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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 you are my home (isaac)

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MessageSujet: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 1:10



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isaac & ellie

this is a place where i don't feel alone. this is a place where
i feel at home 'cause, i built a home, for you, for me.
until it disappeared. from me, from you.
(@the cinematic orchestra)
Les pots de peinture sur le sol, les pinceaux qui trainaient un peu partout et les bâches qui gardaient secret les lieux. Une maison méconnaissable, bien loin de nid douillet auquel Ellie s'attendait. Pourtant, elle le savait, que ce ne serait pas chose facile d'acheter ce lieu, bien plus vieux qu'elle. Où tout était à faire, à construire. Un défi qu'elle s'était promise de réaliser avant l'arrivée de Sara. Comme une page blanche où elle n'avait plus qu'à poser ses fins doigts manucurés. Ellie, arrêtes toi cinq minutes, j'aimerai qu'on parle. Fronçant les sourcils, la brune avait reposé le pinceau qu'elle tenait. Pourtant bien lancée, elle souffla plusieurs fois avant de tourner les yeux vers son père qui avait déjà prit place sur des chaises qui trainaient par là. Il l'incita à faire de même, juste en face de lui. Parler ? De quoi ? Sans poser plus de question, elle s'exécuta tout en posant un main délicate sur son ventre. Ne plus se poser sur ses deux pieds, ça lui faisait un bien fou. Elle commençait à se faire lourde, ne supportant plus le poids de son corps. Et elle n'était pas encore au bout de ses peines. J'sais que tu crois faire les choses biens. Mais regarde la vérité en face cinq minutes. Hein ? Elle ne comprenait rien à ce semblant de discours paternel. Il voulait en venir où au juste ? Impatiente, sur le moment, de retourner vaquer à son occupation première, Ellie pressa son père d'en venir aux faits en un simple regard. La maison n'allait pas se faire toute seule et elle entamait son cinquième mois de grossesse. La petite pointerait le bout de son nez dans moins longtemps que ça. Tu sais, si j'avais la chance de serrer ta mère dans mes bras une dernière fois, j'le ferai. Sans la moindre hésitation. Et même si ta mère s'était mise à vendre des armes pour un Cartel. Elle leva aussitôt les yeux au ciel. Ouais, elle savait très bien où il voulait en venir. Mais étrangement, la brune n'avait aucune envie d'aborder le sujet et encore moins avec lui. Elle connaissait son point de vue. J'pensais pas dire ça un jour, mais ... Isaac, tu l'aimes. Tu l'aimes vraiment, comme j'aimais ta mère. Et tu ne devrais pas perdre le temps qu'il vous reste à faire semblant de le détester, parce que tu crois que c'est ce que t'es censée faire. Pour la première fois depuis de longues années, son père lui parlait de sa mère. Ils n'avaient pas abordé le sujet depuis longtemps. Peut être depuis sa mort même. Ellie ne s'en rappelait plus pour tout dire. D'instinct, la belle baissa les yeux sur ses mains, éprise d'une émotion étrange. Elle parcourait son échine à vive allure. Pas de la tristesse, non, un semblant de nostalgie peut être. Enfin bon, c'pas un vieux loup comme moi que tu d'vrais écouter. Après tout, qu'est ce que j'y connais à la vie moi. Visiblement, le mutisme certain de sa fille venait d'énerver quelque peu papa Barnes. Mais un geste qui se voulait consolant, il déposa un baiser sur son front, repartant à la démolition du carrelage. Elle, elle resta toute bête sur sa chaise, pensive. Une heure, voir deux, incapable de bouger. Ellie pensait et repensait, prenant en compte chaque mot que son père venait de lui balancer. Le palpitant à l'agonie. Peut être qu'il disait vrai.
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Des jours qu'elle s'enfermait dans son propre esprit, se tuant à la tâche pour savoir ce qu'elle voulait vraiment. Mais la vérité, c'était qu'Ellie le savait déjà. Elle l'avait toujours su. Mais prise par une fierté certaine et ce foutu devoir, elle ne voyait la vérité qui lui crevait les yeux. Pourtant, ce soir, quelques jours à peine après cette discussion avec son père, Ellie était dans sa voiture, sous la pluie, roulant dans Island Bay, à la recherche de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un. La nuit venait de tomber et il ne restait plus que la lune pour seul témoin de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Ellie était prête, elle l'avait toujours été. Il lui avait simplement suffit d'un électrochoc pour se rendre compte de ce qu'elle voulait vraiment, de ce qu'elle avait besoin. Les essuies glaces battaient l'atmosphère de plein fouet. Pas un chat dans les rues humides de la ville. Juste les lumières de quelques lampadaires et des chats errants, mouillés jusqu'à la moelle. Ellie regardait partout autour d'elle, cherchant une grosse cylindré qu'elle ne connaissait que trop bien. Pourtant, la brune n'était sûre de rien. C'était stupide, en vrai, de chercher dans le vent. De rouler sans direction. Juste les battements de son coeur qui pulsaient à s'en arracher la tête. Comme si un compte à rebours tournait et qu'elle n'avait plus le temps d'attendre plus longtemps. Elle prit à droite et s'engagea dans un petite ruelle. Peut être qu'elle était déjà passée par là, Ellie ne savait même plus depuis combien de temps elle roulait. Jusqu'à ce que son pied ne percute avec violence la pédale de freinage. Stop. Elle se trouvait là, juste sous ses yeux, cette foutue moto. Le lavomatique. D'un rire léger, la belle secoua la tête de gauche à droite. C'était donc là. Le destin avait choisi cet endroit. Très bien. Coupant le contact, Ellie ouvrit la portière et s'engouffra sous la pluie battante. Tant pis. Demain, elle aurait une bonne angine. Mais qu'importe. Un pas, puis deux, avant qu'elle n'aperçoivent au loin, la carrure d'Isaac sortir du lieu, sac sur le dos, prenant la direction de sa deux roues. Elle accéléra le pas, traversant la route qui les séparer. Le dernier rempart. Elle ne réfléchissait plus et n'avait que pour objectif Isaac. Son mari. Son époux. Finalement, son tout. Isaac ! Un dernier cri au moins, pour ne pas qu'il prenne la fuite. Jusqu'à ce que ses pas ne l'emmènent jusqu'à lui. Face à face, les yeux dans les yeux. Elle plissait les paupières pour mieux apercevoir les traits de son visage, embrumés par l'eau qui ne cessait de couler. Il semblait prit d'inquiétude. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Sans doute la première question qui lui était venue à l'esprit. Ne dis rien, s'il te plait. Et laisse moi parler, jusqu'à la fin. Autoritaire, un brin. Elle n'avait pas fait tout ce chemin pour l'entendre râler. Elle n'avait pas fait tout ce chemin pour qu'il s'en aille, sans qu'elle est le temps de lui dire son fond de pensées. J'étais persuadée que j'pouvais pas vivre avec toi. Pour ce que tu représente. La meute, les trafics et ... Dieu seul sait quoi ! Mais la vérité, c'est que je m'en fou royalement de ce que tu fais. Elle se pinça la lèvre supérieure. Dans son esprit, Ellie avait tous les mots, mais il était plus difficile de les sortir de sa bouche. J'ai plus envie de perdre du temps avec mes états d'âmes, parce que quoi que j'fasse, quoi que j'pense, tout me ramène à toi. Je t'aime et ... Et ça devrait suffire. Ça me suffit en tout cas. J'peux pas vivre sans toi. J'ai mit longtemps à m'en rendre compte, mais maintenant j'le sais. J'veux plus jamais vivre sans toi. Un instant de plus, suspendu dans l'espace temps. Elle restait accrocher à ses lèvres, les yeux dans les yeux, attendant une réponse de sa part. Priant pour qu'il ne soit pas trop tard. Priant pour qu'il ne l'ait pas oublié.



Dernière édition par Ellie Shelby le Sam 27 Oct - 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 1:57


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now that I've lost everything to you you say you want to start something new and it's breaking my heart you're leaving. baby, i'm grieving. but if you want to leave, take good care. hope you have a lot of nice things to wear but then a lot of nice things turn bad out there. (WILD WORLD)

Ces derniers jours, Shelby avait tout perdu. Tout ce qu'il pensait être sien, tout ce qui le rattachait à cette foutue réalité au goût amer était resté dans l'avion et n'en était jamais sorti. Il avait cru, pendant un instant, pouvoir garder son propre bonheur égoïstement, le garder contre lui sans qu'aucune main hostile ne puisse venir y glisser ses doigts. Une tonne d'images qui se bousculent dans sa tête. Le fantôme du passé qui lui crache sa haine à la gueule, envoie sa vie balader, écrase son doigt sur le détonateur. Ce fils qui lui offre le seul regard qu'il ait, celui qui transpire le dégoût et la haine. La nuée de bleus qui envahit sa maison, lui passe les fers avec la jouissance d'un tyran. Le chien à qui l'on arrache son dernier souffle. Sa main enlacée dans celle de sa femme qui le guide sur son ventre rond. Cette même main qu'elle tourne vers le ciel pour y déposer son alliance, en plein milieu d'un aéroport bondé d'âmes en errance. Il avait tout perdu. Le loup de Wellington avait tout entre ses mains et pourtant, il avait surtout rien. Pas de toît à se mettre au dessus du crâne. Pas de compagnon à quatre pattes pour guider ses pas hésitants. Pas assez de fierté pour s'être laissé allé à la même merde qui l'avait déjà consumé, pour relever la tête, aller de l'avant. Non, parce qu'en franchissant les portes de l'aéroport, Ellie avait aussi emporté les morceaux de son coeur. Ceux qu'elle seule arrive à recoudre avec l'élégance d'un ange. Le fil entre le pouce et l'index, elle était partie, tirant gracieusement sur les noeuds qui maintenaient l'âme du juif, le sourire aux lèvres. Et lui, il l'avait regardé s'enfuir, silencieux, les genoux à terre et les paumes accueillant ce qu'il restait de cet organe en décomposition. Il avait saigné, Shelby, et ça ne s'était jamais arrêté.

La pluie qui bat contre les vitres du lavomatique, il était tard. Pas une heure pour faire une lessive mais dans la vie décousue du juif, ça ne semblait pas illogique. En pleine nuit, aucune silhouette à venir troubler un semblant de silence. Aucun connard pour se sentir obligé de lui faire la conversation. De toute façon il n'en avait plus, de conversation. Assis sur la chaise un peu bancale, il a enfoui ses mains au fond des poches de son sweat à capuche et il a les yeux perdus dans les rondes violentes de la machine juste en face. Il écoute les éléments qui se déchaînent, les voitures qui passent à de rares occasions. Et le silence dans sa poitrine, celle où plus rien ne bat, plus rien ne vit. Les minutes défilent, l'attente se termine. Le sèche-linge qui hurle la fin des hostilités et le réveil du loup qui errait dans son inconscient. Isaac se lève, machinalement, guidé par des automatismes qu'il avait appris au cours de sa vie. Le sac à dos qu'il ouvre, les fringues à moitié sèches qu'il y enfouies. Il ne sait pas où aller. Il ne sait plus où aller. Il passe sur son épaule une lanière du sac, s'empare de son casque qu'il cale sous son bras et prend la direction de la sortie. Le casino, y'a que là-bas qu'il se sent chez lui, y'a que cet endroit qui lui fout la paix, le laisser dériver. Il ouvre la porte et la pluie vient le frapper de plein fouet en plein visage. Les choses à l'envers, la logique abîmée, il ne met sa capuche que maintenant. Il fronce les sourcils et pose son regard sur la voiture qui vient de piler un peu plus loin. En pleine nuit, un chat qui traverse la route, sûrement, pas de quoi y prêter attention.

Dans le fracas de la pluie sur le macadam, il n'entend pas les talons qui accourent, les semelles qui piétinent. Le casque vissé sur le crâne, il pose ses deux mains sur les poignées et s'apprête à enjamber sa bécane. Mais il s'arrête, entend son prénom étouffer sous la pluie. Une silhouette qui s'approche, les bras au-dessus de la tête pour se protéger des trombes d'eau qui se déversent sur la ville. Ellie ? Il laisse sa jambe retomber sur le sol et ses mains se détacher du guidon pour venir retirer le casque qui cache son visage. Elle s'approche encore, violentée par le vent qui s'exprime. Qu'est-ce que tu fais là ? Tout va bien ? Les traits de la brune se discernent dans l'obscurité, sa détermination aussi. Il ouvre la bouche, impatient de cette réponse qui ne vient pas, bouffé par cette inquiétude qui le ronge mais elle lève un index, lui interdit de dire quoi que ce soit. Il s'exécute, laisse la parole à sa femme. Enfin, son ex-femme. Elle a les cheveux humides qui s'emmêlent sur ses épaules et le mascara qui coule au coin de ses yeux. Elle a surtout la voix qui tremble et les mots salvateurs. Isaac l'écoute, se noie dans ses paroles, boit chacun de ses mots comme s'ils étaient parole d'évangile. C'était impossible. C'était inespéré. Comment pouvait-elle l'aimer après l'avoir détesté si fort ? Dans sa tirade, elle fout un énorme coup de pieds à ses principes, bouscule ses valeurs et emmerdes les diktats de cette société pourrie. Tout ça pour lui. Sans détourner son regard d'elle, Shelby pose lentement son casque sur le siège de sa deux roues. Avec la prudence d'un agneau, comme si le moindre geste brusque pouvait briser ce mirage qui se jouait devant lui. Il s'approche pose ses mains sur les joues humides de la brune, la bouche entrouverte et les yeux qui ne savent quel trait de son visage regarder. Elle est bien là. C'est bien elle qui affronte cette pluie diluvienne pour lui accorder une seconde chance. Ses paumes qui changent de place une fois, deux fois, pour finir par s'ancrer dans sa nuque. Une seconde de flottement, celle pendant laquelle il réalise. Puis il se jette sur elle, emprisonne sa bouche avec violence. Ses doigts qui s'emmêlent dans ses cheveux trempés, ses lèvres qui malmènent celles de la brune. Il se retient de ne pas serrer ses doigt plus forts, lutte pour ne pas s'abandonner à cette délivrance que lui offre cette femme en lui ouvrant la porte de sa vie. La pluie lui coule dans le dos, lui glace l'échine mais qu'importe. Il se détache des lippes de sa femme, plonge ses yeux dans les siens. J'suis désolé. J'te d'mande pardon Ellie, pour tout. J'suis désolé. Il répète ces derniers mots, comme un écho dans la nuit, comme si elle ne les avait pas entendu. Son front vient se poser sur celui de la femme, ses lèvres s'agitent toujours. J'suis désolé. Entre deux souffles coupés, un autre baiser qu'il lui vole, bref, ses lèvres qu'il attrape entre les siennes, un geste de désespoir que se mue en passion. J'te f'rai plus aucun mal, j'te l'promets. J'suis désolé. Il se répète, encore, pour toutes les fois où il aurait pu céder aux excuses, où il aurait dû le faire. Ses mains agitées qui pressent Ellie contre lui. J'veux pas vivre sans toi. J'peux pas vivre sans toi. Il se rectifie, balbutie ces mots qu'il n'a pas l'habitude d'offrir. Les tirades, c'est pas son truc. Les épanchements amoureux, non plus. Il fait cet effort, pourtant naturel, parce que c'est elle. Son crâne qui se redresse, ses bras qui viennent entourer le corps de la brune, il la sert dans ses bras, glisse son visage dans son cou et respire ce parfum avec la liberté qu'elle lui octroie. Je t'aime, balbutié dans la violence de la pluie, il n'a même pas d'endroit où la mettre en sécurité.            

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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 2:48



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Beaucoup diront que c'est stupide de s'accrocher à quelque chose qui nous fait du mal. Moi je dirais que c'est stupide d'abandonner quelque chose qu'on a toujours voulu. Cette évidence qui lui crevait les yeux, elle l'avait enfoui au fond de sa tête pour ne plus jamais y repenser. Du moins, essayer. Ellie, elle avait jamais réussi à se le sortir de la tête, à faire comme si plus rien n'exister. C'était faux. Archi faux. Cependant, il était plus préférable de mettre Isaac dans un coin reculé de son esprit. Il lui avait fait trop de mal. Il lui faisait encore trop de mal. Au coeur, à l'âme, au corps et à l'esprit. Il s'était infiltré dans toute son échine, et ce, depuis des années. Il avait fallu de quelques mots, de quelques souvenirs pour qu'elle se rende enfin compte de ce qu'elle avait besoin. Vraiment. Ellie ne pouvait pas vivre sans Isaac. Il faisait partit de son histoire. Jusqu'à la fin. Ils s'étaient mariés, pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Quoi qu'il lui en coûte, la brune s'était rendue compte qu'elle se devait d'honorer cette promesse. De mettre de côté ses convictions profondes pour son propre bonheur, pour sa propre survie. Elle le savait pourtant, que ce ne serait pas chose facile. Mais elle était prête à relever le défi. Parce que c'était lui, parce que c'était eux. Peut être que le destin ne les avait pas fait se rencontrer. Peut être que tout avait été calculer. Ou peut être pas finalement. Qu'importe. Est-ce que tout ceci avait une réelle importance aujourd'hui ? Ils avaient toujours été heureux ensemble, affrontant les problèmes de la vie, sans défaillir. Ils étaient malheureux séparés.

La pluie battait, le vent aussi. Un temps de chien pour une scène qui avait la sonorité de l'harmonie. Les pieds qui foulaient le macadam trempé, les mains qui s'agitaient au rythme frénétique de son corps. Elle hurlait son nom, comme dernier rempart, avant qu'il n'enfourche sa bécane pour disparaitre à jamais. Le tic tac du compte à rebours, il résonnait dans sa tête. Prêt à hurler la fin du monde. Elle s'en fichait, Ellie, du temps pourri, de l'angine qu'elle pourrait bien chopper, de ses pieds qui glissaient dans ses escarpins, des vêtements mouillés qui dégoulinaient sur le sol, de ses cheveux bien coiffés, maintenant fichus. De son mascara qui se foutait le camp. La seule chose, la seule personne, qu'elle avait en ligne de mire et dans la tête, c'était Isaac. Elle était prête, face à lui. Jamais, la jeune femme n'avait été aussi certaine d'elle. Et ça se voyait au sourire béa qui ne décollait pas de ses traits. Elle ordonna. Il ne devait pas la couper. Il fallait qu'elle le sorte. D'une seule traite. Qu'elle se décharge enfin de ce fardeau qui prenait trop de place sur ses épaules. Et quand elle eut enfin fini, ses pupilles cherchaient celles d'Isaac, accrocher à ses lèvres, elle attendait. L'eau coulait sur son front et Ellie sentait la lourdeur de ses fringues pesés sur son corps. Bras ballants, regard fixe. Un mot, un mouvement. N'importe quoi. La moindre réaction lui suffirait ce soir. Même un clignement de paupière. Les secondes semblaient durer des heures. Il avait déposé son casque sur sa moto et finalement, à pas de loup, comme s'il ne voulait pas qu'elle s'en aille, il s'approcha d'elle. Ses mains trouvèrent le contact de sa peau et elle releva le visage vers lui, fixant avec attention cette bouche entrouverte et ces traits qui lui avaient tant manquer. Il ne semblait pas y croire. Douce chimère. Un mirage peut être. Non. Elle était bien là, face à lui. Lui balançant tout l'amour qu'elle lui portait. Et lorsque les lèvres d'Isaac se déposèrent enfin contre les siennes, son palpitant rata un battement et ses doigts se posèrent sur ses bras, l'incitant à ne plus bouger. Son nez cogna sa joue avec violence, tandis qu'Ellie se laissait aller à cette étreinte qui lui avait beaucoup trop manquer. Qu'ils meurent de suffocation s'il le fallait. Il se décolla, mais ne mit aucune distance entre eux. Front contre front, les doigts d'Ellie prirent le chemin du torse de son mari, jouant avec la fermeture éclaire. Des excuses. Il lui prouvait son affection certaine et le besoin qu'il avait de vivre avec elle. Juste elle. La brune lui donna un léger coup de front, recollant son nez contre le sien. Elle avait besoin de le sentir prêt d'elle, et ne plus jamais le lâcher. Moi aussi j'suis désolée. Encore. Jusqu'à ce qu'il n'étouffe ses derniers mots dans un baiser. Ellie, elle perdait pied. Ils n'avaient jamais été séparer aussi longtemps. C'était étrange de se retrouver, d'un seul coup. Mais tellement bénéfique et enivrant. C'était pas dans ses habitudes à Isaac, de lui montrer combien il tenait à elle. Ellie le savait et c'était sans doute ce qui rendait ces mots encore plus beaux. Ces attentions encore plus magiques. Et lorsqu'il enroules ces bras autour d'elle, Ellie engouffra son visage contre son torse, se cachant derrière cette rempart. Son corps grenelait de froid. Les vêtements trop trempes maintenant pour ne plus rien sentir. Je t'aime aussi. Qu'elle murmura.

Ils auraient pu rester ainsi des heures, des jours entiers. Mais la fraicheur de la nuit et le temps pourri les rappela à l'ordre. Un moment suspendu dans le temps. Peut être dix minutes, avant qu'elle ne recule son visage, retrouvant la couleur bleue des yeux d'Isaac. On rentre ? C'était presque irréel de le dire à voix haute, après la scène qui s'était déroulé sous les yeux de la lune. Un fin sourire étira ses lippes, tandis qu'une de ses mains caressait avec tendresse la peau de sa peau. J'ai froid. Qu'elle avoua enfin, la bouche tremblantes, mouillée de la tête aux pieds. Petite nature qu'elle était. Voulant rester forte face à l'homme qu'elle aimait. Tu m'as tellement manqué. Sans attendre plus longtemps, prise d'une pulsion qu'Ellie ne contrôlait plus, elle se jeta de nouveau sur ses lèvres, enroulant ses bras autour de sa nuque. Sur la pointe des pieds, elle laissa son âme dans ce baiser, heurtant avec arrogance ses dents. Jouant avec ces nerfs, jusqu'à l'agonie du désir. Entre deux baisers, elle murmura. On rentre, hein ? Et dans un sourire, elle lui offrit un dernier baiser, avant de se détacher de cette étreinte. Si elle ne le faisait pas maintenant, pour sûr qu'elle lui enlèverait ces fringues, même sous cette pluie battante. Du bout des doigts, Ellie emprisonna sa main et l'incita à la suivre vers sa voiture. Ce soir, la moto resterait là. Hors de question qu'ils se séparent, même pour quelques minutes. Impossible. Comme si tout ceci n'était qu'un rêve qui s'envoleraient s'ils venaient à se lâcher.  
 


Dernière édition par Ellie Shelby le Sam 27 Oct - 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 3:46


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Elle le lui avait dit, que c'était terminé. Elle les lui avait balancés, son dégoût, sa rancoeur et son refus. Refus de continuer, refus de l'aimer. Elle était partie, avait franchi les portes sans lui. Et elle s'était pas retournée. Il était resté comme un con, de longues minutes, alors que la foule de déformait autour de lui. Il avait gardé longtemps sa main close, sans vouloir vérifier. Vérifier qu'il était bien là, l'anneau. Parce qu'il ne voulait pas. Lui aussi, refusait. Il ne voulait pas ouvrir ses doigts et poser ses yeux démunis sur le bijou qui gisait dans le creux de sa paume. C'était trop dur. C'était trop réel. Ces mots avaient été trop palpables. C'était fini. Ni plus, ni moins. Et elle avait emporté avec elle tout ce qu'il restait de lui, d'eux. Mais elle était là, plantée sous la flotte, affrontant des trombes d'eau juste pour lui dire je t'aime. Elle aurait pu attendre demain. Elle pu attendre le jour, le soleil. Mais elle l'avait fait maintenant. Elle avait sillonné les rues, il ne sait combien de temps, pour tomber sur cette ruelle, sur cette bécane. Et elle était là, oui, elle était bien là. Ses mains qui se déplacent sur le visage de la brune, étalent le mascara plus réel que jamais. Il ne sait plus quel trait de son visage regarder, il avait peur de les oublier, avec le temps. Le souffle qui s'accélère, il n'avait eut comme réponse qu'un élan de violence et de sentiments. Un baiser animal. Un baiser passionné. Un baiser qui lui manquait. Des bouches qui se découvrent, qui se dévorent. Il arrête l'étreinte avant d'en oublier la réalité. Elle s'excuse, encore. Le juif ferme les yeux, soupire. Il n'en voulait pas, il ne voulait pas entendre ces mots traverser ses lippes. Mais il se tue pour ne pas troubler la continuité de cet instant. Ses lèvres qui viennent écorcher celle de la brune une nouvelle fois, à peine volées puis une étreinte, douce et salvatrice. Son corps autour de celui de sa femme, son visage dans sa nuque. Quelques mots échangés, les plus sincères.

Ellie lève son visage, a les yeux à demi-clos comme si elle venait de s'extirper des bras de Morphée. La pluie qui bat de nouveau, il l'avait déjà oublié. Elle passe avec tendresse ses doigts sur la peau du brun qui esquisse un sourire devenu plus rare qu'à l'accoutumée. Il pince les lèvres et hoche la tête. Ouais, ils allaient rentrer et il était temps. La réalité en pleine gueule : Ellie qui tremblote comme une feuille, les lèvres bleutées et les fringues trempées. Elle lui saute au cou et il l'accueille dans le creux de ses bras. Tu m'as manquée toi aussi. Leurs bouches qui s'agressent de nouveau, s'arrachent leur liberté pour se la rendre ensuite. Ellie emprisonne la main de son époux, répète sa question. Où ça ? Sans une réponse, il a à peine le temps d'attraper son casque que la brune le traîne déjà jusqu'à la voiture, de l'autre côté de la rue. Ils s'y engouffrent, lui au volant, hors de question qu'elle conduire vu son état. Le sac à dos sur les cuisses, il ouvre la fermeture et en sort ses fringues sèches. Tiens enfiles ça, t'auras moins froid. Il lui jette une poignée sur les genoux, qu'elle mette ce qui lui chante, tant qu'elles lui tiennent chaud. Le sac qu'il lance à l'arrière de la voiture, il retire lui-même son pull trempé pour l'échanger contre un autre, bien plus sec. Le pantalon, il verra plus tard, les jambes coincées par le volant et trop pressé de prendre le chemin du bercail. Deux adolescents qui se changent dans une caisse sous la pluie, c'était bateau comme scène de film. Mais putain c'que ça leur faisait du bien.

Elle lui indiqua la route, le sourire aux lèvres, même s'il la connaissait déjà. Il s'y était rendu, quelques temps auparavant, un rendez-vous qu'elle lui avait donné, pour la petite. Est-ce qu'ils allaient vivre là-bas, maintenant ? C'était le cadet de ses soucis, à l'instant présent. Le moteur qu'il coupe dans l'allée, il hâte d'aller lui ouvrir la portière et de passer ses bras au-dessus de sa tête. Protection partiellement inutile, le geste était là. Ils ont courus sur les graviers pour atteindre la porte le plus vite possible, la brune se battant avec les clefs. Shelby n'a pas le temps ni la présence d'esprit de poser un regard sur les arbres qui entourent la maison, sur le coin de nature qu'elle a déniché, ni sur l'étang juste derrière qui se nourrit de la pluie battante. Il trouvera l'endroit magnifique demain matin, lorsque tout sera calme et qu'il posera ses semelles dans l'herbe humide, une tasse de café à la main. Pour l'instant, il n'y avait que la brune qui comptait pendant qu'elle réussit enfin à ouvrir la porte qui se referme derrière eux. Les mains sur les cuisses et le buste penché vers l'avant, Isaac lève les yeux vers sa moitié aux cheveux dégoulinants. T'avais pas commandé du soleil pour le jour où tu m'reprendrais ? Un sourire puis un rire qui secoue ses épaules, il essoufflé. La respiration courte, il lève les yeux, laisse son regard errer sur les murs de la pièce et sur ce qu'il voit par-delà les portes ouvertes. Incapable de prononcer un mot de plus, il lève un pouce vers le plafond, complimente silencieusement Ellie sur les travaux qu'elle déjà abattus. Il se redresse, les mains sur les hanches et la bouche encore ouverte. Foutues cancéreuses et foutus poumons en cartons. Tu m'fais visiter ? Il fait un pas en avant, fais un tour sur lui-même, inspecte les lieux. En fait nan, on s'en branle. Prise de conscience soudaine. Il s'arrête face à la brune, fait encore un pas lourd et décidé vers elle, puis un deuxième poussant Ellie à reculer jusqu'au mur juste derrière. Il attrape son cou de ses deux mains, colle son corps au sien pour finalement prendre possession de ses lèvres. C'est brut. Ses mains qui descendent les courbes de sa femme, s'ancrent dans le creux de ses reins, il la guide à l'aveuglette sans se décrocher de sa bouche. La porte de droite ou celle de gauche ? Qu'importe la pièce, la visite attendra demain, que leur amour soit consommé. En attendant, il choisit la porte de droite.             

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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 4:30



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i feel at home 'cause, i built a home, for you, for me.
until it disappeared. from me, from you.
(@the cinematic orchestra)
Il l'avait brisé en un silence, pour la reconquérir avec mille mots et gestes. Elle l'avait dans la peau, jusqu'à la moelle. Durant un temps, elle avait cru pouvoir l'oublier. Pouvoir vivre sans lui, mais pas une seule seconde, elle n'y était arrivée. Faisant semblant, la plupart du temps, de sourire, par politesse, de répondre qu'elle allait bien, alors qu'elle n'en pensait pas un mot. Faire semblant. Finalement, elle avait presque cru à ses mensonges, à force de jouer avec la vérité. Ellie avait fini par y croire. Ses mains le tirent déjà vers la voiture. Hors de question qu'il prenne sa moto par ce temps ingrat. Hors de question qu'elle lâche ses doigts une seconde. Hors de question qu'il se tire de son champ de vision. Elle le voulait jusqu'à l'overdose. Jusqu'à ce que sa tronche ne lui revienne plus. Sourire au coin des lèvres, c'est dans l'éclat d'un rire, comme deux gamins, qu'ils prennent place dans la voiture, Ellie passagère. Elle n'avait rien décidé, il n'avait rien dit non plus. Pourtant l'évidence certaine que chacun devait reprendre sa place normale. Isaac, un brin macho, comme à son habitude, mais derrière, se cacher une attention particulière. La brune le connaissait sur le bout des doigts. Ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Un regard suffisait. Les habitudes aussi, elles ont la vie dure. On va chez nous. Qu'elle balança, l'air de rien, tout en farfouillant dans le tas de fringues qu'il venait de déposer sur ses genoux. Chez nous. Cette maison qu'elle avait acheté seule, il y a quelques semaines, dans le fond, elle était à eux. Les joies du mariage, mais aussi de l'imagination. Ellie, elle n'avait vu qu'Isaac sur la toile de fond. Son visage à la lueur du matin. Ses doigts sur le comptoir en granit de la cuisine. Son dos, sur le canapé du salon. Il avait été le fantôme des murs, il serait maintenant là, avec elle, pour de vrai. Jusqu'à ce que la mort ne les sépare. Comme une ado en pleine crise de joie, Ellie se mit à retirer sa veste en jean trempée, suivit de son chemisier en satin blanc. Enfilant par la suite un énorme sweet à capuche, bien trop grand pour son corps, malgré la grossesse qui pointait le bout de son nez derrière son nombril. Dans une euphorie certaine, le couple prit enfin le chemin de leur paradis, direction la maison cachée derrière les bois. Promesse d'un havre de paix nouveau. Pour eux, pour leur famille à venir.

D'une galanterie certaine, Isaac lui ouvrit la portière, laissant descendre sa petite femme fatiguée, mais euphorique de cette soirée. Ils se précipitèrent vers la porte d'entrée. Les clefs glissaient des doigts d'Ellie et quand elle pu enfin ouvrir la serrure, ils s'engouffrèrent comme deux âmes prises en chasse, dans l'enceinte de la vieille maison. Ça sentait la peinture fraiche et la cannelle. La dernière bougie à peine éteinte par le courant d'air. Elle avait laissé une fenêtre ouverte. Et merde. La cuisine était fini, ainsi que la chambre et la salle de bain. Le salon, il n'en portait ni l'allure, ni le nom. Dépôt de tous les outils et munit d'un parquet à moitié trouer. Ellie vivait dans trois pièces, les plus essentiels selon elle, le temps de finir les autres. La chambre de Sara était la suivante. Le compte à rebours était lancée, il fallait faire vite, elle le savait. Mais pas ce soir, non. Ce soir, Ellie voulait le retrouver lui. Vivre ce rêve éveillée. Le corps essoufflé par cette dernière course effrénée, la brune retira d'un geste vif les escarpins de ses pieds. Dans un mouvement vif, elle balaya l'atmosphère de ses cheveux trempes, essayant de les sécher tant bien que mal. Ça aurait été moins amusant, tu crois pas ? Elle répondit à son sourire, tout en attachant ses longs cheveux d'un élastique. Rien à faire, elle ressemblerait à un caniche obèse ce soir. Les yeux d'Isaac contemplèrent les lieux et elle ne perdit pas une miette de ce spectacle, espérant, dans le fond, qu'il appréciait cet endroit, autant qu'elle. Parce qu'Ellie, elle voulait cette maison. Elle voulait Isaac avec elle. Il lui proposa de visiter mais avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, il la fit reculer contre le mur de l'entrée, ancrant ses mains sur son cou. Dans un baiser hardant, elle colla son corps au sien, laissant trainer ses doigts sous son épais sweet à capuche. Elle trouva sa peau, de ses mains froides, sans nulle doute, sentant l'échine d'Isaac frissonnait à son contact. Sa bouche se perdit contre la sienne, se laissant aller à ce désir qui brûlait ses entrailles. Trop longtemps qu'elle ne l'avait pas touché, trop longtemps qu'elle ne lui avait pas montré combien elle l'aimait. A l'aveugle, il guida ses pas et trop prise par le moment, Ellie se laissa guide. A droite. Merde. La cuisine. Son dos tapa doucement contre le comptoir central, l'empêchant de bouger plus. Ellie coupa le contact de leurs lèvres et laissa sa bouche voguait sur sa joue, sa barbe, le lobe de son oreille, pour finir dans son cou. Sur la pointe des pieds, elle finit par lui tirer le haut, retirant ce tissu de trop. Mais c'est lorsqu'elle essaya de grimper sur le comptoir, qu'elle se rendit compte de l'évidence cruelle. Dans un rire amusée, Ellie posa ses mains sur les épaules d'Isaac et le fit reculer d'un pas. Attends. Rire gênée, elle cacha son visage entre ses mains, avant de revenir au visage d'Isaac qui ne semblait pas comprendre ce mécontentement soudain. J'peux pas ... Là. Désignant la cuisine, le comptoir de ses mains, Ellie s'était rendue à l'évidence que des parties de jambes en l'air enceinte, c'était beaucoup moins intenses et amusants. Elle ne pouvait clairement, pas tenir de cette façon. Elle ne pouvait pas non plus, le faire dans la cuisine, aussi peu confortable soit-elle. Oh mon dieu, c'était pas du tout comme ça que j'avais imaginé nos retrouvailles dans ma tête. Ellie portait tout le bonheur du monde d'être enceinte et d'enfin, devenir maman. Mais là, sur le moment, elle détestait ce ventre quelque peu imposant et sa condition de femme fatiguée et énervée aux hormones. Elle détestait ne pas avoir le contrôle de son corps et de ses mouvements. Inspirant légèrement, Ellie finit par attraper son mari par la ceinture et le ramena vers elle, déposant un baiser, puis deux, jusqu'à ce que la ferveur de l'emporte à nouveau. Elle fit un pas sur le côté, se dégelant de devant le comptoir, pour sortir de la pièce, tout en le tirant. D'une main, elle finit par défaire le bouton de son jean et lui tourna le dos, lâchant l'emprise qu'elle avait sur son mari. L'escalier face à eux, menant à l'étage. Menant à la chambre et à un lit, vraisemblablement plus confortable pour la future mama
n.


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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 5:33


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La porte qui se referme derrière eux, la clef qui qui tourne dans la serrure, ils sont seuls chez eux. La pluie bat toujours la gravier, juste derrière, mais sa violence s'étouffe dans l'épaisseur du bois, se mue mélodie. Il n'avait jamais imaginé qu'ils déménageraient, qu'ils recommenceraient tout à zéro. Il n'avait pas non plus imaginé que son masque tomberait et qu'il sentirait de nouveau le béton froid sous ses paumes, celui dont sont bâties les cellules d'une prison. C'est loin derrière et pourtant si récent. Les mains sur les cuisses, il reprend son souffle, les yeux qui oscillent entre les détails de la maison et la brune qui dompte sa crinière trempée juste en face. Elle est belle, toujours. Le pouce levé, Isaac lui donne son approbation : jolie maison. Moins grande que l'ancienne mais bien plus personnelle, plus secrète. Et puis, si c'est elle qui l'a choisie, l'invisible ne peut être qu'encore plus beau. Quelques instants plus tard, Shelby tient sa femme en otage entre son corps et le mur le plus proche. Ses doigts qui se plantent dans le creux de ses reins, il est pendu à ses lèvres, passionné. Le loup avait un point faible, un unique point faible. Lui qui menaçait femmes et enfants pour faire ployer le genou de n'importe quel type à l'ego un peu trop prétentieux, le voilà dans la même situation, celle qu'il redoutait. Il n'y pense pas, pas encore. La prise de conscience n'a pas encore fait son bout de chemin mais elle viendra, quand Ellie trouvera un jour dans la boîte aux lettres, une menace manuscrite.

Son corps se tend, son âme frissonne lorsqu'il sent les doigts de la brune glisser sous son pull. Elle a les mains froides et pourtant, elles lui réchauffent le coeur. Elles remontent, inévitablement, le pull presque au niveau des épaules tandis qu'il la guide dans la pièce sur la droite. Ses phalanges entre le dos de sa femme et un meuble juste derrière, il ouvre les yeux : la cuisine. Dans ce moment d'inattention, la bouche de la brune s'échappe, glisse sur sa joue et s'échoue dans son cou. Le pull qu'elle enlève, qui rejoint le sol un peu plus loin. Les yeux de nouveau clos, Shelby se laisse aller, force l'étreinte, serre la brune un peu plus fort dans ses bras. Elle se débat, tente une escalade sur l'îlot central. Il s'écarte, arque un sourcil et observe ce petite corps qui ne lui obéit plus. Ellie abdique, se résigne et lui, il a juste le temps de lui faire les yeux ronds avant qu'elle ne le rassure. C'était pas le pourquoi le problème, c'était le comment. Il lui sourit, rassurant. J'm'en fou d'comment elles se passent. Tant qu'on est tous les deux. Elle se défait de son emprise, passe un doigt dans sa ceinture et mène cette fois-ci la danse. Des baisers qu'on ne compte plus, elle l'attire d'une main, défait sa ceinture de l'autre. Docile, il la suit avant qu'ils ne s'arrêtent devant les escaliers. Il passe ses mains abîmées sous le pull de sa femme, le lui retire également. Et les escaliers, c'est pas trop compliqué pour toi ? Il sourit, plus une provocation arrogante qu'un questionnement sincère mais il ne lui laisse pas le temps de répondre. Le juif attrape Ellie par la taille, lui laissant le loisir de passer ses bras autour de son cou et ses jambes autour de ses hanches, et il la soulève. Prudemment, il avale les marches unes à unes et constate que le couloir est loin d'être terminé, là-haut. Première pièce qu'il croise, un regard coup d'oeil et ce n'est pas la bonne : complétement vide, quelques outils sur le sol, accompagnés de rouleau de tapisseries. La suivante est plus concluante. Il pousse la porte d'une main et découvre cette chambre qui est désormais la sienne. Il embrasse Ellie dans le cou, s'approche du lit, y place un de ses genoux pour déposer la brune en douceur, comme une oeuvre qu'on ne veut pas briser. Une attention nouvelle et particulière, elle découvrait en lui un amant qui pouvait se montrer doux. Il la surplombe, passe ses lèvres sur son ventre arrondi, l'embrasse comme un cadeau du ciel tout en déboutonnant son pantalon qu'il envoya valser un peu plus loin. Isaac prend le temps de se redresser, d'observer ce corps nouveau qu'il n'avait jamais vu à demi-nu. Toujours aussi belle. Juste un instant, un court instant avant de revenir à sa poitrine, ses mains qu'il glisse dans le dos de la brune qui se cambre pour le laisser retirer le haut de sa lingerie. Des seins qu'il redécouvre de sa bouche, un corps qu'il redécouvre de ses mains. Il dévore sa peau avec tout autant d'ardeur que la dernière fois, la tendresse en plus. Ses lèvres continuent leur courses dans son cou puis sur celles de la brune. Un coude enfoui dans les coussins, sur lequel il s'appuie, pour entreprendre de retirer son propre pantalon de l'autre main. Il n'arrive pas à s'arrêter. S'arrêter de l'embrasser. S'arrêter de l'aimer. Son torse contre sa poitrine, il tire les draps sur leurs peaux encore fraîches.

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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 11:09



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Le sol carrelé sous ses pieds, les frissons qui parcouraient son échine, des pieds à la tête. Des semaines, des mois, qu'elle ne l'avait pas senti toucher sa peau, effleurer sa bouche des ses lèvres, sentit l'odeur de sa peau. Ellie en demandait plus, encore et encore, tandis que ses ongles peints de rouge griffonnaient la peau de son torse. Mais sa condition l'a rappela à l'ordre bien trop vite, tandis qu'elle essayait, tant bien que mal, de poser son cul sur le comptoir de la cuisine. Une scène ironique, à se tuer de rire, quand on y pensait. Ses bras n'arrivaient déjà plus à la soulever. Impossible. Ellie était gênée, maladroite dans sa façon de parler et se cachait derrière ses mains, avouant la triste vérité. Il se voulait rassurant, dans ses mots et la manière dont il avait de la regarder. Avec tendresse et amour. Un regard qu'elle avait presque fini par oublier. Un regard qui lui avait manqué. Alors, avec douceur, elle l'agrippa de nouveau, ses doigts s'affairant à défaire la boucle de sa ceinture et ses pieds lui montrant un autre chemin. Celui de la chambre. Plus confortable, plus intime. Cocoon qui garderait secret, leurs ébats nocturnes et nouveaux. Isaac s'amusa lorsqu'ils se trouvèrent prêt de l'escalier. Une moquerie de plus à mettre dans le tableau déjà bien rempli, à côté des gaffes d'Ellie et de ses gamelles en tout genre. Le rire de la brune s'était étouffé contre ses lèvres, les bras autour de coup, les jambes enroulées autour de la taille de son époux. Elle se laissait porter par l'instant, redoublant ses baisers. Sa respiration ardente, creusait l'atmosphère, les transportant dans un autre monde, un autre endroit.

Il la déposa avec toute la douceur du ciel sur le lit. Ses gestes se voulaient lents et rassurants. Il la prenait avec précaution et s'en était encore plus beau qu'à l'accoutumé. Les yeux de la brune dévorèrent les traits de son visage, que seul la lune à travers le carreau, éclairait. Il était beau, il était sien. Le pantalon envoyé sur le sol, Ellie écarta les cuisses, lui laissant toute la place possible pour qu'il retrouve sa peau et son corps. Les battements du coeur à l'unisson et cette envie dévorante de ne faire plus qu'un. Derrière son masque de méchant et de truand, il venait de lui faire un compliment et de la part d'Isaac, c'était encore plus beau. Sa peau répondait à chaque baisers et caresses qu'il y déposait, comme s'il n'y avait que lui pour lui faire cet effet là. Ellie ferma les yeux, se laissant aller à la douceur du désir qui montait, bouche à demie ouverte, jusqu'à ce qu'elle ne soit fermer par les lèvres d'Isaac, appelant à la luxure. Son bas, lui aussi, trouva rapidement le sol de la maison. Les doigts de la belle parcouraient son dos avec hargne, tandis que les draps couvraient déjà leurs corps refroidis par la pluie. Là, en cet instant, elle avait envie de lui crier tout son amour. De lui dire qu'il n'y avait que lui, qu'il n'y aurait que lui. A jamais. Elle referma l'emprise de ses cuisses autour de lui, le gardant précieusement, comme le dernier diamant sur Terre. Ses mains finirent par se frayer un chemin jusqu'à ses fesses, les agrippant avec force. Du bout des doigts, elle en attrapa l'élastique de son caleçon et entreprit de le retirer, rapidement. Un tissu de trop entre eux, encore. Sa bouche ne cessait de percuter la sienne, avec hargne, laissant leurs langues valser entre elles. Sa bouteille d'oxygène, elle en avait besoin. Viscérale. Ne pouvant plus attendre plus longtemps et une fois que le caleçon de son époux fut au niveau de ses genoux, Ellie entreprit de retirer la dernière dentelles qui habillait son corps et fit valser son tanga sous les draps. D'une force qu'on lui avait presque oublié, elle changea la donne, d'un coup de hanche et se retrouva sur Isaac, lover contre son corps. Sa bouche percutait la peau de son cou, de son torse et remonta de nouveau à ses lèvres, jusqu'à ce qu'enfin, ils ne fassent plus qu'un. Un râle de plaisir brisa le silence de la pièce et d'une de ses mains libres, elle enfonça ses doigts dans la peau de la main de son époux, juste au dessus de tête. Un coup de bassin, puis deux, jusqu'à ce que ses hanches suivent le rythme. Elle ondulait avec lenteur et intensité au dessus de lui, les lèvres contre les siennes, lui soufflant tout l'amour du monde contre la peau. Ses doigts resserraient leur emprise contre ceux d'Isaac. Il était sa putain de drogue, son foutu paradis, ou peut être bien, son enfer finalement. Mais à deux, ils étaient bien plus que forts. Bien plus vivants.


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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyJeu 18 Oct - 23:56


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Ca avait jamais été son truc, les effusions sentimentales. Signe de faiblesse plus que de raison, il s'y était toujours refusé et elle, elle l'avait toujours accepté. Il en était tout bonnement incapable, en fait. Les mots qui s'emmêlent dans son vieux crâne, sa voix qui frappe contre ses dents, incapable de produire le moindre son. Il n'en avait jamais manqué, d'amour. Le monde lui en avait offert plus qu'il n'en fallait et pourtant c'était plus fort que, rendre ce qu'on lui avait donné était impossible. Shelby, il ne parlait que le langage du corps, celui des rapports de force. Alors il aimait à coup de reins et il haïssait à coups de poings. Les messages étaient souvent clairs et sans fioriture, c'était tout ce qui lui importait : se faire respecter. Mais si cette foutue fierté, ce putain d'ego qui lui bouffe les entrailles, il le mettait de côté, juste un instant, il en aurait des choses à lui dire, à Ellie. Qu'elle est l'alcool autant que le feu. Qu'il était pas censé l'aimer. Qu'elle était pas censée attraper son coeur entre ses doigts, transformer la pierre en chaire. Le tenir par les sentiments, faire battre le sang dans ses tempes. Qu'elle était pas censée lui arracher des sourires, lui arracher des je t'aime. Il le lui dirait, ça, qu'il l'aime à en crever, qu'il l'aime à en vivre.

Une à une, les fringues qui s'échouent sur le sol, dans les draps qu'il tire sur eux. Leurs lippes qui s'agressent, leurs mâchoires qui se heurtent. Il y a de la tendresse dans ce baiser mais aussi beaucoup de temps à rattraper. Les dents de la brune qui s'emparent de sa lèvre inférieure, le juif sent son échine qui se tend, ses tripes qui se nouent. Il lui bouffe le cou, ravage sa peau de cette frénésie qui l'assaille. Il a les mains incontrôlables qui passent de sa nuque à ses seins, de ses seins à ses reins, de ses reins à ses cuisses. Elle le bouscule, veut la place de la reine alors il se laisse tomber, docile, le dos contre le matelas et les mains au-dessus de sa tête. Le baiser qui continue comme s'il ne s'était jamais arrêté, elle garde ses bras hauts. Un coup de reins contrôlé, le bassin du brun qui accompagne le corps de sa femme. Elle ondule, divine, et il se régale de ces hanches qui le guident, de cette bouche qui prend la sienne. Les minutes s'écoulent et leurs deux corps ne cessent de s'aimer. Un dernier effort, il veut que les choses changent. Elle lui a demandé d'être plus sincère, il s'exécute. C'est la brune qui se laisse basculer au fond du lit, le juif qui la surplombe de son corps, les reins entres ses jambes. Ses coudes qui se plantent dans le matelas, ses avants bras qui viennent entourer le visage de la brune et son bassin qui s'anime, lentement. Ses lèvres qui s'échouent dans le cou de sa femme qui gémit, il n'y a plus de brutalité, plus de grognement animal ni d'agressivité. Juste de la sincérité, celle qu'elle lui avait demandé. Et les minutes ont continué à défiler. Les draps qui s'agitent, les voix qui s'animent. Il l'aura aimé, tendrement, jusque dans son dernier râle.

---

Shabbat shalom ima. J'ai retrouvé un toit, et Ellie. Surtout Ellie. T'avais raison. Sliha, yom tov. Le message qui s'envoit à destination des terres australiennes, la mère sera ravie d'avoir encore eu le dernier mot, pour la bonne cause cette fois. Un fils qui ouvre les yeux, enfin, que la vie vient de gifler avec toute la force qu'elle possède. Ca fait du bien parfois, d'avoir mal. Isaac porte la tasse de café à ses lèvres, l'autre main appuyée sur la masse qui tient en équilibre, droite. La pluie s'est arrêtée et il suit du regard le cabot qui s'égosille dans l'herbe humide. Pas besoin de laisse, assez d'espace pour qu'il y court toute la journée et surtout, un chien suffisamment bien dressé pour qu'il reste dans le sillage de son maître. Trop beau pour être vrai et pourtant le juif tique, il manque quatre pattes et deux oreilles au tableau. Une plaie de plus qui fait fuir la machine qui bat dans sa poitrine. Les dégâts collatéraux, qu'on appelle ça. Il prend une gorgée de café et sent les mains d'Ellie qui viennent se glisser sur ses épaules. Il reste silencieux. Il sont réveillés depuis plusieurs heures déjà, les travaux leur prenant une grande partie de leur temps. Isaac penche son visage, vient poser ses lèvres sur la joue que lui tend la brune, Rémus qui s'égosille avec une feuille morte en arrière fond. Ca avait tout d'un havre de paix.

Il dépose la tasse sur la table, tout près, savoure les derniers instants de cette pause qu'il s'était octroyé tout seul. Elle qui s'éloigne de quelques pas, le pinceau à la main. Elle s'agenouille et reprend son travail minutieux. Le juif s'empare de la masse, frappe un grand coup dans le mur qu'elle lui avait ordonné d'abattre. La vieille peinture s'effrite, les parpaings se fissurent juste en dessous dans un vacarme retentissant. Un coup, un seul, puis il s'arrête. Ellie. Une prise de conscience comme celles qui étaient devenues routinières ces derniers temps. T'as dit que tu voulais plus de secrets. Bah j'en ai un dernier. Du bute en blanc, sans transition. Amadouer, il savait pas faire. Passer par quatre chemins, non plus. Il repose la masse, se tourne vers la brune qui lui offre déjà ce regard inquiet qu'il lui connaît si bien. Fallait que ça sorte, que ce soit dit, que les mots soient prononcés pour qu'il réalise lui-même. Pour qu'il se rende compte de sa connerie, de cet esprit dont il a alimenté la maladie, de cette logique dont il avait perdu le fil, du visage de sa femme qu'il voyait partout et surtout sur les épaules d'une autre. J'ai couché avec Monroe. Les poings sur les hanches, il a le regard qui fuit mais le timbre assuré. Tu m'avais déjà quitté. J'prenais plus mon traitement, j'ai vrillé et puis … Enfin bon, bref, j'ai pas d'excuse mais au moins maint'nant y'en a plus, de secrets. Il reprend cet air renfrogné de celui qui connaît ses tords, les énonce à haut voix mais redoute la sentence. L'arrogance du gamin qui sait qu'il est dans la merde mais qui veut garder la face, tout de même. Le regard en biais, la jambe qui tremble dans l'attente d'une réaction, il a le front qui se plisse, la respiration saccadée du fautif qu'on a pas encore puni.  

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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyVen 19 Oct - 10:21



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La vie reprenait son cour normal. Tout semblait revenir droit, dans l'ordre logique des choses. Comme si rien n'avait vraiment changé au fil. Les dernières semaines, mois, passés, n'avaient été qu'un vaste cauchemar, presque irréaliste maintenant. Trop loin pour en garder des souvenirs nets, limpides. C'est fou comme l'esprit humain pouvait être sélectif parfois. Comment il arrivait à se protéger du chaos et de la désillusion. Ils ne faisaient plus qu'un, après avoir été séparer un long moment. Rien n'avait changé. Elle se sentait plus vivante que jamais, le corps à l'unisson avec le sien. Bouche contre bouche et le palpipant qui ne cessait de battre, retrouvant sa vigueur d'antan. La brutalité ne semblait plus avoir sa place entre les deux Shelby. Du moins pour ce soir. La précaution dans les doigts de chacun, voulant montrer combien ils tenaient l'un à l'autre. Combien ils avaient peurs, aussi, qu'un des deux ne s'en aillent. Juste au cas où. Mais Ellie, elle, elle ne partirait plus. Impossible. Elle n'en avait ni le besoin, ni l'envie. Son coeur avait choisi, il avait toujours battu pour une seule et unique personne. Celle qui embrassait son cou, ses épaules et faisait chavirer ses sens. Ils s'étaient aimés une bonne partie de la nuit, jusqu'à ce que la fatigue et Morphée ne les emportent, illuminés par la lumière de la lune.
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Un jean sec enfilé à la va vite, un tee-shirt blanc sur les épaules et des converses aux pieds, Ellie s'affairait à la tâche depuis une bonne heure déjà. La réalité avait reprit son cour et cette scène qui semblait tellement irréaliste encore hier, se déroulait sous ses yeux, sans qu'elle ne trouve ça bizarre une seconde. Ils étaient là, faisant comme si de rien n'était, se tuant à la tâche, pour redonner vie à cette maison bien plus vieille qu'eux deux réunis. La brune avait décidé de s'occuper du salon. La peinture séchée dans la future chambre de Sara et les bras imposants de son mari lui serait d'une grande aide. Un mur à abattre, tandis que ses mains peignaient soigneusement le dernier mur de la cuisine, juste à côté. Le poste radio diffusait, en fond, des musiques entêtantes et on pouvait entendre l'eau de l'étang du lac, qui s'écoulait doucement dans la rivière d'à côté. Un endroit paisible. Leur endroit à eux. Bien loin du Holster, bien loin de la Meute et des anciens collègues flics de la belle. Il s'était remis à la tâche après une pause bien méritée, tapant avec force dans la brique qui refusait de céder sous la pression. Du solide cette putain de baraque. Mais après seulement deux coups de masse, Isaac se stoppa dans son élan et prononça son prénom. Le pinceau encore en l'air, la brune tourna les yeux vers lui, le regard ampli de questions. Jusqu'à ce que l'inquiétude ne tire les traits de son visage, gonflé par la fatigue engendrée. Isaac avait le regard fuyant, comme s'il savait qu'il se prendrait une tempête en pleine figure. Des millions de questions passaient dans la tête d'Ellie. Se mettant à s'imaginer tout un tas de choses, les unes plus folles que les autres ... Ouais, jusqu'à ce qu'il avoue et son cerveau se mette sur stop. La bouche entrouverte, la belle le dévisagea, ne clignant pas une seule fois les paupières. Quoi ? Elle buguait, comme un pc mal formaté, n'arrivant pas à digérer cette information. Monroe. Couché. Ça n'allait pas ensemble. Ça ne devait pas aller ensemble. Le pinceau qu'elle tenait entre ses doigts, finit sur le sol, mais elle ne bronchait pas. Non. Clairement là, la brune essayait de comprendre, de réaliser, la grosseur de ce qu'il venait de lui balancer. Elle finit par détourner les yeux vers le sol et là, sans vraiment savoir pourquoi, elle se mit à glousser le rire, remuant la tête de gauche à droite, tout en se relevant sur ses jambes fatiguées. En fait, elle n'y croyait pas une seconde. Isaac ne coucherai jamais avec Monroe. C'était comme un soeur pour lui. Une putain de frangine ouais ! Et on fricote pas avec. On appelle ça, l'inceste. Tu m'fais marcher là, avoue ? Qu'elle le questionna, toujours tordue de rire. C'est la plus grosse blague de l'année. Et si seulement s'en était une. Sauf qu'Ellie, elle mit bien dix minutes avant de comprendre que c'était purement la vérité. Qu'il ne lui racontait pas des craques. Isaac ne semblait pas son assiette, il ne rigolait pas et la scrutait du regard, voulant bien lui faire comprendre qu'il n'y avait rien de drôle la dedans. Nouveau bug et le son de son rire se stoppa immédiatement. Le front plissé, le regard perdu dans le sien, Ellie sentait la colère la submerger de toute part. Elle venait de se prendre une claque en pleine figure, mettant son égo et sa fierté à rude épreuve. Il avait vraiment couché avec la gamine. T'as ... Elle n'arrivait pas le sortir. T'as couché avec Monroe ? Pas vraiment une question, elle se le répétait simplement à voix haute. Se pinçant la lèvre inférieure, elle détourna à son tour le regard. Il avait pas fait ça. Non. Il ne pouvait pas l'avoir fait. Impossible. Dix ans qu'ils se connaissaient bordel. Dix ans qu'ils se mentaient en fait ? Que l'envie de se sauter dessus avait toujours été là et que direct, ils avaient sauté sur l'occasion dès qu'elle s'était présentée. Sauf qu'Ellie, elle se retenait là. Elle retenait l'explosion de nerfs et le flût de mots qui lui arrachaient la gueule. Inspirant longuement, elle finit par se rapprocher d'Isaac, le regard encore fuyant. Elle tendit le bras vers lui, enfin, surtout vers la masse. Tu permets ? Mais ne lui laissa aucunement le loisir de lui répondre. Sans attendre plus longtemps, Ellie prit l'objet en question entre ses doigts, bien plus lourd qu'elle même. D'ailleurs, elle peina à la lever. Juste assez pour qu'elle ne touche plus le sol et qu'elle est tout le loisir de donner un coup contre ce foutu mur de briques. Un seul coup, qui ne fit presque aucun dégâts. Bon, ce n'était pas pour aujourd'hui qu'elle deviendrait un Hulk féminin. Il fallait qu'elle passe ses nerfs. Qu'elle digère. Soit c'était le mur, soit c'était sa tronche. Et pour preuve du contraire, elle venait de lui laisser une seconde chance. Mais la force lui manqua cruellement et après un seul petit coup, elle lâcha la masse à ses pieds, dans un bruit assourdissant. C'était bien de s'taper une gamine qui a même pas trente piges ?! Combien d'fois ? L'aigreur dans ses mots, elle ne les voulait pas et pourtant, Ellie n'arrivait pas à les retenir pour autant. Plus de mensonges. Que des vérités, n'est-ce pas ? Une vérité qu'elle se serait bien passée aujourd'hui. Une vérité qui lui foutait un coup dans sa fierté, alors qu'elle, en ce moment, elle manquait cruellement de confiance en elle. Il avait copulé avec une nana plus jeune, pas enceinte, qui lui pétait pas les couilles, tandis qu'elle, elle n'arrivait plus à mettre ses chaussures toute seule. A l'aube de ses quarante ans, Ellie venait de prendre une claque en pleine figure.
 


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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyDim 21 Oct - 22:52


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now that I've lost everything to you you say you want to start something new and it's breaking my heart you're leaving. baby, i'm grieving. but if you want to leave, take good care. hope you have a lot of nice things to wear but then a lot of nice things turn bad out there. (WILD WORLD)

Il avait failli tout perdre, Shelby. Des semaines à errer sur le fil du rasoir, à s'entailler les semelles sur le tranchant de ses conneries, à deux doigts du chaos. C'était toute sa vie qui s'était effondrée, en un claquement de langue, celle d'une harpie aux ongles sales de toute la merde qu'elle traîne avec elle. Un louveteau qui s'était égaré, une vieille amitié qui avait ramassé une sacrée branlée et un mariage qui avait coulé et avait finit par se noyer. L'ombre du loup avait traîné longtemps dans les rues, les mains dans les poches et les cernes planquées dans une capuche à peine propre. Le casino comme ultime tanière, les jeux comme derniers stratagèmes pour échapper à ces voix qui le harcèlent, la gamine comme seul défouloir d'une haine essentiellement tournée contre lui-même. Monroe, elle avait été au mauvais endroit, au mauvais moment. Puis elle avait ces cheveux bruns, les mêmes yeux charbonneux et la fougue comme arme de séduction. C'était pas une évidence. C'était pas prémédité. Il n'y avait pas eu de préliminaires, pas d'anticipation ni même de désir. Seulement, quand il fermait les yeux, il pouvait sentir le corps de sa femme entre ses doigts.

Les poings vissés sur les hanches, il avait balancé ses aveux avec un aplomb déconcertant. Avec le loup, il n'y avait pas de détour, jamais. C'était blanc, ou c'était noir. Et là, c'était abyssal. Le silence interrompu par le pinceau qui vient percuter le sol, les gouttes de peintures qui viennent s'écraser sur le jean de la brune. Elle ne le quitte plus des yeux, laisse ses mâchoires tomber de stupeur et lui, il baisse les yeux, cherche une bouée, un soutien. Il les sent, ces iris qui se questionnent, ces pupilles essaient de sonder le plus profond de son être. Comme des milliers d'aiguilles qui lui parcourent le dos, lui déchirent la peau. Les secondes sont lourdes et les minutes, stagnantes. Il ose, par instant, lever un regard et croiser celui de sa femme, incrédule. Elle ne réalise pas, elle ne peut pas réaliser. Dans un geste ample, elle se redresse, mutine mais les épaules parcourue d'un rire glacial. Y'a rien d'drôle Ellie. Ses doigts manucurés devant les dents, elle n'arrive pas à s'arrêter. Il cristallise son amertume, ce rire, et dans la pièce vide résonne sa voix désabusée. Elle n'écoute pas, demande une affirmation, une autre. Elle perd son souffle, entre la colère, la fatigue et l'enfant qui prend chaque jour un peu plus de place. Son rire qui s'estompe dans l'atmosphère soudainement tendue, ses yeux qui ne quittent plus leur cible. Le sourire qui disparaît autant que la réalité se dessine, Ellie répète les mots de son mari. Sortis de sa bouche à elle, ils sont plus palpables, plus réels. Les mâchoires du loup qui se serrent, les muscles de ses joues qui se tendent, il fuit son regard sur le côté et acquiesce une fois. Il ne se sent pas le besoin d'en rajouter, attend que la tempête se lève et qu'elle lui souffle en pleine gueule.

Pas un mot de plus, pas une violence attendue, la brune s'approche, tend le bras et s'empare de la masse qu'elle peine déjà à approcher du mur. Tu vas t'faire mal. Avertissement qu'il sait voué à flotter dans le silence, Ellie s'en tape. Il fait un pas en arrière, vient croiser ses bras sur son torse. Inutile de contester, elle frappera quand même : lui ou le mur, c'est un coup qu'on ne peut plus arrêter. Il regarde ses petits bras qui tremblent sous le poids de l'outil, ses lèvres qui se tendent dans l'effort et son dos qu'il voit se tendre dangereusement. La masse s'écrase sur le mur dans un bruit sourd. Pas une fissure de plus, pas une écaille de peinture qui se casse mais la tête qui retombe lourdement sur le sol du salon. Les épaules de la brune se soulèvent dans la recherche d'un souffle qu'elle ne trouve plus. Shelby s'approche, attrape la masse d'une main pour la déplacer plus loin, juste derrière. Qu'elle ne tombe pas sur les jambes de la brune ou entre ses mains : une envie ça revient vite. Surtout quand elle se retourne brusquement pour assaillir son époux de questions. Il lève les bras, désabusé, avant de les laisser retomber contre son corps au même rythme que ses yeux qui roulent vers le ciel. Putain mais on s'en cogne des détails ! Tu veux pas savoir dans quelle position j'l'ai prise non plus ?! C'est stupide Ellie. Il pose ses yeux sur le petit bout de femme qui s'agite à quelques dizaine de centimètres juste en dessous. Sa colère est fondée, il le lui concède. La situation inverse aurait été bien plus sanglante pour celui qui aurait osé poser ses mains ou ses yeux sur le corps jalousement gardé de la brune. Pas de deuxième chance. Possessif, il l'aurait très mal supporté, lui, ce qu'il est en train de faire avaler à Ellie. C'était une énorme connerie, j'le sais déjà. Les bras qui se croisent de nouveau sur son torse, maigre barrière face à la haine justifiée de l'ancienne fliquette. Il la toise, le front plissé et le regard sombre, observe les émotions se bousculer dans son regard. Y'avait pas d'sentiments, rien. Il voit les doigts de la brune qui se crispent, son petit poing qui se ferme. Elle en meurt d'envie, probablement, de lui en coller une bonne. Pour cette connerie et pour toutes les autres. Tu voulais qu'je sois franc, c'est chose faite. Y'a rien à dire de plus. Écourter la conversation, au plus vite. Faire en sorte que la bombe soit balancée sans faire trop de dégâts puis rediriger l'attention vers ailleurs. Parce qu'il voulait vraiment pas dormir dans le canapé ce soir. De toute façon, y'en avait pas. 

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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyLun 22 Oct - 0:03



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Les mots ne s'imprimaient pas dans son esprit. Elle était tellement loin de tout ça. Tellement loin d'imaginer qu'un jour, Monroe et Isaac se seraient retrouvés dans les mêmes draps, à copuler comme des lapins. Jamais de la vie. Comptabilité impossible pour les yeux de brunes. C'est sans doute pour cela que la première réaction qui submergea son corps, fut le rire. A s'en éclater les poumons. Situation quelque peu gênante. Il n'y avait rien de drôle dans ce qu'il venait de lui balancer à la tronche, comme si de rien n'était. Aussi futilement que de lui demander un café. Il la rappela à l'ordre, de sa carrure imposante et de son regard qui la fuyait comme la peste. Il ne se démontait pourtant pas. Il semblait assumer sa connerie haut et fort, mais n'était pas prêt non plus à recevoir la foudre qui se préparait gentiment. Le regard glaciale et l'amertume au bout des lèvres, Ellie n'avait plus rien dit, hormis lui quémander, sans vraiment le faire, cette masse imposante. Elle voulait casser un truc, elle en avait besoin. Il fallait frapper, dégager cette colère qui bouffait son estomac. Il avait osé lui faire un truc pareil. Il avait brisé ces vingt dernière années de fidélité pour un stupide trou plus jeune. Les yeux posés sur le mur d'en face, elle mit toute sa force dans le coup. Force plus que futile. Isaac l'avait rappelé à l'ordre, mais rien à foutre. Son amie et son mari. Ensemble, dans le même lit. Ils l'avaient trahi tous les deux. Mais étrangement, dans son esprit et son coeur, c'était la trahison de Monroe qui passait le moins bien. Pourquoi ? Elle n'en savait rien du tout. Sans doute parce qu'Isaac avait un excuse, bon certes, plus que douteuse, mais il en avait une quand même. Ellie l'avait quitté. Ellie l'avait balancé au trou, sans ménagement. Monroe, elle avait rien. Elle avait été son amie durant dix bonnes années et venait du passé dans le camp ennemi en à peine une fraction de seconde. Elle avait touché à son mari. Au final, la brune se disait qu'elle avait eu toujours envie de le faire, elle avait juste attendu le moment propice pour se foutre à poil.

La masse retomba sur le sol, laissant le chaos du silence derrière elle. Le coup n'avait rien donné de concret, Ellie était toujours en colère et surtout, elle avait besoin de réponses. Elle voulait savoir pourquoi elle, et pas une autre ? Pour quelle raison il avait fait ça ? Combien de fois ? Les détails. C'était stupide en soit, car la vérité fait mal. Et Shelby savait pertinemment qu'au moment même où les explications d'Isaac sortiraient de sa bouche, elle serait incapable de les entendre et de les assumer. Non, c'est pas stupide ! Une fois, c'est une putain d'erreur. Deux fois, t'es complètement con et trois fois, tu t'fou de ma gueule ! Elle ne décolèrerait pas. Pas si facilement en tout cas. Les pupilles ancrées dans les siennes, elle attendait des réponses, et des bonnes. Mais il ne semblait pas du tout enclin à les lui donner. Renfrogné, renfermé, comme toujours lorsqu'il se savait en tord. Une attitude qui avait le don de la mettre dans tous ses états. Une attitude puérile et enfantine aussi. Levant elle aussi, les yeux au ciel, elle pesta des mots à voix basse avant de se coller la main sur le front, épuisée par toutes les conneries qui s'accumulaient autour d'eux. Ecoutant, d'une oreille attentive, les dernières paroles d'Isaac. Pas de sentiments, heureusement ! Et rien dire de plus, certainement pas. Comme toujours, la brune avait entamé sa danse mécanique des cents pas, tournant en rond autour d'un cercle invisible qui faisait à peine un mètre de diamètre. Un coup une main dans les cheveux, un coup un bout de doigt dans la bouche. Elle se mordait, serrait l'autre main en un poing qu'elle maitrisait. Elle mettait de l'ordre dans son esprit, se forçait à ne pas se retourner pour le gifler et lui faire mal, comme il venait de le faire. Et forcément, tu choisi l'moment où je ressemble à un phoque échoué sur un iceberg pour t'taper une amie. Une amie plus jeune. Une nana que tu connais d'puis dix ans. Tu vas m'faire avaler que y a jamais rien eu entre vous aussi. Que c'est tombé comme un cheveux sur la soupe, que tu t'es senti tout seul, qu'elle était là. Et BAM ! Sur le dernier mot, Ellie stoppa sa marche frénétique, se retournant vers lui en claquant des mains. Elle se refaisait les explications houleuses dans la tête, se donnait un schéma pré conçu, sans doute pour mieux digérer la chose. Sans doute pour mieux l'effacer aussi, par la suite. Vous avez couché ensemble. Secouant la tête de gauche à droite, elle le délaissa de quelques mètres, retrouvant le mur qu'elle était en train de peindre, quelques minutes auparavant. J'suis en colère et vexée et ... J'arrive juste pas à croire que tu l'es fait putain ! Elle se tairait dans sa fierté qui venait de prendre un sacré coup. Lui tournant le dos, Ellie avait croisé ses bras sous sa poitrine, se murant dans le silence. Quelques secondes à peine, avant que ça ne revienne de plus belle. Elle tourna légèrement la tête vers lui, se mordant la joue. Imagine si je t'avais fait ça, j'pense que tu serais encore plus en colère que moi. Sa voix s'était voulu plus calme qu'elle ne l'avait contrôlé. La colère se dissipant dans l'atmosphère. La deuxième chance, elle lui avait donné. Elle refusait de baisser les bras au premier obstacle qui se présentait à elle.


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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyMar 23 Oct - 22:12


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La masse éloignée de la colère de la brune, il croise les bras sur son torse et la regarde s’agiter, s’égosiller à pleins poumons sur cette énorme connerie dont il ne réalise toujours la portée. Ça n’aurait jamais dû arriver. Il n’aurait jamais dû franchir la porte de l’appartement de la gamine, lorsqu’il errait dans les rues, la taule derrière lui. Mais elle avait le regard flou, les traits imprécis. La démarche rassurante et le lit confortable. Le juif avait cligné des yeux, une fois, et lorsque ses paupières s’étaient rouvertes, c’était la brune, sa brune, qui était en train de faire tanguer la bouteille dans cette cuisine du centre ville. Et les voix, celles qui se bousculent dans sa tête, elles avaient entonné un bruyant capharnaüm. Elles hurlaient, se superposaient avec insolence à lui en brisant les tympans. Et parmi les insultes, parmi les horreurs qu’elles balançaient, il y avait la voix de sa femme. Elle était douce, elle était inaudible, presque. Elle était là, toujours là, et elle caressait son âme.

Elle se bat avec de la fumée, Ellie. Sa voix grimpe un ton au-dessus, elle gesticule, la colère dans les yeux. Les détails. Encore les détails. Le loup secoue ses mâchoires, lentement, les bras toujours croisés. Elle l’agace à vouloir en savoir plus que nécessaire. Elle l’énerve d’avoir mis le doigt sur ce qui faisait mal, trop mal. Ces putains de détails, elle ne les aura pas. Parce que même dans l’esprit du juif, tout est flou, tout est irréel. Il ne reconnaît plus la peau de la gamine sous ses doigts. Il ne sent plus le goût de ses lèvres, a oublié la chaleur de ses reins. C’est comme si le peine de Monroe n’avait jamais existé. C’est comme si celle qu’il avait enlacé avait toujours été sa moitié. J’me fous pas d’ta gueule Ellie ! Il aboit, la nuque qui se tend. Il la suit du regard pendant qu’elle s’éloigne, tourne comme une lionne en cage dans cette grande pièce vide. Ça sent la peinture tout autour d’eux. La peinture et la poussière. Elle trépigne à lui en donner le tournis. Isaac écoute sa tirade, grogne à chaque mot, chaque insinuation qui lui déplaît. Il lève les yeux au ciel, encore, lorsqu’elle s’arrête et lui hurle trois lettres dans les oreilles. Un mouvement de la tête vers l’arrière, surpris, puis il lui offre ses prunelles en pâture. Justement j’étais seul. Et justement, elle était là. Il aurait put se contenter de lui dire qu’elle ne ressemblait pas au tableau qu’elle venait de peindre. Lui dire qu’elle était encore plus belle lorsqu’elle portait la vie, qu’il l’a boufferait encore s’ils n’étaient pas en train de jouer des coudes. J’sais pas c’qui nous a pris, j’ai cru que … Que c’était toi. Sa voix se suspend dans le silence, les mots accrochés aux lippes, pendant que la brune le scrute, observe le moindre de ses traits. Elle ne comprendrait pas, de toute façon. Elle ne comprendrait pas, s’il tentait de lui expliquer le brouillard qui avait envahi son crâne, à ce moment-là. S’il avait été capable de discernement, ça ne serait jamais arrivé mais ça, Ellie ne l’entendra jamais.

Ses cheveux qui s’agitent, la brune répète les premiers mots de son époux, ceux qui font mal. Elle tourne les talons et fuit de quelques mètres avant de lui faire de nouveau face, d’un peu plus loin. La situation inverse, il y avait déjà pensé. Plusieurs fois, des centaines, des milliers de fois. Les entrailles rongées par la jalousie, il sent son échine se tendre lorsqu’elle évoque son infidélité. Les mâchoires du loup se serrent un peu plus, ses dents grincent lorsqu’il lui répond. Il verrait pas l’soleil se l’ver demain, le type. Mais tu l’as pas fait. Heureusement pour l’inconscient qui oserait poser ses mains sur ce corps qui lui appartient. Possessif à l’extrême, Shelby succomberait facilement à ses pulsions de violence. Un corps, il en a déjà fait disparaître. Un de plus, c’est tellement facile lorsqu’on a la main mise sur les nuits néo-zélandaises. Et tu l’feras pas. Pas une mise en garde, pas une menace. Un fait qu’il énonce, un espoir qu’il balance. Il s’approche, ses bras qui retombent le long de son corps, avale la distance qui le sépare de la brune. Les yeux rivés sur sa main gauche, il la saisit lorsqu’elle est à portée. Levée à hauteur de poitrine, il passe son pouce sur son annuaire vierge. En attendant, moi j’porte toujours mon alliance. Ses iris qui se lèvent vers celle de sa femme, son visage toujours vers sa main, il reste un instant à la regarder. L’anneau de la brune n’a pas bougé depuis des semaines, enfoui au fond de sa poche dans l’espoir qu’elle le reprenne un jour. Excuse-moi. Son regard qui ne la quitte plus, il espère pouvoir continuer sur ce chemin de rédemption. Ses doigts sales qui enlacent sa main fragile, il attend une réponse à sa requête. Les excuses ont toujours été dures à cracher pour le loup. Deux fois en deux jours, ça commençait à devenir trop récurrent pour son ego surdimensionné.


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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyMer 24 Oct - 17:39



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Le sang tapait dans ses tempes. Isaac avait couché avec Monroe, il avait aimé un autre corps, embrassé une autre bouche, entrelacé ses doigts dans d'autres cheveux. Une image ancrée dans sa mémoire, une image qui l'a répugné. Il l'a fixé avec un aplomb déconcertant, tandis que la brune gesticulait ses bras, balayant l'atmosphère de gestes inutiles. La colère rougissait sa peau, frappait dans son coeur et faisait trembler ses membres. Elle n'y croyait tout simplement pas. Impensable, alors que dix ans s'était écoulés. Dix années où ils s'étaient regardé, apprécié. Et comme un mirage en pleine figure, Ellie se mit à imaginer des choses, des scènes. Douces chimères bien loin de la vérité qu'elle ne comprendrait surement pas. Pourtant, elle le voulait. Elle en avait besoin. Est-ce de l'amour ? De l'orgueil ? Une vengeance malsaine alors qu'elle venait de le jeter au trou ? Est-ce ça avait compté ? La jalousie lui bouffait le nez et Ellie ne voyait plus clair. Fixant sans sourciller, la carrure imposante qui ne bronchait pas face à elle. Les voix se perdaient dans un vacarme sans nom, haussant le ton à chacune des intonations. Les muscles d'Isaac se tendaient à vue d'oeil. Il repoussait l'idée même qu'il se foutait d'elle. Pourtant, tout donner à croire que si. Ellie se perdait dans ses mots, ne l'écoutant presque pas. Il restait de marbre et ça avait le don de faire monter la pression jusqu'au sommet de son crâne. Dans un claquement de mains, elle mit fin à son monologue sans queue ni tête, à ses peurs qui venaient avec. Le coeur serré, à l'agonie, elle contemplait le désastre qu'elle avait aussi causé. La rappelant à l'ordre sur le fait qu'il avait été tout seul et que Monroe, avait été la seule et l'unique à couvrir sa peau. J'étais toute seule aussi et j'me suis pas jetée sur l'premier mec qui se présentait. Qu'elle balança amère, les pupilles brunes perdues dans celles de son mari. Elle essayait de distinguer le vrai du faux. De lui arracher les explications tant attendues mais qui ne viendraient jamais. Ellie s'en rendit compte au moment même où sa voix se perdit dans l'espace temps, ne finissant pas la phrase qu'il avait pourtant, bien entamé. Résigné, il l'était. Et il le savait déjà, qu'elle ne comprendrait pas Ellie. Trop saine d'esprit pour entrer dans le sien. Trop droite dans ses bottes pour imaginer une telle chose, bien loin des pensées malades de l'homme qui venait tout juste de retrouver ses draps. Cru quoi ? Suspendus à sa bouche, elle attendait une réponse. Une réponse qui ne viendrait pas, le mutisme prenant par de sa bouche. S'en était trop pour une vie, Ellie ne supportait plus cette colère qui lui bouffait la vie. Elle ne se supportait plus tout court.

La brune s'éloigna, l'espace lui manquait, l'air aussi. Elle devait se retrouver avec ses pensées mais surtout ses peurs. Finalement, l'abandon était la pire de toute. La trahison aussi. Mais elle n'arrivait pas à lui en vouloir entière. Comme si elle était aussi coupable que lui de cette aventure, comme si elle en avait été toujours la cause. Monroe était la seule à blâmer dans l'histoire, du moins pour Ellie. Parce qu'elle ne faisait pas partie de l'équation. Elle n'entrait pas dans le calcul assidu qu'Ellie se faisait dans la tête. Elle l'avait trahi d'une bien pire des manières. Et si Madame Shelby avait osé faire la même chose, qu'en serait-il ? Elle connaissait les vices de son mari, assez pour savoir qu'il aurait casser une mâchoire pour moins que ça. Voir pire, maintenant que ses activités étaient mises à nues. La preuve de sa possessivité, de sa jalousie, Ellie l'avait encore prit en pleine tronche, quelques jours plus tôt. Avec Peter. Pas besoin de connaitre sa réponse quant à ses allusions. J'aurai pu. Non. Ellie n'aurait pas pu et ne l'aurait jamais fait. Isaac, elle l'avait dans la peau et ceux depuis des années. Impensable pour cette femme loyale et ampli de principes, dont l'idée même d'un baiser sur d'autres lèvres l'a répugné. Mais elle était en droit de lui faire croire le contraire. Prise par sa fierté qui n'avait fait qu'un bond. T'en sais rien ça. Si, il le savait. Il la connaissait sur le bout des doigts. Mais Ellie boudait, elle s'était entourée d'une barrière, les bras croisées au dessus de son ventre et le dos tourné, incapable de lui faire face. Elle fixait un point invisible sur le mur immaculé de blanc, mordant sa joue jusqu'au sang. Les pas d'Isaac se firent entendre et son coeur balançait des coups, à chaque sonorité de ses semelles sur le parquet. Il attrapa sa main et Ellie n'objecta pas. Son regard se tourna vers le sien. Elle avait l'allure d'une lionne et le feu qui brûlait dans ses pupilles. Toujours en colère, toujours vexé, mais quelque apaisée. L'épuisement sûrement. De toujours devoir pardonner. D'avoir un coeur trop large pour lui en vouloir, alors qu'il méritait amplement les coups qu'elle lui donnait. Il fit référence à l'alliance qui manquait à son doigt. Elle lui avait laissé dans la paume de la main, l'abandonnant encore une fois dans le grand hall de l'aéroport. Les mots furent difficiles à sortir. Une excuse balancée, comme dernier espoir, celui qu'elle lui pardonne une fois de plus. Si peu de temps à se retrouver et déjà, elle devait face à ses pires démons. La jalousie l'a consommé, elle ne saurait et ne pourrait, tolérer plus. Un silence planait, elle n'avait pas détaché ses yeux des siens les doigts du juif entourant les siens. S'en voulait-il vraiment ? L'importance de cette relation, avait-elle du sens ? Des questions sans réponses. J'veux plus que tu la revois. Elle est morte pour moi. Elle n'avait pas sourcillé et pourtant, le coeur d'Ellie venait de se briser silencieusement. Monroe, son amie, il ne restait plus rien. Un passé révolu, inexistant à ses yeux. Elle ne lui demandait pas son avis, à Isaac, non plus. Et se montrer plus froide qu'elle ne l'aurait réellement voulu, avalant les larmes qui étaient sur le point de s'échapper. Sauf, que la brune, elle était bien trop épuisée pour accorder à cette tromperie, la moindre parcelle de son corps, de son âme. Elle n'avait plus rien à donner de négatif. Elle en avait assez.

J'suis épuisée de tout ça. J'veux juste ... Juste que tout redevienne comme avant. Qu'on se prépare à accueillir notre fille, comme ça aurait dû se passer. Que j'vive cette grossesse normalement, avec toi. J'ai même pas vu passé les premiers mois, tellement j'étais ailleurs. Qu'elle lui confia, détournant le regard du sien et se pinçant la lèvre inférieure. Peut être qu'il était temps de lever le pied pour elle. De ne voir que le côté positif des choses, mais c'était impossible si tout le monde finissait par la trahir et lui mentir. La pression céda sous ses doigts qu'elle venait de refermer sur la main de son mari et dans un mouvement vif, Ellie s'engouffra contre son torse, cachant son visage dernière le tissu de son tee-shirt. La belle était au bord des larmes et pourtant, rien ne sortait. Elle soufflait, reprenait son calme et ses esprits, mettant fin, dans ce geste, à cette colère qui la rongeait. La dernière des dernières. Un autre pardon, et elle ne s'en relèvera pas. Il y a tout un tas de chose qu'on peut encaisser, jusqu'à une certaine mesure.
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MessageSujet: Re: you are my home (isaac) (#)   you are my home (isaac) EmptyMer 31 Oct - 9:09


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now that I've lost everything to you you say you want to start something new and it's breaking my heart you're leaving. baby, i'm grieving. but if you want to leave, take good care. hope you have a lot of nice things to wear but then a lot of nice things turn bad out there. (WILD WORLD)

Ces dernières semaines avaient été irréelles, tellement irréelles. Comme le mirage d’un souvenir, comme un visage dont on arrive pas à se rappeler des traits. Le loup en parle, avoue, parce que c’est arrivé. Il le sait. Son inconscient lui rappelle les phrases décousues de la gamine, les caresses floues de la catin. Mais il ne se souvient plus de la voix ni du parfum. Il ne ressent plus les draps chauds contre sa peau, ne retrouve plus le dessin de ces courbes. Il ne voit que les prunelles brunes de sa femme, le regard apaisant et le sourire compréhensif. Ses souvenirs lui échappent, glissent entre ses doigts comme la fumée d’une cancéreuse mais il essaie, tant bien que mal, de les rattraper. Ils ne reviendront jamais. Ils ne deviendront plus jamais réalité. C’était trop douloureux, trop honteux. Ça ne serait jamais arrivé si cette vie n’avait pas explosé en miettes, s’il ne s’était pas retrouvé à errer seul en sortie de taule, l’alliance qui lui crame l’annulaire. Et son esprit malade, il continue d’écraser les bribes de ces dernières semaines au fond des méandres. Qu’elles n’existent plus, qu’elles ne soient plus accessibles, que ça ne soit plus que chimère égarée dans l’oubli. T’étais seule mais la personne que t’aimes ne venait pas d’te balancer au trou. Il lui renvoie son amertume, celle-là même qu’elle venait de lui balancer. Ce n’était pas une excuse sensée, ça ne rendait pas son acte pardonnable. Mais les longues nuits le cul dans les draps troués et le dos sur le béton froid, il le lui avait déjà pardonné. Tout pardonné. Une santé mentale qui s'effritait pourtant chaque fois que le soleil se levait derrière la fenêtre aux barreaux solides, il ne lui en avait jamais voulu. Il avait joué et il avait perdu. Elle était guidée par la haine et la vengeance inconsciente et dans ses yeux, il y avait toujours lu les regrets. Envoyer sa moitié au trou, elle y avait été contrainte et forcée par la réalité qui lui avait heurté le cœur. Elle demande des précisions, elle réclame la fin de sa phrase. Le juif la fixe, laisse le silence décider pour lui. Rien. Y’a rien a expliquer. Un pas sur le côté, un semblant de fuite et son regard qui s’échappe par la fenêtre. Le chien joue toujours avec les feuilles, infatigable. Et à la cheville du maître, toujours le même bracelet caché dans le cuir de ses rangers : liberté sous caution, le prix pour enlacer ses doigts dans les cheveux de la brune et regarder son ventre s'arrondir avec les jours qui passent.

Elle s'est éloignée, Ellie, comme si la colère de l'un pouvait blesser l'ego de l'autre. Elle renverse la situation, demande si les conséquences auraient été les mêmes si c'est elle qui avait fauté. La possessivité qui lui bouffe les tripes, Shelby enrage,  Shelby bouillonne. Jaloux maladif, il partait du principe que la brune toute entière lui appartenait et que le simple regard d'un inconscient pouvait être puni par milles sévices. Pas de compromis, pas de demie mesure : si quelqu'un venait à poser sa main un peu trop près de sa femme, le loup poserait lui-même ses griffes sur la gorge du malheureux pour lui ôter la vie. Ce ne sera jamais de sa faute, à Ellie. Protégée par les remparts obscures de la raison bancale de son époux, sa loyauté ne sera jamais remise en cause même si les preuves de sa culpabilité son aussi évidente que sa propre criminalité. Nan, tu l'feras pas. Il appuie ses propos, vient contredire la menace adoucie de la brune. Il ne le supporterait pas. Savoir Ellie dans les bras d'un autre était inconcevable, inimaginable. Le front qui se plisse et le regard qui s'assombrit, il avance une épaule, s'arque comme un clébard près à attaquer. Tu feras pas cette connerie, crois-moi. Pas la prétention de lancer une menace, il avait pourtant le sang qui battait avec violence dans ses tempes. La gamine qui revient sur le tapis, Ellie exige l’impossible. Ses bras qu’il croise contre ton torse, Isaac la toise quelques pas plus loin. Il reste silencieux, préféré taire sa réponse. Elle est un louveteau, un de ceux qui lui sont le plus fidèles, elle rapporte de l’argent, beaucoup d’argent. Et derrière cet intérêt non dissimulé, il s’avère que le loup s’était aussi attaché à elle. La culpabilité au fond de l’âme, si Monroe ne pointait plus le bout de son museau au casino, il en était le seul fautif. Renvoyer la gamine là d’où elle vient n’était pas dans ses plans, pas dans ses projets. Si Ellie voulait qu’il s’éloigne d’elle, soit. Mais il ne la sortira pas du casino et de cette meute qui est devenue sa seule famille.

Un long silence qui précède les lamentations de la brune. Le juif est attentif, l’écoute sans tourner le regard tandis qu’elle, elle baisse ses pupilles blessées. Les doigts d’Ellie s’agitent entre les siens, il la sent le laisser aller à la panique. Elle termine, les yeux dans le vide avant d’enfouir son visage dans le t-shirt de son mari. Il reste muet, un court instant, avant de refermer ses bras autour du corps fragile de la brune. Elle a la respiration hâtive sous les paumes du loup, il la sert un peu plus fort contre lui. Eh, arrête. T’as plus à te soucier de rien. C’est bon, il nous arrivera plus rien. Il lève une main maladroite qui vient se glisser dans les cheveux de la brune. Sa joue poudrée contre son torse, il la garde contre lui. Habituellement avare en réconfort, le juif n’était pas le plus apte à prendre en charge la douleur des autres. Pour Ellie, c’est une évidence. Son corps pour armure, il fait le serment silencieux de la préserver. Ses lèvres qu’il dépose sur le haut de sa tête, il la sert un peu plus fort, espère ne plus jamais avoir à la libérer.

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