Une soirée déguisée dans un bar | with Cleo

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Une soirée déguisé dans un bar

Alex Whittle se retrouvait toujours dans une situation difficile,
Il s'était fourré dans à peu près toutes les situations dans le but de s'en sortir. C'était un peu le grand débat, tomber plus bas pour pouvoir monter au plus haut. C'était un peu un système controversé, il n'existe pas beaucoup de personne qui agirait aussi bien, aussi vite dans des circonstances particulièrement atypique. Né dans une famille aux revenus modestes il n'avait pas vraiment eu le choix, il devait faire avec et plus encore lorsqu'il avait révélé à ses parents ce qu'il voulait devenir plus tard. Un grand chirurgien. Il voulait porter la blouse blanche, celui qui réparait ou soignait les bobos, celui qui pouvait faire des miracles. Le petit Whittle avait très vite été l'un de ces garçons qui passaient plus son temps à étudier plutôt qu'à sortir. Par la force des choses, finalement, parce qu'il n'avait pas le choix. La puberté n'avait pas été très tendre avec lui, ce qui lui avait valu ce rejet social violent. L'acné, la voix « rouillé », la pilosité. Rien n'allait, tout était difficile à cacher.

Toujours est-il qu'il ne s'était pas laissé aller. Il vouait une certaine adoration pour le futur. Ses parents l'aidaient à tenir le coup, lui promettant des jours meilleurs. En grandissant, les choses se stabilisaient mais ce n'était pas encore les grandes vacances. Et puis, à partir du moment où il ne s'y était plus préoccupé de son apparence, il avait changé. Sa voix, après une extinction était devenu stable, encore un peu rauque mais plus douce, digne d'un conteur captivant. L'acné n'avait pas tenu trop longtemps, les marques avaient cicatrisé après un traitement efficace et après, la vie avait suivi son cours. Il lui avait fallu quelques temps pour s'habituer à ce qu'on se retourne sur son passage, qu'on le complimente ou que l'on pointe du doigt pour l'entrée en boite de nuit. C'était nouveau. C'était jouissif.
Il n'avait donc pas perdu de temps pour s'empiffrer de tout ce qu'avait été hors d'atteinte : soirées, filles, sexes, soirées, filles, sexes. Il n'arrêtait jamais et on ne le voyait jamais avec la même fille à une soirée. Il profitait de ce que la nature lui avait redonné : une existence.

Et puis, une rencontre avait amené Alex à se produire dans un film peu recommandable, peu identifiable et pourtant, cela avait été une expérience plutôt bien payé. La première fois, il avait été un peu nerveux mais « c'était normal » d'après le producteur, il aurait été très bizarre qu'il se sente bien là où il était. Et puis, le deuxième et la troisième fois.. Il avait pris de l'envergure et Alex, ne s'en sortait plus. Quand il quittait les studios, il se sentait affreusement mal, mal à l'aise et puis, quand la paie tombait. Ça payait ses études, ça aidait sa famille, ça donnait du beurre dans les épinards..
Il répondait toujours au téléphone. Jusqu'à ce fameux soir où il s'était retrouvée devant son écran, un soir d'insomnie. Le jeune homme n'avait pas compris sur le moment et puis, en éteignant la télé, il avait également éteint son avenir dans la pornographie.

Il prit une profonde respiration,
Et aujourd'hui, il était déguisé. Une soirée à laquelle il avait reçu une invitation surprise. Ce matin même, sa sœur s'était levée livide, malade, sans aucune chance de pouvoir s'en sortir pour ce soir. Elle devait s'y rendre et elle n'avait rien trouvé de mieux que de le pousser à y aller : « Allez, ça te fera du bien ! T'es pire qu'un vieux bibliothécaire anglais là.. il ne te manque plus que les costumes en tweed et la tasse de thé. » Il avait levé les yeux avec ce paralléle à sa nouvelle habitude de rentrer tôt pour se coucher tôt : « J'ai un travail prenant. » lui avait-il rétorqué. Ce à quoi elle lui avait répondu : « Plus qu'à New-York ? » Il lui avait finalement pris l'invitation qu'elle lui mettait sous le nez, voyant évidemment qu'elle avait gagné.

Il roulait avec difficulté, gêné par la tenue de dandy que sa sœur lui avait demandé de dénicher. Alex maudissait sa sœur. Il savait ce qu'elle voulait lui faire, elle voulait qu'il sorte, qu'il oublie, qu'il passe à autre chose. Il se gara. C'était une soirée spécial qui se trouvait au devant la plage, dans un lounge bar qui semi couvert. En ce mois de Mai, le temps s'y apprêtait bien et avant de sortir de sa voiture, il s'était convaincu de bien vouloir passer une bonne soirée. Elle n'allait être que de bonnes surprises et c'était bien ce qu'il espérait.

« Allez, t'y es ! Tu ne vas pas te dégonfler ! » se motiva t-il en regardant son reflet dans la vitre de sa voiture puis ajusta son masque lui donnant un parfait anonymat dans son rétroviseur. La soirée battait déjà son plein, cela devait sûrement amuser beaucoup de personne de découvrir quelqu'un sans savoir qui s'y cachait. Alex en avait l'habitude pour avoir baigné dans le cosplay très jeune de part ses conditions physiques difficiles. Bombant le torse, il respira un bon coup et se rendit compte qu'il avait bien envie de s'en rouler une, histoire de fêter l'événement mais l'état de son pote Michael le ravisa et entra symboliquement sur le terrain du bar. Poussée par une force démoniaque vers le bar, il commanda une vodka orange glacé et s'accouda au bar pour regarder ce qu'il pouvait noter de la soirée. L'univers était cosy, un peu trop naturel, les femmes se dandinaient et riaient, les hommes offraient leur plus grand sourire. Il se demandait pourquoi sa sœur avait tant envie d'y faire un tour. Que voulait-elle cacher ? Où découvrir? se demanda t-il quand son verre arriva, posé sur un sous-verre quand son regard se posa sur un autre. Amusé, il s'approcha de la jeune femme et la salua : « Bonsoir ! » Il prit une profonde respiration : « Puis-je vous offrir ce verre ? » demanda t-il ensuite, en voyant le verre qui lui arriva sous le nez de la jeune femme.

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Qu’est-ce qu’elle fait là ? Qui a bien pu l’inviter ? Il ne lui semble pas qu’aucun de ses « amis » soit du genre à faire une soirée déguisée. Dans un bar qui plus est. Même pas dans une vraie salle un peu cool comme ils font dans les séries américaines, non, un bar. Pas vraiment miteux non plus puisqu’il est situé dans le quartier des riches d’Island Bay. La rouquine réfléchit à d’où peut bien venir l’invitation. Sûrement quelqu’un du boulot. Elle ne voit que ça, sinon elle n’aurait même pas pris la peine de venir, préférant passer la soirée/nuit tranquille dans son salon, en pyjama, avec un verre de scotch, s’apprêtant à jouer à Just Dance ou Lightsaber Beat. Mais tant que ce n’est pas Barney, c’est déjà ça. Et puis aussi, quand elle jette un coup d’œil autour d’elle, elle ne se sent pas complètement débile parce qu’elle porte un costume. C’est le cas de tout le monde ici. Mais pas comme à Halloween. Pas de momie, de fiancée de Frankenstein ou d’infirmière sexy, non, des gens bien sapés avec des loups. Ouais, elle doit forcément venir de son boulot, cette invitation, c’est bien leur genre.

Bref, de toute façon elle n’a pas prévu de s’attarder. Juste de prendre un verre, de manger quelques cacahuètes et puis elle rentrerait. Pour l’instant, elle fait le pied de grue pas très loin du bar. Pas tout à fait immobile parce que tant qu’à faire, autant bouger un peu au rythme de la musique mais en tout cas, elle fait bien attention de garder ses distances avec les autres personnes présentes. Comme souvent. Elle préfère rester à l’écart et juger. Jusqu’à ce qu’un type vienne l’aborder. Technique classique et balourde du « j’vous offre un verre, mademoiselle ? ». Le genre de types qu’elle adore rembarrer en exhibant son alliance. Y a pas à dire, c’est utile d’être mariée. Bien que ça soit le seul avantage qu’elle y trouve jusqu’ici mais bon, son mariage à elle est particulier. En temps normal, elle n’aurait sans doute pas pris la peine de lui répondre mais elle s’entend soudain répliquer :

« Non merci, pas intéressée. »

Au moins, elle ne tourne pas autour du pot. Et elle se trouve même assez sympa pour le coup ; elle aurait pu lui laisser de faux espoirs, faire traîner les choses alors que là, c’est clair d’entrée de jeu.

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Une soirée déguisé dans un bar

S'il pouvait s'attendre à se faire rembarrer de cette manière, Alex ne se serait même pas posé la question. Il ne serait pas venu du tout et il aurait enfermé et attaché et baillonné sa sœur à coup de scotch double-face. Ces derniers temps, le trentenaire n'était pas vraiment d'humeur à sortir et franchement, c'était bien pour faire plaisir à sa sœur qu'il avait fini par accepter de s'habiller en pingouin suivi de ce fichu masque. Or, il était bien là, à se demander s'il allait finalement faire cette rencontre que sa sœur aimerait tant.

Tout d'un coup, il se demandait sagement pourquoi elle voulait absolument qu'il se case. Son divorce n'était pas encore prononcé, il traînait en longueur à cause de sa future ex-femme dont il n'arrivait plus à savoir pourquoi il l'avait épousé. Le meilleur et pour le pire bouillonnait encore au fer rouge l'emplacement de son alliance dont il s'était séparé à son départ pour la nouvelle Zélande. Quelle connerie, cette affaire ! Et comme s'il pensait qu'en arrivant dans ce pays, tout allait être différent, il tombait à nouveau sur la tête avec cette réponse inattendue : Non merci, pas intéressée. alors qu'elle lui lançait gentiment son alliance au travers la figure.

Il s'appuya contre le bar, mouché. Là, il pouvait vraiment s'avouer presque couler, en tout cas, il ne mentirait pas que cela l'avait vraiment touché. Cependant, en prenant son verre entre ses lèvres, il commenta : « Vous allez vous ennuyez. » Bon, ce n'était pas une réplique comme il en avait l'habitude ceci dit, il n'avait pas non plus envie d'aller bien loin. La seule qui rôdait dans son esprit, c'était Lorena. Et, sans se mentir, une certaine Noomi voletait çà et là, tout autour de lui.

- Je vous aurez bien laissé tranquille mais je ne suis pas là pour faire des rencontres, de toute façon. » souffla Whittle en se tournant vers la piste ou différents déguisement s'entassaient les uns contre les autres. Entre deux personnes désintéressées, il peut y avoir un dialogue ou ça aussi, c'est... Il leva son annulaire où le teint halé de sa peau accentué une fine ligne plus blanche d'où avait trôné son alliance. Interdit aussi. Lança t-il, amusé.

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Tout de suite, elle voit bien que sa réponse a déplu au jeune homme et elle ne s’en serait même pas formalisée s’il ne donnait pas l’impression de s’être reçu un uppercut en pleine poire. C’est vrai qu’elle est un peu dure, c’est vrai aussi qu’elle y va parfois un peu fort mais c’est excusable – enfin, sûrement -, quand on sait qu’elle n’a pas l’habitude de sociabiliser. Elle n’aime pas ça, elle trouve les gens stupides et faux et elle n’a aucune envie de devenir comme eux, c’est un fait. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle a envie de les blesser non plus. Cleo ouvre la bouche, s’apprêtant à sortir quelques mots visant à le consoler – même si à tous les coups, le ton ne serait pas ou alors ça serait les mots, bref il y aurait de toute façon quelque chose qui clocherait parce que c’est toujours comme ça – quand il réplique qu’elle va s’ennuyer. Comme si ce n’était pas déjà le cas… Dans le fond, peut-être que ça ferait passer le temps un rien plus vite si elle engageait la conversation avec quelqu’un, il n’a pas tout à fait tort. Puis il enchaîne en lui apprenant qu’il n’est pas là pour faire des rencontres lui non plus. Ah bon ? C’est un peu rassurant si c’est vrai mais encore faut-il que ça le soit.

Là-dessus, il ajoute qu’entre deux personnes désintéressées, ils peuvent bien s’entendre. On peut voir les choses sous cet angle. Il lui montre ensuite son annulaire gauche. Plus d’alliance mais une marque semble indiquer qu’il y en avait une il n’y a pas encore si longtemps. Alors ça, en revanche, ça ne prouve rien du tout. C’est même assez loin de jouer en sa faveur. Mais bon, une fois n’est pas coutume, elle décide tout de même de lui laisser le bénéfice du doute. La rouquine finit par hausser les épaules.

« Sûr ? »

De vouloir poursuivre la conversation, de ne pas être intéressé, ainsi de suite. Puis elle boit une gorgée de son verre avant de désigner sa main gauche du bout de l’index.

« Rassurez-moi, v’z’êtes pas le genre de gars marié qui enlève son alliance dans ce genre de fiesta pour mieux pouvoir pécho, hein ? Parce que sachez que j’désapprouve si c’est le cas. »

Comme si ça pouvait changer quoi que ce soit, mais bon, c’est lui qui a voulu amener ça sur le tapis.

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Cela n'avait pas vraiment plu à Alex de s'être fait rejeté comme un malpropre mais puisqu'il n'était pas en quête de quelque chose, il ne le prit pas trop mal. Dans la mesure où il n'était pas dans l'état d'esprit d'élargir ses conquêtes, il se proposa sur le terrain plutôt amicale. Après tout, le contact était déjà établie et la jeune femme semblait tellement sur la défensive qu'il n'allait pas tester une troisième fois, l'approche la plus simple dans ce type de soirée.

Après tout, aller en soirée pour rester dans son coin, Alex n'en comprenait pas l'objectif. C'était peut-être pour cette cause qu'il ravala sa fierté pour repartir en lâchant une petite note d'humour sous couvert d'une vérité. Pour appuyer ces dires, il lui pointa son annulaire sous le nez, le moment où il l'avait enlevé, datait de l'année dernière alors le marquage de son bronzage new-yorkais était encore bien présent.

« Sûr ? » Il la regarda de côté, amusé et agacé, c'était un peu comme une sorte de défis mais pas celui qu'il avait l'habitude de mener. « Oui, je ne demande rien, juste de passer le temps de cette soirée où je n'avais pas envie d'aller à la base... » Et c'était ce but. De toute façon, il n'avait franchement pas le cœur à quoi que ce soit. Ces derniers temps, il se voyait même chez les moines tant il s'était abstenus ces dernières semaines.

« Rassurez-moi, v'z'êtes pas le genre de gars marié qui enlève son alliance dans ce genre de fiesta pour mieux pouvoir pécho, hein ? Parce que sachez que j'désapprouve si c'est le cas. »

« Si y'a bien un sujet sur lequel je ne plaisante pas, c'est sur l'engagement. Je ne trempe pas dans les mariées ! » lâcha t-il vulgairement.Et c'était vrai parce qu'aussi loin qu'il se souvenait, Alex n'avait jamais fauté jusqu'à cette nuit-là, avec Lorena, qui avait tout déclenché par cette grande frustration. Ce n'était pas pour punir sa femme ou sa belle-fille, mais plutôt pour le punir lui. Autant il n'aimait pas l'engagement mais il s'était vite donné un défis de se marier pour réussir un mariage, ce mariage. Gros échec, grosse punition. Et même si beaucoup de personne ne pouvait pas comprendre cette façon de penser, il se fichait lourdement des commentaires d'autrui.

« De toute façon, ça m'soule cette histoire de déguisement, j'ai plus vingt ans pour adhérer à ces conneries. » puis il retira le loup qui lui serrait beaucoup trop le visage.

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petit message:

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Une fois rassurée sur les intentions de ce type, la rouquine se détend. En soi, ça n’a jamais dérangé Cleo de se tenir dans un coin sans rien dire, sans se mêler aux autres : elle a l’habitude. Mais elle peut très bien comprendre que ça ne soit pas le cas de tout le monde. Après tout, les gens sont rarement aussi solitaires qu’elle peut l’être. Il va même jusqu’à lui faire savoir que les femmes mariées, ce n’est pas son truc. Et il le dit d’une façon assez crue qui ne la fait pas tiquer plus que ça. Ça aussi, elle y est habituée. C’est de cette façon que les gens parlent dans son milieu. Elle se contente cependant d’approuver d’un hochement de tête. C’est une bonne chose même si elle n’a clairement rien à redire sur le comportement de cet inconnu, il fait bien ce qu’il veut. Le jeune homme annonce ensuite que les déguisements c’est nul – ce avec quoi elle est d’accord – et enlève son masque. C’est alors qu’elle prend conscience que cette voix lui dit quelque chose depuis le début, c’est juste qu’elle était parasitée par tout le bruit ambiant. Et aussi parce qu’elle ne s’attendait pas le moins du monde à le croiser ici.

« Ça alors. Alex Whittle. Si j’m’attendais à te voir ici. »

A son tour, elle retire son propre masque. C’était ridicule, il avait raison, ils n’étaient plus des gamins. Et, juste au cas où il n’aurait pas encore reconnu cette grande asperge rousse, elle ajoute :

« Cleo McLeod. Ça fait un bail. »

Car oui, elle était toujours Cleo McLeod à cette époque et pas encore madame Carter. Y a pas à dire, beaucoup de choses s’étaient passées depuis et il devait sûrement en être de même pour lui. Tout à coup, elle se sent un peu honteuse de l’avoir remballé de la sorte tout à l’heure mais elle ne pouvait pas savoir non plus et il valait mieux prendre ses précautions.

« Qu’est-ce que tu fais en Nouvelle-Zélande ? J’croyais que t’étais du genre très attaché à New York. »

Mais ils n’allaient tout de même pas rester plantés là et puis maintenant, elle n’a plus rien contre l’idée de se faire offrir un verre. Ou mieux, tiens, histoire de se faire pardonner pour le rejet :

« Allez, c’est moi qui te l’offre, ce verre. »

C’est le moins qu’elle puisse faire.

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Il avait fait tomber le masque parce qu'il trouvait tellement ridicule. Il ne voyait pas l'intérêt d'accepter la quarantaine si c'était participer à des soirées où il se cachait. Ridicule ! Sa sœur n'arrêterait donc jamais et cela l'énervait parfois. Au fond, il lui cédait toujours après tout ce qu'elle avait vécu alors qu'il n'avait pas été là pour elle. Il avait tenté une approche, une approche anodine qui ne prêtait pas à confusion, offrir ou pas mais il n'avait pas encore fait le rapprochement avec la voix et une connaissance de fac. Il fallait dire qu'il n'était pas vraiment fière de cette période où il avait grandement donné de sa personne pour arriver là où il en était aujourd'hui. Ô s'il vous plaît que sa fille ne tombait sur l'un des films qu'il avait tourné à l’abri des regards indiscrets mais propre aux personnes qui aimaient se cacher derrière un écran.

Il souffla mais s'interrompit quand il entendit : « Ça alors. Alex Whittle. Si j'm'attendais à te voir ici. » Il dû malheureusement attendre qu'elle retire son masque à son tour parce qu'il en perdit sa voix quand son prénom et nom était cité par une inconnue qui venait tout juste de le rejeter comme une vieille chaussette. « Oh bah merde alors ! » souffla t-il quand il entendit ce nom et il ajouta : « Bordel, oui, je te remets bien. Tu parles que ça fait une paie. » Il lui posa une main amicale sur l'épaule avant de la retirer, une petite tape pour la forme.

« Qu'est-ce que tu fais en Nouvelle-Zélande ? J'croyais que t'étais du genre très attaché à New-York. »
Alex retrouvait ses esprits et il répondit : « Oh, il s'en est passé des trucs depuis le temps. » Il prit une profonde respiration en lui montrant la marque blanche sur son annulaire : « Je suis vraiment en instance de divorce et je suis venu ici parce que j'avais besoin d'air. » Oui, il y avait beaucoup de chose sur quoi il avait besoin de mettre de la distance : « Mon ex-femme veut me plumer, alors mon ancienne avocate m'a proposé plusieurs solutions. J'ai choisi de quitter la ville pour.. ici. » Il fit une grimace, il était peut-être un peu tôt pour connaître les dossiers de sa vie chaotique : « Et ainsi placer mon argent et ma carrière loin de New-York, en sécurité. »

C'était incroyablement surprenant de retrouver Cléo ici mais avant qu'il ne continu, il l'entendit déclarer qu'elle allait lui offrir un verre : « Bon alors je t'offrirais le deuxième dans ce cas ! » C'était un peu pour enterrer la hache de guerre qui avait été déclaré peu de minutes avant que les masques tombent : « Alors comme ça, t'es mariée. Félicitations ! Qui est l'heureux élus ? » demanda t-il, sur un air taquin. Ils avaient tous le temps de bavarder sur les péripéties de la vie d'Alex. Un vrai film à scandale.

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Ça oui, alors, ça faisait longtemps. Ils étaient jeunes. Bon, Cleo est toujours jeune – la preuve, c’est qu’il la reconnaît sans le moindre mal - mais Alex un peu moins. Ce qu’elle ne lui ferait pas remarquer, soit dit en passant. Elle attend donc sagement le pourquoi du comment ils se trouvent ici tous les deux et il lui explique qu’il est réellement en instance de divorce – ce dont elle ne doute plus, notamment parce qu’elle le connaît un peu, Alex et que ça ne l’étonne pas des masses – et qu’il avait besoin de changer d’air. Ce qui se comprend aisément. La rouquine hoche mécaniquement la tête en l’écoutant lui raconter que son ex-femme cherche à lui faire cracher le pactole. Ah bon, vraiment ? C’est qu’elle l’avait connu si désespéré qu’il avait tourné dans l’un ou l’autre porno sur lesquels elle bossait autrefois alors ça lui paraît un peu incroyable sur le coup. Mais il a raison : ça fait longtemps, des tas de choses ont changé.

« C’est un choix étrange. A moins que tu sois originaire d’ici à la base ? Ou que tu connaisses bien pour X raison. »

Parce qu’au final, on peut se dire la même chose en ce qui la concerne ; que peut bien faire une écossaise qui a passé la majeure partie de sa vie en Australie au pays des kiwis ? Mais bon, la Nouvelle-Zélande, ce n’est pas si loin de l’Australie et puis ça offre assez de changement, ce qui tombe bien puisqu’elle a toujours eu l’Australie en horreur. Elle sourit à sa proposition de lui offrir le deuxième verre et acquiesce. Elle appelle donc le barman d’un geste la main et leur trouve une place chacun au bar tandis qu’Alex la félicite pour son mariage et lui demande qui est le marié. « Heureux élu » elle ne sait pas trop donc elle se refuse à l’appeler ainsi mais puisqu’ils sont effectivement mariés…

« Merci ! Ouais je sais ça surprend, c’est arrivé comme ça. Pas du tout prévu. C’est un type… que j’ai rencontré sur internet. »

Jusque-là ça va, bon d’accord, rares sont les femmes qui appellent leur mari de cette façon mais elle ne s’attendait pas à croiser une ancienne connaissance avec qui elle aurait à parler de ça, donc on fait pour le mieux. Et puis ce n’est pas tout à fait faux, Wesley et elle se sont bien rencontrés sur le net.

« Il est à la tête de quelques casinos, dont un qui se trouve à Wellington. »

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« C'est un choix étrange. » Cleo commenta et Alex acquiesça derechef. New-York et Wellington n'avaient vraiment rien en commun, pas même la circulation ou la moitié des services que la première ville proposaient. « A moins que tu sois originaire d'ici à la base ? Ou que tu connaissent bien pour X raison. » Il avait oublié à quel point elle pouvait être aussi analytique par moment. Alex aurait très bien pu juste venir s'installer ici pour changer d'air après tout : « Ni l'un ni l'autre. Je reste un new-yorkais dans l'âme mais j'ai des connaissances par ici alors... »

Il se passa une main dans les cheveux pour cacher sa gêne. Il n'allait pas lui annoncer deux choses aussi pourries sur sa vie dans la même soirée. En instance de divorce et à Wellington pour une fille, qui n'était personne d'autre que son ancienne belle-fille, avec qui il avait eu une nuit particulière avec elle. Autant y allait mollo sur les confidences parce qu'il ne savait pas lui-même ce qu'il faisait ici : « Quand ma mère est morte, ma sœur s'est retrouvée seule à gérer mon père, tombant dans l'alcool. Quand j'm'en suis rendue compte, j'ai embarqué ma sœur et... nous voilà, Wellington. » Il souriait, content d'avoir une sortie de secours beaucoup moins difficile à avaler : « On est arrivé ici en Août 2018.. » termina t-il.

En échange de son verre, Alex lui proposa un second service et la réponse positive qu'elle lui offrit, était beaucoup plus plaisant. Il l'entraînait alors sur un autre sujet, son propre mariage à elle. Il la félicita pour l'encourager à lui en dire un peu plus. « Merci ! » Il leva un sourcil en attendant la suite : « Ouais je sais ça surprend, c'est arrivé comme ça. Pas du tout prévu. C'est un type... que j'ai rencontré sur internet. » « Vraiment ? » lança t-il pris au dépourvu. Accueillant son verre, il en prit une gorgée pour se rafraîchir la gorge : « C'est original. » Il était un peu surprit pour le coup, alors il la laissa tranquillement continuer : « Il est à la tête de quelques casinos, dont un qui se trouve à Wellington. » Il comprit un peu mieux sa présence à elle : « Mais alors du coup, comment tu t'débrouilles pour le taff ? A moins qu't'as arrêté de bosser ? » se questionna t-il à voix haute.

Il siffla.
Alex se remettait à peine de son mariage raté alors penser qu'un mariage provenant d'une rencontre internet, c'était limite sortit tout d'un film à l'eau de rose, d'autant plus un proprio de plusieurs casinos : « ça m'fait vraiment plaisir de tomber sur toi, Cléo.. Si je m'attendais... » souffla t-il en lui souriant amicalement. « ça fait longtemps que tu es ici du coup ? »

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Elle acquiesce quand Alex lui dit qu’il a des connaissances ici. Ça lui suffit amplement comme réponse, Cleo n’a rien d’une fouineuse, c’est juste qu’elle se demande comment un américain peut avoir entendre parler d’un bled comme Island bay ou même Wellington. Ça n’empêche pourtant pas Alex de lui parler de sa mère décédée ainsi que du problème d’alcool de son père. Y en a d’autres qu’elle qui n’ont pas de chance dans la vie et elle peut comprendre qu’on veuille fuir tout ça. Une fois de plus, la rouquine hoche la tête.

« Toutes mes condoléances pour ta mère. »

C’est moche de se retrouver orphelin du jour au lendemain, elle est bien placée pour savoir ce que ça fait. Mais elle préfère ne pas s’appesantir sur le sujet, ça peut ne pas être facile. Mais s’il veut se confier alors il peut. Ce qu’il devrait comprendre de manière intuitive. Alors c’est tout naturellement que la conversation se porte sur son mariage. Déjà que c’est surprenant qu’elle soit mariée, ça doit sûrement l’être davantage qu’elle le soit à quelqu’un qu’elle a rencontré sur le net. Pourtant, ça serait logique, Cleo est une geek qui préfère fréquenter des gens à travers un écran plutôt que dans la vie réelle. Et encore, pas trop souvent non plus. Mais bon, rien ne change dans ce monde et les idées reçues sont toujours les mêmes qu’il y a quinze ans ; une femme doit se marier, avoir des enfants et on ne peut vraiment prétendre connaître quelqu’un seulement en discutant en ligne avec lui. L’écossaise sourit à la remarque d’Alex. Et son sourire s’élargit lorsqu’il lui demande comment elle parvient à concilier travail et vie privée. C’est vrai que ça peut paraître compliqué de prime abord avec un travail comme le sien et d’ailleurs, elle n’avait jamais véritablement posé la question à Wes mais il avait l’air de plutôt bien le vivre.

« Non, non, j’bosse toujours. Mais je ne fais toujours que prendre le son alors c’est pas si dérangeant que ça. »

Ça pourrait parce qu’elle voit quand même des gars à poil toute la journée et qu’elle s’amuse à faire la comparaison mais c’est comme tout, à force d’en voir, on finit par être dégoûté et c’est le cas depuis un bail en ce qui concerne Cleo.

« C’est réciproque ! »

On ne dirait peut-être pas mais c’est le cas, ça lui fait plaisir de revoir de temps en temps un visage qu’elle apprécie. C’est si rare. Puis elle réfléchit à sa question.

« Hum quelque chose comme un an et demi/deux ans maintenant. »

C’est que le temps file.

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Une soirée déguisé dans un bar

« Toutes mes condoléances pour ta mère. » Alex acquiesçait machinalement comme lorsqu'il avait accueillit les condoléances des amis et autres personnes présentes durant la cérémonie. Il ne savait pas quoi dire à part qu'il connaissait la raison de sa véritable mort mais qu'il se sentait assez responsable pour se sentir mal à l'aise. Il tenait à sa mère et il détestait son père pour de nombreuses raisons : « T'inquiète ! » lâcha t-il prenant une profonde respiration, relâchant cette pression qu'il ressentait à chaque fois : « Elle ne souffre plus maintenant. » maintenait-il toujours en parlant d'elle. C'était vrai, maintenant, elle était libérée et c'était tout ce qui le confortait pour ne pas regretter sa mort au point d'être malheureux comme une pierre. Orphelin, parce qu'à la mort de sa mère, il considérait son père comme mort depuis longtemps. Alors il enchaîna sur autre chose, comme le mariage de Carter qui n'était pas du tout prévisible à l'époque où il l'avait connu. A l'époque, Alex avait vraiment besoin d'argent pour payer ses études. A fond dans la médecine, il n'avait clairement pas le temps d'aller servir des cafés ou des burgers, au choix, et mener à bien les nombreux dossiers à rendre pour obtenir ses années.

A la fois studieux et désireux de prendre sa revanche sur les femmes, il n'avait pas hésité longtemps avant de répondre par l'affirmatif à la proposition de Cleo. Tourner des films pornographiques en soit, pire encore, en être l'acteur, c'était comme donner ce qui n'avait pas accordé. Double traitement fatale à son besoin de faire payer les moqueries en imaginant des femmes baver devant sa plastique, procurant plaisir et désir à la femme qui lui écartait les cuisses sans peine. Instantanément, il retrouvait le fil de la conversation non pas qu'il était distrait mais les souvenirs revivaient à chaque minute passantes : « Non, non, j'bosse toujours. » Alex écarquilla les yeux et souffla une excuse maigre : « Mais je ne fais toujours que prendre le son alors c'est pas si dérangeant que ça. » Un sourire puis un soupire : « Oh c'est génial quand même mais je ne pratique plus en ce qui m'concerne. Tu vois là, un chirurgien pédiatrique ! » Alex précisa, sans faire le frimeur. C'était son titre mais il ne le dégainait pas pour autant à tout bout de champs. Il avait surtout l'idée de mettre au courant la personne qui l'avait sauvé du fond du trou, où il était actuellement : « C'est toi qui m'a permis de remettre sur pieds, c'est en parti grâce à toi ! »

Et le voilà qu'il repartait dans sa joie de la revoir. S'il s'attendait vraiment à revoir un visage comme le sien. Ils n'avaient jamais eu à aller plus loin tous les deux, un certain respect réciproque s'était instauré et il avait l'impression que ça n'avait jamais bougé. Comme s'il retrouvait un vieux pote de toujours. « C'est réciproque. » Curieux comme pour rattraper le temps perdu, il lui demanda depuis combien de temps elle était dans le coin et sa réponse lui tira une hoquet de surprise : « Sérieusement ? » Il en revenait pas. Ils étaient arrivées à Wellington pratiquement en même temps : « C'est grave, je suis là depuis Août de l'année dernière ! Enfin, j'venais voir des potes mais officiellement, je réside ici avec ma sœur depuis Août 2018. »

(c) princessecapricieuse

**○ inscrit le** : 29/01/2018

D’un geste tout ce qu’il y a de plus mécanique, Cleo hoche la tête aux paroles d’Alex. C’est toujours la même rengaine quand un de vos proches passe l’arme à gauche. Tout le monde dit toujours la même chose, qu’il s’agisse des gens qui reçoivent les condoléances ou de ceux qui les donnent. Et c’est bien normal puisque quoi qu’on dise, rien ne vous rendra l’être cher, rien n’apaisera jamais la peine, si ce n’est le temps. Et encore. C’est ce qu’on se raconte pour enfin pouvoir sortir un peu la tête hors de là et ne pas culpabiliser de continuer à vivre sans eux. Tout ça, la rouquine connaît par cœur, c’est pourquoi elle n’argumente pas et se contente d’acquiescer. C’est ainsi qu’ils se mettent à parler boulot. Habituellement quand elle parle de son métier avec quelqu’un, il se fait tout de suite une sale idée d’elle et Cleo s’en fiche la plupart du temps mais elle ne mentionne le genre de films sur lesquels elle est en tournage que lorsque c’est vraiment obligatoire sinon elle se contente de dire qu’elle est perchiste et ça passe nickel. Mais Alex s’en fiche, lui, il connaît bien ce milieu et ça ne le fait pas sourciller d’en parler.

Par contre, l’écossaise ne voit pas en quoi c’est si génial. Et elle se doute qu’il n’exerce plus dans cette branche, sans quoi ils se seraient croisés plus tôt que ça. Non, maintenant il est médecin. Chirurgien pédiatrique. Wow ça en jette. Bon, ça ne change en aucune façon l’avis qu’elle a de cette profession globalement mais tout de même, c’est un peu impressionnant.

« Wow, c’est ça qui est génial, surtout. Félicitations à toi aussi ! »

D’avoir pu s’éloigner à ce point du porno une fois qu’on a eu le malheur d’y mettre les pieds. En revanche, là où elle est un peu surprise, c’est quand Alex lui confie que c’est un peu grâce à elle s’il en est là ? Tu parles, tout ce qu’elle a fait c’est le rencarder quand il avait besoin d’un peu d’argent. Au contraire, ç’aurait pu lui être fatal ; il pourrait être une de ces vieilles stars du porno sur le déclin à cause d’elle, à l’heure qu’il est. Pas qu’il soit particulièrement vieux mais l’univers du porno, ça épuise.

« Dis pas n’importe quoi. »

Puis il lui fait savoir qu’il est arrivé ici en août de la même année qu’elle à peu de chose près. Et la rouquine sourit avant de lui coller gentiment son poing dans le biceps.

« Allez avoues, j’suis sûre que tu me suis en fait. »

Quelle bonne blague.

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Une soirée déguisé dans un bar

Il était presque reconnaissant que Cleo ne se laissait pas envahir par les émotions qu'engendraient souvent l'annonce de la mort d'une personne, notamment de sa mère. Il n'avait jamais été aussi heureux pour sa mère, elle ne risquait plus rien et était libérée de toute souffrance désormais alors pourquoi pleurer une telle chose. L'acquiescement de Cleo lui permet d'enchaîner sur autre chose et sur le métier connu par le trentenaire de je une femme. C'est juste incroyable qu'elle tenait aussi longtemps pour ainsi dire depuis le moment où ils avaient fait connaissance. Évidemment, ses réactions étaient grisées par ses retrouvailles alors, il fallait qu'il redescende sur Terre parce que forcément, ce n'était pas non plus un motif pour s'extasier. Il n'était pas assez saoul pour continuer sur cette voie : « Wow, » Il prit une profonde respiration en la regardant : « C'est ça qui est génial, surtout. Félicitations à toi aussi. » Alex leva son verre comme pour trinquer et ouvrit la bouche : « Ouais, je ne l'ai pas volé ça hein ! »

Alex confiait pour la première fois que si elle ne l'avait pas aidée à remonter la pente, il serait toujours dans la merde. Ce n'était pas vraiment du point de vu de Cleo qui le lui fait bien comprendre : « Dis pas n'importe quoi. » Il insista quand même : « Non, je ne plaisante pas. C'est pas ce que mon père jouait dans ces putains de carte que j'aurai pu m'payer ses études. » Au fond, il n'était pas très fière de ce qu'il avait fait pour y arriver mais au fond, l'argent n'avait aucune odeur et puis, il ne se sentait pas non plus coupable d'avoir pris à la fois son pieds pour des billets à la clés. C'était réel, sa situation était basée principalement par ce que Cleo lui avait donné.

« Allez avoues, j'suis sûre que tu me suis en fait. » Amusé, cachant délibérément sa surprise, Alex mima une mine coupable, des gestes un peu nerveux jusqu'à semi avouer : « Oui bon, voilà.. c'est vrai. » Il n'arrivait pas cacher son sourire : « J'avoue. Je suis fous amoureux de toi depuis le début. Mais nous voilà dans une situation difficile. Toi marié.. Moi en instance de divorce... » Il évitait le regard de Cleo mais à un moment donné, il éclata de rire : « T'es con, hein ! » demanda t-il, sur la déconnade. Cleo n'avait plus fait partie de son quotidien depuis un moment : « J'ai tellement d'autres chats à fouetter en ce moment, franchement. »

(c) princessecapricieuse

**○ inscrit le** : 29/01/2018

Ils trinquent à la bonne nouvelle d’Alex parce que ce n’est pas rien et que ça se fête. Il faut bien admettre qu’il a donné de sa personne pour en arriver là. Littéralement. Puis il en vient à lui expliquer le pourquoi ça serait en partie grâce à elle s’il en est arrivé là. Parce que ça lui a permis de se faire un peu d’argent. Oui, certes. Elle songe un instant que s’il avait été une nana, il s’en serait fait encore plus en moins de temps car c’est bien le seul milieu où les femmes sont payées plus – et c’est bien normal – puis elle songe aussi que c’est un comble qu’elle ait réussi à aider financièrement quelqu’un alors que, pour se sortir de la misère, elle a été forcée d’épouser le premier gars croisé sur internet pour finalement débloquer son héritage. Enfin, façon de parler, Wes n’est pas le premier venu, disons qu’elle en a trié un paquet et que le moins louche d’entre tous, c’était lui. Puis elle ne regrette pas vraiment, elle aurait pu avoir une très mauvaise surprise mais ça se passe bien.

« Hé ben… tant mieux si j’ai pu être utile, alors. »

Toujours aussi à l’aise avec les compliments, la Cleo. Bref, avec un peu de malice, la rouquine invente alors un prétexte à Alex pour avoir débarqué à Island Bay peu de temps après elle. Cette fois encore, le jeune homme se donne du mal et elle aurait très bien pu tomber dans le panneau si elle ne connaissait pas un minimum l’apôtre : elle n’était pas, n’avait jamais été et ne serait jamais son genre de filles, ça se sentait tout de suite. Ce dont elle ne s’offusque pas non plus, c’est qu’il faut apprécier le genre reine des glaces, intouchable et ça, ça n’arrive que dans les films et suite à un pari. Soit, elle sourit en entendant qu’il a d’autres chats à fouetter. Ça tombe bien, elle n’aurait pas eu envie de le fuir. Du moins, moins que certains.

« J’espère bien, oui. Sans vouloir te froisser, j’ai pas vraiment le temps non plus de courir au tribunal pour demander une injonction. »

Et ça serait un peu dommage juste après les retrouvailles, tout de même.

« Alors dis-moi, est-ce qu’un chirurgien pédiatrique traîne sur south bay ? »

Non parce que ça pourrait être cool d’avoir un pote qui a une piscine.

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