Elle est joyeuse la coloc

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Elle s'est tranquillement installée à la table de son salon. De leur salon plutôt. Puisqu'elle partage presque tout dans ce grand appartement. Hormis sa chambre, sa pièce à elle. Chambre dans laquelle elle ne passe pas tant de temps que ça. Elle préfère forcément le grand espace de leur living. Ainsi que la compagnie des colocs. Colocs qui ne sont pas là ce soir. Chacun a sa petite vie et Jenny a décidé de bloquer sa soirée pour se consacrer à son dernier roman. Un bouquin qui semble de plus en plus proche de l'édition. Elle l'a déjà relu et relu. Tout lui paraît bien. Pas parfait car elle est une éternelle insatisfaite quand il s'agit d'écriture mais pourtant elle ne pense pas pouvoir faire mieux. Et puis au fond ce n'est pas comme si la critique allait la descendre. Car aucune personne ne critique ses livres. Pas assez connue. Elle pourrait faire un peu de pub. En en parlant à des personnes qui ont des blogs assez populaire dans le coin ou ce genre de chose. Elle y réfléchira une fois qu'elle n'aura plus à se soucier de la correction. Chaque chose en son temps. Derrière son ordi, elle relit un paragraphe. Joue avec un crayon en main ou mordille le bout de celui-ci. Ce qu'elle ne sait pas c'est qu'il y a une personne derrière la porte d'entrée. Une personne qui doit un peu galérer à entrer. A mettre la clé dans la serrure et à tourner la dite clé. Cette personne pourrait tout aussi bien sonner ou tambouriner à la porte que cela ne servirait absolument à rien. Il faudrait quand même qu'ils installent un espèce de système lumineux pour que Jenny soit au courant quand quelqu'un est là. La personne c'est Gina. Qui a peut-être un peu trop profité de la soirée. Mais ça, Jenny n'en sait rien du tout non plus. Elle est bien loin de s'imaginer voir sa coloc débarquer dans cet état. Elle ne lui jettera néanmoins pas la pierre. Elle aussi, ça lui arrive de revenir un peu pompette. Mais jamais trop hors d'état non plus.

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Jenny & Gina

"¡Venga! Por favor puerta de mierda..." Gina aimerait pouvoir dire que c'est la première qu'elle a tant de mal à mettre une clé dans une serrure mais ce n'est pas le cas, loin de là. La costaricaine s'est souvent enivrée ; lorsqu'elle est saoule, rien ne l'atteint, elle se sent bien, tellement bien... Alors elle boit, à ne plus savoir comment elle s'appelle, elle profite de sa soirée avant de se sentir mal le lendemain. C'est ce qu'elle a fait ce soir : elle est sortie et gobelet en main, a passé en revu ces personnes qu’elle voit depuis maintenant des mois, celles avec qui elle passe bon nombre de soirées. Elle a beau avoir traversé les continents, certaines choses n'ont pas changé. Elle aime toujours autant s’évader au rythme de la musique, partager des nuits endiablées avec ces personnes qu’elle considère pour un temps comme ses amis, mettre sa raison au placard et simplement profiter de l’instant présent. Pendant longtemps ça a été une véritable échappatoire pour elle, un moyen de fuir ses problèmes si nombreux… L’accident de ses parents, les conneries de son frère, la maladie de son grand-père et finalement son décès, le froideur de son oncle… Passer quelques heures à faire comme si de rien n’était lui permettait de gérer la situation, de ne pas devenir complètement folle. Elle se laissait aller à être cette fille un peu folle qui n’a qu’une seule envie : s’amuser. Elle se complaisait dans le chaos qu’amenait ce genre de fêtes, c’était un cocktail aussi destructeur que grisant. À l’heure d’aujourd’hui elle ne sait plus trop pourquoi elle continue cette comédie. Il faut croire qu’il ne suffit pas de décider que tout va bien pour que ce soit réellement le cas. Il y a toujours ce vide qui l’habite, cette mélancolie qui la rattrape sans qu’elle ne puisse la contrôler. C’est logique après tout - peu importe l’endroit où elle vit, le travail qu’elle fait, les amis qu’elle a - elle restera toujours la petite orpheline de Manzanillo, le petit démon… Et elle est bien décidée à embrasser son destin. C'est ainsi que la soirée s'est déroulée - un peu comme toutes les autres - et la voilà maintenant à tambouriner contre la porte dans l'espoir qu'on la laisse enfin entrer. Mais visiblement, elle n'a pas cette chance, personne ne répond. Alors elle tente une nouvelle fois d'ouvrir avec ses clés et quatre minutes plus tard, elle pénètre enfin dans l'appartement. "¡YAAAAAAAAY!" Bien trop heureuse d'avoir réussi, elle crie, sautillant avec dynamisme avant que des vertiges ne la rattrape. Une main sur son ventre, l'autre levée en l'air comme pour se stabiliser, elle attend de reprendre ses esprits en gloussant. "Encore mieux que le space moutain." Alors que sa vision se stabilise, elle remarque sa colocataire près de la table du salon ; ce qui, pour une raison qui lui échappe, la fait rire de plus belle. "Ah ! Je t'avais pas vu !" Dure de dire si Jenny a pu la comprendre, la blonde a déjà parfois du mal à lire sur ses lèvres à cause de son accent et là... C'est bien pire. "J'ai passée une soirée.... Fiouuuuuuuuu..." Elle lève les mains en l'air comme pour mimer une explosion et ce faisant, fait tomber par pure maladresse un bibelot de la commode. Le pire ? C’est qu’elle n’en fait même cas, complètement dans son monde. "T'as vu je parle en langage des signes." Et là voilà qui rigole encore, satisfaite de sa propre bêtise. Si seulement elle savait de quoi elle a l'air en ce moment. Si seulement...

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S'il y a bien une chose dont Jenny ne se plaindra jamais, c'est le bruit. Jamais de sa vie elle n’appellera les flics pour un tapage nocturne. Jamais elle n'entendra les voisins du haut faire un peu trop la fête dans leur lit. Ou les voisins d'en face en train de s'engueuler. Ce qui peut être flippant. Car elle n'entendra jamais non plus une alarme incendie. Ni sa coloc qui tape à la porte. En même temps, si Gina ou Maya ou Nate a perdu ses clés, elle ou il peut toujours envoyer un message aux autres. Son téléphone, ça, Jenny sait le lire. Bien qu'elle n'ai plus que cela le nez dessus pour le moment. Elle est plutôt sur son ordinateur. Au calme. Loin d'imaginer qu'une tornade arrive. Ou presque. Car la porte s'ouvre. Jenny la voit de loin et lève la tête. Gina qui rentre. Qui parle à quelqu'un visiblement. Du moins ses lèvres bougent. Mais il n'y a personne. Peut-être annonce-t-elle qu'elle est rentrée tout simplement. Jenny n'a pas fait attention aux mots prononcés. Le regard des deux demoiselles se croisent alors et la muette commence à comprendre. L'air un peu chancelant, le rire, l'odeur aussi qui mine de rien vient titiller les narines de Jenny, son sens de l'odorat étant plus développé que les autres, elle comprend que la soirée a du être alcoolisée. Un sourire s'esquisse sur les lèvres de al blonde et elle fait juste un petit coucou de la main. Elle attend de voir ce qu'il va se passer. Elle s'équipe de son carnet aussi. Pour pouvoir discuter. Elle regarde toujours sa coloc qui semble bien enjouée. Revenant d'une soirée géniale. A en faire tout tomber ! La muette se lève et secoue doucement la tête. Ecrit rapidement « Fais attention » et vient ramasser l'objet tombé au sol. De près, elle se rend compte encore plus de la joyeuseté de la jeune femme. Cela se voit dans ses yeux ... Elle rigole bien en tout cas. Et elle fait rire Jenny également. « Je vois ça oui. Et c'était quoi exactement ? Le signe de la catastrophe ? » Elle retourne son carnet et rigole un peu. Elle espère que Gina pourra lire les mots étant donné l'état dans lequel elle est. Sait-on jamais. Catastrophe ? Non. Le bibelot n'est pas cassé. Et quand bien même ce n'est pas grave. Stylo en main, la muette écrit. « Dis-moi toi. T'aurais pas un peu trop fait la fête ? » Peut-être pas trop non. Le trop c'est lorsqu'on est malade. Gina ne l'est pas. Ou pas encore. « On t'a raccompagné ou t'as galéré toute seule pour monter ici ? » Elle ne l'a pas encore vu marcher mais elle se doute bien que la jeune femme doit aller un peu en zigzagant, en titubant.

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Jenny & Gina

Enivrée et fatiguée, Gina est complètement hors de contrôle ce soir. "Fais attention." Pourquoi devrait-elle faire attention ? Alors qu'elle regarde le carnet elle est perplexe, ce n'est qu'après, lorsque Jenny se penche pour ramasser l'objet en question, qu'elle comprend. L'avait-elle vraiment fait tomber ? Elle ne saurait pas le dire. "Il est tombé tout seul ! C'est pas moi ! Non, non, non..." Elle nie, les mains en l’air, simplement parce qu’elle trouve sa drôle. Pourquoi ? Nulle ne le sait vraiment. Quoiqu’il en soit, elle en profite pour lui raconter en un très bref résumé sa soirée. Très très bref. "Je vois ça oui. Et c'était quoi exactement ? Le signe de la catastrophe ?" La main sur le coeur, elle mime une moue outrée. "Non c'est le signe du génialissisme ! C'est très différent, vraimeeeeeent très différent." À cet instant, elle est entièrement persuadée que ce qu'elle dit est la logique même. Enfin, juste avant de l'oublier quelques secondes plus tard parce oui, lorsqu'elle boit, Gina a tendance à avoir la mémoire d'un poisson rouge. C'est comme si elle oubliait instantanément tous les mots qu'elle prononçait. "Dis-moi toi. T'aurais pas un peu trop fait la fête ?" Secouant très lentement la tête d'un air théâtrale, elle prend un ton solennel pour dire ce qui suit. "On ne peut jamais trop faire la fête voyons Jenny. Jamais." Tel un mentor, elle explique sa théorie à son élève. "On t'a raccompagné ou t'as galéré toute seule pour monter ici ?" À croire que Jenny ne sait pas ce sous-entend le terme « raccompagner » dans ce genre de soirée. Lorsqu'une personne en ramène une autre chez elle, ce n'est certainement pas pour la saluer chastement à la porte d'entrée avant de faire demi-tour. Ça non. "Me ramener ? Ça n'aurait pas été très raisonnable et je suis quelqu'un de très raisonnable." Elle ne peut s'empêcher de pouffer de manière très peu élégante. "Je déconne, j'ai fais conneries sur conneries ce soir. J'en ai eu marre alors je me suis tirée." Elle s'affale sur le grand canapé en soupirant longuement.

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Jenny regarde sa coloc et lève un sourcil, perplexe. Croyant que Gina est sérieuse et qu'elle n'a effectivement pas conscience que c'est elle qui vient de faire tomber le bibelot. Mais non, la costaricaine rigole. Elle devrait beaucoup rire ce soir d'ailleurs ... « C'est ça oui ... Ca doit être un fantôme alors. » Elle rigole un peu en montrant les mots. Un fantôme un peu ivre lui aussi. Un peu ? Non, plus qu'un peu. Mais Gina n'a semble-t-il pas été jusqu'à l'excès. Ce qui ne l'empêche pas de dire beaucoup de bêtises. Ca reste bon enfant. C'est drôle. Certains ont l'alcool violent mais ça ne semble pas être le cas de la fêtarde du jour. « Tu m'apprends quelque chose ! Je suis curieuse d'en savoir plus. » D'ici demain, elle aura peut-être oublié son entrée à l'appartement. Elle n'oubliera certainement pas le début de soirée et les verres de Tequila, ou autre, qu'elle a du s'enfiler mais pour ce qui est du signe du géniallissime, il n'y aura que de très vagues souvenirs de ça oui. Voir pas du tout. Trop faire la fête ? Ca n'existe pas selon Gina. « Je peux te garantir que j'ai déjà trop fait la fête oui. Et c'était pas génial le lendemain. » Pas génial du tout même. Passer son lendemain la tête dans le brouillard, et l'estomac aussi, on a vu mieux. Alors maintenant elle évite de dépasser ses limites. Et oui il lui est arrivé de se faire raccompagner. Ou de rentrer seule. Pour la première option, évidemment qu'elle pense au sous-entendu que cela peut suggérer et Gina elle aussi est visiblement sur la même longueur d'onde. « Je vois oui ... Et oui tu es quelqu'un de très très raisonnable. » Elle la regarde dans les yeux en rigolant à son tour. Elle ne va pas juger des conquêtes de Gina. Elle-même n'étant pas un exemple dans le domaine. Mais il y a pire oui. La fétarde a donc écourté sa soirée. Les conneries, c'est terminé pour elle. Ou pas. « Ah ouais ? Qu'est-ce qu'une fille raisonnable comme toi aurait bien pu faire ? » Elle est curieuse. Elle a envie de rigoler. Elle s'imagine déjà les têtes qu'elle va pouvoir faire en lisant les lèvres de Gina. Entre la surprise, la rigolade ou la choquée. L'alcool a fait et fait ses effets. Ca ne risque pas d'aller en s'améliorant. La solution miracle ? Il n'y en a pas. Mais elle peut toujours boire deux litres d'eau pour aider à faire passer. « Je te sers un verre d'eau ? (De l'eau oui oui si tu sais encore ce que c'est) » La muette rigole un peu une fois encore.

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Jenny & Gina

"C'est ça oui ... Ca doit être un fantôme alors." Gina hoche la tête frénétiquement, les fantômes c'est tout une tradition dans son pays. En réalité, ils ne portent pas son nom, on les appelle des esprits mais l'idée est la même. "Tu rigoles mais ça existe, attends día de los muertos, tu verras." C'est une fête d’une grande importance de là où vient la brune. La visite rituelle est très festive, ils vont dans les cimetières, mangent sur les tombes, dansent, chantent. Ils confectionnent même des autels dans leurs maisons où ils mettent des bougies dans leurs habitations pour inciter leurs morts à venir leur rendre visite, c'est le but principal de la chose. Alors oui, les esprits, ça la connaît. "Tu m'apprends quelque chose ! Je suis curieuse d'en savoir plus." Gina montre son indexe, le secouant doucement de droite à gauche, un petit sourire aux lèvres. "Fais marcher ton imagination, je suis pas prof... merci díos mio !" Un petit rire lui échappe, elle a en effet toujours vu d'un mauvais oeil le métier d'enseignement. Pour elle, ils forment des enfants à faire quelque chose de leur vie. Contrairement à eux. "Je peux te garantir que j'ai déjà trop fait la fête oui. Et c'était pas génial le lendemain." C'est là que la costaricaine fait quelque chose d'improbable, elle joue avec la moustache qu'elle n'a pas, tel Hercule Poirot. Le but ? Montrer qu'elle s'apprête à annoncer une théorie importante. "Mais c'est ça le secret ! On se fiche du lendemain, ce qui compte c'est le présent." C'est peut-être la chose la plus censée qu'elle ait dit de la soirée. C'est ce qui lui a permis de tenir toutes ces années : elle avance étape par étape. Penser au futur ne lui apporteraient rien de bon, elle ne sait même pas vraiment de quoi il serait fait. Elle est bien trop pommée pour ça. "Je vois oui ... Et oui tu es quelqu'un de très très raisonnable." Jenny ne saurait pas si bien dire. Elle a peut-être l'impression que Gina se laisse aller mais il n'en est rien. Par le passé elle était sauvage, aujourd'hui elle se contient. La blonde ne s'en rendra sans doute jamais compte mais ici qu'elle la voit, sa colocataire est sans doute la version d'elle-même la plus responsable qu'elle ne verra jamais. "Super, ultra raisonnable même." Toujours plus loin. Toujours dans l'excès "Je te sers un verre d'eau ? (De l'eau oui oui si tu sais encore ce que c'est.)" Pourquoi faire ? Pour redevenir sobre ? Déprimer de nouveau à cause de son grand frère blessé ? Frère qu'elle ne peut même pas aller voir, n'ayant pas assez d'argent. Non merci. "Beurk non quelle horreur, tu veux me faire redescendre ? Malheur !" Elle va même plus loin : "Toi, va plutôt te chercher un verre qu'on s'amuse. T'es trop sérieuse." Et elle le pense, elle n'a encore jamais vue Jenny se lâcher, ce qui est bien dommage.

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uGina croit aux fantômes. Notamment à cause de cette fameuse fête mexicaine. Jenny ne la connaît pas vraiment. Même si elle a par exemple vu le film Coco qui relate cet événement. Le jour arrivant bientôt, ce sera l'occasion pour elle de s'y intéresser. « Tu m'expliqueras oui ! » Elle est curieuse de connaître un peu plus les traditions de sa coloc. Mais ce n'est pas le moment. C'est loin d'être le moment. Non pas que Gina ne puisse pas dire des choses sérieuses mais … elle préfère attendre pour quand elle sera sobre bien sûr. Côté génialissime par contre elle semble pouvoir en dire un rayon ! Ou pas. Elle ne veut pas se prendre pour une prof. « Non non je sais bien. Les profs sont trop sérieux eux. » Elle montre les mots à Gina et rigole un peu. Sous-entendu qu'elle n'est pas très sérieuse là en ce moment. Comment pourrait-on affirmer une telle chose ? Elle a encore l'alcool bien présent dans le sang. Et ne se soucie pas le moins du monde du lendemain. Ce qui peut s'avérer être une grosse erreur. Jenny est aussi partisante du « vivre dans le présent » mais elle aime aussi penser à l'avenir. « D'accord d'accord. Je te rappellerai ça demain quand tu seras dans le brouillard au présent. » Elle rigole. Elle ne veut pas passer pour une moralisatrice non. Pour une « je te l'avais bien dit ». Gina fait bien ce qu'elle veut de sa vie. La blonde aussi en a connu des soirées trop arrosé. Des soirées où les lendemains furent très difficiles. Des soirées pas super ultra raisonnable. « Là tu en fais trop je ne te crois pas. » La muette fait une petite moue et secoue doucement la tête. Avant de proposer un verre d'eau. Ce que sa coloc ne veut pas bien sûr. « C'est pas ça qui va te faire redescendre non plus. Au moins tu vas éviter de te déshydrater et de te réveiller la bouche super ultra sèche. » Là, elle sonne comme une vieille trop sérieuse. Comme une miss je-sais-tout qui ne sait pas s'amuser. Alors Gina souhaite voir son amie se lâcher un peu il semblerait. La sourde arque un sourcil. Sonde le regard de Gina. Pas évident. Elle hausse les épaules et écrit simplement « Ok ! » avant de partir chercher à boire. Un verre. Ou deux. Maximum. Sinon Gina pourrait bien être malade. Une fois revenue, elle leur verse deux verres et en tend un à Gina. Avant d'écrire rapidement de nouveau. « Alors ? Tu revois ta position sur le fait que je sois trop sérieuse ? Ou t'as besoin de preuves supplémentaires ? » Elle se pince les lèvres. A moitié prête à relever n'importe quel défi. Mais en gardant une part de raison et de responsabilité. Elle ne va pas faire n'importe quoi. Elle a répét' de danse le lendemain.

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Jenny & Gina

La conversation amuse Gina au plus haut point, pas sûre qu'il en soit de même pour son amie cela-dit. "Tu m'expliqueras oui !" Elle hoche la tête pour lui répondre mais cela lui donne un haut le coeur, elle doit attendre une petite minute que ça passe avant de lire ce que lui dit ensuite Jenny. "Non non je sais bien. Les profs sont trop sérieux eux." Sa vue se trouble et elle a du mal à lire ce qui est écrit sur le papier que lui tend sa colocataire. Tout est flou. "Les profs... sont... trop ser...ieux ! Oui c'est ça, tout à fait !" Gina devrait sans doute se dire qu'elle a trop bu si elle a tant de mal à lire un simple mot mais elle est bien trop éméchée pour en arriver à cette conclusion. "D'accord d'accord. Je te rappellerai ça demain quand tu seras dans le brouillard au présent." Gina lève les yeux aux ciels avant de rétorquer : "Toujours dans le négatif ! C'est pas drôle hein !" Elle sait qu'elle a raison, elle ne le sait que trop mais elle n'a pas envie d'y penser maintenant. Elle préfère de loin s'amuser. Profiter du moment présent. "Là tu en fais trop je ne te crois pas." La main sur son coeur, elle lui offre une expression effarée comme si la blonde venait de lui briser le coeur. Elle en rajoute des tonnes et des tonnes parce qu'elle est bien alcoolisée mais aussi parce que c'est dans son caractère, dans ses gênes. "C'est pas ça qui va te faire redescendre non plus. Au moins tu vas éviter de te déshydrater et de te réveiller la bouche super ultra sèche." Elle fait la moue de façon exagérée. Très exagérée. "D'accord mamannnn !" Heureusement pour Jenny qu'elle n'entend rien, la voix stridente de sa colocataire lui aurait sans doute fait fait très mal. "Alors ? Tu revois ta position sur le fait que je sois trop sérieuse ? Ou t'as besoin de preuves supplémentaires ?" Elle fait mine de réfléchir très sérieusement comme si un problème de très grande importance lui était posée. "Dis-donc Jenny ! Tu m'impressionnes. Un peu." Elle montre un tout petit espace entre son pouce et son indexe afin d'illustrer ses propos, un grand sourire aux lèvres. "Tu ferais quoi si je te demandais une autre preuve ?" Gina ne fait que la taquiner, elle a en effet de voir jusqu'où sa colocataire pourrait aller. Ça fait rire en réalité.

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Elle écrit sur son petit carnet, son seul moyen de communication avec la costa-ricaine. Ou avec toute personne ne parlant pas le langage des signes. Ce qui peut être assez contraignant par moment. Mais depuis le temps elle s'y est faite. Gina ne peut pas non plus apprendre cette langue en à peine deux mois. Elle doit bien savoir quelques signes maintenant mais cela s'arrête là. Alors la blonde continue d'écrire. Elle écrit bien mais pourtant sa coloc a du mal à lire. L'alcool sans doute. C'est ça que de penser au présent et au présent seulement. Bon, Jenny ne va pas trop faire la moralisatrice non plus. Elle n'est pas assez vieille pour ça. Puis elle a déjà eu des soirées de ce genre. Et les lendemains matins très délicats. « C'est pas négatif du tout. Puis ce sera assez drôle pour moi de voir ta tête demain matin si ! » Et lui montre le bloc-note et lui fait une petite grimace au passage. Un tirage de langue en bonne et due forme. Avant de faire un sourire. Quand même. Au cas où Gina prendrait trop la mouche. Avec l'alcool, on ne sait jamais. Mais la coloc est plutôt dans le spectacle elle aussi. La tragédie et consort. Surjoué à l'extrême. D'ailleurs la muette rigole bien quand elle lit ses lèves. Dommage qu'elle ne puisse totalement s'imaginer le son qui pourrait sortir de la bouche de Gina. « Tsss ! Dis pas ça c'est tellement moche ! » Elle rigole une fois de plus. Jenny est encore toute jeune. Mais voila, la sourde aussi peut se faire non-sérieuse. Notamment en sortant une bouteille d'alcool des armoires. Pas sûr que cela soit très bon pour son amie mais tant pis. Est-elle raisonnable maintenant ? Pas du tout. Mais Gina n'en reste pas là. Elle n'est pas impressionnée pour autant. « Rien qu'un peu ?? Tu exagères ! »Elle exagère même beaucoup. Tout le monde ne ferait pas ce genre de choses. D'autres feraient pires c'est certain. Alors elle veut en voir plus Gina. Jusqu'où la blondinette est-elle prête à aller ? Un jeu qui peut très mal se terminer. « Je sais pas. C'est à toi de me dire ! »Elle a bien une toute petite idée mais ce ne serait pas du tout raisonnable. Et cela pourrait devenir un peu trop bizarre. « Je n'ai pas peur de jouer à « pas cap ». Ce n'est pas comme si je l'avais jamais fait. » Tout le monde est déjà parti dans un tel délire. Jenny ne fait pas exception.

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Jenny & Gina

On dit que la fête n'est jamais finie. Cette nuit en est le parfait exemple, Gina rentrait chez elle pour sombrer dans les bras de Morphée mais le destin en a décidé autrement. "C'est pas négatif du tout. Puis ce sera assez drôle pour moi de voir ta tête demain matin si !" Faire l'effarée n'est pas difficile pour Gina, elle y est habituée, c'est sa mimique favorite après tout. Ce qui est plutôt drôle quand on y pense puisqu'elle est bel et bien le total opposé d'une effarouchée. "Sadique, enfin tu montres ton vrai visage. Tu veux me voir souffrir, c'est ça ? Avoues !" Elle en fait toujours des tonnes, c'est ça dans sa nature : on pourrait même dire qu'elle est dramatique au possible. Et elle ne voit pas ça comme un défaut, bien au contraire, la vie est bien plus intéressante ainsi pour elle. "Tsss ! Dis pas ça c'est tellement moche !" Elle ne s'attendait pas à une réponse si virulente, c'est sans doute pour cela qu'elle se met à éclater de rire. Elle a du mal à s'arrêter, il lui faut plus d'une minute pour cela. "Pas fan des mioches, hein ? Et bah on est deux. Y'en avait toujours partout à l'hôtel et il faisait que des conneries ces petits pendejos." Inutile de préciser que les enfants au Costa Rica pouvaient être durs à gérer, là-bas, le caractère se forge dès le plus jeune âge. Ils hurlent, ils pleurent, ils courent. Tout le temps. Sans jamais s'arrêter. Jamais. "Rien qu'un peu ?? Tu exagères !" Exagérer ? Toujours oui. C'est même l'une de ses principales caractéristiques. "Je ne suis pas une fille facile à impressionner, m'en faut beaucoup." C'est peut-être pour ça que tant de choses la désintéresse, qu'elle cherche toujours à avoir plus. Souvent en vain. "Je sais pas. C'est à toi de me dire !" Lui dire quel défi relever ? À croire que Jenny aime vivre plus dangereuse qu'elle ne l'aurait cru. C'est intéressant. "Tu veux vraiment que MOI je te dise ? Ouuuh tu sais pas dans quel bordel tu viens de te mettre mademoiselle !" La costaricaine ne fait en effet jamais les choses à moitié ; quand elle joue, elle joue. "Je n'ai pas peur de jouer à « pas cap ». Ce n'est pas comme si je l'avais jamais fait." L'idée de formaliser leur petit concours pour ce jeu arrache un grand sourire nostalgique à la brune. Elle se croirait retomber en enfance. "Pas cap, c'est si mignon dis comme ça, j'adore !" Frappant ses mains l'une contre l'autre, elle cherche une idée. La parfaite idée. "Tu sais quoi ? Rien de mieux qu'un mec pour se détendre. On va t'en trouver un. T'aimes les gars hein ? Tu vas scroller ma liste d'amis Facebook et quand tu trouves quelqu'un qui te plait, tu engages. De façon directe. Ce sont tous du premier choix, je pourrais sans doute même te donner un avis sur certains d'entre eux." Ou la plupart, faut dire que Gina a été prolifique ces temps-ci. Quoiqu'il en soit, elle passe son téléphone à la jeune femme, pointant du doigt la liste en question. "Et pas question de se dégonfler, j'attends." Gina va s'amuser comme une folle ce soir, elle en est persuadée.

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Jenny rigole. Elle n’est pas sadique non. Mais elle pourrait se moquer gentiment de sa coloc le lendemain matin. Elle n’aurait peut-être même besoin de rien dire. Enfin façon de parler puisque Jenny est muette. Juste un petit regarde, un petit sourire, et Gina comprendrait. « Mais pas du tout ! Je veux que ton bien justement depuis toute à l’heure ! »Elle ne peut pas dire le contraire la coloc ! Mais parfois Jenny aime bien se moquer. Ou papoter potin et casser du sucre sur le dos d’une personne. Ce n’est pas une sainte non, malgré son visage angélique. S’en suit ensuite un fou rire de Gina. Et une explication très bizarre. Si Jenny comprend bien ce qu’elle lit sur les lèvres de la jeune femme, elle comprend surtout qu’il y a eu quiproquo. Elle secoue alors la tête en signe de négation avant d’écrire. « Mais noooon. J’ai écrit « moche », pas « mioche . »Elle rigole avant de tendre le petit carnet, puis d’écrire à nouveau. « Mais sinon les enfants ça va je les apprécie. Surtout ceux de ma famille. »Elle garde même assez souvent son neveu. Elle n’est par contre pas pressée d’en avoir elle. S’occuper d’un enfant tous les jours, ce n’est pas pour elle, pas pour le moment. Puis avec la danse, cela mettra sa carrière en péril. Le quiproquo passé, elles se lancent tous les deux dans un jeu pas très raisonnable. Puisque Jenny doit prouver qu’elle peut déconner elle aussi. Alors après un verre, elle est prête à faire n’importe quoi. Ou presque. Et ce n’est pas les idées qui manquent à Gina visiblement. Engager un homme avec une phrase directe … Jenny ouvre grands les yeux. Quelle idée. Jenny se prête-t-elle au jeu ? Pourquoi pas. Bien qu’elle ne soit pas fan de ce genre de démarche, ce sera juste pour rire. « Alors premièrement je suis autant fille que mec. Sans préférence. Plus de choix pour moi donc. »Elle rigole, elle ne va pas se limiter non. Mais Gina connaît peut-être plus d’homme que de femme. « Et de façon directe … Peut-être pas autant. Je ne veux pas passer pour une s***** non plus hein. Surtout comme ça sur le net. »Ce qu’elle a bien compris également, c’est que Gina s’est éclatée avec plusieurs de ses amis Facebook. « Bon. Je me dégonfle pas. Mais je veux un petit commentaire par-ci par-là alors. Ok ? »Elle ne sait pas dans quoi elle s’embarque mais cela risque d’être drôle. Peut-être un peu bizarre aussi. Elle regarde donc sa coloc et prend le téléphone. Et puis ça lui fait tilt. Elle est avec le compte de Gina. Si elle envoie un message, ce sera depuis ce compte. Sa coloc l’a-t-elle compris elle ? Ou l’alcool a fait ses effets ? Jenny sourit donc presque sadiquement. Si des critiques doivent fuser, ce ne sera pas sur elle. Elle arrive donc à trouver un homme plutôt beau gosse. Qui prend la pose torse nu. On a bien vite compris le style du bonhomme. « Ca dit quoi pour lui ? Il assume son look ou pas ? »

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Elle est joyeuse la coloc'

Jenny & Gina

Avachie sur le confortable canapé, elle profite du moment, appréciant d'enfin pouvoir passer une soirée avec ses colocataires. L'une d'entre eux du moins. "Mais pas du tout ! Je veux que ton bien justement depuis toute à l’heure !" La blonde a raison, Gina est bien obligé de l'admette, c'est un ange. "C'est ce qu'on dit." Elle s'amuse énormément à la torturer ainsi, elle se délecte de ce genre de taquineries. Certaines sont plus bienveillantes que d'autre cela-dit ; par chance, la costaricaine apprécie grandement Jenny alors celle-ci se voit accorder le meilleur des traitements. Ses plaisanteries n'ont aucun sens caché, leur unique but est d'être divertissant. "Mais noooon. J’ai écrit « moche », pas « mioche . » Mais sinon les enfants ça va je les apprécie. Surtout ceux de ma famille." Elle a donc mal lu, tout prend sens alors. Elle se disait bien que c'était une attitude peu orthodoxe pour Jenny. "Ahhhhh. Sainte que tu es !" Il faut qu'elle le soit pour qu'elle aime les enfants. La brune se demande comment elle peut les supporter ; ils sont mignons bien sûr, quand on ne les voit que trente secondes. Pour une durée plus longue, elle ne répond plus d'elle. C'est vrai quoi, ils gesticulent trop, ils ont tout le temps besoin d'attention, c'est quand même vachement agaçant. "Alors premièrement je suis autant fille que mec. Sans préférence. Plus de choix pour moi donc. Et de façon directe… Peut-être pas autant. Je ne veux pas passer pour une s***** non plus hein. Surtout comme ça sur le net." Hochant la tête, Gina ne peut qu'approuver son raisonnement. Elle s'est souvent fait la réflexion : elle aurait aimer être bisexuelle mais ce n'est pas le genre qu'on peut contrôler, les femmes lui font un peu près autant d'effet qu'une table basse. Ce qui est dommage par contre, c'est qu'elle ne connaisse pas tant de femmes que ça ici, elle se fait la réflexion alors que Jenny lui répond. Peut-être aura-t-elle de la chance ? "J'ai dit directe, pas salace. D'ailleurs tu peux m'expliquer pourquoi ça ne se choque personne si les gars le font ? Et pourquoi nous on est tout de suite les garces de service ?" Une femme a bien le droit de faire une proposition sans qu'elle soit directement catégorisée. Parce que dans ce cas là Gina serait, pour sûr, la reine des catins alors que ce n'est pas du tout le cas. C'est quelqu'un qui souhaite simplement profiter de tout ce que la vie a à offrir, de chacun de ses aspects. "Bon. Je me dégonfle pas. Mais je veux un petit commentaire par-ci par-là alors. Ok ?" Elle ne peut qu'accepter, elle ne veut pas mettre sa colocataire plus mal à l'aise qu'elle ne le devrait. Elle admet être beaucoup plus décomplexée que la plupart des gens, elle ne peut attendre qu'ils soient tous et toutes comme elle. C'est son parcours qui a forgé sa personnalité après tout. "Bien madame mais faut que ça soit bien fait alors !" La costaricaine lui offre un grand sourire. Elle a hâte que le jeu commence, elle trépigne même d'impatience. "Ca dit quoi pour lui ? Il assume son look ou pas ?" Son look n'est pas vraiment l'essentiel pour Gina, ses arguments sont ailleurs. Cette pensée lui arrache un petit rire. "Lances-toi, on va voir ce qu'il en est." C'est encore la meilleure façon de fonctionner, la spontanéité il n'y a que ça de vrai. Gina en est persuadée, cette soirée s'annonce épique. Elle aime se perdre dans ce genre de futilités, la vie est bien trop dure pour se prendre au sérieux. Voilà pourquoi elle plonge corps et âme dans les abimes de ce monde rempli d'excès. Pourquoi elle se fiche bien pas mal qu'il s'agisse de son téléphone que Jenny utilise. Elle n'accorde aucune importance à l'opinion que les autres peuvent avoir d'elle, elle ne va pas faire marche arrière aujourd'hui. Et qui sait, peut-être que cette future conversation pourra déboucher sur quelque chose de bien ? Gina vit pour ce genre de paris audacieux.

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L'erreur est réparée. D'où Jenny pourrait faire une comparaison avec des "mioches" à ce moment là de la discussion ? Elle n'est pas ivre, elle. Et elle n'a pas non plus des idées bizaroides. Ce n'est sans doute pas la dernière fois qu'une personne lit mal ses mots. Pourtant elle écrit plutôt bien. Si ce n'est que ça. Et en plus c'est drôle. Gina continue en plaisantant d'ailleurs. Ce qui fait lever les yeux de la blonde au ciel. Une Sainte oui ... « Et une vierge aussi non ? » Elle regarde Gina. S'attendant à une nouvelle petite réplique dont elle semble avoir le secret. Si Jenny n'est pas du genre à coucher avec tout le monde, il n'empêche qu'elle se fait plaisir de temps en temps. Et pour continuer sur le sujet, Gina propose un petit "défi". Faire une certaine proposition à un homme. Ou une femme. Jenny hésite. Elle ne veut pas se faire une mauvaise réputation. Mais elle hoche la tête pour montrer son accord avec sa coloc. « La limite est mince parfois entre les deux. Mais je suis bien d'accord avec toi. Il y a encore des progrès à faire en matière d'égalité des sexes là-dessus. » Elle rigole. Mais ses mots sont sérieux. Deux poids deux mesures comme on dit. Au moins, entre femmes, il n'y a pas de problèmes là-dessus. Et encore que. La muette prend donc le téléphone et se balade sur la liste d'amis de Gina. Beaucoup d'hommes dont un où elle se dit que pourquoi pas. Elle demande donc un petit commentaire à son amie et voit rapidement son petit sourire. On dirait bien qu'elle a fait mouche. Se lancer. Pas de détails croustillants donc ? Dommage. Mais elle va gratter un tout petit peu pour en savoir plus. Elle écrit juste "Salut toi" et envoi. Puis elle se tourne vers Gina en écrivant sur son bloc note. « Juste ... Tu sais que c'est ton téléphone et donc ton compte facebook là hein ? » Non parce qu'elle ne veut pas lui offrir une mauvaise surprise. Elle est bien trop gentille oui. Surtout que l'homme répond entre temps. Rien d'incroyable, pour l'instant. La sourde reprend son bic et poursuit. « C'est moi ou j'ai le sentiment qu'il risque de me/te dire que ... qu'il s'était bien amusé la dernière fois ? » Un sourire coquin sur ses lèvres. Une simple impression ? Ou pas vraiment ?

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Elle est joyeuse la coloc'

Jenny & Gina

Ivre comme elle l'est, tranquillement affalée sur le canapé, Gina passe une très bonne fin de soirée. Elle rit à foison, elle apprend à mieux connaître celle qui partage son appartement, que peut-elle demander de plus ? "Et une vierge aussi non ?" Espérons pour elle que non, elle en louperait des choses si c'était bel et bien le cas... "Je t'aurais plutôt cru capricorne." Elle tire la langue, malicieuse au possible. Ce n'était pas la blague du siècle, elle l'admet sans mal, mais ça suffit à la faire rire et c'est bien là le principal. "La limite est mince parfois entre les deux. Mais je suis bien d'accord avec toi. Il y a encore des progrès à faire en matière d'égalité des sexes là-dessus." Elle hausse les épaules, pour elle, la frontière est loin d'être mince. Pour être tout à fait honnête, elle ne voit même pas en quoi une limite est nécessaire. C'est vrai quoi, pourquoi mettre une étiquette sur tout, tout le temps ? Elle ne comprend pas bien... "Au Costa-Rica, on est plus décomplexé et je te le donne en mille : c'est beaucoup mieux !" Dans son pays natal, la séduction est un jeu que tous et toutes pratiquent. Les costaricains se fichent bien pas mal des convenances ou de quoi ils peuvent avoir l'air dans ce genre de situations. Il suffit d'aller dans un de leurs nombreux clubs pour le comprendre, l'ambiance y est torride à souhait. Et ça lui manque parfois. "Juste... Tu sais que c'est ton téléphone et donc ton compte facebook là hein ?" Elle lui offre un grand sourire. Sa colocataire est bel et bien la plus adorable des femmes. Il faut bien l'avouer, peu serait aussi prévenantes qu'elle ne l'est. Même Gina, si la situation était inversée, ne lui aurait sans doute pas retourner l'appareil. En effet, ça l'aurait -pour sûr - plus amusé qu'autre chose. "Oh chouchou... Ça fait bien longtemps que je suis cataloguée en vilaine fille, ça ne changera rien à ma vie !" Et ça lui convient très bien comme ça à vrai dire. Elle préfère de loin avoir une image déplorable que celle d'une vraie sainte, ce serait plus trop hypocrite. Gina est humaine, elle a de nombreux défauts et n'a aucun mal à les assumer. "C'est moi ou j'ai le sentiment qu'il risque de me/te dire que... qu'il s'était bien amusé la dernière fois ?" Les yeux plissés, elle y réfléchit un instant, regardant de nouveau la photo que Jenny lui montre. Elle l'a vu à plusieurs reprises, c'est certain, mais pour ce qui est de savoir ce qu'ils ont fait lors de leurs rencontres... et bien... c'est plus compliqué... "Possible que oui... possible que non... je me rappelle plus bien." Elle rit aux éclats, Gina sort énormément ces temps-ci : elle rencontre beaucoup de monde. Et bien souvent, elle est trop éméchée pour s'en rappeler. Il y a ceux avec qui elle se contente de flirter, ceux avec qui elle va plus loin... Ça lui est dur de faire le tri parce qu'ils n'ont aucune importance à ses yeux ; la seule chose qui compte pour elle, c'est qu'elle s'amuse. Ils ne sont qu'un moyen pour elle d'y arriver en fin de compte, des sortes de jouets vivants. "Alors dis-moi qu'est-ce te dit de beau ? Et surtout, toi, qu'est-ce que tu lui dis ?" Elle joue de ses sourcils à plusieurs reprises, un énorme sourire aux coins des lèvres.

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La classique blague sur le signe du zodiaque. Elle n'y a pas échappé non. Elle a failli la faire en plus la blondinette mais comme elle n'est pas non plus de ce signe. « T'as bu un clown aussi non ? » Elle rigole à son tour et les deux jeunes femmes discutent ensuite de la différence homme-femme en matière de multiples conquêtes. Catin pour l'un, Don Juan pour l'autre. Un fossé entre les deux. Les mentalités sont peut-être néanmoins un peu en train de changer. Surtout au pays natal de Gina où les gens ne se prennent pas la tête avec ça. « Tu m'étonnes. Mais bon, pour faire un peu dans le cliché, vous les latinos vous êtes un peu réputés pour être chauds ... » Elle se pince doucement les lèvres en tendant le carnet à Gina. Pour sûr, elle ne prendra pas mal la remarque. Peut-être même qu'elle ira totalement dans le sens de la muette. Elles n'ont jamais vraiment discuté de ça avec sa coloc mais de ce qu'elle peut en voir, elle dirait que la costaricaine est plutôt caliente oui. Ce qu'elle s'empresse presque de confirmer. C'est que les choses deviennent vraiment intéressantes. « Ah bon ? J'aurais pas cru avec ton petit visage d'ange. » La sourde rigole. Pas sérieuse pour un sou. Elle enchaîne même en demandant si l'homme dont elle est sur le profil n'a pas déjà fait quelques folies avec Gina. Probable. Plus que probable ? Elle n'en sait trop rien car la latino ne peut rien en dire. « Ah bon bah d'accord. C'est que ça devait pas être si mémorable alors. » Elle rigole à son tour. Peut-être vaudrait-il mieux aller parler à quelqu'un d'autre dans ce cas ? Quoique ce pourrait être drôle de voir ce qu'il en dit ce joli monsieur. Il reste pour l'instant évasif mais Jenny sent bien qu'il y a quelque chose. « Je crois que monsieur est intéressé. Je vais le faire un peu marroner du coup. Puis je lui dirai qu'une de tes amies le trouve "charmant". » Et le petit clin d'oeil qui va bien. Mais rapidement Jenny trouve que l'homme n'est pas très fute-fute. Il est même un peu beauf en fait. « J'espère qu'il en a plus dans le pantalon que dans la cervelle en tout cas. Je vais passer à autre chose je pense. » Elle rigole. Gina aura peut-être envie de continuer le jeu avec cette même personne. A moins qu'elle ne veuille autre chose.

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