Need you ~ Roman

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Need you

Une dernière fois je regarde mon fils qui dort et mon cœur se sert un peu plus. Dans ce lit d’hôpital il me semble si vulnérable, si fragile. Roméo n'est plus le petit garçon si plein de vie que j'ai connu. a présent même lors de rares moments de mieux, on sent qu'il est fatigué, à bout de souffle. Même avoir un sourire est compliqué, comme si même ce petit mouvement lui demandais trop d'énergie. On sent qu'il peut nous quitter à tout moment. Il est temps que je fasse ce pour quoi je suis venue. Une semaine, ça fait une semaine que nous sommes là et j'ai déjà perdu trop de temps car je n'ose pas, car j'ai un peu peur aussi. L'état de mon fils reste stable mais les médecins d'ici sont tout autant pessimiste que les français. Son état peut chuter d'un jour à l'autre. J'embrasse le front de mon petit ange avant de demander à Elsa de veiller sur lui. Je sais que ce n'est pas la peine, elle le fait depuis des mois. Roméo est autant son fils que le mien. Je l'embrasse tendrement puis je prend ma veste. Il est temps pour moi de partir à la recherche de Roman. En une semaine c'est presque étrange que je ne l'ai pas encore croisé, surtout que je n'ai rien fait pour me cacher. Je compte bien être directe, pas la peine de tourner autour du pot. J'ai besoin de son aide et je n'ai plus de temps à perdre. Je veux sauver mon fils et je suis prête à tout. La seule chose à présent, c'est de trouver où je peux le rencontrer. J'ai d'abord pensé au café où je bossais avant, là où nous nous sommes rencontrés mais ça me semble un peu trop compter sur la chance et je n'ai plus le temps pour jouer avec ça. Surtout que vu ce qu'il arrive à mon fils, je doute que la chance soit dans mon camp. Il faut un lieu où je peux le trouver une bonne partie de la journée. Il faut que j'aille à son boulot, le seul problème c'est que je ne sais plus grand chose de sa vie alors trouver son travail. Il me faut un long moment de réflexion pour me souvenir de ce qu'il voulait faire, ce dont il m'avait parlé en tout cas . Il voulait être pompier et ça tombe bien puisque je n'habite pas très loin de la caserne, une petite vérification ne coûtait rien. C'est donc à pied que je m'y rend. Je reste un long moment devant le portail. Ma peur immense de prendre des décisions me rattrape. Mais la raison de ma venue me reviens, Roméo. Pour lui je n'ai pas le droit de rester là devant ce portail sans oser rentrer. Alors je pousse la porte de la caserne et vais voir la femme de l’accueil. Je vais pour lui demander si Roman bosse ici. Mais ce n'est pas la peine une porte s'ouvre pour laisser passer un petit groupe de pompier. Parmi ceux là il y a celui que je recherche « Roman ! »

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Le métier de pompier est quelque chose d’important pour Roman. Il a toujours su que c’était ce qu’il voulait faire de sa vie. Dès qu’il a été majeur, il s’est inscrit au centre de formation pour devenir pompier. Il n’a jamais été aussi attentif qu’à ces cours. C’était ce qu’il voulait et s’il était passé à côté, il ne se le serait jamais pardonné. Alors quand il est à la caserne, Roman se sent bien, malgré ce qui est arrivé il y a quelques semaines : la perte de Laurel, dans un accident. Ce jour-là, il a failli à son métier, selon lui, mais ce n’était en aucun cas à lui d’être sur les lieux du drame et ses collègues lui ont longuement répété. Aujourd’hui, il vit un peu mieux la perte de sa meilleure amie dans son métier, mais ce n’est pas encore le cas dans sa vie de tous les jours. Elle lui manque, c’est indéniable. Cette nuit, il n’est pas rentré chez lui, il était de garde et il n’a donc pas vu Logan, la soeur de Laurel, qui vit désormais avec lui et trois autres personnes. Il s’est imposé comme devoir de veiller sur elle et il prend cela très à coeur. Son métier ne lui permet pas de la voir tous les soirs, mais il a toujours son téléphone à proximité et il peut toujours prendre de ses nouvelles. C’est d’ailleurs ce qu’il faisait, avant que son lieutenant ne demande, à Roman et au reste de l’équipe, d’aller inspecter le matériel, afin d’éviter un accident sur une future intervention. Tous se lèvent de leurs chaises ou fauteuils et ils se dirigent vers la sortie de la caserne, où se trouvent les différents camions d’intervention. « Roman ! » Cette voix, Roman aurait pu la reconnaître parmi milles. Six années se sont écoulées et pourtant, il a l'impression que ce son a raisonné dans ses oreilles hier. Odessa. Ses collègues regardent rapidement de qui il s'agit, puis ils continuent leur chemin, alors que Roman est bloqué, comme tétanisé. Cette fille est partie il y a maintenant six ans, sans rien dire. Il n'a pas compris sur le coup, il était amoureux d'elle et il s'est retrouvé seul du jour au lendemain, la tête remplie de questions. « Je pensais que tu avais eu un accident et que tu n'avais pas survécu. » Lâche-t-il froidement. Finalement, ça aurait peut-être été mieux. « Laurel avait finalement raison. » La meilleure amie du jeune homme lui avait répété à de nombreuses reprises qu'Odessa était idiote et certainement faible. Qu'elle avait fuit comme aurait pu le faire de nombreuses autres filles. Mais lui, il ne l'avait pas écouté, elle n'avait pas pu faire ça. SA Odessa n'avait pas pu partir sans dire un mot, alors il avait essayé de se trouver une excuse et la cause de l'accident était finalement la première venue dans son esprit. « Qu'est-ce que tu veux ? J'ai du travail. » Il était froid et n'avait pas l'intention d'agir autrement avec la femme qui lui avait brisé le coeur.

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Le revoir, ça me fait tout drôle. J'avais beau savoir que ça allait arriver, j'avais essayé de m'imaginer ce que ça pourrait me faire. Mais ce n'est pas du tout ce que j'imaginais. Six ans que je ne l'avais pas vu de si près et quand je m'en approche je me rappelle pourquoi j'étais si proche de lui, pourquoi je l'aimais tout simplement. Je ressens aussi ce qu'il dégage. Il m'en veut. Evidemment qu'il m'en veut, je suis partie comme ça, sans rien dire. Alors s'il m’accueillait avec un grand sourire, je me poserais des questions. Ce qu'il me lance me fait tout de même mal. Il dit ça d'un ton tellement désinvolte, on dirait presque que ça l'aurait arrangé que je ne sois plus de ce monde. Je soupire avant de lancer d'un ton amer « Désolé de te décevoir » Mais je suis bell et bien vivante. Et je ne vais pas le lâcher, quand bien même il me regarde et me parle de cet air si froid. S'il n'y avait pas Roméo, j'aurais fait demi tour depuis longtemps. En fait non, je ne serais jamais revenue. Mais voilà, mon bébé est malade. j'ai besoin de Roman, c'est mon dernier espoir alors je ne compte pas abandonner. Même si ça risque de briser l'harmonie que nous avons construite avec Elsa. La vie de Roméo est en jeu. Quand il évoque Laurel je ne peux réprimer une petite grimace, je crois bien que cette fille ne m'as jamais vraiment aimé. Je ne vais pas mentir, j'ai toujours eu du mal avec sa meilleure amie. Peut être car nous étions en constante concurrence pour savoir qui était la meilleure pour lui à l'époque. Mais je me moque bien de ce qu'elle peut penser de mon départ. Ce n'est pas ce qui compte. La question que j'attendais vient. Roman a comprit que je ne revenais pas juste pour lui dire bonjour. Je me moque de son ton froid, j'y vais franchement « Ton sang » Trop franche pour le coup. Je me reprends « Hum dit comme ça, ça sonne bizarre » Je ne sais pas trop comment présenter la chose. je veux protéger mon bébé et je me dis que ce n’est peut être pas la peine de tout dire à Roman, s'il n'est pas compatible, on ne pourras rien faire et je n'aurais pas de raison de rester ici. Alors j'hésite, comment présenter les choses en faisant en sorte qu'il accepte sans trop en dire. « J'ai besoin que tu fasses des test, histoire de savoir si ... » Oh et puis ça ne sert à rien, un jour ou l'autre il le saura de toute façon alors allons y. « Si tu es compatible avec mon fils » Roman a toujours été un type intelligent, il vas bien comprendre que ce n'est pas que mon fils. Mon regard se fait maintenant suppliant. Il peut me détester autant qu'il veut. Mais il ne peut pas laisser mon bébé mourir sans au moins essayer.

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« Désolé de te décevoir. » Il secoue la tête, dépassé par la réponse de la jeune femme. Il n'arrive pas à savoir si c'est une déception ou pas, il ne l'a jamais su. La séparation a été tellement brutale pour lui qu'il n'a pas eu le temps de faire son deuil, si l'on peut appeler ça comme ça. Odessa a longtemps été l'un des plus beaux souvenirs de Roman, mais cela a fini par changer et il espère bien pouvoir écourter cette conversion pour retourner à ses occupations et penser à autre chose. Alors sans hésiter une seconde, il lui demande ce qu'elle fait là. « Ton sang. » Il rigole, ce genre de rire nerveux. « Hum dit comme ça, ça sonne bizarre. » C'est le moins que l'on puisse dire. Il y a toujours meilleure approche que celle-ci. « J'ai besoin que tu fasses des tests, histoire de savoir si ... » Il tend l'oreille, attendant la suite de sa phrase. Il sait au fond de lui que cela ne va pas lui plaire, qu'elle n'est pas ici pour ses beaux yeux, mais juste parce qu'elle a besoin de lui ? « Si tu es compatible avec mon fils. » À cette phrase, il s'arrête de bouger. Peut-être même de respirer le temps de quelques secondes. « Tu as un fils ? » Les nouvelles s'enchaînent rapidement et Roman commence sérieusement à croire que ceci n'est qu'une mauvaise blague. « C'est de pire en pire. » Il fait quelques pas en arrière et prend sa tête entre ses mains. Il n'espère qu'une chose : que l'alarme de la caserne retentisse et qu'il soit obligé de mettre fin rapidement à cette conversation. « En quoi tu veux que je t'aide Odessa. Sans lien familial, les chances d'être compatible sont faibles. » Elle ne doit pas être idiote, tout le monde sait que ce genre de compatibilité est plus forte au sein d'une famille. Et puis quoi, pourquoi lui ? Elle a fait des millions de kilomètres pour lui demander cela ? Elle n'avait personne d'autres ? Il faut quand même être fou pour penser qu'il puisse être le seul à lui venir en aide. « Tu as fait le tour de tous tes amis et personne n'a pu t'aider, alors tu t'es dit que tu allais venir voir un bon vieux pote pour lui demander un service. » Roman trouve cela complètement déplacé et il n'hésite pas à lui faire comprendre. « Tu reviens après six ans d'absence pour me demander quelque chose. Je suis le seul à trouver ça déplacé ? » Il y a de la rancœur, c'est certain. Il y a un peu de fierté aussi. Il s'est fait plaquer lâchement il y a six ans, alors pourquoi devrait-il rampé à ses pieds. « Je ne pense pas pouvoir te venir en aide, je suis désolé. » Finit-il par lâcher. Elle n'a pas pris la peine de lui au revoir, alors il ne lui doit rien.

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Ma bombe est lâché. Au moins maintenant il sait que je ne suis pas là comme ça. Sans raison je n'aurais jamais osé revenir. Essentiellement car j'avais bien trop peur des regards qu'il me lance en même temps. Le pire c'est que j'aimerais que ce soit lui le méchant. mais soyons honnêtes, c'est bien moi le grand méchant loup dans l'histoire. Celle qui est partie sans raison alors si quelqu'un a le droit d'en vouloir à l'autre, c'est Roman. Ce regard noir je le mérite. Roman à tous les droits de me détester, j'ai brisé notre couple. J'aimerais simplement que le moment je t'en veux jusqu'au reste de mes jours ne dure pas trop longtemps. Roméo à besoin de l'aide de son père, de sa moelle osseuse en tout cas. La réaction de Roman quand je lui annonce l'existence de cet enfant ne me surprend pas. En revanche sa réaction quand je lui demande de l'aide me fait de la peine. Franchement, il n'as pas compris? Il pense vraiment que je serais venue lui demander de l'aide si je n'avais pas d'autre solution? Mais ce qu'il me dit confirme la pensée qui m'a traversé l'esprit. Il n'as pas compris. Il pense que cet enfant est l'enfant de quelqu'un qu'il ne connait pas. Vu sa réaction à l'évocation de ma maternité, je n'ose pas imaginer ce qu'il vas se passer dans quelques minutes quand il vas bien falloir que je lui fasse comprendre que c'est lui le père. Il a raison en revanche quand il me demande si j'ai fait le tour de mes amis. C'est effectivement le cas, j'ai remué ciel et terre pour trouver quelqu'un de compatible avec mon petit ange. Mais personne de mon entourage ne l'as été. Alors il incarne mon dernier espoir. Il peut bien trouver ça déplacer, je m'en moque, j'ai besoin qu'il fasse ce test. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il accepte. Je ne laisserait pas mon enfant mourir, pas sans avoir tout tenté jusqu'au dernier moment. Je sais que même si je fais tout ce qui est en mon pouvoir et que le pire arrive, je ne me la pardonnerait pas. Alors si je laisse tomber l'idée Roman simplement car j'ai peur de ses réactions, je ne survivrais pas. Mais Roman refuse de m'aider, tout simplement. Mais il ne sait pas tout. Au fond de moi je garde de l'espoir. Roman est un homme bien, il est pompier, il veut sauver des vies alors il ne pourras pas refuser de sauver celle de son fils. Je l’espère en tout cas. Alors je prend une grande inspiration avant d'attraper son bras pour ne pas qu'il parte. « Roman, tu es la personne la plus susceptible d'être compatible avec lui. Si ce n'était pas le cas je ne serais pas venue te trouver. Je ne suis pas compatible, mais peut être que toi si. Tu es son père Roman. S'il te plait, tu ne peux pas rester sans rien faire. C'est un petit garçon innocent » Son petit garçon, s'il refuse il est un monstre.

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Ce qu'Odessa apprête à lui dire risque de changer sa vie et de retourner complètement le jeune homme. « Roman, tu es la personne la plus susceptible d'être compatible avec lui. Si ce n'était pas le cas je ne serais pas venue te trouver. Je ne suis pas compatible, mais peut-être que toi si. Tu es son père Roman. S'il te plait, tu ne peux pas rester sans rien faire. C'est un petit garçon innocent. » Roman la regarde, sans savoir quoi dire. Les images de sa vie défilent devant ses yeux, comme s'il était sur le point de mourir. Laurel et maintenant ça. Toute sa vie est en train de lui échapper et il n'en est que spectateur. « Pardon ? » Finit-il par dire après plusieurs minutes de silence. La nouvelle est trop grande, il ne comprend pas. « Il y a six ans, tu t'en vas sans dire un mot et tu reviens aujourd'hui pour me demander de donner du sang à MON fils ? » Il aimerait se mettre à la place d'Odessa pour pouvoir comprendre son geste, mais c'est impossible. Ce qu'elle a fait est tellement égoïste et elle a privé le jeune homme de plusieurs années de sa vie. Il ne sait pas s'il aurait voulu être père à l'époque, s'il aurait réussi à être suffisamment bon pour ce petit garçon, mais elle ne pouvait pas prendre cette décision seule. « Il a quel âge ? C'est pour cela que tu es partie ? » Il rassemble doucement les pièces du puzzle. L'excuse de la jeune femme est ici, même si elle n'est pas justifiée. Roman est sous le choc et une multitude de questions lui viennent à l'esprit. Son âge, son prénom aussi. Il commence même à se demander comment il est, s'il lui ressemble un peu, s'il a une partie de son caractère. Ces courtes pensées le calme un peu, alors qu'à l'intérieur de lui, il bouillonne. Il ne veut pas s'énerver, alors il serre ses poings aussi fort que possible, à s'en faire mal. Mais il finit par exploser et c'est Odessa qui en fait les frais. « TU ES EN TRAIN DE ME DIRE QUE J'AI UN PUTAIN D'ENFANT DE CINQ ANS. » Il devrait penser à ce petit garçon, à ce que la jeune femme lui a demandé. Mais en tête, il n'a que ce départ, que ce mensonge. « Mais ça ne va pas bien dans ta tête. » Comment quelqu'un peut agir de la sorte ? Roman n'arrive pas à y croire. Il suffoque, il manque d'air. « Tu ne peux pas venir me demander de l'aide pour un enfant, alors que tu as délibérément choisi de l'exclure de ma vie ! » Il soupire et force Odessa à la faire lâcher son bras. « Tu.. » Il baisse la tête, sépare son regard de la brune. « Tu ferais mieux de partir. » Ce n'est certainement pas le choix qu'il aurait dû faire. Mais accepter qu'il a un fils et ce depuis plusieurs années demande un certain temps.

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J'ai tout lâché. Moi qui voulait faire en sorte d'en dire un minimum. J'ai totalement échouée. Mais je n'avais pas le choix. Roman refusait et si je ne lui donnais pas un argument de poids, il ne ferait rien pour mon petit garçon ou plutôt notre petit garçon. Je me doute que ça doit lui faire un choc, mais j’espère qu'il seras raisonnable. Le silence qui commence à régner n'indique rien de bon. Je commence déjà à regretter d'avoir ouvert ma bouche, d'être venue même. Il finit par reprendre la parole d'un ton qui lui indique encore pire que ce que ce silence me faisait sentir. En quelques mots il résume plus ou moins la situation. C'est vrai, je suis partie il y'a six ans mais si je revient maintenant ce n'est pas pour lui demander simplement du sang. C'est pour sauver Roméo, pour qu'il puisse vivre et vaincre cette maudite maladie. Je n'ai pas le temps de modifier ce petit détail, il commence à me poser des questions. Je comprends. Il ne sait rien de Roméo. Je sais que j'ai été profondément injuste dans cette histoire. Mais je ne peux pas changer le passé. Je peux faire en sorte en revanche, de modifier l'avenir, pour que Roméo survive. Mais pour ça j'ai besoin d'un petit coup de pouce de la part de Roman. Mais là encore je n'ai pas le temps de répondre à ses questions. Je vois ses poings qui se serrent avec force. je vois qu'il bouillonne. Je n'ai jamais vu Roman ainsi. Oui pendant nos six ans de vie commune, il y a eu quelques crises, de petites disputes pour des raisons plus ou moins légitimes. Mais une telle colère, je n'ai jamais vu ça chez lui. Je dois avouer qu'il me fait un peu peur. Je me crispe un peu et encore plus quand il se met à hurler. Il ne prend pas bien la nouvelle, mais est ce que ça pouvait vraiment se passer autrement ? Je ne suis pas idiote, je sais que la vie n'est pas un conte de fée. Il n'allait pas tout accepter d'un coup. Mais en revanche, ce qu'il me dit, ça m'étonne de lui. Je viens de lui confier qu'il était mon seul espoir, mais il refuse. Il ne veut pas aider ce petit garçon pour la simple raison que je ne lui ai jamais dit que Roméo existait. Je lui lance un regard noir alors qu'il me fait lâcher ma prise sur son bras. mais même ça il n'en veut pas, il détourne le regard en me disant de partir. Hors de question. Il n'as rien compris et je ne partirais pas sans qu'il sache tout. « Ecoute Roman, je sais que je n'ai rien à te demander. Je ne le ferais pas si c'était pas si grave. Mais Roman il vas mourir, ça fait un an qu'il se bat contre la leucémie mais il perd un peu plus de force chaque jour. Il a cinq ans Roman, il ne peut pas mourir si jeune. Tu ne peux pas le laisser mourir. S'il te plait fait le pour lui, il n'as rien demandé. C'est ma faute si tu ne sais rien, pas de la sienne. » J'attrape de nouveau son bras, pour le forcer à me regarder. Pour qu'il comprenne à quel point je suis désespéré. S'il refuse ce test alors il ne reste plus aucun espoir et je ne pourrais plus rien faire. Je serais condamné à regarder mon fils mourir.

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La nouvelle est un réel choc. Il a longtemps essayé de comprendre pourquoi elle était partie, mais au grand jamais il n'avait pensé qu'elle était tombée enceinte à l'époque et qu'elle avait le choix de partir pour élever un enfant seule. « Écoute Roman, je sais que je n'ai rien à te demander. Je ne le ferais pas si c'était pas si grave. Mais Roman il va mourir, ça fait un an qu'il se bat contre la leucémie mais il perd un peu plus de force chaque jour. Il a cinq ans Roman, il ne peut pas mourir si jeune. Tu ne peux pas le laisser mourir. S'il te plaît fait le pour lui, il n'a rien demandé. C'est ma faute si tu ne sais rien, pas de la sienne. » Elle marque un point : ce petit garçon n'a rien fait, ce n'est pas lui qui a pris la décision de quitter la ville sans explication il y a six ans. « Je suis désolé pour lui. » Dit-il, le pensant sincèrement. « Pour toi aussi. » Il sait mieux que quiconque que la peur de perdre quelqu'un que l'on aime est la pire chose qui puisse arriver. Il n'espère pas qu'Odessa vivra ce que lui a vécu avec le décès de Laurel, mais même s'il semblerait qu'il soit l'unique solution pour sauver le petit garçon, il ne se sent pas prêt pour l'instant à faire cette démarche. Roman vient d'apprendre qu'il était père, il a besoin de temps pour digérer cela. « Il n'aurait pas été malade, il n'aurait jamais su qui j'étais. Et maintenant que je suis au courant, il va bientôt mourir. » On a connu mieux comme scénario. Roman est tiraillé entre l'idée de connaître ce petit garçon et celle de ne pas pouvoir tenir son rôle de père. Quoique, Odessa va peut-être l'empêcher de le faire encore. Elle est ici pour savoir s'il est compatible et non pas pour savoir s'il veut être père. Elle va peut-être vouloir repartir une fois qu'elle aura eu ce qu'elle voulait. « Pourquoi as-tu fait cela Odessa ? » Était-il un si terrible petit-ami pour qu'elle refuse de lui laisser une chance de choisir d'être père ou non ? « Il ne sait même pas qui je suis. » Le coeur de Roman rate un battement lorsqu'il imagine ce que la jeune femme a pu dire à son fils, à leur fils. Il a cinq ans, il est suffisamment grand pour pouvoir poser des questions. Il n'a peut-être pas envie de le rencontrer, alors que plus les secondes passent plus Roman se dit qu'une partie de lui a envie de savoir. Le jeune homme ne peut rien rajouter : l'alarme de la caserne annonçant un accident surgit. Il regarde la jeune femme. « Je dois y aller. » Il reste là, quelques secondes encore, puis pressé par ses collègues, il se retrouve obligé de monter dans l'un des camions.

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Je n'aime pas cette réponse. Il dit qu'il est désolé mais son ton me laisse penser qu'il ne feras rien pour aider Roméo. Mon regard se voile aussitôt de tristesse. Il ne comprend pas? Ou bien il s'en moque. J'ai un peu de mal à comprendre. Il dit qu'il est désolé pour mon fils et pour moi mais il ne fait clairement comprendre qu'il ne nous aideras pas. Alors a quoi bon mentir? Il pourrait me dire qu'il s'en fout totalement, au moins il serait honnête. S'il ne veut pas faire la seule chose qui peut sauver mon bébé alors non il ne peut pas prétendre qu'il est désolé. Il a raison. Si la santé de Roméo avait été parfaite je ne serais jamais venue. Mais ce n'est pas une raison pour condamner ainsi mon fils, son fils. Il veut qu'il sache qu'il est. Bien, je prendrais sur moi, je lui laisserait sa place. Mais là, en se comportant de la sorte il pense vraiment que je vais dire à mon fils que j'ai retrouvé son père. Il veut que je lui parle de lui? Pour dire quoi? Oui mon cœur, ton papa est ici, mais il se moque que tu meure? Evidemment que non. Si Roman n'aide pas non je ne lui laisserait jamais voir mon fils. Je le fixe avec toute la peine du monde, je sais que la plus grande faute me revient. Mais il se comporte comme un monstre. Comment peut on refuser de faire un simple test. Je ne lui ai même pas demandé de faire un don. Je veux juste savoir si oui ou non il peut faire quelques chose pour sauver notre enfant. Je ne comprends pas. Je n'ai pas pu lui faire mal à ce point. Comment peut il tellement me détester qu'il condamne un petit garçon. Je ne reconnais pas Roman. Je m'en veux encore plus. J'ai tout raté en partant. J'ai privé mon fils d'un père mais aussi d'une vie. Je sais que sans greffe mon enfant ne survivras pas et si Roman ne fait pas le test alors c’est foutu. Je sais très bien qu'il y a aussi le risque que Roman non plus ne soit pas compatible mais je veux au moins savoir, pour ne pas regarder mon enfant mourir sans avoir fait tout ce que je pouvais. Roman pose la question qui doit lui brûler les lèvres depuis des années. Pourquoi je suis partie. Je ne sais pas quoi lui dire, je ne le sais même pas moi même. J'ai paniqué quand j'ai appris ma grossesse et j'ai fait ce qui me semblait le mieux sur le moment. J'avais trouvé refuge près de ma sœur. Avec du recul je sais que j'aurais du faire autrement. Mais c'est trop tard alors je murmure « Je ne sais pas Roman » Autant lui dire la vérité. roman évoque Roméo et le fait qu'il ne sait rien. Ce n'est pas vrai, j'ai déjà parlé avec mon fils du fait qu'il avait un papa. J'en ai dit un minimum et Roméo a comprit que la question me rendait triste, il ne l'a pas posé souvent. Maintenant sa plus grande préoccupation est plutôt de savoir quand il vas sortir de l’hôpital. Mon fils ne se rend pas toujours compte de la gravité de sa maladie. J'ai envie de le dire à Roman, que je n'ai jamais rien fait pour lui donner une mauvaise image. Mais une alarme se déclenche. Mes mains se posent sur mes oreilles par instincts. Depuis que je passe mes journées à l'hopital, je sais que les alarmes sont de mauvaises augures. J'entends malgré tout Roman me dire qu'il doit y aller. J'aimerais le retenir, nous n'avons pas finit cette discussion. Mais trop tard, il a déjà disparut. Je me retrouve là, seule avec un immense sentiment d'échec. Il n'aideras pas mon bébé. Roméo risque de mourir. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je ne lâcherais rien.

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