#212 12 months, 28 days, 2 hours.

12 months, 28 days, 2 hours.

On a tendance à imaginer que le Canada est un pays aux températures très froides, même en été. C’est peut-être pour ça qu’on nous dit chaleureux, pour compenser… Mais n’écoutez pas tout ce qu’on vous raconte, en été, Toronto peut aller jusqu’à 30° ! Quand on m’a dit que Nathan était à Wellington, en Nouvelle Zélande, je l’imaginais déjà se la couler douce au soleil, sous des températures hyper agréables… Quel imbécile. J’étais parti habillé comme un mec qui partirait aux Caraïbes alors qu’à cette période de l’année, la Nouvelle Zélande est limite en période hivernale !
« Mesdames et messieurs, nous venons d’atterrir à Wellington, il est 7:15pm heure locale, la température extérieure est de 13° ».
Si vous aviez vu ma tête… Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi pendant toute la durée du vol, les gens s’étaient emmitouflés dans des doudounes hors saisons. Je déposai un pied à l’extérieur de l’appareil et la fraîcheur de l’air ambiant vint me rappeler à l’ordre. Merde quoi, on est au mois d’août, un short c’est normal non ?
De toute façon, j’avais quand même quelques vêtements de rechange dans mon sac. Aussitôt dans l’aéroport, je me pressai d’aller jusqu’aux toilettes, histoire d’enfiler des vêtements plus chaud… Je sortis difficilement un pull de la fac de Toronto dans laquelle j’avais fait mes études et au moment où je pensais pouvoir enfiler un jean bien chaud, je réalisai à quel point j’avais été bête. J’avais pensé à tout, SAUF à prendre des pantalons, uniquement des shorts !
« Quel con » pensais-je !
Tanpis, ce n’est pas quelques degrés qui vont m’empêcher d’avancer ! Ce que j’entreprends aujourd’hui est loin d’être futile, ce n’est pas comme si je pouvais rebrousser chemin et encore moins comme si j’en avais envie… J’avais envie de retrouver Tom, Nathan et même s’il ne s’agissait pas de les retrouver, les voir me comblerait déjà assez.
J’attrapais dans ma poche mon portefeuille dans lequel j’avais inséré un papier avec écrit les différentes adresses que l’on m’avait donné concernant Nathan. L’une indiquait « Maison » et l’autre « Travail ? ». Là où mon permis de conduire était rangé, on pouvait apercevoir 3 petites bouilles dont deux grands gaillards complètement gaga. Nous avions pris cette photo tous les 3, Nathan, Tom et moi lors de la première sortie de notre petit bout. Nous n’étions pas allés bien loin, juste au centre commercial, et nous avions décidé d’immortaliser tout ça dans un photomaton. Cette photo ne m’a jamais quitté et pas un seul jour ne s’est écoulé sans que je pose mon regard dessus.
Je remontais alors mon gros sac sur mes épaules et je quittai l’aéroport en direction de Center Bay, le quartier dans lequel ceux que j’ai mis de côté pendant un an sont supposés vivre. J’ai même réussi à choper un numéro d’habitation, le #212. Après tout, qui ne tente rien n’a rien et à l’heure qu’il est, Nathan devrait être à la maison avec Tom.

18h30
Mon cœur bat la chamade. Le taxi que j’ai emprunté m’a arrêté au bout de la rue comme je le lui avais indiqué. Je me retrouve alors sur le trottoir, dans le froid. Alors que je remonte le trottoir, les questions semblent prendre possession de mon cerveau. Et s’il avait refait sa vie ? Et si Tom ne se souvenait pas de moi ? S’il avait prit pour nouveau père un potentiel nouveau petit ami de Nathan ? Sois je reste là comme un imbécile soit je prends mon courage à deux mains et j’y vais, en sachant très bien que mon arrivée n’allait pas être très bien accueillie. Lorsque je lève mon regard, je me trouve déjà devant le palier. Je sonne à la porte et personne ne répond.
Le bâtiment semble être assez vivant, des gens sortent de leurs appartements, on entend de la musique résonner dans les escaliers. Il n’y a personne à cette fichu adresse. Je laisse alors tomber ma tête contre le coin de la porte pendant deux secondes. Derrière moi, j’entends des petits pas cavaler et le rire d’un homme dans le couloir et moi, je ne réagis pas.

12 months, 28 days, 2 hours.

Ça devait maintenant faire deux mois que j'avais posé mes valises et même si les débuts avaient été éprouvants je ne regrettais pas une seule seconde ce changement de vie. J'avais en effet retrouvé ma sœur ainée Parker et son fils Kenzo dont j'ignorais jusqu'à aujourd'hui l'existence et moi qui était quelqu'un de très famille forcément ça me comblait de joie, il y avait aussi mon nouveau travail dans lequel je m'éclatais et enfin mes études à la fac de design d'intérieure dans lesquelles je prenais aussi beaucoup de plaisir... Alors oui mes journées étaient chargées et étaient parfois beaucoup trop courtes étant donné toutes les choses que j'avais à faire mais c'est comme ça que j'aimais vivre... J'étais jeune et si ce n'est pas maintenant que je le faisais quand est-ce que je le ferrai ? Probablement jamais.... Pour autant Tom n'était en aucun cas mis de coté contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer ! Et non, avec mes horaires flexibles, je pouvais sans aucun problème me libérer pour aller le chercher à l'école et si jamais j'étais coincé pour X raisons il y avait toujours quelqu'un de famille pour me venir en aide. Et puis niveau travail, il m'arrivait souvent de terminer chez moi sur mon ordinateur lorsque le petit avait rejoint les bras de Morphée.. Encore une fois c'était juste une question d'organisation !


D'ailleurs aujourd'hui j'avais prit la peine de terminer de bonne heure, le temps n'était vraiment pas au beau fixe en cette période de l'année et nous manquions malheureusement d'affaires dites d'hiver ! Et oui les enfants de cet âge là grandisse à une vitesse qu'il faut renouveler la garde-robe assez souvent, beaucoup trop même ! Direction le centre commercial où j'avais repéré une boutique qui proposait des articles de qualité et à des prix défiants toutes concurrences alors inutile de préciser qu'avec un seul salaire c'était exclusivement chez eux que je faisais mes petites emplettes... Et puis il fallait bien avouer que j'aimais énormément les fringues et du coup il en était de même pour Tom, je faisais en sorte que le petit soit bien habillé.


Notre petite sortie s'était terminé aux alentours de 18h00 et sans surprise nous étions revenu avec bien assez de sacs, bien plus que nécessaire mais au moins le garçon aurait de quoi faire ! Une bonne demi heure plus tard nous arrivions à Center Bay, là où se trouvait l'appartement où nous vivions. Montant les escaliers avec les sacs dans une main et Tom dans mes bras, je commençais un peu à fatigué, ce n'est pas pour dire mais du haut de ses trois ans le bambin commençait déjà peser son poids. ''Allez monte au moins les dernières marches, montre moi que t'es grand et fort..'' Mais une fois à notre étage la surprise fût grande enfin si on peut appeler ça une surprise. Oui, un homme se tenait devant la porte d'entrée et ce n'était ni le livreur de pizza, ni le gardien du bâtiment ! Non cet homme n'était autre Richie, mon ex et accessoirement le second père de mon fils. ''Dis-moi t'es réchauffé !'' Bizarrement Tom venait de demander à remonter dans mes bras. ''Qu'est-ce que tu fais ici ?''

12 months, 28 days, 2 hours.

Je n’étais pas vraiment au courant des raisons qui avaient pu pousser Nathan a quitter le Canada pour la Nouvelle Zélande et encore moins de ce qu’il faisait ici. Travaille-t-il ? Poursuis t il des études ? C’est fou, même pas un an après nous êtres quittés, c’est comme si nous étions redevenus de parfaits inconnus. J’avais envoyé des cartes postales, tentait de passer des coups de fils pour avoir des nouvelles de Tom mais toutes mes tentatives furent vaines. Hormis mon départ précipité, personne ne pouvait dire de moi que j’étais un mauvais père. Mon comportement avec mon fils relevait plus du papa gaga qu’autre chose !
Bref, toujours est il qu’en me pointant devant chez Nathan a cette heure ci, je n’étais aucunement sur de si j’allais être capable de le trouver.

Lorsque la porte devant moi était resté close, j’avais l’impression de me prendre la porte une seconde fois. Un peu comme celle de mon départ il y a un an. D’ailleurs, toute cette année ressemblait à cette histoire de porte. Je comptais reprendre ma liberté et au final, ce sont des portes fermées encore et toujours auxquelles j’ai été confronté.

Affublé de mon sac à dos me dépassant d’une tête, j’étais prêt à rebrousser chemin et à tenter de trouver un lieu pour la nuit. En me retournant pour emprunter l’escalier, je me trouvais face à face avec Nathan et Tom. A cet instant précis, tout devient confus. Je ne sais pas si j’ai envie de sauter au plafond ou de pleurer. Je regarde Tom qui a décidément bien grandis. Mon cœur se brise. Mon fils est là devant moi et je ne peux m’empêcher de sourire bêtement jusqu’à ce qu’il demande à Nathan de le reprendre dans ses bras en me voyant. Mon regarde se tourne alors vers Nathan, toujours aussi beau, toujours aussi attendrissant… tout ce qui m’as fait tomber amoureux de lui.

« Tu dis ça parce que je suis en short ? »
Je baisse mon regard vers mes jambes à moitié nu, un sourire gêné en coin.
« Ouais… j’ai eu un petit problème de décalage de saisons, j’ai prit aucun pantalon ! »
J’allais encore plus passer pour un con auprès de Nathan mais c’est aussi ce côté qui a fait mon charme auprès de lui.
Quand soudain, la fameuse question… Qu’est ce que je fais içi ? C’est une bonne question à laquelle j’aimerais savoir répondre…
« Je… Nathan, je suis sur que je dois être la dernière personne que tu espérais croiser içi mais… j’avais besoin de vous voir, toi et Tom… »
Je suis surement très maladroit, comme toujours.

12 months, 28 days, 2 hours.

De base, je n'étais pas quelqu'un de méchant mais ce n'est pas pour autant que je disais amen à tout ! Qui pouvait croire que j'allais sauter dans les bras de Richie après le mal qu'il m'avait fait ? Alors oui mon accueil était loin d'être chaleureux mais pouvait-on me blâmer pour ça ? Certainement pas ! Cet homme avec lequel j'avais adopté mon petit garçon était le seul pour lequel j'avais eu des sentiments de types amoureux, c'était le seul qui m'avait donné envie de passer devant Monsieur le Maire et par la suite de fonder une famille.... Et pourtant l'avocat était partis du jour au lendemain se sentant bien assez étouffé par la vie de couple que nous menions... Triste vie ! Je n'aimais pas qu'on se foute de ma gueule de cette façon et puis très honnêtement se sentir étouffé voulait juste sous-entendre qu'il avait envie d'aller voir ailleurs, ce n'était pas bien difficile à comprendre... Et puis qui sait, peut-être l'avait-il déjà pendant que nous étions encore ensemble, le doute s'était en tout cas installé dans mon esprit.

Je ne réponds même pas à sa première question ! En fait il m'énerve déjà à vouloir faire de l'humour comme si de rien était.... Les blessures causées par sa fuite n'étaient encore pas refermées alors il ne fallait pas qu'il s'attende à ce que je passe l'éponge en deux temps, trois mouvements... ''Tu vises juste... On est très bien ici et on a pas spécialement besoin de toi... Mais bon si c'est juste pour nous voir c'est maintenant chose faite donc je t'invite à repartir d'où tu viens... Là où on porte les shorts au mois d'Aout par exemple..'' Je n'avais pas le moindre scrupule à me montrer aussi froid et distant ! Je n'avais jamais eu l'occasion de me venger jusqu'à aujourd'hui alors je me faisais plaisir. ''Et j'aimerai rentrer chez moi, ton fils et les sacs commencent un petit peu à peser lourd'' Très clairement je lui demandais de dégager.

Mais comment savait-il que j'étais installé ici ? A part mes parents qui eux étaient toujours au Canada personne n'était au courant.... Bizarre non ? Pour l'instant Tom ne bougeait pas à croire qu'il était quelque peu effrayé par le haussement de ma voix. ''T’inquiètes pas mon ange, tu vas bientôt pouvoir aller jouer..''

12 months, 28 days, 2 hours.

Ce que Nathan ne savait pas c’est que quand j’avais dit être en train d’étouffer, ce n’était en rien parce que j’avais envie d’aller voir ailleurs, bien au contraire. D’ailleurs je n’avais eu aucune relation sexuelle ni même un baiser échangé avec un autre garçon depuis que j’avais quitté Nathan. Il n’y avait toujours eu que lui et pour le moment il n’y aurait personne d’autres. Evidemment que je ne m’attendais pas à ce qu’il soit chaleureux avec moi, bien au contraire et je suis d’ailleurs bien conscient du mal que je lui ai fait. Je n’avais pas la prétention de croire que ma simple personne parviendrait à rétablir l’ordre des choses.

Ce qui me faisait le plus mal dans tout ça, ce n’était pas l’attitude de Nathan. Je savais bien qu’il réagirait de la sorte. Non, c’était le regard de mon fils auprès de qui j’ai l’impression d’être un parfait inconnu. Sur ce coup j’étais à la fois incroyablement peiné et surpris. Que Nathan m’en veuille, ça, il n’y a aucun souci. Mais des enfants dans la situation de Tom, j’en ai vu quelques uns passés au tribunal et aucun ne pourra dire qu’il souhaitait ne pas retrouver leur père. S’il réagissait comme ça, c’est peut-être parce que Nathan était venu lui gonfler le crane de milles et une histoire sur moi. Imaginer que ce pourrait être le cas me mettait dans une rage folle. Pour moi, il est inconcevable de décrédibiliser l’autre comme ça tant que l’enfant n’est pas capable de se faire son propre avis. Je connais Nathan et au fond de moi, je savais que ce n’était pas dans son genre d’agir de la sorte, je l’espérais en cout cas.

« Vous voir et… discuter. »

Entendre Nathan me parler de la sorte ne me fait pas plaisir d’autant que c’est loin d’être une chose habituelle chez lui. Alors qu’il commence à m’accuser de l’empêcher de rentrer chez lui, je me décale.

« Oh mais je ne comptais pas t’empêcher de rentre chez toi avec notre fils. Je suis loin d’avoir été un père digne de ce nom pendant toute cette année, ni même un mari. Mais Tom est aussi mon fils. Je sais très bien ce que tu pense et tu as tout à fait raison mais quoi ? Tu vas laisser notre fils grandir sans l’ombre de son père ? Tu veux faire partit de ces gens qui par pure vengeance veulent piétiner la dernière once de bonheur qu’il leur reste ? »

Alors que je regardais Nathan dans les yeux mon regard se porte alors sur Tom qui commence à peser dans les bras de Nathan. Devant son visage, mes yeux se mouillent et ma gorge se noue. Je n’arrive plus à prononcer un mot.

« Ecoute, je n’ai absolument pas l’intention de te voler Tom, loin de là, mais j’ai le droit aussi de le voir, je suis encore son père et tu peux dire ce que tu veux, je serais toujours son père. »

Je tentais de prendre sur moi pour ne pas m’emballer, ce serait trop bête et quand je dis m’emballer je parle évidemment de fondre en larmes bien plus que m’énerver, ce n’était pas mon style.

12 months, 28 days, 2 hours.

Si le petit homme était aussi craintif c'était surement à cause du bruit mais aussi de la fatigue... Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je n'avais pas passé mon temps à dénigrer Richie auprès de lui... Premièrement parce qu'il n'était pas en âge de comprendre tout ça mais aussi parce qu'il n'avait pas à subit les problèmes qui s'étaient installés entre mon ex & moi... Et puis le fait de ne pas lui parler de son autre papa était aussi pour moi un moyen d'oublier et surtout de plus trop penser à son ''abandon''.

C'était con à dire mais si Richie était arrivé un peu plus tôt dans la journée ma réaction aurait surement été tout autre... Je n'étais pas quelqu'un de chiant à la base mais là il tombait vraiment au mauvais moment... Il y avait son repas à préparer, son bain à lui faire prendre, jouer avec lui quelques minutes et surtout lui lire sa petite histoire avant d'aller le mettre au lit... De plus, j'avais un dossier à boucler pour demain et si je n'étais pas dans les temps, j'allais m'attirer les foudres de mon patron et étant encore en période d'essai, je n'avais pas envie de jouer avec le feu... Alors oui je pouvais très bien demander de l'aide à mes colocs mais je n'en avait pas envie... J'avais pourtant une très grande confiance envers eux mais c'était moi le père du petit et c'était à moi de gérer tout ça.... Peut-être que je me mettais la pression tout seul mais c'était comme ça... Tom était encore jeune et il avait besoin de beaucoup d'attention, il ne fallait pas s'éparpiller...

''Discuter ?'' Je lâchais mon fils en lui donnant mon téléphone pour qu'il puisse jouer sur une des applications pour enfants histoire de pouvoir discuter sérieusement avec son le jeune avocat. ''Tu ne penses pas arriver avec un an de retard ?'' Il avait fait l'école du rire depuis la dernière fois ou quoi ? C'était à peine croyable de le voir débiter autant de conneries à la minute. ''Attends, Attends, faudrait pas inverser les rôles mon gars ! Piétiner le bonheur de qui ? De Tom ? J'espère que c'est une blague et si tu parlais de toi franchement tu ferrais mieux de te la fermer... Ce n'est pas moi qui ait plié bagage du jour au lendemain ! Tu te rends pas comptes combien ça été difficile pour moi de me retrouver complètement seul à m'occuper de lui... '' ajoutais-je sans lui laisser la peine de répondre. ''BREAKING NEWS, j'en suis pas mort et lui non plus... Donc finalement on a même pas besoin de toi..'' C'était vraiment la colère qui parlait et je me rendais compte de la violence de mes propos mais encore une fois tant pis pour lui ! J'avais besoin de vider mon sac.

''J'ai jamais dit que tu n'aurais pas le droit de le voir et ouai t'es autant son père que moi on est bien d'accord mais on a nos habitudes depuis ton départ et tu dois comprendre qu'on peut chambouler tout d'un coup dans le seul but de te faire plaisir...''

12 months, 28 days, 2 hours.

Vivre seul avec un enfant à charge, c’est loin d’être facile. Des cas de familles monoparentales, j’en ai vus des tas dans le cadre du travail et en ayant joué les égoïstes comme je l’ai fait un an auparavant, je n’avais pas du tout imaginé ce que je laissais à Nathan.
Et le pire dans tout ça, c’est qu’agir de la sorte ne fait pas du tout partie de mon caractère. Cette histoire là… tout ça, ca m’aura servit de leçon. ON dit souvent que l’on sait ce qu’on perd mais que l’on ne sait pas ce qu’on gagne, pour le coup, je savais ce que j’avais gagné, l’amour d’une famille aimante et en foutant le bazar comme je l’ai fait, je ne savais pas ô combien j’allais perdre ! Perdre le droit d’être un père, d’être à ses côtés… J’aimerais tellement pourvoir dire à Nathan « Putain laisse moi t’aider, laisse-moi t’aimer, laisse moi tout reprendre… » mais ce serait reprendre une claque de plus.

« Parce que quoi ? Tu pensais qu’on ne parlerais plus jamais ? »

Sur le coup, je me demandais si mon choix avait été le bon, si j’avais bien fait d’entreprendre une venue en Nouvelle Zélande et ce qui allait suivre allait me clouer au sol.

« Mais… » commençais je à dire avant qu’il ne me coupe à nouveau. Pour autant la fin de ma phrase s’était déroulé dans mon esprit "Mais c’est ce que je viens de dire, je t’ai fait souffrir je le sais mais ne te venge pas en utilisant notre fils "

Puis finalement le coup de grâce, il se débrouillait sans moi. J’étais devenu un inconnu, un homme insignifiant. Celui qui avait bouleversé ma vie entière n’était plus et celui qui était tombé amoureux de moi ne me reconnaissait plus. Quel est le rôle d’un père quand celui ci n’existe plus auprès de son fils ? En écoutant Nathan je reprenais en pleine poire tout ce que j’avais ressassé pendant ces longs mois, jours et nuits à n’en plus dormir, à se goinfrer de somnifère pour tenter de fermer la porte aux cauchemars.
Je n’avais d’yeux que pour Tom à présent et en le voyant plonger dans le téléphone de son père, je réalise à quel point ne pas l’avoir vu grandir me détruis. A peine une larme voulu s’évincer de mon œil pour rouler sur ma joue que je l’effaçais aussitôt d’un revers de manche. Je croisai alors mes bras comme un besoin à combler.

« Je peux au moins lui dire deux mots », dis-je à Nathan en montrant d’un signe de tête Tom.

12 months, 28 days, 2 hours.

Je priais intérieurement pour que Richie quitte le bâtiment dans les plus brefs délais ! Son retour en plus de m'agacer me faisait vraiment du mal car cela me renvoyait dans un passé que j'avais tenté mainte et mainte fois d'oublier.... Il y a de ça un an arrière j'aurai donné ma vie pour lui mais aujourd'hui et à cause de ce qu'il avait fait je ne pouvais malheureusement pas tenir le même discours..... Bref les minutes à ses cotés me paraissaient être des heures, cette conversation semblait interminable ! ''C'est exactement ça ! T'es partis du jour au lendemain comme un voleur faudrait peut être pas l'oublier ! Tu m'as annoncé la nouvelle et deux jours après t'avais fait des putains de valises Richie !!! Tout le monde aurait pensé là même chose que moi... Pour un avocat t'es quand même pas bien malin...'' C'est à se demander si il n'avait pas reçu un coup sur la tête pour débiter de telles conneries...


Tout ça était vraiment épuisant surtout que je n'aimais pas m'énerver de la sorte... On pouvait qualifier de ''faux calme'' car de base j'avais vraiment le tempérament du personne dite douce mais quand ça me chauffait les oreilles je montrais une toute autre facette de ma personnalité. ''Si tu veux oui... Comme je viens de te le dire t'as toujours le droit de t'en occuper mais par contre on va rentrer à l'intérieure, il ne fait pas très chaud ici et ce n'est pas le moment qu'il tombe malade...'' Avec la rentrée des classes qui venait tout juste de commencer autant que le petit garçon soit en pleine forme.


''Entre, tu vas pas rester tout seul ici...'' ajoutais-je avant de refermer la porte ! Ca ne me faisait pas plus plaisir que ça qu'il voit où j'habite, qu'il rentre dans mon ''nouveau'' concon mais je n'étais pas un pourriture et je n'allais pas le laisser sur le pas de la porte... L'appartement était suffisant grand pour qu'avec mes colocataires on ne se marche pas sur les pieds, ma chambre et celle de Tom était à l'étage, nous étions donc très au calme et puis le petit garçon était un peu la mascotte de tout le monde, du coup tout se passait très bien entre nous tous... Et puis bon financièrement parlant ça se connaissait quand même énormément et dans la vie il n'y a pas de petites économies. ''Tom tu poses ton manteau sur le canapé, tu mets les pantoufles et je crois que ton papa à quelque chose à te dire mais pas moi, ton deuxième, Richie...'' ajoutais-je simplement. ''Si tu me cherches, je suis en haut...''

12 months, 28 days, 2 hours.

Jamais je ne m’étais senti aussi bas dans l’estime de quelqu’un que dans celle de Nathan. Je le connais et je sais que même ses ennemis, s’il en a, il ne les considère pas de la sorte. Néanmoins, il avait au moins eu l’amabilité de proposer de rentrer pour passer un petit moment avec Tom. Vu l’heure, je me doutais bien qu’il n’allait pas me laisser des heures mais la simple minute en sa compagnie me comblerait. L’invitation à rentrer à l’intérieur tombait à pic en tout cas car je commençais sérieusement à me les cailler en short.
« Merci » lui dis je, en déposant mon lourd sac à dos sur le côté de la porte.
L’appartement était relativement grand et possédait un étage. Vu les différents noms sur la porte, je me doutais qu’il ne vivait pas seul içi, il semblerait qu’il s’agisse d’une colocation. L’appartement était donc spacieux et l’entée débouchait sur un grand salon. Nathan demanda à Tom deux trois choses avant de nous laisser seul dans le salon.

Avant que Nathan disparaisse à l’étage, je lui adressai un signe de tête en guise de remerciements. Tom avait l’air d’écouter parfaitement Nathan et de recevoir une éducation fidèle à ce qu’on avait toujours rêvé de lui apporter.
Je m’asseyais sur le canapé, observant ce petit bonhomme les 4 fers en l’air au sol, tentant d’enfiler ses chaussons. Je ne pu m’empêcher de sourire devant ce moment.
« Tom ! » l’interpellais je avec toute la tendresse dont j’étais capable. Je tapotai la place sur le canapé à côté de moi. « Tu veux bien venir t’asseoir ? ».
Je ne sais pas trop à ce moment là si Tom m’a reconnu. Il me regarde avec ses yeux ronds et me fait un grand signe de tête de haut en bas. Grimper sur le canapé semble être un périple de tout les diables si bien que je le porte pour l’installer confortablement.
« Ça va mon grand ? » Le petit bonhomme déjà bien grand me répond encore d’un signe de tête.
« Tu te rappelles de moi ? Je suis Richie, ton papa, enfin… ton 2 deuxième papa ! »
Tom me regarde et semble m’écouter mais il ne réagit pas. Je ne sais pas trop si c’est normal il est peut-être chamboulé par tout ça ou peut être qu’il ne me reconnais plus du tout, tout simplement. Cette idée là me fait atrocement souffrir.
Je le regarde un instant et cherche mes mots pour palier à un moment trop gênant. Tout ça… c’est déjà beaucoup, je me pince la lèvre inférieure, ma main droite fébrile tremble légèrement sur ma cuisse. Je plonge mon regard vers le sol, cherchant mes mots, quand soudain une petite caresse sur ma main vient me sortir de ce lourd moment.
« Papa ? » dit alors Tom. Je relève la tête, le souffle coupé. Sa main sur la mienne était sa manière à lui de l’empêcher de trembler encore. Le son de sa voix m’appelant encore papa est un accomplissement en soi, j’en rêve depuis toujours, et encore plus depuis un an. Face à lui, je n’ai aucune barrière, il est mon fils, je lui dois tout. Je laisse alors échapper un sanglot lorsque je lui dit « Oui mon fils, c’est moi ! ». Je ne peux m’empêcher de le prendre contre moi. Il ne bronche pas, au contraire. Je crois que les enfants ont ce don de comprendre en un regard le ressenti des adultes et c’est ce qui est actuellement en train de se passer. J’essuies une larme sur le coin de ma joue.
« Je suis désolé mon grand… désolé d’être partis ! Papa n’as pensé qu’à lui mais toi… » je touche alors son petit cœur « … tu as toujours été avec moi, tous les jours. » Il regarde alors mon doigt qui frôle son tee shirt au niveau de son cœur. Il se redresse sur ses genoux et tend sa main vers moi pour la poser sur mon torse, plus au moins au niveau du cœur. « Ici ? »
« Oui, ici » lui répondis je en souriant.
« Ce que Papa Richie a fait, c’est une bêtise, il ne faut jamais faire ça, jamais partir en laissant ceux qu’on aime derrière ! Tu comprends ? Aujourd’hui Papa il est en quelque sorte punit par cette bêtise parce qu’il peut plus voir les gens qu’il aime comme avant, parce que sa bêtise est trop grosse… »
Je caresse de ma main sa petite joue droite.
« Mais moi je crois que l’amour est aussi puissant que n’importe quel pouvoir de super héros. Et moi mon chéri, je t’aime… Je t’aime aussi fort que tous les pouvoirs de Superman réunit ! Quand tu seras plus grand, et que tu comprendras mieux cette histoire, j’espère que tu te diras que Papa a fait n’importe quoi mais qu’il a compris qu’il a fait une erreur et que tu voudras toujours de lui dans ta vie.
Tu sais, il faut être fort pour prendre des décisions dans sa vie mais il faut être encore plus fort pour demander pardon. Alors pardon mon fils. »
Je passe ma main délicatement dans ses cheveux et dans ma tête je revois son arrivée à la maison, ses tout premiers balbutiements, ses rires, le premier biberon, la berceuse que le lui chantai pour qu’il s’endorme.
« Je peux te faire un câlin ? »
Il ne me répond pas, se redresse habilement et marche sur le canapé jusqu’à moi et vient enlacer ses bras autour de mon cou, calant sa tête contre la mienne. Ce câlin, c’est au final un peu lui qui en est à l’origine.
Au bout de quelques secondes, il me chuchote à l’oreille « Papa, dessiner moi ? ». Il se relève brusquement, cours chercher une feuille sur la table ainsi qu’une boîte remplis de feutres et de crayons en tout genre.
Je m’assois alors sur le sol, adossé au canapé et Tom vient instinctivement s’installer entre mes jambes. J’enlace mes bras autour de sa taille et je contemple cet instant de bonheur si fragile.

12 months, 28 days, 2 hours.

L'appartement était composé de deux étages, il y avait une salle d'eau à chaque niveau, la cuisine de style américaine se trouvait ouverte sur l'immense pièce de vie. La décoration quant à elle se voulait à la fois sobre & moderne.... Honnêtement c'était vraiment une très bonne acquisition surtout dans ce coin de la ville. De plus, j'avais la chance de vivre avec des gens tout bonnement géniaux ! On pourrait en effet croire que ''l'effet de groupe'' s'avère pesant au quotidien mais même pas ! Et puis, je ne me voyais pas vivre tout seul entre quatre murs ! Et si je ressentais le besoin de m'isoler, je n'avais qu'à fermer la porte de ma chambre....

Tranquillement installé en haut j'en profitais pour allumer mon ordinateur et commencer le boulot que je devais rendre pour demain.... Je savais que Tom ne risquait absolument rien avec Richie ! Malgré tout ce qu'il m'avait fait il restait un très bon père de famille alors pas besoin de stresser, mon fils se trouvait entre de bonnes mais ! Et puis je savais aussi qu'il n'allait pas le kidnapper pour l'emmener je ne sais où.... Néanmoins, la porte de ma chambre était restée ouverte au cas où l'on ait besoin de moi, sait-on jamais....

Mais malheureusement je ne pouvais faire autrement que d'écouter ce que les deux garçons se disaient... Mine de rien, ça me faisait plaisir de voir que le courant passait toujours aussi bien entre eux... C'était encourageant ! Mais bien que touchant ce que disait Richie m'agaçait au plus haut point ! Dans ce cas là pourquoi était-il partit ? Ça n'avait vraiment aucun sens... Mon ex s'en mordait les doigts et c'était bien fait pour lui...

Me rendant compte que plus personne ne parle, je décide de redescendre au premier étage. ''Tom, tu termines le dessin et on va au bain ? Et après c'est jour de chance, on va manger purée, jambon...'' Je savais qu'avec ce menu j'allais avoir du succès. ''Du coup ce n'est pas que je veux te mettre à la porte mais il est déjà tard donc...''

12 months, 28 days, 2 hours.

Je me doutais que de là haut, Nathan devait entendre la plupart des choses que je confiais à Tom et cela ne me gênait pas le moins du monde. Tout ce que je venais de dire était sincère et si Nathan entendait mes paroles, tant mieux. Non pas que cela changerait quoi que ce soit mais je n’avais rien à leur cacher et si la vérité mettait en rogne Nathan, tanpis pour lui. C’est vrai quoi, je reconnais mes erreurs et tente de m’expliquer, alors même si tout cela semble être pour lui qu’un ramassis de conneries, j’aurais au moins eu la force de dire la vérité.

Bien que cette discussion soit un peu difficile pour un petit bonhomme de son âge, j’ai trouvé que Tom avait fait preuve de beaucoup d’autonomie et d’écoute dans cette discussion. Je sentais que, malgré son jeune âge, il tentait de me comprendre. J’avais retrouvé à ce moment là cette complicité qui m’avait tant manqué. Notre discussion était close pour le moment et nous partagions un moment de partage comme le vivraient tout les papas du monde avec leur fils. Il attrapait les feutres et les débouchait avec les dents.
Je lui attrapai le feutre afin d’enlever le capuchon.
« Regarde mon cœur, c’est bien moins dangereux comme ça ! » lui dis je accompagné d’un baiser sur le crane.
Il se mit alors à dessiner ce qui semblait être un début de bonhomme en bâton.
Sans vraiment pouvoir m’en contrôler, je ne cessais d’effleurer ses petits bras, ses petites jambes, ses cheveux… tout ces contacts qui m’avaient manqué. Même son odeur m’avait manqué. J’aurais pu rester là des heures à lui offrir des câlins, des bisous et des berceuses, mais je savais que le temps m’était compté pour ce soir.

D’ailleurs, Nathan venait de descendre les escaliers, surement alerté par le plus grand des calmes qui régnait ici.
Ce que je redoutais arriver, j’allais devoir le quitter, encore une fois. Peut être pour moins longtemps, je n’en savais rien mais rien que l’idée de le laisser partir me brisait intérieurement.
Je me relevais en silence puis observait Tom d’en haut, histoire d’imprégner ma mémoire d’assez de souvenirs jusqu’à la prochaine fois. 
« Okay, je comprends ».
On m’avait toujours dit qu’on pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert et malheureusement, aujourd’hui encore, ma tristesse devait se lire dans mes yeux. J’avais l’impression de quitter Nathan une nouvelle fois, de refaire la même erreur qu’il y a un an.
Je me dirigeai tête baissée vers mon sac à dos dans lequel je glissai mon bras pour en ressortir une petite couverture bleutée avec mon prénom cousu à la main dessus. Je m’approchai alors de Nathan, la gorge serrée.
« Est ce que… tu pourrais lui donner ça avant qu’il s’endorme ? C’est celle que j’avais petit et… j’aimerais qu’il l’ait. Tu sais que je l’adore mais je veux lui la donner et s’il ne veut pas dormir avec c’est pas grave, mais juste… propose lui. S’il te plaît. » Je lui tendais à nouveau la couverture. Cela me tenait vraiment à cœur qu’il possède une toute petite part de moi avec lui. Et encore plus celle ci.
« Merci pour ce soir Nathan. »

Pendant ces minutes que je n’avais pas vu défiler, j’avais complètement oublier ma situation. La température avait du tomber encore plus bas et j’étais toujours en train de me les peler, sans aucun lieu ou aller. Je me baissai pour attraper mon lourd sac à dos et le hisser sur mes épaules.
« D’ailleurs est ce que… »
Je fut interrompus dans ma phrase lorsque je sentis une petite main tirer le bas de mon sweat.
« Papa » dit Tom d’une petite voix.
Je m’agenouillais à son niveau.
« Tu croyais vraiment que j’allais partir sans te dire aurevoir petite grenouille ! » lui dis je en tapotant le bout de son nez ce qui lui provoqua un petit rire mutin.
« Pour toi ! » me dit il alors en me tendant une feuille de papier.
« C’est pour moi mon cœur ? » lui dis je enjoué.
Il me répondit d’un signe de tête approbateur.
J’ouvris alors la feuille. Il s’agissait du dessin qu’il avait commencé plus tôt à mes côtés. Dessus, l’on pouvait distinguer 3 personnages. Un petit et deux grands dont chaque petit détail montrait clairement qu’il s’agissait de Nathan, Tom et moi sous un grand soleil. Il s’agissait du premier dessin de mon fils et sur le coup je restai silencieux. Debout, Nathan avait forcément une vue complète sur le dessin.
« Tu sais quoi ? C’est le plus beau cadeau de la terre ! » lui dis je en écartant mes bras pour l’y accueillir.
Au fond de moi, je me retenais encore et toujours de ne pas fondre en larmes. Décidément, cette journée était riche en émotions. Je glissai alors le dessin dans ma poche.
J’attrapai entre mes mains son visage, que je caressais de mon pouce droit. Je vins alors déposer un long et doux baiser sur son front. « Je t’aime Tom. On se revoit très vite.»
Je me relevai alors, mon regard croisant celui de Nathan après qu'il ait vu le dessin. Nos regards furent gênés. Avec tout ça, j’avais complètement oublié de demander à Nathan s’il connaissait un hôtel dans les environs.
« Est ce qu’il y aurait un hôtel dans le pâté de maison ? » L’idée de dormir à la belle étoile me traversait encore l’esprit si jamais je ne trouvais pas de logement mais je ne suis pas sur que cette idée soit la meilleure vu la température. « Et aussi de quoi faire quelques courses ? Je sais qu’il est tard mais je viens juste d’arriver. » Je ne cherchais aucunement à gagner du temps, enfin si, du temps de recherches, mais mon but n’était pas d’essayer de reculer au maximum l’heure de mon départ. J’imaginais bien que ma présence ici n’était pas souhaitée.

12 months, 28 days, 2 hours.

Nul doute qu'on se reverrait dans les prochains jours ou les prochaines semaines mais pour aujourd'hui il était selon moi préférable qu'on en reste là.... J'avais entendu sa demande mais en ce qui me concernait je n'avais franchement pas grand chose à lui dire de plus du moins pour ce soir... Il fallait laisser le temps faire son oeuvre tout simplement...

Toutefois lorsque Richie fût invité à rentrer chez lui mon ton s'était légèrement appaisé.. Qu'on soit bien d'accord le fait de le voir aussi proche de Tom me faisait plaisir, c'était une belle image mais ce n'est pas pour autant que mon ex allait pouvoir rester manger ici voir passer la nuit car je me doutais bien qu'il était un peu comme un sdf sachant qu'il venait tout juste de débarquer... Mais bon ces choses là se préparent à l'avance.... Comment est-ce que j'avais fait moi ? Oui j'étais quelqu'un d'assez ''dur'' envers les autres et encore plus envers moi même mais à cause de quoi ? Ou plutôt à cause de qui ? N'oublions pas que dans mon adolescence j'avais survécu à une terrible maladie en l'occurrence la leucèmie puis à l'abandon de mon mari quelques années plus tard alors forcément ce sont des étapes qui forgent le caractère.... ''Oui ne t'en fais pas, elle sera sur son lit dès ce soir... Tu peux me faire confiance...'' Et je disais vrai car je partais du pincipe que mon fils devait se réhabituder à l'odeur de Richie... Un enfant à besoin de répère et ça passe aussi par son odorat. Et vu que le petit serait très certainement ammené à passer du temps avec le jeune avocat il était donc préférable qu'il se fasse au parfum de ce dernier. Je ne repondis pas à ces remerciements, pourquoi dire quelque chose après tout ?

Puis vint l'étape du dessin.... Ce n'était pas nouveau le petit garçon était déjà très évolué pour son âge, à croire que ses parents biologiques avaient de très bons gènes mais c'est vrai qu'il semblait un peu plus intelligent que la moyenne... Alors oui encore une fois ce qui se passait devant mes yeux était touchant mais ça ne changeait strictement rien à la situation ! ''Euh oui biensur.. A trois rues d'ici tu as quelque chose de très bien et de pas trop chère... Tu ne peux pas le louper, c'est juste en face de la grande fontaine...'' Bien que peu content de son retour dans ma vie je ne me voyais pas le foutre en dehors sans lui donner deux trois informations... J'avais mon caractère mais je n'étais pas non plus pourri jusqu'à l'os... ''Par contre les courses ça va etre tendu aujourd'hui du moins faut faire de la route... Mais bon si ce n'est que ça, jpeux te dépanner... Je suis devenu le pro des tuperwares depuis que.. enfin voila alors je peux t'en passer un...'' Sans attendre, je me dirigeai vers le frigo de façon à lui donner de quoi manger ce soir.. Ce n'était pas grand chose de toute façon.. ''Tu me rendras ça à l'occas'... Y'a rien d'urgent, je dois en avoir une vingtaine..'' Je n'allais pas me refaire et puis je savais très bien que les premiers jours dans une nouvelle ville pouvaient être compliqué alors si je pouvais lui éviter de crever de faim, why not mais ce geste était encore une fois totalement désintéressé. '''Je te souhaite une bonne soirée..''

12 months, 28 days, 2 hours.

Me laisser quelques minutes avec Tom avait du coûter à Nathan. Je ne sais pas comment moi j’aurais réagit à sa place mais je doute que j’aurais été enjoué. Malgré toute sa rancœur envers moi, il avait au moins eu la bonté de penser à notre fils et de me faire cette faveur et au fond, je n’étais pas surpris. Nathan avait toujours eu le cœur sur la main même dans les moments où il n’avait pas à l’avoir. Notamment pendant les durs moments de sa maladie pendant laquelle j’ai tenté de lui venir en aide au maximum de mes capacités. Même s’il m’a toujours assuré que je faisais ce qu’il fallait, j’espérais toujours qu’il avait raison.
Peut être qu’il me rend l’appareil par rapport à ces années là ? je n’en sais rien.

Pour être sincère, je n’avais pas prévu de donner ma couverture aujourd’hui pour la simple et bonne raison que je pensais ne même pas arriver à les revoir. Pour moi, cela relevait plus de l’utopie que de la réalité. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se trouvait tout au fond de mon sac à dos. L’idée de la lui donner aujourd’hui m’est venu lorsque nous étions en train de dessiner. Je n’avais pas envie de partir, ce qui est logique, et en même temps, je savais que je n’avais rien à faire ici sans que l’on veuille bien de ma présence. Lui donner ma couverture d’enfant aujourd’hui serait un peu comme lui laisser un bout de moi à ses côtés et c’est ce que je souhaitais. Être là par n’importe quel moyen même quand il en aura besoin.

J’étais dans l’urgence d’un logement pour la nuit mais pas non plus désespéré au point d’imaginer pouvoir dormir chez Nathan. D’ailleurs, cette idée ne m’avait même pas traversé l’esprit.
Je mémorisai alors l’adresse de l’hôtel voisin. Ce ne sera pas trop loin et apparemment pas trop cher et en même temps, tant mieux. J’avais un peu d’argent mais pas de quoi me payer une chambre dans un Hilton.
Quelques secondes plus tard, Nathan me tendait un Tupperware de nourriture. Encore une fois, je n’avais pas du tout prévu qu’il me donnerait à manger et dans un sens il me sauvait la mise à nouveau.  « Je… merci ».
J’attrapai la boîte, ne sachant pas trop quoi dire d’autres pour le remercier.
« Salut ! »
Je sentais qu’il fallait vraiment que je déguerpisse, je lui en avais déjà beaucoup trop demandé. J’ouvris alors la porte et quittai l’appartement. Je tournai une dernière fois la tête vers l’intérieur et fit un petit signe de main à Tom en souriant. La porte claqua. Je fis quelques pas dans l’allée quand soudain, quelque chose me revint en mémoire. Je sortis de ma poche arrière un petit bout de papier sur lequel j’avais inscrit quelques mots et un numéro de téléphone. Je repris un stylo pour modifier un petit peu les choses :


C’est comme ça que finissais toujours mes mots, je n’allais pas changer. Que l’on m’aime encore ou pas, si la personne est dans mon cœur, je finirais toujours par Love, always. Je fis quelques pas en arrière, glissai le mot sous la porte et déguerpit aussitôt pour me rendre jusqu’à l’hôtel que m’avait indiqué Nathan. Heureusement pour moi, il était encore ouvert et avait de la disponibilité. Pour ce soir, j’aurais un lit pour dormir paisiblement.