can't get you out of my head (craig)

Finalement, autre le fait de le prendre pour un pervers et un fou à lier, est-ce qu'il avait vraiment fait quelque chose de mal ? Si ce n'est qu'il l'avait épié et que rien que cela, son instinct de policière l'enverrait derrière les barreaux quelques mois, mais il y a cet autre côté d'elle qui prend dessus sur tout le reste. Elle ne pouvait pas s'en défaire aussi rapidement, il semblait n'avoir tué personne, c'était déjà un début. Néanmoins, elle espère qu'elle n'est pas qu'un simple jouet pour lui, avec qui il se soulage et ensuite, c'est comme si elle n'existerait plus, ça lui ferait vraiment mal, mal d'avoir été conne. Si c'était le cas, alors, c'est vraiment le pire des salauds et il peut aller se faire mettre avec sa magie et ses conneries qu'il n'arrête pas de dire depuis tout à l'heure. Ils se retrouvèrent bien vite sur le canapé, elle sous lui, à continuer de s'embrasser, jusqu'à ce qu'elle lui dise une nouvelle fois que c'est un fou, mais qu'au fond, il a raison. Elle hoche la tête pour confirmer ses dires, elle allait rester, de toute manière, elle n'a pas envie de partir. Nahla se mord la lèvre lorsqu'il commence à déposer de tendres baisers sur sa peau dénudée, elle en oublie qu'elle a une veste, dont elle se débarrasse rapidement pour être plus à l'aise. Elle ne veut pas se fier qu'aux apparences, elle a sincèrement envie de le connaître, ceci dit, elle ne va pas nier l'inquiétude qui continue de l'habiter et la frayeur qu'elle a eue tout à l'heure et qui est encore un peu présente. Elle le laisse glisser sa main sous sa robe en le regardant, alors que ses propres mains viennent lui soulever le chandail pour lui caresser son ventre et ses abdos. Cette attirance semblait constante et interminable, est-ce qu'un coup le plaisir assouvi, ça allait disparaître ? Et s'ils ne le faisaient pas, ça allait carrément les frustrer ? Ça doit être un risque à prendre, elle suppose. Ses doigts glissent jusqu'au rebord de son jogging et elle l'observe. « Tu vas me fuir.. si on va plus loin ? » C'était quelque chose qu'elle avait besoin de savoir, si ça en vaut la peine ou non de franchir le pas.

Maintenant qu'ils étaient sur le point de se déshabiller pour assouvir leurs désirs, les questions se mirent à se bousculer dans sa tête. Elle n'arrivait pas à croire que ça arrivait au mauvais moment, plutôt que de la laisser savourer le moment. L'envie est là, et les inquiétudes aussi, c'est bien là le problème. Parce qu'elle veut bien lui faire comprendre qu'elle est loin d'être une fille facile qui saute sur le premier venu, ce n'est pas son genre. Elle ne souhaite pas qu'il ait une mauvaise image d'elle, quand elle sortira d'ici après avoir couché avec lui. Quoi qu'elle s'était foutue en sous-vêtements l'autre soir, il avait peut-être déjà une mauvaise image d'elle. Ses mains s'étaient mires à lui caresser le haut du corps, jusqu'à ce qu'elle les glisse sur le bord de son pantalon, sans aller plus loin. C'est le moment ou jamais de lui poser la fameuse question, celle qu'elle qui ressort le plus dans son esprit. Elle aimerait plutôt qu'il continue ses caresses, ses baisers, plutôt que d'avoir l'air idiote avec ses questions à la noix, mais pour elle, c'est important de savoir. Nahla le regarde dans les yeux, elle ne répond pas à sa première question, elle a peur, et elle ignore si elle doit s'accrocher à lui. Elle le laisse poser ses lèvres sur les siennes et se mord la lèvre. Merde, elle a déjà toute foutue en l'air comme une blonde. Elle laisse un blanc entre eux, retirant ses mains de son corps et reculant légèrement. « Est-ce que je vais revenir en franchissant cette porte ? » Finalement, cette question est plus pour lui, que pour elle. Est-ce qu'elle allait revenir en quittant ses lieux ? Elle l'ignore. Sûrement pour le faire réfléchir à tout ce qui venait de se passer. Et bien, malgré son attirance pour lui et ce sentiment inexplicable, elle ne savait pas si c'est une bonne idée de le revoir. Elle détourne légèrement le regard, c'était peut-être mieux que de se précipiter, mais ils allaient sûrement finir par se sauter dessus comme deux bêtes sauvages.

Elle n'a connu que deux relations sérieuses dans sa vie, la première s'est terminé par un échec -par sa faute-, mais la deuxième s'est beaucoup mieux terminé, au point où elle est encore proche de cet homme, comme un confident, un ami. Le reste, ce fut surtout des amourettes, rien qui lui disait qu'elle allait un jour se marier avec lui et connaître le pur bonheur. Certes, elle est encore jeune, elle est bien consciente, mais elle ne veut pas rencontrer le grand amour à quarante ans ou à cinquante. Elle aimerait pouvoir vivre les moments importants avec son futur amoureux. Et pour elle, c'est important la communication, d'avoir une passion constante et pouvoir compter sur l'autre, sans jugement. Non, pas qu'elle se presse de le trouver, peut-être qu'elle est juste trop naïve de ce côté-là, qu'elle arrive à se faire des idées pour rien. C'est sûrement ce qui est en train de se produire avec Craig, finalement, ce n'est peut-être rien entre eux. Elle soupire légèrement en le voyant reculer, elle baisse le tissu de sa robe avec sa main libre et elle s'installe sur le canapé, loin de lui, puisqu'elle était à l'autre bout également. Elle se penche pour ramasser sa veste et elle l'installe sur ses jambes. Nahla ignore si elle va avoir le courage de revenir, de franchir à nouveau la porte, sans savoir sur quel Craig qu'elle va tomber, celui qui est taquin, ou celui à la violence facile, ou peut-être qu'elle va encore tomber sur une nouvelle facette de sa personnalité, c'est bien possible. « Je ne sais pas.. » C'était tout ce qu'elle pouvait sortir de sa bouche, elle ne le sait pas. Elle baisse doucement la tête en écoutant ses paroles. Et ça veut dire quoi tout ça ? Franchement, ce n'est pas clair. Il a envie d'elle, et elle, de lui, mais elle a l'impression qu'ils sont inaccessibles à l'un et à l'autre, comme s'ils se mettaient déjà des barrières sans savoir ce qu'ils ressentent pour l'un et l'autre. Elle relève la tête afin de se retourner vers lui. « Qu'est-ce que cela veut dire pour toi ? » Autant poser la question, plutôt que de s'imaginer des choses. Nahla décide de s'approcher de lui, et se met place à genoux sur le canapé, avant de le regarder dans les yeux. « Je vais avoir besoin de temps pour digérer ça.. et je me pose encore de nombreuses questions à ce sujet et j'ai peur des réponses que tu pourrais me donner. » Elle secoue la tête, elle devait lui dire, ça l'effraie de connaître les raisons de cette obsession, de son comportement. « Peut-être qu'on devrait sortir ensemble, un de ses jours.. en public.. dans un restaurant, ou ailleurs, peu importe le lieu. » Ce serait peut-être un bon début pour savoir si ça colle, non ? Et sortir, ça leur fera du bien, et aussi, devant les autres, il ne risque peut-être pas de s'emporter.

Elle manque de s'étouffer avec sa propre salive. Est-ce qu'il est vraiment sérieux ? Elle ne connaît rien de lui, et lui, il ne connaît rien d'elle et il souhaite déjà avoir l’exclusivité ? Elle ne s'attendait pas vraiment à une telle suggestion, enfin si c'est vraiment une suggestion. Elle est en train de se demander dans quoi elle s'est embarquée. Il est direct, honnête et franc. C'est bien ce qu'elle veut, mais ça commence sincèrement à lui faire peur. Mais elle ne peut pas s'empêcher d'être autant attiré par lui, de vouloir l'embrasser constamment et se blottir dans ses bras. Ce qu'elle ressent n'est pas une simple sensation, c'est réel. Elle ne saurait trop quoi dire, d'autant plus qu'il commence à enchaîner sur d'autres paroles, pas plus rassurantes que les précédentes. Elle lâche un léger rire nerveux lorsqu'il mentionne qu'il ne sait pas si elle peut le faire avec un autre homme. Déjà, qu'il l'avait épié, est-ce qu'il était prêt à menacer le premier gars qui allait lui parler ? Mais il avait raison, elle n'est pas une fille facile, et malgré ce qu'ils venaient de se passer entre eux, ce qu'elle était prête à faire pour s'épanouir dans ses bras. Elle baisse la tête un court instant, il veut qu'elle lui appartienne, elle a du mal à respirer soudainement, et elle commence à avoir de plus en plus chaud. « Tu veux que je t'appartienne.. » Est-ce qu'il savait que cela voulait dire qu'il devait se tenir à carreau, si jamais elle acceptait l’exclusivité ? Parce qu'elle n'allait pas accepter non plus qu'il se balade d'un lit à un autre. « Tu as l'air tellement sûr de toi. Tu crois qu'il n'y a que toi qui peux me faire vibrer, c'est ça ? Que forcément, je dois t'appartenir, et tu trouves ça normal ? Je n'ai pas envie d'être à ta merci. » Elle lui serre légèrement la main en reniflant, tentant de rester calme et sans verser une seule larme. Elle ne veut pas se laisser emporter par ses émotions. Finalement, elle le regarde à nouveau, suite à ce qu'elle venait de proposer pour un rencard, ou non rencard, peu importe comment ils vont appeler cela. « D'accord. » Elle aimerait qu'ils sortent pour apprendre à se connaître, et parce qu'elle veut se sentir en sécurité. Pour le moment, il va devoir la mettre en confiance, non pas la faire reculer comme tout à l'heure.

Peut-être qu'elle allait finir par s'y habituer à son attitude, à ses manières, à son tempérament de feu et son changement d'humeur. Il faut dire qu'elle est plus du genre à être douce, voir naïve et maladroite. Nahla aime bien la tranquillité et elle sent qu'il va complètement venir chambouler son petit quotidien, chose qu'il commence déjà à faire. Son cœur ne s'était jamais autant emballé devant un homme et ses sens lui font défaut. Elle fronce les sourcils, et elle se sent presque humiliée en l'écoutant. Un peu comme une catin qui doit prouver à son maître que c'est le meilleur. Sa main aurait pu partir, pour le gifler, le rappeler à l'ordre, mais elle n'en fit rien, le laissant détacher la sienne en soupirant. « Je n'ai pas envie de jouer à ça. » Elle n'a rien à lui prouver. Il a peut-être raison, il la fait vibrer comme jamais, mais elle ne souhaite pas embarquer dans ce petit jeu, ce n'est pas son genre. Elle le regarde se lever, tandis, qu'elle s'assoit plus confortablement sur le canapé. Il la rend légèrement nerveuse. Elle joue avec le bord de sa robe en le regardant tourner en rond, elle n'ose pas trop se lever, de peur qu'il croit qu'elle s'en va embrasser le premier mec venu. « Je n'ai pas envie que tu te joues de moi. Tu veux que je t'appartienne, mais ça va dans les deux sens.. » Il venait de le dire, mais elle avait besoin d'une confirmation, encore. Elle soupire. Elle ne veut pas jouer les jalouses, ça fait excessif et il va prendre la fuite ou c'est peut-être le contraire qui va se produire, elle va prendre la fuite. Nahla se lève du canapé et elle s'approche de lui, se plaçant à quelques centimètres de lui. « D'accord, pour un café ? » Elle évite sûrement la question, elle la contourne, elle l'ignore, peut-être parce qu'elle ne veut pas qu'ils s'étouffent en partant, qu'ils finissent par se lasser de l'un et de l'autre. Elle a besoin de le connaître, d'avoir sa confiance, ses confidences. Ce n'est pas l'envie qui manque de s'abandonner, mais elle veut être réaliste dans cette histoire.

Elle est en train de se mettre des bâtons dans les roues, peut-être par simple prudence, ce n'est pas seulement dû à son métier, qu'elle ainsi de la sorte. Elle a peur de souffrir, d'avoir tellement mal, qu'elle ne pourra jamais s'en remettre. Elle ne lui demande pas de l'épouser, ni de la fiancer ou de lui promettre de lui faire un bébé. Ce n'est pas ce que Nahla souhaite, pas dans l'immédiat, beaucoup trop tôt. Même s'ils ont déjà brûlé pas mal d'étape. Par contre, la fidélité, c'est quelque chose à quoi elle tient et ça va dans les deux sens. Elle aimerait qu'ils puissent se connaître correctement, sans que leurs lèvres se touchent et que leur corps se frôle. Ils ont oublié les premières étapes, dû à cette magie entre eux, cette sensation de connaître l'autre sans vraiment la connaître. Elle ne s'était jamais attendu à ressentir une telle alchimie avec un inconnu, alors, oui, ça lui fait peur. Elle se contente de hocher la tête. En réalité, elle est un peu soulagée, elle va pouvoir souffler un peu, respirer et laisser redescendre la pression. Demain soir. Il allait venir la chercher, puisqu'il semble connaître son adresse, oubliant qu'elle lui avait donné deux jours plus tôt, ses coordonnées et que maintenant, il avait déjà visité ou pratiquement le lieu où elle vit. « Ça me va, 20h, demain. Je vais t'attendre.. » Nahla ramasse sa veste et elle l'enfile sur ses épaules. Elle prend une grande respiration, c'est le moment de partir, de laisser l'autre reprendre son souffle et réfléchir à tout ça. Elle s'approche de lui, lui embrassant la joue, lui laissant un dernier souvenir d'elle avant son départ, avant le prochain rendez-vous, qui se trouve à être demain. Elle n'ose pas parler d'un au revoir, ou un simple bye, elle se contente de traverser la pièce jusqu'à l'entrée, le laissant en plan. Elle repart chez elle, le cœur gros, les nerfs à vif, et les larmes qui coulent, un coup qu'elle a repris les esprits. Ils venaient se séparer, pour peut-être mieux se retrouver demain.