my favorite alcohol ~ odessa

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My favorite alcoholQuel plaisir de ne plus voir le salon torpillé de cartons. J'ai encore du mal à appréhender l'arrivée à Island Bay, mais je suis au moins contente de savoir que je me sens dans mon cocon quand même. Odessa est de sortie, ce soir, elle boit un verre avec quelqu'un. Parfois je regrette d'avoir arrêté de boire ; je ne peux pas profiter de ce genre de moments avec elle. Enfin, si, mais pas dans le même état d'esprit. En tout cas, mon planning de la soirée est bien moins sexy que le siens ; je regarde mes mails, espérant avoir une réponse à mes demandes d'entretien à l'hôpital de Wellington, je m'enfile des verres de jus de pomme à en être soûle de sucre, et je lance un film en fond sonore. Minute, papillon ! Est-ce que ce serait pas plutôt le moment idéal pour un bon bain ? Ni une ni deux, j'éteins la télévision et commence à faire couler l'eau en vue d'un bon moment de détente. J'aime bien, parfois, ces petits moments de solitude chez moi durant lesquelles je n'ai pas de responsabilités, pas de travail sur le feu, juste rien. Sauf le silence.

Un bon quart d'heure plus tard, je me laisse couler jusqu'au bout des épaules sous l'eau chaude nappée de mousse. Ça fait un bien fou ! Je pense à ce qu'elle peut bien être en train de faire, là tout de suite. Est-ce que c'est son premier, deuxième, quatorzième verre ? Est-ce qu'elle cherche - et rien que d'y penser, ça me fait rire toute seule, là, dans mon bain - ses clés alors qu'elle ne voit plus à deux mètres devant elle ? Décidément, ta jalousie ne se soigne pas, ma pauvre Elsa. C'est à se demander si tu ne pourrais pas en crever, un jour. Enfin, en tout cas, ça finira par te retomber dessus, parce que là, ça te pend au coin du nez. Et tu sais encore comment ça va finir ce soir ; Odessa va rentrer, tu vas trop en faire et vous allez vous disputer. Trop fière et sûre de toi, tu vas finir dans le canapé, et demain tu reviendras t'excuser avec un déjeuner au lit. Tu fais de la peine à voir, quand tu veux, hein ? Je secoue la tête et la plonge quelques instants sous l'eau pour oublier ces mauvaises pensées. Je dois faire des efforts, et puis avec tout ce qui est arrivé à Roméo dernièrement, je n'ai pas le droit de la chambouler comme ça. Si elle est sortie passer un peu de temps avec du monde, c'est qu'elle en a sûrement besoin. Le bruit de l'eau et le calme qui règne dans le quartier ce soir me réconfortent. Je sors le pied de l'eau et le pose sur le robinet, prête à repartir pour une deuxième tournée, mais j'entend une espèce de cliquetis ; la clé dans la serrure de la porte d'entrée.© 2981 12289 0

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Il est un peu plus tard que je ne le pensais quand je me retrouve enfin devant la porte de mon appartement. Mais ce n'est pas le plus gros problème. Il n'y a pas que l'heure que j'ai dépassé. C'est surtout le nombre de verre que j'ai ingurgité qui a franchit une grosse limite. Je n'ai pas compté, je n'étais plus en état et vu comme je suis en train de galérer à ouvrir la porte, je ne le suis toujours pas. Je me débat un bon moment avec cette satanée porte. Heureusement pour moi, personne ne passe sur le palier, je me taperais une belle réputation sinon. Une fois la porte enfin ouverte, je reste encore un moment sur le palier. J'hésite clairement à rentrer car j'ai déjà une petite idée de ce qu'il vas se passer. Je me doute qu'Elsa est encore réveillé, qu'elle m'attends et qu'elle ne vas pas apprécier mon état. Mais je rentre. De toute façon je ne vais pas dormir sur le pallier et je n'ai pas grand monde chez qui allez me cacher. Alors je rentre et j'ai raison. Ma belle rousse est dans le salon. Je n'ai pas envie d'une nouvelle scène. Je sais que je n'ai pas été raisonnable. Mais j'ai bien le droit de temps en temps non? Surtout que je n'ai pas pris un verre depuis longtemps. Avec la maladie de Roméo, je prend rarement du temps pour moi. Je l'ai fait ce soir, surement pas de la meilleure des façon mais j'en avais besoin. Je n'essaye même pas de me justifier. Je m'approche simplement d'Elsa pour déposer un baiser sur ses lèvres tout doucement. Je profite avant qu'elle fasse sa crise et qu'on se fâche. Je recule un peu avant de vaciller. Je tombe sans délicatesse sur le canapé. La tête commence à me lancer alors je me la prend dans les bras dans un vain espoir de calmer le mal de tête qui commence à pointer. Je vois bien le regard qu'elle pose sur moi et je gémit « S'il te plait ne commence pas une crise » Je n'ai pas envie de ça ce soir. J'ai déjà suffisamment de chose à régler en ce moment. Je n'ai pas envie d'ajouter la case problème de couple à la grande liste des emmerdes d'Odessa. Mais je connais suffisamment ma compagne pour savoir qu'elle ne vas pas baisser les armes si facilement. Alors j'attends les premiers cris. J'ai une bonne raison pour cette cuite. Je voulais juste oublier le temps d'une soirée que les jours de mon fils sont comptés, que si Roman n'est pas compatible, je n'aurais plus de solution pour sauver mon bébé. Je voulais retrouver ma vie normale. Rien qu'en repensant à tout ça, une larme coule sur ma joue. Je lance un regard triste à Elsa. Je n'ai pas besoin qu'elle m'engueule, j'ai plutôt besoin d'un câlin en ce moment. Je ne sais pas vraiment si elle est partante pour me réconforter.

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My favorite alcoholJe sors rapidement de mon bain, puis m'habille d'une vulgaire tenue de nuit et d'un gros pull en laine. En arrivant dans le salon, et à ma grande surprise, elle n'a toujours pas réussi à ouvrir la porte. Super... ça commence bien, déjà. En la voyant rentrer, en et en me rendant tout aussi vite compte de son état déplorable, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et de lâcher un profond soupir d'agacement. Néanmoins, mon for intérieur m'empêche de rester indifférente à son baiser, au goût fort prononcé comme il fallait s'en douter, et je lui adresse un clin d’œil dès lors qu'elle recule la tête. Et la, elle chute, alors simplement, et pour ne pas griller toutes mes cartouches, je recule sur le canapé et m'assied en tailleur face à elle. Ça à l'air douloureux, mais, patiemment, j'attend. Elle me regarde, et là, elle me rétorque « S'il te plait ne commence pas une crise ».
J'entre-ouvre la bouche et reste là, comme ça, l'espace d'un instant. Je jure que j'étais prête à l'incendier, mais... là, même avec toute la bonne volonté du monde, je n'en suis pas capable. Voir ma petite bombasse fondre en larmes de cette manières, c'est plus fort que moi. Je ne me rapproche pas pour autant, mais j'essaye de paraître compréhensive. Le silence plane pendant quelques minutes, et je ne sais pas réellement comment engager la discussion sans paraître hostile. Puis, instinctivement, et avec un léger sourire en coin, je lui demande dans le plus profond des calmes et à demi-voix « Tu as passée une bonne soirée ? »Putain Elsa, c'est quoi cette question ? T'as complètement perdu les pédales ou quoi ? Alors tout aussi vite, je fais claquer ma langue et serre les poings en les collant sur mes tempes, de manière agacée. « Je suis désolée, c'est pas ce que je voulais dire ». Comment je vais bien pouvoir rattraper ça maintenant ? Gênée par ma connerie, je me rapproche d'elle, puis lui prend doucement la main droite avec les miennes, toujours humides du bain pris plus tôt. « Est-ce que... tu as envie de parler un peu ? ». J'imagine bien, et au final, j'espère que oui. Avec tout ce qui arrive en ce moment, évidemment qu'elle ne boit pas pour s'amuser. Je la regarde droit dans les yeux, puis patiemment, attend une réponse.© 2981 12289 0

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Elle ne crie pas et ça c'est surprenant. J'avais pourtant bien vu son air énervée. Alors pourquoi elle ne crie pas. Je sais qu'elle est en colère. Si elle n'hurle pas maintenant, j'ai l'impression que c'est encore plus mauvais signe. Mais je n'ai pas la force de protester, pas assez d'équilibre non plus puisque je m'écroule piteusement sur le canapé. Mon regard devient flou, mais pas suffisamment pour que je puisse ignorer son regard. Elle m'en veut, je le sais bien. En temps normal je culpabiliserais, mais pas là. En ce moment j'ai besoin de boire trop, de ne pas être raisonnable. C'est pour ça que j'essaye d'échapper à ses reproches. Mais ça ne fonctionne pas, évidemment. Je la vois s'asseoir face à moi avec son air de reproche sur le visage. Je sais que je vais encore m'en prendre plein la figure. Je ferme les yeux, pour ne pas voir plus longtemps ce regard qui me fait mal. Est ce qu'elle peut comprendre que parfois j'ai besoin de lâcher prise? Sa question montre que non. Je préfère ne pas répondre, je sais que peut importe ce que je dis, de toute façon, elle le prendras mal. Des années avec Elsa m'ont appris que lorsqu'elle est en mode jalousie, rien n'y feras. Il suffit d'attendre qu'elle se calme, en espérant que ça arrive vite. Et pour une fois. Elle s'excuse aussitôt. je rouvre les yeux, surprise. Agréablement surprise mais quand même étonnée. Elsa qui s'excuse dans la minute alors qu'elle est en pleine crise, je crois bien que c'est du jamais vu. Mes larmes y sont surement pour quelques choses. Mais je n'ai pas fait exprès de me mettre dans cet état. Je remercie tout de même ma vie de merde, si pour une fois j'arrive à éviter la crise, quelques soit la raison je dit merci. Je plante mes yeux dans ceux de ma compagne quand elle prend ma main. Je la sert tout doucement avant de pousser un long soupir quand elle me demande si je veux parler. Je hausse les épaules. A quoi bon? J'ai peur, tellement peur. Elle le sait, on le sait toute les deux. Alors je ne vois pas l’Intérêt de le formuler à voix haute. Ça ne changeras rien. Mais elle fait un effort alors je vais en faire aussi. D'une voix brisée je murmure « Il vas mourir Elsa » pas besoin de préciser de qui je parle. Roméo est au cour de toute nos discussion. Je sais qu'elle est aussi effrayée que moi à cette idée. Nous n'avons simplement pas la même façon de faire face à ça. Ma main presse un peu plus la sienne et j'essaye de la tirer maladroitement à moi, j'ai envie d'un câlin. J'ai besoin de réconfort pour ne pas craquer encore plus. Mais c'est trop tard. Mes yeux sont embués de larmes. J'essaye tant bien que mal d'essuyer mes larmes mais d'autres arrivent. Je murmure « J'ai peur »

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My favorite alcohol« Il vas mourir Elsa ». Je savais que ces mots finiraient par sortir de sa bouche un jour, bien sûr. Peut-être pas maintenant. Rien que d'y penser, ça me bouleverse moi aussi, et là, en la voyant s'effondrer en larmes et alors même que j'entend sa peine, je ne peux m'empêcher de l'attraper dans mes bras et d'appuyer sa tête contre mon torse. Je fais quelques torsades dans ses cheveux, du bout des doigts ; bizarrement, me concentrer sur autre chose m'aide à rester forte, à ne pas... à ne pas m'effondrer, moi aussi. J'essaye aussi de doser ce qui pourrait sortir de ma bouche, parce que je sais que malgré tout, on est sur une pente raide toutes les deux et que le moindre accrochage pourrait tout casser. Alors, toujours aussi bas et lentement, je lui dis « Il est bien entouré, Odessa. Il va s'en sortir, fais-moi confiance ». C'est ce que j'essaye de me répéter, ces derniers temps. Au fond de moi, j'y crois, et je mise tout sur le fait que le père du petit puisse lui permettre de trouver son salut. Il faut que je sois forte. Pour nous. Je suis repliée sur moi-même, occupée à accueillir ma belle dans mes bras sans trop bouger ; l'odeur de l'alcool me rappelle qu'elle pourrait tout régurgiter à la moindre secousse, alors je fais attention. Cependant, le silence qui règne dans la pièce me met vite mal à l'aise, et je crois que le silence n'est pas une solution dans le contexte actuel. Je respire lentement près de son oreille et lui demande s'il lui faut quoi que ce soit. Je dépose un long baiser dans ses cheveux, puis la serre fort dans mes bras. « Je vais passer à l'hôpital demain matin. Il y a quelque chose que j'aimerai lui montrer ». En faisant mes cartons, avant le grand départ, j'ai retrouvé un bracelet que mon frère m'avait offerte, quand j'étais plus jeune. J'avais attrapée une sale grippe, pendant un hiver, et vu que personne n'était à la maison, il me l'avait attaché au bras alors que j'étais endormie. D'après lui, ça me protégerait de toutes les maladies. Alors c'est peut-être un peu bête, mais vu la situation je crois que ce n'est pas du luxe. « Oh, et par pitié, brosses-toi les dents avant de t'endormir ». J'imagine qu'une pointe d'humour ne peut pas faire de mal. Du moins j'espère. © 2981 12289 0

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Je me blottie contre elle en craquant pour de bon. Je la sert de toute les forces que l’alcool m'ont laissé. Dans le vain espoir que ça suffiras pour calmer la douleur et la peine. Mais non. Alors je lui dévoile en partie les raisons qui ont fait que j'ai tant bu. Je suis terrorisé à l'idée que Roméo ne survive pas à sa maladie. Je sais que j'ai des raisons d'être anxieuse. Mon bébé vas de plus en plus mal et il faudrait être aveugle pour ne pas voir que ça empire. Elsa essaye tant bien que mal de me rassurer mais je dois avouer que ça ne marche pas vraiment. Je sais déjà tout ce qu'elle me dit. Evidemment que nous somme là, que les médecins aussi, ils font tout ce qu'ils peuvent. Mais ça ne suffit pas. Il a besoin d'autre chose que d'être entouré. Mon fils a besoin de guérir. Et j'ai bien peur que c'est ça qu'on ne puisse pas lui offrir. Mon bébé ne peut pas mourir. C'est pourtant ce qu'il risque d'arriver. Rien que d'y penser une nouvelle vague de larmes me prend et je secoue la tête « Tu ne comprends pas Elsa... il est de plus en plus mal » Et je souffre de le voir dépérir ainsi. Dans un coin de ma tête j'ai encore mon petit bonhomme si plein de vie. Roméo était un bébé si joyeux, si aventurier. Cette petite tête blonde m'en a fait voir de toute les couleurs quand il a commencé à marcher. Alors le voir cloué dans un lit d’hôpital, branché de partout et somnolant la plus part du temps. C'est douloureux. J'ai l'impression que ce petit garçon si maigre et faible n'est pas le mien. J'aimerais qu'on me rende mon vrai fils. Qu'il puisse redevenir un enfant comme les autres et courir surtout. Je m'écarte un peu d'Elsa et un silence commence à peser entre nous. Je sais qu'une de nous devrait faire quelques choses pour le combler. Mais je ne suis pas en état. Autant par l'alcool que par ma tristesse. Heureusement Elsa le fait, évoquant le fait qu'elle vas passer voir Roméo demain « Tu veux lui montrer quoi? » Je ne précise pas que je vais passer ma journée avec mon fils, c'est ce que je fais tous les jours depuis que j'ai pris un congé sans soldes. J'ai assez d'argent pour prévoir mais même si ce n'était pas le cas, je n'aurais pas pu continuer de bosser alors que mon bébé est en train de se battre contre cette foutue maladie. Je me redresse un peu, je commence à avoir soif à cause de tout cet alcool ingurgité. La remarque d'Elsa me fait lever les yeux au ciel et je lâche un « Oh ta gueule Elsa » Je le regrette aussitôt qu'il est sortit mais c'est trop tard.

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My favorite alcoholComment pourrais-je ne pas comprendre ? Et puis qu'est-ce que ça veut dire, ça ? J'ai suivi l'évolution de la maladie du petit depuis le début, alors bien sûr que je comprend. Le problème avec Odessa, c'est qu'elle sait pas positiver. Du moins, pas dans certaines situations. Je crois que la seule image qu'il lui reste de son fils, c'est un bout de chou fatigué et deshumanisé par les machines qui l'entourent et les bilans de médecins qui ne le considèrent que comme un simple "patient". Alors; bien sûr que c'est difficile de rester positive en ce moment, mais... on va bien finir par trouver une solution. Non ? J'adresse à ma tendre un regard compréhensif, alors qu'une larme commence à me chatouiller l'oeil droit. Elle finit par couler le long de ma joue, quelques secondes plus tard. J'entre-ouvre la bouche mais la referme aussitôt. Vu l'état dans lequel elle est, j'ai malheureusement peur de ne pas pouvoir changer son point de vue. Je passe une main sur mon visage pour essuyer le filet d'eau qui coule le long de mes joues, puis je me lève pour aller chercher un verre d'eau à Odessa. J'en profite pour souffler un bon coup, reprendre mes esprits. Alors que je lui ramène, j'attrape une cigarette dans son paquet déformé par le stress. Je pose le verre à côté d'Odessa et me dirige vers la fenêtre. La flamme du briquet illumine mon visage humide, et je sers mes bras autour de moi, dans mon pull bien trop grand mais bien trop confortable, comme pour me protéger. Je lui parle d'aller voir Roméo demain, j'ai un petit quelque chose pour lui. Ça a l'air de lui faire plaisir, alors elle me rétorque « Tu veux lui montrer quoi? ». Je prends une bouffée de fumée que je recrache quelques secondes plus tard avec la bouche en coin pour ne pas embrumer la pièce. « Ce n'est pas grand chose, un bracelet, une espèce de... talisman, que mon frère m'avait donnée. J'en profiterai pour lui lire quelques histoires. » Je finis tranquillement ma cigarette tout en veillant sur Odessa, toujours effondrée dans le fauteuil. Moi aussi, j'essaye de passer voir Roméo tous les jours. En si peu de temps, il est devenu l'un des points majeurs de ma vie, et ça me fait toujours à la fois bizarre et chaud au coeur quand il m'appelle maman. Mais ça me plaît bien. Je laisse échapper ma pointe d'humour, et là, ça casse. « Oh ta gueule Elsa ». Celui-là a été tellement violent et inattendu que je n'ai même pas eu le temps de comprendre s'il était dit méchamment ou non. Mes doigts se crispent autour de ma cigarette, et là, je me sens horriblement idiote. Je respire un grand coup en faisant mine que tout va bien. « Excuse-moi, c'était peut-être pas le bon moment, mais j'espérais juste te faire sourire un peu ». Tu es vraiment, mais alors vraiment la dernière des abruties Elsa. J'espère que tu le sais.© 2981 12289 0

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Je sais que parfois je suis injuste avec Elsa. Elle n'as peut être pas mis Roméo au monde, mais je sais qu'elle l'aime tout autant que moi. Alors si elle comprend ce que je ressens. Elle souffre autant que moi à l'idée de le perdre. Et c'est surement pire pour elle encore. Elle est médecin alors elle comprend encore bien mieux que moi tout ce que mon bébé peut traverser. Elsa comprends tous les non-dit des médecins. Mais moi je suis sa vraie maman alors par moment je sors bien trop souvent les crocs quand on parle de la maladie de mon bébé. Ma belle rousse me prouve qu'elle est au petit soin pour moi en me ramenant un verre d'eau mais je suis trop mal pour la remercier. Elle prouve aussi qu'elle s'intéresse à mon fils en proposant de passer pour lui confier un petit porte bonheur et lui lire des histoires. Je hoche doucement la tête. « On iras ensemble, je dormirais avec lui demain soir » Je sais très bien que l'hopital n'aime pas vraiment ça. Nous n'avons pas réussit à obtenir une chambre mère enfant, ils veulent que je le laisse la nuit. Mais je n'écoute pas toujours, je ne supporte pas de laisser mon fils seul trop longtemps. Je suis toujours terrorisé à l'idée que je revienne le lendemain et que le pire se soit passé. Alors je dors avec lui une nuit sur deux, parfois plus quand certaine infirmière sympa ferment les yeux sur ce petit écart au règlement. Elle se propose à lui lire des histoires et je hoche la tête. « C'est une bonne idée, entendre nos voix lui fait plaisir » Même s'il ne le montre plus beaucoup, je sais que c'est important pour lui de savoir que ses mamans sont là pour lui. Moi même je passe mon temps à lui parler, de tout et de rien quand je suis avec lui. J'essaye juste de ne pas être trop... optimiste. J'aimerais lui dire que tout vas bien dans le meilleur des mondes. Mais mon fils ne mérite pas que je lui mente sur ce genre de chose. Je ne veux pas lui faire vivre de faux espoir. Je veux que mon enfant guérisse évidemment mais je sais qu'il y a bien plus de risque pour qu'il meurt d'un jour à l'autre plutôt qu'il survive. Je sais que je ne devrais pas partir si défaitiste mais après un an l'espoir est une chose rare. Je suis désespéré. Alors la remarque d'Elsa me fait un peu sortir de mes gonds. Elle s'excuse, arguant qu'elle voulait juste détendre l’atmosphère. « Je n'ai pas le cœur à rire Elsa » J'arrive enfin à attraper le verre d'eau. Je le vide avant de soupirer « Je suis désolé, je sais que je ne suis pas de très bonne compagnie mais ... j'en peux plus Elsa, je veux juste que tout redevienne comme avant. Je veux qu'on soit une famille heureuse, qu'on fasse enfin cette petite sœur et que tout aille enfin bien »

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My favorite alcoholSi elle savait à quel point moi aussi j'en ai envie. Plus les jours passent, et plus les choses se compliquent ; que ce soit l'état de santé de Roméo ou ma relation avec Odessa. Dès lors qu'elle me parle de cette histoire de petite soeur, j'écrase ma cigarette alors que mon coeur tambourine contre mon torse. Officieusement, j'ai un enfant. Officiellement, je n'ai pas eu le temps de l'adopter à cause de ce départ pour la Nouvelle-Zélande. Et ce sera sûrement difficile d'en adopter un deuxième si le "foyer" comprend déjà un enfant malade. Alors bien sûr, avec Roméo, c'est tout comme, mais j'y pense parfois et je me dis qu'au final, je ne sais pas ce que c'est que d'avoir des enfants. Et un projet qui est annihilé aussi vite et facilement, ça me bouffe de l'intérieur. Les larmes me remontent aux yeux, et je sais qu'Odessa comprendra rapidement pourquoi. Je n'ai surtout pas envie d'en parler. Alors je secoue la tête et file me chercher une deuxième cigarette. Briquet, première bouffée, puis alors que la fumée se disperse dans la rue, je repousse des mèches qui me barrent le visage. « Est-ce qu'une nuit avec vous à l'hôpital est envisageable ? Je sais que tu fais déjà des mains et des pieds pour rester, alors... ». Ça fait longtemps que je n'ai pas veillé auprès de Roméo, et ça me manque de regarder ce petit ange dormir. Je commence à croire que j'en ai besoin, Odessa y est très souvent, et moi je passe généralement mes nuits ici, à broyer du noir. Je ne connais presque personne ici, moi, alors... difficile de sortir descendre des verres à longueur de soirées. Très vite, je termine ma cigarette. Je l'écrase dans un festival de cendres et referme enfin la fenêtre. Là, j'ai besoin de réconfort moi aussi, alors je viens m'allonger sur le canapé et laisse reposer ma tête sur les jambes d'Odessa. J'essuye mes dernières larmes à l'aide de mes manches et à tatons, cherche l'une de ses mains pour y déposer la mienne, froide et tremblotante. Je me dis que s'y j'arrivais à retrouver du travail à l'hôpital, les visites avec le petit seraient beaucoup moins compliquées. Et j'arrêterai de m'en faire, moi aussi, chaque nuits. Je me dois de lui poser une question qui me traverse sans cesse l'esprit. Tout bas, et très lentement, avec la voix enrouée de quelqu'un qui vient de verser un paquet de larmes. « Tu penses que c'est possible de reprendre les démarches d'adoption ici ? » J'imagine que ma question ne la laissera pas insensible, mais je tiens à le faire. Parce que j'en meure d'envie, pour consolider notre couple et parce que j'ai peur qu'il ne soit bientôt trop tard.© 2981 12289 0

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Évoquer mon envie de famille n'étais pas une très bonne idée. Je vois bien que ma belle rousse est malheureuse. Autant que moi. Je la rejoins tant bien que mal près de la fenêtre et lui prend la cigarette des mains. Je n'ai jamais beaucoup fumé mais ce soir j'en ai besoin. Je prend une bouffée avant de lui rendre en la remerciant faiblement. Je me doute qu'elle ne vas pas apprécier que j'ajoute la clope à ma mauvaise haleine mais vu ma soirée je crois que nous ne sommes plus à ça près. Et le mal est déjà fait de toute façon. La discussion dérive sur l'hopital. Elsa veut venir passer une nuit là bas. C'est vrai que j'ai été égoïste, je passe des tas de nuits là bas mais je ne pense pas à elle qui est seule. « Peut être si on demande aux infirmières du mardi, elles sont plus cool » J’espère vraiment qu'elles diront oui. On a tous besoin de se retrouver. Même si Elsa passe souvent pendant la journée, ça n'as rien à voir. Les nuits où on dormait à trois me manque tellement. Je sais que ma belle aime autant mon fils que moi alors je propose « Au pire je te laisserais ma place la prochaine fois » Laisser mon fils vas être compliqué, mais si c'est pour Elsa alors je serais en confiance. Elle seras tous aussi bien que moi pour veiller sur mon petit ange. J'ai une entière confiance en elle. Alors je peux lui laisser ma place les yeux fermés. Même si je vais souffrir d'être seule ici. C'est ça aussi d'être maman, c'est laissé la place à l'autre. Faute de l'avoir laissé à Roman, j'ai toujours fais en sorte de laisser un maximum de place à Elsa. C'est la seconde maman et même si ce n'est pas officiel, on le sait toutes les deux, tous les trois même. C'est bien ce qui compte. Ma main sert la sienne quand elle vient la chercher. Je lui souris faiblement avant de voler ses lèvres quelques instants. Puis elle me pose une question. Relancer les démarches. J'y ai pensé moi aussi. Je pense que oui c'est possible. Mais je n'ai pas envie de le faire. Je ne veux pas me concentrer sur ça. Pour le moment je veux me focaliser sur mon fils, sur sa guérison. Je secoue la tête « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée chérie, l'important pour le moment c'est que Roméo aille mieux » Ce que je n'ose pas dire, c'est que je ne veux plus vraiment adopter. J'ai trop peur de ce qu'il pourrait se passer si Roméo ne survivait pas. Je ne serais pas en état de m'occuper d'un autre enfant. Et je ne voudrais pas abandonner un enfant ayant déjà souffert. Je ne veux pas être une mauvaise mère. J'écrase mes larmes puis celles d'Elsa avant de l'embrasser de nouveau.

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My favorite alcoholMardi. Je m'ancre ça du mieux que je peux dans la tête et relève au passage la proposition que me fait Odessa. Je ne sais pas si je peux me permettre de prendre sa place auprès de Roméo et de toutes manières, je ne préfère pas la laisser seule ici. Je l'imagine mal supporter la solitude, d'autant plus que ce nouvel appartement est sacrément triste quand on y vit seul. Je ne sais pas quoi lui répondre et on ne sait pas comment les choses auront évoluées d'ici là, alors je me contente de découvrir les dents dans un sourire. Elle m'offre un baiser, un doux baiser qui m'emplit d'une sensation de chaleur, alors je m'empresse de le lui rendre. Peut-être que j'aurai du profiter un peu plus de ce moment d'intimité, l'un des rares ces derniers jours, mais il a fallu que j'ouvre mon clapet trop tôt, encore une fois. Je remet cette histoire d'adoption sur le tapis, et je vois bien qu'elle est contrariée à cette idée. Elle secoue la tête, ça c'est mauvais signe, et je m'attend dès ce moment à une réponse négative. Le couperet tombe, c'est un non. Je dois avoir l'air déçue, mais je crois qu'au fond de moi je le prends assez mal. Ce qui est important pour elle l'est aussi pour moi en ce moment, et s'il devait arriver quelque chose à Roméo, j'aimerai être symboliquement plus que la petite amie de sa mère pour lui. Toujours allongée, tête posée sur ses jambes, je relève la tête et les yeux vers elle et lui lance : « C'est injuste, Odessa. Je ne veux pas trop en faire, mais ça me paraissait important. Le bout de chou n'est pas n'importe qui pour moi, et ça a un sens très fort. » Odessa a toujours été très exclusive avec son fils, une vraie mère poule. Même avant qu'il ne tombe malade. Et je le comprends. J'ai toujours trouvé ça mignon, de toutes manières. C'était un mal nécessaire puisque le petit a vécu sans connaître son père. Et je ne suis pas sûre qu'une deuxième mère puisse combler ses questionnements sur la figure paternelle. Heureusement, il est très stable sur le plan mental, et il semble évoluer dans le bon sens. Je regarde Odessa, à la recherche d'un quelconque signe de son état d'esprit actuel. J'aimerai bien la voir s'apaiser un peu, mais je crains que de l'avoir relancée sur le sujet de l'adoption n'arrange rien. Dans le doute, je pivote sur moi-même pour aller lui offrir un câlin et quelques baisers dans le cou.© 2981 12289 0

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Je remarque rapidement que ma réponse quand à l'adoption la déconcerte. Je ne comprends pas tellement pourquoi. Je sais qu'elle veut agrandir la famille mais je crois pas que me trompe en disant que ce n'est pas le bon moment. Notre priorité doit rester mon petit bout. Mais j'ai ma réponse quand elle évoque Roméo directement. Je me sens soudainement idiote. Elle ne parlait pas d'adopter un autre enfant. Elle voulait reprendre sa procédure pour reconnaître mon fils comme étant le sien. La procédure avait bien avancé en France avant que tout se stoppe avec la maladie et le déménagement. J'aimerais vraiment m'excuser, de lui dire oui. Qu'elle peut reprendre cette procédure. Mais je sais que bientôt tout vas se compliqué, si Roman apprend qu'il est papa il n'y aura plus uniquement nous deux dans l'équation. Je balbutie « Oh Elsa, je croyais que tu parlais d'adopter un autre enfant ... désolé je suis fatiguée » Et ivre surtout mais ça je n'ai pas besoin de lui rappeler sinon elle vas se mettre de nouveau en colère. Je me mordille la lèvre, comment lui faire comprendre que ça vas être compliqué. Même si depuis longtemps pour Roméo comme pour moi elle est maman Elsa, je ne pense pas qu'elle soit aussi bien accepté par Roman. J'ai peur que la procédure devienne une vraie guerre et je n'ai pas la force de me lancer dans ça maintenant. Encore une fois, je préfère garder mes forces pour aider mon fils à se battre contre cette maudite leucémie. « Tu sais avec son père... tout seras plus compliqué » Je me blottie contre elle en murmurant « Je suis désolé » Je ne veux pas qu'elle se sente exclue de la vie de mon petit garçon. Je la laisse embrasser mon cou. Je ferme les yeux pour profiter de cette marque de tendresse. Depuis combien de temps n'avons nous pas passer un moment tendre toutes les deux? Je ne sais pas. Trop longtemps. Alors je me retourne pour croiser son regard « S'il te plait chérie, allons juste dormir, je n'ai pas envie de me fâcher d'avantage avec toi. » Je suis fatiguée, je veux dormir en la serrant contre moi. Elsa chasse mes pires cauchemars et sa chaleur me fait du bien. Je remet une de ses mèches en place. « S'il te plait, on parleras de tout ça demain au calme »

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My favorite alcoholElle commence à avoir du mal à suivre. Ce n'est pas plus l'alcool que la fatigue, elle a eu le temps de redescendre depuis qu'elle est rentrée, et puis elle n'a presque pas bougé du fauteuil. Elle commence à manquer de tact aussi, le sujet de ce deuxième enfant est sensible, et je crois qu'on en a déjà assez parlé pour cette soirée. J'essaye de faire mine de rien autant que possible, de toutes manières je n'ai ni l'envie ni la force de me battre, là maintenant. Et on a vraiment pas besoin de ça. Elle a l'air de peiner à trouver ses mots, et étrangement, je sens le mauvais coup arriver. Je la connais, je sais que quand elle fait cette tête là, ça ne va pas me plaire, alors instinctivement, je lui lance « Arrête, ne dis ri-... » Et c'est trop tard, elle se met à me parler du père de Roméo. « Tu sais avec son père... tout seras plus compliqué. Je suis désolée. » On n'en parle jamais vraiment, comme si c'était un sujet tabou, mais là, quand on en parle comme ça, ça me donne une boule au ventre monstrueuse. Je suis mal à l'aise. Il est devenu un élément clé de toutes nos mésaventures, et j'ai cet horrible sentiment que tout ne concerne qu'eux trois, qu'on va me laisser à l'écart, et ça j'ai du mal à me le représenter. J'appréhende ce qu'il pourrait dire en apprenant mon existence, en étant au courant des liens que j'ai tissés avec le petit, de cette relation qui tiens avec Odessa. Il se dira probablement que je suis la raison de la disparition de cette dernière, que c'est moi qui lui ai retourné le cerveau. Et j'ai surtout peur d'une possible rencontre. Ce n'est pas grand, par ici, ça finira probablement par arriver. Alors au final, ces câlins et ces baisers que j'offre tout de même à Odessa, c'est aussi devenu une façon de marquer mon territoire, de rappeler que j'existe. Ça a l'air de lui faire un peu de bien, elle me propose presque instantanément d'aller nous coucher. Elle a raison, autant en rester là. Je sais qu'autrement je vais finir par m'énerver et on va encore passer la nuit séparées. Je n'en ai pas envie, ce soir. « T'as raison. De toutes façons je n'ai pas envie d'en parler ». Au moins, c'est clair. Peut-être qu'on lui sera redevable pour Roméo, mais ça reste une situation foireuse, et c'est probablement mieux si on s'en tient à ça. Je me redresse sur le fauteuil puis me rassied en tailleur. Je tire sur les manches de mon pull, me lève, puis attrape une dernière cigarette dans mon paquet. Je tourne la tête vers Odessa avant de l'allumer et lui demande « Tu vas réussir à te mettre au lit toute seule ou alors faut-il faire appel à Super Elsa ? »© 2981 12289 0

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Évoquer Roman n'était pas l'idée du siècle. Je vois bien à la tête d'Elsa qu'elle n'aime pas quand je le fais. Mais en réalité je n'ai pas tellement le choix. Maintenant que nous somme là, qu'on le veuille ou non cet homme vas se retrouver dans l'équation. En réalité il l'était depuis le début, il reste le père de Roméo. Mais quand il était loin c'était plus simple pour nous de l'ignorer. Je vois bien qu'elle ne veut pas qu'on s'engage dans ce genre de dispute ce soir. Et je n'en ai pas envie moi non plus. Voilà pourquoi je baise les bras. Ce n'est pas le moment de discuter de tout ça. Ce sujet est trop sensible, ça vas déraper et je ne suis pas assez en forme pour ça. Heureusement elle capitule elle aussi. On vas allez dormir, c'est la meilleure des solutions. Je vais pouvoir décuver tranquillement et s'il le faut, demain matin on pourras parler de tout ça à tête reposé. Même si je sais déjà que ça vas être une nouvelle crise entre nous. Mais sobre je serais déjà plus armée pour faire face à ma compagne. Je la regarde prendre une nouvelle cigarette et je retient ma remarque. Je n'aime pas quand elle fume autant en si peu de temps. Je sais très bien que ça ne sert pas à grand chose de lui faire remarquer, hormis l'énerver ça ne serviras à rien. Alors je laisse couler en espérant qu'elle se stoppe après celle là. Sa question me fait soupirer. Je n'ai pas besoin qu'elle me porte non plus. J'ai réussit à rentrer à la maison, je vais bien trouver le chemin jusqu'à notre lit quand même. Alors je lui fais la réponse la plus puérile du monde en lui tirant la langue avant de me relever, d'un air qui se veut digne mais qui ne doit vraiment pas ressembler à grand chose de son point de vue. Mais tant pis, je ne me laisse pas démonter et titube vers elle pour capturer une toute dernière fois ses lèvres. Puis je lui murmure « Toi brosse toi les dents avant de me rejoindre, le clope ça pue vraiment la mort » Et je prend la direction de notre chambre, non sans heurter le canapé et la table basse et je ne sais même plus quoi. Mon chemin jusqu'au lit est chaotique et emplit d'injure à chaque fois que je bute dans quelques choses mais je finis par y arriver. Je me laisse tomber sur les draps moelleux, je n'ai pas le courage de me changer. Alors je me blottit directement au chaud. Le sommeil me menace déjà mais j'attends encore un peu. Quand Elsa me rejoins enfin je me colle à elle et pour une fois je tombe comme une bûche sans avoir besoin de prendre des médicaments.

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My favorite alcoholEt sans un mot de plus, nous nous étions mises d'accord. Pas de dispute ce soir, pas de chamâilleries enfantines, pas d'arguments blessants et surtout, surtout, pas de cris. On en a eu notre dose et de toutes manières, ça ne fera pas avancer la situation. Avec toutes ces histoires, tout ces rebondissements, j'ai le cerveau complètement retourné. Je me sens à fleur de peau et je me dis qu'il m'en faudrait peu, là, tout de suite, pour complètement péter un câble. Il faut que je garde la tête froide, et l'idéal pour ça serait de mettre les disputes, le père de l'enfant, la peur d'une nouvelle vie de côté. Mais je ne peux pas, car au final, tout gravite autour du bout de chou. Je recrache deux colonnes de fumée par le nez, puis m'adosse à la fenêtre pour faire face au salon. Je vois qu'elle me regarde, et je connais ce regard là aussi. Je me détruis la santé et je le sais, mais c'est comme ça que j'arrive à me détendre. Je ne suis pas une toxico, et je ne l'ai jamais été, mais j'en fais parfois peut-être un peu trop. Je pouffe de rire, puis reprend une bouffée. Quelques mots sortent de ma bouche, en même temps que la fumée tout juste absorbée. « Tu peux le dire, je ne vais pas m'énerver. Et je te promets que c'est la dernière. ». Il m'arrive d'avoir cette horrible sensation qu'elle se taît, tout simplement, par peur de m'énerver. J'ai pas toujours un caractère facile, mais je ne suis pas non plus un monstre, quand même. Je sais rester calme quand il le faut. Elle me tire la langue lorsque je doute de sa capacité à arriver au lit en un morceau. Tant mieux, elle s'apaise. Je ricane simplement et me dépèche de finir cette maudite cigarette pour aller la rejoindre. Quand je me retourne, elle est juste derrière moi et, je ne peux pas dire subtilement vu son état, elle m'embrasse. Je la prends délicatement dans mes bras, et lui caresse le dos quelques instants, jusqu'à ce qu'elle me murmure « Toi brosse toi les dents avant de me rejoindre, le clope ça pue vraiment la mort ». Je ris, tout simplement, et ça fait un bien fou. Je lui dépose un dernier baiser sur la joue pour éviter de lui imposer l'odeur nauséabonde du tabac froid, puis la laisse se diriger vers la chambre. En la regardant partir, je lâche « J'espère que tu n'es pas du genre "Fais ce que je dis pas ce que je fais" ». Puis c'est la dégringolade, elle se prend chaque meuble qu'elle croise dans un brouhaha infernal. Je plisse les yeux et grince des dents, par peur qu'elle ne se casse quelque chose. Puis le silence. Elle y est enfin arrivée, et à coup sûr, elle dort déjà comme une marmotte. Je prends soin d'éteindre lumières et bougies, puis me dirige vers la salle de bain. J'enlève mon pull divinement confortable et me brosse les dents. Puis, tout en silence, je me glisse sous les draps pour y rejoindre ma belle, avant de la serrer contre moi. © 2981 12289 0

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