A gift or a curse ? ○ Riley's sisters

A gift or a curse ?

Riley's sisters #1

Dans le salon d'hiver du manoir familial, Isis fait les cent pas. Elle ne sait pas ce qui vient de se passer, elle ne comprend pas. C'est comme si son cerveau venait de décider de partir en vacances, elle n'arrive à appréhender ce qui a été dit par le notaire. Cela signifie tellement de choses, les conséquences vont être énormes et loin d'être bénéfiques pour la plupart. Elle ne crache pas sur l'argent, bien évidemment, mais le problème c'est tout le reste. Il lui a légué sa multi-nationale, il l'a vraiment fait. Il a donné la chose la plus précieuse qu'il avait au monde à une femme qui fuit toute responsabilité et à sa soeur qui rejette tout ce qui vient de sa famille. Qui fait ça ? Pourquoi ? Quel est le but de la manoeuvre ? "Je sais. J'ai compris. En fait, il nous détestait et c'est pour ça qu'il nous a tout donné. Il savait qu'il allait créer une pugilat, c'était son plan depuis le départ." Se tournant vers sa jeune soeur, elle parle très calmement, trop calmement alors qu'elle expose sa théorie. Et elle a beau paraître un brin paranoïaque, son hypothèse n'est complètement absurde. Ne pas léguer l'entreprise à son père et à ses frères est une véritable déclaration de guerre post-mortem. Excepté qu'un mort ne peut se battre alors à qui vont-ils s'en prendre ? Aux deux soeurs, bien évidemment. Isis est prête à parier qu'Achille est déjà en train de préparer un procès, si ce n'est pas son père qui s'en occupe bien sûr. Ils vont tout faire pour récupérer ce qu'ils pensent être à eux, quitte à faire de la vie des filles Riley un véritable enfer. Le pire de tout, c'est qu'elle ne veut pas de tout ça, Isis n'a toujours tenu qu'à profiter de la vie et gérer une entreprise transnationale ne paraît pas être le meilleur moyen de le faire. Elle finirait sûrement pas déprimer au bout d'une semaine, c'est même certain. Et celle d'après, elle coulerait la boîte. C'est d'ailleurs précisément ce qu'elle n'arrive pas à comprendre : son grand-père a beau l'adorer, il a dédié sa vie à son entreprise, pourquoi prendrait-il alors un tel risque ? Pourquoi jouer avec le feu ainsi ? Ça semble ridicule et si opposé à son pragmatisme naturel. "Il y a quelque chose qui ne va pas. Le testament doit être un faux. C'est un faux. C'est sûr. Un faux." Ce ne serait pas la première fois qu'elle serait confrontée à un contrat falsifié. Au cas où vous ne l'auriez pas compris, beaucoup de drames suivent la famille Riley. "Ou c'est une sorte de test, forcément." Les yeux plissés, Isis semble réfléchir intensément. Elle en a besoin, elle faut absolument qu'elle comprenne de quoi il en retourne. C'est ce qui lui permettra de trouver un moyen de se défiler comme elle le fait toujours. Elle n'a pas prête d'accepter le sort qu'on lui réserve, certainement pas. "J'ai besoin d'un verre." Et elle ne plaisante pas, c'est une nécessité à l'heure actuelle.

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Tu ne comprenais pas pourquoi est-ce qu’il avait fait cela. Loin de là. Tu ne comprenais pas pourquoi ton grand père t’avait donné l’argent à toi et ta sœur. Certes tu étais un peu proche de lui, bien que différente. Tu n’étais pas aussi proche de lui que ta sœur l’était mais tu n’arrivais pas à saisir. Tu n’avais pas besoin d’argent et tu n’en avais jamais eu besoin. Oui ton époux était décédé mais tu avais de quoi vivre. Tu n’arrivais pas à comprendre. Tu fronçais les sourcils aux mots de ta sœur. Tu ne croyais pas trop à cette théorie. « Non ce n’est pas possible je veux dire.. il t’adorait et vous étiez très proches tous les deux. Il doit avoir laissé des explications. » Sauf que, ce n’était pas le cas. Il n’y avait rien d’autres si ce n’est le testament. Pas de lettres. Il n’en avait même pas parlé aux filles avant. Peut être bien qu’il ne s’attendait pas à mourir et n’en avait pas eu le temps. Non, il aurait au moins laisser des explications. Pourtant, ton grand père savait que tu ne t’intéressais pas à l’argent. Tu ne savais quoi en faire non plus. « Tu crois qu’on peut faire faire une vérification ou quelque chose ? » Tu ne sais pas mais vous pourriez au moins essayer. Tu passais une main sur ta nuque, réfléchissant. Un test ? Test de quoi ? Tu ne comprenais pas. Tu n’avais pas vraiment besoin d’être testée puisque tu te fichais de l’argent. Peut-être que tu pourrais en utiliser une partie pour les petits bouts dont tu t’occupes. Ta sœur avait l’entreprise mais, tu ne vois pas pourquoi il la testerait.  « On devrait peut être fouiller dans ses affaires ou ses papiers ? Il doit forcément y avoir une explication non ? » Tu supposes mais tu ne savais pas trop comment ni même où chercher d’ailleurs. Tu regardais ta sœur à ses mots. « Je suis d’accord, j’en veux bien un aussi. Qu’est-ce que tu prends ? » Tu lui demandais alors. Tu ne buvais pas énormément mais pour le coup, une nouvelle comme cela, ça méritait bien un verre. « Qu’est ce que je vais faire de cet argent ? » Tu posais la question plutôt pour toi-même. Tu ne savais vraiment pas quoi en faire.

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Tout est clair dans l'esprit d'Isis, elle entrevoit déjà la bataille. Les dizaines d'avocat. Les disputes incessantes. Le déchirement de la famille. Et le scandale médiatique. Le regard dans le vide, son coeur s'accélère lorsqu'elle pense à cet avenir. Elle qui tient tant à ce que sa vie soit d'une simplicité la plus totale va devoir se résigner, ce n'est pas prêt d'arriver. "Non ce n’est pas possible je veux dire.. il t’adorait et vous étiez très proches tous les deux. Il doit avoir laissé des explications." Aujourd'hui Isis en doute plus que jamais. Il lui laissé son entreprise, il l'a fait et ça alors qu'il savait pertinemment qu'elle n'en voulait pas. S'il l'aimait tellement alors pourquoi ? "Tu as bien entendu le notaire, il n'a rien dit de plus." Et c'est bien là le pire, pourquoi faire ce choix ? Pourquoi ne pas en dire un mot dessus ? Pourquoi lancer une guerre qu'il ne pourra même admirer ? "Tu crois qu’on peut faire faire une vérification ou quelque chose ?" Il faudrait. Si ce n'est pas pour montrer que quelque chose cloche avec le testament, ce sera alors pour prouver la démence du grand-père des jeunes femmes. Parce que oui, ce serait pas la seule explication plausible. "Ouais on va faire appel au gars habituel pour ça. Mais imagines trente secondes que ce soit un faux, qui vont-ils accuser ?" Ce serait la pire des choses pour les jeunes soeurs, elles seraient blâmer pour sûr. Elle ne peut imaginer toutes les conséquences que ça aurait sur elles, leur vie deviendrait un véritable enfer. Si ce n'est pas déjà le cas. "On devrait peut être fouiller dans ses affaires ou ses papiers ? Il doit forcément y avoir une explication non ?" Isis est perdue, elle peine à recouper les informations et surtout à leur donner du sens. Pourquoi déshériter une partie de la famille ainsi ? Ça n'a aucune logique et ça semble bien plus cruel que M. Riley ne l'était. "C'est une idée et va falloir le faire avant que nos chers frères y mettent leur grain de sel." Ils sont en rogne et ils vont tout faire pour se venger. Surtout Achille, ça toujours été le pire d'entre eux, il peut se montrer sans coeur et ça sans une once de remord. Tout comme leur père d'ailleurs, il en décidément le digne hériter. "Je suis d’accord, j’en veux bien un aussi. Qu’est-ce que tu prends ?" Les temps sont réellement durs si sa soeur ne la sermonne à l'idée de boire à cette heure-ci. Isis a en effet, par le passé, montré une certaine inclinaison pour l'alcool. Elle s'est longtemps cherché et beaucoup perdue. "Quelque chose de fort. [...] Whisky ce sera." C'est la première bouteille qui a traversé son champ de vision, il ne lui faut alors que quelques secondes pour servir les deux verres qu'elle a préalablement posé sur la table. Elle avale le sien d'une traite, songeuse au possible. "Qu’est ce que je vais faire de cet argent ?" La brune regarde sa soeur avec insistance avant de lever les yeux aux ciels. Bri' est sans doute la personne qu'elle aime le plus au monde mais parfois, ses raisonnements la dépasse. C'est un miracle qu'elles s'entendent si bien. "J'en sais rien, profiter peut-être ?" Elle ne voit pas en quoi avoir de l'argent peut être un problème, ça n'offre que des possibilités. D'énormes possibilités. "C'est la seule chose positive dans cette histoire alors essaies de ne pas en faire une montagne. Tu pourrais même l'utiliser pour une bonne cause." Dieu sait que ce n'est pas la philosophie d'Isis, elle ne donnerait jamais toute sa fortune mais elle connait sa soeur et elle sait ce qui lui conviendrait. Même si ce n'est pas en accord avec ce qu'elle pense elle-même.

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Tu étais peut-être naïve. Non, tu l’étais en général mais bon, tu voyais bien que ton grand père aimait ta sœur. C’était une certitude. Tu le voyais au quotidien alors.. tu ne penses pas que ton grand père était ainsi. Mais peut-être que tu te trompais, tu ne pouvais pas vraiment savoir. Malheureusement, il était décédé et vous ne pouviez pas savoir pourquoi il avait fait cela. Les sentiments.. vous ne pouviez les prédire. Une personne pouvait bien être de ta famille et te trahir pour autant. « Je sais mais.. ils ont peut être mal cherché tu sais. » Bon.. tu ne savais pas trop. Tu aimerais bien aller chercher à ton tour, peut-être que tu trouverais quelque chose mais tu n’avais sûrement pas le droit. Enfin, tu pouvais toujours aller chez ton grand père en revanche, ils n’allaient pas t’empêcher. « Tu crois qu’ils nous accuseront ? Oui tu as raison, on sera les premières puisqu’on a tout mais.. ça doit être un complot je veux dire, je m’en fiche de tout cet argent c’est pas nouveau. » Et tu ne l’avais jamais caché alors tu ne voyais pas vraiment pourquoi on t’accuserait. Ta sœur n’en avait pas besoin non plus enfin, elle en avait et tu te doutais qu’elle n’avait pas vraiment eu l’envie d’avoir l’entreprise de son grand père. Sauf que voilà, elles avaient tout reçu et elles seraient les premières accuser. Ce n’était pas juste. Tu poussais un soupir et hochais la tête. En effet, tes frères étaient en colère, contre vous, contre leur grand père sûrement. Ce n’était pas comme si vous aviez demandé quelque chose à tout ça mais ils étaient en colère. « On a qu’à y aller aujourd’hui ou demain, tu en penses quoi ? » Le plus tôt serait le mieux mais.. vous veniez d’apprendre la nouvelle alors, ce n’était peut-être pas une bonne idée que d’y aller alors que vous étiez encore sur le choc. Surtout que vous aviez décidé de boire quelque chose. Tu grimaçais alors en voyant la bouteille de Whisky. Tu servis un verre à ta sœur avant de te servir autre chose. Tu n’aimais pas trop le whisky. Tu lui donnais le sien, réfléchissant au passage à la situation. Tu haussais les épaules à ses mots. Profiter ? « Comment ? » Tu ne voyais pas trop comment et tu n’en avais pas besoin dans la vie. Tu avais arrêté de profiter à partir du moment où Colton était décédé. Tu buvais une gorgée de ton verre avant de le déposer. « Je sais mais j’avais déjà ce qu’il fallait.. là, c’est beaucoup trop mais peut être que oui, je pourrais l’utiliser pour une association. » Tu travaillais en tant que bénévole pour une d’elles d’ailleurs alors oui, cela pourrait être une solution en effet. « Et toi, qu’est ce que tu vas faire ? » Elle n’avait probablement pas réfléchi ceci dit.

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À peine a-t-elle fini son verre qu'Isis s'en ressert un autre. Elle en a bien besoin, sans ça elle ne pourrait pas avoir cette conversation, elle qui fuit d'habitude toute difficulté. "Je sais mais... ils ont peut être mal cherché tu sais." Elle aimerait tellement que ce soit le cas, que toute cette histoire s'arrange au plus vite, qu'elle puisse retrouver à sa vie. "Ce serait bien, c'est sûr, mais..." Mais elle n'est pas si naïve, son parcours lui a appris que rien n'est pas facile en ce monde. On pourrait croire qu'avoir de l'argent faciliterait les choses pourtant - de bien des manières - ça les complique au contraire. "Tu crois qu’ils nous accuseront ? Oui tu as raison, on sera les premières puisqu’on a tout mais... ça doit être un complot je veux dire, je m’en fiche de tout cet argent c’est pas nouveau." Elle serait prête à le parier, ils les accuseront sans l'ombre d'un scrupule simplement pour montrer qu'il y a eu erreur. Ils se ficheront bien pas mal des conséquences. "Oh, tu sais la cupidité amènent à faire beaucoup de choses et notamment à se montrer irrationnel." L'argent sera bien transféré sur leur compte, la société leur sera léguée : c'est tout ce qu'ils verront. Le pourquoi du comment leur sera bien égal. Ils voudront récupérer ce qu'ils pensent mériter de droit, point barre. "On a qu’à y aller aujourd’hui ou demain, tu en penses quoi ?" Isis y réfléchit un instant. Les deux possibilités se valent, elles sont chacun leurs avantages et inconvénients. Le tout est de savoir ce qui leur sera le plus bénéfique. "Demain c'est le mieux, j'aimerais m'en occuper le plus vite possible - c'est sûr - mais trop se précipiter pourrait laisser penser qu'on a de mauvaises intentions." Elles ne donneront pas l'impression de se jeter dessus comme si elles voulaient cacher quelque chose ainsi. Oui, elle se dit que c'est la bonne chose à faire. En espérant que ça leur permettent de tirer cette histoire au clair. Il faut qu'elles règlent le problème avant qu'il ne dégénère. "Comment ? Je sais mais j’avais déjà ce qu’il fallait... là, c’est beaucoup trop mais peut être que oui, je pourrais l’utiliser pour une association." Une association ou bien des dizaines, il y en a tant de possibilités. Isis s'imagine déjà tout ce qu'elle va faire de cet argent, elle compte bien s'offrir un très beau voyage d'ailleurs. "Il y a beaucoup de causes qui mériteraient d'être épaulées." Elle le sait et elle compte bien les aider également, elle a déjà le nom de quelques associations sous le coude. Elle aime certes profiter de ses économies mais elle sait aussi les redistribuer pour aider ceux qui en ont besoin. Elle n'est, en somme, ni la plus grande des altruistes ni la plus abjecte des égoïstes. "Et toi, qu’est ce que tu vas faire ?" Tellement de choses. Tellement de magnifiques choses... "Oh tu sais... les trucs habituels. Je vais renflouer les caisses de la fondation, redécorer l'appartement, voyager, refaire ma garde de robe ; ce genre de choses..." Enfin, elle le fera si elle en a le loisir. Faut-il encore qu'elle jouisse de cet argent, les comptes pourraient être gelés s'il y a suspicion de fraude... Elle en a déjà mal à la tête. "Je sais pas comment on va s'en sortir Bri, c'est mal parti. Vraiment." Elle veut essayer de voir les choses du bon côté mais objectivement, elle ne peut imaginer une fin heureuse à cette histoire.

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Tu étais naïve et tu le savais, du moins, on te l’avait déjà dit. Sauf que, pour le coup, tu aurais bien aimé que ce soit la vérité. Tu aurais souhaité avoir raison cette fois. Pas pour une question de fierté ni quoique ce soit, non. Parce que cette histoire allait te rendre folle. Tu poussais un soupir, buvant encore une gorgée de ton verre, le terminant presque. Tu ne savais pas trop quoi penser de tout ceci. Tu ne savais pas ce que vous pouviez faire. Ce n’était quand même pas à vous de faire quoique ce soit. Vous pourriez avoir davantage de problèmes. « Oui mais.. ça ne prouve rien du tout. Je veux dire.. ils n’ont aucune preuves. Ils ont qu’à faire un test ADN ou je sais pas. » Bah oui, ils verraient bien que vous n’aviez rien à voir avec cela. Que vous n’aviez pas écrit cette lettre. Enfin, cela aurait été bien beau si c’était aussi simple mais tu savais que ce n’était pas le cas. Les choses auraient été plus simple. Tu proposais donc à ta sœur d’aller chez ton grand père pour aller voir si vous trouviez quelque chose. Vous avez les clés pour y aller. Vous vous décidiez finalement pour y aller le lendemain. Vous en aviez quand même le droit, malgré le décès de votre grand père. « Oui c’est vrai mais.. prendre son temps ce serait aussi le risque que certaines preuves disparaissent enfin.. je sais pas. Vaut mieux prendre de l’avance. » Mais bon, il était vrai que dans tous les cas, vous pourriez être en tort dans l’un des deux cas. En attendant, tu te demandais encore ce que tu allais faire de tout cet argent. « Oui.. je vais y réfléchir. » Tu avais de l’argent mais malheureusement, tu ne pouvais pas aider toutes les causes dans la vie. Il y en avait beaucoup trop. En revanche, l’association pour laquelle tu étais bénévole te tenait à cœur. Tu questionnais ta sœur sur ses projets avant d’hocher la tête. Voyager ? Cela faisait longtemps que tu n’avais pas fait un vrai voyage. De vraies vacances. Tu devrais vraiment y songer ou bien.. partir avec ta sœur. « Où est ce que tu voudrais voyager ? » Tu ne savais pas trop si ce serait possible de toute façon. Avec cette affaire et le décès, ils auraient sûrement besoin de vous dans le coin. « Hum.. je crois qu’on devra éviter la maison familiale et.. nos frères je suppose. » Tu t’entendais bien avec Samaël, du moins, tu n’avais pas de soucis avec lui. En revanche, Achille, vos relations risquaient d’être davantage tendues. « Ils vont nous pourrir. » Tu poussais un soupir.

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Cette situation va les mener à leur perte, Isis en est sûre et elle a un instinct infaillible. "Oui mais.. ça ne prouve rien du tout. Je veux dire... ils n’ont aucune preuves. Ils ont qu’à faire un test ADN ou je sais pas." Alors qu'elle se ressert un énième verre, un rire cynique lui échappe. "Il seraient prêt à fabriquer de fausses preuves pour nous incriminer." Elle ne plaisante qu'à moitié, elle est intimement persuadée qu'une part d'eux en serait tout à fait capable. Pour être honnête, elle pense que son père a déjà utilisé ce genre de méthodes il y a quelques années... Les circonstances n'étaient pas les mêmes - pour sûr - mais elle se rappelle d'avoir entendu parler un soir de falsifications très avantageuse pour les affaires des Riley. C'était une sombre histoire dont personne ne voulait réellement parler, si Isis en a eu connaissance c'est parce qu'elle a surpris une conversation plus que vague d'ailleurs. Ses parents parlaient à demi-mots : pour un peu, elle aurait pensé qu'ils utilisaient une sorte de langage codé. Elle n'en a jamais su plus. "Oui c’est vrai mais.. prendre son temps ce serait aussi le risque que certaines preuves disparaissent enfin.. je sais pas. Vaut mieux prendre de l’avance." En théorie, elle est d'accord : marche ou crève. Elle doute néanmoins que ce soit si facile. "De l'avance, tu déconnes ? Ils doivent déjà y être à l'heure où nous parlons. Je suis sûre qu'ils s'y sont précipités ces charognards." Si Isis semble si acerbe c'est parce qu'elle appréciait réellement son grand-père, elle était somme toute assez proche de lui. Ils avaient de longues discussions dans le temps, sa vision des choses avait toujours ravie notre héritière : tout est tellement simple si on l'écoutait. Mais eux - ses frères comme son père - se fichent bien pas mal de la mort de leur aïeul, tout ce qui compte c'est le fric. Comme s'ils en avaient déjà pas assez... "Oui.. je vais y réfléchir." Un léger sourire habille son visage alors qu'elle lève les yeux ciels. "Tu réfléchis trop si tu veux mon avis." Ce n'est pas la première fois qu'elle lui fait cette remarque. Ce n'est un secret pour personne, Isis fait tout pour se faciliter la vie au maximum, c'est même son mantra. Elle pense que tout ce qui amène à une lourde réflexion est bon à jeter. C'est bien pour ça qu'elle fuit toutes sortes de responsabilités, l'idée d'avoir un tel poids sur les épaules lui donne envie de fuir à l'autre bout du monde. Voilà ce qui l'amène à l'idée d'un voyage d'ailleurs. "Où est ce que tu voudrais voyager ?" Elle lâche un petit rire. "Aussi loin que possible ?" Parfois elle se dit qu'elle ce serait plus simple ailleurs, loin de tout. "Je sais pas... Peut-être en Irlande ?" C'est la première fois qu'elle parle à quelqu'un de l'idée de revenir à l'endroit où tout à commencé pour elle. Elle se dit que ce serait sympathique de renouer avec ses racines, elle s'est si vite acclimatée à la vie en Nouvelle-Zélande qu'elle ne se rappelle plus trop ce que c'est d'être irlandaise. Et parfois, elle se dit que c'est dommage. "Hum.. je crois qu’on devra éviter la maison familiale et.. nos frères je suppose." Éviter, c'est bien. Fuir, c'est mieux. "Nos frères ? Tu penses à notre père ? J'entends de là les veines qui pulsent de rage sous ses tempes." Si Achille est implacable, ce n'est rien en comparaison de son père : cet homme est canarssié au possible. Il lui fait même peur parfois pour être tout à fait honnête. "Ils vont nous pourrir." Il n'y a aucun doute la dessus, ça va être un véritable enfer. Littéralement. Dieu sait qu'ils ont les moyens de leur faire penser qu'elles y sont réellement. "Et si c'était encore ça le pire..." Et oui, parce qu'il y a un alinéa du testament qu'elle a soigneusement évité de mentionner depuis le début de leur conversation, un alinéa qui lui fiche la trouille de sa vie... "Qu'est-ce qu'on fait des parts de l'entreprise qu'il nous a cédé ?" Elles ont fait d'elles les actionnaires majoritaires de la compagnie, ce qui est un choix des plus saugrenus. Elles n'ont pas fait de grandes études dans le milieu qui leur aurait donné les compétences nécessaires pour ce genre d'entreprise, elles ne se sont jamais investies en aucune façon dans les affaires familiales, elles n'en ont même jamais exprimé le souhait... Isis a beau gérer une fondation, elle délègue tout ce qui la désintéresse c'est à dire toute la paperasse. On peut trouver pour gérer un tel empire vous en conviendrez. Leur père était le choix idéal ainsi qu'Achille, même Samaël aurait été plus qualifié qu'elles pour prendre sa suite. Elle ne comprend pas ce qui a pu clocher. "J'étais très bien en tant qu'actionnaire minoritaire... là c'est trop... je veux pas de tout ça." L'argent c'est une chose - elle s'en accommodera sans mal - mais pour la multinationale, c'est bien différent. "On peut pas les vendre à n'importe qui, la boîte est dans la famille depuis des générations. Mais vu la manière dont notre famille a réagit à la lecture du testament, j'ai pas très envie de leur les refiler." Elle lève les yeux aux ciels d'un air excédé mais - si elle doit se montrer tout à fait franche - il n'y a pas que ça. Elle connaît très bien son grand-père, elle sait qu'il n'aurait pas fait une telle chose sans raison. Léandre était un homme pragmatique, il n'aurait jamais légué le travail de toute une vie à des personnes moins qualifiées - qu'ils les adorent ou non - alors que son fils et ses petits-fils étaient un choix tout ce qu'il y a de plus adéquat. Quelque chose a dû se produire, quelque chose de grave.

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Tu étais peut être naïve, enfin, c’était ce que l’on te disait de toute façon. Mais voilà, tu ne comprenais pas vraiment comment les gens pouvaient se montrer méchant parfois. Vous n’aviez rien fait, ni même demander quoique ce soit mais on serait capable de venir vous emmerder. Tu poussais un soupir. « C’est vrai mais.. ça n’as aucun sens et aucune utilité surtout. » Mais bon, tu te douterais bien qu’on s’en ficherait de ce genre de choses. Malheureusement. Tu pouvais dire ou faire ce que tu voudrais, cela ne changerait absolument rien du tout. Tu poussais un soupir en entendant les mots de ta sœur. Elle avait probablement raison sur ce qu’elle te disait. Ils devaient y être en train de chercher n’importe quoi. Le moindre petit truc, même infime. A vrai dire, tu étais sûr que ‘n’importe quoi qu’ils trouveraient, ils seraient fiers. « Ouais.. si seulement on aurait pu leur empêcher l’accès mais bon, la vie n’est pas si facile. » Et tu avais déjà vécu certains évènements dans ta vie pour le savoir. Des bons, comme des mauvais. Même si dernièrement, tu étais passée par des mauvais moments de ton côté. Et là, tu savais que tu allais devoir passer par un autre évènement. L’héritage, toutes les histoires alors que te fichais pas mal de tout ça mais bon. Tu haussais les épaules aux mots de la jeune femme. Ce n’était pas faux enfin, ce n’était pas la première fois qu’elle te disait cela. Tu en avais l’habitude. « Oui sûrement.. » Mais là, vous veniez d’apprendre les choses. C’était encore trop tôt et tu n’avais pas forcément eu le temps de réfléchir à quoique ce soit. Tu n’avais pas pu te poser pour cela. Tu le ferais quand tu pourrais. Tu demandais à ta sœur où est ce qu’elle aimerait voyager. Elle te parlait de l’Irlande, ce pays où vous étiez nées. « Bonne idée, je ne me souviens plus trop de là bas. » En même temps, tu étais jeune quand tu étais partie. Beaucoup trop pour te souvenir de quoique ce soit. Tu avais envie d’y retourner un jour là bas, de retrouver tes racines et ce genre de choses. « Ouais.. le clan des mecs contre deux filles.. super quoi. » C’est ça, vous n’aviez qu’à être plus forte qu’eux mais bon, tu connaissais ton père. Tu n’avais déjà pas suivi ce qu’il voulait au départ pour toi alors.. si maintenant tu avais ce qu’il voulait, ce serait le pire. Il l’accepterait encore moins et tu étais fichue. Tu passais une main dans tes cheveux, réfléchissant à la question. C’était encore autre chose que tu n’avais pas pensé. « Je ne sais pas non plus, je n’ai pas réfléchi et puis.. je n’en veux pas je veux dire, ça ne m’intéresse pas. » Tu poussais un soupir. Ta sœur aussi ne semblait pas en vouloir mais pourtant voilà, c’était noté dans le testament, cela vous appartenait. A toutes les deux. « Je n’ai pas envie non plus de leur donner mais bon, je crois qu’ils vont essayer de nous les prendre d’une façon ou d’une autre. Que ce soit d’une bonne ou mauvaise façon. Ca doit rester dans la famille mais.. qui » Tu te le demandais et puis, tu savais que ce serait la guerre aussi si vous les donniez à quelqu’un d’autre que vos frères et votre père. « On devrait.. y réfléchir mais je crois pas qu’on ait beaucoup de temps. » Et c’était ce qui posait problème. Le reste de votre famille ne vous attendrait pas.

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"C’est vrai mais.. ça n’as aucun sens et aucune utilité surtout." Isis dresse un index inquisiteur vers sa soeur, comme pour la reprendre. "Ça en a pour eux. Si j'ai bien appris quelque chose de la vie, c'est qu'on est loin de penser tous et toutes de la même manière." Et c'est même l'euphémisme de l'année. "Ouais... si seulement on aurait pu leur empêcher l’accès mais bon, la vie n’est pas si facile." Non, elle ne l'est pas et c'est pour ça qu'Isis avale une nouvelle rasade de ce merveilleux liquide ambré. Ça l'aide à faire passer la pilule même si elle ferme les yeux, grimaçant à la brûlure que l'alcool lui procure. "Bonne idée, je ne me souviens plus trop de là bas." Comme pour oublier leurs soucis, elles parlent voyage et l'Irlande vient bien vite sur le tapis. "C'était très vert, ça je m'en rappelle." Au regard lointain qu'elle arbore, on peut facilement voir qu'elle se remémore de vieux souvenirs. Tout était différent là-bas, elle n'était qu'une enfant insouciante qui jouait dans l'herbe... "Ouais... Le clan des mecs contre deux filles... Super quoi." Son sourire s'efface, la perpective n'est pas très réjouissante, elle l'admet. Elle ne va pas se laisser abattre cela-dit, ce serait trop facile pour eux de les démolir si elle le faisait. "C'est leur choix. Et on est bien obligé de jouer selon leurs règles. Quoiqu'il en soit, je te le dis : ils commencent les hostilités mais ils n'y gagneront pas. Je pourrais en faire le serment." Isis ne veut pas de cette bataille mais elle ne savoura pas vaincue pour autant. Ils ont décidé de jouer les autruches, c'est bien, il va falloir par contre en accepter les conséquences parce que personne ne s'attaque à Isis sans le regretter. Pas même sa famille. "Je ne sais pas non plus, je n’ai pas réfléchi et puis... je n’en veux pas je veux dire, ça ne m’intéresse pas..." Elle relève les yeux vers de sa soeur, se composant un visage rassurant. Elle ne sait pas quoi dire alors elle préfère se taire. Elle aussi ne veut pas de cette entreprise, Bri' le sait mais pour le moment, elle n'a pas de solutions. "Je n’ai pas envie non plus de leur donner mais bon, je crois qu’ils vont essayer de nous les prendre d’une façon ou d’une autre. Que ce soit d’une bonne ou mauvaise façon. Ca doit rester dans la famille mais... qui ?" Un juron lui échappe, justifié par le parfait résumé qu'à faire sa soeur de tous les problèmes qui sont désormais les leurs. Elles sont vraiment en mauvaise posture. "On devrait... y réfléchir mais je crois pas qu’on ait beaucoup de temps." Elle tire une chaise et s'assit : digérant les informations que sa soeur lui donne. Son front se plisse de réflexion. Il faut absolument qu'elle trouve une idée pour les sortir de ce guêpier. Et une bonne. "Pourquoi ne pas laisser la société en gérance à certains de nos cousins en attendant de régler cette histoire ? Ils ne sont peut-être pas des descendants directs de grand-père mais ils restent des Riley et surtout, ils sont neutres." C'est une solution convenable, elle en est persuadée et cela lui redonne un peu de courage. Elle se lève alors, ajuste son débardeur, remet ses cheveux en place. Pourquoi ? Tout simplement parce que là qu'elle entrevoit une porte de sortie, aussi petite soit-elle, un relent d'énergie la motive à s'expliquer. Et on ne donne pas un speech n'importe comment chez les Riley, on y met les formes. "Je sais que ça va faire enrager papa - raison de plus d'ailleurs - mais au moins rien n'est définitif. Et puis certains de nos cousins sont très doués en affaires, ils en dirigent des lucratives ! C'est temporaire mais ça permettrait de ne pas faire couler la boîte et de nous concentrer sur le côté juridique de la chose." Et alors tout pourrait revenir à la normale, c'est ce qu'elle sous entend. Faudrait-il encore qu'elles obtiennent gain de cause cela-dit mais l'espoir fait vivre comme on dit.

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Riley's sisters #1

Tu ne comprenais pas forcément la logique de tout le monde. Chacun sa logique, c’était certain mais bon quand même. Tu aurais aimé que les choses se passent autrement. Surtout, tu aurais aimé ne pas avoir toute cette histoire d’héritage. Bien sûr, ça aurait été trop beau pour être vrai tout ça. La vie aurait été plus simple mais on sait tous que la vie ne l’est pas, malheureusement. Elle n’est jamais rose, et que ce soit pour n’importe qui. Tu hochais la tête aux mots de ta sœur. L’Irlande et vert, oui, ça allait bien ensemble mais tu n’avais plus trop de souvenirs. « Oui je sais.. j’aimerai bien y retourner un jour. » Tu lui disais avec un léger sourire. Tu savais que ça ne serait pas pour maintenant mais tu voulais tout de même évoquer l’envie d’y aller. Peut-être que tu irais avec ta sœur ou bien toute seule, ce n’était pas trop votre préoccupation du moment. Tu poussais un soupir, agacée de cette situation et surtout de cette guerre entre frères et sœurs. « Non c’est clair, ils ne gagneront pas et ils ne le méritent pas d’ailleurs.  » Pourquoi est-ce que vous auriez du les laisser gagner ? Il n’y a aucune raison pour cela. Ils ne le méritent pas et puis, une personne qui te fait du mal, encore moins. Cela te touchait quelque part car ça venait de la part de tes frères mais ce n’est pas comme si tu avais été si proche d’eux. Cela t’aurait davantage fait mal si c’était avec ta sœur que tu étais en froid.

Tu ne savais cependant pas quoi faire de l’entreprise. Une chose était sûre, elle ne t’intéressait pas vraiment. Même pas du tout. Tu avais ton boulot, un métier d’éditrice qui te plaisait et que tu adorais. Tu ne te voyais pas changer ni même prendre cette entreprise. Tu avais toujours fait comprendre dès le départ que la seule chose qui t’intéressait c’était les livres. Tu ne voyais donc pas pourquoi ils te pensaient capable d’une chose pareille. Tu passes une main dans tes cheveux, réfléchissant à la proposition de ta sœur. Tu ne voyais pas d’autres solutions, ni quoique ce soit qui soit mieux que ça de toute manière. « Non.. je crois que tu as raison, de toute façon je suis incapable de gérer ça. Autant je gère mon boulot mais l’entreprise.. elle irait à sa perte avec moi. » Tu ne t’en sentais pas capable, tu n’aimais pas cela et tu ne te voyais pas le faire.  Certes, ton père serait sûrement très en colère mais ce serait mieux comme ça. « Tu pensais à des cousins en particulier ? De toute façon, c’est la meilleure chose qu’on puisse faire, autant pour nous que pour l’entreprise. » Cela vous laissait ainsi un peu de temps pour vous, pour réfléchir et voir comment vous alliez faire. « Je pense que c’est ce que grand père voudrait en priorité de toute façon, que son entreprise continue de tourner et bien, non ? » Sinon, pourquoi nous la laisser ? Enfin, tu ne comprenais pas vraiment les agissements de ton grand père malgré tout.