Le nouveau voisin (Noah)

Lorsque je dois emmener Le Chat chez le vétérinaire, c'est assez ubuesque ! L'animal ne se laisse pas vraiment faire et je m'en sort généralement à grand coup de griffes sur les deux bras. Mais, il y a  deux semaines, il a fait pire ! Il a réussi à se sauver par la fenêtre de la cuisine moléculaire,  que j'avais involontairement laisser ouverte. Une chance, j'habite au rez de chaussée. Avec une voisin ;  une vieille dame adorable, nous avons batailler pendant plus d'une pour le convaincre de descendre de l'arbre où il s'était réfugier. Heureusement que mon vétérinaire reçoit sans rendez vous ! Depuis, laissez moi vous dire que je fais attention aux fenêtres. Mais, j'ai oublié la porte ! Et oui ! Alors que je m'apprête à faire un saut à la boîte aux lettres et à la poubelle par la même occasion, Le Chat se faufile entre mes jambes et sort de l'appartement. Paniquée, je me lance à sa suite. La porte claque, avec les clés dedans. Mais tant pis ! J'aurais tout le temps de m'inquiéter plus tard de ce détail. Pour le moment, je pense surtout à mon chat. Il a beau avoir un fichu caractère, je tiens beaucoup à lui et je n'ai aucune envie qu'il se fasse écrasé par un chauffard. C'est arrivé récemment au chat du gardien. Je rejoins le hall, juste à temps pour le voir grimper dans un arbre. Toujours le même arbre. Arf. Je vais encore passer des heures à le faire descendre de là et il sera trop tard pour appeler un serrurier. Quelle poisse ! "Le Chat !  Allez revient !" dis je, d'une voix douce, espérant que ça suffira.

J’avais un nouveau voisin, mais je ne le connaissais que de vu ! Etant plutôt peureuse, ce n’était vraiment pas mon style que d’aller me présenter à lui. Pour être franche, je ne connaissais personne dans l’immeuble, j’évitais les gens. Oh, bien évidemment, il nous arrivait de nous croiser, à la boite aux lettres ou dans le local à poubelles, mais, nous ne nous parlions pas. Sauf avec la vieille dame du premier. J’étais donc en train d’essayer de faire descendre mon chat de son arbre, sans succès. Il se contentait de me regarder d’un air plutôt furieux, comme à son habitude. Je faisais pourtant tout pour lui rendre la vie agréable, je l’avais eu dans un refuge ou il s’était retrouver par trois fois en un an. Et moi, contrairement aux autres, je n’avais pas l’intention de l’abandonner. Il était avec moi depuis deux ans et rien n’avait changer, j’étais toujours une saleté d’humaine à ses yeux. Pourtant, j’étais folle de mon chat. Il était magnifique avec son pelage roux. Enfin, voilà, qui pouvait savoir ce qui se passait dans sa tête ? Une voix d’homme se fit entendre dans mon dos, me faisant sursauter à la manière d’un flamand rose, c’est-à-dire avec une jambe levée. Il parla de boîte de thon. « J’aurais bien essayée, mais je me suis enfermée dehors ! » que je réponds. Putain, ce que je pouvais être idiote parfois ! Non, pas parfois, tout le temps. C’était impressionnant le nombre de maladresses qui pouvaient m’arriver ! Enfin, j’avais une bonne excuse, mon venait de s’échapper ! Puis, comme le jeune homme se présentait ; il s’agissait de mon nouveau voisin ; je décidais de faire la même chose. « Enchantée ! Moi, c’est Helsie ! » dis-je avec un sourire gêné. Il ajouta qu’il m’avait entendu de sa fenêtre ouverte et qu’il pouvait m’apporter son aide. « C’est possible ! » avouais-je. « Mais, je vous préviens, Le Chat a très mauvais caractère ! » ajoutais-je.

Je me mis à rire nerveusement devant le ridicule de ma situation. En effet, me retrouver enfermée dehors était tout simplement et proprement ridicule. Je ne pensais pas que ça arrivait souvent par ailleurs. Et d’ailleurs, c’était bien la première fois que ça m’arrivait. Je ne suis pas spécialement maladroite ou encore malchanceuse. Oh bien sûr, j’ai connu ma part de malheur, mais c’est comme tout le monde, non ? Je ne pouvais donc pas en vouloir à mon voisin d’en rire, car, effectivement, c’était drôle. Même pour quelqu’un comme moi, qui ne riait pas souvent. J’avais beau me creuser la cervelle, je n’avais pas le souvenir d’un quelconque fou rire. Dans le fond, j’étais plutôt solitaire. Je le remerciais d’un sourire avant d’éclater à nouveau de rire devant sa réaction face au prénom de mon félin. « Hum … oui ! Je sais, je manque cruellement d’imagination ! » avouais-je. En fait, même si je n’avais pas décidé d’adopter un chat sur un coup de tête, j’étais loin d’imaginer que celui pour lequel j’aurais un coup de foudre n’aurait pas de prénom, m’obligeant ainsi à en chercher un au pied levé. Et puis, pour une journaliste, je n’ai pas la moindre imagination. Il m’indiqua qu’il allait chercher une boite de thon afin, je l’espérais de pouvoir faire descendre Le Chat de son arbre et qu’ensuite, on s’occuperait de ma porte. « Vous n’êtes pas obligé ! » dis-je, quelque peut gênée. Mais, je n’étais pas certaine qu’il m’est entendu dire ces mots. Le jeune homme revient quelques minutes plus tard avec la nourriture, qu’il ajouta, sans succès, sous l’arbre. Le Chat avait pourtant lever la tête, je le voyais humer le fumet du thon, qu’il devait sans trouver fort agréable. C’est qu’il est comme l’animal, c’est un gourmand ! Mais pour autant, il n’avait pas l’air de vouloir se presser de descendre. Je soupirais, blasée par son attitude. Mon voisin me demanda s’il faisait ça souvent. « C’est arrivé une fois ou deux ! Mais c’est quand je l’emmène chez le véto ! Là, je ne sais pas ce qu’il lui a pris ! » que je réponds, penaude. J’aimais mon chat de tout mon cœur, malgré son mauvais caractère, mais je devais sans doute mal m’y prendre, car ce n’était pas réciproque. Ou alors, il savait très bien le cacher ! Il reprit la parole pour me demander ce qui fonctionnait d’ordinaire. « La patience ! » avouais-je, en pouffant. Car à dire vrai, à part attendre qu’il daigne redescendre de lui-même, il n’y avait rien à faire. Il était agressif, alors insister ne nous ferait que récolter quelques coups de griffes.

Spoiler:

Ce chat allait finir par me rendre folle ! Je comprenais pourquoi il avait connu tant de familles différentes. Au vu de son caractère de chien, ça n’avait rien d’étonnant. Mais moi, je n’avais pas l’intention de le ramener au refuge. Ça faisait deux ans passés de quelques mois qu’il était avec moi et je ne comptais pas l’abandonner. J’y tenais à cet animal, autant que je tenais à ma famille ou à mes amis ; pour le peu que j’en avais. Donc non, même si Le Chat me faisait tourner en bourrique la plus part du temps, je n’avais pas l’intention de le laisser partir. Il allait devoir me supporter jusqu’à la fin de sa vie. Je ne savais même pas l’âge qu’il avait. Quatre ou cinq ans d’après le vétérinaire. Du moins, il avait quatre ou cinq ans lorsque je l’ai adopté, il en six ou sept aujourd’hui. « Pour tout dire, je l’ai obtenu dans un refuge, les gens qui l’ont abandonner là n’ont pas laisser son prénom, simplement parce qu’il n’en était pas à son premier abandon. Alors, j’ai pris le premier nom qui me passait pas là tête. Mon père appelait le chat errant qui venait nous rendre visite comme ça quand j’étais petite. » expliquais-je. Il ne m’avait pas demander d’explications quand à ce choix plutôt étrange de prénoms pour un félin, mais, je m’étais sentie obliger de le faire. Peut-être parce que mon voisin était sorti de chez lui pour m’aider à le faire descendre de son arbre ? J’imagine que c’était la poindre des politesses que de faire la conversation en attendant. En attendant que Le Chat cesse de jouer les têtes de mules et ne décident à rejoindre le plancher des vaches. Je comprenais son tempérament. Il avait connu tant et tant de familles différentes qu’il devait sans doute se demander quand est-ce que j’allais le laisser tomber à mon tour. Un chat peut-il se poser ce genre de questions ? Ce n’est qu’un animal, mais il est intelligent. « Avec plaisir ! » répondis-je, comme il me proposait de boire un café. « Je dois sans doute avoir ça dans la cave ! » dis-je, car il me demandait si j’avais une échelle ou un escabeau. Je n’en étais pas certaine. Lorsque j’avais acheter l’appartement, il y avait encore des choses appartenant à l’ancien propriétaire dans la cave. N’aimant pas spécialement cet endroit sombre et poussiéreux, je n’y allait jamais. J’avais simplement tout garder, car je me disais que peut-être, le bonhomme viendrait les récupérer un jour. Mais, j’avais cet appartement depuis cinq ans et il n’était jamais revenu depuis ! « Depuis plusieurs années ! » lui dis-je, comme il me demandait depuis quand étais-je dans cette résidence. Je savais qu’il venait d’arriver, mais j’ignorais s’il était du coin lui aussi. « Vous êtes d’Island Bay ? » lui demandais-je alors. Le Chat observait la boite de thon sans bouger d’un centimètre.

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