en était rassuré et heureux de se dire qu'ils pourront finalement, célébrer Noël.

Une dizaine de minutes plus tard, le médecin de garde sonne à la porte du Manoir. Matthew grimace quelque peu en bougeant son bras gauche et attend sagement la venue du médecin près de lui, toujours assit sur ce tabouret. Se laissant faire, répondant consciencieusement aux ordres donnés par le médecin, l'anglais se laisser ausculter, sans broncher. Par chance, il ne reçoit aucune piqûre, mais de petites mises en garde. Il devra simplement signaler auprès de sa belle-mère un nouveau symptôme, s'il en remarque un, bien entendu. Finalement, il n'eut plus de peur que de mal, malgré le fait qu'il est été bien secoué. Laissant partir ce médecin, Matthew finit par se relever du tabouret et se sert un verre d'eau. Et alors qu'il l'engloutit d'une traite, il entend Robin lui dire qu'elle s'occupe de tout ce qui est lourd et qu'il n'a plus qu'à vérifier s'ils n'ont rien oublier. Déposant le verre vide au fond de l'évier, il reprend alors sagement. « Ca marche, mais tu ne vas pas tout porter. Je m'occupe des cadeaux, ils sont moins lourds que la dinde qui est encore dans le four. » En fait, Robin n'avait qu'à s'occuper surtout du repas qui était un peu éparpillé de partout : la dinde dans le four, les diverses entrées dans le frigo, les bouteilles sur le comptoir de leur cuisine... Se sentant déjà un peu mieux, Matthew décide alors de récupérer chaque cadeaux qu'il avait caché tant dans le Manoir que dans le jardin pour les déposer dans le large coffre de la Range. Suite à quoi il récupère Harper dans les bras, la berçant de peu contre lui et vient à murmurer fortement dans le creux de son oreille, assez pour que Robin puisse l'entendre. « Regarde ma chérie, on dira que c'est maman qui a sauvé le repas de Noël, hein... » Un sourire s'affiche naturellement sur ses lèvres, alors qu'il regarde discrètement sa femme, alors qu'Harper décide d'étaler ses petites mains baveuses sur ses joues...

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PAR ZAJA.

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Ça va passer, oui, oui, bien sûr. Enfin, c’est bien évidemment tout ce que Robin espérait, n’ayant aucune envie de voir son mari une fois de plus entre les quatre murs des urgences, mais il n’était pas question qu’ils partent réveillonner avant qu’il ne soit vu par un médecin. Encore moins après qu’il lui ait précisé ressentir un engourdissement dans le bras gauche, oh non, sûrement pas. Bien sûr, elle essaya de garder la tête froide ; ce n’était pas parce que le bras gauche faisait des siennes que ça voulait forcément dire que c’était lié au cœur. Mais… Ça pourrait. Alors autant s’en assurer, et ce, le plus vite possible. Après seulement, peut-être qu’ils pourraient faire la fête. Chez sa mère. Ça, c’est sûr que ça serait très différent de ce qu’ils avaient initialement prévu, mais c’était toujours mieux que de devoir tirer un trait sur leur Noël. D’autant qu’aucun des deux n’avait envie de s’y résoudre puisqu’il s’agissait du tout premier Noël d’Harper, ils se devaient de faire les choses en grand malgré tout. Chaque chose en son temps, cela dit et la santé de Matt primait sur tout le reste. Fort heureusement, il semblait s’en rendre compte lui aussi – à moins que ce dont il se rende surtout compte, c’est que ça ne servait à rien de discuter avec Robin – et finit par renoncer en s’asseyant bien sagement sans rien ajouter de plus tandis qu’elle appelait le médecin.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’aimait pas du tout la léthargie dans laquelle se trouvait son époux ; ça ne lui rassemblait pas le moins du monde et, bien qu’elle soit très consciente que ça surtout dû au fait que le choc l’ait sonné, elle n’aimait pas ça et elle passerait bien entendu la soirée à lui demander si tout allait bien. Pourtant, ça ne l’empêchait pas de continuer à s’activer en attendant que le médecin arrive. En effet, même si tout allait très bien, si sa mère n’était pas chez elle ou qu’elle recevait déjà du monde, ça ne servirait tout simplement à rien de faire le déplacement jusqu’east bay. Surtout que déplacer la dinde jusque-là n’allait pas s’avérer être une mince affaire. Par chance, sa mère n’avait pas prévu de bouger de la soirée, ne recevait qu’en tout début, et avait en plus l’air ravie de les accueillir et de célébrer cette fête en compagnie de l’aînée de ses filles, de son gendre ainsi que de sa toute première petite-fille. Tu m’étonnes, c’était toujours mieux que de faire le décompte jusqu’à minuit toute seule devant une de ces comédies romantiques de Noël que Robin avait en horreur. Et pour ce qui était de Matt ? Lui aussi semblait soulagé d’avoir trouvé un endroit où se poser en ce vingt-quatre décembre, même si ça ne se voyait pas forcément ; Robin connaissait Matt mieux que personne. Bon, eh bien plus qu’à attendre l’avis médical. Sa main fourrageait tendrement dans ses cheveux et elle l’embrassa sur le front pile au moment où l’on sonnait à la porte d’entrée. A son tour rassurée, elle alla ouvrir pour faire face à un médecin qui ne lui inspirait pas forcément confiance – comme l’entièreté du corps médical, il faut bien se l’avouer -, mais comme elle ne pouvait pas vraiment se permettre de faire la fine bouche en un soir pareil, il faudrait qu’elle fasse avec. Elle assista à l’auscultation depuis l’entrée de la cuisine et l’observa scrupuleusement tout en notant mentalement tout ce que ce type disait à Matt ; y aller doucement ce soir et faire part à sa mère de nouveaux symptômes qui pourraient éventuellement survenir au cours des prochaines heures. Bien, elle y veillerait. Puis elle raccompagna l’homme à la porte avant de retrouver son mari en train de se servir un verre d’eau. Là-dessus, elle serait intransigeante : c’est elle qui se chargerait de tout ce qui pouvait être lourd tandis que lui se contenterait de jouer les inspecteurs des travaux finis, ça serait bien suffisant.
« Okay, je te laisse te charger des cadeaux à condition que tu me promettes qu’ils ne sont pas trop lourds. Pendant ce temps, je vais essayer de trouver un moyen de caler la dinde dans le coffre. »
Sans en mettre partout. Ce qui ne serait probablement pas de la tarte, ça serait le moins que l’on puisse dire. Déposant un nouveau baiser sur sa tempe, elle se dirigea ensuite vers le four. Ce truc, plus sa plaque de cuisson, pesait décidément une tonne, mais elle parvint à l’en sortir pour aller la déposer dans le coffre de la Range où il n’y avait fort heureusement que les marrons qui l’attendaient. Puis elle se chargea de tout le reste, transvasant tout ce qui pouvait l’être dans autant de tupperwares qu’ils en avaient pour terminer par les bouteilles. Elle vérifia que rien ne risquait de valser d’un côté à l’autre à chaque virage mais en vint à la conclusion qu’il vaudrait tout de même mieux qu’elle ne roule pas trop vite et, pendant que son époux avait le dos tourné, vérifia que son cadeau à lui se trouvait toujours dans la boîte à gants. Puis elle monta à l’étage chercher sa robe l’attendant bien sagement dans sa housse ainsi que quelques affaires de toilette et retrouva Matt portant la crevette devant l’entrée. Un sourire empreint de fierté étira ses lèvres en entendant sa phrase.
« Ça, je peux vous dire que vous m’entendrez m’en vanter chaque année ! »
Suite à quoi elle suspendit sa housse à l’arrière et s’adressa à son époux.
« Je suis prête à y aller, tu as bien vérifié que je n’avais rien oublié, bébé ? »
Avant de se glisser derrière le volant après qu’il le lui ait confirmé. Puis elle prévint :
« Va falloir y aller doucement, pour pas tout renverser. Avec un peu de chance, on arrivera chez ma mère avant minuit. »
Ce qui la fit rire. Evidemment qu’ils arriveraient avant minuit, ils avaient encore quatre longues heures devant eux. Direction east bay et la maison où Robin et tous ses frères et sœurs avaient grandi.@Matthew Braithwaite

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Si Matthew avait su dans quel état il finirait avant même de commencer à réveillonner, pour sûr qu'il ne se serait pas amusé à aller trifouiller ce renne sur le toit. Merci Rudolph. Mais de nature optimiste, il tente tantôt de rassurer sa femme, tantôt de se rassurer lui-même, que ca va passer. Et puis bon, Robin avait fait intervenir un médecin, ses constantes avaient été bonnes ainsi que le reste de cette auscultation express. Donc en soit, il ne leur restait plus qu'à enfourner tout leur festin dans le coffre de la Range, y compris et surtout sans oublier les nombreux cadeaux. Jusque là, rien ne leur paraissait insurmontable. Savourant un peu d'eau provenant du verre qu'il venait de se remplir directement au robinet, l'anglais affiche un doux sourire en direction de sa femme avant de se mettre à ricaner. « Promis ils ne sont pas plus lourd que la dinde... Mais qui aurait cru qu’un jour, j’allais t’entendre me dire ça… » De trouver un moyen de caler la dinde dans le coffre. L'image qu'avait Matthew à ce moment même, était juste hilarante. Mais encore trop faible pour rigoler à pleine gorge, il se contente de lui offrir un doux ricanement alors qu'il dépose le verre dans le fond de l'évier. Décidemment, la Range subissait de nombreuses situations aussi. Passant d'ébats sexuellement sauvages à la cohabitation avec une dinde. Suite à quoi, Matthew s'affaire donc à récupérer chaque cadeau qu'il avait préalablement caché dans le jardin - y compris ceux d'Harper ; car il était sûr qu'elle aurait finit par les trouver avec un peu d'aide - pour les ranger soigneusement dans le fond du coffre de la Range. Après quoi, il ne pût s'empêcher de prendre leur fille dans ses bras, la berçant calmement dans l'entrée de leur Manoir, tout en rendant ses quelques pas de velours...

Vérifiant l'état de leur cuisine désormais vide, l'anglais regarde sa femme monter à l'étage avant de la voir redescendre, munie d'une robe encore bien enveloppée dans sa house de protection. Ce qui l'incite à sourire - puisqu'il lui tarde de voir le corps de sa femme moulé dans ce tissu - , avant de s'adresser à Harper. Mais en entendant la répartie de Robin, l'anglais se surprend à ricaner de nouveau. Ca y est, il se sentait déjà bien mieux. Récupérant la veste de son costume sur l'une des chaises, il suit alors son épouse jusqu'à la Range après avoir fermé le Manoir à double tour et surtout, après avoir enclencher les vidéos de surveillance. « Tout semble être dans le coffre, mais tu sais que je te fais confiance chérie. » dit-il en venant attacher Harper dans son siège-auto. En soit, Matthew n'avait pas précisément vérifier si Robin avait pensé à tout prendre, mais la cuisine était vide. Puis terminant d'attacher Harper, il sentait déjà l'odeur de la dinde envahir l'habitacle. Refermant soigneusement la portière derrière lui, l'anglais contourne la Range tout en enfilant sa veste de costume et vient à prendre place côté passager. Il boucle sa ceinture avant d'afficher un sourire doucement amusé. « Oui, vas-y doucement hein ! Parce que t'as une dinde et des huitres dans le coffre, un mari encore un peu vaseux, et notre fille ! » Pas sûr que la dinde et les huîtres apprécieraient d'être renversé au beau milieu du coffre, ni la Range d'ailleurs. Mais reprenant bien vite son sérieux, l'anglais regarde sa femme alors que la Range commence à quitter les lieux. « Mais attend chérie, j'y pense, on a pas de cadeaux pour ta mère... » Ce qui mettrait l'anglais mal à l'aise, de ne rien lui offrir alors qu'ils se réfugient chez elle le soir du réveillon...

Comme sa femme l'avait prédit, c'est avant minuit que la Range finit par se garer devant cette maison familiale. La maison des Wade. Une première pour l'anglais de rencontrer plus officiellement cette maison en question - dont il en avait longuement entendu parlé - puisqu'ils comptaient alors réveillonner parmi les murs. Décrochant sa ceinture, c'est un nouveau sourire qui s'affiche sur ses lèvres, alors qu'il descend du véhicule en regardant sa femme avec enthousiasme. « Ah ! Je vais enfin pouvoir visiter cette maison ! » Et de ça, il en avait déjà hâte ! Mais à peine eut-il le temps de récupérer Harper en la sortant de son siège-auto que sa belle-mère ouvre la porte d'entrée en grand, s'exclamant de joie tout en les rejoignant.

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PAR ZAJA.

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Rien n’était apparemment plus lourd que cette dinde et, une fois qu’elle l’eut sur les bras, Robin n’en douta pas une seule seconde. Partagée entre l’envie de se dépêcher et celle de freiner l’allure pour ne pas la faire tomber, Robin avançait avec l’impression d’être clouée au sol. Et, une fois qu’elle se fut assurée que ladite dinde n’allait pas glisser joyeusement d’un côté à l’autre du coffre, elle repensa à ce que Matt venait de lui dire. Elle non plus, elle n’aurait jamais cru devoir caler une dinde de Noël ainsi que tous ses accompagnements dans un coffre. Comme quoi, la vie était pleine de surprises. Même de certaines dont on se serait bien passé. D’entendre son mari rire la rassura ; c’est qu’il devait déjà se sentir mieux. Elle lui demanda ensuite s’il avait pensé à vérifier lui aussi qu’elle n’oubliait rien et sa réponse la fit pouffer : il lui faisait confiance.
« Dis donc, double pression sur mes petites épaules. »
Heureusement, Robin était quelqu’un d’assez organisé. Enfin, pas toujours ; il suffisait de voir l’état perpétuel dans lequel se trouvait son atelier au musée pour s’apercevoir que tout n’était pas toujours rangé à sa place, que ça arrivait que certaines choses puissent traîner de-ci, de-là, pour se douter qu’elle n’était pas forcément la plus maniaque, mais elle n’était pas du genre bordélique non plus. Et, quand elle s’y mettait, c’était souvent de manière très consciencieuse. Il y avait fort à parier qu’elle n’avait donc rien oublié, mais puisque l’erreur est humaine, personne ne lui en voudrait, le cas échéant.

Elle se glissa ensuite au volant et attendit sagement que son mari ait fini d’harnacher Harper dans son siège-auto et la rejoigne à l’avant pour mettre le moteur en marche. Il lui faudrait y aller doucement, prudemment. Aucune envie que les huîtres volent dans tous les sens non plus. Sans parler de l’odeur qui risquait fort d’imprégner les tissus et qui embaumerait l’habitacle durant des jours. C’était d’ailleurs déjà le cas de celle de la dinde. Et ça ne serait pas si incommodant que ça si elle ne s’était pas subtilement mélangée à celle du petit sapin parfumé accroché au pare-brise de la Range. Robin l’attrapa et attendit d’être sortie de leur propriété pour le jeter par la fenêtre ouverte en essayant de viser une poubelle sur le bas-côté de la route.
« Tu crois que je l’ai eue ? »
La poubelle, s’entend. Si oui, elle pouvait carrément songer à se reconvertir dans le basket. Enfin, ou pas, au vu de l’allure à laquelle elle était en train de rouler. C’est alors que son époux souleva un léger pépin.
« C’est vrai, ça… Tu crois qu’il faudrait qu’on s’arrête en chemin pour pas venir les mains vides ? »
A cette heure, tout ce qui devait encore être ouvert, c’était les stations-services et les espèces d’épiceries ouvertes nuit et jour, souvent tenues par des gens qui ne fêtaient probablement pas Noël. Et tout ce qu’ils pourraient trouver comme cadeau là-dedans serait une bouteille de vin ou encore quelques produits de première nécessité. « Joyeux Noël, maman ! Tiens, un paquet de lingettes senteur citron. ». Ça serait… Original. Avec un peu de chance, ils pourraient lui trouver un bracelet en pierres. En cailloux probablement, mais vendus comme de la citrine ou autre. Sur le trajet, elle se mit donc à chercher tout ce qui pourrait toujours être ouvert des yeux.

Et après un rapide arrêt, les voilà qui déboulent à east bay. Maintenant qu’elle y repensait – surtout parce que Matt venait de le dire, en fait -, c’était la première fois de son mari dans la maison qui l’avait vue grandir. Tant de choses à voir ! Dont les albums photos que sa mère ne manquerait probablement pas de sortir pour lui montrer des photos de Robin portant une perruque de type années cinquante en train de chanter très fort dans une brosse à cheveux pendant que Celeste faisait la choriste derrière, ou encore d’elle se baignant toute nue dans la piscine gonflable qu’ils avaient autrefois dans le jardin. Bref, que des scènes très embarrassantes mais par lesquelles elle était vraiment passée et qu’elle ne reniait pas.
« Alors fais pas attention quand tu passeras la porte de ma chambre. Je t’ai dit que j’étais fan de Magnum et de James Bond, à une époque. »
Des posters de Tom Selleck et de Daniel Craig en tapissaient littéralement les murs. Elle finit de se stationner et, avant de commencer à décharger, alla faire la bise à sa mère qui les attendait déjà dans l’entrée. Puis elle se mit à la tâche avant de s’apercevoir que les invités de sa mère n’étaient pas encore partis. Elle les salua d’un petit signe de la main tout en multipliant les aller-retours entre le coffre de la Range et la cuisine – de quoi leur laisser le temps de déguerpir. Mis à part quelques hors-d ’œuvres et quelques bouteilles de mousseux, elle se rendit compte que sa mère n’avait pas vraiment prévu quoi que ce soit en termes de festin, bien que leur vieux sapin trônât toujours au beau milieu du salon. Finalement, ce n’était pas plus mal pour elle non plus qu’ils soient forcés de réveillonner ici. Puis elle lança :
« Je reviens, je vais me changer ! »
Avant de monter à l’étage puis de redescendre environ une vingtaine de minutes plus tard toute maquillée, bien coiffée mais surtout vêtue d’une robe longue bleu nuit aussi crantée que décolletée mais quand même très chic, un peu comme si elle s’apprêtait à remonter le tapis rouge de la cérémonie des Oscars au lieu de simplement fêter Noël chez sa mère.@Matthew Braithwaite

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