Un moment hors du temps ~ Elsa

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Un moment hors du temps

Ce matin, le sourire ne quitte pas mon visage. Mon petit garçon est réveillé. C'est tellement rare ces derniers temps que j'en profite un maximum. Roméo n'est évidemment pas au meilleur de sa forme. Mais je sais qu'il faut prendre chaque moment de répit que les médicaments nous donne. Je sais que mon bébé ne vas pas sortir de son lit et se mettre à sauter partout. Me serrer dans ses bras c'est déjà un exploit vu sa force. alors je profite de ce moment si plein de valeur pour nous. Il vaut tout l'or du monde pour moi. J'ai passé la nuit avec lui, je devais repasser rapidement à la maison pour récupérer quelques affaires et donner des nouvelles à Elsa mais en découvrant que mon fils était réveillé, je ne l'ai pas fait. J'espère qu'Elsa ne m'en voudra pas, je pense que si je lui donne la raison, elle comprendras. En attendant je m'en moque un peu. Les câlins de mon fils efface tout. Et si jamais Elsa décide de me faire une crise et bien tant pis, au moins je serrais armée pour faire face. Le petit garçon me raconte son rêve. Un joli rêve plein d'avenir merveilleux. Quand je fais ces mêmes rêves, j'en sort totalement démoralisée car j'ai bien conscience que la possibilité que ça se passe en vrai est proche de zéro. Mais écouter Roméo ne me fait pas le même effet. Mon fils est tellement optimiste, ça me fait du bien d'avoir quelqu'un comme ça dans mon entourage. Je ne peux pas non plus fondre en larmes devant lui. Alors je me contente d'embrasser son front et le câliner encore plus. Le petit garçon ouvre soudain de grand yeux et s'agite dans mes bras. Je me retourne et je souris en voyant Elsa rentrer. Le petit garçon tend ses bras « Maman Elsa ! » Je souris en entendant cette appellation. Après tout le bazar avec Roman, un peu de normalité ne fait pas de mal. Et c'est ça notre normalité. Un couple avec un enfant. Un petit moment de partage à trois. C'est si rare en ce moment. Alors même si je sais que bientôt les médicament vont replonger mon fils dans cet état où rien ne l'atteint. Je profite mais il faut aussi que je partage. Alors je dépose délicatement mon petit prince dans les bras de ma compagne. Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de murmurer « Je suis désolé de ne pas être rentrée mais ce petit bout ne voulait pas me laisser partir »

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un moment hors du tempsJe peine à me sortir du lit, aujourd'hui. J'émerge puis prends une longue douche tiède pour me secouer et je m'apprête pour aller rendre visite à mon petit bonhomme. Je déjeune sur le pouce, quelques tartines grillées et un peu de beurre font l'affaire. Quelques minutes plus tard, je prend la route et le trajet me paraît plus rapide, sûrement parce que je commence à m'en souvenir. Me voilà à l'hôpital à près de 10h30. Je prends un thé à l'accueil pour me réchauffer puis me dirige jusqu'à la chambre de Roméo. J'espère du fond du cœur qu'il est réveillé, j'aimerai l'entendre parler un peu et je me dis que si Odessa n'est pas rentrée récupérer ses affaires, c'est parce qu'il y a des chances que ce soit le cas. Je ne lui en veux pas de ne pas me prévenir dans ces cas là, elle peut parler avec lui sans penser à quoi que ce soit d'autre, alors je n'ai pas à l'embêter avec ça. Plus j'approche de la chambre et plus mon estomac se noue. Je souffle un bon coup en voyant celle-ci au bout du couloir dans lequel je m'aventure. La porte est entre-ouverte, je regarde l'heure pour vérifier que ce n'est pas l'infirmière qui passe, prend une gorgée de mon café, puis entre en silence. J'entend sa petite voix mais je n'arrive pas à le situ-... « Maman Elsa ! » Le voilà, blottit dans les bras de sa mère et les yeux grands ouverts. Je lui adresse un clin d'oeil tout en refermant la porte de la pointe du pied. « Salut, petit monstre. Comment tu te sens ? » Je ne sais pas s'il aura la force de me répondre, mais il a l'air moins fatigué que d'habitude et ça me procure une joie immense, qui doit sûrement se voir sur mon visage, là, tout de suite. Je pose mon sac au bout du lit, puis Odessa me laisse le prendre dans mes bras, et je ne refuserai pour rien au monde. Elle en profite pour m'embrasser et s'excuse de ne pas être rentrée. Je lui rend son baiser, puis découvre les dents dans un sourire avant de déclarer « T'en fais pas. Je dormais comme une marmotte de toutes façons. Je comprends mieux pourquoi il te retenait en otage ». Je sais d'avance que ce petit moment à trois va nous faire un bien fou, alors, bêtement, je ris. Je m'assied sur le bord du lit, serrant délicatement le petit dans mes bras. Dans ces rares moments, je ne pense pas à nos problèmes, à la maladie ou à quoi que ce soit de négatif. Ça fait parti de mes quelques heures de bonheur pur, un bonheur qui n'est pas abîmé, alors je m'y accroche le plus fort possible. « J'ai bien cru que maman t'aurais étouffé dans ses bras avant que j'arrive ». J'en profite pour faire un clin d’œil à Odessa.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

Voir Elsa me fait tellement de bien. Je la laisse prendre mon bébé dans ses bras même si j'ai beaucoup de mal à le faire. Mon petit garçon est si rarement éveillé que j'ai envie de garder pour moi chacun de ses moments. Mais c'est mal, c'est égoïste. Alors je ne le fais pas et je laisse donc ma compagne profiter elle aussi de moment joyeux avec mon fils. Après tout c'est sa seconde maman, même si ce n'est pas par le sang, je ne vais pas la priver. Le petit garçon pose la tête dans son cou de ma jolie rousse et ça me fait sourire d'un air tendre. On pourrait presque croire que c'est une matinée normale, comme avant. mais le bruit régulier des machines et le crane sans plus aucun cheveux de mon fils me rappelle bien que non, ce n'est pas une matinée normale. Je chasse ces mauvaises pensées aussi loin que possible et j'embrasse ma compagne. Le petit garçon ferme ses yeux. J'ai peur qu'il sombre de nouveau. Mais le petit bout répond à Elsa. « Fatigué » Et il baille longtemps. Je caresse son crane avant d'y déposer un baiser « Tu peux dormir si tu veux, maman Elsa est un bon oreiller » Je souris à ma rousse. C'est vrai, j'aile tellement dormir blottie contre elle. C'est une des choses qui me manquent quand je dors dans cette chambre. Mais je ne peux pas tout avoir. J'ai soit mon fils, soit ma compagne. Je ne peux plus avoir les deux depuis que ma vie se résume aux hôpitaux. Je profite du fait que mon fils est installée dans les bras de ma belle pour fouiller dans mon sac. Je n'ai rien mangé depuis que je suis réveillé et je commence à avoir faim. je trouve enfin mon paquet de gâteau favori. Ce sont aussi ceux que mon petit bout adore mais je sais qu'une gaufrette à la framboise ne passeras pas pour lui. Alors je mange un peu avant de tendre le paquet à Elsa « Tu as mangé en fait? » Dans le doute je lui laisse quelques gâteau même si j'ai très envie de tous manger. Mais je suis surprise. Mon petit bout me regarde avec ses grands yeux et tend sa petite main vers les gâteaux. Je souris doucement « Tu veux un petit bout ? » Mon fils hoche la tête et je lui en donne. Je souris à Elsa. C'est si rare qu'il mange avec entrain. La plupart du temps il faut le forcer ou bien on le nourrit par sonde. Voir mon fils avoir de l'appétit, c'est rien pour la plupart des parents mais pas pour nous, ça n'as rien d'anodin. J'ai les larmes aux yeux, je suis un peu trop émotive par moment. Mais tant pis. Je murmure « Il mange tout seul » Je fixe Elsa pleine d'espoir, elle est médecin, peut être qu'elle vas pouvoir y voir un signe.

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un moment hors du tempsLe petit bout est épuisé et il est dans son droit. Il mène un combat bien plus dur que le notre, sans nul doute. Sans nul doute. Je lui caresse lentement le dos, tout en souriant, et je jette un regard à Odessa ; une espèce de langage corporel pour lui dire de ne pas s'inquiéter, que c'est normal. Il ne rechute pas, il ne lui arrive rien. Il est simplement fatigué. Ça commence à faire un bon paquet d'années que j'exerce le métier, ou du moins que j’exerçais, et je connais ce genre de signes. Odessa semble toujours se reposer sur moi par rapport à ça, comme si mes paroles étaient sacrées. Elles ne le sont pas, et je suis probablement bien trop touchée par ce "patient" en particulier pour qu'elles puissent l'être un jour. Mais je ne lui en veut pas, c'est normal. J'ai toujours veillé sur lui, et c'est même comme ça qu'on s'est rencontrés, et je sais qu'elle a besoin d'un avis d'expert qui, parfois, sait faire preuve du plus grand tact sans pour autant lui cacher quoi que ce soit. Elle lui dit de se reposer sur moi, soit disant parce que je fais un bon oreiller. Je ricane. C'est sûr, au vu du nombre de fois où elle s'est assoupie blottie contre moi, j'ai gagné mon titre d'oreiller confortable. « Fais confiance à ta mère, elle s'y connait ». J'offre un baiser à Odessa, puis retire mes chaussures pour m'allonger sur le lit avec le petit sur moi. Pendant quelques instants, mon visage se retrouve défiguré. Je n'arrive pas à me rappeler la dernière fois que nous avons passé un moment dans ce genre, la dernière fois que le petit à dormi sur moi. Je regarde rapidement Odessa, et, avant de détruire la belle ambiance qui règne dans la pièce, secoue vivement la tête pour penser à autre chose. Elle sort quelque chose de son sac. Un cadeau ?Je souris ; ce sont des espèces de gaufrettes, l'un de ses gâteaux préférés. Elle entame le paquet et m'en propose. Je fais un simple non de la tête, avant d'ajouter en complément « Je te remercie. Manges donc le paquet entier ». Roméo s'agite sur moi. Inquiète, je me redresse vivement et l'assied sur moi, puis souffle un bon coup. Il semble simplement vouloir des gaufrettes lui aussi, et ce à ma plus grande surprise. Elle celle d'Odessa, visiblement. Et il a l'air sûr de lui. « On dirait que le petit monstre a une grande faim ! » Je l'aide à manger du bout des doigts alors qu'il est toujours assis sur mes jambes, tout en regardant Odessa, aussi consternée qu'elle. Elle me murmure quelque chose, et je comprends très vite. Je hoche la tête de haut en bas, puis affiche un grand sourire.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

Le plus grand miracle de tous l'univers. Bon d'accord, je force un peu mais c'est bien ce qui est en train de se passer pour moi. Roméo est tranquillement assit sur Elsa et il mange. D'accord ce n'est qu'un tout petit morceau et ma compagne l'aide un peu, voir beaucoup même. Mais c'est tout de même un truc que je ne vois pas souvent. Alors mon sourire ne peut plus s'en aller de mon visage, tant pis si j'ai l'air idiote. Je souris pour pas grand chose dirait certaine personne mais ces gens là ne peuvent pas comprendre. Heureusement Elsa est avec moi et elle aussi est capable de mesurer combien ce moment est exceptionnel. Peu commun. Je la regarde tout sourire, heureuse comme ça fait très longtemps que je l'ai été. Je n'ose plus touché au paquet de gâteau, si mon fils en veut d'autre. Ma faim peut attendre, la sienne est tellement rare que je n'ai pas envie de le frustrer et de le renfermer sur lui même. Une fois le petit bout engloutis sa petite main s'agite de nouveau. Délicatement je dépose un nouveau morceau avant de faussement gronder Elsa « Mon petit ange n'est pas un monstre madame! Fait attention à ce que tu dis sinon » Je n'en dit pas plus mais je lui lance un regard lourd de sens. Je suis certaine qu'elle comprendras, tout aussi certaine qu'elle doit l'être que je ne ferais jamais ça. J'ai besoin de son réconfort plus que jamais en ce moment et de toute façon même quand tout allait bien je n'ai jamais été de celle qui font grève pour punir leur conjoint, simplement car ça nous punit tout autant et que je n'aime pas ça. Je dépose un nouveau bisou sur le crane de mon petit bout avant de m'asseoir près d'Elsa et lui. Je reste longtemps à ne rien dire, simplement en fixant les deux personnes les plus importantes de ma vie. J'ai de l'espoir aujourd'hui. Cela fait des semaines que je vois mon fils dans un état qui se dégrade de jour en jour. Mais aujourd'hui, il y a du mieux et j'aperçois enfin un futur moins sombre. J'arrive à imaginer ce qui pourrait se passer si enfin mon fils entrait en rémission. Et je sais très bien ce que je dois faire pour ça. Ma main prend celle d'Elsa et je murmure « Je vais tout faire pour qu'il accepte le test » J'ai au fond de moi la certitude que Roman finiras par s'y soumettre, il ne peut pas se montrer rancunier au point de laisser un enfant mourir. Après il faut qu'il soit compatible, mais avec toutes les merdes qui nous tombent dessus, je ne veux pas en imaginer une autre. En fait je ne veux plus penser à ça. Alors je décide de changer un peu la conversation « Tu sais chérie, j'ai entendue les infirmières discuter, il parait qu'ils sont en manque de pédiatre. Tu pourrais postuler? Je sais que ton boulot te manque » Et je déteste qu'elle ressente ça. Premièrement car c'est ma faute, c'est moi qui l'ai entraîné en Nouvelle Zélande, la forçant à démissionner. Et deuxièmement car ça déteint sur son humeur et que par moment ça en devient invivable. Lui trouver du boulot ferait du bien à tout le monde, surtout à notre couple. Il devras supporter une pierre en moins.

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un moment hors du tempsJe vois qu'Odessa rapproche le paquet de gaufrettes, et je comprends très bien pourquoi. Alors que Roméo finit son morceau, j'en attrape une autre que je casse en deux. J'engloutis la moitié et laisse l'autre morceau au bonhomme, et cette fois, j'aimerai voir s'il mange également sans mon aide ; autrement, je l'aiderai bien entendu à manger. Je caresse pendant ce temps son crâne, tandis qu'Odessa laisse échapper une remarque. Une fausse remarque, à la façon dont ça sonne et au regard qu'elle me jette. Tout en veillant à ne pas brusquer le petit, je lève les mains en l'air et m'exclame « Oh, pardon majesté ! C'est un ... » Je regarde Odessa, à court d'inspiration, et fronce les sourcils d'un air de dire "Allez, files-moi un coup de main !" puis je reprend « C'est un beau petit prince ! » Elle n'aime probablement pas que je l'appelle petit monstre, et je le comprend tout à fait. Il n'y a pas besoin d'en faire des caisses, c'était un peu bête de ma part, alors je n'en dis pas plus à ce sujet, je continue de faire des caresses au bonhomme. Elle vient s'asseoir près de nous, et là, le tableau semble, pour la première fois depuis des semaines, complet. J'enroule un bras autour de Roméo et pose ma main sur la jambe d'Odessa, que je caresse également. Si les deux personnes les plus chères à mon cœur sont à portée, je ne vois pas pourquoi l'un en profiterait mais pas l'autre. Je suis heureuse de voir Roméo se sentir un peu mieux aujourd'hui, mais j'ai aussi peur qu'Odessa ne se fasse trop d'espoir. Elle a tendance à s’emballer pour le moindre signe, qu'il soit positif ou négatif, et ça pourrait lui bousiller le moral. Elle me prend la main et me sort de mes pensées, puis elle me murmure quelque chose à propos du père de l'enfant. Je n'ai pas réellement envie de parler de lui maintenant, et c'est mon expression faciale qui le trahit. C'est pour ça qu'on est venues ici, alors pourquoi est-ce qu'il n'a toujours pas accepté ? Je n'accepterai pas qu'on se décide à repartir les mains vides, surtout pas. Et je n'aurai pas non plus envie de le pousser à le faire moi-même, parce que les choses tourneraient sûrement au vinaigre. Même si j'ai une angoisse bien ancrée à l'idée de possiblement rencontrer cet homme un jour, je ne peux me résoudre à l'idée que Roméo est son fils avant d'être le miens. Dans la tête de cet homme, c'est peut-être mieux. Les choses seront peut-être plus simples s'il n'a pas conscience de mon existence. Je laisse échapper un profond soupir. « Il ferait peut-être bien de prendre conscience de la situation ». Elle se décide à changer de sujet et je l'en remercie. « Tu sais chérie, j'ai entendue les infirmières discuter, il parait qu'ils sont en manque de pédiatre. Tu pourrais postuler? Je sais que ton boulot te manque ». C'est sûr qu'il me manque. Je Je suis allée à une conférence, au début du mois, et j'ai eu l'occasion de discuter avec du personnel de l'hôpital. Je leur ai fait part de mon envie de reprendre le travail maintenant que je suis ici, et leur ai laissé mon mail. J'attends tranquillement une réponse depuis, mais je n'en ai pas parlé à Odessa. J'espérais lui annoncer une bonne nouvelle tout de suite, tout simplement, et je ne voulais pas rendre ça plus frustrant en lui faisant part de l'attente, et des moments de doute. « En fait, je les ai contactés il y a un peu plus d'une semaine. Je comptais aller voir après s'ils avaient du nouveau par rapport à ma demande, aujourd'hui ». Je souris simplement et vient déposer un baiser dans ses cheveux, pour ne pas donner l'impression de lui avoir caché quelque chose pendant quelques temps. Et puis parce que je n'ai pas envie de me laisser mourir dans le canapé à coups de papier à rouler et de briquets.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

Le plus beau de tous les petits princes. Et je le pense vraiment. En même temps je suis la maman, forcément je suis fière de mon fils. Je hoche la tête face à Elsa et je souris « Un magnifique petit prince même » Je sais que j'en fais trop mais je m'en moque. J'aime tellement voir mon fils sourire que j'en ferais encore plus s'il le fallait. Tout ce qui compte pour moi c'est que cet enfant se porte bien. Et qu'il soit heureux. Je sais que je le gâte un peu trop mais je m'en moque. Il a vécut des choses tellement compliqué pour son jeune âge. Je peux bien le gâter plus que de raison. je veux qu'il passe de bon moment, qu'il ait une belle vie et vu qu'elle risque de s'arrêter du jour au lendemain je fait tout pour que chaque jour soit agréable à vivre pour lui. Je me colle à Elsa et sourit en sentant sa main qui se pose sur ma jambe. Je l'embrasse de nouveau. J'aime profiter de ce genre de moment, trop rare en ce moment. Mais je le gâche un peu en parlant de Roman. Je sais qu'Elsa déteste quand je fais ça mais je n'ai pas le choix. Il faut bien évoquer la non avancée de la raison de notre venue ici. Je hausse les épaules quand Elsa dit qu'il vas prendre conscience de ce qu'il se passe « Franchement... j'en sais rien » Et c'est bien pour ça que je continue de lui envoyer des messages. Dans l'espoir qu'il finisse par enfin accepter. Mais en attendant la conversation dévie sur le travail de ma belle rousse. Je suis étonnée quand ce que je lui raconte ne semble pas la surprendre. Est ce qu'elle était déjà au courant? De toute évidence oui, vu ce qu'elle me raconte. Elle a postulé sans m'en parler? Je ne le prend pas mal. Enfin si en fait un peu, je pensais qu'on se racontait tout. Alors je lui en veut un peu de l'avoir fait dans mon dos, je pense que mon regard lui fait comprendre que je suis un peu triste mais ma voix elle se contente d'un « Ah d'accord » Je la laisse m'embrasser les cheveux. Je soupire un peu avant de murmurer « En tout cas j’espère que tu auras le poste » Ça lui feras du bien et à nos finances aussi. Car même si j'ai un peu d'avance et de l'aide avec mes parents, l'argent file rapidement avec tous les frais médicaux et mon assurance n'est pas des plus efficaces. Mais il y a aussi un peu de jalousie dans ma voix. Mon travail me manque, écrire et voyager me manque. Evidemment je le fait pour mon fils et je ne le regrette pas, il a besoin de moi. Mais par moment j'aimerais écrire juste un article, faire un petit voyage. Mais ce n'est pas pour tout de suite, tant pis. Je vais ajouter un truc quand je remarque les yeux de Roméo qui se ferment de nouveau. « Je crois que dix minutes c'est un record »

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un moment hors du tempsBien sûr que c'est un magnifique petit prince, il a les mêmes traits que sa mère. Je ricane lorsqu'elle fait cette remarque, et leur offre chacun leur tour un nouveau baiser sur la tête. Je l'aide à finir son morceau de gaufrette puis accueille Odessa qui vient se blottir contre moi, et je la laisse m'embrasser en faisant mine de ronronner. Le fait qu'elle parle du père du petit me sort un peu de mes gonds, je suis frustrée et rien ne pourra changer ça pour le moment. Je ne sais pas vraiment si j'ai envie de tout garder pour moi ou de briser la glace une bonne fois pour toutes avec Odessa, mais je me connais et j'ai cet horrible sentiment que ça finira par arriver. Et elle n'est peut-être pas non plus obligée d'en parler devant le petit. Je me dis parfois que n'ayant pas de figure paternelle pour l'encadrer, il pourrait tout aussi bien me laisser de côté du jour au lendemain pour apprendre à connaître son géniteur. Si tout explose à cause de cet homme, j'aurai vraiment tout gagné, tiens. Je n'aurai plus qu'à repartir à Lyon comme une conne, refaire ma vie comme je le peux. Je soupire une nouvelle fois, et voilà le deuxième sujet qui fâche. Elle n'a pas l'air ravie lorsque je lui parle de mes recherches pour un emploi à l'hôpital. Qu'est-ce qui peut bien la déranger ? Elle n'aurait pas été fort heureuse d'apprendre que ça n'a pas marché, qu'on n'a pas retenu ma candidature, et elle aurait probablement été sur mon dos, m'assurant que la chance finira par tourner et que ce n'est qu'une question de temps. Je n'ai pas envie de ça, je n'ai pas envie d'être une loque qui reste chez elle à longueur de journée parce qu'elle a tout lâché en venant ici. Ce travail représente plus qu'un simple travail, c'est une manière pour moi de souffler mais aussi d'être proche du petit. D'en savoir plus sur ce qu'en pensent les médecins. De tout donner pour qu'il puisse un jour rentrer à la maison avec nous. Mais elle n'a pas l'air de le comprendre. Ce qui la dérange, actuellement, et je le sais, c'est que je ne lui en ai pas parlé avant. Elle me dit qu'elle espère que ça fonctionne. Je pouffe de rire, et balance la tête de droite à gauche. Ca ne me plaît pas, elle ne veut pas regarder au-delà de ce qu'elle voit, et ça m'énerve un peu, franchement. Alors que je suis trop occupée à me détester dans ma tête, j'en oublie le petit qui s'est assoupi sur moi. « Effectivement, mais c'est plutôt positif, non ? » Délicatement, je l'installe dans le lit, le plus confortablement possible. Je retire mon manteau et le pose sur une chaise plus loin dans la chambre. Je jette un rapide coup d’œil à mon téléphone, puis le remet au chaud dans la poche de mon jean. Je pose mon regard sur Odessa, puis lui montre la porte de la chambre d'un signe de tête. « Je peux te parler une seconde ? » Je lui fait un clin d’œil. Le petit s'est endormi, autant en profiter pour savoir ce qui ne va pas.© 2981 12289 0

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Je sens que je n'aurais pas du parler du travail. Je vois bien que ça ne lui plait pas et que ça vas mal tourner. Moi qui voulait juste passer une matinée au calme. J'ai tout loupé. Parfois je me demande comment notre couple arrive à tenir avec nos caractères et nos façon de monter très vite. On peut le dire, nous avons toutes les deux un caractère de merde et ça ne joue pas souvent en notre faveur. Mon attention se pose de nouveau sur le petit qui s'est rendormie. Je me sens un peu triste, j'aimerais pouvoir profiter de lui plus longtemps, surtout que ça fait des jours qu'il était si faible qu'il ne pouvait même pas parler. Alors je le câline doucement dans l'espoir de lui faire rouvrir les yeux. Mais sans succès. La réponse d'Elsa me fait hocher la tête. C'est vrai, c'est positif, il a un peu parlé mais surtout il a mangé et ça c'est tellement exceptionnel que ça vas être l'exploit de la semaine, du mois peut être même. Enfin non, l'exploit ce serait que Roman fasse ce test mais plus le temps passe sans qu'il me donne de nouvelle et plus je me dit que c'est mort. Je murmure simplement « Je sais que c'est beaucoup en demandé mais j'aurais aimé plus » En fait dans mes rêves les plus fou, je me réveille et tout est de nouveau normal. Comme si la maladie pouvait disparaître dans un claquement de doigt. je suis parfois ridicule, je le sais bien. Mon fils ne vas pas se mettre a sauter partout du jour au lendemain. Alors qu'il reste éveillé si peu de temps, c'est déjà bien. Je laisse Elsa le coucher. Je le recouvre tout doucement avant de lui mettre sa peluche favorite dans ses bras. Une peluche offerte par ma jumelle. Un sourire triste s'affiche sur mon visage. Il n'y a pas que mon travail qui me manque, ma sœur aussi. Je ne l'ai pas encore appelé depuis que nous sommes arrivée et je sais qu'elle doit s’inquiéter elle aussi. Je me promet de le faire ce soir en sachant très bien que je vais surement oublier. J'embrasse le front du petit garçon puis je regarde Elsa. Elle veut sortir dans le couloir? Pourquoi? Elle veut discuter d'ailleurs mais si elle veut partir de cette pièce c'est que ça risque de monter. Je grimace, je n'ai vraiment pas envie. Mais je connais assez Elsa pour savoir qu'attendre ne serviras pas à grand chose. Je soupire et embrasse une dernière fois le front de mon petit garçon « D'accord mais pas trop longtemps, il pourrait se réveiller de nouveau » Je me lève doucement et passe devant elle pour me retrouver dans le couloir. Ce que je déteste cet endroit tout blanc. Je ne peux pas m'empêcher de grimacer « Qu'est ce qu'il y a Elsa? » J'espère simplement qu'elle ne vas pas se mettre à crier, sinon on vas se taper l'affiche devant tout ceux qui passent par ici.

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un moment hors du tempsAvant de sortir la pièce, je viens déposer un doux baiser sur le front de Roméo. J'ouvre lentement la porte après avoir attendu le passage d'un petit groupe bruyant du personnel puis laisse Odessa passer avant moi. La galanterie ne marche pas au masculin dans ce genre de couples. Je ne veux pas qu'elle se sente mal à l'aise en pensant que je vais l'incendier, au contraire. J'essaye de la mettre en confiance. Je passe ma main au niveau de son dos pour l'accompagner en dehors de la pièce et referme lentement la pièce derrière moi. Je replace quelques mèches et jure tout bas en disant qu'il est probablement temps que j'aille chez le coiffeur. Je regarde Odessa dans le blanc des yeux et lui dit, lentement, et en essayant de ne pas paraître contrariée « Tu m'en veux parce que je ne te l'ai pas dit ». Encore une fois, je veux bien le comprendre, mais... ce n'est pas comme si c'était notre problème majeur en ce moment. « Ecoute, si c'est ça je suis désolée, mais... on a d'autres choses auxquelles penser, en ce moment, non ? Je ne voulais pas t'embêter avec ça ». Je la prends dans mes bras, fixant le couloir derrière elle. « J'aimerai simplement être plus proche de lui au quotidien. Et faire autre chose de mes journées que de broyer du noir à l'appart' en attendant de ses nouvelles. » Nous avons toutes les deux un sale caractère, mais je n'ai pas envie qu'elle se dise à longueur de temps que je suis la méchante du couple. Toujours blottie dans ses bras, je lui frotte lentement le dos avant de lui demander si elle veut un café ou quoi que ce soit d'autre. Il est grand temps qu'on parvienne à mettre nos caractères opposés de côté, car quoi que l'on puisse en penser, Roméo a l'air d'aller bien mieux mais pas notre relation à toutes les deux. J'ai la constante impression de marcher sur un fil, d'avancer à l'aveugle et j'ai toujours peur qu'un quelconque retour de bâton vienne tout détruire. Je m'assied le long du mur, et je souffle un bon coup. Je lutte contre le stress, mais au bout d'un moment ça déborde et il faut que j'extériorise. Je fond en larme, là, au milieu du couloir, les mains posées sur mes yeux. Je tremblote, je renifle et ma respiration est saccadée à cause de mes pleurs. Quand les choses n'allaient pas, ma mère se répétait tout le temps la même chose. « Tout ça n'est pas réel, tout ça n'est pas réel, tout ça n'est pas réel ». Je craque. Tout simplement. Il fallait bien que ça vienne un jour ou l'autre, mais je ne voulais pas que ce soit le cas aujourd'hui. Tout allait pour le mieux et ça aurait pu être la meilleure des journées. Mais non. Je murmure plusieurs fois que je suis désolée, déjà pour moi-même, mais également pour Odessa que je met probablement dans une situation singulière et délicate. Et merde.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

La supposition d'Elsa est la bonne. Oui je lui en veut de ne pas me l'avoir dit. Je sais que ce n'est pas méchant, pas vraiment contre moi. Mais je n'aime pas quand elle me cache des choses, c'est comme ça. J'ai l'impression que ça nous sépare. Alors je ne veux pas de secrets entre nous. Il y a trop de choses qui planent entre nous comme un gros nuage noir. La maladie de Roméo est déjà trop dure et use notre couple petit à petit. Alors pourquoi en ajouter avec des mensonges. Elsa s'excuse. Et je m'en veux car je vois bien qu'elle ne se sent pas bien, qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions. Elle me dit qu'elle veut travailler pour se rapprocher de Roméo. Et je m'en veux encore plus. Car c'est ma faute si elle est si isolé de la santé de Roméo, je passe mes journées ici sans vraiment pensé à ce qu'elle faisait toute seule dans l'appartement. Je me montre trop possesive avec Roméo et égoïste aussi. J'en ai conscience, parfois. Mais pas la plupart du temps. En général je ne fait pas attention, tout ce qui compte pour moi c'est de passer du temps avec mon petit bonhomme et je fait passer le reste au second plan, voir plus. Notre couple en souffre, tellement. Je ne m'en rend compte que maintenant. Et c'est trop tard. Impuissante je regarde Elsa qui se laisse tomber sur le sol. Elle pleure. Et ça me laisse un instant muette. Je la regarde un moment et je me sens tellement impuissante. Je finis par m'accroupir devant elle. Ma main se pose doucement sur sa joue et je murmure doucement « Elsa, pardon, pardon chérie » Je ne veux pas qu'elle pleure, je ne veux pas la voir dans cet état, ça me fait trop mal. Je suis coupable de ses larmes. Mon cœur se sert. Je la câline doucement. Ma main caresse sa joue, essaye d'essuyer ses larmes. Je me blottie contre elle et murmure doucement « C'est ma faute, je m'excuse Elsa. Je prend notre couple pour acquis, je ne pense qu'à moi en ce moment. Ne te met pas dans cet état je ne le mérite pas. » Doucement je retire ses mains de ses yeux. J'essuie de nouveau ses larmes et je lui fais un sourire piteux. Ma main caresse sa joue tout doucement. J'attends un moment qu'elle se calme. Je m'en veux tellement de l'avoir mise dans cet état. On commence à nous regarder un peu trop. Une infirmière approche mais je secoue la tête « C'est rien » Enfin non mais je ne veux pas vraiment d'aide. C'est un truc qu'il faut régler entre nous. Ma main caresse toujours sa joue, elle me semble un peu plus calme alors je murmure « Elsa je t'aime... je suis désolé » J'hésite. J'ai envie de l'embrasser mais j'ai peur de sa réaction. Alors je la regarde d'un air interrogateur.

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un moment hors du tempsJe ne crois pas avoir un jour eu un craquage de ce genre. Même lorsque tout s'est gâté avec mon père, et aussi loin que je puisse m'en souvenir, je n'ai jamais réagi comme ça. Et à ce moment précis, je prend conscience que les choses ne vont vraiment pas bien ; pour nous, bien sûr, mais aussi pour moi d'un point de vue personnel. Malgré un bourdonnement effroyable qui m'agresse les tympans, j'entend Odessa qui cherche à désamorcer la situation, à me rassurer. J'ai l'impression d'être dans une bulle, comme si j'étais déphasée par rapport à tout ce qui se passe autour de moi. Je l'entend s'excuser, s'excuser et encore s'excuser, à tel point que ce mot résonne maintenant dans ma tête. Je prends mon courage à deux mains et me redresse, pour au moins essayer de me décrisper. Je joins les mains sur mon ventre et je souffle lentement, les yeux rivés vers ceux d'Odessa. Je ne fais que répondre par des hochements de tête à tout ce qu'elle me dis, trop concentrée à essayer de retrouver mon calme. J'étais fort anxieuse, plus jeune, et mon psy me conseillait toujours de penser à des moments agréables, dans ce genre de situations désastreuses. C'est difficile, mais dans mon souvenir, ça fonctionnait. Je revois notre rencontre avec Elsa, les promenades avec le bout de chou et tous ces moments passés. En famille. En famille. Heureusement qu'il ne me voit pas en train de m'effondrer, lui, sinon la situation aurait probablement été pire. Bientôt, et après de longues minutes de lutte sous le regard d'Odessa et des autres personnes qui arpentent le couloir à la lumière écrasante, je réussi à me calmer. Je prends les mains d'Odessa dans les miennes, tremblantes, et je ferme les yeux. Tout me paraît silencieux, maintenant, alors j'en profite pendant quelques instants. Elle, elle ne parle plus. Elle se contente de me regarder, comme si elle attendait quelque chose. Je cherche des repères en tâtant le sol avec mes mains, puis j'essaye de me relever avec l'aide d'Odessa et en prenant des appuis sur le mur. Je la remercie et nettoie une dernière fois mes yeux d'un revers des deux mains. « Ce n'est pas de ta faute, je suis... - je prend une grande inspiration - je suis effrayée par tout ce qui se passe en ce moment, voilà ». La façon dont je termine tant bien que mal ma phrase donne l'impression d'un constat, comme si on en était au point culminant de tout ce que j'avais pu garder pour moi depuis des semaines, comme si... ça avait débordé. Je viens me blottir dans les bras de ma douce et dépose un baiser humide sur sa joue. Je pouffe de rire. « J'espère qu'il n'est pas réveillé, ou alors il va me voir dans un piteux état ». J'avoue avoir franchement honte de moi à ce moment précis, et en repensant au fait que tout le service m'a vu faire ma scène au beau milieu du couloir. Ce n'est peut-être pas si mal si Roméo ne m'a pas vue, au final c'est le seul regard qui compte.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

Il faut un moment mais Elsa finit par se calmer. Bientôt elle respire mieux et elle ne pleure plus. je me sens un peu mieux, juste un peu. Savoir que c'est moi qui l'ai mise dans cet état est compliqué à accepter. Comment ne pas se sentir coupable? Mais elle me contredit, elle affirme que ce n'est pas de ma faute. Je ne la crois pas vraiment. Et ce qu'elle dit ensuite confirme mes pensées. C'est tout ce qu'il se passe dans nos vies qui la mettent dans cet état. Et ce tout, j'en fais partie. Alors si je suis responsable. Mais je ne crois pas que lui faire remarquer maintenant soit une très bonne idée. Je ne dis donc rien et je la laisse se calmer totalement. Elle a peur et je peux la comprendre. je pense que je suis la championne en ce moment. J'ai peur de tout, spécialement de perdre mon fils. Mais elle n'as pas besoin de le savoir de nouveau. Je l'aide à se relever. Je souris quand elle me colle un bisou sur la joue. Mais j'en veux un peu plus alors je l'embrasse tendrement. Mes doutes et mes peurs s’envolent un peu quand je l'embrasse. je me sens bien avec Elsa et si une chose ne me fait pas peur c'est de perdre mon amour pour elle. Malgré tout ce qu'on traverse, je sais que ça n'arriveras pas. Nous n'avons pas fait tout ce chemin pour se perdre de vue. Enfin pas selon moi en tout cas. Je ressens le besoin de lui dire encore une fois. « Je t'aime Elsa, ça vas allez » Pour une fois que c'est moi qui positive, je crois qu'il faut noter ce jour. Je regarde la porte de Roméo. Je ne pense pas qu'il se soit réveillé. Il a fait des efforts bien trop gros pour lui ce matin. « Non il vas dormir encore un bon moment » Et c'est peut être mieux comme ça. Je ne me rendais pas compte de combien mon couple avait besoin de se retrouver un peu. Mais je ne peux pas laisser mon fils seul trop longtemps. avant c'était plus simple, en France on trouvait aisément quelqu'un pour tenir compagnie à Roméo. Ici je ne connais plus grand monde et je ne peux pas demander ça à n'importe qui. Mais un petit quart d'heure ne peut pas être très dangereux. Alors je propose « Et si on allait faire un tour dans le parc toute les deux? Je pense que ça nous feras du bien » Je ne la laisse pas vraiment réfléchir. je rentre dans la chambre et prend nos manteaux. Je remet au passage la couverture sur mon petit garçon puis je retourne vers Elsa. Je lui tends son manteau avant de lui apprendre « Je pense que je vais proposer à ma soeur de venir un peu en vacances, une personne de plus ne seras pas du luxe et puis elle me manque un peu je crois » La maladie de mon fils m'a rapproché de ma jumelle. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais tout ce que je sais c'est qu'elle me manque.

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un moment hors du tempsJe remets lentement mon manteau alors que le bout de mes doigts tremble encore. Elle ne me laisse pas réellement le choix mais je crois que prendre l'air me feras le plus grand bien. Je sors déjà mon paquet de cigarette, écrasé, comme d'habitude. Elle me parle d'inviter sa sœur, mais bizarrement, elle n'a pas l'air sûre d'elle. « Tu crois ? » Odessa a toujours été plus ou moins proche de sa jumelle, mais là, c'est comme si elle n'avait pas réellement envie de la voir. Ça a plus l'air d'un prétexte pour se changer les idées. « Ça nous ferait peut-être tous du bien, mais tu n'es pas obligée si tu ne le veux pas. ». Nous descendons les interminables couloirs blanc de l'hôpital, et malgré les années que j'ai pu y passer, je ne m'y sens toujours pas chez moi. Je prends un thé en route ainsi qu'une boisson pour Odessa, si elle le désire, et nous continuons vers le parc qui sert de cour intérieure à l'hôpital. Une fois dehors, on marche tranquillement, comme s'il s'agissait d'une simple balade digestive. J'allume ma cigarette en protégeant la flamme du vent à l'aide de mes mains. Nous savoir en train de simplement nous promener, là, comme ça, ça me rappelle nos premières sorties ensembles, lorsqu'on a commencé à se fréquenter. Ce n'est pourtant pas si loin, mais je crois me souvenir que je fumais déjà à cette époque là. Je recrache deux colonnes de fumées par les narines et je renifle un coup. « Ce qui s'est passé tout à l'heure, écoute, je... - je prend un instant pour chercher mes mots - j'aurai préféré que ça arrive ailleurs. Je suis très anxieuse en ce moment, et... - je hausse simplement les épaules - voilà, je n'espérais pas te cacher quoi que ce soit ». Je crois que pouvoir parler de tout ça à quelqu'un d'extérieur me ferais le plus grand bien, alors j'inspire profondément et je pose mon fessier contre un mur, plus loin dans l'allée où nous nous promenons. « J'appellerais ma mère, cette semaine. Elle aimerait peut-être avoir de mes nouvelles, et du petit aussi ». Je n'omets pas de mentionner Odessa volontairement. Ma mère est probablement elle aussi très préoccupée par ce qui nous arrive en ce moment, surtout depuis ce départ imprévu en Nouvelle-Zélande. Elle a toujours beaucoup appréciée ma compagne, et ce n'est pas près de changer. A ses yeux, c'est une femme courageuse et très agréable. J'attrape la main d'Odessa, tandis que je fume ma cigarette, et je patiente, tranquillement. Le bout de mes doigts ne tremble plus et ne picote plus, alors j'en profite pour enlever de la pression sur la main de ma douce.© 2981 12289 0

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Un moment hors du temps

Nous sommes enfin dehors. Je crois que c'est une bonne chose pour nous deux de souffler un peu. surtout pour moi je l'avoue, je ne suis pas sortie depuis hier soir et l'air frais commençait à me manquer. enfin frais pas vraiment. j'ai encore du mal à me dire que nous sommes bien en novembre, quand nous avons quittés Lyon les températures commençaient a sérieusement faire la tête. ici il fait chaud presque trop en cette matinée. Je retire mon manteau, je ne sais même pas pourquoi je l'ai pris. Enfin tant pis. L'important c'est que nous sommes toutes les deux et qu'on puisse mettre un peu les choses à plat. En attendant je lui parle d'inviter Apolline pour quelques jours. Mon hésitation doit se sentir dans ma voix, c'est vrai, je n'aime pas être redevable, encore moins envers ma sœur. Mais je peux faire des efforts et puis elle me manque quand même. « Si si elle me manque, c'est juste que tu sais parfois c'est un peu étrange entre nous » Notre relation a toujours été compliquée, je ne m'en cache pas. je crois que c'est le lot de tous les liens entre frère et sœurs, plus particulièrement entre jumeaux. Un lien si fort peut créer pas mal de soucis. « enfin je vais lui proposer, on verras bien si elle accepte » il y a peu de chance pour qu'elle dise non, elle aime trop son neveu pour refuser de venir prendre soin de lui. Je prends une cigarette à Elsa en lui lançant un petit regard mi amusé, mi accusateur du style regarde ce que tu me fais faire. Avant je ne fumais presque pas, maintenant dès qu'elle le fait, elle me donne envie. j'ai beau savoir que ce n'est pas bon, je ne me contrôle pas vraiment. J'écoute Elsa qui évoque ce qu'il vient de se passer dans le couloir. je presse sa main avec douceur, elle tremble encore et ça m'inquiète. Je me rends compte qu'elle gardait trop de choses pendant trop longtemps. Une fois encore je me fais la remarque qu'on ne se voit plus assez. J'aurais du le voir avant, on aurait du en parler. Je m'excuse une dernière fois « J'ai mal réagit, je me doute que ce n'est pas contre moi. Avec tout ce qu'il nous arrive, j'ai parfois du mal à affronter les choses et la plupart du temps je les prends mal » Comment fait elle pour me supporter? Elle évoque sa mère. je souris, oui c'est une bonne idée, je pense que ça lui feras du bien de lui parler « Tu lui passeras le bonjour pour moi? » Je l'apprécie beaucoup sa mère, peut être même plus que la mienne. Disont que ma mère n'as que moyennement apprécié mon penchant pour les filles, elle fait mine que si mais au fond je vois bien dans ses yeux qu'elle est déçue. elle aurait sûrement préféré que je soit avec le père de mon fils. mais ce n'est pas le cas et ce ne le seras jamais. j'aime beaucoup trop Elsa. C'est la personne qu'il me faut. Je n'ai pas de doute là dessus, en fait je n'en ai jamais eu. j'ai juste eu peur, peur de l'engagement, peur de me tromper, peur de souffrir. mais je me rend compte que c'est idiot. sur cette révélation j'attrape les deux mains de ma belle, plante mes yeux dans les siens et je murmure « Elsa? j'aimerais vraiment qu'on prenne plus de temps pour notre couple. je ... » Je suis incapable de continuer. Cette fichue peur irrationnelle me reprend, me paralyse. Mais je me fait violence et j'arrive à continuer « J'aimerais qu'on se marrie » Mes mains serrent bien plus fort les siennes, mon regard se dérobe et je sens que je deviens rouge pivoine.

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