no rest for the wicked # mathys and his tiny pen

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

Owen aimait travailler tard. Il aimait ces bureaux vides et avoir tous le loisir de fouiller dans ceux-ci. C'était son jeu préféré - avec beaucoup d'autres -. Fouiller dans l'ordinateur de ses voisins, ouvrir les tiroirs de ses voisines. C'est qu'il en trouvait des choses et puis aucun mari ne l'attendait à la maison. Un mari qu'il ne voulait surtout pas croiser. Hors de question de croiser Martial, de subir ses tentatives puériles de séduction : encore un diner aux chandelles ou tout acte sirupeux tout à fait agaçant. Il n'y avait pas une journée où il ne recevait pas un bouquet de fleurs par un livreur FEDEX : des fleurs qui finissaient toujours à la poubelle.

Owen se retrouvait souvent avec les dernières âmes du magazine après vingt-deux heures. Ils discutaient autour d'un peu d'alcool dissimulé sous le manteau. Ils avaient un jeu aussi : faire craquer les stagiaires et Mr Silverstone était plutôt doué pour cela. Une petite tête blonde aux yeux fatigués éteignit son ordinateur et rassembla ses affaires, c'est à ce moment que Owen sortit de l'ombre.  « Qui vous a dit, Miss Ombrage que vous pouviez y aller ? » La dite intéressée balbutia et retomba sur son siège. « Et, ce dossier sur les vernis, c'est terminé ? » La jeune fille, qui ne semblait pas avoir plus de vingt-ans, se releva et protesta.  « Vous m'aviez dit que c'était pour la semaine prochaine ? Que j'avais le temps de...» Owen resta de marbre dans sa position imposante et menaçante. « Vous êtes entrain de sous-entendre que je mens, Miss Ombrage ? » « Jamais de la vie je n'oserais...» Owen tapa de son poing sur le bureau de la stagiaire et lui montra la sortie d'un œil sévère.  « Prenez vos affaires et allez-vous en. Nous nous voulons pas des incompétents. Si vos affaires ne sont pas pliées dans moins de dix-minutes je vous fais sortir par la sécurité.  » La stagiaire se mit à fondre en larmes et tenta de se justifier comme de s'excuser. C'est à ce moment que deux femmes sortirent de l'ombre avec un grand sourire. La plus petite glissa un billet dans les mains de Owen et ajouta. « Tu m'énerves, comment tu arrives à les faire pleurer comme ça ?  » Se rendant compte de l'humiliation, la stagiaire se précipita aux toilettes en larmes. « Elle pourrait au moins me remercier, elle n'est plus virée. » ajouta Owen avec une pointe d'ironie. L'amie dans le dos de l'assistant lui tapa sur l'épaule. « Allez, je te mise 200 que tu seras pas capable de...  » Tout le monde s'arrêta et les regards se tournèrent vers le bureau du rédacteur en chef.

Owen hocha la tête et arracha le billet des mains de sa collègue. Mr Silverstone n'allait pas se faire prier pour remporter ce défi. Il était clair que Mathys lui plaisait. Il lui plaisait comme une friandise qu'on aurait placé tout en haut d'une étagère avec le mot : "Ne pas toucher". C'était le genre de choses à ne jamais faire avec Owen. Ce ne faisait qu'augmenter son désir de dérober ce qui était impossible pour les autres, car il avait bien compris que le rédacteur en chef était hétérosexuel. Cependant, ce n'est pas pour cela qu'il allait abandonner.

L'assistant, dans son tee-shirt blanc trop serré pour lui et qui moulait à la perfection chacune des zones de son torse musculeux et un jean encore bien trop serré et qui moulait avec impudeur tout ce qu'un homme devrait normalement dissimulé, pénétra dans le bureau du rédacteur. « Mr Eggerton, je peux vous déranger ? » Owen referma la tête et s'avança vers le bureau de Mathys, ses bras contre ses pectoraux virils. « Dans la  nouvelle rubrique sexe, nous pensions lancer un questionnaire : Quel outil d'école élémentaire votre copain pourrait-on le comparer ? Nous avons la gomme : petite mais efficace, la règle : longue mais souvent fragile ou alors le trombone : jamais on arrive à en trouver une quand on cherche au fond de sa trousse. » Owen prit un instant pour souffler et fixa son rédacteur avec un regard amusé. « Vous  vous mettriez dans quelle catégorie vous ? » Owen posa cette question sans même hésiter. Cela l'amusait et ce n'était pas uniquement à cause de ce pari. Cela l'amusait de tourner autour du rédacteur. C'était un jeu qui l'amusait beaucoup dernièrement.

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

Work, Work, Work.... Si Rihanna n'avait pas sortit ce tube et si j'avais été doué pour pousser la chansonnette, j'aurai très certainement sortit ce titre et cartonné dans les charts de la Nouvelle-Zélande ! Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne vivais rien que pour mon boulot ! Dit comme ça, ça faisait un peu pitié mais dans la réalité c'était loin d'être le cas... Je n'étais pas un simple petit vendeur de chaussures bien qu'il n'y ait pas de honte à exercer cette profession mais en ce qui me concernait j'étais rédacteur en chef pour VOGUE NZ, célèbre magasine de mode que tout le monde s'arrachait que ce soit en format numérique ou en format papier... Bosser pour ce groupe et surtout en collaboration avec Madame Iris Von Dust était la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie.... Et puis mon job' m'avait en quelque sorte sauvé la vie ! Il ne faut pas oublier qu'il y a presque maintenant un an, j'avais enterré mon épouse et ma petite fille, les deux femmes de ma vie qui avaient malheureusement perdus la vie dans un tragique accident de voiture.... Inutile de préciser que suite à cette perte j'avais malgré moi accumulé les conneries comme par exemple le fait de boire jusqu'à ne plus être capable de rentrer chez moi.... Ca n'avait heureusement pas duré bien longtemps et ce qui m'avait permit de penser à autre chose et bien c'était tout simplement mon boulot.... Toutes ces petites choses expliquaient donc pourquoi mon poste avait énormément d'importance à mes yeux...

Jeudi 1er Septembre 2016, 22h00 : voilà ce qu'affichait mon téléphone portable quand je pris la peine de consulter les textos reçus dans la journée... Je n'avais pas vu l'heure passé.... Faut dire qu'en ce moment le boulot était énorme... Ce mois de l'année dit de la ''rentrée'' était toujours très important pour nous... C'est dans les prochains numéros qu'allaient être dévoilées les nouvelles collections de tells ou telles marques, c'est aussi à ce moment là que nous apportions certains modifications comme une nouvelle mise en page, de nouveaux articles et forcément cela engendrait une quantité de travail assez impressionnante ! Il n'était donc pas rare de voir les ''gros postes'' terminés à une heure très avancée de la soirée.... En soit personne n'était obligé de rester après l'horaire inscrit sur le contrat d'embauche mais c'était plutôt bien vu... Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser les ''simples employés'' n'étaient pas aussi nombreux que ça à déborder sur les horaires.... Grosse erreur de leur part car c'est souvent comme ça qu'on obtenait une promotion ou qu'on voyait sa paye augmenter d'une façon considérable... Toutefois chacun voyait midi à sa porte !

Je venais à l'instant de terminer avec l'agent d'un mannequin très en vogue en ce moment pour la couverture du prochain numéro lorsque quelqu'un frappa à la porte de mon bureau. ''Oui pas de problème..'' En voilà un qui par exemple avait tout comprit ! Owen Silverstone, l'assistant de ma collaboratrice ! Si il y en a bien un qui ne comptait pas ses heurs c'était bien lui ! Comme les grands patrons, il avait tendance à passer plusieurs de ses soirées au bureau le plus souvent avec deux jeunes femmes qui exerçaient la même fonction que lui ! Et honnêtement nous avions beaucoup de chance car son travail nous donnait entière satisfaction ! Du moins Iris, ne s'était jamais plainte de sa personne, chose on ne peut plus rare venant d'elle ! Je n'avais que très peu travaillé directement avec lui mais je savais qu'il était doué...

Lorsqu'il me posa sa question sur ce fameux questionnaire, je ne pouvais m’empêcher d'exploser de rire. ''Je reconnais bien Iris dans ce questionnaire...'' Mon doublon était en effet très ouvert sur le plan sexuel et ça ne m'étonnait même pas qu'elle est dressé un tel jeu pour le prochain numéro. ''Mais je ne sais pas si on est assez intime pour que je te réponde Owen..'' ajoutais-je en souriant... Qu'il se rassure, je n'étais pas du tout coincé, je partais du principe qu'on pouvait rire de tout. ''Le plus drôle serait de te demander dans quelle catégorie tu me verrais...'' Non je ne cherchais pas à noyer le poisson, ni faire la prude sachant que je n'étais pas comme ça et j'allais de toute façon répondre à sa question mais autant jouer un peu non ?.

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Owen & Mathys and his tiny pen

Owen savait pertinemment quelle tragédie avait touché le rédacteur en chef. Il y a de cela plus d'un an. Comme tout ceux qui travaillait en étroite collaboration avec Mister Eggerton. Si Owen avait eu un cœur, il aurait pu en verser une larme et en avoir la poitrine serrée. Cependant, il était de ces hommes qui préférait se dissimuler sur cette apparence masculine rustre et plutôt sévère avec le monde qui l'entourait. Il était acerbe, vindicatif et si Iris était autant satisfait de son travail, c'est qu'il ne tournait jamais autour du pot. Silverstone était homosexuel, mais rien dans sa manière d'être et d’interagir avec son entourage ne laissait place aux clichés. Il était loin de se laisser faire et si on venait à lui faire une mauvaise plaisanterie homophobe, on risquait fort de se retrouver avec son poing dans la figure. Kirkman, un informaticien du 3ème, l'avait appris à ses dépends. Pourtant, l'assistant était bien plus sensible qu'il le laissait paraître. Bien-sûr, que sous cette armure de testostérone, il avait un cœur sensible. Un cœur qui était triste pour le veuf devant lui. Un cœur qui    avait évidement des sentiments pour ce mari qui l'attendait encore une fois chez eux devant un repas froid.

Cependant, cela le trentenaire refusait de le montrer, il préférait plaisanter, titiller et jouer. C'était un masque beaucoup plus intéressant à porter. Ce soir encore dans le bureau de Eggerton, il enfila ce masque et se lança dans une pique dont il avait le secret. La réaction de son rédacteur l'amusa, car il eut peur un instant de le vexer et c'était bien la dernière chose qu'il voulait. Il s'approcha et posa ses mains sur le bureau de Mathys quand son voisin avoua reconnaitre Iris dans cette proposition de questionnaire. « Elle est l'âme de ce magazine. Elle est partout. » ajouta t-il avant de lever les yeux au plafond avec un petit sourire satisfait. Owen prit un position assez "Sherlockiem" avec son index sur sa bouche. Dans quelle catégorie il le verrait ?

« Hum...Analysons tout cela...» proclama t-il avec un grand sérieux, mais surtout pour faire rire son voisin. Singeant les manières d'un détective. Il fit le tour du bureau du rédacteur. « Donnez-moi vos mains. » demanda t-il dans un premier temps. Bien sûr, avec Owen sa demande se transforma en somation et il prit les mains de Mathys dans les siennes. Il les retourna et observa ses paumes. « Intéressant. Vous voyez cette ligne ? » Il passa son doigt le long de la paume entre ses mains. De façon faussement sensuelle déguisée.  « C'est votre ligne sexuelle. » Owen avait tout inventé bien entendu. Il s'y connaissait autant en lignes de main que dans l'histoire de la fusion nucléaire. « Elle se sépare en deux là, vous voyez ? Cela ne veut dire qu'une chose ...» ajouta t-il avant d'offrir un long silence comme s'il allait délivrer un lourd secret.

Cependant, à la fin, il releva la tête et explosa de rire avant de rendre la main de Mathys à son propriétaire. « Que nous allons devoir ajouter une autre catégorie : la grosse agrafeuse, encombrante et qu'on arrive jamais à ranger dans sa trousse, mais qui est très efficace ? » L'assistant tira la langue et alla s'installer dans un des fauteuils face au rédacteur en chef. « Dites-moi, Monsieur Eggerton vous pensiez vous terrer ici toute la soirée ou cela vous arriver de boire des verres de temps en temps ? » Owen commença à se balancer sur sa chaise avec ses mains derrière son crane. « Allez, fermez moi cet ordinateur et venait boire avec moi. Sauf, si vous avez peur de ne pas tenir l'alcool devant moi ? Pourtant avec une grosse agrafeuse, vous devriez avoir peur de rien, non ? » Owen ne savait pas pourquoi il venait de lancer cette invitation. Peut-être pour la raison qu'il ne voulait pas rentrer chez lui ?

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Je n'avais que très peu évoqué la perte de mon épouse et de ma petite fille dans le cadre de mon travail car je ne souhaitais pas qu'on me regarde avec de la pitié... Chez VOGUE NZ, le personne avait été très courtois, je ne le savais pas mais je me doutais bien qu'Iris était passé par là pour faire comprendre aux autres qu'il ne fallait pas m'en parler et qu'il était préférable de rester discret sur cette tragédie ! Néanmoins, plusieurs personnes du bureau avaient envoyé des fleurs le jour de l'enterrement et j'avais reçu quelques cartes de condoléances à mon domicile les semaines qui avaient suivi les funérailles. Bref tout ça pour dire que je n'aimais pas du tout attirer l'attention sur moi en ce qui concernait ma vie privée....

Aujourd'hui il était encore trop tôt pour dire que toute cette histoire était derrière moi car très honnêtement les blessures ne s'étaient pas du tout refermées et elles ne se refermeraient peut-être jamais mais mon esprit avait chassé les idées noires, je ne pensais plus à ça toute la journée et croyez-moi c'était beaucoup plus simple comme ça... J'avais aussi déménagé il y a de ça trois petites semaines histoire de plus me prendre tout les souvenirs en pleine face à chaque fois que j'ouvrais les yeux dans la chambre de l'ancien appartement.... Ma vie privée commençait donc à se reconstruire tout doucement.... Et puis quand on est un homme on se doit de ne rien laisser paraitre ! C'est ce que m'avait répété mon père à plusieurs reprises lorsqu'il était encore de ce monde...

Je savais que l'assistant d'Iris était homosexuel et c'est en partie pour cette raison que j'avais décidé de ''jouer'' un peu avec lui en demandant quelle case il aurait coché à ma place.... Le fait qu'il préfère les autres hommes ne me posait pas le moindre soucis ! Chacun sortait avec qui il voulait et puis de toute façon j'étais assez ouvert d'esprit à ce niveau là.... N'oublions pas que lors d'une de mes soirées ''débauches'' j'avais embrassé un autre homme sur la bouche.... Et oui les premières semaines qui avaient suivi le décès de ma femme j'avais clairement abusé dans l'alcool et lorsque l'on n'est pas maitre de ses actes, on a parfois tendance à faire des choses que l'on ne ferrait pas habituellement.... La preuve ! Mais contrairement à ce qu'on pouvait penser il y avait pas mal de coincé chez VOGUE toutefois parler de sexe et en l'occurrence de comment était mon engin avec Silverstone me faisait plus rire qu'autre chose ! Et puis je ne sais pas mais quelque chose chez l'assistant me donnait toujours le sourire, Owen possédait cette bonne humeur communicative.

Je le regardais donc faire le pitre tandis qu'il s'approchait vers moi ! Finalement son arrivée dans mon bureau risquait de me faire le plus grand bien. Avant de lui donner mes mains, j'en profita pour retirer ma cravate et défaire le premier bouton de ma chemise histoire d'être un peu plus à l'aise. ''Ma ligne sexuelle ?'' insistais-je un brin dubitatif. Il était à fond dans son rôle et il n'était donc pas difficile de se prêter au jeux... ''Et donc ?'' Mon regard croisa le sien et un large sourire se dessinait déjà sur mon visage et c'est bien évidemment sans surprise que la conclusion me fit mourir de rire. ''Si jamais Iris décide de se passer de toi, tu pourras toujours te reconvertir dans la voyance...'' Comprenez par là qu'il avait vu juste ! Mais en même temps quel homme allait sous entendre qu'il en avait une petite ?! Mais ce que je retenais aussi c'est que ce mec avait une sacré imagination et dans notre boulot c'était une très très grande qualité...

''Hmm je ne sais pas, quelle heure est-il ?'' pensais-je tout fort. De toute façon ce n'est pas maintenant que j'allas être dès plus productif ! ''Après tout pourquoi pas ça me ferra du bien...'' lui répondis-je en me levant et en lui donnant une petite tappe sur son épaule droite. Ni une, ni deux et après récupéré nos vestes nous partions en direction de l'ascenseur pour quitter le bâtiment de VOGUE NZ et donc se rendre dans l'un des nombreux bars du centre ville de Wellington. Je laissais Owen choisir celui de son choix histoire de voir quelle ambiance il appréciait pour ses sorties nocturnes. ''Par contre t'es gentil mais on est plus au bureau alors ce sera Mathys.. Mais dis-moi tu ne rentres jamais chez toi ? J'ai l'impression que t'es toujours le dernier à partir sans nous compter Iris & moi..''

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Il avait quelque chose d'autre dans l'air ce soir, dans ce bureau. Peut-être la première fois que l'assistant et le rédacteur parlait aussi librement. Owen avait beau avoir une grande bouche - pour ne pas dire un grande gueule - il savait comment se comporter face à ses supérieurs hiérarchiques. Il savait plaisanter, mais c'était aussi un travailleur acharné. La mode avait toujours été sa passion, comme certains ont la passion de sauver des vies et de devenir médecin. Le quarantenaire approchant n'avait pas peur d'avouer que son travail était toute sa vie. Bien-sûr, qu'il sortait, qu'il allait dîner, qu'il allait au sport, mais tout cela était l'enrobage d'un métier qui le nourrissait intérieurement et spirituellement. Il était dur parfois, mais c'était tout simplement car il mettait la barre très haut, alors il attendait que tout le monde face de même.

Owen savait pertinemment les inclinaisons de Mathys. Il les respectait encore plus qu'il était difficile de trouver un hétérosexuel à VOGUE : en tout cas pas à la maintenance ou service de sécurité. L'assistant parlait bien entendu des hauts postes hiérarchiques. Les femmes avaient la main mise sur les postes décisionnaires et Iris en était la preuve vivante. Owen n'était donc pas surpris de voir Eggerton plutôt ouvert sur le sujet, car s'il était loin d'être efféminé et a rangé dans les stéréotypes. Au sein du magazine, il avait sans mauvais jeux de mots des : "grand folles" qui venaient travailler avec leurs sacs Prada au poignet avec un petit Chiwawa à l'intérieur.

Le regard de l'assistant suivit avec délice cette main qui défit la cravate de son rédacteur. Les effluves du parfum du trentenaire fouettèrent son visage comme ses sens. Il était difficile de mettre un nom à cette flagrance, mais elle était tout simplement délicieuse à inhaler. Owen resta quelques secondes plus à caresser cette main, amusé par la réponse de son supérieur. Il haussa ses sourcils et fit semblant d'être offusqué pendant un instant. « Ah bon ? Vous me jetterez à la rue ? Je pensais que j'allais être votre assistant ? » Owen termina sa phrase en se mordant la langue violemment. Il en avait peut-être trop dit. Iris et lui en avaient simplement évoqués la possibilité. Peut-être que le rédacteur n'était pas au courant de ce changement qui viendrait bientôt ?

« Plus de vingt-deux-heures je dirais. Je connais un bar à thème sympa : The Destiny. C'est plutôt rigolo si on joue le jeu. » ajouta t-il avec un clin d'oeil malicieux. Owen ne parlait bien-sûr pas d'un bar gay. Il était loin d'être du cliché de ces homosexuels qui ne peuvent faire la fête que dans le milieu gay. Owen répondit par la tape, par un bon coup de poing dans l'épaule de son rédacteur : de quoi le faire perdre son équilibre légèrement. L'assistant poussa la porte du bureau d'Eggerton et se dirigea vers les ascenseurs. Il fit un petit signe de la main pour ses collègues restaient en arrière, puis se tourna à nouveau vers le rédacteur. « D'accord, mais simplement si tu  acceptes de m'appeler ton petit canard en sucre. » ajouta t-il d'un air très sérieux. « Non, je plaisante, Mathys. » Les portes de l’ascenseur devant lui s'ouvrit. Owen avait bien entendu la question de son supérieur. Il pénétra à l'intérieur de la cabine et commença à jouer avec son alliance dans un long silence qui lui ressemblait pas. Ce fut uniquement après plusieurs étages qu'il prit la parole dans un toussotement gêné. « Il y a des choses, des gens, que je n'ai pas envie de croiser chez moi. Cela fait mal. Cela me rappelle que j'en suis prisonnier et que je pourrais jamais m'en échapper... » termina t-il en fixant son reflet dans la porte de l'ascenseur. C'est comme si toute la joie de vivre de l'assistant venait d'être aspiré. Il n'y avait plus que cette coquille vide, cet homme triste et solitaire. Un masque qu'il ne montrait jamais et qu'il montrait pour la première fois à Mathys.

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Autant l'information sur le décès d'Haley & de Lola avait fait son petit bout de chemin chez VOGUE NZ autant le fait que je boive pour oublier cette tragédie était une information qui n'avait pas fuitée hors du bureau de la rédactrice en chef.... Iris Von Dust était ce qu'elle était mais quand la Number One appréciait quelqu'un elle était capable de garder un secret.... Personne n'était donc au courant des petits soucis que j'avais eu avec l'alcool... D'ailleurs n'oublions pas que ces soirées de beuveries avaient engendré quelques conséquences plus ou moins graves... J'avais entre autre chose embrassé un homme sur la bouche, insulter l'un des plus gros actionnaires de mon magasine et dernier point mais non des moindres le meurtre de l'auteur du fameux accident de voiture... Et oui c'est après m'être enfilé plusieurs verres que j'étais repassé prendre mon arme du service du temps où j'étais flic dans le tiroir à sous-vêtements de mon appartement avant de me rendre chez ce fils de pute pour lui tirer une balle entre les deux yeux avant de jeter son corps dans la baie de Wellington... Tout ça fait très Dexter Morgan pour ceux qui suivent la série mais il n'y a pas qu'à la télévision que l'homme est capable du pire comme du meilleur... Est-ce que je regrettais mon geste ? Pas une seule seconde ! Est-ce que j'étais à l'aise avec tout ça ? Pas vraiment...

Tout ça pour dire que cette invitation était aussi plaisante que dangereuse dans le sens où j'allais devoir faire très attention... Et oui depuis cette fameuse nuit, je n'avais pas touché une seule goutte d'alcool... A moi de trouver une bonne excuse pour noyer le poisson comme on dit mais ce serait préférable si Owen pouvait éviter de faire le lien entre moi et cette ''ancienne'' addiction. ''C'est vrai qu'on avait évoqué ce changement... Mais on a encore rien décidé.. Iris a un peu de mal à te trouver un remplaçant digne de ce nom... Pourtant les candidatures sont nombreuses à croire que t'es encore plus doué que tu en as l'air..'' concluais-je avant de fermer mon bureau à double tour tout en le charriant un petit peu. Mon assistante actuelle allait prochainement partir en congé maternité et plutôt satisfait du travail de celui qui allait être mon compagnon de soirée mon associée avait décidé de changer Silverstone de ''boss'' et personnellement ça ne me posait pas le moindre soucis sachant que le travail de ce garçon était en tout point parfait. Et oui, on sentait tout de suite qu'Owen était fait pour ce métier et qu'il prenait un très grand plaisir à évoluer dans ce milieu.

''Le Destiny ? Connais pas... C'est surement nouveau...'' Inutile de préciser que depuis quelques mois j'avais considérablement freiné mon rythme de visite dans les bars de Wellington préférant les ''cafés'' où l'on ne trouve pas essentiellement de boissons alcoolisées. ''T'as pas mieux comme surnom débile ? Mais oui on va se contenter d'Owen et Mathys, c'est simple, c'est bien...'' Et oui j'avais beau être patron je partais du principe que l'on pouvait très bien plaisanter avec l'un de ses employés... Alors oui la hiérarchie était un point à respecter lorsqu'on était en plein boulot mais là pour le coup nous étions en ''off'' alors pourquoi mettre une barrière ? De plus, je n'avais jamais vraiment prit le temps de passer du temps avec lui et d'en connaitre un peu plus sur sa vie privée alors c'était le moment ou jamais.. ''Sujet à éviter donc...'' Il était rare voir inédit en ce qui me concernait de le voir prendre un air aussi grave... J'avais visiblement abordé sans le vouloir un sujet complexe pour Silverstone. Pour le coup je me sentais un peu mal... ''Mais même si je ne connais pas le détail du coup je comprends un peu mieux le fait que tu sois tout le temps là..'' précisais-je en posant ma main sur son épaule droite en guise de soutien. Oui j'étais assez tactile ça permettait selon moi d'appuyer encore plus certaines paroles. Les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir et nous quittions donc le bâtiment de VOGUE NZ. ''C'est pas souvent que tu montres cette facette de ta personnalité.... On est plus souvent habitué à te voir sortir des conneries et à martyriser les nouvelles recrues... Et ouai pas de bol je suis au courant..'' en soupirant longuement histoire de lui faire peur.. Hélas je ne pus me retenir d'exploser de rire en voyant sa tête. ''T'en fais pas ! On cautionne avec Iris..''

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Owen ne connaissait rien du passé de son très cher Eggerton. Il n'était pas assez fouineur pour cela. Il ne savait donc pas qu'il était dangereux de proposer de l'alcool à son supérieur hiérarchique. L'assistant voulait tout simplement passer un moment agréable avec Mathys, apprendre à mieux le connaître et qui sait planter quelques graines de la séduction. Pour sa part, Owen buvait peut-être trop ? Il était le cliché même du quarantenaire approchant qui ne pouvait s'empêcher de finir sa journée avec un verre d'alcool. On ne parlait pas d'alcoolisme, surtout pas dans la famille Silverstone. Pourtant, il ne buvait jamais à ne plus savoir son prénom ou il pouvait habiter. Un Owen alcoolisé cela donnait quoi alors ? Un gros nounours tactile, bavard et grivois.

Owen aurait du montrer quelques signes de gratitudes face aux paroles du rédacteur en chef. C'était sans compter son air supérieur et hautain qu'il aimait promener au sein des bureaux. « Je suis très doué, monsieur Eggerton. Je ne compte pas mes heures. Mon téléphone est joignable même à trois heures du matin. Je fais fuir les gens qui font perdre du temps. Je connais les problèmes avant même qu'ils arrivent. J'envoie des fleurs aux conquêtes d'un soir dont personne ne se souvient du nom. Je fais moi même le café que je sers. Je parle cinq langues. Je connais une personne dans la mode sur chaque continents. Travaillez avec moi c'est un service étoiles, que cela soit clair. » Comme tous les mots qui sortent de la bouche de l'assistant, cela fut assez sec et pédant. Cependant, après quelque secondes, un grand sourire s'afficha sur son visage, car Silverstone plaisantait. « Et, Iris a toujours aimé me regarder me pencher pour ramasser ses dossiers. Vous pourrez vous venter que votre assistant à un très plaisant arrière-train. »  Il ne mentait pas sur ses compétences, mais il se considérait en rien supérieur. C'était un masque, rien de plus. Owen accompagna Eggerton après qu'il est fermé son bureau.

Owen hocha la tête, effectivement, The Destiny était nouveau. L'assistant continua d'acquiescer sur cette demande de Mathys de s'appeler par leurs prénoms. Ce qui ne le dérangeait, Owen appelait en général ses supérieurs en dehors du travail par leurs prénoms. Ce qu'il faisait avec Iris. Plus loin, Silverstone replaça son masque, surprit de s'être mis à découvert. Il se tourna vers Eggerton. « Non, pas du tout. Offre moi quelques verres plus tard et je t'en dirais plus. Cependant, je te préviens c'est triste et assez pitoyable.  » termina t-il en revenant en contact avec son voisin avec une petite tape sur son bras. Une fois dehors, l'assistant n'a pas oublié la main de son rédacteur en chef sur son épaule. C'était chaud. C'était quelque chose à laquelle il n'arrêtait plus de penser.

Silverstone appella un Taxi et une fois à l'intérieur. Il revint à leurs conversations. « Bien sûr, que Iris cautionne. D'après toi, qui m'a appris ce jeu ? » Une fois que le taxi se gara, Owen invita Eggerton à le suivre dans une ruelle sombre et aux allures de coupes gorges. Cependant, après avoir passé une grande porte en métal rouge et descendu un escalier peint avec des couleurs fluorescentes. Ils débarquèrent dans un étrange mélange avec un bar autour d'un ring de boxe, des lustres en cristal au plafond, des serveuses plantureuses en tenue de catch, et enfin plusieurs cloches accrochées un peu partout (un point qui sera important pour la suite) . Owen invita Mathys à le suivre pour qu'il se trouve une place autour du ring. « Viens, on va s'asseoir là. Tu connais donc pas ?  » La musique était déjà forte et l'assistant se pencha à l'oreille de son rédacteur pour continuer à lui parler. « En faite, tu payes ta boisson, mais tu n'as pas le droit de la boire ici. Tu vois les cloches là. Une serveuse fait en sonner une et elle tire un papier qui est souvent dans son décolleté. » Owen montra une de ses serveuses au décolleté rembourrée à l'elium. « Cela peut aller de : serrer la main de ton voisin, échanger ton verre avec lui, jusqu'à l'embrasser quand certains soirs ils sont coquins. » L’assistant termina avec un grand sourire sur ce dernier point de détail. Est-ce qu'il avait piégé le rédacteur en chef ? Non, comme tout félin, la chasse est simplement trouvé un moyen d'acculer son repas. Et, ne nous le cachons pas, Mathys était un repas très alléchant.

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 Il est clair que ce petit con savait se vendre ! Attention chez moi ce ''surnom'' n'était pas à prendre comme une insulte même si en effet son comportement était on ne peut plus pédant et très suffisant ! Mais je partais du principe que lorsqu'on avait des qualifications il fallait savoir les montrer.... La mode est un milieu de requin, c'est clairement la loi de la jungle quand on souhaite gravir les échelons et Owen se comportait en parfait petit Lion ce qui n'était pas pour me déplaire. ''Au moins tu sais te vendre...'' Le fait de l'entendre venter les mérites de son postérieure fit naitre un sourire sur mon visage mais c'est volontairement que je ne rebondissais pas sur ce qu'il disait... Silverstone aurait de toute façon sa réponse d'ici quelques jours au sujet de son évolution chez VOGUE NZ mais qu'il se rassure il était impossible qu'il soit rétrogradé.

Le monde n'était ni tout blanc ni tout noir, j'étais d'ailleurs très bien placé pour le savoir mais en ce qui concernait Owen, je devais bien avouer qu'avant ce soir je ne l'avais jamais vu sous cet angle là... L'assistant d'Iris bien que très professionnel était toujours le premier à faire une petite blague ou à sortir une connerie et du coup quand on pensait à lui on voyait toujours quelqu'un de très joviale mais au final cet homme était comme tout le monde ! Je ne connaissais aucunement son histoire, ni même la moindre petite partie de sa vie privée mais lui aussi semblait avoir quelques blessures qui le ''hanter'' de façon quotidienne... A voir si il m'en parlerait mais encore une fois je savais très bien que préserver son jardin secret est une façon comme une autre de se protéger.

Même si cette soirée m'inquiétait sur un point je savais d'avance qu'elle me ferrait beaucoup de bien car ça devait bien faire des mois que je n'avais pas prit la peine de sortir en plein milieu de la semaine. D'ailleurs cette situation commençait un peu à me peser mais franchement qui prenait plaisir à se faire à manger pour lui tout seul pour ensuite diner en face du mur ? Il n'y avait rien de plus déprimant.... Alors même si il était encore un peu tôt pour que je refasse ma vie cette solitude devenait de plus en plus étouffante. ''On verra... J'ai pas envie de te pourrir ta soirée en te forçant à me raconter...'' Qu'il s'explique ne me posait pas de soucis car cela me permettrait d'en apprendre d'avantage sur son compte mais il fallait que cela vienne de lui.

Quelques minutes plus tard, nous arrivions donc à destination, dans ce fameux bar que je connaissais pas du tout. L'établissement était dès plus original qui soit, difficile de dire le contraire mais ça me plaisait et ça correspondait bien à la personnalité de celui allait probablement être mon futur assistant. ''C'est quoi ce délire ?'' ajoutais-je en souriant. Il y avait de quoi être étonné entre le ring, les lustres dignes des plus grands châteaux du coin, les serveuses en tenues de catcheuse, c'était vraiment la toute première fois que je voyais ça.

Je pris donc place là où Owen avait décider de s'installer, le jeune homme devait probablement connaître du monde ici vu que tout un tas de personnes lui adressaient des sourires. Ce bar devait être son sanctuaire. ''Non non pas du tout, personne ne m'en a jamais parlé...'' Du coup mon compagnon de soirée en profita pour m'expliquer le concept et plus les secondes défilaient plus mon visage s'illuminait... Mon intuition concernant le bon déroulement de cette soirée se justifiait déjà. ''Bizarrement ça m'étonne pas que tu traines ici... Ca te correspond bien... Compte sur moi pour jouer le jeu !'' Moi coincé du cul ? Jamais de la vie ! Il fallait savoir rire de tout et surtout de sois-même et puis franchement il n'y avait rien de mal à relever des défis.... C'était une sorte de jeu apéro grandeur nature et personnellement ça m'amusait déjà. ''Mais méfies toi, je suis bien plus joueur que tu ne le crois...'' insistais-je un large sourire aux lèvres en fronçant légèrement les sourcils. Il n'y avait donc plus qu'à attendre que la partie commence. ''Tu viens souvent ici ou je me trompe ?''

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

Mathys n'avait pas tord. Ce bar était son sanctuaire. Comme au sein du magazine, il était comme un petit poisson dans l'eau. On venait le saluer. Depuis, qu'ils s'étaient installés plusieurs hommes étaient venus leurs serrer la main et plusieurs femmes étaient venus lui faire la bise. A chaque fois, il avait présenté son rédacteur en chef de façon tout à fait formelle. Il ne supposait pas que Mathys se rappelle de tous les noms et tous les visages. Cependant, l'assistant était sociable et après quelques échanges, les deux hommes retrouvaient un peu d'intimité, même s'il n'y en avait pas dans ce genre d'endroit, tous les regards sont braqués sur vous.

Owen fut content d'entendre que le trentenaire aurait plaisir à jouer le jeu. Déjà, ce n'est pas lui qui avait les cartes en main. Il ne pouvait même pas imposer certains défis. Ce soir, il se remettait complétement à la maitresse de la chance. En même temps, c'était plus excitant ainsi, tout savoir à l'avance ne lui aurait pas plu. Owen fit signe à une des serveuses et s'empara d'un des feutres fluorescents verts. Il jeta un œil à Mathys et offrit un regard amusé, car la suite serait surprenante si Eggerton n'était jamais venu. « Je vais te prendre cela ma belle. » La serveuse, de derrière son bar, se pencha et Owen griffonna sa commande sur le coin de sa poitrine. Silverstone, continuant de sourire, tendit le feutre à Mathys. Owen savait que les hommes hétérosexuels aimaient particulièrement cet endroit.

Si on regardait bien, on pouvait voir que les hommes prenaient place toujours prêt de jolies demoiselles, sachant pertinemment que les différents jeux aideraient au rapprochement. Owen laissa son rédacteur passer sa commande. Sa technique n'était pas de la saouler, car d'un : c'était bien trop facile et qu'il était un chasseur intègre, même si cela peut paraître étrange comme révélation. Et, de deux, le sexe sous l'alcool n'était jamais très intéressant. Owen connaissait le problème de la panne chez ses amants trop alcoolisés, sans parler de ceux qui vomissent ou qui s'endorment pendant. Owen voulait d'un homme conscient, qui n'aurait aucune excuse demain pour tout ce qui pourrait arriver ce soir.

« Tu trouves que cela me correspond bien ? C'est marrant, tu n'es pas le premier à me le dire. » Owen dissimula cette petite lueur triste, car c'est Martial qui lui disait cela souvent. Comment avouer au rédacteur que ce lieu était devenu sa deuxième maison. Il pouvait boire pour oublier, et passer toute la nuit entre ses murs pour fuir ce qui pouvait l'attendre chez lui. L'assistant était donc dans l'obligation de répondre par l'affirmative. « Presque tous les soirs. » Owen prit une pause en voyant son cocktail arriver devant lui. « Cela fait pas trop alcoolique, j'espère ? Car, cela m'arrive de juste rester et discuter. » Silverstone s'amusa avec les glaçons dans son whisky soda et ajouta. « Je ne vais pas trop dans des boites gay. Je n'aime pas trop ce genre de lieux. Trop de stéréotypes. Trop de gens qui y vont pour serrer, si tu vois ce que je veux dire ? »

Une des cloches se mit à sonner et tous les visages se tournèrent vers une des serveuses à l'autre bout de la salle. Elle sortit un petit bout de papier de son soutien-gorge et le déplia. Owen fixa Mathys avec ce regard : c'est maintenant qu'il faut fuir, après cela sera trop tard. « Alors, si vous voulez boire messieurs, dames. Je vous invite à saluer vos voisins, à leurs faire la bise. Faites attention, cela dérape parfois.  » termina t-elle dans un petit rire aiguë. Owen leva les mains comme pour s'assurer à son voisin qu'il n'avait rien manigancer. Il se pencha lentement. Il glissa une main le long de la joue de son rédacteur comme s'il allait l'embrasser. Il s'approcha lentement comme dans ces films sirupeux et à l'eau de rose. Toujours son regard dans celui du trentenaire et au dernier moment, il dériva et posa ses lèvres sur la joue mal rasée de son voisin. Il lui déposa un baiser baveux et relâcha sa prise. « Allez, avoue, tu as eu peur ? Tu as déjà embrassé un homme ? Bon, on a le droit de boire maintenant. On trinque à quoi ?  » demanda t-il.

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

 Il y avait tout un tas de façon d'occuper son temps libre ou en l'occurrence ses soirées, la plupart des gens se retrouvaient en famille autour de la télé devant un bon film ou devant l'une des dernières séries du moment... Du temps où ma femme et ma fille étaient encore en vie c'est ce que nous faisions... Alors oui il n'y avait rien de très folichon là dedans mais avec mon boulot et le temps que ce dernier me prenait c'était le seul moment de la journée où nous pouvions nous retrouver alors nous en profitions... Mais suite à leur disparition, tout ça avait énormément changé !

Pour rompre l'ennui et la colère j'avais fait la tournée des bars pour me saouler histoire de ne plus penser à ce qui me tordait le ventre, de ce que je me souvienne cela avait bien duré 5 ou 6 mois mais heureusement j'étais parvenu à reprendre le dessus et j'avais laisse tombé les vieux troquets pour passer du temps au cinéma, chez des potes ou le plus souvent derrière mon écran d'ordinateur chez VOGUE NZ.... Tout ça pour dire que cette soirée en compagnie du fringuant Owen Silverstone me renvoyait dans un sombre passé... Heureusement pour moi l'endroit que mon ami avait choisit ne ressemblait en rien à un rassemblement de poivrasse ! C'était même tout le contraire et quelque part ça me rassurait un peu... Je n'avais pas très envie de voir ressurgir mes vieux démons ! Pas ce soir, pas en sa compagnie.... Il était nécessaire que je garde une bonne image auprès de mes collaborateurs surtout auprès de lui qui allait certainement devenir mon ''contact'' direct d'ici quelques semaines voir quelques jours.

Ce qui était ''rassurant'' mais aussi ''marrant'' c'était le fait que tout un tas de personnes se trouvaient au sein de l'établissement en question, des hommes, des femmes, des jeunes, des gens déjà d'un âge... Il n'y avait pas que des gros barbus, plein de tatouages en short ou combinaison moulante... Pour l'instant j'étais un simple spectateur qui essayait tant bien que mal de comprendre le fonctionnement de cet endroit... Je restais assez étonné de voir l'assistant passer commande sur les seins de la serveuse... Et ce fût mon tour ! Je n'étais pas spécialement adeptes des femmes ''vaches-laitieres'', les grosses poitrines et moi ça faisait deux mais je ne boudais pas mon plaisir lorsque j'inscrivis ma commande sur le corps de la bimbo mais en soit elle ne plaisait pas plus que ça, trop vulgaire surement... ''Ouai c'est original, marrant... Ca te colle bien à la peau..'' ajoutais-je simplement. ''Alcoolique ? Nan ! On voit bien qu'on se trouve dans le vieux troquet du coin entouré de mecs à la cabine avancé...'' Comprenez par là, le ventre qui pousse à cause de la bière. ''J'ai bien compris que ce bar était en premier lieu un endroit pour s'amuser plus que pour se bourrer la gueule...''[/color] J'avais toujours ce besoin d'exprimer ce que je pensais de façon à ce que mes interlocuteurs sachent comment je fonctionnais... Je n'aimais pas passer pour ce que je n'étais pas et cela allait encore se vérifier avec la nouvelle question d'Owen.. ''Je vois... C'est malheureux à dire mais c'est vrai que les bars gays c'est souvent branchés cul et c'est dommage... Et puis faut pas mettre tout le monde dans le même sac... Du moins c'est pas parce que t'es gay que tu te parfumes à la rose, que tu te balades avec ton sac à main avec ton chien dedans et que t'as des postes de Madonna dans tes chiottes... Je sais que tu n'es pas comme ça...'' Je ne savais pas si j'étais très claire mais j'essayais de lui faire comprendre que j'avais très vu qu'il ne correspondait pas aux clichés que l'on peut se faire des homos... Owen était un homme de tout ce qu'il y a de plus normal...

Sur ces belles paroles, la cloche sonna le début de notre petit jeu et ceci pour mon plus grand plaisir... Du coup Owen s'approcha de mon visage, de ma bouche plus exactement et bizarrement je me sentis prit d'un coup de chaud... Pourquoi ? Néanmoins il esquiva au dernier moment et ses lèvres trouvèrent refuge sur ma joue.. ''Peur ? Arrête tes conneries ! Et pour ta gouverne ouai j'ai déjà embrassé d'autres mecs... Enfin à la Fac quoi pour des jeux débiles et plus récemment dans une soirée ou un mec bourré est venu me tapper un smack...'' Pourquoi mentir ? Ce n'était en soit pas de ''vrais baisers'' ! ''Je ne sais pas... A la bave que tu viens de laisser sur mon visage ?'' ajoutais-je en explosant de rire avant de trinquer avec lui et de boire ce que nous avions tout les deux commandés.''Bravo à ceux qui ont joué le jeu !!! Les autres sans commentaires... Deuxième tournée mais cette fois si on va rendre ça un peu plus sexy... Mesdames & Messieurs, vous enlevez le haut et votre partenaire doit faire glisser un glaçon sur votre torse... Attention c'est froid'' Tout le monde dans la salle éclatait de rire...

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

Owen scrutait son voisin. Il observait ou buvait plutôt la moindre de ses réactions, ses tics ou sa gestuelle. Il était amusant pour lui de voir comment son rédacteur en chef réagissait face à ce monde tout à fait étrange qu'il lui offrait ce soir. Silverstone était agréablement surpris de voir Mathys jouait le jeu. Il avait une totale autre image de lui. Le rédacteur propre sur lui et qui ne sortait pas en dehors des lignes qu'on pouvait tracer. Owen n'avait jamais pensé Eggerton ennuyeux, mais tout simplement très conventionnel - et cela n'était en rien une insulte. Il était donc encore plus fâcheux de découvrir cette image pour l'assistant. Pourquoi ? Car, Mathys en était encore plus séduisant et plus attirant. Il se demanda même si ce n'était pas lui qui était manipulé ce soir ? Il pensait être l'amuseur, mais il était peut-être l'amusé ?

Owen se tourna vers Mathys qui venait de noter sa commande et offrit son plus grand sourire quand il lui souligna à nouveau que cela lui collait bien à la peau. « Et, encore, tu n'es pas venu le mercredi. Le mercredi c'est que des serveurs et c'est sur leurs fesses que tu écris.  » ajouta t-il avec un petit clin d’œil malicieux. Cette information était fausse, mais l'assistant avait l'impression de perdre la main et voulait absolument retrouver sa place et cela même grâce à un petit mensonge. L'assistant hocha la tête et accompagna sans rien ajouter son voisin. Il était bien qu'ils se comprennent. Owen n'avait pas l'intention de repartir avec cette image d'accro à la bouteille. Il aimait s'amuser et cela n'incluait pas forcément de l'alcool. Pour la suite, Owen continua d’acquiescer. Il respectait tout le monde. Il n'aimait tout simplement ne pas être classifié, surtout pas à cause de sa sexualité. « Voilà, il faut arrêter de mettre les gens dans des cases. J'ai déjà embrassé des filles. Je suis même allé plus loin. Et, un mec qui embrasse un autre homme ne fait pas de lui un homo refoulé pour autant. On ne vit qu'une fois, pourquoi vouloir n'être qu'une seule chose ? » termina t-il.

Owen était tout à fait sérieux et n'avoir pas encore un coup dans le nez. Il aurait aimé être bisexuel, sincèrement, mais même s'il pouvait trouver des femmes très attirantes, malheureusement en dessous de la ceinture il ne se passait rien. On ne pouvait lutter contre ce que nous étions, mais cela ne nous définissait pas pour autant. Il fallait abattre ces murs pour l'assistant proche de la quarantaine à présent. Des murs qui semblaient friables pour le rédacteur à l'entendre, ce qui n'allait pas pour déplaire à Silverstone. « Non, je te crois pas. Tu as l'air beaucoup trop sage pour cela. Je t'image rentrer chez toi, mettre tes pantoufles, te servir un verveine et au lit.  » plaisanta t-il. Owen trinqua avec Mathys et explosa de rire à sa réplique, sauf qu'il ne faut pas tendre des telles perches à notre assistant qui s'empressa d'ajouter. « Pourquoi tu aurais voulu que je te laisse autre chose sur le visage ?  » ajouta t-il en secouant ses sourcils. Owen but une gorgée de sa boisson, prêt à voir son voisin cracher la sienne à sa réplique graveleuse.

Pour la suite, Owen ne laissa pas le temps à son rédacteur de réfléchir et de se donner la possibilité de se dédouaner. Il prit une nouvelle gorgée de sa boisson et bloqua entre ses dents un des glaçons au fond de son verre. Il prit ensuite les devants et souleva sans l'accord de son voisin sa chemise. Il passa le glaçon de ses trapèzes à son nombril avant d'avaler l'arme du crime. Owen se releva et ajouta d'une voix coquine. « T'inquiète, en général, je préfère qu'on prenne les commandes. » offrit-il avec un sourire conquérant. Puis, il souleva son tee-shirt, et lança des œillades pleines de défis à son voisin. Et, bien décidé à déstabiliser son rédacteur, il termina avec un sourire limite indécent : « Je te préviens c'est ma chose érogène ici, je contrôle plus rien après ça. » Ce qui était bien-sûr un mensonge, Owen savait parfaitement se contrôler. Il n'était ni un sexe sur pattes, ni un obsédé sexuel - même si ses paroles pouvaient faire penser le contraire. Cependant, c'était bien connu, c'était ceux qui en parlent le plus, qui en font le moins.

❝ No rest for the wicked ❞
Owen & Mathys and his tiny pen

Quand on est à niveau hiérarchique relativement élevé dans une grosse boite il faut éviter d'être timide car très honnêtement parler en public rythme le quotidien : les réunions sont nombreuses, il faut savoir imposer ses idées, ouvrir sa gueule quand il le faut et surtout ne pas se laisser marcher sur les pieds si on veut se faire respecter alors oui la timidité est à proscrire... Tout ça pour dire qu'il était pour moi facile de me prendre au jeu au sein de ce bar... Je ne savais pas encore à quel point les serveuses pouvaient pousser le vice pour pousser les clients à consommer mais pour l'instant ça restait relativement ''gentil''. Peut-être que les choses évolueraient dans un tout autre sens d'ici quelques minutes.... En tout cas, je m'étais très clairement pris au jeu et même si la partie ne faisait que commencer ça me faisait du bien de passer une soirée de ce genre... Bien qu'accroc à certaines séries américaines, je commençais en avoir un peu ras le bol de passer la plupart de mes soirées devant ma télévision.

J'estimais aussi qu'il fallait savoir faire la différence entre le comportement qu'on pouvait avoir au boulot et celui qu'on peut avoir à l'extérieure... Je ne savais pas quelle image le personnage de VOGUE NZ avait de moi et au fond je m'en fichais mais il est certain qu'au bureau je n'étais pas pour faire la mariole mais une fois dehors je ne me faisais pas prier pour faire ''quelques conneries''. Tout homme se doit de garder une âme d'enfant voir d'adolescent pour éviter de se transformer en ''vieux con''. ''Te connaissant, tu dois être là tous les mercredis'' ajoutais-je pour le charrier. Et bien non ça ne me choquait pas de l'entendre dire ça ! De toute façon quand on travail dans la mode mieux vaut être ''gay-friendly'' car ça reste un milieu où la communauté homosexuelle est conséquente alors ceux qui ont un problème avec ça sont un peu dans la merde, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots.... Me concernant, j'étais tout ce qu'il y a de plus hétéro sachant que je n'avais connu que des femmes sur le plan sexuel mais voir deux hommes s'embrasser ne me révulsait pas... Alors si l'un de mes potes s'approchait de moi pour me taper un smack, un peu comme ce qu'Owen venait de faire même si en soit c'était plus une bise qu'autre chose, je n'allais pas jouer les vierges effarouchées.... Les gens sont tellement coincés aujourd'hui que s'en est limite déprimant.

Ça me faisait plaisir de voir qu'on était sur la même longueur d'onde, ça ne serait que du bonus pour notre futur collaboration. Et ce qui était appréciable c'était de le voir prendre cet air aussi sérieux ! Qu'on soit bien d'accord je ne l'avais jamais vu comme un ''débile'' mais c'est vrai qu'au bureau c'était un petit peu le rigolo du service et j'aimais cette autre facette qu'il me dévoilait ce soir. C'était assez marrant car de mon côté je lui montrais que je savais m'amuser et lui s'ouvrait sur des sujets beaucoup plus sérieux, beaucoup plus personnel.... Oui très clairement Owen Silverstone gagnait des points... ''Super l'image que t'as de moi ! Compte sur moi pour t'en donner une autre.. J'ai pas envie de passer pour le grand père du coin.'' Je me doutais bien qu'il plaisantait mais autant le suivre dans son délire. ''Hein ? Euh non... C'est pas ce que je voulais dire...'' Je manquais d'avaler de travers légèrement étonné par sa question. Hmm ! ''Garde donc ta langue dans ta bouche...''ajoutais-je en explosant une nouvelle fois de rire. Cette douce camaraderie me faisait vraiment du bien... Ca devait faire des mois que je n'avais pas autant rigolé.. Espérons que cette soirée ne soit pas la première et la dernière.

Le second round démarra sur les chapeaux de roues, je n'eut pas le temps de réagir qu'Owen était déjà avec son glaçon en train d'arroser mon torse, la sensation n'était pas dès plus agréable mais heureusement pour moi le supplice ne dura que très peu de temps... ''Ah bon ? Moi qui te voyait plutôt suiveur.... Intéressant'' ajoutais-je en lui faisant un petit clin d'œil. ''Plus dominant que dominé alors ?'' Roo c'était une petite boutade de rien du tout et ça m'amusait de le titiller sur ce sujet là.

''Ah ouai ? Oublie pas que je suis joueur mon petit... Et je pense pouvoir te maitriser au cas où tu ne tiens plus en place..'' Putain qu'il était gaulé ! Ce n'est pas que je regardais son corps mais tout homme se compare à un autre, c'est normal... Je pris donc un glaçon, l'un des plus gros qui se trouvait dans le bac prévu à cet effet.. Contrairement à l'assistant j'avais envie de jouer les enfoirés, je partis du haut de son corps, sous le menton pour descendre progressivement au niveau de ses pecs où je m'attardais pendant plusieurs secondes un large sourire aux lèvres. ''Courage c'est bientôt terminé.L'objet glacé se trouva ensuite au niveau du nombril avant de terminer dans ma bouche... Non ce n'était pas dégueulasse et puis l'hygiène d'Owen semblait être parfaite en tout point alors bon... ''Au fait, tu pratiques quel sport ? Non parce que t'es quand même gaulé comme mec... J'ai pris du bide moi avec tout son boulot à Vogue alors si jamais je me disais qu'on pouvait se faire un truc tout les deux...'' Je n'étais pas prise de tête alors pourquoi pas ?