l'histoire de ma vie
petite citation pour faire joli
Le feu de la cheminée dans le grand bureau du doyen de la famille Silverstone crépitait avec lenteur. Cela accompagnait à la perfection les longs silences entre les différents membres qui s'affrontaient par regards interposés. Ce fut le père de Owen qui prit la parole sans oublier de tousser derrière son épaisse barbe.
« Tu nous as beaucoup déçu. Nous t'avons pas envoyé dans ce camp pour cela. Tu te rends compte l'image que tu renvoies de notre famille ? » Le principal intéressé qui était posé sur une chaise au milieu de la pièce serra les poings pour se forcer à ne pas répondre à cette attaque. Owen préféra baisser la tête. Sa mère qui but une nouvelle gorgée de son verre de Chardonay se pencha pour poser une main sur les genoux de son fils.
« Tu ne peux pas faire semblant. Tu crois vraiment que ton père et moi nous nous aimons vraiment ? » Owen offrit un léger sourire avant qu'il lui soit voler par son père qui arriva pour enlever le verre des mains de son épouse.
« Tu as trop trop bu, ma chérie. Va te réposer. » La figure féminine de la famille Silverstone acquiesça. Elle marcha en titubant pour sortir du bureau, mais fila directement au bar dans leurs salons pour se servir un autre verre.
« Déjà, il le fait exprès. » Qui venait de prendre la parole. Peter, son grand-frère, se tenait prêt de la cheminée, les bras croisés contre son torse.
« Regarde le. Il ne rentrera jamais dans une grande école. C'est un bon à rien qui ne s'intéresse qu'à la mode. Il ne fait que cela pour nous nuire. » Owen grinça des dents et se leva précipitamment. Il fonça vers son frère et le toisa même si celui-ci était beaucoup plus grand que lui.
« Il a du simplement trouver cela pour se rendre intéressant. » Owen essaya de frapper son frère au visage, mais celui-ci l'arrêta. Il le repoussa sans grand mal et Owen tomba au sol. Le doyen de la famille resta neutre et n'aida en rien son fils à terre.
« Envoyez-moi dans autant de camps que vous voulez. J'aime les garçons. Vous me changerez jamais. » hurla Owen. Peter s'avança et s'agenouilla devant son petit-frère. Il prit son menton entre ses deux doigts.
« Pourtant, on t'a envoyé dans un camp pour que tu arrêtes de te goinfrer. Et, regarde toi, tu n'es plus cette boule de graisse qui nous faisait tellement rire. Donc, t’inquiète pas, on va y arriver. » Owen avait à présent autour de la trentaine. Il se tenait derrière la porte de la cuisine familiale. Sa mère s’affairant dans son dois à donner des ordres aux petits personnels toujours son verre de d'alcool à la main. Aujourd'hui, un grand champagne, car c'était une grande occasion. Owen poussa légèrement la porte pour fixer pendant quelques secondes un homme de dos. Bien habillé dans un costume impeccable. Owen ferma la porte avant que l'inconnu se retourne.
« C'est une blague, rassurez moi ? » Sa mère leva le nez de son verre et demanda comme si de rien n'était.
« Quoi ? Mon bichon ? » Owen poussa la porte et fixa Martial Applewood. Un homme autour de la quarantaine, au bouc brun qui mettait son visage en forme.
« Cela, mère ! » montra t-il du doigt avant de refermer la porte.
« Sincèrement. Nous sommes en 1930 ? Vous organisez un cocktail pour nous présenter et vous attendez que je l'épouse comme cela ? » La figure maternelle de la famille Silverstone préféra boire une nouvelle gorgée de son verre plutôt que de répondre dans un premier temps.
« Vous pouvez vous marier, maintenant. Tu devrais être content, non ? » Owen, exaspéré, s'avança pour se placer devant sa mère.
« Cela n'a rien à voir. Maman arrête de boire un instant. » Owen l'empêcha de porter son verre à ses lèvres et lui vola le verre des mains.
« Je ne suis pas un moyen d'échange dans vos complots politiques minables. Je ne vais pas épouser, un quelqu'un que je ne connais pas et deux je ne ferrais jamais cela pour Peter. Tu sais comme je le déteste. » Bien-sûr, à force de parler du loup, celui-ci montra sa queue. Peter rentra dans la cuisine et toisa du regard son petit-frère. Il avait bien-sûr tout entendu.
« Mais, bien-sûr que tu vas faire cela pour moi. » ajouta t-il en tapotant la joue d'Owen qui repoussa sa main aussitôt.
« Nous avons déjà tout arrangé avec Martial. Nous avons déjà choisi la date et le lieu. Cela nous fera tous gagnés des points dans les sondages. Et, tu sais pourquoi tu vas faire cela ? Car, même si tu es tout musclé maintenant, que tu pourrais me rétamer d'un seul coup de poing tu restes une petite...» Owen ne lui laissa pas le temps de finir sa frère. Peter s'écroula, le visage en sang.
« En effet, tu as raison, maintenant je peux t'en mettre une. » Owen tourna les talons et s'en alla, la fureur au ventre et l'envie de frapper son grand-frère à nouveau.
Nous sommes six-ans plus tard, dans un café, c'est la fin de journée pour Owen. Il a quitté les bureaux de VOGUE pour rejoindre l'une de ses amies. Ils jouent des coudes pour arriver jusqu'au bar. Personne ne vient lui faire la morale. Owen est massif et son regard viril ne laisse personne indifférent. Il rejoint une amie et ils se mettent tous les deux à siroter leurs cocktails quand sa meilleure amie l'interpella.
« Mais, divorce ! Je comprends pas le problème. » Owen posa son verre et se pencha vers sa meilleure amie.
« Tu ne comprends pas. Je ne suis pas du genre à abandonner. Si, je le fais, je se serais rayé de l'héritage. Je me suis pas tapé ma famille trente-six ans pour partir les mains vides. Tu me connais. Je suis du genre hargneux et vindicatif. Aucune chance qu'il me voit un jour céder. » Owen but une gorgée et enchaîna.
« Ma famille a voulu que je l'épouse, je l'ai fait. Ils veulent que je joue le parfait petit gay marié. Je le ferrais, mais je veux ma part du gâteau à la fin et cela il ne pourra pas me l'enlever. » Sa meilleure amie se mit à rire et leva son verre pour porter un toast.
« Vous êtes vraiment des tarés dans votre famille. » Owen trinqua avec son amie et ils échangèrent un regard complice.
« Je te confirme. Maintenant, parlons des choses importantes, qu'est ce que tu penses de Mathys, le nouveau rédacteur en chef ? Tu crois qu'il est bien membré ? »Il était plus de vingt-deux heures au dernier étage de VOGUE, mais les braves ne dorment jamais et surtout pas les stagiaires. Une petite tête blonde aux yeux fatigués éteignit son ordinateur et rassembla ses affaires, c'est à ce moment que Owen sortit de l'ombre.
« Qui vous a dit, Miss Ombrage que vous pouviez y aller ? » La dite intéressée balbutia et retomba sur son siège.
« Et, ce dossier sur les vernis, c'est terminé ? » La jeune fille, qui ne semblait pas avoir plus de vingt-ans, se releva et protesta.
« Vous m'aviez dit que c'était pour la semaine prochaine ? Que j'avais le temps de...» Owen resta de marbre dans sa position imposante et menaçante.
« Vous êtes entrain de sous-entendre que je mens, Miss Ombrage ? » « Jamais de la vie je n'oserais...» Owen tapa de son poing sur le bureau de la stagiaire et lui montra la sortie d'un œil sévère.
« Prenez vos affaires et allez-vous en. Nous nous voulons pas des incompétents. Si vos affaires ne sont pas pliées dans moins de dix-minutes je vous fais sortir par la sécurité. » La stagiaire se mit à fondre en larmes et tenta de se justifier comme de s'excuser. C'est à ce moment que deux femmes sortirent de l'ombre avec un grand sourire. La plus petite glissa un billet dans les mains de Owen et ajouta.
« Tu m'énerves, comment tu arrives à les faire pleurer comme ça ? » Se rendant compte de l'humiliation, la stagiaire se précipita aux toilettes en larmes.
« Elle pourrait au moins me remercier, elle n'est plus virée. » ajouta Owen avec une pointe d'ironie. L'amie dans le dos de l'assistant lui tapa sur l'épaule.
« Allez, je te mise 200 que tu seras pas capable de... » Tout le monde s'arrêta et les regards se tournèrent vers le bureau du rédacteur en chef. Owen hocha la tête et pénétra dans le bureau du rédacteur.
« Mr Eggerton, je peux vous déranger ? » Owen referma la tête et s'avança vers le bureau de Mathys, ses bras contre ses pectoraux virils.
« Dans la nouvelle rubrique sexe, nous pensions lancer un questionnaire : Quel outil d'école élémentaire votre copain pourrait-on le comparer ? Nous avons la gomme : petite mais efficace, la règle : longue mais souvent fragile ou alors le trombone : jamais on arrive à en trouver une quand on cherche au fond de sa trousse. » Owen prit un instant pour souffler et fixa son rédacteur avec un regard amusé.
« Vous vous mettriez dans quelle catégorie vous ? » Owen posa cette question sans même hésiter. Cela l'amusait et ce n'était pas uniquement à cause de ce pari. Cela l'amusait de tourner autour du rédacteur. C'était un jeu qui l'amusait beaucoup dernièrement.