just a day for us ► avery

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crédit/ tumblr ✶ w/joy wilson

Elle est en retard. Autant dire que ce n’était pas dans les habitudes d’Avery d’arriver en retard à un rendez-vous, avant. Depuis qu’elle est maman, c’est un peu plus compliqué. Elle ne peut pas remettre la faute sur sa fille, mais c’est vrai qu’au moment de partir, elle se rend compte qu’elle a oublié des affaires de Camryn, comme son doudou préféré ou bien même des vêtements de rechange au cas où un problème surviendrait. Elle qui, habituellement, était si organisée, on peut dire que par moment, c’est un peu la panique ces derniers temps. C’est au moment de fermer la porte, bébé dans le cosy, qu’elle entend la sonnerie de son téléphone. Un seul coup, puis un second environ une minute plus tard. Pas besoin de boule prédisant l’avenir pour savoir que l’expéditeur du message était son amie, Joy. Elle l’avait contactée plus tôt pour lui proposer un moment entre femmes, entre mères mais sans leur progéniture respective. Avery avait acceptée, sans hésitation. Cela lui permettrait de prendre un peu de temps pour elle, comme Joy le lui avait conseillée. C’est parfois pratique d’avoir des mamans autour de soi, surtout quand on élève seule un bébé de quelques mois. Tous les conseils sont bons à prendre. Elle descend au niveau de sa voiture, et après avoir installée Camryn dans le véhicule, elle se rend côté conducteur pour lire les messages reçus. Un sourire se dessine sur ses lèvres, avant qu’elle prenne deux secondes pour répondre. - Je pars de l’appartement. Je laisse Cam à la nourrice, et j’suis là. - Avery tape assez rapidement son message avant de l’envoyer. Elle s’excusera pour son retard de vive-voix. En attendant, elle prend rapidement la route pour aller déposer sa fille chez la nourrice. Au bout d’une vingtaine de minutes, ou plutôt de trente minutes, puisqu’elle a eu tout de même du mal à laisser Camryn, elle se gare sur le parking non loin du centre où elle doit retrouver Joy. Elle termine à pied, et cela lui rappelle des souvenirs. C’est vrai que depuis son accident, elle avait eu du mal à reprendre le volant, mais avec l’arrivée de bébé, elle n’a pas eu d’autres choix que de reconduire. Une fois son amie retrouvée, elle l’embrasse pour la saluer. « Désolée pour le retard. J’arrivais pas à mettre la main sur le doudou préférée de Camryn, et si elle l’a pas pour aller chez la nourrice, c’est le drame. » Un sourire en coin. Joy doit connaitre aussi les soucis de maman, alors elle sait qu’elle peut en parler librement avec elle. « J’suis contente qu’on se soit retrouvées. » Des amies d’enfance perdues de vus au fil des années. Un retour aux sources de passer de nouveaux moments avec la blonde. Maintenant qu’elles sont de nouveau ensemble, c’est comme si le temps ne s’était pas arrêté, comme si elles s’étaient quittées hier. Rien a changé, si ce n’est qu’elles ont des enfants, bien entendu. Et des situations amoureuses un peu compliqué, également. « En tout cas, profitons de cet instant sans nos enfants. » Rien qu’en faisant cette remarque, elle a presque l’impression d’être une mauvaise mère. Mais non, Joy lui a dit qu’il fallait qu’elle prenne du temps pour elle, alors c’est ce qu’elle fait. Et en bonne compagnie. Elles entrent toutes les deux dans le centre, Joy donne les tickets pour accéder aux cabines où les deux femmes se changent avant de se retrouver à l’intérieur du SPA. Avery observe de tous les côtés, les yeux rayonnants, tel une enfant voyant les cadeaux de Noël sous le sapin. « T’as envie qu’on commence par quoi ? »

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Elle se souvient de cette énième dispute au sein de son couple. Enervé par le fait qu’elle passait le plus clair de son temps au travail, Sean s’était emporté, et il lui avait avoué qu’il comptait demander le divorce. Une bombe lâchée, qui a mis un terme à leur couple, à leur histoire. Même si la rousse a mis du temps à l’accepter, et à signer les papiers, ce fut une longue période de remise en question. Avery aurait pu lui expliquer les raisons qui ont fait qu’elle soit constamment à l’hôpital et qu’elle délaissait son mari. Mais à quoi bon ? Le mal était fait. Elle ne pouvait pas revenir en arrière, sur sa décision. Et bien que Sean ne désirait pas d’enfants, elle se doutait bien qu’il n’aurait pas accepté la situation. Elle ne lui avait rien dit, elle lui avait cachée être tombée enceinte et avoir avortée quelques semaines après avoir découvert son état. Sean n’aurait pas compris. Surtout que depuis qu’ils se connaissent, le couple a tout le temps eu l’habitude d’être totalement transparent, l’un envers l’autre. Et puis, Sean a fini par découvrir la raison de cet éloignement. Il lui en a voulu, pendant plusieurs mois. Au moins, cela l’a conforté dans son idée de divorcer. Il ne voulait plus entendre parler d’Avery. En attendant, cette séparation représentait des doutes pour la rousse. Elle avait vécu les dernières années en la compagnie de Sean. Elle se retrouvait désormais seule, à affronter une nouvelle étape dans sa vie. Elle avait mis plusieurs mois à s’adapter, et voilà que maintenant, elle se retrouvait mère célibataire. Certes, Sean tentait d’être présent, à croire que ce bébé a changé sa vision des choses, mais Avery reste tout de même sur ses gardes. Elle n’oublie pas que Sean ne voulait pas d’enfants, auparavant. Peut-être qu’il va se réveiller un matin et se dire que ce n’était pas une bonne idée, qu’il vaut mieux qu’il sorte de la vie de sa fille. Se débrouiller seule, elle a appris à le faire, ces derniers temps. Même si l’aspect financier n’est pas forcément adéquat, elle peut passer du temps avec sa fille. En attendant, quand Joy, son amie d’enfance, lui a proposée de se faire une petite sortie sans les enfants, elle ne pouvait répondre que la positive. La nourrice qu’elle emploie est assez souple par rapport à son travail, alors elle n’a eu qu’un coup de fil à passer pour lui demander si c’était possible de garder Camryn quelques heures. Elle tente d’arriver au SPA le plus vite possible, pour ne pas faire attendre trop longtemps son amie. Arrivée à sa hauteur, elle s’excuse lui expliquant la situation. Fort heureusement, Joy ne lui en tient par rigueur. Elle se met légèrement à rire quand la blonde lui affirme qu’elle connait le même problème avec le doudou de sa fille. « J’aurais dû écouter les conseils d’une collègue. Avant la naissance de son fils, elle a acheté son doudou en trois exemplaires, qu’elle lui donnait à tour de rôle pour qu’ils aient chacun son odeur. AU moins, quand il en perdait un, elle en avait deux autres de rechange. » Très bonne idée qu’elle aurait dû prendre en considération. Maintenant, c’est un peu tard. En tout cas, Avery, elle est preneuse de bon conseil pour la suite. Comme on le dit si bien : tous les conseils sont bons à prendre. Il faudrait qu’elle tienne un calepin avec toutes les idées ingénieuses qu’on peut lui donner et lui dicter. Au moins, elle sera sûre de ne pas les oublier par la suite. Contente de retrouver son amie, elle lui confie le fond de ses pensées. La remarque de Joy l’a fit sourire. En effet, il vaut mieux éviter qu’elles se perdent de vue sans se voir pendant quelques années, comme ce fut le cas par le passé. « Tu as raison. Il faudrait qu’à chaque fois qu’on se voit, on se positionne sur une future date, histoire d’être sûr de se trouver du temps malgré nos emplois du temps de ministre. » Parce que oui, ce n’est pas évident de devoir travailler tout en trouvant assez de temps libre pour s’occuper de son enfant. Maintenant, il fallait se décider sur la suite du programme. Par quoi commencer ? « Je vote pour le jacuzzi. De quoi bien se détendre, avant de se faire masser. » Un sourire en coin, avant qu’elles ne se dirigent vers l’espace jacuzzi. « Tu sais que ça fait des mois que je n’ai pas mis les pieds dans un SPA ? Qu’est-ce que j’peux faire pour te remercier pour l’invitation ? » S’il y a bien quelque chose qui n’a pas changé chez Avery au fur et à mesure des années, c’est que la rousse est très têtue. Même si Joy refuse une compensation, elle n’aura pas le choix, elle devra forcément abdiquer à un moment ou à un autre.

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Elle cherche les bons conseils de la part des personnes qui l’entoure, pour pouvoir ainsi se perfectionner dans son nouveau rôle de maman. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne nait pas en étant doué dans ce domaine. On l’apprend, au fur et à mesure. Et lors de sa discussion avec Joy, elle se rend compte qu’elle aurait dû adopter l’idée de sa collègue par rapport au doudou de sa fille. Elle aurait dû l’acheter en plusieurs exemplaires, pour être sûr d’en avoir tout le temps un sous le coude. Parce que bon, en cas de perte, ce n’est pas évident. Le regard de Joy s’illumine à la suite de cette idée de génie, comme elle le dit si bien. « Avec un peu de chance, j’peux encore mettre en pratique cette idée avec Camryn, si j’arrive à retrouver le doudou dans le magasin où je l’ai acheté. » Parce que bon, elle a un enfant, c’est bien suffisant. Même si elle les aime, c’est tout de même beaucoup de travail, et même si Sean a finalement décidé de reconnaitre sa fille et de passer du temps avec elle, c’est tout de même Avery qui l’élève le plus clair du temps. Passer du temps avec une autre maman, on se doute bien que la conversation va très vite tourner sur les enfants. Mais bon, c’est tout de même agréable de se séparer d’eux pendant quelques heures, pour reprendre une vie normale, sans couche à changer, de doudou à chercher, de biberons à donner. Elle aime sa vie de maman, c’est certain, mais c’est bien aussi de prendre du temps pour soi. « Un jour par mois, c’est faisable. » Même largement faisable, oui. Joy lui propose même le deuxième mercredi du mois. « J’en prend note. » La rousse se saisit de son téléphone, pour se le noter en mémo. Elle a une très bonne mémoire, mais c’est surtout au cas où elle est submergée. Ce serait tout de même embêtant qu’elle oublie son rendez-vous mensuel avec son amie blonde. Et puis, c’est une bonne idée de se donner rendez-vous à un endroit et de voir après, ensemble, ce qu’elles pourront faire. Non franchement, elle valide totalement son idée. En attendant, il faut qu’elles profitent un maximum de ce moment ensemble, au SPA. Le complexe propose plusieurs choses, mais les deux femmes ont décidées de commencer par le jacuzzi. Joy a raison, il risque d’avoir moins de monde pour l’instant, donc autant en profiter au mieux. La rousse laisse sa serviette sur le côté, avant de s’installer dans le jacuzzi, à côté de son amie. « C’est sûr qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut, avec un enfant. » On est un peu plus limité, mais c’est tout de même beaucoup de bonheur. Depuis le temps qu’Avery désirait un enfant, on peut clairement dire qu’elle est comblée, désormais. Elle attend le retour de Joy, par rapport à ce qu’elle peut faire pour la remercier pour ce moment qu’elles passent ensemble. « Va pour un diner. » Elle lui adresse un sourire, avant de reprendre la parole. « Mais hors de question d’aller dans un restaurant, on fera ça chez moi. Je te préparerais un bon petit plat. » Et la cuisine, elle connait. Avec des parents qui tiennent un restaurant, elle a acquis les bases rapidement. Elle adore passer du temps en cuisine, et ne supporte pas de manger quelque chose de tout prêt. En cas de besoin ou de manque de temps, oui. Comme quand elle travaille à l’hôpital, elle s’empare souvent d’un sandwich du distributeur, mais quand elle est chez elle, c’est du fait maison. « Faudra simplement que tu me dises si tu as des allergies ou non, histoire d’éviter qu’on finisse le repas aux urgences. » La rousse se met légèrement à rire, avant de reprendre un air sérieux. « Bon, alors, comment tu t’en sors avec les petits ? » Avoir un enfant et être mère célibataire n’est pas évident, mais quand on a deux enfants, c’est encore plus compliqué. Elle espère tout de même qu’elle arrive à s’en sortir.

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Mettre en pratique les astuces des autres mamans, ou pouvoir échanger avec d’autres personnes est un point essentiel pour Avery. Après, comme on le dit si bien, on ne nait pas parents, on le devient. Il faut donc que la rousse apprenne à être la meilleure mère possible pour sa fille. Son bébé miracle, comme elle le dit souvent, en souriant. Cette expression, elle l’a tient de ses parents. Il ne faut pas oublier que pour le couple Valentyne, Avery était aussi un bébé miracle. Ils avaient eu un fils, auparavant, mais il est mort à la naissance. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont tout fait pour protéger leur fille, enfant unique du couple aux yeux de tous, même si ce n’est pas le cas. Elle a eu un bon exemple, c’est certain, mais en ce moment, elle est en froid avec ses parents. Il faut dire qu’ils n’ont pas accepté que leur fille garde l’enfant de Sean, alors qu’il a été conçu après leur divorce. Jamais ils n’ont portés Sean dans leurs cœurs. Jamais. Et ils savaient qu’il ne voulait pas d’enfants, donc c’était un point positif pour leur fille. Il ne pourrait pas donner un enfant à Avery qui en rêvait tant, donc leur histoire n’allait pas marcher. Sur ce point, ils ont eu tout de même raison, même si la situation reste tout de même compliquée. Quoi qu’il en soit, elle se débrouille presque seule pour élever sa fille, du mieux qu’elle le peut. Alors toutes les astuces et les bons conseils sont bons à prendre. Comme cette histoire de doudou en plusieurs exemplaires pour en avoir tout le temps un à porter de main si l’enfant en perd un. Evitons les crises de larmes de bébé. Face à la remarque de son amie, la rousse ne put s’empêcher d’esquisser un mince sourire. « Je te ferais un retour si c’est vraiment ça marche. » Bien entendu, cela va dans les deux sens. Elle partage ses idées et ses bons conseils quand elle en a, elle aussi. « Qui sait, ça pourrait te servir si toutefois tu veux un troisième enfant. » Bien entendu, elle plaisante. Elle se doute bien que vu la situation de Joy, un troisième enfant ce n’est pas pour tout de suite. Et Avery n’est même pas sûr qu’elle en veuille un deuxième, d’ailleurs. Avoir un enfant a été assez laborieux pour la rousse, alors elle va se contenter de sa fille. C’est bien suffisant. Avery a toujours voulu des enfants, mais elle savait que ce n’était pas le cas de Sean. Elle l’avait acceptée, tant bien que mal. Elle s’était mise cette idée dans un coin de sa tête, et il a fallu d’un oubli de pilule, un soir, pour que ses envies resurgissent. Une étape douloureuse pour elle puisqu’elle a dû avorter dans le plus grand des secrets. Maintenant, c’est du passé, c’est derrière elle. Son histoire avec Sean est désormais de l’histoire ancienne. Elle doit évoluer, profiter de l’instant présent. Et surtout de sa fille, la prunelle de ses yeux. Avec un enfant, ce n’est pas évident d’organiser des sorties, des soirées. Encore plus quand on est dans une famille monoparentale. Il suffit de voir le temps que Joy et elle ont mis pour trouver un moment ensemble. Au moins, maintenant elles n’auront plus d’excuses puisqu’elles ont convenues de se voir, au minimum une fois par mois. « Ce sera notre moment de répit dans notre vie de mère célibataire. » Un sourire se dessinant sur son visage, avant qu’elles ne passent aux choses sérieuses, c’est-à-dire, profiter de l’espace détente et bien-être dans lequel elles se trouvent. «  Ah, les imprévus… On ne sait pas réellement ce que c’est, avant d’avoir des enfants. » C’est arrivé qu’elle programme une sortie avec une amie, et que Cam n’était pas très bien, alors elle préférait ne pas sortir. Ou bien de devoir laisser une intervention à l’un de ses collègues pour pouvoir récupérer Camryn chez la nounou puisqu’elle est malade. Les virus qui trainent, les enfants aiment bien les attraper. Pour remercier Joy de cette idée de sortie, elle veut l’inviter à manger chez elle. C’est, bien entendu, Joy qui a soumis l’idée d’un repas ensemble, mais Avery tient à ce qu’elle vienne diner à l’appartement. Un immense sourire se dessine sur les lèvres d’Avery quand son amie accepte sa proposition et elle lui demande rapidement ce qu’elle aime, pour ne pas préparer quelque chose qu’elle n’aime pas. « Ok, pas de fruits de mer. J’sais pas trop les cuisiner, donc ça m’arrange. » La rousse lui demande ensuite comment ça se passe chez elle, avec deux enfants. Certes, Roy est plus grand puisqu’il va bientôt avoir dix-huit ans, mais il reste son fils avant tout. « T’as bien raison. Il faut quand même lui laisser des libertés, tout en étant quand même pas trop loin de lui. » Elle lui évoque ensuite Romy, et le fait qu’elle ait eu du mal à faire ses nuits. « C’est sûr que c’est un rythme à prendre d’être seule pour élever un enfant, mais à côté du bonheur que ça nous procure, ça devient secondaire. » Joy vient ensuite à lui demander comment ça se passe de son côté. « Elle fait ses nuits, aussi, c’est plus au niveau du lait que c’était compliqué. Elle régurgitait beaucoup, alors on l’a changé plusieurs fois avant de trouver le bon, pour qu’elle n’ait plus de coliques. » Période pas évidente pour elle, mais elle a dû assurer toute seule. Avery en vient à parler de Sean. « Il a proposé une sortie, l’autre fois, pour que je lui donne des conseils. Il a envie d’être présent dans sa vie, il a même acheté des bouquins du genre : comment être un bon père ? » C’est une démarque qu’elle apprécie. « Je sais bien que notre histoire est terminée, mais on arrive à être d’accord tous les deux, pour le bien de Camryn. »

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Un sourire reste présent sur ses lèvres, suite à sa dernière remarque. Des conseils que son amie pourrait prendre en compte, si toutefois elle comptait avoir un autre enfant. Bon, elle est tout de même assez calée en ce qui concerne les enfants, puisqu’elle en a eu deux. On pourrait même dire qu’elle joue dans la cour des grands alors que pour Avery, tout est encore récent. Sachant qu’elle connait la vie sentimentale de son amie, elle se doute bien qu’avoir un troisième enfant n’est pas dans ses projets. Et la réponse de Joy ne tarde pas à arriver et à lui confirmer le fond de sa pensée. « J’me doute. » Son fils est pourtant un adolescent, mais elle continuera de le voir comme un enfant, même s’il risque de la dépasser au niveau de la taille. Et peut-être que Joy va rencontrer un autre homme et ils voudront construire quelque chose de sérieux entre eux. Mais ce n’est pas forcément évident, par rapport à son âge, parce qu’après tout, une grossesse tardive peut être très compliquée. Elle est bien placée pour le savoir. Certes, elle n’a pas eu une grossesse très difficile, mais elle était tout de même très suivie, en sachant ses antécédents. « J’ai tellement galéré à avoir un enfant, que j’peux faire une croix sur l’idée d’en avoir un autre. » Pourtant, elle se voyait bien mère de plusieurs enfants. Cette vision avait légèrement quitté ses pensées quand elle a rencontrée Sean, et que ce dernier ne voulait pas d’enfants. Et pourtant, quelques années après, ils ne sont plus ensembles, mais Camryn est là. Pour son plus grand bonheur. On l’avait averti que lorsqu’elle tiendrait son enfant dans ses bras, les choses allaient réellement changer. Des foutaises, pour elle. Jusqu’à ce que son regard se pose sur sa fille, et qu’on vienne lui apporter dans ses bras. Sa vie a changée depuis cet instant. Finalement, elle est en train de vivre tous les stéréotypes qu’on peut avoir sur les mères. Comme là, par exemple, même si elles ont un moment pour elles, sans leurs enfants, Joy et Avery ne peuvent s’empêcher de parler d’eux. « J’avais du mal à croire qu’une fois là, tout mon monde tournerait autour de Cam. Et pourtant, c’est le cas. » Comme son amie, pour rien au monde elle ne retournerait célibataire et sans enfants. Sa fille compte plus que tout au monde. Même si son histoire avec Sean est terminée, on peut dire qu’elle ne pouvait pas mieux se finir. En attendant, elles profitent toutes les deux de ce moment de détente, au SPA, pour discuter de tout et de rien. Même si la conversation tourne surtout autour des enfants. Et le premier à entrer dans la conversation est le fils de Joy, Roy. « On dit toujours qu’une mère se sentira plus proche de son fils, et un père de sa fille. Tu crois que c’est le cas ? » Elle se permet de lui demander puisque Joy a un fils, et une fille. Peut-être qu’elle a un lien plus important avec l’un des deux. Et puis, si vraiment cette remarque est véridique, cela voudra peut-être dire que Sean pourra avoir un lien important et fusionnel envers leur fille. Ce serait adorable de voir l’évolution entre eux deux. En parlant de Camryn, son amie lui demande comment ça se passe avec elle. Avery lui raconte donc ses débuts un peu chaotiques en tant que mère célibataire. Ce n’est pas aussi simple qu’on le croit, et encore, elle a eu de la chance que sa fille arrive à faire ses nuits rapidement. C’est plus du côté de l’alimentation que ça a posé problème, puisqu’elle a dû essayer plusieurs laits avant de trouver le bon pour Cam. La remarque de Joy l’a fit légèrement sourire. « C’est exactement ça. Tu vois à quel point elle n’est pas bien, et même si tu tentes de l’apaiser, t’as l’impression que ça ne fonctionne pas. » Effectivement, elle a eu de la chance avec Romy. Pour changer de sujet, Joy en vient à mentionner Sean, l’ex-mari d’Avery. Un sujet un peu sensible, et Joy semble presque regretté d’avoir posé la question vu la tête qu’elle faisait. Mais c’est de l’histoire ancienne désormais, et cela ne gêne pas Avery d’en parler. Il faut bien qu’elle aille de l’avant, désormais. Il a décidé d’être présent dans la vie de sa fille, et même si elle ne sait pas réellement ce qui a fait changer d’avis Sean, elle est contente que ce soit arrivé. « Oui, il faut croire qu’avoir sa fille dans ses bras l’a peut-être fait changer d’avis sur ce point. » Et pourtant, c’était plutôt mal parti puisque Sean ne voulait pas d’enfants. Un sourire se dessine sur ses lèvres, contente de ce retournement de situation. « Pour l’instant, il est un peu maladroit mais c’est normal, c’est le début de l’apprentissage. Il est pas encore prêt à la garder seul, mais je sais que j’peux lui faire confiance et m’absenter un instant et la laisser quelques minutes avec Sean. Et s’il est pas à l’aise, il m’appelle, et je rapplique vite. C’est assez marrant comme situation, mais c’est le temps qu’il apprenne. D’ici quelques mois, ça ira mieux. » Elle hausse les épaules, avant de prendre de nouveau la parole. « Et avec Bart, ça s’passe comment ? » C’est vrai qu’elles n’ont pas vraiment pris la peine d’en parler, mais Joy se retrouve aussi dans une situation délicate avec le père de Romy. C’est bon de savoir comment ça se passe de son côté.

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On ne peut pas vraiment dire que la rouquine est pessimiste. Il faut plutôt dire qu’elle est réaliste, surtout sur ce point. Avoir un enfant était tellement inespéré, vu sa situation. Il ne faut tout de même pas oublier que son ex-mari ne voulait pas d’enfants. Et Sean le lui avait bien fait comprendre, dès le début de leur relation, et il n’était pas prêt à faire de compromis là-dessus. Il n’a pas eu forcément le choix, suite à ce bébé qui est arrivé par accident, après leur divorce. Elle fait comprendre à Joy qu’elle se met en tête de ne pas avoir d’autres enfants, et son amie tente un peu de la raisonner en lui parlant d’accident, ou de toutes les autres méthodes possibles pour avoir un enfant, comme l’adoption par hasard. Un sourire se dessine sur le visage d’Avery, avant qu’elle ne prenne la parole pour lui répondre. « C’est compliqué, tu sais. » Elle est plutôt bien placée pour le savoir. « J’ai été assez suivi pendant ma grossesse, par rapport à mes antécédents et mon âge. Une autre grossesse serait encore plus risquée. » Ses antécédents, c’est son avortement. Elle ne sait plus si son amie est au courant ou non, et c’est parfois douloureux d’en parler, surtout avec quelqu’un qu’on connait bien. En parler à un inconnu, c’est différent. Finalement, elle a eu sa fille un peu tard. Ce n’est pas faute de vouloir un bébé depuis un moment, depuis des années même. Elle a fait taire son envie de devoir mère pour préserver son couple. Et quand on voit où ils en sont maintenant… Séparés avec un nouveau-né. Ce n’était pas évident entre eux, après l’annonce de l’arrivée de ce bébé. Surtout qu’Avery a fait comprendre à Sean qu’elle était prête à l’élever seule. Elle ne lui demandait rien, par rapport à cette situation. Elle ne peut pas lui imposer un enfant dont il n’a pas voulu. Maintenant, c’est différent. Elle voit la vie autrement depuis qu’elle a eu ce petit être dans ses bras. Sa fille. C’est une fierté de pouvoir le dire. Elle en a tellement rêver, et maintenant ce rêve est devenu réalité. « On en vient même à se demander comment on faisait avant de les avoir. » Sa vie a tellement changée depuis l’arrivée de Camryn. « Je ne voudrais absolument pas revenir en arrière, pour rien au monde. » Elle est devenue la prunelle de ses yeux, et elle donnerait tout pour elle. Les deux femmes en viennent à parler de leurs anciens compagnons. C’est vrai que la situation à évoluée avec Sean. Certes, ils ne se sont pas remis ensemble, et elle n’en voit pas non plus l’intérêt. Leur histoire est désormais derrière eux. Les sentiments sont peut-être encore légèrement présents, mais c’est normal. On ne peut pas effacer autant de souvenirs communs. L’essentiel à retenir est que sa vision des choses a bien été chamboulée par l’arrivée de Camryn et qu’il veut se montrer présent dans la vie de sa fille. Elle affirme à son amie que c’est en progrès, que pour l’instant, il commence son apprentissage en tant que père. Il ne l’a pas vraiment eu pour lui tout seul, mais s’il prend confiance en lui, il saura vite se débrouiller avec sa fille. « Je sais qu’il fera attention lorsqu’il sera avec elle. Comme tu dis, c’est simplement le temps qu’il prenne confiance en lui. » Et qu’elle ait confiance en lui, aussi. Ca va dans les deux sens. « En tout cas, ça fait du bien de savoir que je pourrais compter sur lui, en cas de besoin. » C’est important pour elle, parce qu’elle n’a plus le soutien de ses parents depuis l’annonce de sa grossesse. Ils n’appréciaient pas Sean, alors quand ils ont appris qu’ils allaient divorcer, ils étaient heureux. Après tout, pour eux, Sean ne méritait pas du tout Avery. Leur couple était voué à l’échec. Donc forcément, quand elle leur a annoncé attendre un enfant et qu’elle allait le garder, et qu’en plus, il est de Sean, ce fut le drame. Elle a coupé les ponts avec ses parents, et à ce jour, ce n’est pas encore résolu. Ils ont pu voir leur petite-fille à la maternité, mais on sent que le lien entre eux a été brisé. Pour éviter que la conversation tourne autour d’elle, et de sa situation, la rouquine vient à demander à son amie comment ça se passe avec Bart. En entendant ses propos, elle se dit que leurs histoires sont quelques peu similaires. Elle est attristée par la situation, parce qu’elle voit bien que cette situation pèse sur Joy. Elle a des sentiments pour Bart, ça se voit, ça se ressent à la façon dont elle en parle. « Peut-être qu’il se rendra compte de son erreur, et qu’il reviendra vers vous… Si la page n’est pas tournée pour toi, bien entendu. » Une façon comme une autre de lui faire avouer qu’elle a encore des sentiments pour lui. A voir ce qu’elle répond face à ça.

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Le débat est clos, elle n’aura pas d’autres enfants. La rouquine devra se contenter de Cam. Ce n’est pas trop un problème puisque ce bébé est son petit miracle. Dans un couple, on fait tous des compromis, à un moment ou un autre. Le sien aura été de mettre aux oubliettes son envie de devenir mère. Avery avait trouvé l’alternative en travaillant avec les enfants, les bébés. Sean ne désirait pas d’enfants, et même s’ils en parlaient (ou plutôt se disputaient), il n’était pas prêt à changer sa vision des choses. Sa vie, c’était être tranquille aux côtés de sa femme, sans enfants, et au sommet de sa carrière. C’était ce qui était prévu… Et puis, elle est tombée enceinte. Une fois. Autant dire que prendre cette décision d’avorter a été la plus dure qu’elle a eu à faire dans sa vie. Le problème, c’est que cela a réveillée en elle son envie de devenir mère, et d’avoir un enfant. Cette envie qu’elle pensait être était aux oubliettes était finalement en sommeil. Alors quand elle a découvert qu’elle attendait un bébé, après son divorce avec Sean, elle l’a vu comme un signe du destin. La conversation se tourne d’ailleurs sur les pères de leurs enfants, pour savoir un peu ce qu’il en est. La rouquine lui avoue que Sean semble avoir décidé d’être présent dans la vie de sa fille, et qu’il commence son apprentissage pour être un bon père pour Camryn. Pour l’instant, on ne peut pas vraiment dire grand-chose de plus. Ils ne se fréquentent plus que pour leur fille, pour faire en sorte qu’elle s’épanouisse pleinement. Sinon, ils ne se voient pas dans d’autres circonstances, pas même pour un diner ou un café pour discuter de leurs vies. « J’étais persuadée qu’il ferait un bon père. Je l’ai toujours pensé, même s’il ne le voyait pas lui-même. » Ils ont pu discutés quand Sean a découvert pour son avortement. Il lui avait confessé qu’il ne se sentait pas être père et qu’il n’en serait pas un bon, dans tous les cas. Elle était persuadée du contraire, et quand il sera plus à l’aise, elle pourra lui ressortir ses propos. C’est surtout pour lui montrer qu’elle a, une fois de plus, raison. La rouquine en vient donc à parler de Bart, le père de Romy, la fille de Joy. La situation pour son amie est plus compliquée que la sienne. Bart n’est pas en ville, il est souvent en déplacement par rapport à son travail. Pour Avery, leur histoire n’a pas connu de point final. Si Bart venait à rester définitivement à Island Bay, elle émet de forts doutes sur le fait que lui et Joy termineront ensemble. « Ce n’est pas évident parce qu’il est tout le temps ailleurs. Mais s’il mettait un terme à sa carrière et qu’il revenait vivre ici, vous vous redonneriez une chance ? » Autant poser la question, pour avoir une réponse concrète. « Parce que finalement, ce qui pose réellement problème entre vous deux, c’est dû à son travail… » Ne pas réussir une relation c’est pas évident, mais quand des enfants sont présents entre le couple, c’est encore plus compliqué. Joy lui avoue qu’elle n’a pas eu de chance avec les hommes dans sa vie, autre que son fils bien entendu. « Ne dis pas ça. Tu n’as pas trouvé le bon, c’est tout. » La rouquine est une éternelle romantique, elle est un peu fleur bleue. « Remarque, moi non plus, puisqu’apparemment c’était pas Sean. » Elle émet un léger rire, surtout nerveux. On lui aurait posé la question quelques temps plus tôt, elle n’aurait pas répondu la même chose. « Et puis, merde, on n’a pas besoin d’un homme dans sa vie pour être épanouie. Nos enfants nous comblent assez de bonheur. » Même si elle espère pouvoir trouver un autre homme, plus tard, elle est bien décidée à rester seule un moment. Et puis, si toutefois elle retourne sur le marché des célibataires, il faut trouver quelqu’un qui puisse l’accepter elle, et sa fille. Sentant sa jambe s’engourdir un peu, elle change de position avant de prendre de nouveau la parole. « Il faut qu’on surveille l’heure, pour pas louper nos massages. J’en aurais bien besoin, en plus. » Elle dort très mal sur son lit, puisqu’il n’est pas tout jeune. Elle espère le changer rapidement.