(rp loterie) The secret ingredient is always cheese • Leana

Pax avait toujours su qu'il n'était pas pas doué de ses deux mains, il faisait ce qu'il pouvait mais il n'avait jamais réussi à coordonner ses bras et son cerveau. C'est pour ça qu'il n'avait pas compris ce qui lui était passé par la tête quand il avait invité un de ses collègues à manger chez lui et qu'il s'était même proposé de faire la cuisine. Il avait simplement paniqué au fil de la conversation et c'était le seul échappatoire qu'il avait trouvé. Et puis il l'avait surtout invité parce qu'il voulait savoir un peu comment son collègue avait fait pour apprendre à parler le russe tout seul. Pax voulait évoluer un peu dans son travail, il voulait se distraire de son sevrage et penser à autre chose. Du coup pour mettre en place le déjeuner, il avait décidé de faire les choses biens. Il s'était inscrit pour prendre un cours de cuisine et pouvoir impressionner un peu et puis ça pourrait toujours lui servir.

Il se retrouvait donc dans la belle cuisine de restaurant, se sentant un peu perdu au milieu du cours où il n'y avait que 2 hommes pour 6 femmes. De plus il n'était absolument pas dans son élément et avait vraiment peur de passer pour le dernier des hommes des cavernes tellement il n'y connaissait rien. Leur prof commença à former des binômes pour travailler plus facilement et efficacement. Pax se retrouva avec une jeune femme, visiblement plus jeune que lui. Elle était très jolie et avait l'air très sympa, le trentenaire espérait juste qu'elle était aussi pommé que lui. Il était un peu gêné mais se dit qu'il devait sûrement se présenter, au moins rapidement. « Salut, moi c'est Paxton. » Il lui sourit avant de porter de nouveau son regard sur le cuisinier. Ils allaient apprendre à faire une blanquette de poulet, apparemment un plat plutôt facile et rapide, étant donné qu'il y avait beaucoup de débutants dans le cours d'aujourd'hui. Pax se sentait rassuré. Ils avaient tous les ingrédients déposés devant eux, le chef commença à donner ses consignes. Premièrement il fallait couper le poulet en gros morceaux. Pax voulu faire comme si il savait ce qu'il faisait et prit le poulet afin de commencer à le couper. Bien sûr la seule chose qu'il parvint à couper fut son doigt. Ça commençait bien.

Ne pas penser, ne surtout pas réfléchir, juste enfiler ma tenue et cuisiner, ça ne devait pas être compliqué. En tout cas, ça ne l’était pas en temps normal, c’était même presque impossible de me distraire quand j’étais dans une cuisine. Seulement, on ne pouvait pas dire que ma vie était tout à faire normale depuis quelques jours, je vivais changement sur changement et ça me chamboulait plus que je ne voudrais l’admettre. Même un simple atelier de cuisine arrivait à me rappeler mes dernières erreurs, tout ça parce que je m’étais dirigée naturellement vers mon ancien restaurant alors que le cours de ce soir était à l’autre bout de Wellington. Et maintenant, debout à côté des autres inscrits, écoutant à peine les instructions données par le chef, je me remémorais sans cesse le week-end où j’avais appris que j’étais embauchée à Island Bay, où j’avais voulu retrouver ma complicité avec Dylan et où… « Salut, moi c'est Paxton. » Je relevai la tête et vit un homme se placer à côté de moi, visiblement désigné pour être mon binôme. « Salut. Et moi, Leana. » Je lui répondis par un sourire, le mieux que je puisse lui offrir malgré les pensées floues qui continuaient à se jouer de moi. Alors que notre instructeur redonnait les premières consignes, je me reculai légèrement afin d’attacher mes cheveux et observai les ingrédients laisser à notre disposition. Du peu que j’avais écouté et de ce que je voyais, la leçon du jour ne devrait pas être trop complexe, j’allais peut-être avoir l’occasion de réinventer la façon de cuisiner la blanquette si mon partenaire était assez à l’aise derrière les fourneaux. J’eus un sourire un peu plus chaleureux en voyant celui-ci prendre les devants et se lancer dans la découpe du poulet. Persuadée qu’il savait ce qu’il faisait, je me détournai juste le temps de récupérer deux bouts oignons au bout de la table, histoire de les mettre à mijoter le plus vite possible. Seulement, quand je me retournai pour me poser sur le plan de travail à côté de lui, je vis immédiatement une tâche rouge s’étendre sur notre viande. « Ça va ?! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je posai ce que j’avais dans mes mains et m’approchai de lui pour observer sa blessure, exprimant rapidement une petite grimace. « Tu ferais mieux de rincer la coupure et de demander de quoi la soigner si tu ne veux pas que ça s’infecte. Je peux m’occuper de couper la viande en attendant si tu veux ? »

La jeune femme lui répondit qu'elle s'appelait Leana, original comme prénom. Elle semblait un peu ailleurs, après tout, elle était sûrement intéressée par le cours, c'était la raison de leur présence à tous les deux. Elle souri malgré tout et commença par s'occuper des oignons, voyant que Paxton avaient pris les devants avec la viande, chose qu'il regretta dès qu'il sentit la lame passer sur son doigt. Il sentit le sang commencer à dégouliner et se décala afin de ne pas tâcher plus qu'il ne fallait. Sa partenaire se rendit compte de sa maladresse, et s'empressa de demander si ça allait et ce qui venait de se passer. Pax était plutôt confus, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait voulu s'occuper du poulet alors qu'il savait pertinemment qu'il était maladroit et surtout pas du tout doué ni initié en cuisine. Il avait simplement voulu avoir l'air plus intelligent qu'il ne l'était. « Oui oui ça va merci... » Dit-il plutôt rapidement, à voix basse avec un sourire gêné. « Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne suis pas du tout doué en cuisine en fait... Mais je me suis dit que c'est pas en regardant faire que j'allais apprendre je suppose. » Là encore il lâcha un léger rire qui exprimait clairement à quel point le trentenaire était confus. Leana inspecta la coupure et lui dit qu'il ferait mieux d'aller rincer et de demander de quoi soigner sa blessure de guerre. Elle lui proposa également de s'occuper du poulet pendant ce temps. « Oui vas-y, je te laisse faire, je pense que c'est mieux pour tout le monde, surtout pour lui! » Il se dirigea vers l'évier pour tout d'abord rincer, et prit un torchon pour le placer sur son doigt et stopper le saignement le temps d'aller demander de quoi nettoyer et bander la coupure. Il se sentit encore une fois très bête quand il dû expliquer au chef qu'il s'était coupé en même pas 2 minutes de cuisine. Le cuisinier donna à Pax un pansement et un gant en plastique, et ce dernier se dirigea de nouveau vers le plan de travail où se trouvait sa partenaire. « Je suis vraiment désolé, je serai ton commis maintenant, dis moi comment je peux t'aider. »

En m’approchant de mon binôme, je vis tout de suite la gêne sur son visage et sa voix ne fit que renforcer cette impression. Pourtant, ce n’était pas très grave comme situation, ça arrivait à tout le monde de se couper, surtout que ça ne semblait pas bien profond comme plaie. Mais, avec sa petite confession, je compris rapidement que c’était plutôt son attitude et sa maladresse certaine avec les ustensiles de cuisine qui le faisait rougir ainsi. Ne sachant quoi répondre pour ne pas le mettre un peu plus dans l’embarras, je me contentai de lui faire un petit sourire compatissant et lui conseillai d’aller mettre un pansement avant de continuer. Si je pouvais dire adieu à mon idée de me perfectionner et d’utiliser mon imagination pour ce cours de cuisine avec lui, je ne pouvais pas lui reprocher de ne pas écouter. « Oui vas-y, je te laisse faire, je pense que c'est mieux pour tout le monde, surtout pour lui ! » Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rire, surtout en voyant les quelques morceaux qu’il avait déchiquetés avec brio. Je m’en approchai et réparai d’un geste d’expert les dégâts qu’il avait fait, mais, au moment de couper le reste des filets mis à notre disposition, je changeai de décision. Je me décalai pour rincer mes mains avant de récupérer mes oignons et commencer à les éplucher. J’étais en train d’émincer le premier oignon quand j’entendis des pas derrière moi. « Je suis vraiment désolé, je serai ton commis maintenant, dis moi comment je peux t'aider. » « Joli le gant ! » Je lui fis un sourire complice en baissant mon regard vers sa main, puis désignai la viande de mon couteau. « Tu peux m’aider en apprenant à couper la viande. Montre-moi… » Je sentis soudain les larmes me monter aux yeux et je levai vivement la tête vers le plafond pour essayer de les retenir. Je posai lentement mon couteau sur le plan de travail et tâtonnai la surface à la recherche d’un torchon. Seulement, je ne trouvai rien et je commençai à me sentir ridicule à rester dans cette position alors je finis par abandonner et je essuyai précautionneusement les larmes rebelles avec mon poignet. « A chaque fois c’est pareil, c’est horrible ! Je disais quoi déjà ? Ah oui, montre-moi comment tu t’y prends. » Reniflant le plus discrètement possible, je m’approchai de lui en attrapant ce traître de torchon sur la porte du four. La vision encore un peu floue, je mis un peu de temps avant de me rendre compte de sa position dangereuse, mais je parvins à attraper sa main avant qu’un nouvel accident se produise. « Première leçon importante : ne jamais mettre ses doigts dans le chemin d’une lame. C’est peut-être stupide, mais c’est souvent pour ça qu’on se coupe aussi souvent. Décale juste un petit peu ta main et ça ira mieux, tu verras. Et prends ton temps. Mieux vaut faire les choses lentement et bien que de se précipiter. C’est ce que je n’arrête pas de dire à ma colloc et, quand elle veut bien prendre le temps de m’écouter, elle ne fait pas de bêtise, étrangement… » De nouveau, je sentis des larmes remplir mes yeux, mais à la sensation de ma gorge toute serrée, les oignons n’étaient plus responsables de mon état. la sensation de ma gorge toute serrée, les oignons n’étaient plus responsables de mon état.