une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| #8 - I need my sister (Noa) | |
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Invité Invité
| Sujet: #8 - I need my sister (Noa) (#) Jeu 7 Mar - 8:11 | |
| J'ai pris une décision importante aujourd'hui. Je vais aller frapper à la porte de la poolhouse, pour voir Noa. Elle me manque. Je ne supporte plus de ne plus lui parler et de ne pas la voir. J'ai besoin d'elle dans ma vie et tant pis si elle me jette sans ménagement. C'est plus fort que moi, quand elle n'est pas là, je me sens comme amputé d'une partie de moi-même. Nous avons toujours été complémentaires. Cela a suscité autant l'admiration que l'inquiétude chez nos mères. Difficile de comprendre ce lien gémellaire qui nous unit depuis notre naissance. Nous savons ce que l'autre ressent avant qu'il ne l'ait formulé. Souvent, nous ne parlons pas, nous échangeons juste des regards, des expressions qui en disent long. Et il n'y a pas besoin de décodeur pour se comprendre. Cela tombe sous le sens. Au fond, je crois que beaucoup de frères et de soeurs nous envient. Nous sommes unis comme les doigts de la main et nous possédons une grande force lorsque nous sommes ensemble. Je le vois bien, désormais. Je suis seul, je boite. Je suis comme un gamin blessé à qui il manque un morceau. C'est un trou béant qui occupe l'espace vide qu'elle a laissé. Et tout ça pour une histoire dont je n'arrive pas à tout comprendre. Elle déteste Aoline, elle l'a dit, elle le lui a même fait savoir lors de notre anniversaire. Pourquoi ? Comment ? Je n'ai aucune réponse à ces questions. Ca m'a fait de la peine, je n'ai pas cherché plus loin.
Je l'admets, je suis fragile, je n'aime pas les conflits, ni les histoires. C'est plus fort que moi, je préfère m'enterrer sous ma couette, me barricader dans ma chambre, plutôt que d'avoir à affronter les autres, même ma soeur. Depuis, nous ne nous sommes plus parlés. J'étais en colère, au début, quelques jours. L'eau a vite coulé sous les ponts. Je n'arrive pas à en vouloir aux gens, sauf peut-être à mon père, mais ça n'est même pas parce que je ne l'ai pas connu. Je ressens de l'indifférence à son égard. Il n'est rien pour moi et il y a peu de chance pour qu'il le soit un jour. J'ai été élevé par maman et par Lukas, plus récemment, ça je ne l'oublierai jamais. Noa fait partie des gens qui comptent beaucoup pour moi. Elle a toujours été de bon conseil. Cette histoire avec la petite amie, je pense qu'elle ne doit pas altérer plus longtemps notre relation. J'imagine que je peux voir l'une et l'autre séparément, même si ça me coûte un peu. Idéalement, j'adorerais qu'on fasse des choses ensemble, tous les trois. Mais c'est un doux rêve qui s'est éloigné, depuis mon anniversaire. Je me dis que ça finira par s'améliorer avec le temps, je l'espère.
J'ai pris le temps de me préparer. J'ai pris ma douche, je porte un t-shirt qu'elle m'a offert. C'est comme si j'allais passer un nouvel entretien d'embauche. Il va falloir que je fasse bonne impression que je me vende. Cela me stresse. J'attrape le plan de gâteaux que j'ai préparé pour cette occasion puis je quitte la villa. La poolhouse est à quelques pas. Une fois devant la porte d'entrée, je sens le stress monter en moi. Et si elle refuse d'ouvrir ? Ou qu'elle claque la porte sur mon nez ? Je recule légèrement. C'est une mauvaise idée... je sais que je ne pourrais pas supporter un rejet. Il vaut mieux que je rentre. Seulement... si je le fais, la situation restera inchangée et je ne peux plus vivre avec. Je souffle pour me donner du courage, puis j'appuie sur la sonnette. J'ai la clé, maman m'en a donné un double pour venir l'aider quand elle déprimait. Mais je ne violerai jamais l'intimité de ma soeur. Je ne peux pas m'y résoudre. J'entends des pas et la porte s'ouvre sur Noa. Je m'emballe :
- Coucou... j-j-j'ai fait des cookies... ça va ? Je sais que t-t-tu les aimes... je ne te dérange pas ? Ils sont tout chauds... Je s-s-suis... désolé...
J'ai du mal à respirer, parce tout sort en même temps et que j'angoisse de la suite. C'est bien joli de sauter dans le vide, mais si mon parachute ne s'ouvre pas... comment je fais ? J'aurais du y réfléchir avant... quelle nouille ! |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Ven 15 Mar - 16:35 | |
| J’ai envie de péter la gueule au premier clown qui me fait chier. Jake ! Jake ! Jake ! Je ne dois pas m’emballer mais la tête de l’autre lui rappelle quelqu’un. Je ne dois pas me faire d’illusion. Je sais. Ce n’est qu’un dessin et il peut ressembler à plein de gens. Je sais. J’y pense trop. La fléchette vient se planter dans l’oeil du portrait robot que j’ai collé sur la cible. Il est déjà bien troué, je vais devoir le changer sous peu. Je ne vise pas le centre, je choisis la pupille, la pointe du nez, le coin de la lèvre. Je choisirais le coeur s’il s’agissait, non pas d’un portrait-robot d’un de mes agresseurs, mais une peinture grandeur nature de lui. Au prochain concours de fléchettes, personne ne pourra rivaliser avec moi. Dans le mille à chaque fois. Je devrais m’y mettre, tiens ! Remplir la poolhouse de trophées ! Je ne fais de compétition de surf, mais ça je pourrais. C’est un merveilleux défouloir.
Musique à fond pour faire fuir la solitude qui a pris place dans ma vie après tous les départs. Trop d’absents. Trop de personnes que je ne reverrai plus. Trop d’hommes qui ont réduit mon coeur en miette. Un vide bien réel. Une maison trop grande pour deux personnes qui se croisent à peine. Je l’évite. Il me manque. Je ne veux pas la croiser, elle, alors je l’évite, lui. Je ne veux pas l’entendre dire qu’elle vient diner chez nous ou qu’ils ont rendez-vous en dehors. Je m’éclate les tympans. Je me soule de musique. J’ai acheté une bouteille de vodka. Je ne l’ai pas ouverte. Ce sera pour le jour où dans ma main ce ne sera pas un jouet mais mon Glock et que la balle qui en sortira l’enverra rejoindre sa victime. Je suis sobre. Je ne veux pas que ma main tremble.
J’attends que Jake m’appelle pour me dire de le rejoindre. Il pointera le type du doigt et je le reconnaitrai. En attendant je tourne en rond comme un fauve. Je passe mes nerfs sur une feuille de papier qui tombe en lambeaux. Après un dernier lancé, je baisse le son. Je m'empare de mon téléphone. Voilà longtemps que je ne suis pas sortie faire la fête. Ce serait peut-être une bonne idée, me remettre en chasse pour me trouver un mâle, pour une nuit. Plus jamais plus. Plus jamais de sentiments. Plutôt me crever un oeil. Les messages s’enchainent. Je glane des infos. Il y a des esquisses de soirées aux quatre coins de Wellington. Ouais. Peut-être que j’en choisirai une au hasard. Ou peut-être que j’irai à l’inauguration de cette exposition de photos. Un coup d’oeil à ma montre. Est-ce que je me suis engagée à y aller pour Vogue ? Je ne m’en souviens plus.
Des coups à la porte me font sursauter. J’en lâche mon portable qui tombe sur le tapis. Je n’attends personne. Je suis en tenue décontractée, un long tee-shirt sur un pantalon de jogging, les pieds nus. Je me rends compte du foutoir de la grande pièce à vivre. Des cartons que je stocke pour un pote qui déménage. Ce con a trouvé le moyen de lâcher son appart avant que l’autre soit libre. Il dort dans son van et a envahi les logements de ses connaissances pour ses affaires. On a mis en place un tour de rôle pour lui prêter une salle de bain. Je pousse du pied ou d’un revers de mains des trucs pour me frayer un chemin jusqu’à la porte. Ce n’est pas aujourd’hui la douche chez moi. Qu’il ne compte pas gratter une journée. Rien à faire que le chien de Ray lui fasse peur.
Ce n’est pas mon pote que je trouve sur le pas de ma porte. C’est Kenzo. Mon frère et un plat couvert de cookies. Okay... Euh... non... tu déranges pas. C’est machinal, je pose ma main sur l’un des gâteaux pour vérifier qu’il est chauds. Il l’est. Je le prends quand même parce que des cookies, quoi ! Merci. J’ai comme un frisson derrière la tête. L’état pitoyable de mon intérieur me donne des relents de honte. Je ne sais pas pourquoi j’ai besoin de me justifier. Je garde des trucs pour un copain. C’est un peu envahi. J’étais en train de ranger comme je peux. Minable. J’étais trop occupée à perforer un kidnappeur assassin pour me retrousser les manches et ranger vraiment. Pourquoi t’es désolé ? Ouais, pourquoi il me dit ça ?
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Mer 10 Avr - 23:33 | |
| Je ne suis pas sûr que j'ai fait le bon choix en venant la déranger. J'ai peur qu'elle me rejette et qu'elle me dise d'aller me faire voir. Elle aurait toutes les raisons de le faire. Parce que je ne lui donne pas de nouvelles depuis des semaines. Je sais qu'elle n'aime pas Aoline, et j'en souffre. J'aurais aimé que tout se passe bien entre elles, parce qu'elles comptent énormément pour moi. Mais voilà, je ne suis pas maître de mon destin, hélas. Et je ne sais pas comment je peux faire pour arranger la situation. C'est une histoire qui me dépasse complètement, qui m'échappe. J'aurais aimé comprendre les raisons de leur animosité, pour mieux y répondre. A un moment, il m'est venu l'idée de faire un repas de la réconciliation, autour de bons petits plats, à la maison. C'est toujours mieux que d'avoir cette grande villa vide. Seulement, je n'ose pas en parler, ni à l'une, ni à l'autre. Parce que j'ai peur de me retrouver totalement seul, à l'arrivée. C'est déjà difficile pour moi de vivre sans maman et Lukas... sans compter Lenny, mon petit frère adoré. Je ne veux pas prendre le risque de finir comme une vieille chaussette. Je ne le supporterai pas, encore moins si c'est Aoline et Noa qui me repoussent. C'est la raison pour laquelle je suis venu à la poolhouse ce soir. Je veux lui parler, je veux la voir. Elle me manque. Et je sais que je vais éviter soigneusement de lui parler d'Aoline, parce que je suis certain qu'elle n'appréciera pas. Elle m'invite à entrer, je m'exécute. C'est très gentil de sa part de garder des choses pour un copain. Je ne juge pas. Je lui adresse même un sourire :
- C'est sympa de le dépanner ! Tu veux que je t'aide à mettre un peu d'ordre ? Ca me fera les biceps !
Elle me demande pourquoi je suis désolé. Je baisse les yeux. C'est le moment de vérité, je présume. J'inspire.
- Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles... c'est probablement idiot, mais j'ai pensé que tu ne voulais plus me voir, après ce qu'il s'est passé... tu sais... avec Aoline... J'ai été en colère, aussi... mais tu me manques... j'ai besoin de toi, Noa...
C'est le bazar dans ma tête, un vrai capharnaüm ! Je m'étais juré de ne pas parler de ma petite amie, mais je n'ai pas m'empêcher de laisser filtrer son prénom dans la conversation. Et si ça la rendait furieuse ? Je n'allais pas tarder à le découvrir, de toute façon, maintenant, la boulette était faite. Ce qui me réconforte, c'est qu'elle a l'air en forme, peut-être énervée, tendue. Je le ressens dans la façon dont elle bouge et dans ce qu'elle dégage. Nous n'avons jamais aucun secret l'un pour l'autre, même si nous nous faisons parfois des petites cachotteries sans importance. Ca me rassure de voir que ce lien silencieux et inexplicable est toujours présent. Je décide d'ajouter, pour tourner la page de ma maladresse et lui montrer que je peux être là pour elle :
- Tu as l'air préoccupée. Tu veux que l'on discute ?
Une façon polie mais franche de lui dire que je suis réceptif à ce qu'elle peut exprimer et prêt à l'aider de mon mieux. |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Mar 23 Avr - 23:58 | |
| Trop adorable, non seulement mon frère m’apporte des gâteaux mais il m’offre de l’aide pour ranger la poolhouse qui au final aura servi à tant de chose avant de m’échoir comme studio. Je me souviens le jour où nous avons emménagé dans la maison. Maman voulait que nous choisissions nos chambres alors que j’entrainais Kenzo vers cette dépendance entrevue depuis une fenêtre. Un simple local technique où était entreposé des tuyaux d’arrosage, des chaises longues, divers outils de jardinage, un kayak percé, des roues de vélos, entre autres choses. Je pensais aussitôt en faire notre repère secret. Je crois que j’ai failli m’évanouir quand derrière nous notre mère nous annonçait, ravie, qu’on pourrait l’aménager en chambre d’amis. Les cartons de mon pote lui ont redonné cette allure de lieu de stockage, obligatoirement rempli de secrets à découvrir. Un paire de biceps est la bienvenue. Je suis prête à déballer tous les cartons pour jouer avec Kenzo à cette chasse aux trésors dont Maman nous a privée. Enfin peut-être pas. Ce n’est pas à moi, mais comme certains cartons sont déjà ouverts, c’est une invitation évidente de plonger le nez dedans.
Je n’ai pas posé la question qu’il fallait parce que la réponse de mon jumeau sur la cause de ses excuses en préambule, je la reçois comme un coup de poignard. Je suis aussi fautive que lui. Largement d’avantage. J’ai pris trop peu de nouvelles de lui depuis le départ de notre famille. Trop peur d’une nouvelle querelle si je croisais Aoline. Je ne suis pas fâchée contre lui. J’aurais dû lui dire. J’aurais dû lui expliquer que s’il était heureux, c’était bon pour moi. Je n’aurais pas dû m’éloigner. Alors, là maintenant qu’il est face à moi, je n’ai qu’une envie, c’est de le prendre dans mes bras, de le serrer si fort qu’on ne fera plus qu’une seule personne. Mais avant pensons à cet élément important qui ne mérite pas d’être écrasé par notre élan. Cookies. Je lui prends le plat des mains pour le poser en équilibre sur un empilage déjà en équilibre. A présent je peux passer mes bras autour de son cou. T’es fou ! Fâchée contre toi, jamais. C’est impossible. C’est à moi de plaider coupable de ne pas m’être assez souciée de toi avec tous ces chamboulements. Je suis désolée Kenzo. Je t’aime. Ce sera toujours comme ça, quoiqu’il arrive. Je le réconforte autant que je me rassure. Je ne l’ai pas perdu. Nous sommes ensemble.
Il a repéré que quelque chose n’allait pas. Si je parle de Leeth, on va parler d’Aoline et son prénom est déjà sorti d’entre ses lèvres. Il faudra aborder le sujet. Je ne sais pas comment. Rien n’est solutionné entre elle et moi, mettre mon frère au milieu, je ne sais pas à quoi ça peut aboutir. Alors je vais au sujet que nous avons en commun et qui sans nul doute le touche autant que moi, plus que moi, le départ de ceux qu’on aime. Comment est-ce que tu vis sans Maman ni Lukas, sans Lenny ? Ils me manquent. Une façon de dire que je sais qu’ils doivent lui manquer aussi. C’est sur ce sujet que nous sommes liés intensément, le reste, on peut s’adapter, mais cette souffrance de la perte de nos points de repères fondamentaux. D’habitude ce sont les enfants qui quittent la maison familiale quand ils sont prêts. Chez nous, ce sont nos mères. C’est étrange comme sensation.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Ven 26 Avr - 20:55 | |
| Quelle me fait du bien cette étreinte ! Je la vis comme si c’était la toute première. Noa me met du baume au cœur sans s’en rendre compte. J’avais besoin de ce câlin. Je sens à nouveau son odeur, celle qui me réconforte tant... la chaleur de son corps contre le mien me fait planer. Elle me manque... je profite de cet instant avec énormément de plaisir. Ma sœur est là, ça y est... je l’ai retrouvé. Mais je ne suis pas dupe. Je sens qu’elle a volontairement occulté le sujet « Aoline » de notre conversation. Je ne suis pas du genre à insister. Elle m’en parlera si elle le souhaite et au moment le plus opportun pour elle. Je comprends sans qu’elle n’ait besoin de préciser que c’était sensible. Ca fonctionnait comme ça entre nous. On partageait des choses sans se les dire. Dans le fond, ce lien puissant et mystérieux comportait de nombreux avantages. Et il ne perdait pas en intensité malgré le temps et nos horizons différents. Parler de ce qui la tracassait ne lui convenait pas non plus. Elle préfère mettre l’accent sur maman, Lukas et Lenny. Comme souvent, elle me demandait mon ressenti avant d’exprimer le sien. Mais je ne vais pas faire de mystère. Ma gorge se noue, me donnant une voix éraillée et je sens que les larmes sont proches. Fichue émotivité !
- Ils me manquent à moi aussi... des fois je rêve qu’ils reviennent mais quand je fouille la maison, il n’y a personne... j’ai des nouvelles tous les jours, de maman... j’ai même vu Lenny à la webcam sur Skype l’autre soir. Mais bon... ça n’est pas suffisant. Je voudrais que ca soit comme avant...
Je baisse les yeux. Je sens que je suis au bord des larmes quand j’en parle. Pourtant je sais que je n’ai pas de raison d’être triste, parce que tout le monde va bien. Il faut que je me fasse à l’idée que maintenant je dois vivre ma vie, je suis adulte et j’aime des responsabilités. Il n’empêche que ça me traumatise. A mon tour de fuir mes émotions et de changer de sujet. Je déplace l’assiette pour la mettre sur une table beaucoup plus stable. Je me connais, ça c’est le genre de choses qui m’arrive à tous les coups. Je décide de prendre un carton pour qu’on commence à tout ranger mais cela ne se passe pas comme prévu. Il y’a un craquement et la partie inférieure cède soudain. Le contenu tombe sur mes pieds. Il y a de tout... c’est lourd. Ca me fait mal aux orteils. Et c’est là que je vois qu’il s’agit de livres, et que parmi eux il y a des comics.
- Hé mais attends ! C’est Civil War !!! Il est trop beau ! Regarde la couverture est comme neuve !
Je m’empresse de le prendre avec précaution et je l’ouvre. Mon visage se décompose parce que dedans ce n’est pas un comics... c’est un numéro de playboy... je ferme subitement et je le laisse tomber au sol. Quelle personne civilisée irait faire ça ??? Je suis à la fois écœuré et outré... je marmonne alors :
- Tu as du scotch quelque part ? |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Jeu 9 Mai - 0:34 | |
| Je risque de le rendre plus triste encore, mais il faut se rendre à l’évidence. Moi aussi j’ai des nouvelles régulièrement, mais oui, c’est différent. Je ne crois pas qu’elles aient envie de revenir actuellement. C’est pas marrant de communiquer au travers d’un écran sans pouvoir poser mille baisers sur la bouille de Lenny. Je sais. De toute façon, même s’ils rentrent... Je laisse échapper un soupir. Je ne sais pas. J’crois que... ce ne sera jamais plus comme avant parce que nous nous avons changé... Je ne veux pas lui faire peur en disant que nous sommes nous-même partis vers une vie d’adulte et vers une autre famille que nous allons petit à petit construire. Lui avec Aoline peut-être. Moi, euh... pour l’instant en mode célibataire, mais on n’a pas besoin d’être marié pour avoir des enfants. Alors je hausse un sourcil. Nous sommes passés dans le camp des vieux ! Tu verras comment Lenny nous snobera pour aller voir ses copains de son âge. Je me mets à rire, cette fois en mode cent pour cent positif. Rien ne nous empêche d’aller les voir. C’est bien connu si l’océan ne sait pas remonté jusqu’aux sources, les sources savent créer des fleuves pour le rencontrer. Séquence émotion terminée !
Nous passons au rangement. Façon de parler parce que Kenzo vide un carton sur le sol. Il s’emballe tout à coup pour un comics. Willy adepte de BD ? Euh... je ne connaissais pas du tout cette facette de lui ! Je me suis agenouillée pour commencer à empiler les livres et albums quand je mets la main sur une vieille couverture du Journal de Mickey. J’le crois pas ! Je lève la tête vers mon frère pour le voir changer de couleur alors qu’il feuillette l’album. Etonnée, je baisse le regard pour ouvrir celui que j’ai dans les mains. Okay, j’ai compris. J’éclate de rire. Là je le reconnais mieux. Précoce le petit, si c’était son astuce pour tromper papa maman. Je me relève pour aller chercher l’arme absolu des déménagements réussi : le rouleau de scotch. Il m’en reste quelques rouleaux de l’époque où je faisais tenir le pare-choc de ma Mustang en le collant. J’en tends un à mon jumeau. Une fois rafistolé, nous le remplissons consciencieusement, quand, en soulevant le dernier fascicule, apparait une chaussette. Non, sérieux ? J’ai trouvé son double dans la douche la dernière fois qu’il est passé ! Pas question de remettre cette chaussette parmi les livres, mot que j’écris au feutre, en gros, sur les quatre faces du carton pour éviter de l’ouvrir pour rien. Je change d’un coup de logique. Pas rangement ! Déballage ! J’ouvre la boite suivante pour me mettre à fouiller. Je lui ai prêté un album que m’a donné Leeth. Je comprends pourquoi il m’a dit que dans son déménagement il l’a égaré. S’il mélange tout, trouver quelque chose de précieux devient mission impossible. Parce que j’y tiens à cet album, c’est son premier cadeau. Il fait partie des rares choses matérielles que je conserve de lui.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Lun 27 Mai - 23:25 | |
| Je l'admets, j'ai du mal à m'imaginer Lenny adulte et en train de faire les quatre cents coups avec des copains, en nous regardant, nous deux, comme si nous étions des OVNI. En fait, quand j'y pense j'ai beaucoup de mal à me projeter dans l'avenir, mais ça ce n'est pas nouveau. Noa a toujours été bien meilleure que moi sur les projections. D'ailleurs, tout ce qu'elle fait est plutôt construit, elle voit sur le long terme. En ce qui me concerne, je n'aime pas trop l'avenir, je préfère le présent ou plutôt le passé. Je m'attache à beaucoup de choses de mon enfance que je garde précieusement. L'idée que le temps passe et que toutes les personnes qui m'entourent soient mortelles m'effraie au plus haut point. Dans un jeu vidéo, je n'ai pas peur de la mort, parce qu'elle est fictive. Encore que j'ai chialé comme une madeleine en jouant à Life is Strange... J'ai toujours été émotif, un rien peut me bouleverser. Le départ de maman et de Lukas est pour moi un drame, que j'essaie de cacher, parce que bon, ma soeur a raison. Nous sommes adultes maintenant, nous devons changer et nous comporter comme tel. Entre nous, c'est comme si tout allait mieux, même si nous n'avons pas réglé le point de discorde qui peut affecter notre relation. Je préfère que nous remettions ça à plus tard, vraiment. J'acquiesce à sa métaphore, très bien trouvée sur l'océan et nous voilà plongés dans les cartons.
Je n'en reviens toujours pas que Willy n'ait pas conservé précieusement son comics... ça me tue. Qui salirait une oeuvre pareille avec des photos de jeunes femmes à moitié dénudées ??? C'est navrant... et cela semble amuser Noa. J'ai beau me forcer, je ne vois pas ce qu'il y a de drôle... son ami est un pervers... et un hérétique, voilà tout. Il mériterait de faire un détour dans la Matrix, ça lui ferait les pieds. Andouille... Quand Noa agite la chaussette comme un trophée, je m'éloigne un peu. Comment peut-elle prendre ce vêtement à pleine main ! Il n'est même pas propre, je suis sûr ! Eurk ! J'ai un air dégoûté sur le visage. Finalement, si ça ne tenait qu'à moi, on brûlerait tout ce capharnaüm... mais je crois que je ne suis plus vraiment objectif maintenant. Lorsque ma soeur se met à ouvrir les cartons, je la regarde, avec surprise. Je jette un regard alentour, comme par crainte d'être surpris. Elle est vraiment en train de fouiller dans ses affaires ? Je l'écoute se justifier et je comprends que ce n'est qu'un prétexte. Qu'est-ce qu'elle chercher vraiment ? Un album pour de vrai ? Ou bien autre chose ? Noa, dans quoi tu m'embarques là ! Je me suis proposé pour t'aider à ranger, pas pour fouiller dans la vie privée de ce garçon, même s'il a des méthodes et des goûts écoeurants. J'assiste stupéfait à ce déballage et je me décide enfin à réagir. La morale m'empêche de cautionner, je suis trop honnête.
- Tu ne devrais pas fouiller dans ses affaires, ce n'est pas légal... Et s'il s'en aperçoit ?
Je chuchotte comme si je craignais que quelqu'un ne sous surprenne. C'est délicat, là, comme situation. A un moment, Noa pose un bouquin d'énigmes sur le côté. Ma curiosité l'emporte, je le prends et je l'ouvre avec prudence. Cette fois, pas de femme en tenue légère ! C'est bien un livre avec tout un tas de mystères comme je les aime. Un peu distrait, je demande :
- C'est comme un album ? Des photos ? Ou une bande dessinée ? Parce que si jamais c'est une bande dessinée, tu peux toujours te la racheter...
Je ne me doute pas que c'est sentimental. J'ajoute, intrigué :
- Tiens, c'est curieux, il a écrit sur le livre... décidément, ton ami n'a pas l'air très soigneux... Dis voir... pourquoi il a écrit notre date de naissance sur la page "Amour perdu" ? Et là on dirait la sienne. Mais c'est... c'est ton petit copain ? Ou c'était ? C'est bizarre regarde, il a additionné les deux dates pour l'énigme ici... Et ça donne... hum... "Entre vous, il n'y a aucune chance, même infime"... Ben dis donc, c'est clair au moins... |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Dim 2 Juin - 17:20 | |
| Légal ? J’éclate de rire. Non pas pour me moquer de lui mais parce que la légalité, je crois que je l’ai transgressé des centaines de fois sans vraiment m’en soucier et de façon bien plus grave qu’en fouillant les cartons de fringues d’un pote. Tu penses vraiment qu’il va m’intenter un procès pour avoir rangé soigneusement ses affaires et noté sur l’emballage ce qui se trouve à l’intérieur ? Je crois que je saurais utilisé d’autres moyens qu’un avocat pour régler le litige. Et allez, encore un bouquin au milieu des tee-shirts et des pulls ! Je ne vais pas rouvrir l’autre carton pour l’y glisser, d’autant qu’on risque de trouver d’autres choses similaires, je le laisse en attente. Pour reprendre le même ton de confidence, je me penche vers Kenzo et lui murmure : T’inquiète pas, il ne va pas débarquer, ce n’est pas son jour et c’est un gentleman, il frappe avant d’entrer. Je n’ai peut-être pas choisi exactement le bon mot pour le qualifier après ce qu’on vient de découvrir caché dans les couvertures des BD, mais tant pis. Non, un album de chansons, un disque si tu préfères. Tu dois bien connaitre ces 33 tours qu’on installe sur des tourne-disques avec la pointe qu’on pose dessus pour que la musique résonne. Je prends un accent de grand-mère à moitié édentée. Ah de mon temps, c’était le bon moyen pour écouter ses idoles. Je reviens à du plus sérieux. Maintenant c’est collector et bizarrement beaucoup de chanteurs y reviennent. Celui-ci, Leeth me l’a offert au premier concert où nous sommes allés ensemble. Là je sens que si je m’étale trop sur l’évènement, une larme va couler. Je me remets au rangement, c’est le meilleur moyen d’éviter de fondre. Tee-shirts... pulls... et sous-vêtements... féminin ! Je lève la tête d’un coup. Heureusement mon frère est occupé à regarder le livre de tout à l’heure. Je sens que si on découvre trop de choses, il va finir par un malaise. Nos dates de naissance... de quoi il parle... et ça j’en fait quoi ?... soutien-gorge... euh... c’est... euh... à moi ? Je le glisse dans un pull parce que mon jumeau est devenu plus insistant et agite l’ouvrage devant mon nez en me montrant du doigt le texte qu’il vient de lire. Euh... Je prends le bouquin en main pour le lire à mon tour. Oh le test ! Dommage que je n’avais pas ça pour Connor et Leeth, ça m’aurait évité des déconvenues. A conserver. Le prochain, je le passe comme ça à la moulinette. Je me tourne, récupère mon téléphone et prend des photos des pages qui m’intéressent pour le prochain mec que je croise. Quand j’ai fini, j’ai un sourire un peu crispé parce que Kenzo m’a posé une question. Willy mon petit copain ? On ne peut pas appeler notre relation ainsi. Apparemment, il a envisagé que cela devienne sérieux entre nous. Je comprends mieux pourquoi je suis la seule fille à qui il demande de lui rendre service régulièrement. Bon d’accord, il nous est arrivé de coucher ensemble, je ne l’ai jamais pris pour du durable, ça n’a jamais été régulier et je ne lui ai jamais rien dit de tel. mais en voyant cela, je me sens mal à l’aise. Je crois que moi et les hommes, c'est vraiment pas la réussite. Je pense que je vais devoir discuter avec lui. C’est pas simple les relations humaines. Je soupire. Bon, s'il n'a pas compris avec ce que je viens de dire, je vais être plus clairement. Leeth et moi, c'est fini. Il a quitté la ville. C'est bref, un peu comme la manière dont il m'a annoncé son départ et la fin de notre histoire.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Sam 6 Juil - 15:33 | |
| Elle m'explique l'objet de ses recherches. Elle veut récupérer un 33 tours qui a donc une valeur sentimentale forte, puisqu'il s'agit d'un cadeau offert par Leeth. Mais j'ai du mal à saisir pourquoi son cadeau se serait retrouvé dans les affaires de Willy ? Bon, cela ne me regarde pas vraiment, après tout Noa fait ce qu'elle veut. J'ai toujours fait attention à ne pas trop m'immiscer dans sa vie privée ni dans ses affaires. Je sais qu'elle est beaucoup plus à l'aise que moi, beaucoup plus sociable. Personnellement, je préfère la présence d'un ordinateur à celle d'un être humain, mais je me soigne. Aoline essaie de me pousser un peu à aller à l'extérieur et à me bouger. Heureusement qu'elle est là. Ma soeur, elle c'est tout l'inverse de moi. Elle ne tient pas en place. Elle aime profiter de tout un tas de choses et s'amuser. Mais à mesure qu'elle parle, j'apprends que sa relation avec Leeth est terminée, du moins je le suppose, vu ce qu'elle m'explique sur le test de compatibilité amoureuse. Je préfère rester silencieux et attendre qu'elle poursuive. De toute évidence, je la connais suffisamment pour dire qu'elle souffre. Elle refuse de le montrer, elle a toujours été fière et plutôt pudique sur ses moments de faiblesse. Là encore, nous sommes totalement opposés. Je ne peux m'empêcher de pleurer en sanglots quand quelque chose me fait mal physiquement ou moralement. Je ne peux pas garder les choses en dedans, il me faut les exprimer, c'est un réflexe naturel depuis que je suis enfant.
- Non, je te confirme... ce n'est pas simple du tout...
Au moins, elle me confirme qu'elle est sur la même longueur d'ondes concernant les relations humaines. J'ai toujours eu du mal à savoir comment me comporter en société. Je tâche d'être poli, de faire bonne impression mais les autres sont complexes... Certains répondent à mon sourire amical par un visage fermé, un regard de haut en bas, pour me juger. Ca me décontenance totalement. Parfois, je n'ose même pas dire un mot de peur d'être à côté de la plaque. Je suis un handicapé social. Je n'ai pas les codes pour comprendre la psychologie humaine, et cela m'effraie. Noa finit par me confier que sa relation avec Leeth est terminée... C'est sec, c'est bref... ça a du être terriblement violent, pour elle. Je m'approche d'elle pour la blottir contre moi. Elle n'aime pas ça, je le sais, mais moi, c'est ma façon de resserrer les liens et de montrer mon affection, mon soutien. J'ai besoin de ce contact pour lui redonner des forces. C'est le moment câlin. Il est important. Je finis par m'écarter, en laissant mes mains sur ses épaules :
- Je suis désolé... si tu veux m'en parler, tu sais que tu peux... et je pense que ça te ferais du bien... mais je ne peux pas te forcer... Il est parti depuis combien de temps ? On va retrouver ce disque... promis...
Je comprends pourquoi elle est à la recherche de ce 33 tours et pourquoi elle y tient beaucoup. Et là, dans ces conditions, je veux bien l'aider à chercher dans les cartons, même si je trouve ça répréhensible c'est pour une bonne cause. Pour ma soeur, comme pour le reste de ma famille ou pour Aoline, je serais prêt à faire n'importe quoi. J'ouvre un autre carton dans lequel je cherche activement. Un vinylle, ça ne range pas n'importe où... c'est assez gros ! Donc ça doit être dans les quelques cartons plus volumineux. En attendant, j'ai l'espoir que Noa vide son sac. Je déteste la sentir malheureuse.
- Je n'aime pas vraiment critiquer les autres, mais Willy a l'air d'être vraiment bordélique... Il a mis sa brosse à dents avec des paires de chaussures... dans le même carton... beurk... heureusement que tu ne vas pas l'épouser... |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Jeu 18 Juil - 0:19 | |
| J’ai droit à un gros câlin de la part de mon frère pour avoir dit que ma relation avec Leeth est terminée. Nous avions commencé en même temps à fréquenter sérieusement une personne. Lui Aoline, moi Leeth. Lui sagement, moi passionnément. Trop. J’ai regardé trop loin. Je nous ai imaginés installés ensemble dans un projet commun. J’y vais trop vivement dans tout ce que je fais. Cela fait trois mois. Trois mois que je travaille à détruire les sentiments qui m’avaient envahis et faire le deuil d’une envie de maternité. Tellement absurde à bien y réfléchir. Notre relation aura duré un peu plus d’un an. Suffisamment long pour que je m’imagine des choses. Il est bien là le problème. Pourtant il était plus âgé que moi, il avait son propre commerce, il aurait dû avoir une vision stable d’une relation. Etrange. J’étais bizarrement plus adulte que lui sur ce plan là, à moins que ce soit les sentiments qui n’étaient pas au rendez-vous. J’aurais beau le tourner dans tous les sens, c’est inutile, c’est fini.
Mon frère me promet qu’on va retrouver le disque. L’étreinte de mon Kenzo aura eu son effet. Je lui souris alors qu’il se lance dans l’ouverture d’un carton. Il met une telle énergie que j’espère qu’on va le trouver, je ne voudrais pas avoir à lui dire que s'il n'est pas ici, je sais chez qui Willy a entreposé d’autres affaires. Si ça ne me gênerait pas d'aller chez nos amis les solliciter pour une fouille en règle, je n’imagine pas du tout entrainer Kenzo dans un telle expédition. Même en lui disant qu’il serait aussi héroïque qu’un Indiana Jones ou une Lara Croft dans la quête de l’objet mythique. Je secoue la tête en riant quand mon jumeau souligne que je ne vais pas épouser Willy. T'inquiète, ce n'est vraiment pas dans mes plans. Je sors d'une relation qui a laissé des traces, je n'ai pas envie de replonger en ce moment.
Kenzo m’a invité à lui parler de la rupture. Alors entre le déballage d'une lampe et d'une boule de neige provenant de Venise, je me libère de ce poids. Il a pris de la distance petit à petit. J’espérais... Bêtement, j’espérais qu’on pourrait trouver une sorte de compromis entre ses désirs et les miens, mais non. Il ne voulait clairement pas s'engager dans une relation sérieuse. Je soupire. C'est débile, le truc c'est que je nous voyais en famille, lui, moi et notre enfant. Totalement débile. Je sais pas comment cette idée m'est venue. Ce n'est pas une question d'horloge biologique, j'ai vingt cinq ans. L'effet Lenny peut-être. J'en sais rien. Je lève la tête de l'empilage d'objets que nous trions et le fixe du regard avec une point d'inquiétude. Jure moi que tout va bien avec Aoline. Tu me le dirais s'il y avait le moindre soucis.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Dim 28 Juil - 9:52 | |
| J’ignorais qu’elle avait voulu fonder une famille. Elle ne m’en avait jamais parlé. La dernière fois que nous nous étions quittés, elle me faisait part de son désir de se faire plaisir. Est-ce que le départ de maman, Lukas et de Lenny avait joué ? Probablement, même si cela semblait quand même venir d’un cheminement personnel. Cette nouvelle me faisait plaisir parce que j’envisageais la possibilité de devenir un oncle. Et ça... bon sang j’aurais tant donné pour le vivre ! Le drame c’est que Noa n’avait probablement pas tiré le bon numéro. A en juger par l’état d’esprit de son ex, il ne semblait pas en phase avec elle. Il fallait trouver les mots pour la réconforter, du moins essayer de le faire car ce n’était pas si simple que ça ! J’arrêtai de bouger, avant de prononcer quelques mots :
- C’est un beau projet que de vouloir fonder une famille, tu sais ! Il faut juste trouver la bonne personne. Ce n’était pas lui... t’en vouloir n’amène à rien. Ce n’était pas toi le problème. Il y a deux solutions. Soit il ne voulait pas ce genre de relation. Auquel cas, c’est mieux pour toi comme pour l’enfant que vous auriez pu avoir que ca se termine ainsi et qu’il ait été franc. Soit il n’était pas prêt, en terme de maturité et dans ce cas là, il faut laisser du temps. Le problème c’est que tu ne peux pas savoir ce qui se passe dans sa tête... et qu’il te faut avancer. C’est dur, mais je suis persuadé que tu trouveras quelqu’un de bien, au moment où tu t’y attends le moins ! Et que tu me feras plein de nièces et de neveux !
Voilà que la conversation repartait sur Aoline. Je trouvais étonnant qu’elle veuille en parler et surtout qu’elle évoque ça de façon aussi spontanée. Je me sentais gêné alors mon visage s’empourpra. C’est que je n’étais pas habitué à parler de ça... Car oui, sur le moment je comprenais qu’elle voulait savoir si nous avions des projets d’enfants. Je secoue la tête de façon négative et je lui réponds, sans la regarder directement dans les yeux :
- Ben... c’est à dire qu’elle et moi... on a pas... franchi le cap... je... euh... je ne veux pas brusquer les choses... et puis... je ne sais pas comment je dois m’y prendre...enfin... si... je sais comment faut faire... je parle de comment m’y prendre pour pas qu’elle pense que je suis obsédé... ou quoi que ce soit...
Je haussai les épaules et levai mes yeux pour voir sur son visage ce qu’elle en pensait. A voir sa tête, je compris qu’elle semblait surprise. Elle ne s’attendait pas à cette réponse. Un éclair de lucidité me vint alors... elle parlait de notre relation en général ! Pas de faire des bébés !
- Tu... tu ne parlais pas de ça... je vais me cacher... et on va dire que je n’ai rien dit...
Je secouai la tête. Bravo Kenzo ! Qu’est-ce qui m’avait pris ? Je n’arrivais pas à expliquer ce qu’il venait de se passer. J’espérais qu’elle tourne la page sur ce sujet mais ça ne risquait pas d’arriver. Noa était beaucoup plus à l’aise que moi sur le sexe. Ça, ce n’était un secret pour personne. Ma vie intime était une catastrophe. A mon âge je n’avais encore jamais rien fait... et ca n’était pas près d’arriver. J’avais tendance à fuir les situations où Aoline et moi devenions trop proches physiquement. Comme l’autre soir sur le canapé après notre soirée pizza - film. Elle s’était collée contre moi, ce qui m’avait déclenché une réaction disons inappropriée. Heureusement que l’obscurité m’avait permis de cacher tout ça. Il devenait difficile de ne pas ressentir tout un tas de choses. Je sentais qu’elle n’était pas prête et je ne voulais pas lui mettre la pression. Puis bon, le stress de la première fois ne m’aidait pas à faire le premier pas.
- Sinon tout va bien entre nous ! Même très bien ! En fait, c’est plutôt entre elle et toi que ça ne va pas trop... je ne sais toujours pas pourquoi mais c’est gentil de t’inquiéter pour nous deux malgré ça. Ca me touche, tu sais... |
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Ven 2 Aoû - 13:12 | |
| Les paroles de mon frère sont réconfortantes. Il a une vision claire de la situation et son raisonnement tient de la sagesse. Trouver quelqu’un de bien. Toute la question est là. Je l’espère. A peine dit “Merci” pour sa gentillesse que je lance la question qui fâche. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle sorte comme ça. Je voulais éviter le sujet et je plonge dedans la tête la première. L’effet Leeth et la rupture probablement. L’inquiétude omniprésente le concernant par rapport à cette relation avec elle. Je veux être certaine qu’elle se comporte bien avec mon frère, qu’elle ne le mène pas par le bout du nez dans une direction qu’il ne souhaite pas. Elle est psy, c’est le genre d’individus qui savent comment vous emmenez à vous dévoiler vos faiblesses. La réponse qu’il me donne est... Bon, c’est vrai que l’instant d’avant, nous parlions enfant, cependant je n’imaginais pas qu’ils en étaient là, même si j’imaginais qu’ils avaient franchi le cap de... ben non ! L’étonnement passé pour cette explication technique du pas encore, je lui souris largement. Sa gène, qui ne m’étonne, elle, absolument pas, est évidente. J’abonde dans son sens pour qu’il la surmonte. T’inquiète pas. C’est entré par une oreille et c’est sorti par l’autre. Si un jour cependant, il a besoin d’aborder le sujet, je serais là pour lui, mais je ne le forcerais pas à me faire une quelconque confidence. D’après ce qu’il dit, tout va bien entre eux. Je hoche la tête avec un petit sourire. J’en suis contente. Je l’ai jugée d’un bloc parce qu’elle a trahi ma confiance et parce que je ne veux pas qu’elle fasse du mal à mon jumeau. Je n’ai pas envie qu’elle le réduise en miette. Ça m’importe énormément que tout se passe bien entre vous. Tu ne dois pas en douter. Ton bonheur, c’est précieux. Il faudrait crever l’abcès peut-être. J’en sais rien. Ça m’inquiète. Je ne sais pas comment faire. Ouais entre elle et moi, il y a eu... Je fais la moue en haussant légèrement les épaules. Nous ne sommes pas parties du bon pied. C’est le moins qu’on puisse dire. Surtout que l’engueulade à l’anniversaire à fait des dégâts. Difficile de lui dire que nous nous sommes rencontrées lors d’une consultation conseillée par la police parce que je venais de faire une connerie, genre me retrouver à un rendez-vous avec des dealers pour un achat illicite qui a fini sous les tirs entre truands et forces de l’ordre. C’est un bon résumé. Absolument pas divulgable à mon frère. Je veux le protéger de mes actes. Quand nous nous sommes vu pour l’anniversaire, nous nous connaissions déjà elle et moi. Je filtre les informations. Cela me peine de lui mentir sur certaines choses. C’est impossible de lui dire que je traque moi-même mes ravisseurs. Il aura trop peur. Il n’aura peut-être pas complètement tord. Je prends d’énormes risques. Elle savait qui j’étais par rapport à toi. Elle n’a rien dit. Ce n’étais pas honnête de sa part. Je ne lui aurais pas fait les confidences que je lui ai faites si j’avais su qui elle était.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Sam 24 Aoû - 23:20 | |
| C'est la première fois que Noa se confie à moi sur ce qui lui pose problème avec Aoline. Je comprends qu'elles se connaissaient avant de se rencontrer le jour de mon anniversaire. Comment et pourquoi ? Il s'agit toujours d'une énigme au moment où elle me l'annonce. Je suis surpris. Aoline ne m'a jamais rien dit à son propos... Pourquoi m'aurait-elle menti ? Les aveux de ma soeur me troublent. J'ai l'impression que derrière cela, se cachent de vraies raisons. Mais sur le moment, mon esprit fait face à deux sentiments : la déception que l'on m'ait caché la vérité et puis la peur... En principe quand on me tient à l'écart et que l'on ne me dévoile pas les vrais faits, c'est qu'on estime que je ne serais pas capable de le supporter. Maman l'a souvent fait à mon égard, pour me protéger car elle sait combien je peux être émotif. Difficile de cacher mes premières impressions. Je suis déstabilisé. Je viens d'apprendre que ma petite amie et ma soeur me mentent, dans le blanc des yeux. Et ça me fait mal. Je laisse tomber les choses que je tiens dans les mains, puis je recule de quelques pas, avant de me tourner dans une autre direction. C'est dur... j'accuse le coup. Elles ont probablement leurs raisons. Et d'ailleurs, en me mettant à réfléchir de nouveau, je commence à mettre les pièces du puzzle à la bonne place. Je suis au courant de l'activité professionnelle d'Aoline. Si elles ont fait connaissance, cela dépend très probablement de son métier. Qu'a donc pu faire Noa pour atterrir chez elle ? Et si leur rencontre découlait en fait de l'agression et de l'enlèvement de ma soeur ? Ca devait forcément avoir un lien avec ça ! Et moi qui pensais que cette histoire serait derrière nous pour toujours, elle me revenait en pleine face. Je finis par reprendre ma position initiale et tout en haussant les épaules, je lui répondis :
- Ben... si ça peut te rassurer, elle ne m'a rien dit du tout... Elle a toujours prétendu qu'elle ne te connaissait pas... Elle sait garder un secret... même avec moi...
Je ne la jugeai pas. Je n'aime pas le sentiment qu'elle me cache des choses, mais je savais que si elle le faisait, c'était certainement pour une très bonne raison. Après tout, elle m'avait confié son passif, ses problèmes, avec une transparence authentique. Là, ça voulait dire que la vérité risquait fort de me blesser ou de me peiner. Et maintenant que j'en avais confiance, je n'avais plus qu'une envie, retourner à la maison, dans ma chambre, sous ma couette et oublier...
- J'en déduis que ça concerne son travail, d'une manière ou d'une autre... Quoiqu'il se soit passé, j'espère que ça n'a rien de grave... je tiens à vous, toutes les deux. J'ai déjà suffisamment de peine comme ça depuis que maman, Lukas et Lenny sont partis... alors je suis pas du tout prêt à ce qu'il vous arrive quelque chose... si tu veux pas me dire la vérité, promets-moi de faire attention à toi et de ne pas faire de bêtise... promets-moi de lui laisser une deuxième chance... parce que je t'assure que c'est une fille bien... Elle est importante pour moi.
Il faut peut-être que je lui en dise plus, pour qu'elle comprenne combien elle compte pour moi. Je sais que ce n'est pas forcément ce qu'elle a envie d'entendre pour l'instant, mais avec toutes ces histoires, je n'ai pas eu l'occasion de lui dire ce que j'avais sur le coeur et combien Aoline est devenu un moteur.
- Je ne sais pas encore ce qu'elle a pu me trouver... enfin, elle me le dit quand je lui demande, mais ça me semble si... fou... Elle croit en moi. Je sais que vous aussi, avec maman, mais ça fait quelque chose de savoir que c'est partagé par quelqu'un d'extérieur à la famille... Elle dit que j'ai beaucoup de potentiel... Elle m'a aidé à me préparer pour un entretien, en vue d'obtenir un stage. Elle m'a coaché pour que j'ai un boulot à mi-temps, afin de financer mon doctorat... Elle me fait me sentir bien... Je demande pas grand chose pour être heureux, tu sais... que les gens que j'aime s'aiment eux aussi... c'est tout... Maman a toujours fonctionné comme ça. Et moi, j'ai besoin de ça... tu comprends ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) Mer 11 Sep - 14:46 | |
| C’est dit mais ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Quoique se taire a ses limites. L’omission finit toujours par rejoindre le mensonge. On pourra toujours afficher le secret professionnel comme excuse, mais justement, le fait qu’Aoline soit la petite amie de mon frère a fait exploser cet élément. Maintenant que j’ai mis mal à l’aise mon jumeau, je dois recoller les miettes pour atténuer les dégâts. Si c’est possible. Pour l’instant, je me tais, je le laisse encaisser cet aveu. Il se lance à exprimer ce qu’il ressent. C’est pas plus mal. J’apprends qu’elle ne lui a rien dit sur notre première rencontre. Elle me laisse me dépêtrer de ce problème, elle avait prévu de faire éternellement comme si on ne se connaissait pas, peut-être ? Ouais, c’est à moi de prendre la responsabilité de parler. C’est moi qui me file dans des situations pourries depuis toujours. Je minimise pour éviter que cela ne trouble le moins possible, mais ce n’est pas toujours la solution. Il a compris que c’est lié à son travail, par voie de conséquence probablement qu’il a aussi compris que ce sont les séquelles de mon enlèvement qui nous ont réunies. Je serre les dents et j’ai un hochement de tête. Il m’explique le vide qui s’est créé depuis le départ de notre famille. Il m’explique la place qu’a pris Aoline dans sa vie. Oui, je comprends. C’est ce rendez-vous dans son bureau qui a tout foutu en l’air. Après que tu m’aies dit que tu avais quelqu’un, ce jour là sur la plage, j’ai fait de super plans pour qu’on soit amies elle et moi. Mais, il y a eu un grain de sable dans le rouage.
A mon tour d’en dire d’avantage. De me libérer d’un poids. J’ai plus que lui avec qui partager. Sauf que... je vais faire l’impasse sur la raison concrète qui me la faite rencontrer. Ben oui, je sais, encore une omission, mais là pas le choix, puisque que j’ai aussi menti à la police. Je ne peux pas dire que j'ai traversé la ligne jaune de la loi. Je me contente de lui parler de mes cauchemars. La nuit... parfois, ça revient. Je me réveille en sursaut et je vois... je revois... je le revois étendu près de moi. J’arrive pas à encaisser qu’il soit mort et que les coupables cours toujours. Je baisse la tête un instant. C’est dur à dire et surement dur à entendre. On ne lui a pas donné tous les détails. J'suis pas sûre qu'on t'ait dit qu'il y a eu un mort pendant mon enlèvement. Minimiser encore pour éviter qu'il prenne la tragédie encore plus durement. Ç'aurait pu être moi. Pour une fois, ç'aurait pas été ma faute. Y'a pourtant pas de quoi s'en réjouir. On m’a proposé de rencontrer une psychologue. On a pris le rendez-vous pour moi. C’était elle. Je lui ai fait des confidences en tant que professionnelle que je ne lui aurais pas faites autrement. Pas si j’avais su que vous étiez ensemble. Pas comme ça en tout cas. Pas à notre première rencontre alors que nous étions deux inconnues face à face. Quand je l’ai vu à l’anniversaire, je me suis sentie trahie. J’ai eu peur qu’elle te trahisse de la même manière. J’crois que je l’ai un peu menacée cette fois-là. Je soupire. Je crois que je l’ai beaucoup menacée. Je m’en doutais qu’elle comptait pour toi alors... Nouveau soupir. Je ne sais pas si je dois me sentir réconforter de sa place dans la vie de mon frère. Si lui va bien, je suppose que oui. Je le veux en tout cas. C’était ma façon maladroite de te protéger contre une femme que je connais d’une mauvaise façon.
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| Sujet: Re: #8 - I need my sister (Noa) (#) | |
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| | | | #8 - I need my sister (Noa) | |
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