○ waitangi day #intrigue générale

La meilleure chose à faire selon elle était d'éviter Rayan et Owen en même temps. Pour son beau père ce n'est pas bien compliqué, il est reparti à New York pour une durée indéterminée mais Rayan, elle peut le croiser à n'importe quel moment à l'hôpital et apparemment, le destin a décidé de s'en mêler puisqu'elle le croise également au parc ce jour là. Il fallait que ce soit sur lui qu'elle renverse la moitié de son soda qu'elle vient tout juste de s'acheter. Elle a juste envie de tourner les talons et de s'en aller rapidement mais elle lui doit au moins des excuses pour lui avoir sali ses vêtements. Leur relation est chaotique depuis leur dernière discussion. Lorena a décidé d'être franche avec lui en lui révélant l’ambiguïté qu'il y a entre elle et son beau père ainsi que le baiser qu'ils ont échangé à l'hôpital mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui fasse également des révélations. Est ce qu'elle ressent de la jalousie et de la colère? Complètement. Le fait d'imaginer Rayan dans les bras d'une autre, dans le lit avec une autre, ça la rendu dingue elle ne peut pas le nier et c'est en partie pour ça qu'elle l'évite. Alors se retrouver nez à nez face à lui sans qu'elle ne s'y attende la fige sur place et son regard croise celui du neurochirurgien. Elle hoche la tête et avant qu'elle n'est eut le temps de dire quoique se soit la terre se met à trembler. Une première secousse légère comme ils ont l'habitude, les gens arrêtent leurs activités un instant, se regardent et puis finalement une seconde puis violente. Lorena comprend vite face à la panique générale que ce n'est pas un séisme ordinaire et que celui ci risque de faire des dégâts. Dans la cohue générale Lorena est éloignée de Rayan et se fait bousculer. Elle perd l'équilibre et finit sa course au sol, dans l'herbe. C'est seulement lorsqu'elle se relève qu'elle ressent une douleur à la cheville qu'elle n'avait pas quelques minutes plus tôt. Rayan entre à nouveau dans son champ de vision et elle hoche la tête, reprenant son souffle. "ça va et toi?" Elle grimace en s'appuyant sur sa jambe endolorie. "J'ai juste la cheville foulée, c'est rien. On devrait aller les aider à évacuer la grande roue et voir si il y a des blessés, c'est peut être pas la dernière secousse." Elle se tient au stand près d'elle avant de se lancer pour essayer de se rendre à la grande roue, la démarche boitante.

Un jour de fête doit être fêté. C’est exactement pour cette raison qu’à lieu cette grande animation dans le parc. Eve en a loupé plusieurs années pour cause d’enfermement à l’hôpital psychiatrique. Avant... avant c’est loin, mais elle se souvient clairement que dès qu’il y avait un festival de ce type, elle y allait avec sa famille ou ses camarades d’école. Elle aurait pu demandé à Priam de l’accompagner, mais une envie de venir seule, un espoir surtout de croiser le visage d’une certaine photographe. Elle aurait pu pour l’occasion la présenter à Priam mais une déambulation en tête à tête entre les stands lui plairait davantage. Elle furète, fixant un peu trop les brunes cachées derrière un appareil. Elle se reprend, c’est stupide, on va la prendre pour quoi, une tarée ! Ce ne sera pas la première fois, mais tout de même. Elle fait un arrêt au petit étal d’un glacier. Avec un cornet en main, elle passera plus inaperçu, se fondra dans le décor des gens qui s’amusent. S’amuser, sourire, sourire à la vie pour qu’elle en fasse autant et offre une dose de chance par le biais d’une rencontre, une rencontre avec Lilith. Ce qu’elle remarque en premier, c’est la boule de glace qui s'écrase au sol parce que le garçon l’a lâchée à côté du cornet, parce que le tremblement n’est pas celui d’une fanfare qui joue à tout rompre. La terre a décidé de faire des siennes aujourd’hui. Un jour de fête ! Un jour avec tout ce monde partout ! Bien sûr ce frémissement, elle connait, ce n'est pas la première fois qu'elle le ressent. Elle sait que parfois ce n'est pas anodin, et là il apparait que ce n'est pas insignifiant. Un bébé dans une poussette pleure. Elle tourne la tête pour vérifier qu’il y a une mère pour veiller sur lui. Un cri «Attention !». Le stand où elle attendait s’effondre. Elle n’a que le temps de s’écarter, mais comme une boule de flipper la foule en panique la jette d’un bord et de l’autre. Elle finit par ne plus savoir où elle est. La tête lui tourne. Eve tourne sur elle-même, toupie, jeu d'enfant, mais ce n'est pas un jeu. Elle tourne jusqu’à ce que quelque chose la percute violemment.  


@Maya Schepper

Le soleil tape fort aujourd'hui, pas un seul nuage à l'horizon et la bonne humeur qui a envahit le parc pour ce festival fait un bien fou. Dylan est ravie de se retrouver en compagnie de sa meilleure amie pour passer un moment rien que toutes les deux. Elle en a besoin, elle sait qu'elle peut être elle même avec Bri, pas besoin de faire semblant que tout va bien, elle peut parler sans filtre. Les deux jeunes femmes se dirigent rapidement vers un stand de nourriture et une fois leur commande en main elles marchent tranquillement sur l'herbe. "Oui je pense même si j'avoue que pour le moment je ne sais plus trop si j'ai envie d'enseigner. J'ai l'impression d'avoir besoin de changement tu vois ?" Elle hausse les épaules avant de sourire à Bri. "Oh ne t'inquiètes pas pour ça, tu n'as pas à t'excuser c'est surtout moi qui me suis renfermée en plus alors.." Elle évite de trop croiser ses proches depuis qu'elle sent qu'elle rechute et quand Bri lui demande si elle va mieux, elle hésite, se mord la lèvre. "C'est pas encore ça mais j'imagine que ça va finir par passer? " Elle s'apprête à rajouter quelque chose quand une secousse se fait sentir sous leurs pieds. Rien d'extraordinaire ici en Nouvelle Zélande alors Dylan ne s'inquiète pas trop mais elle lève tout de même les yeux vers sa meilleure amie. "ça faisait longtemps que.." pas le temps de terminer sa phrase qu'une secousse beaucoup plus violente frappe la ville, faisant perdre l'équilibre à de nombreuses personnes. Dylan se raccroche au banc près d'elle, lâchant son sandwich qui s'écrase par terre. Les gens commencent à paniquer et à courir dans tous les sens alors Dylan s'empresse de rejoindre Bri. "Viens, on devrait pas rester là" Elle lui attrape la main et elle l'emmène à l'écart de la foule qui s'agite avant qu'elles ne se fassent blessées. "ça va t'as rien? celle là était beaucoup plus forte que celle qu'on a habituellement.. Fallait que ça arrive aujourd'hui"

Ta meilleure amie ne savait pas trop où elle en était et tu ne pouvais que la comprendre. Cela ne devait pas être facile pour elle après tout. Elle était perdue et les évènements qu’elle avait vécus n’avait pas aider de ce côté. De plus, tout le monde ne faisait pas le métier qu’il avait forcément voulu au départ. Beaucoup de personnes changeaient d’orientation. « Oui.. je comprends, tu sais ce que tu aimerais faire autrement ? » Tu lui demandais afin de savoir si ton amie avait une idée ou alors pas du tout. Tu poussais un soupir à ses mots. Tu comprenais oui ce qu’elle voulait dire. Tu te demandais parfois la même chose concernant ton époux. Tu te demandais toujours si cela finirait par passer à un moment donné la douleur que tu ressentais. Elle était toujours présente quelque part. « Je crois que oui, on y pense moins et puis.. ça va un peu mieux. » Tu tentais de rassurer ta meilleure amie.

Finalement, tu levais les yeux au ciel alors qu’une secousse venait de parvenir. Tu fronçais les sourcils en sentant que quelque chose n’allait pas bien. Tu voyais les choses s’envolées en l’air, un vent violent et tu ne savais pas vraiment ce que c’était et finalement, tu te tenais aux bras de Dylan. Tu manquais de tomber à un moment et tu tentais de te rattraper mais tu ressentais une douleur à la cheville. Tu te retrouvais un peu plus loin avec la jeune femme. « Non je crois enfin.. je me suis juste tordu la cheville je pense.. Et toi ? » Tu la regardais afin de voir si elle était blessée ou non. Tu ne le voulais pas. « Qu’est-ce qui se passe bon sang ? » Tu regardais autour de toi alors que les gens étaient paniqués et ne semblaient pas trop savoir quoi faire.

Un tremblement de terre plus violent que la normale le jour de la fête nationale. Elle restera très certainement gravé dans les mémoires celle ci. Lorena ressent rapidement une douleur au niveau de sa cheville et ce n'est pas étonnant vu le nombre de personnes qui se sont mise à courir et à se bousculer. C'est sans doute la chose la plus dangereuse sur le moment, le mouvement de panique risque de faire plus de blessés que nécessaire. Elle boite mais elle tient à aider, c'est son métier et il est hors de question qu'elle reste planté là. Elle arque un sourcil quand il commence une phrase sans la finir et elle se doute parfaitement de ce qu'il va lui dire. Elle le connait presque par cœur après avoir passé un an avec lui. Finalement, elle décide de commencer à avancer vers la grande roue, là où il semble y avoir le plus de personnes à aider quand Rayan l'interpelle pour lui dire de rester là. Elle se retourne en secouant la tête. "Tu me connais mal si tu penses que je vais rester ici alors qu'il y a peut être des blessés grave là bas. Et puis tu pourras pas tout gérer tout seul, je te laisserai pas y aller sans moi." Elle croise les bras sur sa poitrine en attendant une réaction de sa part. Oui, en vérité, elle s'inquiète pour lui. En vérité, elle pourrait aider là où elle est pendant qu'il va à la roue mais si il y a une nouvelle secousse et qu'il lui arrive quelque chose ? Elle se garde bien de le lui dire mais elle ne veut pas le quitter des yeux dans l'immédiat. "Je viens. Fin de la discussion" Elle se remet à marcher tant bien que mal tandis qu'elle approche de la roue. Tout le monde semble avoir réussi à évacuer le manège et certaines personnes sont assises dans l'herbe entrain de s'examiner les uns, les autres.

Roulant sur le capot d’une voiture, Eve termine sur le sol, désorientée. Une vive douleur dans la jambe de la cheville jusqu’à la hanche témoigne de la violence du choc. Elle connait ce choc. Elle l’a déjà vécu. Elle est déjà morte. Elle s’attend à refaire ce voyage qui se veut aller simple et qu’elle a déjà trompé en revenant à la vie. Elle s’attend cette fois à ce qu’on l’attende, qu’on la maintienne de l’autre côté par les pires moyens. Dans l’au-delà, y a-t-il des hopitaux psychiatriques comme celui où ses parents l’ont envoyée. Eve ferme les yeux, elle attend la venue des démons aux yeux de chat. Elle s’attend à courir encore dans un labyrinthe, à rêver encore des vies qui n’existent pas vraiment avec Lilith. Elle a raté l’opportunité d’avoir une réalité avec elle. Il faut tout recommencer encore. Il faut mourir encore. Quelqu’un l’appelle. Voilà qui la surprend. Elle sent la même inquiétude que celle du frère de son amie qui désespérait de la ramener. La souffrance tout le long de sa jambe, les bruits, les cris, le tremblement de terre, la réalité... Elle entrouvre les yeux pour voir un visage connue au-dessus d’elle.

— Maya ? Est-ce que tu es morte aussi dans le tremblement de terre ?