L'humilité est une vertu, tu devrais tester ∞ Tiago & Ollie

Vous voyez ces journées bien pourries à rallonge ? Où vous envisagez de vous frapper la tête contre un mur ? Aujourd'hui, j'ai eu le droit à une journée de ce type. Enfin, techniquement à une journée et demi. J'ai due rester à l'hôpital bien plus longtemps que prévue hier. Pire encore, j'ai été obligée de me battre avec Emily-la-fausse-blonde pour une stupide part de gâteau. J'avais faim, il était tard, j'avais bossé toute la journée, il ne restait plus qu'un morceau et madame ne voulait pas me le laisser. Sans compter que, juste avant, on avait dégobillé sur ma blouse et que j'avais du gérer plein de trauma à cause d'un accident de voiture... En plus, je devais rejoindre les filles pour un ciné mais, du coup, je n'ai pas pu... Vous l'avez compris, cette journée ne figurera pas dans mon top 10 des meilleurs moments de ma vie. Quoiqu'il en soit, ça y est, je suis dehors, je me suis rafraichie un peu, je vais enfin pouvoir me détendre.

Par se détendre, je veux dire me bourrer la gueule, ou tout du moins apprécier un bon cocktail ou deux. C'est peu orthodoxe comme méthode mais, ça marche à tous les coups. Espérons que je ne finisse pas au poste comme la dernière fois. Je dois avouer que j'ai eu rarement honte pourtant, me réveiller en cellule de dégrisement n'a pas flatté mon ego bizarrement. Encore moins lorsque le policier qui m'a arrêté m'a raconté que, quand il m'avait vu, je faisais du pôle danse contre un lampadaire tout en chantant et que, lorsqu'il m'avait interpellé, j'avais essayé de le draguer pour qu'il oublie toute cette histoire... Depuis j'évite Hammond du mieux que je peux. En plus, il n'est pas très gentil avec moi, à chaque fois qu'il me voit, il remet ça sur le tapis. Le passé c'est le passé, rien ne sert d'en parler encore et encore. Bref, mon objectif ce soir est donc de passer boire un coup ou deux (ou trois ou quatre...), sans y aller trop fort, juste histoire de décompresser.

Comme j'en avais pris l'habitude depuis plus d'un an, je me rends au bar d'un de mes anciens patients, Tiago. Un plutôt chouette gars qui a bien avancé dans sa vie depuis que je l'ai soigné. Il est devenu acteur, il est assez connu je crois bien. Bon, faut pas lui dire, mais, je ne l'ai jamais vu jouer, alors que ça reste notre petit secret. Je suis trop occupée en ce moment entre le boulot, le déménagement, tout ça tout ça. Quand je pénètre dans l'enceinte du bar, je vois une troupe de minette agglutinée au bar. Il s'avère difficile d'accéder au barman et, par la même occasion, à mon verre salutaire. Je vais jouer à pute-temponeuse ouiiii ! Vous avez compris le jeu de mot ? Auto-temponeuse, pute-temponeuse ? Oui bon... ne me jugez pas, ça fait plus de quarante-huit heures que je n'ai pas dormi. Quand j'arrive enfin à me frayer un chemin tant bien que mal, je vois mon ancien patient, tout sourire, en train de faire le paon devant ses dames. Je trouve que, personnellement, depuis qu'il a du succès, la taille de son ego ne cessent d'augmenter. J'ai peur que bientôt, il ne passe plus les portes. Ce serait con, surtout que je le trouvais plutôt sympathique à la base. C'est devenu une sorte de jeu entre nous, je ne cesse de le taquiner sur le sujet, et cette fois ne fait pas exception. Je lui lance donc, d'un ton sarcastique :

-L'humilité est une vertu, tu devrais tester. Je te jure ça ne mord pas et c'est gratuit !

Comme je l'ai dit c'est un jeu, alors je n'hésite pas à lever les yeux en l'air d'une manière théâtrale. Pauvre Tiago, ce n'est pas demain la veille qu'il pourra m'ajouter à sa longue liste de groupies.

Je suis assise confortablement pourtant, je me sens toujours à l'étroit. Ce doit être à cause de la bande de harpies qui s'entrechoquent pour trouver une place, quitte à me bousculer au passage. Il y a vraiment beaucoup de monde, ça fait pas mal de temps que je côtoie ce bar et je ne peux m'empêcher de remarquer que sa popularité a augmenté en même temps que celle de son propriétaire. De plus, je remarque une nouvelle décoration beaucoup plus épuré, au goût du jour. C'est pas mal je dois dire, bien que la décoration ne soit pas la première chose que je regarde dans un bar.

Tiago est affairé à la tâche, quand il entend ma remarque, il décide de répondre en contournant la question. Il me salue et me complimente brièvement. Ce qui signifie, en bref, et la politesse cocotte ! Sauf que la cocotte, elle le connaît bien le barman, je sais pertinemment qu'il ne se formalise pas de ce genre de chose. Il dit seulement ça pour me taquiner, je lui rends bien cela dit. Je lui réponds simplement par une petite pique :

-Oh je ne pensais pas que tu aurais assez de temps pour me faire la conversation, avec tout ce monde. Tu dois être vraiment occupé. Mais, je te remercie du compliment.

C'est plus fort que moi, avec lui, je ne m'empêcher d'être sarcastique. C'est comme un réflexe. J'ai quelque fois l'impression d'être un peu dure avec lui mais, ensuite, je me rappelle qu'il est extrêmement arrogant. Il suffit d'entendre ce qu'il me rétorque :

-Je ne suis pas certain de vouloir essayer... L'humilité comme être une personne vertueuse ! Ce n'est pas dans mes gènes et ça ne le sera jamais... Mais si un jour ça m'arrive, tu seras la première mise au courant !

Qu'est-ce que je vous ai dit ? Arrogant ! Ce n'est pas totalement de sa faute, le succès fait tourner la tête à plus d'un. Il reste même plutôt modeste comparé à certains, il y a tout de même des stars qui parlent d'elles à la troisième personne. Ow, ow, je viens juste d'appeler Tiago une star ? Je dois vraiment être très fatiguée ce soir. Quoiqu'il en soit, il faut que je m'occupe de rabaisser un peu son ego.

-C'est dommage Tiago, tu sais ça apporte beaucoup de charme et tu en aurais bien besoin. L'arrogance et la superficialité, contrairement à ce que tu peux croire, c'est repoussant. Rien qu'à t'entendre j'ai envie de partir en courant.

Je ne peux retenir un petit rire. C'est quand même fou que ça m'amuse autant de le taquiner, sans doute peut-être parce que, contrairement aux autres, il ne le prend pas mal. Mieux encore il répond. Ni une, ni deux, je le vois s'emparer d'une brochure qu'il me tend. Je la regarde, perplexe. Je vois le logo du bar sur la première page. Serait-ce une nouvelle carte ? Et bien dis donc, nouvelle décoration, nouvelle carte, Tiago modifie tout. Je ne vois même plus passer les changements. Ça semble la chose à faire quand on devient propriétaire. Il confirme ce que je pense en me proposant de choisir une toute nouvelle boisson : gratuite. Je hausse un sourcil,surprise mais, finit par sourire. Je ne dis jamais non à un verre, surtout pas si je ne le paies pas. Reste à savoir quoi prendre. Je pourrais choisir pourtant, je décide de lui laisser prendre la décision, après tout c'est lui le barman, il doit s'y connaître mieux que moi.

-Fais le cocktail que tu veux, je dirais mieux, prépare-moi ton meilleur, montre-moi tes talents.

J'affiche un sourire provocateur, ceci est un défi. Je ne vais pas me gêner pour me montrer critique, comme à mon habitude.

Je suis une de ses clientes préférées maintenant ? Bon, c'est vrai que je peux le comprendre, je suis exceptionnelle. Tous le monde a envie de m'avoir comme cliente. Vous avez vu moi aussi je sais mettre mon humilité au placard ! Je fais la moue quand il me dit que je lui en voudrais s'il ne me parlait pas. Est-ce que je lui en voudrait vraiment ? Je pense que ça dépend du nombre de verre que j'aurais bu pendant la soirée. Je peux être vraiment casse-pied quand je suis un peu pompette et très théâtre. Qu'est-ce qu'on dit déjà ? Drama is life ? C'est plutôt drôle comme expression je trouve, sachant que le drame est normalement à connotation négative. Comme quoi, les plus grands philosophe avaient raison, nous sommes tous un peu sadomasochiste sur les bords.

La conversation suit son cours. Comme souvent, ça part en débat sur sa nouvelle notoriété. Ce n'est pas la première fois que je le taquine avec ça. C'est plus amical qu'autre chose mais, je trouve ça très drôle. Dramatiquement, quand il insinue que je pourrais être une mauvaise fille, je pose la main sur mon coeur, comme si je venais d'être touché par une balle. Jouant mon rôle à la perfection, je rétorque, une mine contrite au visage :

-Comment peux-tu oser penser que je ne serais pas une gentille fille. Je suis pure et chaste mon ami, voyons. Je pourrais devenir none.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Moi ? None, pitié ? Je suis sans doute la personne la moins croyante au monde. Sans parler de ma pseudo vertu, qui honnêtement, n'est plus là depuis longtemps. Mais, ça ne m'étonne pas qu'il n'apprécie pas les femmes plutôt gentille. Il est arrogant et provocateur, ce qui signifie qu'il cherche quelqu'un pour jouer avec lui, pour le provoquer à son tour. Si j'étais prête à perdre toute l'estime que j'ai pour moi, je pourrais être une de ses femmes. Mais, bizarrement, je n'aime pas trop l'idée qu'on me prenne et qu'on me jette ensuite, comme il le fait avec toutes les autres, je préfère le faire moi-même. Si on réfléchie bien je pense que j'ai quelques points commun avec lui. Cette remarque me fait froid dans le dos, mon dieu je lui ressemble ! Je vais finir avec les chevilles tellement enflées que je ne passerais plus les portes... Au secours ! Je regarde le barman d'un air dédaigneux en agitant un doigt en l'air.

-C'est sûr que c'est mieux de terminer la soirée avec des filles qui ont le cerveau de la taille d'un pois chiche !

Sarcastique au possible, j'en conviens. La conversation dévie sur le cocktail qu'il doit me préparer. Il me dit qu'il y a en plusieurs qui me correspondrait, il finit cependant par en choisir un. Il s'active et moi j'attends, jouant paresseusement avec le bracelet sur mon bras gauche. Je le tourne d'un côté et de l'autre, les breloques s'entrechoquant légèrement. Ce bracelet m'a été offert par un ami médecin que j'avais à New-York, il a lui-même choisit chaque petite breloque en fonction de certaines de conversations qu'on a eu, en fonction de nos fous-rire et autre délires. Tiago revient avec un verre, je m'en appart tandis qu'il m'explique q'il s'agit d'un mélange épicé un peu originale. Je bois doucement une petite gorgée. Quoi, on sait jamais, ça pourrait vraiment ignoble ? Hmm, on sent vraiment le petit côté relevé mais ce n'est pas désagréable. Au contraire, je trouve ça plutôt bon. J'ingurgite une nouvelle gorgée plus franchement cette fois-ci. Ce cocktail est vraiment paradoxale, à la fois doux et épicé. Je le trouve un peu dur avec lui-même pour une fois, elle est vraiment géniale cette boisson ! J'en rebois une gorgée, puis encore une autre, il faut que je lui demande la recette, ce type de boisson serait parfaite pour ma pendaison de crémaillère. Perdue dans mes pensées, je réfléchie à l'organisation de ma petite sauterie. La remarque du barman me ramène à la réalité. Il a ajouté du gingembre, d'où le petit côté épicé. J'allais le complimenter mais, comme à son habitude, il ne peut s'empêcher de lancer une petite pique. Comme si je voulais que la température augmente ! J'e touille doucement la boisson avec la paille (ça m'occupe, m'évite de vider le verre d'une traite) et lui lance un sourire mauvais en plissant les yeux.

-Tu vois c'est vraiment dommage. Ton cocktail me plaisait mais, maintenant, je sens quelque chose de gênant, tu vois...? Oh, mais oui, je sais, c'est le barman qui l'a fait, c'est ça qui est gênant ! Te voir faire le paon devant moi me gâche tout le plaisir. C'est vraiment une honte, tu pourrais vraiment être talentueux, si tu n'étais pas... bah toi.

Je mine de lui envoyer un baiser en faisant un petit clin d'oeil. Il aurait pu avoir un compliment, dommage qu'il est perdu cette occasion. Surtout que, venant de moi, un compliment a de la valeur. Vous savez ce qu'on dit : ce qui est rare est précieux. Je termine ma boisson en peu de temps, il faut dire qu'elle est vraiment bonne. Les mauvaises habitudes sont tenaces, depuis que je suis petite, je me retrouve souvent à mâchouiller la paille des verres que je bois. Cette fois ne fait pas acception. Je le fais souvent quand je suis stressée et l'idée d'avoir un rencard ici demain m'angoisse assez. Surtout que je ne connais même pas le gars. Pis c'est pas comme si j'étais du genre à avoir des rencards. Enfin bref, j'ai aucune envie d'y être, mais j'ai promis à un ami. Et comme je suis trop gentille, et bien, je tiens mes promesses. J'aimerais tellement être sans scrupule des fois.

Il me parle maintenant de mon boulot. C'est vrai que ces temps-ci j'ai vraiment été pas mal occupée. Ça a été un enfer pour moi de m'organiser. Je suis heureuse néanmoins de savoir que la blessure de Tiago est complètement guérie. J'avais due l'opérer il y a quelque temps, chez certaines personnes une petite douleur persiste, je suis contente que ce je ne sois pas le cas pour lui.

-Le boulot c'est le boulot. Je jongle entre pas mal de truc ces temps-ci. J'ai déménagé il y a peu. Ça été compliqué mais je m'en sors.

Je passe sous silence le projet que j'ai d'ouvrir un cabinet privé. Ce n'est pas encore mis en place et je tiens à garder ça pour moi pour le moment. Je ne suis même pas sûr que ça va aboutir. On verra bien après tout. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Quoiqu'il en soit, je me décide à répondre au beau brun sur le même ton que lui le fait depuis le début de la soirée :

-Hé, en même temps, je suis la meilleure chirurgienne ortho de toute l'île, on ne peut pas dire que ce soit vraiment étonnant. Je suis un as que veux-tu ?

Je lui octroie un énorme sourire. Je suis sûre qu'il a compris que je me fiche gentiment de sa gueule. En même on ne peut pas dire que ce soit réellement une nouveauté.

Comment ça à d'autres ? Je me révolte contre cette remarque ! Je suis un modèle de vertu voyons ! Comment ça je ne suis pas crédible ? Bon, je prends plaisir à m'amuser c'est vrai mais, j'aime à croire que je conserve tout de même une certaine classe. Vous ne me verrez jamais faire le "walk of shame" un lendemain de soirée. Oh non, ce n'est pas du tout mon genre, je suis reste toujours très digne. Le tout est de s'assumer je pense. Et d'avoir certaines limite, la mienne, par exemple, est de ne jamais coucher avec quelqu'un que je ne respecte pas ou n'apprécie pas. C'est pour moi essentiel de se fixer des règles, ainsi on ne se retrouve pas en train de se frapper la tête contre les murs en se maudissant. Enfin je ne suis pas là ce soir pour écrire "les 30 règles des coups d'un soir", je suis ici pour me détendre. Et aussi, accessoirement, faire chier le barman. C'est ce pourquoi je lui tire la langue en guise de réponse à sa précédente réplique.

Oh il me facilite trop la tâche, ce n'est pas possible ! Il ne peut pas ne pas avoir vu la perche qu'il m'a tendu quand il me demande pourquoi les filles avec qui il couche seraient stupide. J'éclate de rire, je ne peux m'en empêcher, sans doute parce que je trouve ridicule sa remarque sur les plans à trois. Ou alors parce que je suis extrêmement satisfaite de pouvoir sortir cette petite pique :

-Chéri, si elles couchent avec toi c'est parce qu'elles sont stupides. C'est de la sémantique ! Et devines quoi, je ne suis pas idiote. Donc désolée de t'apprendre que je ne vous rejoindrez jamais. Tu peux pleurer, je sais que tu dois être triste.

Je cligne de l'oeil pour accentuer l'effet dramatique, si on peut dire. Ce qui a de bien avec Tiago c'est qu'on n'est jamais sérieux. Je rigole bien plus que je ne serais prête à l'admettre. J'aime pouvoir plaisanter sans analyser tous les faits et les gestes de mon interlocuteur comme j'ai l'habitude de le faire avec tous le monde. J'arrête de réfléchir et dieu sait que ça fait du bien ! Il me sort de mes pensées quand il se demande comment un si petit corps peut abriter autant de méchanceté. J'aime à croire que c'est un don et que je l'ai développé jusqu'à l'excellence. Tout le monde croit que c'est facile, pourtant, ça demande un certain doigté. Je ne peux m'empêcher de me jeter sur l'occasion pour plaisanter.

-Mon corps de déesse tu veux dire ? Écoutes ce n'est pas si facile qu'on croit pourtant je m'en sors bien si on en croit ta réaction.

Vive la mégalomanie ! Ça semble être la soirée du moins. Je lève un doigt, rajoutant, enthousiaste :

-Et ce serait avec un immense plaisir que je profiterais d'un verre tranquille, sans que ta petite tête me gâche le spectacle !

Pour le coup ce n'est pas très honnête, faut avouer qu'il est plutôt beau à regarder. En même temps c'est un peu une qualité obligée pour un acteur. Enfin, pour la plupart d'entre eux du moins. D'ailleurs, je trouve très sexiste, on voit de temps à autres des hommes banals à la télé ou au cinéma mais les femmes sont toujours très belle et gaulées comme si elles passaient leur vie à faire du sport. M'enfin, rien ne sert de débattre sur les nombreuses inégalités de ce monde. Je m'indigne quand il me dit que je ne mets assez de conviction à vanter mes mérites. Je fais même une petite moue, plus adorable qu'autre chose d'ailleurs. J'ai toujours l'habitude de plisser le nez quand je fais cette mimique, je ne sais pas pourquoi. Décidant que le mot absurdité définirait bien cette soirée, je rétorque, le moins sérieusement du monde :

-Chut, tu es jaloux, c'est tout. Je pourrais même te donner des cours de comédie ! Ça t'aiderait à t'améliorer un peu.

Oui oui oui, zéro crédibilité je le sais, mais, c'est tellement drôle. Quand à la question de mon déménagement, je préfère l'expédier, j'y ai beaucoup trop pensé en ce moment.

-Center bay, un super loft avec terrasse, je t'inviterais si je pouvais supporter ta compagnie plus de trente minutes !

Pour la énième fois de la soirée, je m'esclaffe. Il est évident que je plaisante, si je viens précisément dans ce bar, c'est pour l'alcool bien sûr mais, aussi parce que je cherche sa compagnie. Qu'est-ce que je peux dire ! Il me fait rire ! Lorsqu'il voit mon verre vide, il me propose d'en refaire un autre. Je le lui tends vivement avec un énorme sourire. Oh, je tuerais pour un autre verre de ce cocktail. Je pense qu'il l'a comprit étant donné ma réaction. Je hausse un sourcil quand il m'informe qu'il me laissera seule le déguster. Ah bon ? Depuis quand il m'écoute ?

-Alors comme ça suit mes directives hein ? Je savais que je possédais une autorité naturelle mais à ce point là, je ne m'en doutais pas !

Je souris en coin, fière de mon coup. C'est comme si les piques venaient naturellement avec lui. Soudain mon beeper sonne, je soupire, lasse.

-Je dois y aller, jamais je n'aurais un moment pour moi ! C'est dingue ! À plus !

Ainsi, je quitte le bar.