La plus bavarde des deux est une muette !

Elle pourrait devenir une amie. Enfin, à condition que l’on est d’autres occasions de parler, bien sûr. Mais, ça, ça n’était pas certain, car elle aimait la danse et qu’à l’évidence, ça n’était pas mon cas. Pour être franche, ce n’était pas que je n’aimais pas ça, juste que me sentais idiote. Et l’on aurait beau me dire le contraire, ce n’était pas certain que j’en crois le moindre mot ! C’est que j’étais plutôt du genre bornée. Puis, je lui explique que je ne serais sans doute pas capable de danser avec Fabian, ce qu’elle ne semble pas comprendre. Logique. Elle ne me connait pas. Elle ne sait rien de mon passé. Et parce que nous ne nous connaissons pas, je ne vais pas aller tout lui raconter en long, en large et en travers. « Ça n’a rien à voir avec ça ! » dis-je, à sa remarque. Je dansais de façon catastrophique et dans le pire des cas, je lui marcherais sur les pieds, mais ça n’était pas grave. Non, c’était autre chose. Mais, je ne pouvais pas le lui dire, sans qu’elle me prenne pour une cinglée. La chose importante, c’est que lui, il savait. La jeune femme blonde reprit la parole pour me demander si je craignais ; c’est du moins ce que je compris ; de ne pas en avoir l’occasion avant d’ajouter qu’une occasion, ça se provoquait. Facile à dire. Elle était peut-être capable de provoquer ce genre de situation, moi pas. Et ce n’était pas une question de timidité. Juste la peur de laisser quelqu’un me toucher après ce que j’avais enduré. Et ça avait beau remonter à des années maintenant, la peur était toujours aussi vive. La douleur aussi. Parce que je savais ce qui s’était passé, mais je n’en avais aucun souvenir. « Je pense que je vais me contenter d’aller voir un film avec lui. C’est sans doute préférable ! Mais, merci de la proposition, j’apprécie ! Et puis, on pourra toujours aller se boire un café un de ses quatre, si ça te dit ! » répondis-je ensuite, comme elle me disait que je pouvais revenir quand je le voulais dans la salle.

J’ai répondu de manière un peu sèche, ce qui n’était pas mon intention. Disons que je ne me voyais pas lui expliquer les raisons du pourquoi je ne pourrais sans doute jamais danser avec Fabian. Ce n’est pas une question d’opportunité, car je suis persuadée que ça se présentera un jour, c’est juste une question de peur. Et j’ai beau être attirée par lui, savoir que c’est réciproque ; ou alors je suis à côté de mes pompes et je me fais de fausses idées ; j’ai beau lui faire confiance et me sentir bien auprès de lui, il n’y encore eu aucuns rapprochements physiques entre nous pour la simple raison que ma peur est encore trop présente. Pourtant, je ne risque à me laisser embrasser, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. « Désolée ! » m’excusais-je, gênée, à sa remarque. Elle ne pouvait pas deviner, je n’avais donc pas à me montrer aussi sèche dans mes paroles. Je finis par lui dire que nous avons plus de chance d’aller voir un film au cinéma que d’aller danser tout les deux, bien que je serais sans doute incapable ; toujours à cause de ma peur panique ; d’aller l’inviter au cinéma, mais, ça, elle n’a pas besoin de le savoir. Je lui propose ensuite, si ça lui dit, qu’on pourrait éventuellement aller se boire un café un jour, ou même aujourd’hui si elle n’est pas occuper. Moi, je sais que je n’ai rien à faire. « Oh heu … Helsie.je m’appelle Helsie ! » dis-je, bien vite. A dire la vérité, je ne me souvenais pas l’avoir dit. Je sort ensuite mon téléphone pour noter son numéro et lui donner le mien, par la même occasion. Je n’ai pas beaucoup d’amis en dehors de Fabian. Il y a Gus et Noa, avec qui je m’entends très bien, alors, pourquoi ne pas me faire une nouvelle amie ?

J’ai proposé à la danseuse de nous revoir parce qu’elle m’est sympathique, mais si ça se trouve, ça ne se fera jamais. Ce n’est pas que je n’en ai pas envie, mais me connaissant, il me faudra sans doute des semaines avant que je n’ose lui téléphoner. Et pourtant, c’est une femme. Pas un homme. Ma peur n’a donc aucune raison de se manifester en ce moment préciser. Enfin bref, elle s’excuse une nouvelle fois de s’être montrer curieuse et je hausse les épaules, pour lui signifier que ce n’est pas nécessaire. Nous échangeons nos numéros. Elle écorche quelque peu mon prénom en omettant le « h », mais c’est sans importance. Je ne sais pas pourquoi mes parents ont choisit de mettre ce « h », car il ne sert à rien. Un simple « e » aurait suffi. Enfin, peu importe. Avec ou sans « h », mon prénom se prononce de la même façon. « Je vais essayer ! » promis-je, lorsqu’elle me conseilla de répéter quelques pas de danse chez moi. Je savais que, malgré ma promesse, je ne le ferais pas. Parce que je savais que c’était une perte de temps, j’étais nulle, donc à quoi bon insister ? Ensuite, mon Chat n’apprécierait sans doute pas de me voir virevolter dans le salon juste sous son nez. Je l’entendais déjà gronder en faisant le dos rond, signe que si je n’arrêtait pas, je m’en tirerais rapidement avec une belle griffure. Ensuite, chacune termina de ranger ses affaires. Plusieurs filles étaient déjà partie. Moi, fidèle à mon habitude, je prenais mon temps. Je n’aimais pas me précipiter et me retrouver à la maison avec des fringues en moins parce que je serais aller trop à quitter la salle de sport. C’était assez contradictoire avec ma façon de vivre, car en prenant mon temps, je prenais le risque de me retrouver à devoir parler avec des inconnus. Mais, comme chacun le sait, parler avec des femmes n’était pas un problème pour moi. La preuve, je m’étais bien débrouiller aujourd’hui, non ?

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