Cette journée de février est venue tout changer dans ma vie, seulement deux petits mois de bonheur en tant qu’épouse d’Axel, huit courtes années comme étant la maman de Josie … Et puis plus rien. Un a suffit de vingt-quatre heure pour tout basculer et faire de ma vie un enfer dans lequel je me retrouve enfermé. Pas un jour ne passe sans que je repense à cette famille perdue, que jamais plus je ne pourrais retrouver. Pas un soir ne s’écoule sans que je ressente l’envie de me laisser aller dans les revers de l’alcool, acceptant de boire un verre, puis un autre et encore, jusqu’à oublier. Parce que j’oublie, du moins j’en ai l’impression, je ne peux pas réaliser que rien ne change, les effets de l’alcool dans le sang me fait du bien, autant que fini par m’habituer à cette horrible gueule de bois le lendemain. Je ne vais pas dire que je me sens légère, mais je me sens bien moins remplis de chagrin, mensonge, ce chagrin il reste, il ne s’en va jamais, mais ce scotch que j’aime tant, qui est devenu ma lourde faiblesse, il me permet de croire qu’il apaise ma peine. Un verre ne suffit pas, les autres ne suffisent pas plus, mais je m’accroche à cette idée, comme ce soir par exemple où j’ai pris l’envie de quitter le silence incroyablement déprimant de mon appartement, pour l’ambiance festive d’un bar. «
Charlie, on s’connait, tu m’connais. » Je suis en train d’essuyer le refus du barman de me servir un nouveau verre. Je n’ai plus réellement les idées claires et même si j’en pense le contraire, cette vision vivant complètement en décalé de la réalité ne fait que le prouver. «
Un dernier ! Tout petit ! » Dis-je en apportant des actes à mes paroles, en laissant mon pouce et mon index montrer mon indication du tout petit, accompagné de cette ivresse présente dans mon corps, pour apporter mes doigts devant l’un de mes yeux, tel un enfant. «
Tu ne penses pas que tu as eu ta dose pour ce soir ? Tu devrais lever le pied. Un de tes amis va venir te chercher. » Qui a dit que sous l’influence de l’alcool on est capable de réfléchir sérieusement, d’avoir de bonnes idées ? «
Ah non ! J’vais très bien ! J’vais te le prouver, prendre ma voiture et ... »
Une petite minutes Maxine. «
Qu’est-ce que j’voulais faire déjà ? » Toute discrétion ce soir est a proscrire, elle s’est faite la malle avec ma lucidité, ma responsabilité et ma sobriété. J’en ai bien du mal à m’exprimer ce soir, l’alcool présent dans mes veines ne m’aidant guère, mais je tiens bon, je crois. «
Maxine ? C’moi ! » On vient de m’appeler, une voix masculine, me laissant presque l’espoir qu’il s’agisse d’Axel, mais ai-je réellement le temps d’y penser ? Pas même le temps de réaliser cette impression que je sais qui est avec moi dans ce bar. «
Oh ! Hey ! Max ! Hum ... » Rectification. «
Matt ! Max c’moi ! » Un rire, pour un sourire, de faux semblant que je ne contrôle pas, me retrouvant amusé par ce méli-mélo que je viens de me faire toute seule, comme une grande personne complètement ivre. «
C’tombe bien qu’tu sois là ! Expliques à ... » Trop de prénom, tue le prénom. «
A Charlie, que j’peux encore prendre un verre, que j’suis bien. » Dis-je avec une grande sincérité dans la voix, parce que je le pense réellement. Ma main c’est glissé sur l’épaule de l’homme venu me rejoindre, je ne réalise pas sa présence, du moins je ne me demande pas pourquoi il est ici, mon imagination me donne le fruit du hasard. Il est vrai que le barman m’a prévenu, qu’il m’a dit qu’on allait venir me chercher, mais cette information, si je l’ai entendu, je ne l’ai pas retenu, donc encore bien moins traité.
nightgaunt