je suis là (odessa)

**○ inscrit le** : 24/10/2016

❝ je suis là. ❞
odessa & roman

Depuis la venue d'Odessa à la caserne, la garde de Roman est bizarre. Il a la tête ailleurs et a souvent un train de retard sur ces collègues, à la caserne seulement et heureusement. Si c'était aussi le cas en intervention, il pourrait mettre sa vie et celle des autres en danger. Ses paroles ont longtemps résonné dans sa tête et les messages qu'elle lui a envoyés n'ont pas aidé à faire que Roman oublie toute cette histoire. Elle avait besoin de lui, leur fils avait besoin de lui et même s'il a de la rancœur pour elle, d'être partie il y a six ans, il ne peut pas laisser le petit garçon sans une chance. Et puis comme Odessa a dit, faire ce test ne lui coûtera rien, juste un peu de son temps. Malheureusement, Roman n'a pas ce temps, pas pour l'instant en tout cas. Quand il est de garde, il se doit de rester opérationnel en cas de nouvelle intervention. Cela prive le petit garçon et sa maman d'une réponse pour le test de compatibilité. Mais cela permet aussi au jeune homme de réfléchir à ce qu'il a manqué, à sa future vie de père.

Odessa n’est pas idiote, elle connaît Roman, alors en lui glissant le numéro de chambre de leur fils, elle devait se douter qu’il finirait par passer. Il reste plusieurs minutes devant la porte, hésitant à entrer. Il a vingt-sept ans, il est grand, il est fort et pourtant, il est tétanisé face à un enfant de cinq ans. Il souffle un bon coup et finit par entrer. « Salut. » Dit-il à la jeune femme déjà présente. Il s’agit d’Odessa, qui est assise à côté du lit d’hôpital du petit garçon. « J’ai amené un jouet pour lui, un camion de pompier. Je ne savais pas trop si je devais amener quelque chose et si cela allait lui plaire. » Il n’a jamais eu à s’occuper d’un enfant, il ne sait pas ce qu’il faut faire. Aujourd’hui, il a voulu bien faire et il espère que cela va marcher, que ce jouet va plaire à son fils. Surtout qu’apporter un camion de pompier, c’est comme apporter une partie de lui. Alors si Roméo apprécie ce jouet, Roman aura peut-être l’occasion de commencer à tisser un lien avec son fils autour de son métier. Ce n’est pas le rêve de tous petits garçons de pouvoir monter sur une grande échelle ? « Je suis d’accord pour le test. » Roman n’est pas un monstre, loin de là, même si ces derniers temps certains de ces gestes envers les autres ont pu être en contradiction avec son caractère. Ce petit garçon est le sien et malheureusement il ne le connaît pas, alors s’il est compatible avec lui, Roman pourra plus facilement faire sa connaissance et récupérer le temps qu’ils ont raté.

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Je suis là

Mon sourire ne peut pas s'effacer de mon visage. Même si mon petit bonhomme n'as pas été très actif en cette fin de journée. Il l'a été ce matin et c'est déjà très bien, surtout vu son état en ce moment. Que mon fils ait parlé et même mangé un bout de gâteau, ça c'est un miracle. Et vu la bonne nouvelle de ce matin je ne peux pas être triste. Je vais me marier, bon pas tout de suite mais Elsa a accepté ma proposition. Je suis au moins fiancée. Alors oui c'est une belle journée. En attendant que mon petit bout se réveille ou bien que l'infirmière passe, je lit. Le petit garçon bouge un peu mais je sais qu'il ne vas pas ouvrir tout de suite les yeux. Je passe mes journées avec lui alors je sais très bien analyser le moindre des ses mouvements, le moindre son qu'il peut émettre. Il commence à gigoter. Alors je sais qu'il commence à faire un cauchemar. ma main vient se poser délicatement sur la sienne, si petite. Et je lui chantonne une berceuse. Je regarde Roméo qui s'apaise petit à petit et je me sens soulagée. Doucement j'embrasse son front et je me relève brusquement en entendant la porte s'ouvrir. Je m'attends à voir une infirmière ou même Elsa qui revient parfois avant la fin des heures de visites. Mais non, je suis surprise. C'est Roman. Je reste stupéfaite. Après les messages et la fin de ses réponses, je doutais sérieusement de le voir venir un jour. Ma mains sert un peu plus fort celle de mon petit bonhomme et je répond « Salut Roman » Je regarde le cadeau qu'il tient dans ses mains. Je souris doucement. Des jouets Roméo en a un paquet, entre ma famille et celle d'Elsa, il a toujours été gâté. Mais je comprend que Roman veuille offrir quelque chose au petit. « C'est gentil ... Mais je suis désolé, il ne joue plus trop en ce moment. Je te l'ai dit, il est vraiment très fatigué » Ce petit garçon plein de vie que j'ai vu les premières années n'est plus vraiment là. Il me manque. Roméo n'est plus totalement le vrai, ce serait stupide de ma part de prétendre l'inverse. Je prend le jouet et le pose au pied du lit avec les autres jouets ramené de la maison. « Merci, je lui montrerais quand il aura un moment d'éveil » Je remet la couverture sur le petit garçon. Roman dit soudain la chose que je voulais tant entendre. Je me retourne, le fixe un moment, comme pour être certaine que je n'ai pas rêvé. Mais non et je sais aussi qu'il ne ferait pas ce genre de farce. Les larmes montent, un peu comme ce matin. Et je me jette dans ses bras « Merci ! Merci beaucoup ! » Je me rappelle d'un coup que c'est Roman devant moi. Je me recule aussitôt « Désolé ... c'est juste que ... enfin merci » Je retourne près de Roméo et caresse sa joue. Les larmes coulent toujours et j'embrasse le front de mon petit bout. Je fais signe à Roman de s'approcher.

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La jeune femme ne semble pas le détester, malgré ce qu'il a pu dire à la caserne. Elle doit sentir au fond d'elle que s'il est ici, ce n'est pas uniquement pour lui envoyer de nouvelles vacheries. Le jouet apporté par Roman est une preuve supplémentaire de sa bonne foi. Il n'a pas de mauvaises intentions à être ici. « C'est gentil ... Mais je suis désolé, il ne joue plus trop en ce moment. Je te l'ai dit, il est vraiment très fatigué. » Il sourit légèrement, quoique un peu déçu de ne pas avoir pensé à ce détail tout seul. Le petit garçon est malade, il a bien d'autres choses à penser qu'à un pauvre petit jouet. Roman pose le regard sur son fils et instantanément, il perd son sourire. La maladie de Roméo est flagrante. Il est maigre, pâle et pour couronner le tout : faible. « Merci, je lui montrerais quand il aura un moment d'éveil. » Roman est un peu déçu que son cadeau ne soit pas directement vu par le petit garçon, mais une part de lui est soulagée que Roméo soit en train de dormir. Comme ça, c'est plus facile pour lui. Les présentations n'ont pas encore besoin d'être faites, car c'est certain que comme Roman n'était pas attendu, cela aurait rendu tout cela très bizarre. Le jeune homme quitte son fils des yeux pour poser son regard sur Odessa. Sans attendre plus longtemps, il lui explique pourquoi il est ici, il lui avoue qu'il est d'accord pour faire le test de compatibilité. « Merci ! Merci beaucoup ! » Dit-elle après lui avoir littéralement sauté dessus. « Désolé ... c'est juste que ... enfin merci » Il est plutôt surpris de cette réaction, même si c'est compréhensible. Ça doit être logique pour elle de réagir ainsi, son fils va peut-être avoir la chance de s'en sortir. « Mais.. » Autant être clair maintenant. « J'ai deux petites requêtes en échange de ce test. » Ce n'est pas très correct dit comme cela. Ça donne l'impression que Roman profite de la situation pour obtenir autre chose, mais pour lui, ces choses ne sont que la suite logique de sa paternité. « Je veux pouvoir le reconnaître. » À l'époque, c'est aussi ce qu'il aurait fait. Alors autant le faire maintenant, mieux vaut tard que jamais. « Et je t'interdis de quitter la ville. » Cette demande est la plus extrême des deux, celle qui va peut-être poser problème, mais Roman ne peut pas laisser sa vie lui échapper de nouveau. « Si je fais ce test, tu t'installes définitivement ici. Je refuse qu'il vive loin de moi une seconde fois. » Elle a fait le choix de tenir Roman loin de Roméo, elle a été égoïste, alors aujourd'hui, elle va devoir faire des sacrifices. « C'est non négociable. » Pendant de nombreuses années, elle a été heureuse ici. Elle devrait pouvoir réussir à l'être de nouveau, surtout s'il s'avère que leur fils fini par aller mieux.

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Je suis là

Je suis tellement soulagée. Que Roman accepte enfin de faire ce test. C'est un espoir pour moi, pour que mon petit bout puisse enfin être soigné et que tout redevienne normal. Enfin cet espoir ne dure pas très longtemps. Je vois bien qu'il y a un mais et qu'il ne vas pas tarder à arriver. Bingo. Voilà que monsieur me dit qu'il y a des conditions. Il est sérieux? Il négocie la vie de son fils. Qui fait ça. Mon visage se ferme et ma main sert celle de mon fils avec un peu plus de possessivité, comme pour faire barrage entre Roman et Roméo. Sil veut vraiment tisser une relation avec son fils, ce ne seras clairement pas comme ça. Je l'écoute me parler de ces fameuses conditions. Je peux comprendre qu'il veuille s'assurer que je lui laisserait une place près de son fils. Mais le soucis c'est qu'il n'y a pas que lui et moi. Je sais qu'Elsa voulait adopter Roméo et j'avais très envie qu'elle le fasse moi aussi. C'est la seconde maman de Roméo et je voulais qu'elle soit reconnue comme tel. Si Roman le reconnait, l'adoption seras tout de suite bien plus compliqué, pas forcément impossible mais trop compliqué pour qu'on s'y engouffre sans renoncer très vite. Quand à s'installer ici, c'était déjà ce qui était prévu, nous n'avions pas acheté un appartement pour repartir dans quelques mois et Elsa ne cherchait pas un boulot pour démissionner juste après. En revanche il était hors de question de rester en Nouvelle-Zélande en continu. Nos familles sont en France, nos amis aussi, la plupart des gens que je veux à mon mariage sont là-bas. Alors il est évident qu'on ira se dire oui à Lyon et il ne peut pas m'en empêcher. Ma main lâche celle de mon fils et je me relève pour m'approcher de Roman. J'avais juré de rester joyeuse aujourd'hui. Mais j'ai des limites et voir le chantage de Roman me fait franchir ces limites. On ne négocie pas ainsi la vie d'un enfant, encore moins du sien. Mon regard se fait encore plus noir et avant que je puisse me raisonner ma main part à la rencontre de la joue de Roman pour y déposer la marque de mes doigts « Je n'arrive même pas à croire que tu ose poser des conditions! C'est ton fils! Tu veux vraiment le connaitre? Alors ne commence pas en jouant avec sa vie! » Ce n'est pas l'exemple que je veux pour mon fils. « Il faut que tu sache que je ne suis pas seule à élever Roméo, nous avons commencé une procédure d'adoption et il est hors de question qu'elle soit annulé » Elsa tenait trop à cette adoption et si Roméo n'était pas tombé malade elle serrait sa seconde maman depuis longtemps. « Pour ce qui est de la Nouvelle-Zélande, on comptait vivre ici de toute manière. Mais nous allons nous marier et ce seras évidement en France nos familles sont là-bas» Je serais ferme sur ces points. « Je te laisserais ta place si tu me prouve que tu le mérite, fait ce test et déjà on verras si tu es compatible! »

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Roman s'attendait à ce que ses demandes soient mal-vues. Au point de se prendre une gifle ? Peut-être. Le jeune homme pose sa main sur sa joue, comme pour apaiser la douleur et regarde la jeune femme lui répondre. « Je n'arrive même pas à croire que tu oses poser des conditions ! C'est ton fils ! Tu veux vraiment le connaître? Alors ne commence pas en jouant avec sa vie ! » Elle débarque dans sa vie, six ans après être partie et se réserve le droit de lui dire ce qu'il doit faire ou non. C'est trop pour Roman. « Il faut que tu saches que je ne suis pas seule à élever Roméo, nous avons commencé une procédure d'adoption et il est hors de question qu'elle soit annulée. » Il lève les épaules et oscille la tête de gauche à droite : cela lui est bien égal. « Pour ce qui est de la Nouvelle-Zélande, on comptait vivre ici de toute manière. Mais nous allons nous marier et ce seras évidemment en France nos familles sont là-bas. » Le mariage, Roman s'en fiche royalement. Elle peut bien faire ce qu'elle veut de sa vie. « Je te laisserais ta place si tu me prouves que tu le mérites, fait ce test et déjà on verras si tu es compatible ! » « J'ai peut-être été con en te faisant confiance à l'époque, mais je ne suis pas né de la dernière pluie. Si je passe ce test et que je ne suis pas compatible, tu vas prendre notre fils et tu vas t'échapper à nouveau. » Il pouffe légèrement. Ce n'est pas de la moquerie, c'est plutôt nerveux. « Il en est hors de question. » Roman va être dur, il le sait, mais il s'en moque. « Adoption ou pas, je n'en ai rien à foutre Odessa. C'est mon fils, je veux le reconnaître. » Si elle lui avait posé la question lorsqu'elle était enceinte, il lui aurait certainement dit la même chose. « Ton adoption, tu peux te la mettre où je pense. » Elle ne peut pas débarquer ici, lui demander de faire quelque chose pour elle et lui refuser ce qui lui revient de droit. « Et ce test aussi si tu n’acceptes pas mes conditions. » Il espérait que cela allait se passer différemment, mais s’il faut en arriver là pour qu’elle accepte, Roman est prêt. Il n’a plus grand-chose à perdre désormais. « Tu n’es pas en position de force, tu as perdu le droit de me dire quelque chose quand tu es partie alors que tu étais enceinte de mon fils. » Odessa ne semble pas se trouver en faute dans cette histoire, ou alors elle a fini par se pardonner avec le temps. « C’est mon fils quand ça t’arrange en réalité. Pendant cinq ans, tu t’en fichais de moi, alors pourquoi je serais gentil aujourd’hui. Il y a quelques jours Roméo était un inconnu pour moi, je l’aurais croisé dans la rue ça n’aurait rien changé à ma vie. Alors entre nous deux, qui a le plus à perdre ? » Il fronce les sourcils et s’éloigne légèrement. Il bouillonne à l’intérieur de lui, il n’est pas loin de vraiment crier, mais il se retient car le petit garçon doit à côté. « Tu m’as privé de ma paternité, tu dois en assumer les conséquences. Et ne me cherche pas où tu vas clairement le regretter. » À ce moment précis, il se dit que ce serait bien pour lui d’aller voir un avocat, histoire de connaître ses droits et ce qu’il pourrait éventuellement faire contre Odessa si celle-ci n’est pas de bonne foi. « L’adoption, tu vas l’arrêter et je vais reconnaître mon fils. Tu vas me laisser être le père que tu m’as empêché d’être en prenant une décision à ma place. »

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Je suis là

Mes belles promesses de rester calmes n'ont plus vraiment lieu d'être. Je ne pensais pas qu'il se montrerait si con. Oh j'ai bien conscience que j'ai une grande part de tord. Mais tout de même. Il ne se rend pas compte qu'il joue avec la vie de mon petit garçon. Oui mon, vu comme il se comporte je n'ai plus trop l'impression que ce soit le sien. Je commence à regretter de l'avoir giflé, je n'ai pas vraiment aidé. Mais tant pis, il m'a sortit de mes gonds et il l'a cherché. J'évoque Elsa, oui je pense à ma fiancé, je sais combien Roméo compte pour elle mais aussi combien ce voyage lui pèse. Je regarde Roman secouer la tête et je sais que ça vas tourner au vinaigre. Mais il est hors de question que je plie à ses conditions. Je peux comprendre l'envie de Roman d'être reconnu comme père. Mais Elsa est aussi maman que je le suis. Je lève les yeux au ciel quand Roman évoque le fait que je vais repartir s'il n'est pas compatible. Qu'est ce qu'il n'as pas comprit dans seul la greffe peut le sauver. S'il n'est pas compatible et bien... « T'es tellement con ... si tu ne peux rien faire pour lui il vas ... » Je jette un œil sur mon fils. Son état n'as rien à voir avec celui de ce matin. Il dort, il est si pâle. Oui je sais très bien ce qu'il se passeras sans donneur et je pense que Roman n'en as que vaguement conscience. Il pense peut être que s'il ne le fait pas on repartiras et que par miracle Roméo ira mieux. Mais jamais je ne serais revenu si ce n'était pas désespéré. « Mourir » Roman enfonce le clou. Il refuse l'adoption, il me reproche d'être égoïste mais il ne se rend pas compte que lui l'est en ce moment. Il me refout ces conditions dans la tronche, avec classe en plus. « Tu me dégoutte » Et c'est vrai, marchander ainsi avec la vie d'un petit garçon. Je ne suis pas en position de force, il pense vraiment l'être. Il ne sait rien de son fils, de sa vie. Et il est le type qui ne veut même pas faire un test sans rien attendre en retour. « Vu ce que tu fais en ce moment, je crois que j'ai bien eu raison de partir. Tu n'es pas digne d'un père » Moi qui trouvait mes parents plutôt mauvais dans leur rôle, c'est loin d'être le cas en fait. Voilà qu'il me menace. Comme s'il me faisait peur. Six ans qu'on ne s'était pas vu, il n'as pas idée de combien j'ai changé. Enfin quand on parle de mon fils en tout cas. Je suis une tigresse et je ne le laisserait pas me prendre mon fils. En parlant de mon fils. Je vois Roméo commencer à gigoter. De toute évidence mes cris ont réussit à percer la carapace des médicaments. Il doit sentir la tension car la première chose que Roméo fait après avoir ouvert les yeux c'est pleurer. Mon envie de tuer Roman devient secondaire. Je me précipite auprès de mon petit garçon et le prend délicatement dans mes bras en prenant garde aux différents fils qui le relient a toutes ces maudites machines « Je suis là c'est rien mon chat ». Roméo enfouit sa tête dans mon cou et je le sers un peu plus. Ce contact me refait prendre conscience de la réalité. La raison de ma venue ici. Je dois sauver mon fils et Roman reste la seule solution. Je ne peux pas l'envoyer chier. Au fond il a raison, je suis au pied du mur. Si je braque trop Roman je perdrais mon bébé. Alors tout en continuant de câliner mon petit bout je lève la tête vers le brun. Je dis alors tout doucement pour ne pas faire peur à Roméo « Il y a deux solutions, tu fais un pas avec ce test, j'en ferais un vers toi peu importe le résultat. Mais si tu veux jouer au con vas y, mais sache que tu ne gagneras rien hormis perdre du temps » Je ne laisserait personne prendre mon fils. « Je te laisserais le reconnaître si tu accepte le fait que ma compagne a aussi sa place près de lui » Il veut poser des conditions, très bien mais moi aussi.

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« T'es tellement con ... si tu ne peux rien faire pour lui il va ... » Elle s'arrête, mais Roman n'est pas idiot. Il est pompier, il a déjà eu affaire à des personnes dans des états similaires. « Mourir. » Elle veut le faire culpabiliser, elle en a tous les droits, surtout après ce qu'il a dit. « Tu me dégouttes. » Un sourire se dessine sur ses lèvres. Au fond de lui, il est fier de lui, fier de l'énerver de la sorte. Au mois maintenant, elle ressent la même chose que lui. « Vu ce que tu fais en ce moment, je crois que j'ai bien eu raison de partir. Tu n'es pas digne d'un père. » Cette phrase a tendance à mettre Roman un peu plus sur les nerfs. Mais le petit garçon à côté d'eux se met à bouger, à pleurer et Odessa se précipite à ces côtés. « Je suis là c'est rien mon chat. » Il les regarde tous les deux, se disant que sa place devrait être ici, avec eux. Mais la jeune femme a tout gâché. « Il y a deux solutions, tu fais un pas avec ce test, j'en ferais un vers toi peu importe le résultat. Mais si tu veux jouer au con vas y, mais sache que tu ne gagneras rien hormis perdre du temps. Je te laisserais le reconnaître si tu acceptes le fait que ma compagne a aussi sa place près de lui. » Roman trouve cette situation très ironique. Un coup Odessa est méchante, puis elle est gentille. Tout cela pour obtenir ce qu'elle veut. Alors que le jeune homme n'a que le rôle de méchant et d'égoïste, alors autant continuer dans ce sens. « JE NE SUIS PAS DIGNE D'ÊTRE PÈRE ? MAIS TU ES QUI POUR DIRE ÇA ODESSA ? » Lâche-t-il. Puis il se calme, réalisant que crier de la sorte pourrait effrayer le petit garçon et ce n'est pas ce qu'il veut. « C'est de ta faute tout ça. Comment veux-tu que je sois un père, alors que tu m'as privé de ce rôle ! » C'est facile d'affirmer quelque chose dont elle ignore la vérité. Peut-être que Roman aurait été un bon père si elle lui en avait laissé l'occasion. « Je n'ai rien a gagné, mais je n'ai rien à perdre. » Contrairement à elle et ça, il en a bien conscience. Elle n'arrête pas de lui répéter qu'il s'agit de son fils, qu'il ne peut pas le laisser de la sorte, mais visiblement elle n'a pas conscience du mal que cela fait à Roman. Elle a fait une connerie en partant et aujourd'hui, elle remet toute la faute sur lui. « Tu débarques dans ma vie, mais tu ne sais plus rien de moi. » Il n'est plus le gentil garçon qu'il était à l'époque et en partie à cause d'elle. Son coeur est devenu une pierre après son départ et cela s'est empiré après le décès de Laurel. « Mais après tout, qu'est-ce que ça peut te faire. Ça ne touche pas ô grande Odessa, alors ce n'est pas grave, c'est ça ? » Il rigole, toujours nerveusement. Depuis le début, on parle d'elle, mais à aucun moment elle ne s'est demandée ce qui se passait dans sa vie à lui. « Laurel est décédée, j'ai tout perdu. Mais ça tu t'en fiches. » Roman est déjà brisé, alors un petit truc en plus ou moins, ça ne changera pas grand-chose. « Je te le répète : mes conditions sont non négociables. Si tu n'es pas prête à faire une petite concession, alors que tu m'as enlevé cinq ans de ma vie, alors tant pis. » Roman se sent juste, pour tout ce qui le concerne lui, mais il sait qu'envers le petit garçon c'est égoïste. « Tu as refait ta vie, c'est super. Mais ce petit garçon, c'est mon fils. Alors l'adoption va être annulée et peut-être que quand tu feras un peu moins ton égoïste, on reparlera de son rôle. » Il sent, il sait qu'il a les clefs en main et comme il est énervé, il se l'a joue méchant. Peut-être que son avis changera par la suite, ou peut-être pas. Après tout, cette personne, que ce soit un homme ou une femme, lui a pris sa place. « Mais si tu ne veux pas, c'est comme ça, c'est la vie. Juste dans ce cas, ne cherches plus à rentrer en contact avec moi. Tu m'as gâché la vie une fois, je ne te laisserais pas le refaire une deuxième fois. » Même s'il est cruel sur le coup, Roman ne pourra pas s'empêcher d'aller faire le test pour savoir s'il est compatible ou non. Mais tant qu'Odessa n'aura pas accepté ce qu'il demande, elle n'est pas obligée de le savoir.

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Je suis là

Il hurle. Et je sens Roméo qui se crispe. J'ai vraiment essayé de mettre de l'eau dans mon vin. Mais de toute évidence il ne veut pas en faire de même. Et je ne ferais pas tous les sacrifices pour lui faire plaisir. Non pour moi il n'est pas digne d'être un père. Il n'attendrais pas d'avoir ce qu'il veut pour faire le test. Si vraiment il voulait être le père de Roméo alors il ferait tout pour le sauver. Ce que je m'étais promise de faire. Mais m'abaisser à ses pieds et dire oui à tous, non ce n'est pas possible. « Rien à perdre? Vraiment tu n'as aucun cœur à ce point ? » La vie d'un enfant est en jeux. Un enfant qui pleure de nouveau à cause de lui. je le berce en essayant de le calmer mais je suis moi même trop perdue pour y arriver. Je ne pensais pas qu'il serait ainsi, évidemment je savais qu'il n'allait pas sauter de joie mais je croyait le connaitre. Je pensais qu'il ferait au moins le test. Même sans le don car je sais que c'est une opération douloureuse et même à risque. Mais cette réaction là je ne l'avais pas prévu. Je chatouille Roméo dans un vain espoir de le calmer. En même temps j'écoute Roman. Au fond il a raison, je n'ai pas cherché à savoir ce qu'il avait fait pendant ces six années. Mais en même temps j'avais d'autres choses à penser. Je voulais sauver mon fils. Au final je n'avais pas avancé. Il me restait plus qu'a espérer qu'un donneur compatible apparaisse par miracle. « Je ne m'en fiche pas, mais mon fils est ma priorité en ce moment » Alors oui je ne regarde pas tout ce qu'il se passe autour de nous. Mais tant pis. Roméo pleure toujours mais ce n'est plus la peur, je sais qu'il a mal. Mon petit garçon soufre mais je suis certain que Roman n'en a rien à foutre. Il n'a que ces fameuses conditions à la bouche. Je ne laisserais pas tomber Elsa. Alors j'embrasse le front de mon petit garçon avant d'appuyer sur la molette de morphine, je sais que sa douleur vas disparaître. Mais l'effet n'est pas immédiat et je vois qu'il continue de souffrir. Mon regard retourne sur Roman, je n'écoute même plus ce qu'il dit, tout ce dont je me souviens c'est qu'il me traite d'égoïste, lui qui regarde son fils souffrir. « Je ne veux pas d'un père comme toi pour lui. Dégage Roman. » Roméo s'endort enfin. J'en profite pour me relever et le pousser fermement vers la porte « Dégage ! » Dans le couloir je monte enfin le ton « C'est la vie? Tu condamne mon fils et après tu me reproche d'être partie? Peut être que tu cherches à tout perdre! Tu as la possibilité de sauver une vie mais tu ne bouge pas le petit doigt si tu n'as pas ce que tu veux » D'un geste rageur j’essuie mes larmes « Je préfère attendre qu'un généreux inconnu soit compatible plutôt que de te devoir quelques choses. J'éspere que tu vivra heureux avec ta culpabilité » Oui pour moi à refuser ainsi de faire un test, il était un criminel. « Adieu Roman »

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« Rien à perdre? Vraiment tu n'as aucun cœur à ce point ? » Non, il n'en a plus et elle ne peut s'en prendre qu'à elle. Odessa est la seule histoire d'amour qu'il a eu et il a tellement été blessé qu'il n'a plus jamais osé faire confiance à une femme. Elle, elle a réussi à refaire sa vie, c'est super. Mais elle ignore tout ce que lui a vécu après cette rupture, alors elle n'a pas à lui faire de leçons sur ce qu'il est et ce qu'il fait. « Je ne m'en fiche pas, mais mon fils est ma priorité en ce moment. » Il rigole une nouvelle fois. Elle est drôle. Son fils est sa priorité et pourtant, elle n'arrive pas à dire oui à Roman. Ce n'est quand même pas la mer à boire ce qu'il demande. « Je ne veux pas d'un père comme toi pour lui. Dégage Roman. » Il hoche la tête, c'est bien ce qu'il compte faire. Il était prêt à faire ce test, à épauler Odessa comme il pouvait dans cette épreuve, mais elle a commencé à s'énerver. Alors que toutes personnes censées serait heureuse de remplir le livret de famille de son fils. « Dégage ! » Le petit garçon s'est endormi, alors la jeune femme s'est levée pour accompagner Roman dehors. « C'est la vie? Tu condamnes mon fils et après tu me reproches d'être partie ? Peut être que tu cherches à tout perdre ! Tu as la possibilité de sauver une vie mais tu ne bouge pas le petit doigt si tu n'as pas ce que tu veux. » Odessa craque, mais cela ne fait ni chaud ni froid au jeune homme. « Je préfère attendre qu'un généreux inconnu soit compatible plutôt que de te devoir quelques choses. J'espère que tu vivras heureux avec ta culpabilité. Adieu Roman » « Ton fils, TON FILS. Tu n'arrêtes pas de dire ça, comment veux-tu que je sois son père, tu ne me laisses aucune place ! » Il n'y a toujours eu qu'elle et Roméo, alors oui, Roman est peut-être maladroit, mais il essaye d'avoir légalement sa place auprès du petit garçon. « Tu n'as que ce que tu mérites. Toi, pas lui. » Elle pense que c’est un monstre, mais ce n’est pas le cas. Il pense à son fils et il fera ce qui est en ses moyens pour l’aider, mais s’il le faut, ce sera sans elle. « Je suis un mauvais père, alors que toi tu es la mère parfaite, c’est ça ? » Autant la faire redescendre un peu. « Tu refuses que je le déclare sous prétexte que la première personne que tu as croisé en France veut l’adopter ? Ce n’est pas un peu égoïste de ta part ? » Elle ne pense qu’à elle là, à son petit bonheur, à sa famille parfaite, mais pas aux conséquences de ses actes. « Il y a deux visions des choses et toi, tu n’en vois qu’une. Je suis peut-être méchant à faire ça, mais tu n’es pas mieux. Tu es pire même. Tu sais ce qu’il vit chaque jour et tu n’es pas capable d’accepter un petit bout de papier. » Roman ne va pas demander à la femme qui partage la vie d’Odessa de faire ses valises et de partir, il veut juste être reconnu comme père. « Va vivre ta parfaite petite vie et bon courage. Tu sais comme moi qu’il a plus de risque de mourir avant qu’un donneur n’arrive. Mais tu as raison, reste sur tes grands chevaux. » Il serre les dents à s’en faire mal. « Adieu Odessa. T’auras fait de ma vie un cauchemar, j’espère que les gens autour de toi ne penseront pas ça de toi bientôt. » Il n’a plus rien à lui dire. Il ne pensait pas que ça finirait ainsi entre eux, mais visiblement Odessa a changé et ce qu’ils ont vécu ne vaut plus rien pour elle. Cet enfant a été fait dans l’amour, elle pourrait au moins offrir à Roman l’autorisation d’apparaître dans le livret de famille de Roméo.

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Je suis là

Roman s'indigne face au pronom que j'utilise, je le fait exprès. Mon fils, oui je ne me vois pas dire autre chose, car là il ne me donne pas envie de dire autre chose. Il réfléchirait un peu il se rendrait tout de même compte que j'avais envie de lui laisser une place. Roméo, je n'ai pas choisit ce prénom pour rien. Mais la colère ne lui permet pas de voir plus loin du bout de son nez. La colère nous aveugle tout les deux. Il enfonce le clou en me disant que je mérite ce qu'il se passe. Il pense vraiment que je mérite de voir mon petit garçon mourir à petit feu? Comme si quiconque méritait de voir son enfant souffrir sans rien pouvoir faire. Je préfère ne pas répondre, ça ne sert plus à rien, je sais que nous sommes dans une impasse. Venir lui demander de l'aide n'était pas une bonne idée. Je lève un sourcil quand il me crie dessus en évoquant que je me prend pour une mère parfaite. J'en suis bien loin et je le sais. Cette situation en est une belle preuve. Mais je ne dit toujours rien. Je n'ai pas envie de creuser encore plus profond la tombe de notre relation et potentiellement celle de Roméo. Je sais que je ne devrais pas me mettre dans cette situation compliqué, je devrais courber l'échine et tout faire pour mon bébé. Mais on m'a dit une fois qu'accepter une condition c'était les accepter toute et je ne veux pas me retrouver à dire oui à tout. Roman ne semble pas en avoir finit, voilà qu'il me parle de mon refus de lui laisser reconnaître son petit garçon. Oui je n'ai pas envie d'effacer d'un seul coup Elsa. Il pense que c'est quelqu'un sans importance, comme il veut. Mais cette femme fait partie de notre vie depuis trois ans alors il n'a aucune idée de combien Elsa est importante pour mon fils. Là je ne peux pas rester stoïque « Je n'ai jamais mit dans la vie de mon petit garçon de sombre inconnu » Oui je le vise, après tout c'est vrai pour Roméo cet homme n'est personne. Oui je sais que c'est ma faute mais c'est ainsi. Pour le moment Elsa est bien plus importante, quasiment autant que moi. Mon fils lui fait confiance, il a besoin d'elle et je n'ai pas envie qu'elle parte à cause des caprices de Roman. Oui pour moi c'est un caprice. J'écoute Roman en soupirant. Il me trouve égoïste, ça je l'avais bien comprit. Au moins voilà un point commun entre nous. Chacun de nous trouve l'autre profondément égoïste. Mais c'est bien là notre seul point commun. Pour le reste nous n'avons pas la même vision des choses et je crois bien qu'on ne pourras plus être à la même longueur d'onde. Comme si toute nos années ensemble n'avaient jamais existé. Je finis par lâcher un dernier « Adieu » et claquer la porte pour retrouver mon fils. Je ne sais pas encore comment il vas s'en sortir mais je trouverais une façon de me passer de Roman.

AVENGEDINCHAINS

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