Je ne sais pas si je dois prendre cela pour un compliment ou pas. Je ne fais que la regarder tout en gardant le silence. Ce qui est plutôt rare chez moi mais bon. Du coup je commence à me demander si je ne devrais pas me mettre à la musculation. Moi qui ne suis pas sportif pour deux sous… Mis à part aller à la piscine de temps en temps pour m’entrainer à faire quelques longueurs, les autres sports ne s’inspirent pas du tout. Mais alors là vraiment pas ! Je trouve enfin les mots pour répondre à Odessa. « Je n’ai pas l’intention de te violer de toute façon. Au moins l’affaire est réglée. » Non pas qu’elle n’est pas attirante. C’est juste qu’elle n’est pas mon genre de fille. Et que je me réserve aussi pour celle qui fera chavirer mon cœur. Du moins le jour où mes sentiments seront réciproques. Ce qui n’est pas demain la veille.
Odessa refuse de passer à l’appartement à cause de Roman. Même si je n’ai pas réellement d’ex petite amie, je me dis que si Talia a une coloc, je refuserai aussi d’aller chez elle pour justement éviter de la croiser. J’ai été trop naïf avec elle. Et elle m’a pris pour un véritable imbécile. Ce que je suis en fait.
En parlant d’alcool, j’ai cru qu’Elsa avait un problème avec ça. Mais visiblement je me suis trompé. [b] « Okay… » Je n’ai rien de plus à ajouter. Si sa compagne dit qu’il n’y a simplement pas d’alcool chez elle, je n’ai pas de raison de ne pas la croire.
Je remarque le sourire béat d’Odessa en prononçant simplement le prénom de sa copine. C’est tellement beau l’amour. Je souris tristement et soupire. J’aimerai tellement connaitre ça. Mais j’ai fini par abandonner l’idée de me caser. C’est une des choses qui me rend si malheureux et aussi pour laquelle je bois. Mais je dois me rendre à l’évidence : je ne tiens pas l’alcool. Après mon passage aux toilettes, Odessa me propose de me ramener chez moi afin que j’aille me coucher. Elle a raison. J’ai besoin de repos. « Je… Je ne veux pas te déranger. » Elle ne me laisse pas le choix et me ramène au pied de mon immeuble. En descendant de la voiture, je la remercie. Je monte à l’appartement, où je m’écroule dans mon lit sans même penser à me changer avant de m’endormir.