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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 -- play with fire (anibal)

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MessageSujet: -- play with fire (anibal) (#)   -- play with fire (anibal) EmptyVen 12 Oct - 21:32

play with fire
Anibal & Maura

« i’ll be the last man standing here, i’m not going anywhere. it’s going down like i told you, i’ll be the last man standing here.» --@royal deluxe
Les tremblements avaient commencé tôt ce matin. Réveillée par les mains qui s'agitaient sous les draps. La maladie gagnait du terrain et Maura le savait. Pourtant, elle n'arrivait pas à assumer le venin qui coulait dans ses veines, l'empêchant ainsi d'avoir une vie des plus normales et paisibles ces dernières semaines. On lui avait diagnostiqué Parkinson. Précoce, qu'on lui avait dit. Des traitements, pour aider un peu, avant que ce ne soit plus possible pour son petit corps. Des mois, des années, elle ne savait pas. Imprévisible. Mais la rouquine ne préférait pas y penser. Si elle pensait son destin scellé, alors, il ne servait à rien de continuer. Déjà que la vie n'avait pas été tendre avec son âme, elle s'acharnait encore. Parce que Maura, elle était déjà brisée à l'intérieure. Des années qu'elle n'arrivait plus à se regarder dans un miroir. Des années qu'elle était en total perdition, comme un fantôme vagabondant dans un lieu qui ne lui appartenait plus. La seule personne qui lui donnait encore le courage de se réveiller le matin, c'était Cadell. Son fils. Son petit bout. La prunelle de ses yeux.

Deux heures plus tard, Byrne était douchée, habillée, coiffée et maquillée. Perchée sur ses hauts talons, elle attendait de pied ferme son chauffeur. Une tasse de café fumante dans la main et le journal dans l'autre. Cadell était chez un copain de classe. Une première pour cette maman ultra protectrice, de laisser son fils pour une nuit, chez d'autres personnes. Ils avaient été séparé trop longtemps. Presque deux ans. Et là encore, Maura avait merdé. Depuis, la jeune femme essayait tant bien que mal de se rattraper auprès de son seul fils. Elle en était presque trop envahissante. L'aiguille de l'horloge tournait, sans répit et il était en retard. Encore. Pourquoi l'avait-elle embauché déjà ? Ah oui, il n'y avait eu que lui qui se soit présenté à l'entretien. Pas vraiment le choix. On était bien loin des personnes qui se bousculaient à la porte, chaque fois que la famille Byrne proposait du boulot, à Galway. Non. La vie était bien différente ici. Plus apaisante. Moins public. Et dans un sens, Maura, elle préférait cette solitude certaine. Cette non reconnaissance de son nom qui la laissait respirer plus aisément. Et c'est lorsqu'elle but la dernière gorgée de son café que la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre. Pas trop tôt. Elle déposa son mug sur le comptoir et attrapa sa veste rouge carmin, l'enfilant seulement sur ses épaules. Sac dans l'autre, elle prit la direction de la sortie, prête à partir pour une réunion d'affaire dans le centre de Wellington. Son association lui prenait un temps fou et clairement, les réunions, ce n'était pas les choses qu'elle préférait.

L'air était doux et serein. L'hiver s'en allait doucement, laissant place au soleil léger qui balayait les traits de son visage. Il attendait là, le cul posé contre la portière de la voiture et les bras croisés sur son torse. Et c'est lorsqu'elle s'approcha un peu plus, qu'elle remarqua les ecchymoses qui maquillaient son visage. Elle tiqua et fronça les sourcils. Bonjour. qu'elle balança dans un premier temps. Son accent très irlandais, la faisant passer pour plus bourgeoise qu'elle ne l'était. Pointant du doigt le visage d'Anibal, Maura ajouta. Vous vous êtes battu avec un mur ? Il avait vraiment une sale mine. Celle des lendemains de cuite, qu'on ne digère pas vraiment. Maura, elle comprenait pas trop pourquoi les hommes utilisaient leurs mains pour se parler. Pourquoi ils étaient aussi brutes. Y avait pas assez de guerres et de violence dans ce putain de monde ? Et vous êtes en retard. Une remarque de plus, juste pour lui rappeler qu'il s'agissait d'un job et pas d'un camp de vacances. Presque une année entière qu'elle supportait sa tronche merlans frit sans jamais rien dire. La politesse, toujours. L'agacement, jamais. Mais ce qui pouvait l'insupporter parfois.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Maura Byrne le Sam 27 Oct - 15:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: -- play with fire (anibal) (#)   -- play with fire (anibal) EmptyLun 15 Oct - 22:21


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Une soirée comme les autres, des matinées qui se ressemblent. Elle avait voulu crier son nom, étouffée sous sa paume, le cul sur le par-choc d’un parfait inconnu. A coups de reins, il l’avait rendue docile sur le parking de la boîte de nuit. Et elle en avait redemandé. Entre alcool et sincère désir, Anibal était le roi pour étancher ses soifs, quelles qu’elles puissent être, la nuit pour bouclier. Et parce que sans violence, il n’y a pas d’adrénaline, c’est une chambre des urgences qui avait accueilli ses rares heures de sommeil. Des coups de plus, toujours la même rengaine. Il en était sorti avec deux strips adhésifs sur le nez, une vilaine plaie qui ne donnera qu’une cicatrice de plus, et le poignet dans une attelle. Il ne compte plus les bleus et les ecchymoses qui font parties de sa peau, de son identité. La nuit était partie avec l'alcool et la douleur et il s'était rendu à pied chez sa bourgeoise de patronne, écumant les rues en attendant que le temps passe. Un sandwich dans le sac à dos, il avait passé le portail des Byrnes, comme toujours. En retard, comme toujours.

Ses phalanges qui s'écrasent sur la porte, il sait qu'elle ne répondra pas tout de suite : trop pédante pour prétendre attendre quelqu'un, elle fait partie de ces gens qui préfèrent se faire attendre. L'echo du bois résonne toujours dans la coure et le cubain rebrousse déjà chemin vers la voiture qui attend sur les gravillons. Il entame son sandwich en inspectant le bolide. Une jolie sportive dont les lignes feraient chavirer plus d'un coeur masculin. Anibal s'était toujours demandé pourquoi. Pourquoi elle avait mis une fortune dans cette caisse dont elle ne touche même pas le volant si ce n'est pour la frime et l'apparence. Abrutie de bourgeoise. Ils connaissent pas la valeur de l'argent, ces types-là. Alors c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il pose son royal postérieur sur la portière impeccable de la voiture profitant au passage pour essuyer son index sur le rétroviseur qui a maintenant un goût de sauce samouraï. Elle ne verra rien, madame Byrne, il sait même pas si elle sait à quoi servent les p'tits miroirs de chaque côté des portières. Sûrement pas. Il croise les bras et les chevilles, mastique sa bouchée de pain en attendant que la duchesse daigne sortir de son château. Ce qui finit par arriver. Les talons trop hauts et la veste trop rouge, elle s'éclipse enfin de sa toure d'ivoire et s'approche avec l'allure aristocrate. Bon dieu. Deux mondes radicalement opposés, c'est ironique. La bouche pleine, il se contente de lever une paume pour saluer la rousse qui le regarde à peine. Elle pointe son index sur lui et sa question arrive un rire rauque au cubain. Ouais, et il est dans un bien pire état qu'moi. Il avait prit l'habitude, avec le temps, de glisser chacun des propos de la Byrne en amusement, en ridicule. Parce que les petits gens du peuple, c'est le seul passe-temps qu'ils ont : se payer la tête de ceux qui se croient plus imposants.

Le bras de Byrne retombe mais pas son ton mal aimable. Elle l'accable d'un défaut de plus qui s'ajoute à tous ceux qu'elle a déjà écrit sur la liste. Elle pose un regard presque dégouté sur l'homme se tient face à elle et lui, il en joue. Une énième bouchée qu'il écrase entre ses dents, il lui tend son sandwich, le sourire au coin des lèvres. Vous voulez une bouchée ? Pour m'faire pardonner. Il sait qu'elle dira non, ou qu'elle ne dira rien. Mais c'est pour le plaisir de voir cet air supérieur se déformer en une grimace de gêne dégoutée. Nan ? Une dernière seconde de malaise, juste pour l'amusement. Tant pis, vous savez pas c'que vous ratez. C'est dans ces moments-là qu'il porte bien son prénom, Anibal. Lorsqu'il reprend une bouchée avec la faim d'un loup, les crocs d'un lion. Elle hausse les sourcils avec cet air hautain qui lui va si bien et lui, ça le fait se marrer comme une baleine. Ah, au fait. Il se redresse sur ses deux jambes, essuie ses lippes d'un revers de la manche et lève l'autre main, celle qui porte l'attelle, la fameuse. Aujourd'hui j'suis garde du corps, pas chauffeur. Ou homme de main si vous préférez mais dans tous les cas, j'peux pas conduire. En fait si, il le pouvait et il le ferait. Mais ce n'était tout simplement pas légal et quel plaisir serait celui de voir sa tronche de sainte-nitouche assise derrière le volant. Un pur moment de régal. Il fait un pas en arrière, puis un deuxième avant d'ouvrir la portière côté conducteur. Une révérence exagérée pour le grotesque de la scène. Après vous, dame Byrne. Le sandwich entamé qui présente le volant, Anibal se bidonne déjà, le rictus qui lui tord les lèvres.

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MessageSujet: Re: -- play with fire (anibal) (#)   -- play with fire (anibal) EmptyMer 24 Oct - 22:39

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Anibal & Maura

« i’ll be the last man standing here, i’m not going anywhere. it’s going down like i told you, i’ll be the last man standing here.» --@royal deluxe
Il l'insupportait tous les jours. Chaque secondes passées dans cette voiture, avec lui, la rendait complètement dingue. Seulement, Maura, elle ne disait jamais rien. Femme muette qui a toujours terré ses émotions et son fond de pensée au plus profond d'elle même. Parce que dans sa famille, ça ne se fait pas de dire tout haut ce que l'on pense. Ça n'a jamais fait partie de son éducation. Les apparences, toujours. Paraitre zen et sereine, hors d'atteinte. Maura avait un don pour ça. Elle en jouait, si bien qu'avec le temps, elle en avait oublié son franc parlé d'adolescente. Le feu bouillait dans ses tripes, mais elle taisait toutes émotions. De marbre, aussi froide qu'un congélateur. Mais le truc avec la rouquine, c'est qu'il y avait une émotion qu'elle ne savait absolument pas cacher. La gêne. Dès qu'une situation devenait trop oppressante pour elle, la belle rougissait et s'offusquait, à grand coup de mains sur la bouche et d'air dubitatif. Le silence pour seule réponse, se cachant derrière cette carapace qui était devenu sa seule armure avec le temps. Beaucoup diront d'elle, qu'elle ne ressent rien, qu'elle ne dégage rien, mise à part la tristesse d'un deuil. Aussi transparente que fermée, l'étrangeté s'appelait Maura Byrne.

Deux univers totalement opposés qui se côtoyaient tous les jours de cette putain de vie. Pourquoi l'avait-elle embauché déjà ? Ah oui, il n'y avait eu personne d'autre et Maura n'avait donc eu, pas vraiment le choix. Il lui fallait un chauffeur et un garde du corps. C'était vital et depuis l'incendie de son ancienne maison, Maura était une phobique de tout et n'importe quoi, surtout lorsque ça concernait Cadell. Il l'attend là, cet air d'heureux débile collé au visage, un sandwich dans les mains et le cul contre la voiture. Il était en retard et Maura avait un rendez vous important à ne pas louper. Il avait aussi une mine affreuse. Il ne ressemblait à rien. Pourquoi ne pouvait-il pas faire attention, pour une fois ? L'inspiration qui sortit d'entre ses lippes traduisit rapidement, son mécontentement et l'irlandaise ne mit pas longtemps à lui en faire part, avec toute la bienveillance du monde, bien entendu. Il riait toujours à la moindre de ses remarques, comme si tout ce qui disait Maura était amusants à souhait. Ça ne l'était pas. Il se fichait simplement de sa tronche et lui, il pensait qu'elle ne voyait rien. Qu'elle faisait partit de ces imbéciles heureux qui ne voient que le bout de leur nez. Il avait tord. Elle détestait entrer en conflit avec les gens, ce n'était pas du tout son genre de sortir de ses gonds à la moindre impatience qui lui tapait sur le système. Le dégoût se traduisait sur les traits de la rousse, tandis qu'Anibal bouffait son repas comme un mal propre. Elle en grimaçait. Ragoutant. Et ce fut le summum lorsqu'il lui en proposa un bout. De ses petits mains, elle battait l'atmosphère, repoussant son offre, sans ajouter un mot de plus. Qu'il en finisse et qu'ils s'en aillent. Plus vite il la déposerait, plus vite sa tronche finirait dans les oubliettes de cette journée, jusqu'à demain, ou plutôt, jusqu'à ce qu'il ne revienne la chercher. Le silence comme chaque rempart à ses attaques. Muette comme une tombe, imperturbable aussi, ou presque. Il jouait de ses nerfs, elle le savait très bien. Vous êtes répugnant. Qu'elle finit par lui répondre, tout en détournant les yeux de ce désastre ambulant.

Et d'un geste vif, il finit par relever son bras sous les pupilles émeraudes de la rouquine. Il était affublé d'une attelle et ne tarda pas de lui faire remarquer. Sur le moment, Maura n'avait rien percuté. Mais lorsque ça fit le tour dans sa tête, sa bouche forma un "o" indécollable, la laissant clouer sur ses deux jambes, sans bouger. Voilà qu'il ne pouvait pas faire son job maintenant. C'était n'importe. Véritable calamité ambulante, elle songeait déjà à le virer sur le champ. Dans sa tête, c'était la deuxième guerre mondiale, en réalité, Maura n'avait pas bougé d'un pouce et se contentait de remuer les lèvres, sans qu'un son n'en sorte. Et c'est lorsqu'il prit la peine de lui ouvrir la porte coté conducteur, ce sourire malsain qui lui tirait les traits, que la belle secoua vivement la tête, revenant à la difficile réalité de la situation. Elle ne savait pas conduire et n'avait jamais apprit. Les pédales, elle ne connaissait pas. Et le pire dans tout ça, c'est que Maura, elle refusait de lui faire le plaisir qu'il avait raison sur ce qu'il pensait d'elle. Non, je peux pas. Furent les premiers mots qui sortirent de sa bouche. Puis, elle se mit à réfléchir plus longuement et le pire, c'est qu'elle détestait voir son sourire, ce putain de sourire qu'elle voulait lui faire bouffer par ses trous de nez. Inspirant profondément, elle remit en place sa veste de tailleur rouge et finit par se tenir un peu plus droite, reprenant le peu de contenance qu'il lui restait. Non, en fait, c'est bon. C'est les talons. Je vais conduire pieds nus. Mais vous manquez à votre job là. Il fallait bien lui faire remarquer. Le scrutant de la tête au pied, la rouquine finit par prendre place derrière le volant, en profitant pour retirer ses escarpins et les glissa à l'arrière de la sportive. Ses mains se posèrent sur le volant et là, tout un tas de questions prirent place dans son cerveau déjà bien plein. Bon. A quoi server quoi ? Bordel, s'il savait conduire, tout le monde peut le faire. N'est-ce pas ? Il était plus bête qu'un escargot. Alors bon. Anibal prit place à ses côtés, ayant refermer au préalable, sa portière. La clef sur le contact, Maura appuya sur les deux pédales qu'elle pouvait toucher, en même temps, on n'est jamais trop prudent, et finit par tourner la clef, jusqu'à ce que le moteur de la voiture ne se fasse entendre. Un frisson dans son coeur qui palpitait à vive allure. C'était autre chose que d'être sur la banquette arrière. Elle ne le sentait pas du tout mais refusait de lui faire ce plaisir. Très peu pour elle et pourtant, pas son genre de rentrer dans des jeux si malsains et avertis. Et là, sans trop savoir pourquoi, la voiture se mit à avancer d'un coup sec. Les mains plantées sur le volant et les yeux ronds comme des billes, elle resta aussi crispée qu'une statue de glace. La caisse termina sa course à peine deux mètres plus loin, dans la poubelle du voisin, percutant en même temps la boite aux lettres qui trainaient sur le passage. Elle ne bougeait plus, tétanisait et subitement, encore plus silencieuse que toute à l'heure.
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MessageSujet: Re: -- play with fire (anibal) (#)   -- play with fire (anibal) EmptyVen 9 Nov - 9:37


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C’était répétitif, c’était éternel, cette guerre silencieuse, ces combats inutiles et surtout, futiles. Ils n’agissaient que comme deux êtres humains dont le comportement est dicté par les diktats d’une société, les obligations de deux milieux. Ils n’avaient probablement rien à voir, ils n’auraient probablement jamais dû se rencontrer, et pourtant il était là, Anibal. Le cul sur la portière immaculée et la sauce samouraï au bord des lèvres, il laisse à la patronne le temps d’arriver, de presque se faire désirer, si seulement elle l’était. Perchée sur ses hauts talons, trop serrée dans son tailleur, la reine des lieux traverse la coure avec la lenteur d’une limace. Il la regarde, pousse un long soupir à la voir aussi entravée par les codes qui lui ont été imposés. Et lorsqu’elle arrive enfin à sa hauteur, qu’ils échangent quelques mots peu courtois, elle donne le mot de la fin par une insulte légère. Vraiment trop aimable. Un grand sourire satisfait comme armure, y’a pas une seule de ses attaques qui peuvent atteindre le cubain. Il a connu plus virulent, il a vécu des situations bien plus difficiles mais elle, elle en sait rien de ce qu’il se passe derrière les murailles de son château. Elle fait partie de ces privilégiés, de ceux qui restent au chaud avec un verre de vin entre les doigts pendant que d’autres enfouissent leurs mains dans la merde, se battent pour un pays autant que pour leur vie.

Il rumine sa bouchée de pain comme un bovin, attend la réaction de la rousse. Elle semble estomaquée, laisse ses mâchoires toucher le sol de stupeur. Un premier refus, instinctif, qu’elle lui balance comme seule défense. Il la voit se raidir, son corps se tendre. Elle a les mains agrippées sur sa pochette, s’y accroche comme une bouée à la mer. Anibal s’octroie une bouchée de plus, mâche en même temps qu’il se recule pour ouvrir la portière à la pilote improvisée. Elle est nerveuse, ça se voit à la façon robotique qu’elle a de remettre sa veste en place. Elle aurait eut une paire de lunettes, elle l’aurait redressée sur son nez d’une pression de l’index, c’est certain. Le cubain lui laisse le temps de la réaction, pose son regard sur la statue de glace qui prend forme juste en face, immobile. Il s’apprête à fermer la portière, abandonner ce jeu qui semblait pourtant devenir amusant mais contre toutes attentes, la Byrne accepte. Un reproche de plus, c’était devenu habituel. Disons que je m’octroie une promotion. Puis j’vous accompagne à votre rendez-vous, je n’manque qu’à moitié à mon job. Il lui adresse un clin d’œil insolent, referme la portière derrière le corps gracieux de la rouquine pour ensuite contourner l’avant de la voiture, la démarche militaire et le sandwich toujours à la main.

Les doigts de Maura tremblent lorsqu’elle tourne la clef dans le contact. Des gestes mécaniques, des imitations intuitives, à force de voir les chauffeurs défiler et les trajets se succéder, elle a acquis des gestes inconscients. Les coudes verrouillés et les paumes engluées sur le volant, c’est avec l’aisance d’une grand-mère qu’elle laisse la voiture prendre une faible vitesse sur la courte distance. Anibal tourne son visage, se marre des traits qui se figent sur le visage de Maura, de cette expression de peur qui s’ancre dans ses rides. Il la laisse dans son silence, ne lui donne pas les conseils qu’elle ne réclame pas. Putain d’merde ! Dans sa langue maternelle, le cubain s’insurge sur le coup de la surprise. Les mains sur le tableau de bord et le souffle court, il laisse sa stupeur être remplacée par le rire. Eh bah, vous êtes pas franchement une as. Il fait descendre la fenêtre de son côté, profite de l’angle incongru de la voiture pour lancer le papier de son sandwich dans la poubelle qui bat de l’aile. Un grincement métallique, leurs deux paires d’yeux qui se dirigent à l’unisson vers la boîte lettre qui achève sa chute dans les graviers. Anibal laisse échapper un rire franc et incontrôlé, c’est sincère et ça n’a rien de moqueur. C’était sportif. Il se redresse dans son siège et referme la fenêtre, se penche sur la rousse pour lui montrer les pédales si il désigne successivement de l’index. L’embrayage, le frein et l’accélérateur. Là c’est le levier de vitesse que vous n’arriverez à bouger que si vous appuyez sur la pédale d’embrayage. On commence par la première. Ses gestes qui accompagnent ses explications, il continue le cours imprécise, claire et précis. L’autorité militaire du sergent qui ressort, y’a qu’une possibilité, pas d’échappatoire. Allez-y. Il remet le levier de vitesse en position initiale après sa démonstration et lève une main qui invite la Byrne à imiter ce qu’il vient de lui montrer.

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