SATURDAY NIGHT || IRIS

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SATURDAY NIGHT

tiago teicedeiro & iris von dust

C'était sa seconde soirée mondaine et pour tout vous avouer, Tiago se sentait déjà à sa place dans cet univers ou le luxe et le paraître fait bon ménage. Il a loué un costume d'un grand couturier, ajusté pour l'occasion, mais il ne c'était pas encore décidé à en acheter un. Il y avait encore beaucoup trop de choses à faire dans sa vie, se trouver un agent ou plutôt, arriver à se décider par rapport à tous ceux qui envoyaient leurs CV, venaient le voir au bar et le harcelaient. Il y aurait apparemment pas mal de producteurs qui voudraient l'avoir ou au moins le rencontrer pour voir s'il était fait pour le rôle, mais pour le moment, il se contentait de profiter de sa nouvelle notoriété et profitait de son nouveau bar qui affichait plein tous les soirs. Tout le monde voulait un verre qu'il avait touché et un cocktail qu'il avait préparé. Les recettes journalières étaient milles fois meilleures que celles d'avants et il était heureux. Il savait que ça ne tiendrait qu'un temps et que le jour ou il repartirait en tournage, ça allait désemplir, c'est pour cela qu'il avait opté pour une nouvelle décoration, une nouvelle carte de cocktails raffinés et détonants pour attirer une nouvelle clientèle sûrement un peu plus... haut de gamme.

Si les deux univers pouvaient se côtoyer le temps d'un verre, c'était déjà beaucoup. En tout cas, pour ce soir, c'était une sorte de collecte de fonds, il avait cru entendre dire qu'il y aurait des scénaristes importants, des gens de la mode et tout un tas de choses. L'actrice avec qui il avait tourné son premier film devait venir et il était impatient de la retrouver. La scène de sexe qu'ils avaient eu à l'écran avait été saluée par la critique, car très réaliste. Autant vous dire qu'il y avait eu aucunes simulations, car les deux acteurs avaient joués le jeu à fond, l'un contre l'autre, l'un dans l'autre. Autant dire que ça avait été quelque chose de très intense et il voulait la revoir histoire de discuter et de refaire la scène pourquoi pas ! Il n'était jamais contre de toute manière. Il alla donc seul à cette levé de fond, il ne savait même pas pour quelle organisation c'était, mais il était bon de se faire voir non ? Son chauffeur pour l'occasion le déposa devant le tapis rouge et il prit un bain de foule et de photos ! Allant signer des autographes aux fans présents, prenant quelques photos avec eux avant de monter les marches jusqu'à entrer dans le sublime bâtiment.

Ce qui est bien dans ce genre d'événements, c'est lorsqu'on est seul, on ne connaît pas forcément beaucoup de personnes et donc, on laisse tranquilles ceux qui sont seuls d'une certaine manière et il put aller prendre un verre de champagne tranquillement avant qu'on vienne s’intéresser à lui. C'était apparemment l'un des organisateurs et il alla le présenter à diverses personnes avant de le présenter à la très réputée Iris Von Dust que tout le monde connaissait comme étant la tête pensante de VOGUE NZ. « Mademoiselle Von Dust. Charmé et heureux de vous rencontrer. » Il lui attrapa la main et la lui baisa. « Les rumeurs sur votre beauté légendaire et naturelle semble bien loin de la vérité. » Il lui aurait bien dit qu'il jouerait bien avec elle dans un coin, mais c'était peu être encore un peu tôt. L'homme qui l'accompagnait s'excusa et vaqua à ses occupations, laissant les deux personnes l'une en face de l'autre et il se contenta de se présenter. « Tiago Teicedeiro. Un grand fan de VOGUE NZ. » Souriant, il ne pouvait dire que la vérité, il bavait sur la jeune Cameron depuis qu'elle était devenue l'égérie, elle avait de belles pièces de collection !

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« saturday night »

IRIS / TIAGO

Malgré l'expérience du terrain et l'habitude de la chose, il est tout même toujours relativement complexe et pointu de se préparer mentalement pour une soirée mondaine où les médias prévoient une affluence impressionnante de célébrités, de journalistes inspectant le moindre de leurs mouvements pour des chaînes télévisées internationales, de grandes figures saluées issues de tous univers confondues dans une valse chronométrée à la milliseconde près. Ce soir cependant, les personnes qui seront sous le feu des projecteurs et au centre de toutes les attentions seront les généreux donateurs qui s'apprêtent à participer à une spectaculaire collecte de fonds destinée à venir en aide aux victimes d'une énième catastrophe naturelle survenue récemment. Mathys et moi-même en faisons évidemment partie puisque nous sommes désormais considérés comme étant partie intégrante de la haute société de la Nouvelle-Zélande. Ce n'est pas une qualification à prendre à la légère puisque dès lors que certaines personnes influentes placent leur espoir en vous, votre univers chavire et vous vous devez d'agir en conséquence, de vous montrer partout où cela est requis, d'entretenir d'emmerdantes conversations stériles avec des étrangers tout aussi vibrants d'intérêt. L'image du magazine dans son intégralité est au service de cet événement sans précédent à Wellington puisque le nom VOGUE est estampillé partout : sur les cartons d'invitation, sur les gigantesques affiches à l'entrée de la bâtisse à l'intérieur de laquelle se déroule la soirée, au détour de chaque couloir en somme, devant les yeux du monde entier. Notre rôle va donc être de véhiculer l'image de l'entreprise à quiconque voudra en être témoin, ce n'est pas là une tâche aisée à vrai dire. J'inspire profondément et sens presque aussitôt la main rassurante de Mathys s'emparer de la mienne avant de la serrer entre ses doigts masculins et forts. « Tu stresses, Iris ? » « Un peu, je l'avoue. » Il est le seul à être spectateur de mes quelques moments de faiblesse dans le genre, c'est la seule personne au monde à qui je me permettrais de confier que je sens un vent de panique m'envahir et faire de moi sa totale soumise. Nous sommes tous deux assis dans la limousine aux vitres teintées qui nous escorte jusqu'aux lieux de l'événement de la rentrée. Mathys porte un costume trois pièces Salvatore Ferragamo pour lequel certains sous-fifres seraient prêts à vendre père et mère alors que j'arbore une robe tout aussi resplendissante signée Elie Saab, le grand maître de la haute-couture de notre époque selon moi. Un pur visionnaire aux doigts de fée et aux pensées dignes d'un véritable génie de l'esthétique. Le véhicule s'immobilise soudainement alors que mon coeur rate un battement et Mathys me regarde une toute dernière fois dans le blanc des yeux avant qu'un porter ne vienne nous accueillir de manière extrêmement professionnelle et parfaite. Vient alors notre moment de gloire fugace. Des dizaines de flashs d'appareils photos crépitent et m'éblouissent de toutes parts, des cris hystériques s'élèvent dans la foule, je signe à la volée quelques autographes tout en déposant quelques baisers sur des joues rosies d'admiration et de respect, j'élargis mes lèvres rouges au maximum de leur capacité. Nos années de dure labeur se matérialisent à travers cette fascination ambiante à notre égard. Pas une seule personne ici ignore notre identité. Mon corps tout entier se prête sans difficulté à l'exercice, je suis entraînée à l'image d'un bon petit soldat. Un regard sensuel par-là, un déhanché maîtrisé accompagné d'un mouvement de chevelure irréprochable par-ci.

Bien vite pressés à l'idée de pénétrer dans le majestueux bâtiment, Mathys et moi-même quittons le tapis rouge afin de passer les portiques de sécurité et de nous mêler directement à la foule en effervescence. Quelque part, ce genre de moment m'avait terriblement manqué. « On a vraiment assuré, sur le coup ! » J'échappe un léger rire et dépose un tendre et complice baiser sur la joue de mon rédacteur en chef adjoint. Il déclare bien vite avoir aperçu une connaissance et m'abandonne alors en me jurant de ne pas en avoir pour longtemps, je ne le crois pas mais je lui réponds avec un large sourire sincère. Qu'il profite de ces moments de bonheur, il est incroyable qu'il puisse encore goûter à la joie malgré toutes les épreuves qu'il a traversé. Il m'impressionne chaque jour un peu plus. Ma minaudière en cuir Alexander McQueen entre les doigts, contenant cigarettes et nécessaire de survie en terrain hostile du genre, j'avance de quelques pas à travers la foule avant de sentir une main fraîche se poser sur mon épaule. Je me retourne, sourire charmeur d'automate aux lèvres afin de faire à un jeune homme semblant être dans sa vingtaine accompagné d'un homme largement plus âgé que ce dernier. J'arque un sourcil, ce n'est pas une surprise d'être abordée de la sorte durant ce genre de soirée mais ça en reste cependant une de l'être par de parfaits inconnus à mon bataillon. L'homme mûr lâche quelques mots brefs et concis, c'est probablement son attaché de presse ou son agent lorsque j'y pense, avant que son protégé ne daigne m'adresser la parole dans une voix presque suave et envoûtante à souhait. Je ne réponds pas un traître à celui qui introduit ce beau spécimen, je n'ai que faire de son cas. J'envoie valser un pan de ma robe en arrière, provoquant mille étincelles au passage à cause de tous les cristaux brodés dessus, et adopte une posture très élégante. « Mademoiselle Von Dust. Charmé et heureux de vous connaître. » Entendre mademoiselle me fait inexplicablement frissonner, je suis en réalité loin de porter ce statut même si les médias l'ignorent grâce à mes habiles stratagèmes et manigances. Il est tout à fait séduisant, je le verrais bien dans les pages du magazine en compagnie de ma délicieuse et insolente égérie. « Tout le plaisir est pour moi. » Lèche-cul de première, ces mots franchissent mes lèvres alors que je n'arrive pas le moins du monde à me rappeler son identité, bien que son visage me soit familier. Il s'empare de ma main sans crier gare et déposer un baiser sur le dos de cette dernière, provoquant un frisson qui me parcourt alors le bras. Un délice. « Les rumeurs sur votre beauté légendaire et naturelle semble bien loin de la vérité. » « J'espère que vous dites cela dans le sens qu'elles sous-estiment ma beauté et non qu'elles l'exagèrent, vous seriez sur un terrain glissant. » Je lui adresse un nouveau sourire charmeur, ignorant toujours de manière royale l'homme qui l'accompagne. Si bien qu'il s'excuse finalement avant de nous laisser en tête à tête, il a compris qu'il ne servait que de chandelle durant cette rencontre. « Sans vouloir paraître ignorante, à qui ai-je l'honneur ? » « Tiago Teicedeiro. Un grand fan de VOGUE NZ. » Mon sourire s'élargit alors que je laisse mon bras retomber à travers le textile à la qualité bluffante de ma robe. « Merci infiniment, toute forme de soutien à VOGUE est appréciable bien au-delà des mots. » Son nom me revient comme un éclair à l'esprit et je penche alors légèrement la tête sur le côté, envoûtante à travers mon regard et les mimiques de mes lèvres. « Votre réputation vous précède même si votre physique m'avait échappé sur le coup. Félicitations pour votre film, je n'en entends que du bien. » Salué par la critique au dernier festival de Cannes, ce jeune acteur est effectivement un prodige qui s'apprête à porter son réalisateur bien loin, au même titre que sa production. Ce serait une proie à l'envergure indéniable à attirer dans mes filets cependant, je n'ai pas envie de guider la danse ce soir alors je me laisserai faire au gré de ses envies. Et j'accentuerai les actions si il attend ça de ma part. J'aperçois Mathys revenir vers moi et je lui lance alors un regard, comme pour lui signifier de ne surtout pas revenir. Il me fait un signe d'accord avec ses doigts et repart comme il est arrivé, il comprend parfaitement mon jeu en temps et en heure. Le partenaire parfait. Revenant à mes moutons, je souris de plus belle à l'énigmatique Tiago qui me fait face, sacré morceau quand même. « Allez-vous prendre part aux donations ce soir ? VOGUE est partenaire de l'événement, ce serait une belle manière de joindre le geste à la parole. » Après tout, c'est pour la bonne cause.

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SATURDAY NIGHT

tiago teicedeiro & iris von dust

Il était étrange de se retrouver entourer d'autant de gens qu'il ne connaissait pas. Oh, bien entendu, il connaissait les visages, les noms de certaines de ces personnes, ils étaient connus et reconnus. Certains seulement ici en Nouvelle Zelande, d'autres à l’internationale et pour tout avouer, son regard se posa sur la plus belle femme de la soirée et certainement la plus joliment vétue dans sa robe sophistiquée et qui devait couter tout l'argent qu'il avait gagné pour son seul et unique rôle. Elle était rayonnante dedans et semblait être entourée d'une aura de puissance, comme si rien n'arrivait à l'atteindre. Il était rare de voir de telle personne et ça n'en rendait que Tiago plus interessé, surtout lorsque l'on vint le présenter à la fameuse Iris Von Dust. Le jeune homme fit part de quelques charmantes civilitées comme le baise main qui lui allait à la perfection pour une personne de son statut. Ne devient pas qui veux la grande chef de VOGUE NZ ! Il faut du cran, du goût, du courage et surtout une poigne de fer dont il était certain qu'elle possedait et pas qu'un peu. Il alla même jusqu'à lui faire une remarque sur sa beautée et eu un coup de chaud à sa réponse, mais garda le sourire comme toujours. « Je puis dire qu'elles sont effectivement sous estimés. Qui serait assez fou pour dire que vous n'êtes pas magnifique ? » Toujours brosser dans le sens du poil, faire un peu d'humour. Il n'était pas difficile de venter les mérites de la plastique de cette femme qui en faisait rêver plus d'un. Qui n'aimerait pas s'amuser avec elle ? Bien que cette robe puisse être une sacrée entrave dans une telle pratique.

L'homme qui avait introduit le jeune homme ne tarda pas à se retirer, voyant qu'il n'avait plus rien à faire dans le coin. Souriant, la jeune femme lui demanda qui il était. Il se présenta simplement par son nom et prénom, vouant les mérites de VOGUE qui avait bercé ses lectures lorsqu'il avait un peu de temps au bar. Quel jeune acteur n'aurait pas rêvé de figurer sur ces pages hein ? Iris le remercia pour son soutien pour la marque et le félicita pour son film. Il eu un sourire et placa sa main devant lui, légèrement géné. « Un coup de chance ce film je dirais, mais je suis heureux d'avoir pu le joueur. Vous parlez de réputation ? J'aimerais bien savoir quelle genre de réputation je puis bien avoir alors que je suis un tout petit nouveau ici bas. » Il faisait bien référence à ce monde la, le luxe, l'art du paraître, tout cela. Iris, avec un sourire charmeur lui demanda s'il allait prendre part aux donnations de la soirée, affirmant que VOGUE était partenaire de l'événement. Tiago était légèrement au pied du mur, joindre les paroles à l'acte. Il était vrai qu'il serait bon de faire une petite donation, autant pour le plaisir qu'il tirerait de cette soirée, que des contacts qu'il pourrait gagner durant cette soirée et cette Iris Von Dust pourrait être quelqu'un de très important pour la carrière de Tiago s'il arrivait à tirer son épingle du jeu.

« Ce serait avec grand plaisir, mais puis-je m'en remettre à vous pour me donner une somme de base ? N'étant point habitué à ce genre de charmante soirée, je suis légèrement perdu face à tout ce luxe. » Et c'était peu dire. Il fallait qu'il se trouve des personnes de confiance pour poursuivre sa carrière, des personnes qui pourraient l'aider à traverser de nombreuses épreuves. « Nous pourrions parler de ça autour d'un verre ? » Il n'avait aucunes gènes. Même s'il arrivait à être bien éduqué de temps à autre, il revenait rapidement à ses bonnes vieilles habitudes de barman de proposer à boire aux gens. Ils n'étaient pas bien loin du bar et sans attendre, Tiago prit les devants, passant par dessus le bar. Ce n'était certainement pas bien vu par toutes les personnes de la soirée, mais il ne pouvait pas non plus renier qui il était. « Que puis-je vous servir mademoiselle Von Dust ? »

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