the beginning of hell - JIKKO

Jikko

The beginning of hell

Est-elle au courant ?
Je ne crois pas, mais ça ne m’empêche pas de me poser la question. Est-ce qu’elle est au courant ? Je me suis posé cette question depuis quelques jours et c’est aujourd’hui que je saurais la réponse. Je pense que si elle est au courant, elle aurait annulé mon contrat dès que possible et je n’ai rien eu quoi ce que ce soit qui concerne une annulation par exemple. Peut-être qu’elle est dans le même stade que moi: elle s’en fiche. Moi aussi je m’en fiche. J’ai franchement mieux à faire que de penser à ça, mais pourtant… J’y pense quand même. C’est ce qui m’agace et sûrement arrêterais-je d’y penser après l’avoir vue. De toute manière, on ne se verra pas autant que je ne le pense, elle aura passé à autre chose pour ne pas à avoir à rester sur mon dos.

Le plus important à retenir, c’est que je vais travailler dans un tout autre registre de journal. Je ne serais plus sur un terrain de guerre cette fois-ci, quoique… C’est sûrement un autre type de terrain de guerre. Enfin bref, je vais travailler dans Vogue, ce n’est absolument pas rien, surtout dans mon CV. C’est une très grande entreprise aussi, donc il y aura beaucoup de monde comme les autres compères m’ont dit. Il y a toujours, mais toujours beaucoup de monde. Ce sera un univers assez différent et c’est parfait pour reprendre la vie active. Je suis assez éloigné de toute source de stress et de tout danger. Je serai bien normalement et rien … Enfin presque rien ne me dérangera.

Je connais plus ou moins le chemin du bureau de Jill, étant déjà allé là-bas pour signer mon contrat. J’ai adressé la parole à la secrétaire qui est postée près de son bureau lui disant mon nom et prénom. Seulement elle m’a dit que je n’étais pas la personne qu’elle voudrait voir. Du moins, j’étais dans la liste des personnes à éviter de faire entrer dans ce lieu. Ah. Je soupire et prends un air légèrement embêté. Je pose les mains dans les poches de mon pantalon et hausse légèrement les épaules. “Je ne peux pas partir malheureusement. Parce que je suis le nouveau journaliste, donc j’ai rendez-vous avec elle.” Et cette phrase aura fait bugger la jeune femme, je souris un petit peu et penche la tête sur le côté. “Je peux entrer ? Elle doit sûrement m’attendre.” Surtout qu'elle n'aime pas attendre. Apparemment elle n’a pas l’air d’être au courant, mais ce n’est pas étonnant. Les rédacteurs en chef sont toujours trop occupés en général. La secrétaire balbutie avant de prévenir Jillian sous ces mots suivant Mademoiselle ? Le nouveau journaliste est arrivé. Ce qui est plus ou moins parfait. J’attendais qu’elle réponde avant que je puisse entrer dans le bureau après avoir remercié la petite secrétaire qui allait peut-être être mal plus tard. Je toque la porte et la ferme derrière moi alors que je n’ai toujours pas croisé le regard de mon ex-femme et soupire avant de la regarder nullement amusé par ce qui allait venir. C’est avec un air sérieux que je lui adresse la parole pour la première fois depuis des mois. “Bonjour mademoiselle Danvers.” Je la regarde un peu, essayant de voir si elle a changé depuis tout ce temps, mais elle était encore la même, du moins physiquement parlant.
         

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The beginning of hell

Il est temps pour Jillian de se remettre dans le bain et de retourner au boulot. Plus d'une semaine s'est écoulée depuis qu'elle s'est faite agressée chez elle par des cambrioleurs. Elle s'est barricadée dans sa maison sans voir grand monde pendant une longue semaine, le temps de reprendre ses esprits et d'arrêter de psychoter au moindre bruit. Elle a du mal à se sentir encore totalement en sécurité mais elle fait avec. Pour justifier son absence au bureau, elle n'a pas raconter la vérité, elle a prétexté avoir une grosse grippe qui l'a cloué au lit. Hors de question pour elle d'annoncer au magasine et à ses employés qu'elle s'est fait malmenée par des brutes qui ont dévalisé sa maison. Elle a tout de même était porter plainte au commissariat et grâce à son système d'alarme et à d'autres témoignages, la plupart des cambrioleurs ont enfin été arrêté et mis hors d'état de nuire. Ses bleus commencent à disparaître, elle les camoufle sans mal avec du maquillage, seule son arcade est encore recouverte de strips qui maintiennent la plaie fermée mais elle trouvera bien une excuse pour l'expliquer.

Quand elle arrive au bureau, elle ne se doute pas une seule seconde que quelques minutes plus tard elle sera en face de son ex mari et encore moins de ce qu'il va lui annoncer. Elle salue Keny, son assistant, quand elle passe devant son bureau et attrape les notes d'appels que la secrétaire lui tend avant de s'engouffrer dans son bureau qu'elle referme derrière elle. Une note en particulier retient son attention et elle soupire. Elle a complètement oublié qu'elle a rendez vous avec le nouveau journaliste. Cet accord a été signé il y a plus d'un an quand elle était encore mariée et d'ailleurs le poste devait être pour son cher mari à l'époque mais ils ont divorcé entre temps. Elle n'a pas suivi le reste, l'annulation du contrat de Nikko, les nouveaux entretiens pour trouver une nouvelle personne et toutes les procédures qui suivent. Elle était trop occupée avec le lancement de la nouvelle collection à ce moment là. Ce sera donc une surprise totale pour elle quand le nouveau venu va franchir la porte et dieu sait qu'elle n'aime pas les surprises. Son téléphone sonne, la secrétaire lui annonce qu'il est là et avant même qu'elle ait pu demander le nom de ce mystérieux journaliste, elle raccroche. Jillian peste intérieurement et se promet d'aller remonter un peu les bretelles de cette demoiselle juste après. Le nez plongé dans ses papiers, elle lui indique de rentrer sans relever la tête. "Asseyez vous j'en ai pour une minute" Elle griffonne quelques mots, signe trois quatre feuilles et son stylo se stoppe net, dérape sur la feuille quand l'inconnu ouvre la bouche. Malgré l'année qui vient de se passer, elle reconnaîtrait cette voix entre milles. Ses yeux se relèvent immédiatement pour venir croiser ceux de son ex mari. "Nikko." Elle l'interroge du regard, se demandant ce qu'il peut bien faire là. "Qu'est ce que tu fais là? J'ai pas le temps j'ai rendez vous avec.." Elle laisse sa phrase en suspend, assemblant petit à petit les pièces du puzzle. "C'est une blague?! parce qu'elle n'est pas drôle. Tu n'as pas annulé ton contrat ?!" Son ton monte et elle souffle un peu coup, essayant de garder son calme face à une situation qui échappe à son contrôle.     
         

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J'ai également pensé à une mauvaise blague aussi. Mais c’en était pas une. Elle ne m’avait pas capté au début, toujours aussi débordée avec les papiers, à ne pas regarder la personne arriver. Je ne sais pas si je devrais oser d’attendre qu’elle termine de griffonner sur les papiers. Alors c’est pour ça que je l’ai saluée, sachant qu’elle allait vite reconnaître ma voix. J’ai pu voir sa réaction en direct et j’avoue que c’est le genre de réaction que je pourrais avoir si j’étais à sa place. Je ne prends pas un air amusé du tout, ni si joyeux que ça avant de froncer les sourcils quand je remarque son arcade. Je croise le regard de mon ex-femme qui ne semble pas comprendre la raison de ma présence. Elle me disait ne pas avoir le temps puisqu’elle avait rendez-vous… Je ne disais rien, mais mon expression le fait à ma place, j’avais l’air heureux quand je me semble désigner comme étant le rendez-vous. Elle s’emporte un peu, parlant un peu trop rapidement que je n’ai pas saisi tout ce qu’elle dit, mais je comprends le contexte général: elle est ravie de me voir. (ironie quand tu me tiens). « Je croyais que tu avais annulé mon contrat. J’ai constaté avec surprise que ça n’a pas été le cas. » fis-je tout calmement contrairement à Jillian qui monte le ton. Contrairement à elle, je m’étais préparé et je m’attends à tout avec elle. « Je n’ai pas pu annuler mon contrat de mon côté parce que j’ai dû faire face à beaucoup d’événements qui font que, cette histoire-là n’était pas dans mes priorités. » Je soupire et finis tout de même par m’installer sur le fauteuil auquel elle m’a invité à faire plus tôt. « C’est tous les deux de notre faute, vu nos négligences sur ce contrat, il ne peut plus être annulé maintenant que je commence officiellement à travailler et jusqu’ici, je n’ai rien fait ce qui pourrait justifier le licenciement et je ne peux pas me permettre de démissionner. » Surtout quand je sais d’avance que je ne trouverai rien mieux que ce travail-là. Surtout pas après le fiasco qui m’aura mené à l’hôpital pour de longs mois. Je ne sais pas si Jillian est au courant, mais je ne pense pas qu’elle le soit. De toute manière, on n’en avait rien à faire de l’un et de l’autre. On ne s’est jamais pris les nouvelles. On a carrément tourné la page. En même temps, ce n’est pas surprenant quand notre mariage s’est révélé être un échec cuisant. « Donc oui Jillian, je suis le nouvel journaliste que ça te plaise ou non. » Et qu’elle n’aille pas me dire que j’ai fait exprès pour la piéger, ce serait le pompom.
         

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Il  lui faut quelques secondes pour réaliser que c’est bel et bien son ex-mari qui se tient devant elle, dans son bureau. Ça fait des mois qu’elle ne l’a plus vu, quasiment un an même. Ils n’ont jamais cherché à reprendre contact après leur divorce. Un divorce rapide après un adultère de la part de la jeune femme. Un faux pas qu’elle ignore encore au jour d’aujourd’hui si elle le regrette ou pas. Elle se sentait prise au piège dans ce mariage même si elle avait de réels sentiments pour Nikko, ça n’a jamais été dans son caractère de vouloir se marier, fonder une famille, d’avoir une parfaite petite vie bien rangée. Jill est ambitieuse, c’est une fonceuse qui pense avant tout à son boulot et à sa carrière et beaucoup de ses amies lui disent qu’un jour ça lui fera défaut. Elles ont sans doute raison mais pour l’instant la jeune rédactrice en chef n’a pas envie d’en changer. Elle met ses relations personnelles en péril pour mettre toute son énergie dans son travail, c’est comme ça qu’elle fonctionne. « Bien sûr, évidement c’était à moi d’y penser. De penser à tout, ça ça n’a pas changé. » Un petit rire sarcastique s’échappe de ses lèvres tandis qu’elle secoue la tête en posant ses deux mains sur le haut du dossier de sa chaise. « Tu vois, ça coulait de source que TU allais annuler ce contrat après que tu m’ais trouvé au lit avec un autre. » Elle hausse les épaules, le regardant sans ciller.  « Pas dans tes priorités » Un nouveau ricanement balaie ses lèvres. « J’me demande bien ce que tu appelles priorités, parfois. » Elle soupire en le regardant venir s’asseoir en face de lui et se redresse pour croiser les bras. « Ça ne va pas fonctionner. » Elle l’écoute et elle sait qu’il a raison sur ce point mais elle ne voit pas comment ils pourraient travailler ensemble, tous les jours au vu de leur passif. Elle se passe une main sur le visage en s’asseyant à son tour dans sa chaise, face à lui. « Bien. C’est loin de me plaire au moins t’en es conscient. Que ça soit clair, ici tu es sous mes ordres, je suis ta supérieure directe. Tu bosses pour moi. Alors n’essaye pas de t’écarter de la ligne à suivre ou de dépasser les limites du professionnel juste parce que je suis ton ex-femme. » Une demie menace, un avertissement. Elle n’hésitera pas à le foutre à la porte s’il fait un faux pas même si elle sait qu’il est un très bon journaliste. « Tous les mardis, on a une réunion pour rassembler toutes vos idées sur divers thèmes pour les mois à venir. Keny, mon assistant, te donnera les détails de la prochaine. Tu gères tes horaires, du moment que le boulot est fait en temps et en heure. Si un de tes articles parait en première page, tu obtiens une prime et m’accompagnes au prochain gala c’est le deal avec mes journalistes » Elle relève les yeux vers Nikko. « Tu peux éviter de faire d’excellent articles si tu veux t’épargner ma présence toute une soirée. Des questions ? »