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| Sujet: on your knees (sven) (#) Mer 20 Mar - 1:40 | |
| he will ask you to get on your knees and like a dog you will oblige and you will beg yet you will not be forgiven
charmant s’en souvenait comme d’un fragment de mémoire flou. il revoyait les jours et les semaines précédant le soir du crime avec une clarté incomparable. mais la nuit même? il s’en rappelait à peine. plus il y pensait, plus il oubliait ce qui avait pu le pousser à ne pas se pointer. il n’était pas du genre à le montrer, mais charmant avait peur de beaucoup de choses : l’abandon, les chevaux, les clowns, les poupées, les coccinelles mais jamais au grand jamais il n’avait été effrayé à la face du danger. au contraire, à chaque fois que le péril lui tendait les bras, il s’y enfonçait corps et âme sans réfléchir, la tête jetée la première dans les plans les plus foireux. l’instinct de préservation, peut-être? quelque chose dans le tréfond de ses os l’avait averti que sa tournerait mal. ou alors c’était juste un sale type. il pouvait s’en chercher plein des excuses, ça lui laissait quand même un gout de sulfure dans la bouche à chaque fois qu’il y pensait. il avait beau ne pas être connu pour sa loyauté, même lui ne pouvait prétendre qu’il était pardonnable. charmant avait donc du chien tous les attributs sauf la fidélité pour le racheter. ouais. y’avait pas besoin de se creuser la tête pendant des heures pour se trouver une réponse. il avait agi en sale type, rien que pour sa gueule, comme il en avait toujours eu l’habitude. sauf que cette fois-ci, le retour de flamme faisait péter le thermomètre. les conséquences, charmant trouvait toujours un moyen pour les éviter. de toute sa vie d’adulte, il n’avait que très peu de fois été tenu pour responsable de ses actes ignobles. souvent, il trouvait le moyen de se glisser entre les mailles d’un filet lancé trop lâche et évidemment, tout monstre de fierté qu’il était, ça l’avait enhardi. pour les gens comme lui, il suffisait de deux semaines chanceuses pour croire à une année en or. il s’apprêtait à tomber de haut. sven, contrairement aux personnes qu’il se mettait d’ordinaire à dos, n’était pas exactement du genre à tourner la page. sven était un vrai criminel. ses activités à lui n’avaient rien à envier aux escroqueries de cour de récré auxquelles charmant s’attelaient. sven était allé en prison. the real deal. quand il l’avait appris, charmant avait senti comme un poignard dans son estomac. ce n’était pas de sa faute si son ancien partner in crime avait fini derrière les barreaux, mais il avait comme l’impression qu’après quatre ans en taule, sven ne serait pas exactement dans les meilleures conditions pour lui pardonner son écart de conduite. c’est pour ça qu’il l’avait invité aujourd’hui. les bailor étaient des mecs plutôt flippants. charmant ne tenait pas vraiment à se les contrarier plus avant.
c’est le bruit de la clochette qui café qui l’a sorti de ses pensées. charmant a levé les yeux vers sven qui s’approchait de leur table. il a souri comme il le faisait toujours, jouant de son charme autant qu’il le pouvait. il n’était pas sûr de l’efficacité de la tentative. même son appas légendaire ne pouvait plus le sauver dorénavant. « tu tires une de ces têtes. j’ai presque l’impression que ça te fait pas plaisir de me voir. » son humour tendait presque à l’insolence, mais charmant ne connaissait rien d’autres que les esquives. de toute façon, il était venu préparé. il n’avait pas choisi un café du centre-ville pour rien. c’était public, bruyant et rempli de témoins. peu importe à quel point il tapait sur les nerfs de sven, ici, il ne pourrait pas l’assassiner. c’était déjà ça. « j’étais pas sûr que t’allais venir. on s’est pas exactement quitté en bons termes la dernière fois. » l’air de rien, il laissait ses mots flotter entre eux comme dans une conversation normale. compte tenu de l’endroit, il ne pouvait décemment pas parler en détails de ce qu’il sous-entendait et c’était très bien comme ça. avec un peu de chance, il suffirait juste de ne pas en parler pour que tout s’arrange. « alors, comment tu vas depuis? tu dois être content de revoir un visage familier après tout ce temps, pas vrai? » il a tenté l’innocence, voir si feindre l’ignorance serait son salut. il savait très bien ce qui s’était passé depuis la dernière fois : sven était allé en prison. il s’était sûrement fait des potes qui se feraient une joie de venir écarteler charmant dans son sommeil. il avait beau afficher sourire et effronterie, il n’en menait pas large. il n’aimait pas le faire, ne le faisait pas souvent, mais s’il y était forcé, charmant se mettra à ramper. |
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