les effluves de rhum dans ma voix - odessa

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les effluves de rhum dans ma voixOdessa & Elsa

4h30 du matin. Je peine à trouver la serrure, avant-dernier obstacle qui me sépare de mon lit, et après dix bons essais et trois coups de pieds dans la porte, je finis par me mettre à gémir derrière celle-ci. « Odiiiiiie, viens m’ouvrir s’il te plaît... » Je ne me fais pas de bile, elle est sûrement réveillée et prête à en découdre, juste derrière cette satanée porte, que j’arrive finalement à ouvrir. Jamais je n’ai été aussi contente de me retrouver chez moi. Je traîne des pieds, partant à la dérive à chaque pas jusqu’à atteindre l’îlot de la cuisine. J’y dépose mes affaires, m’y accoude un moment en barrant mon visage avec mes mains le temps que mon tournis se calme. Pas de chance, il a l’air bien là où il est. Odessa n’est pas là, mais la lumière de l’escalier est allumée, alors je profite de ce petit moment de calme avant la tempête, parce que c’est bien ce qui se prépare, pour fumer une cigarette dans la cour. Et puis, prendre encore un peu l’air ne peut pas me faire de mal. Je m’installe sur un transat et fume tranquillement en regardant les étoiles. Je vois vite quelques ombres qui ondulent comme une flamme sur l’herbe, alors je comprends vite que ma compagne est redescendue. Je soupire un moment et, après quelques secondes de réflexion me décide à écraser ma cigarette sous ma chaussure.

Je referme la baie vitrée derrière moi et, sans même me poser la question une seule seconde, fuis le regard de ma compagne en me contentant de frotter mon pied sur le tapis. Je finis par m’approcher d’elle pour la prendre dans mes bras, mais c’est un échec cuisant. Elle me repousse purement et simplement, et comment lui en vouloir ? Je dois sentir l’alcool à des kilomètres, d’autant plus que c’est une première pour elle. Je me contente alors de traîner de nouveau les pieds jusqu’à la cuisine histoire de me servir un verre d’eau et soupire longuement en voyant son regard inquisiteur. « Ça va, c’est pas si terrible. Je… » Je m’arrête un moment et la regarde. « Et merde, le chocolat. J’ai encore oublié. » Ça aurait pu être crédible s’il ne m’en restait pas encore un peu au coin des lèvres. Décidément, tout est contre moi ce soir. Mais au fond, j’y suis pour quelque chose non ? Je soupire de plus belle avant d’interroger ma compagne. « Avant que tu ne t’énerves, j’ai plusieurs questions. Je voudrais savoir à quelle heure j’ai commencé, déjà, parce que je m’en souviens plus. Ensuite, je veux savoir si j’ai dit des choses méchantes, et enfin je voudrais savoir où est ma ra-… ma droi-… ma voiture. »
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Déçue, c'est ce que je suis, vraiment, profondément. Car elle était ivre morte quelques part et que ça n'était jamais arrivé. Je ne l'avais jamais vu dans cet état, et ça me rassurait. Je détestais les gens ivre, mon passé ne me prédisposait pas vraiment à leur faire confiance. Et puis elle devait rentrer rapidement, c'est ce qu'elle m'avait dit. Mais ce n'est pas le cas. Elle est en retard, pas un petit retard, mais plus de deux heures, c'est long. Surtout quand on sait que la personne concernée est ivre. Je me fais des film. Il peut lui arriver n'importe quoi et elle peut faire n'importe quoi. J'ai vu la photo et il y a plein de monde autour d'elle. J'ai confiance en Elsa, mais pas en l'alcool. Et si elle passait la nuit avec quelqu'un d'autre. Je flippe. Et je sursaute en entendant quelqu'un qui tambourine à la porte. Puis j'entends la voix d'Elsa qui me hurle dessus pour que je vienne lui ouvrir. Je soupire. Mais je ne compte pas venir lui aider, je lui en veux encore beaucoup trop. Alors qu'elle se débrouille. J'entends la porte alors ça veut dire qu'elle a réussit finalement. Je l'entends faire un vacarme pas possible dans la cuisine et je soupire. Si jamais elle réveille Roméo, je l'égorge. Alors je reste en haut, attendant qu'elle daigne me rejoindre. Mais je ne la vois pas venir alors je finis par descendre. Elle est dehors, en train de fumer et je soupire. Sérieusement. Voilà qu'elle s'approche et essaye de me faire un calin. Mais elle sent l'alcool et la clope a plein nez, c'est horrible et ça me donne envie de vomir. Elle vas vers la cuisine et je me repose sur le bord de la porte en la fixant d'un air noir. Voilà qu'elle me dit qu'elle n'as pas prit de chocolat, mais je vois très bien qu'elle l'a mangé. Je secoue la tête « Te fous pas de moi Elsa » Et voilà qu'elle me pose des questions. Questions qui me donnent envie de la tuer « Tu as commencé après le boulot Elsa a dix neuf heures et il est presque trois heures ! » Des choses méchantes, bordel mais elle est vraiment totalement ivre, si elle ne se souvient plus de ce qu'elle m'a envoyé dans la tronche « Tes prochaines nuits sur le canapé te laisserons surement le temps de repenser à ce que je me suis pris dans la tronche et bien gratuitement en plus. Pour ce qui est de ta voiture, je n'en sais rien Elsa, ce n'est pas moi qui t'ai emmené te bourrer la gueule! » Je prend un verre d'eau moi aussi avant de soupirer « Bon tu es rentrée alors je finis ce verre, je t'installe de quoi dormir sur le canapé et je vais me recoucher, on parleras quand tu ne seras plus ivre morte » Hors de question de dormir avec elle « Oh et prend une douche, par pitié tu pue, c'est une infection »

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Bon, et bien c’est raté pour l’excuse du chocolat. Je ne sais pas vraiment comment elle a fait pour me cramer, mais en tout cas elle a réussi. C’est quand même dingue qu’elle finisse toujours par m’avoir. C’est pourquoi j’essaye de prendre mes précautions en lui disant que j’ai quelques questions qui ont besoin d’une réponse. J’ai mes réponses, pas de doutes là-dessus, mais ce n’était peut-être pas le bon moment pour les poser vue la façon dont elle me répond. Je suis à peu près sûre que c’est justifié, mais l’entendre me faire des reproches commence à me donner mal au crâne, alors j’écrase une fois de plus mon visage dans le creux de mes mains en lâchant quelques mots dans un soupir. « Qu’est-ce que je peux être conne. »

Ma compagne essaye de s’assurer que j’ai bien compris que le canapé était , sans surprise, pour moi ce soir. Je balance lentement les bras, mais quand même trop vite pour garder l’équilibre, ce qui me force à me rattraper au plan de travail. « Écoutes Odie, je sais que j’ai pas rass...- assuré ce soir, d’accord ? Tu n’as pas eu beaucoup de vraies nouvelles de moi depuis le début de la soirée, tu étais inquiète et j’en suis désolée. » Je laisse un blanc, un petit moment pendant lequel je n’ose même pas l’approcher par peur qu’elle soit trop énervée et finisse par me faire une clef de bras. « Mais le canapé, vraiment, ce soir ? T’es vache, je vais pas vomir et on pourrait en mettre deux comme moi de mon côté du lit. Je te demande pas la lune, je veux juste pas dormir sur une brique. S’il te plaît ? Odinounette ? » Je roule finalement des yeux lorsqu’elle me supplie de passer par la case douche, sous prétexte que je… Ah oui, effectivement je sens la mort. Je recommence à faire les quatre cents pas dans la pièce, réfléchissant à la façon dont je vais bien pouvoir lui demander un coup de main pour ce problème de douche. Autant la faire courte, même si elle risque de se donner un malin plaisir à me juger. Je prends une grande inspiration, et, comme un aveux de faiblesse, déclare très vite que « J’arriverai pas à me laver toute seule. » Pas de demande, rien, simplement un constat. Je sais que je lui en demande beaucoup, alors je ne suis pas certaine qu’elle soit d’accord pour m’aider. Dans le doute, je me dirige de moi-même vers la salle de bain tout en me déshabillant en route. Une fois arrivée, je m’assieds dans la baignoire et tire sur le robinet pour que l’eau commence à s’écouler sur ma tête.
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« Je ne te le fais pas dire Elsa » Oui je ne suis pas sympa aujourd'hui. mais là elle est ivre morte. Alors oui elle a été conne ce soir. Je ne sais pas comment elle a pu se retourner la tête ainsi. Je la regarde avec son chocolat autour de la bouche et soupire. Voilà qu'elle me dit qu'elle a oublié d'en acheter. Je n'ai même pas la force de lui dire qu'elle n'est pas crédible. Je me contente simplement de la regarder d'un air profondément déçu. Puis je lui prépare le canapé, hors de question qu'elle dorme avec moi ce soir, je suis bien trop en colère. Elle m'a quand même laissé avoir peur ce soir. J'ai été sans réponse. Elle ne m'as pas donné un seul signe de vie quoi. Et voilà qu'elle s'excuse mais ce n'est pas vraiment ce qui me convainc. Le fait qu'elle se trompe de mot ne l'aide pas. Je la regarde, elle semble hésiter à approcher et ne le fait pas. Elle a bien raison, je ne suis absolument pas d'humeur. Je termine de lui préparer son lit. Mais elle ne semble pas ravie. En effet, elle me demande si je veux vraiment pas la laisser dormir dans le lit avec moi. Mais l'un de ses arguments me donne encore plus envie de lui faire passer la nuit sur la fameuse brique « La baleine que je suis vas prendre toute la place que tu vas laisser » Et puis de toute façon je ne la laisse pas allez dans le lit tant qu'elle sent la mort. Je l'invite donc a prendre une douche. Je vois bien qu'il y a un truc qui cloche et j'ai ma petite idée mais hors de question de lui venir en aide. Pas ce soir. je lui en veut beaucoup trop. Elle fait les quatre cent pas. Enfin elle essaye en tout cas car j'ai l'impression qu'elle vas se prendre le canapé à chaque pas. Elle me dit alors qu'elle n'arriveras pas à se doucher seule. J'en étais certaine. Je soupire. je n'ai aucune envie de lui donner le bain. Dans d'autre circonstance j'aurais surement dit oui. Mais là. Elle vas dans la salle de bain et j'hésite un moment. Mais je finis par la rejoindre, dans son état elle serait capable de se noyer. Je rentre dans la salle de bain et siffle « Qu'on soit clair, je te déteste » Mais je lui donne son bain, comme je le fais avec Roméo. Je la lave en silence. Puis je vide l'eau et lui donne la serviette « Je te laisse t'essuyer, je vais chercher un pyjama » Je vais le chercher puis je la rejoins et lui tend « Le canapé c'est pas négociable. Tu as vraiment déconné » Je comptais la laisser s'habiller mais je vois qu'elle galère là aussi alors je l'aide puis je l’entraîne vers le canapé. « Besoin d'un truc avant que je retourne dormir ? »

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les effluves de rhum dans ma voixOdessa & Elsa

Je roule des yeux en soupirant, mais ne dit rien. Tout est contre moi, je n’ai rien à dire pour ma défense et le moindre mot qui sort de ma bouche semble être une goutte d’eau supplémentaire qui pourrait bientôt faire déborder le vase. Je n’ai aucun souvenir de la façon dont la soirée à commencée, ni de la façon dont elle s’est déroulée. Pour l’instant, la seule chose fraîche dans ma tête est cette petite excursion à pas d’heure jusqu’au 24/24 le plus proche, même si ce passage là non plus n’a pas été une grande réussite. Alors je baisse la tête, j’attends que le temps passe, qu’Odessa finisse par dire quelque chose. Et comme elle ne dit rien, je finis par m’excuser. Enfin, j’essaye parce que c’est difficile de sortir une phrase qui fait du sens, ce soir. Je négocie aussi pour ne pas avoir à dormir sur le canapé, parce que c’est ce qui m’attends. Sa réponse est pour le moins surprenante, alors comme première réaction, je lève les mains d’incompréhension. « C’est pas… ok, c’est pas ce que j’ai dit. » Je tire mon chemisier du bout des doigts pour me faire une idée de l’odeur que je dégage, avant de grimacer. Alors je file vers la salle de bain, mais m’arrête avant. Même si je le voulais, je crois ne pas être capable de me laver toute seule. Je me sens honteuse, mais je le dis à Odessa. Je vais finalement tenter de me laver, en soupirant. Odessa finit par me rejoindre, et elle annonce tout de suite la couleur. « Je sais. Mais ça me va, tant que c’est pas définitif. » Et me voilà à me faire laver comme un enfant, en silence en plus ce qui me met surtout très mal à l’aise. Elle finit par me lancer une serviette, m’invitant à m’essuyer pendant qu’elle va chercher de quoi m’habiller. Et pour cette étape, elle m’aide aussi puisque je manque de glisser en enfilant mon pantalon. Et toutes ces choses font qu’encore une fois, Odessa me rappelle que c’est le canapé qui m’attends, que j’ai bien déconné. Je traîne les pieds dans la pièce en me brossant les dents. « Je voudrais bien un câlin, tu peux plus te défiler en disant que je sent-… Putain, Orion ! » La tête ailleurs, je n’avais pas fait attention à la présence du chien dans le salon et ai trébuché dessus. Je vois le regard noir d’Odessa et me dirige rapidement vers la salle de bain, certaine que cette fois elle va m’allumer. Le pire scénario serait que j’ai réveillé Roméo, et qu’en plus de ça j’ai malencontreusement blessé Orion. Pour l’instant, je finis de me brosser les dents et reviens dans la pièce quelques instants plus tard, trouve le chien recroquevillé quelque part et le prends dans mes bras avant d’aller m’installer sur le fauteuil avec lui. Je lève les yeux vers Odessa, et soupire un instant avant de prendre mes précautions. « Ne dis rien, ça va. Je sais ce qui vient de se passer. »
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