une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre | |
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| Sujet: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Sam 10 Sep - 10:49 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Je claquai vivement la porte de ma voiture et la fermai à clé avant de me diriger droit vers le centre commercial. Zigzagant entre les personnes, je ne jetai pas un seul coup d’œil aux vitrines des différents magasins, je n’avais pas de temps à perdre avec un éventuel coup de cœur sur un vêtement, même s’il y avait peu de chance que ça arrive ces temps-ci. Je ne ralentis que lorsque je me trouvai près de l’entrée du supermarché, glissant une main dans ma poche de pantalon à la recherche de ma liste de course. Seulement, je ne trouvai rien d’autre qu’une astuce notée à la va-vite lors de ma dernière soirée de travail. Fronçant les sourcils, je me décalai sur le côté et commençai à fouiller mon sac à main, sans succès. Après quelques minutes à vérifier toutes les poches que j’avais à ma disposition, je finis par abandonner avec agacement, j’avais dû l’oublier sur la table du salon. Je n’envisageai même pas d’appeler Rowan, je n’avais aucune envie de l’entendre me demander ce qui n’allait pas en ce moment, je n’en pouvais plus d’apercevoir de l’inquiétude dans sa voix. Je soufflai avec exaspération et avançai dans la première allée avec le grand espoir que ma mémoire ne me fasse pas défaut cette fois-ci. J’avançais beaucoup plus lentement que normalement, m’arrêtant à chaque rangée pour essayer de me souvenir s’il me manquait un ingrédient dans ce qui était proposé. Ma patience était d’autant plus mise à l’épreuve par les cris des enfants courant dans tous les sens, mes nouveaux horaires m’ayant obligée à venir un samedi matin. Mais je prenais sur moi, encore et toujours. Ce n’était qu’une heure de plus à ne pas craquer, une heure de plus à rester calme, ça ne pouvait pas être plus compliqué que chez Rowan. Arrivée près des céréales, ce fut presque avec soulagement que je me dirigeai directement vers la boîte qui m’intéressait. Seulement, puisque rien ne pouvait aller ce matin, celle-ci fut kidnappée par un gamin se faufilant sous mes bras à l’instant même où je posai mes doigts dessus. Je grognai légèrement avant de tendre un peu plus le bras et découvrir avec horreur que c’était la dernière. Forcément. Je me redressai en passant une main énervée dans mes cheveux et me reculai d’un pas, sans savoir quoi faire. Je sentis alors un tapotement au niveau de mon avant-bras et je baissai les yeux pour voir le petit garçon, les yeux brillants, me tendre son paquet de céréales. « Je suis désolé, il est à vous. » Bouche bée, je l’attrapai juste avant que l’enfant ne s’échappe en courant vers ses parents qui me saluèrent d’un signe de tête avant de disparaître dans un autre rayon. Je me sentis alors honteuse de mon comportement, je n’avais aucune raison de me montrer aussi énervée pour une telle idiotie. Mon sentiment ne fit qu’augmenter lorsque je réalisais ce que je tenais dans les mains. Ce n’était pas mon choix habituel, ce n’était pas ce que je mangeais normalement le matin. Je les avais prises pour Dylan, parce qu’elle les oubliait à chaque fois alors qu’elle en raffolait. Sauf que je n’allais pas chez moi après les courses, je n’allais pas la retrouver comme d’habitude. Un nœud se forma dans ma gorge, mais je ne pus me résoudre à les remettre sur l’étagère, pas après le geste du petit garçon. Je m’obligeai à ranger le paquet dans mon sac de course et décidai que c’était assez pour aujourd’hui. Qu’importe s’il me manquait des aliments importants, je ne pouvais pas faire plus d’efforts, je partis en direction des caisses pour partir au plus vite. Après vingt minutes d’attente, des pleurs insupportables à écouter venant de la file d’à côté, des souvenirs de mon ancienne colocation remontant à la surface toutes les cinq secondes, je pus enfin payer mes courses et m’éloigner de la corvée du jour. Seulement, un léger mal de ventre avait décidé de se rajouter à mes maux du moment ainsi qu’une intuition pas très agréable. Apercevant des toilettes pour handicapés, je décidai de passer outre ma conscience et entrai dans la pièce. A peine assise sur les toilettes que je compris que ma journée n’allait qu’empirer un peu plus. Je savais ce que j’avais oublié de très important dans ma liste et je n’avais évidemment pas pensé à vérifier que j’avais ce qu’il fallait dans mon sac. Vu ma chance, je n’aurais jamais le temps de retourner dans le magasin, de faire la queue et de revenir à temps ici sans qu’une catastrophe naturelle ne soit provoquée. Mais je ne pouvais pas non plus attendre là toute la journée. Je relevai vivement la tête lorsque quelqu’un essaya d’ouvrir la porte et, dans un rougissement violent, je me forçai à élever ma voix. « Excusez-moi, il y a quelqu’un ? Est-ce que… euh… je pourrais vous demander un service ? » |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Mar 13 Sep - 11:05 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie Dieu sait que j'adore Una, pourtant, à ce moment précis, j'ai envie de la tuer. J'ai l'habitude de faire toutes mes courses au drive autant par manque de temps que d'envie. J'ai toujours détesté le bruit environnant, l'attente à la caisse, tout ce qui fait un super-marché en fait. Je préfère largement m'occuper de ça tranquillement chez moi devant une bonne série. Ainsi hier, mon amie est passé chez moi, elle avait réquisitionné mon ordinateur portable pour ce qu'elle a appelé "un cas d'extrême urgence". Je n'avais pas la force d'argumenter avec elle, j'avais bossé toute la journée alors que je n'avais presque pas dormi la veille. C'est pas sérieux je sais. En plus, une de mes patientes s'est avéré être une vieille amie. Callie et moi avions un peu discuté et j'avais pris du retard. J'ai donc donné l'ordi à Una sans rechigné en lui demandant de valider ma commande avant de fermer la fenêtre. Pourtant, me voilà, devant ma voiture, discutant avec une employée qui me dit ne pas avoir connaissance d'un nouvel achat via le drive pour mon compte. Je me décide donc à fouiller dans mon sac, cherchant mon smartphone pour vérifier sur l'application directement. Bien évidemment, je mets un temps fou à le trouver, il y a tellement de fouillis dans ce sac. Obligée de constater, une fois mon téléphone en main, qu'aucune commande n'a été validée, je m'excuse et déplace ma voiture au parking souterrain. Génial, il va falloir que j'aille faire les courses, chose que je n'ai pas faite depuis des années. Je vais la tuer, je vous jure, si je la vois je l'étrangle. Sortant de la voiture en soupirant, je me prépare mentalement à ce que j'appelle "mon enfer personnelle".
À peine ai-je pénétré dans le magasin qu'une femme pleine de paquet me bouscule et trouve encore le moyen de souffler. Je la défie du regard en haussant un sourcil. Cherche-moi maintenant, tu vas voir, tu vas me trouver. Lâche comme elle est, elle baisse la tête et accélère le mouvement. Ça commence bien. Je me dirige vers le premier rayon, ce qui a de bien, c'est que je me rappelle de chaque produit à prendre, puisque ma liste est toujours la même. Avec une efficacité plus ou moins grande, je m'occupe du sucré et des boîtes de conserves. J'arrive au rayon des produits frais. Je frisonne, il fait toujours si frais ici. Une voix m'interpelle, je me retourne, priant pour que ce ne soit pas qui je pense que c'est. Et merde ! C'est mon chef de service, ce gars là me hait et je ne sais même pas pourquoi. Dès que je suis arrivée à Island bay faire ma spécialisation, il m'a prise en grippe. Vous me connaissez, je ne me laisse pas faire, c'est ce qui a sans doute fait empirer la situation, tout le monde s'écrase fasse à lui. Tout ça pour dire que notre relation est loin d'être au beau fixe. Quand il s'adresse à moi, je perçois le dédain dans sa voix :
-Alors comme ça, on fait ses courses soit même, on engage pas quelqu'un pour les faire Marks ? Je suis étonné.
Oui, parce que ça a été pire quand il a appris que j'avais de l'argent, il croit que j'ai acheté ma place à Harvard, alors que j'ai obtenu une bourse partielle, je n'avais pas encore vingt-un, donc pas accès à mes comptes ! J'ai envie de l'étriper. Je n'avais déjà pas très envie d'être là mais si c'est en plus pour le croiser lui, je préfère me pendre tout de suite. Il semble m'examiner de son regard acéré. Je me force à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Sans déconner, je le fais vraiment. Rien ne sert de perdre du temps à s'énerver maintenant, je veux sortir d'ici au plus vite, c'est tout ce qui compte. Je lui octroie donc le sourire le plus mauvais au monde avant de rétorquer :
-Bonjour, docteur. En effet je fais mes courses moi-même comme vous pouvez le constater. De temps en temps, ça fait toujours du bien de se mettre au niveau de la populace, histoire de rester humble. Au plaisir.
Je n'ai pas pu m'en empêcher. Il fallait absolument que je lui balance au moins un petit sarcasme, c'est chose faite. Je décide de couper court à la conversation en me dirigeant vers les boissons, j'y serais encore demain si je ne l'avais pas fait. À cause de lui, je n'ai pas eu le temps de prendre mon poulet. Génial, je vais manger quoi moi ce midi ? Exaspérée au plus au point, je continue mes emplettes dans la cohue et les bousculades qui sont si habituelle dans un super-marché. J'arrive enfin aux caisses après ce qui me semble une éternité. Me prouvant qu'il y a toujours pire, l'attente est interminable. Entre une femme qui avait oublié sa crème fraiche, une autre qui avait pris un article sans code barre et un gars qui s'est mis en tête de vider toute sa monnaie y compris ses pièces de dix cens kiwis, je pense perdre pied. Pourtant, je résiste et c'est enfin à mon tour. Une fois dans le hall, avec mon cadis remplie à ras bord, je jette un coup d'oeil à ma montre, super. Ça fait une heure que je suis dans ce magasin, une heure et je n'ai même pas mon poulet. J'adore ma vie. Et voilà qu'en plus de ça j'ai une envie pressante. Je savais que je n'aurais pas du boire deux cafés ce matin. Galéjant avec mon chariot, je me fraye un chemin entre tous les autres clients jusqu'aux toilettes. J'essaie d'ouvrir chaque porte mais, toutes sont fermées, y compris celle handicapée. Décidément, j'ai énormément de chance aujourd'hui. Vu l'état des toilettes publics en général, autant que je rentre chez moi directement au lieu d'attendre ici comme une idiote. Je m'apprête donc à faire demi-tout quand j'attends une voix qui semble provenir des toilettes handicapées.
- Excusez-moi, il y a quelqu’un ? Est-ce que… euh… je pourrais vous demander un service ?
Je me fige, surprise. C'est à moi qu'elle s'adresse ? Je suppose puisque je viens d'essayer d'ouvrir sa porte. Deux solutions, soit je fais mon égoïste et je me casse vite fais bien fait, ou alors, je m'expose à devoir faire quelque chose que je n'ai sans doute pas du tout envie de faire. En même j'ai pas envie de faire grand chose appart pisser en ce moment. De toute façon au point où j'en suis, autant faire ma béa de la journée :
-Oui il y a bien quelqu'un. Vous avez un problème ?
En tant que médecin je ne peux pas me permettre de tourner le dos à quelqu'un qui pourrait avoir des soucis d'ordre médical. Ni même des problèmes tout court d'ailleurs, le serment d'Hippocrate fait tout un laïus sur l'importance d'aider son prochain.
Codage par Emi Burton- Spoiler:
J'espère que ça te conviens
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Mar 13 Sep - 16:02 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Le silence qui suivit mes questions me fit l’effet d’une torture, pire encore que la douleur qui me barrait tout le bas du ventre. Je percevais le bruit de fond des familles marchant rapidement dans l’entrée, mais aucune réponse claire ne traversa la porte. Plus les secondes passaient, moins je parvenais à distinguer de sons à l’extérieur de la pièce, j’étais seule avec mon désespoir. Je posai mes coudes sur mes genoux et cachai ma tête dans mes mains, lâchant un grand soupir à travers mes dents serrées. Je n’avais qu’une envie, de me terrer au fond d’un canapé, enveloppée d’une douce couverture, mais si je voulais la moindre chance que ça arrive, je devais trouver une solution à mon problème. Peut-être que si je tapissais ma culotte de papiers toilettes, je pourrais éviter une fuite trop importante. Revigorée par cette idée tordue, je me remis droite sur la cuvette et tendis la main vers le rouleau pour trouver la première feuille de papier disponible. Seules trois atterrirent dans mes mains, signe de la fin de l’utilité de cette pièce. Et ça aussi, je l’avais oublié dans ma liste de course. « Fais chier ! » C’était presque le cas de le dire, même si ce serait une très mauvaise idée d’avoir cette soudaine envie dans un endroit où il n’y avait aucune possibilité de se nettoyer correctement. Je les fis tourner dans ma main, mes pieds tapotant nerveusement contre le carrelage, incapable de savoir quelle pourrait être ma meilleure option. « Me regarde pas comme ça toi, c’est de ta faute tout ça ! » Je venais de jeter un coup d’œil à la boîte de céréales dépassant négligemment de mon sac de course. C’était elle la responsable de tous mes problèmes, c’était à cause d’elle que je n’avais pas ce qu’il fallait avec moi, et elle osait en plus me narguer. Bien sûr, je pourrais tenter un coup de fil à la colocation, il y aurait sans doute quelqu’un pour me répondre à cette heure-ci vu que leur garde était terminée depuis deux bonnes heures, mais je ne pouvais pas prendre le risque de tomber sur elle. Ça me serait arrivé un mois plus tôt, elle serait venue me sauver telle une héroïne des temps modernes, défiant son record de vitesse. Mais là, là elle me raccrocherait au nez au premier son de ma voix et je ne pouvais lui en vouloir. Après, il y avait toujours Aeden, mais je ne pouvais pas lui demander une telle faveur, je ne pouvais pas détruire son amitié avec la jeune femme, je n’avais pas le droit de faire ça. Je soufflai de nouveau, ma main détruisant un peu plus mon chignon mal attaché, et donnai un coup dans mon sac de course sous la colère. « Oui il y a bien quelqu'un. Vous avez un problème ? » « Oh, vous êtes toujours là, c’est vrai ? » Ma voix transformée par un mélange de reconnaissance et de soulagement, je relevai mes yeux brillants vers la porte. J’allais enfin pouvoir me confier à quelqu’un, ne plus porter ce fardeau toute seule. J’ouvris la bouche pour essayer de m’expliquer avant de la fermer en réalisant le pourquoi de la présence de l’inconnue derrière ma porte. Elle se moquait bien de mes problèmes personnels, elle souhaitait simplement que je lui détaille ma ridicule situation et, par la même occasion, que je lui laisse la place. « Oui, un problème, on peut dire ça comme ça… Est-ce que vous pourriez euh… » Le rouge me monta de nouveau aux joues en me sentant incapable de lui poser clairement la question. Pourtant, c’était à une femme que je m’adressais, elle pouvait parfaitement me comprendre sans rendre nous mettre mal-à-l’aise. « Je n’avais pas forcément prévu que ça tomberait aujourd’hui, enfin j’avais oublié plutôt et, euh, je n’ai rien sur moi. J’y serai bien allée moi-même, mais j’ai peur de pas avoir le temps avec le monde et j’ai trop de route jusqu’à chez moi. J’aurais juste besoin que vous me dépanniez, vous savez, euh, de… Ou juste m’acheter un paquet si vous n’en avez pas. De serviettes. Hygiéniques… S’il vous plaît ? » J’avais soudainement accéléré le rythme de mes paroles avant de finir par à-coups, bégayant sur les derniers mots. J’avais l’impression d’avoir le visage en feu et, bien que je ne cherchai pas à le vérifier dans le miroir en face de moi, je savais que je devais avoir l’air complètement folle, assise sur la cuvette depuis plusieurs minutes, les cheveux dans tous les sens. « Vous êtes encore là ? » Ma voix avait monté d’une octave, rendant mon état encore plus pitoyable. Je me sentais à rien du tout de craquer et aucun de mes essais pour respirer calmement ne semblait fonctionner. Tous mes espoirs reposaient sur la femme écoutant normalement derrière la porte. - Spoiler:
Ça me va très bien, merci d'y avoir répondu
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Mar 13 Sep - 22:04 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie Me voilà, mon cadis remplie à rebord à la main, dans les toilettes du supermarché, discutant avec une parfaite inconnue, c'est inatendu. Néanmoins, c'est toujours plus agréable que de parler à mon chef de service. Ce qui est assez triste d'ailleurs quand on y pense étant donné que je le vois tous les jours. Ironie quand tu nous tiens. Je laisse mon esprit divaguer à la douce possibilité de ne pas le voir tous les jours. Ce serait le rêve, je serais capable de vendre mon âme pour ça. Sans doute parce que je ne crois pas en lui, donc techniquement, je ne risquerais rien. La voix de la femme retentit de nouveau, interrompant le fil de mes pensées :
-Oh, vous êtes toujours là, c’est vrai ?
Wow, quelle constatation ! C'est une rapide. Je perçois dans le ton de sa voix du soulagement. Je me demande vraiment ce qui a pu lui arriver pour qu'elle semble si désespérée. J'espère que ce n'est pas trop grave, autant pour elle que pour moi, je n'ai pas que ça à faire. Il ne faudrait pas qu'elle m'annonce qu'elle est blessée. Manquerait plus que je me retrouve à l'hôpital alors que je commence pas avant quatre bonnes heures.
-Étant donné que je viens de vous répondre, je pense que oui.
Je dis cela sans méchanceté aucune. Disons simplement que je suis toujours très directe, je ne peux m'en empêcher, je suis comme ça. Au mieux, je suis transparente, on sait ce que je pense. J'aimerais bien qu'elle m'expose la situation maintenant. Ce n'est pas tout ça mais je vais vraiment commencer à m'inquiéter, ou bien alors, je vais finir par me pisser dessus. J'aimerais autant éviter ces deux options, je pense que vous pouvez comprendre. Je sautille sur place, l'envie devient vraiment pressante. Pitié dis-moi ce qui ne va pas et dégage des toilettes ! Elle se décide enfin à parler et je pousse un soupir de soulagement, sans doute un peu trop vite d'ailleurs :
-Oui, un problème, on peut dire ça comme ça… Est-ce que vous pourriez euh…
Je passe la main dans mes cheveux, je fais toujours ça quand je perds patience. J'essaie de comprendre la détresse dans sa voix mais je dois avouer que j'ai du mal à visualiser ce qui pourrait la mettre si mal à l'aise. Elle s'est retrouvé toute nue dans ces toilettes ou quoi ? Ça pourrait arriver, ça m'est déjà arrivé en fait, à ma décharge, j'étais bourrée, et quand j'y repense... Quelle soirée ! Ce n'est pas le sujet. Ainsi donc, je l'incite à continuer.
-Est-ce que je pourrais...?
Allez tu peux le faire ! Après tout, on a tous honte à un moment donné, ce n'est rien. J'arrive assez bien à cerner les gens et je pense réellement que c'est la gêne qu'elle ressent. Je reconnais que ce n'est pas agréable, je me rappelle encore de la fois où je me suis retrouvée en cellule de dégrisement après avoir danser contre un poteau. Ouais, pour être honteux, c'était honteux. Tout ça pour dire que je ne suis pas du genre à juger. Je toque à la porte quand je n'entends rien d'autre que son silence.
-Vous savez si vous voulez que je vous aide, il faut me dire de quoi il s'agit.
J'essaie de prendre un ton rassurant, je ne veux pas brusquer, dans l'état de nerf dans lequel elle semble être, ça n'apporterait aucune aide. Cela semble fonctionner puisqu'elle finit par répondre :
-Je n’avais pas forcément prévu que ça tomberait aujourd’hui, enfin j’avais oublié plutôt et, euh, je n’ai rien sur moi. J’y serai bien allée moi-même, mais j’ai peur de pas avoir le temps avec le monde et j’ai trop de route jusqu’à chez moi. J’aurais juste besoin que vous me dépanniez, vous savez, euh, de… Ou juste m’acheter un paquet si vous n’en avez pas. De serviettes. Hygiéniques… S’il vous plaît ?
Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire. J'essaie de le retenir, en scellant ma bouche à l'aide de ma main. C'est juste trop hilarant, c'est vraiment de ça qu'il s'agit ! Je suis littéralement pliée en deux à cause de mon envie d'uriner et elle, elle met trois heures pour me dire qu'elle à ses règles ! Je n'arrive pas à y croire, c'est surréaliste. Le bon côté de la chose, c'est que ça va pouvoir se régler vite fait. Je pose mon sac sur le chariot pour fouiller dedans. Je cherche, je cherche encore... Oh, non, non, me dites pas que je n'en ai pas. Je vide carrément mon sac sur le sol, m'accroupissant pour y voir de plus près. J'essaie de distinguer l'objet de mes désirs (enfin surtout des siens) dans tout ce fouillis. Je m'affaire à trier toutes ces conneries quand je l'entends demander :
-Vous êtes encore là ?
-Oui, oui, je...
Bingo ! Merci mon dieu j'ai un tampon ! Nous sommes sauvées, elle va sortir de là vite fait et je vais pouvoir enfin utiliser les toilettes. Je me relève d'un coup en sautant, dans un accès de joie. Ça peut sembler un peu excessif mais à ce moment précis je suis plus qu'heureuse. Je fais même une petite danse de la joie, c'est pour dire. Attends, attends...
-Pitié... dites-moi que vous utilisez aussi des tampons ?
Oui, parce que si elle n'en utilise pas on ne sera pas avancé. J'aurais éparpillé mes affaires pour rien et elle ne libèrera pas les toilettes. Je ferme les yeux, les poings serrés sur le tampon par peur de sa réponse. Dis oui, dis oui ! Ce n'est pas la peine de préciser que je n'ai aucune envie de retourner dans le magasin maintenant.
Codage par Emi Burton |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Dim 18 Sep - 13:51 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Mais pourquoi ressentais-je autant de honte à essayer de lui faire comprendre ma situation ? Ce n’était pas si catastrophique que ça, c’était même totalement naturel. Et puis, ça ne tuait personne de voir ou même de parler de sang, ce n’était peut-être pas agréable, mais il n’y avait rien de grave à ce sujet. En plus, vu comment la dame avait essayé de me rassurer pour que je parle, elle ne devait pas être du genre à se moquer des autres facilement. Alors je tentai de souffler doucement pour me calmer un peu une fois mes explications données, je fermai les yeux et pris une grande inspiration. Et là, tout se bloquait en moi, je ne parvenais plus à trouver de l’air, ma mâchoire se crispa. Était-ce un rire que je venais d’entendre, une moquerie à travers la porte ? Vu que l’épaisseur nous séparant étouffait les bruits, je n’en étais pas certaine, mais j’étais prête à parier que c’était bien un rire incontrôlé face à mes mots. Je ne voyais vraiment pas ce qu’elle pouvait trouver de drôle dans mon état. J’étais bloquée dans les toilettes handicapées avec mes règles, sans protection ou papier toilette pour me sauver, les courses à moitié faites et des problèmes me poursuivant dans chacun de mes gestes. Ou peut-être qu’elle rigolait simplement parce qu’elle avait reçu une blague par sms et qu’elle devait bien trouver une façon de s’occuper le temps que j’arrive à sortir deux mots. Je serrai un peu plus mes paupières pour essayer de retenir les larmes qui menaçaient de couler. Dans un dernier essai pour garder le contrôle sur moi-même, je levai de nouveau la voix pour savoir si elle ne m’avait pas abandonnée à mon désespoir. « Oui, oui, je... » J’ouvris mes yeux humides et regardai la porte, mon attention complètement tournée vers elle pour essayer d’entendre ce qu’elle voulait me dire. Une larme finit par s’échapper et je l’essuyai rapidement tout en reniflant légèrement. J’agissais de façon totalement ridicule, c’était stupide de me mettre dans un état pareil pour des courses et mes règles. Je savais que ce n’était pas les seules raisons de mon comportement, mais je ne pouvais pas me permettre de me laisser aller comme ça. Si je craquais pour un simple oubli de serviettes, comment allais-je réagir à la moindre remarque au restaurant ? Il fallait que je me reprenne et vite, je ne pouvais pas laisser mes histoires personnelles me rendre aussi émotive. Je devais oublier, ne plus me poser de questions, ne plus penser à ce week-end, ne plus penser à elle, à lui, à comment réagir avec eux. Je devais m’éloigner au plus vite et ne plus penser tout court. « Pitié... dites-moi que vous utilisez aussi des tampons ? » « Euh, ça dépend… Ils sont comment ? Je veux dire, vous en avez un de quelle taille ? » Soudainement perturbée par cette nouvelle option, ma voix avait presque repris son ton habituel. Enfin, disons plutôt qu’elle était beaucoup moins aiguë qu’avant. « Je crois que le plus simple, c’est que j’essaye. Attendez juste deux secondes… » Maintenant que j’avais peut-être enfin une solution, il fallait que je trouve comment l’atteindre. Je devais faire plusieurs pas pour atteindre la poignée de la porte et la déverrouiller. Je ne pouvais pas non plus me lever juste comme ça, j’allais en mettre partout. Sauf que je ne pouvais pas gaspiller les trois pauvres feuilles de papier que j’avais. Je vis alors une boîte de mouchoirs posée un peu plus loin et j’eus un sourire un peu fou. Je tendis le pied pour essayer de la toucher de ma chaussure, mais ne fis que l’éloigner un peu plus. Grognant avec frustration, j’attrapai ma foutue boîte de céréales, me relevai juste un peu de la cuvette et tendis mon bras pour pousser les mouchoirs vers moi avec l’autre boîte. Je réprimai un cri de victoire en voyant que mon système avait fonctionné et enlevai aussitôt la petite languette en carton. J’eus un petit instant de culpabilité en jetant les mouchoirs dans les toilettes une fois essuyée, mais je ne pouvais pas non plus les jeter dans la poubelle. Je n’avais plus qu’à espérer que ma seule chance de la journée serait de ne pas boucher les toilettes du centre commercial. Et maintenant, je n’avais plus qu’à faire le canard jusqu’à la porte. Je me mis debout, sentis mon pantalon glisser sur mes chevilles et m’arrêtai au milieu du parcours, me rendant compte qu’on risquait de m’apercevoir dans le couloir à cause du miroir. Je passai ma main dans mes cheveux, empirant un peu plus leur état, et finis par remonter avec prudence mon pantalon. Je fis en sorte que mon boxer et mon jean soient remontés de façon à tout cacher sans pour autant toucher ma partie intime pour ne pas agrandir la tâche de sang sur le tissu. Je me remis alors à marcher, ressemblant plus à un pingouin qu’autre chose à présent, et je déverrouillai lentement la porte. Je l’ouvris juste assez pour sortir ma main et, dès que je sentis le tampon dans ma main, je la fermai aussitôt. « Merci beaucoup ! » Je zigzaguai en sens inverse, fis glisser mes vêtements sur mes jambes et retournai m’asseoir avec soulagement sur les toilettes. Ce ne fut qu’à ce moment-là que j’observai ce que la dame m’avait donné. « Oh non… » Un nouveau sentiment de panique m’envahit, je n’avais aucune idée de comment mettre ce truc-là. « Vous ne m’aviez pas dit que c’était un tampon sans applicateur ! Je ne suis pas sûre de réussir à le mettre là… J’ai jamais essayé avant. Il y a une technique particulière ? » Je tournai l’objet dans mes mains, l’observant dans tous les angles possibles, sans savoir comment m’y prendre. Et dire qu’on n’était encore que le matin. |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Lun 19 Sep - 15:28 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie Une vieille dame passe devant les toilettes et me regarde d'un oeil étrange. Oui bon, je tiens un tampon comme s'il était le Saint-Graal mais, appart ça, je ne vois pas où est le problème. Quand elle se rend compte qu'aucun cabinet n'est libre, elle me jette un regard en coin. Je hausse les épaules. Eh ouais, tant pis pour toi ma pauvre Lucette ! Elle finit par s'en aller en maugréant. Quand je m'apprête à passer le dit tampon à la jeune femme, je l'entends dire :
-Euh, ça dépend… Ils sont comment ? Je veux dire, vous en avez un de quelle taille ?
C'est bien ma veine, elle va me dire qu'elle ne supporte que des minis, je le sens. Bien évidemment, pour ma part, je n'achète que des maxis, j'ai tendance à avoir des règles abondantes, donc, pas le choix. Je peux comprendre que beaucoup de femme aient du mal avec les maxis, c'est vrai qu'ils peuvent être gênant au début. Sans même me laisser le temps de répondre, elle continue :
-Je crois que le plus simple, c’est que j’essaye. Attendez juste deux secondes…
Je souris sincèrement. Elle va essayer, c'est génial. Je l'ai peut-être mal jugée, elle ne part pas défaitiste et essaie de trouver des solutions. Je passe la main par dessus la porte de la cabine pour lui tendre le petit objet cylindrique. Je n'ai plus d'autres choix que d'attendre qu'elle est enfilé, histoire d'être sûre que tout va bien. Merci beaucoup s'exclame-t-elle. Je lâche un de rien lorsque j'entends un bip qui indiquant un message sur mon téléphone portable. Génial, juste après que j'ai rangé toutes mes affaires dans mon sac. Je me remets donc à fouiller et finit par sortir le téléphone du fond de celui-ci. C'est un message de la secrétaire de mon père, elle me demande de l'appeler ce soir. Elle peut courir, j'en ai finis avec lui. J'ai trop fait d'effort, trop souvent. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne serait pas élu père de l'année. Toute ma famille est pourrie jusqu'à la moelle si vous voulez mon avis. Ma mère s'est barrée quand j'étais jeune, mon père m'a refilé peu après à ma grand-mère qui était une vraie harpie, c'est pour dire. J'en ai bavé toute ma jeunesse et je ne compte plus me laisser faire. J'ai pris ma vie en main, je suis devenue complètement indépendante : je suis chirurgien, j'ai un appartement à moi et je compte bien ouvrir ma propre affaire, mon cabinet privée. J'aime ma vie comme elle est, j'ai des amis sur qui je peux compter, je bosse dans un domaine qui me passionne, je sors beaucoup, je m'amuse. Je ne compte pas laisser tout ça partir en fumée en le laissant interférer dans ma vie. Je ne peux m'empêcher de lâcher un juron quand un deuxième message apparaît disant que c'est important.
-Bordel, c'est même pas lui qui me le dit, il manque pas d'air !
Je ne sais pas si la jeune femme dans les toilettes m'a attendue, je m'en fiche bien pas mal pour être honnête. La seule chose à laquelle j'arrive à penser, c'est qu'il m'agace. Il n'est même capable de m'envoyer un putain de message. C'est toujours sa secrétaire : c'est sa secrétaire qui m'achète une carte pour mon anniversaire, sa secrétaire qui cherche mon carnet de santé chez lui, sa secrétaire qui s'occupe de mon dossier d'admission à la fac, sa secrétaire qui s'occupe de l'enterrement de grand-mère... Il est si lâche quand on y pense, aucun de mes deux parents n'a assumé de m'avoir eu. Je soupire longuement, il faut que je me sorte cette histoire de l'esprit. Mon interlocutrice va, sans le savoir, m'aider à penser à autre chose, même si ce n'est pas nécessairement positif puisqu'elle dit :
-Oh non…
-Quoi ? Comment ça : oh non ?
Décidément ce n'est pas ma journée. Je me demande ce qui ne va pas. Le tampon est trop gros pour elle ? Elle l'a cassé ? Pitié dites-moi qu'elle ne l'a pas cassé, c'était mon dernier. J'attends, fébrile, qu'elle me dise ce qui ne va pas. Entre tout ce qui m'arrive, ce soir il faut que j'aille au bar, c'est clair et net, il faut que je me détende. C'est plus fort que moi, les messages que j'ai reçu m'ont stressées. Je suis sur les nerfs. Je veux juste que tout ça se termine, que je puisse retourner tranquillement chez moi me morfondre devant une série avant de sortir me changer les idées.
-Vous ne m’aviez pas dit que c’était un tampon sans applicateur ! Je ne suis pas sûre de réussir à le mettre là… J’ai jamais essayé avant. Il y a une technique particulière ?
C'est bien ma veine, je suis tombée sur une novice dans ses trucs-là. Bon, le côté positif, c'est que je n'éprouve aucune gêne à parler de ce genre de chose. Je suis médecin après tout. Je passe les mains dans mes cheveux essayant de trouver les meilleures termes possibles.
-Décontractez-vous, c'est très simple. Dépliez le cordonnet situé à son extrémité, placez le tampon à l’entrée de l’ouverture vaginale et poussez-le délicatement jusqu’à enfoncer environ la moitié de ton index.
C'est vrai que ce discours peut paraître assez robotisé mais, au moins, il est juste et clair. Je rajoute calmement :
-Il ne faut pas hésiter à utiliser son doigt, ça permet d'enfoncer le tampon correctement.
Beaucoup de gens sont gênés par cette étape. Il trouve ça dégoutant, personnellement, je trouve ça complètement banal. J'attends quelques temps pour qu'elle puisse se mettre à exécution. Ce n'est vraiment pas compliqué, il faut simplement être décontracté pour ne pas que ça fasse mal. Elle m'a l'air assez stressée, j'ai peur que ça la bloque. Manquerait plus que je doive lui acheter des tampons avec applicateur, je ne serais pas sortie de là avant au moins une heure. Surtout qu'il faudrait que je range mes courses avant de repartir puisqu'on ne peut pas rentrer dans le magasin avec des articles. Impossible de laisser le cadis dans les toilettes, je me le ferais piquer. Bref, l'horreur. Irritée d'avance par cette possibilité, je demande :
-Vous y arrivez ?
Un troisième message arrive. Non mais c'est pas vrai. Je ne m'embête même pas à regarder qui l'a envoyé, je sais très bien qui en est l'auteur. C'est la secrétaire de mon père qui veut, sans doute, s'assurer que j'appellerais ce soir. Je peste, plus fort cette fois-ci :
-On se fou de moi, c'est vraiment ridicule !
Sans plus de cérémonie, je range mon téléphone dans mon sac sans même regarder le contenu du message. Je me tourne vers la porte du cabinet en attendant impatiemment que la jeune femme rende le verdict, j'espère très clairement qu'elle y sera arrivée, parce qu'ou sinon, je crois que ja vais péter un câble.
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Lun 19 Sep - 19:42 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Il était plus qu’évident que ce tampon ressemblait à ceux que j’avais vu avant, il était même exactement pareil, mais il restait toujours aussi étrange à mes yeux. Sans les deux tubes pour m’aider à le mettre, je me retrouvais complètement désemparée. Je savais que je n’allais faire qu’empirer les choses en paniquant, sauf que je n’arrivais pas à le contrôler, je sentais le stress augmenter rapidement. Mon pied recommença son petit tapement nerveux contre le carrelage alors que je continuai d’observer l’objet tant convoité. « Décontractez-vous, c'est très simple. Dépliez le cordonnet situé à son extrémité, placez le tampon à l’entrée de l’ouverture vaginale et poussez-le délicatement jusqu’à enfoncer environ la moitié de ton index. » Me décontracter, ça commençait mal déjà. Elle devait vraiment être occupée à autre chose si elle pensait que j’étais assez à l’aise avec le sujet pour pouvoir me détendre. J’étais tendue comme un string et je n’avais pas l’impression que ça allait s’arranger dans les minutes qui suivaient, alors le faire dès maintenant, c’était peine perdue. Pourtant, je pris tout de même sur moi, tirai doucement sur le fil qu’elle m’avait décrit et soufflai un bon coup. Serrant le tampon dans une de mes mains, je pris le temps d’essuyer les nouvelles pertes de sang avant de me remettre debout. Le mettre à l’entrée de l’ouverture, ça paraissait plutôt logique vu son rôle. Jusque là, il n’y avait pas vraiment de différence avec ceux que j’utilisais d’habitude, c’était à se demander où était le piège. « Il ne faut pas hésiter à utiliser son doigt, ça permet d'enfoncer le tampon correctement. » « D’acc… d’accord. » Je déglutis difficilement en éloignant rapidement le tampon de ma peau. Il était là le piège. Je ne pouvais tout de même mettre mon doigt dans… Enfin, ça m’était déjà arrivé, mais ce n’était pas pareil, la situation était différente. Quand on est dans une certaine ambiance, on ne réalise pas vraiment ce qu’on est en train de faire, aussi dégueulasse que ça puisse être. Ce n’était pas pour rien que j’avais bloqué quand… Et puis, avec tous ces allers-retours, on ne pouvait pas vraiment dire que mes mains étaient propres. Je grognai légèrement tout en coinçant le cordon entre mes dents pour les libérer et boitiller jusqu’au lavabo. Un peu d’eau, beaucoup de savon, un nouveau rinçage et me voilà avec les mains trempées et aucune serviette propre pour les sécher. Je me penchai vers ma boîte de mouchoirs pour en récupérer deux ou trois. Après un combat de quelques secondes contre les petits morceaux qui collaient à ma peau, je pus enfin redécouvrir mes mains propres. J’expirai profondément, puis repris le tampon entre mes doigts, plus déterminer que jamais à partir d’ici. « Vous y arrivez ? » Je venais à peine de poser le petit objet à l’endroit indiqué que je me figeai aussitôt. « Euh, oui, oui. » Ce n’était pas vraiment un mensonge dans le fond, j’avais parfaitement réussi les premières étapes pour éviter de rajouter trop de microbes dans cet endroit si fragile. Je fermai les yeux quelques secondes pour bloquer toute crispation et me concentrai sur ma tâche du moment. Je poussai doucement sur le voile de coton, grimaçant en ressentant presque aussitôt une douleur. « On se fou de moi, c'est vraiment ridicule ! » Je relevai la tête vers la porte avec des larmes au bord des yeux. « Je suis vraiment désolée ! Je… Je me dépêche. » Je savais que je commençais à être une véritable plaie, mais je faisais mon possible pour y arriver. Moi aussi, je voulais sortir de là, lui laisser la place, plus que tout au monde. Je penchai un peu plus ma tête, une larme tombant sur le carrelage, et tirai sur la petite corde pour déplacer le tampon et réessayer. Il me fallut plusieurs essais de plus, des grimaces de douleur, quelques gémissements contenus, mais je finis par réussir, à mon plus grand soulagement. Je n’attendis pas plus longtemps pour retourner vers le lavabo et me laver les mains. Je ne cherchai même pas à les sécher cette fois-ci, me contentant juste de les secouer au-dessus du bac avant de remettre mes vêtements. « J’ai presque fini ! » Ma culpabilité m’avait fait parler alors que je jetai à la va-vite mes courses dans mon sac. Je pris juste la boîte de mouchoirs dans ma main au cas où, tirai la chasse d’eau et me dirigeai vers la porte. Seulement, juste avant d’enfin l’ouvrir, je revis mon apparence à travers le miroir et je ne pus me résoudre à me montrer de la sorte. Je reposai mon sac sur le sol, enlevai l’élastique attachant n’importe comment mes cheveux, tirant un peu plus fort que nécessaire lorsqu’il se bloqua avec des mèches, et secouai ma crinière. Ce n’était pas encore génial, avec mes yeux gonflés et mes joues rouges, mais je semblais un peu moins folle ainsi, c’était déjà ça. Finalement, après un temps qui me parut infini, je déverrouillai la porte et sortis des toilettes, mal-à-l’aise. « Je suis désolée, ça ne m’est jamais arrivé avant. Je ferai plus attention pour les prochaines fois. Et encore merci pour l’aide ! » J’eus toutes les peines du monde à relever la tête pour la regarder en face, mais je me forçai à faire l’effort pour au moins lui sourire gentiment. « Il n’y a plus de papiers à l’intérieur, mais j’ai ça si vous voulez, c’est le moins que je puisse faire… Et je peux attendre à côté de votre caddie en attendant ? » Je lui tendis avec hésitation mes mouchoirs en espérant que ça rattraperait un peu l’humeur massacrante dans laquelle je l’avais mise. |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Jeu 22 Sep - 17:12 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie En attendant que la jeune femme est terminée d'enfiler le tampon, je fixe mon sac comme s'il portait le diable en son sein. Je déteste savoir que ça m'atteint autant. J'aime à penser que je suis complètement détachée de toutes ces histoires, pourtant, je dois bien admettre que ça me déstabilise. J'aimerais tellement être tranquillement chez moi, mais, ce n'est pas le cas. Je suis toujours dans ces toilettes, à attendre. L'envie se fait de plus en plus pressante, j'ai beau me dandiner de toutes les côtés, je ne suis plus du tout à l'aise. Je me dis que je vais y être encore trois heures après quand j'entends qu'elle bégaie :
-D’acc… d’accord.
Ce n'est pas si compliqué pourtant d'enfiler un tampon. Okay, je veux bien qu'il n'y est pas d'applicateur mais, tout de même. En plus de ça, je n'arrive pas à comprendre comment ça peut tellement l'intimider. C'est une femme elle doit avoir l'habitude de faire ce genre de chose. Certes, il me semble à l'intonation de sa voix qu'elle est jeune, ça n'empêche pas qu'elle est au minimum majeure. Ça doit donc faire au minium au moins un ou deux ans qu'elle a ses règles (oui parce que certaines ont leur règles très tard, tout est question d'hormones, alors que ce soit possible bien que très peu probable). Ainsi, elle doit savoir comment ça marche. Je ne comprends pas cette panique dans sa voix. Si on y réfléchit bien, ce n'est pas logique, ces réactions doivent être due à autre chose. Enfin, j'espère, parce qu'ou sinon, ce serait franchement inquiétant.
Après quelques minutes, je lui ai demandé si tout se passait bien. J'ai le temps de me remettre du rouge à lèvres avant qu'elle ne reprenne la parole. Faire quelque chose m'aide à ne pas penser à mon envie pressante ou à toute cette histoire avec mon père. Je veux toujours tout comprendre, ne pas savoir pourquoi il veut me joindre m'agace au plus haut point. Elle finit par me répondre, cependant, sa réplique ne me convainc pas vraiment. Son Euh, oui, oui, me semble vraiment trop peu confiant. Je souffle doucement. Je me dandine une fois de plus, j'ai vraiment envie de pisser. Elle semble avoir mal interprété mes irrévérences quand à mon père puisqu'elle les prends pour elle. Je ne pensais pas qu'elles auraient pu les entendre. Elle a beau être plutôt longue je ne me serais jamais permise de lui parler de la sorte sans raison valable. Je me sens obligé de la corriger :
-Je ne vous parlez pas, j'ai juste... Enfin je ne m'adressez pas à vous. Prenez votre temps, on ne serait pas plus avancé si vous vous faites mal.
C'est plus commun qu'il n'y parait. Ce sont souvent des jeunes filles peu habituées aux tampons qui veulent les enfiler à tout prix alors qu'elles sont angoissées. L'appréhension fait que leur paroi vaginale se contracte et ainsi quand elle force dessus, elles l'endommagent. Cela crée même quelques fois des saignements plutôt important. Le problème c'est que, comme elles ont leurs règles, elles ne s'en rendent pas compte. La plaie peut s'infecter surtout que les tampons ne sont pas très hygiéniques en soit. Sans même parler de ça, c'est très douloureux, le plus souvent, elles doivent se rendre à l'hôpital pour atténuer la douleur avec des antalgiques puissants. En conclusion, c'est tout un bordel que je préfèrerais éviter.
-J’ai presque fini !
Elle a beau dire qu'elle a bientôt terminée, je l'entends s'afférer dans les toilettes. Je hausse un sourcil, j'entends les bruits d'un sac qui s'écrase sur le sol, des petits bruits, qu'est-ce qu'elle peut bien faire la dedans ? Elle finit par sortir. Je ne m'empêcher d'examiner la jeune femme sous toutes ses coutures. Elle est bien jeune mais, comme je le pensais, adulte. Son apparence a quelques choses de négligé. Je remarques que ses yeux sont rouges, gonflés. Ça confirme de plus en plus mon hypothèse selon laquelle il y autre chose que cette situation qui l'a mis dans cet état.
-Je suis désolée, ça ne m’est jamais arrivé avant. Je ferai plus attention pour les prochaines fois. Et encore merci pour l’aide !
Elle semble vraiment à fleur de peau. Trop à fleur de peau pour que je la laisse partir dans cet état. Quelle idée ai-je eu d'être médecin ! J'ai fait plusieurs stages en psychiatrie, je sais reconnaître les signes. Je décèle de l'anxiété, elle peine à me regarder dans les yeux, se force à sourire néanmoins. Je ne suis vraiment pas prête à rentrer chez moi ! Pour être franche, je ne fais pas vraiment pas ça par empathie mais plutôt par conscience morale. Je lui souris à mon tour et m'apprête à pénétrer dans les toilettes (oui je compte comprendre ce qui ne va pas chez elle mais, il faut vraiment que j'y aille avant) pourtant je m'arrête quand elle reprend la parole :
-Il n’y a plus de papiers à l’intérieur, mais j’ai ça si vous voulez, c’est le moins que je puisse faire… Et je peux attendre à côté de votre caddie en attendant ?
Ah, ça, c'est plutôt gentil, je la remercie rapidement en prenant le paquet de mouchoir. Je profite de sa proposition comme d'une occasion pour la faire rester ici. Ça me permettra de la cuisiner un peu si on peut dire ça comme ça.
-Je veux bien merci.
Les toilettes ne sont pas aussi salles que celles où j'ai pu aller dans le passé. J'abandonne mon sac par terre hâtivement. Quand je me pose sur le cabinet, ça en est presque un soulagement. Je ressors peu après m'être lavé les mains.
-J'espère que le tampon n'est pas trop grand pour vous.
Quitte à faire dans le gênant, autant le faire jusqu'au bout. Puis ça permet d'engager la conversation de manière plutôt naturelle. Du moins c'est en rapport avec la situation actuelle. Je lui tends la main en souriant :
-Ollie Marks.
Mettre un nom sur une personne aide toujours à la cerner. Tout dépend de la manière dont elle le dit, si elle tendance à trop développer ou être au contraire évasive. Quand on est, comme moi, méfiante au possible, on apprend à reconnaître les signes, les tics : aussi bien de langage ou corporelle. C'est l'avantage de tout analyser tout le temps.
-Désolée d'être si directe, ce n'est pas mon genre de faire dans la dentelle, est-ce que tout bien ? Vous ne me semblez franchement pas dans votre assiette.
C'est une autre de mes caractéristiques, je suis tout le temps honnête, je ne prends pas de gant. Mon cadis à la main, je la regarde, un air compatissant au visage, ça aide généralement les gens à parler. Je ne peux pas me tromper, quelque chose cloche chez elle. Elle ne va pas bien, je le sens. Qui sait ce que ce genre d'état d'esprit peut amener. Je ne compte plus le nombre d'accident de voiture provoqué par la distraction du conducteur. Ironie du sort de nombreuses personnes meurent juste après avoir assisté à un enterrement à cause de leur état second. Quoiqu'il en soit il en va de me étique d'essayer de lui apporter mon aide. Je m'en serais bien passé aujourd'hui mais, je n'ai pas le choix.
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Lun 3 Oct - 23:56 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Je fus soulagée de la voir entrer dans les toilettes, je ne pouvais plus supporter de sentir son regard sur moi. Il n’avait rien de méchant, je le savais très bien, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir mal après tout ce qu’il venait de se passer. Je posai mon sac contre le sol et vins m’adosser au mur avec un soupir, une main sur la poignet du caddie pour être sûre de le garder près de moi malgré tout le passage. Je laissai mon regard dérivé sur les familles entrant ou sortant du magasin, sans vraiment m’arrêter sur une en particulier, jusqu’à ce qu’une pré-adolescente me zieute du coin de l’œil avec une pointe de dégoût dans les yeux. Aussitôt, je sentis des larmes monter dangereusement et je baissai la tête pour cacher mon mal-être au reste du monde. Je capturai les gouttes d’eau salée de ma main libre, mais il était de plus en plus difficile de les retenir. Seul le cliquetis de la porte se rouvrant m’obligea à reprendre contenance, ravalant ma tristesse comme je pus, juste assez pour qu’elle ne me trahisse pas totalement au point de m’écrouler devant ma sauveuse. « J'espère que le tampon n'est pas trop grand pour vous. » Je n’osai pas me tourner vers elle, sa gentillesse envers moi avait le don de faire ressortir tous mes sentiments sans que je ne puisse le contrôler. Je ne comprenais même pas pourquoi elle s’inquiétait encore pour moi, elle pouvait tout simplement prendre ses courses et partir chez elle, comme elle en mourrait sans doute d’envie. Je fermai les yeux quelques secondes, juste le temps de calmer mes émotions, avant de relever lentement la tête. « Il est un peu plus grand que ceux que je prends d’habitude, mais ça devrait aller, merci. » C’était des remerciements pour être restée m’aider, pour m’avoir guider, pour s’assurer que j’étais bien encore maintenant, mais, surtout, pour ne pas me juger encore maintenant. Pour une raison complètement inconnue, elle m’offrait un sourire sans même se forcer et elle se présenta comme si on venait de rire ensemble face à une dispute stupide entre deux petits vieux pour savoir quel programme télé ils allaient voir ce soir. Je pris timidement sa main, osant à peine la serrer, mais je ne parvins pas à lui sourire aussi radieusement qu’elle le faisait. « Lea… Hum, pardon, Leana Swindell. » Ma voix m’avait lamentablement lâchée, en plein milieu de ma présentation, et un nouveau rougissement violent avait coloré mes joues lorsque je m’étais raclée la gorge. Je résistai à la furieuse envie de détourner le regard, je ne pouvais pas continuer à me laisser submerger à chaque fois qu’un minuscule détail ne se passait pas comme prévu. J’avais déjà dû me faire entendre par mes collègues durant le coup de feu alors que je n’avais plus de voix, alors je ne pouvais pas me laisser abattre par une simple voix enrouée face à une inconnue. Et pourtant, même si je parvins à retrouver une expression assez neutre, je me mis à jouer nerveusement avec mon élastique, tirant dessus régulièrement pour le laisser rebondir contre ma peau en le lâchant. « Désolée d'être si directe, ce n'est pas mon genre de faire dans la dentelle, est-ce que tout bien ? Vous ne me semblez franchement pas dans votre assiette. » « Je… » Ne m’attendais pas à une telle question de sa part. J’aurais peut-être dû le prévoir, je savais que j’étais dans un état lamentable, mais les gens avaient généralement le don de ne pas poser des questions qui fâchent, ils n’avaient aucune envie d’entendre les autres parler de leurs problèmes. Seulement, cette femme ne semblait pas comme les autres, il suffisait de voir la compassion sur son visage pour comprendre qu’elle était prête à entendre ma vraie réponse, celle débordante de vérité trop brutale pour être dite à voix haute, celle que je n’étais pas sûre de pouvoir avouer. J’attrapai une dernière fois mon élastique, le fit claquer contre ma peau et pris la décision de faire l’autruche, comme le commun des mortels. « Oui, oui, tout va bien. Enfin, j’ai très mal commencé ma journée et la fatigue n’aide pas vraiment, mais ça ira mieux une fois chez moi. » Je me penchai pour attraper mon sac de courses avant de relever la tête vers elle, un sourire un peu plus franc sur le visage. « Merci de vous être arrêtée, vraiment. Je ne vais pas vous retarder plus longtemps, je pense que vous avez autant envie que moi de sortir d’ici, non ? Je… » La sonnerie de mon portable me coupa brusquement et je me figeai à l’écoute des premières notes de musique. Je savais qui m’appelait, j’avais programmé cette chanson pour une seule et unique personne. Je laissai la sonnerie monter en puissance sans pouvoir bouger d’un millimètre, comme si j’avais peur d’exploser si je faisais le moindre geste. Quand, finalement, le silence revint, je sentis une douleur aiguë se propager dans mes paumes de main alors que mes doigts se décrispaient lentement et que mes ongles s’éloignaient doucement de ma peau égratignée. « Je suis désolée, hum, je ferais mieux de regarder qui c’était. » Parce que je savais que mon comportement n’était pas normal, je me forçai à porter ma main vers mon sac et à fouiller dedans jusqu’à trouver mon portable. Malgré toutes mes supplications, l’appel manqué indiquait naturellement le numéro de Rowan. « Numéro inconnu, comme je le pensais. » Je ne savais même pas pourquoi je lui donnais des précisions comme ça, des mensonges en plus. Elle se moquait sans doute de savoir qui pouvait m’appeler un samedi matin, ce n’était pas son problème. J’étais la seule à savoir que je venais délibérément d’ignorer l’appel de mon conjoint ou, du moins, que je venais de me pétrifier à l’idée de lui parler, comme à chaque fois que ça arrivait sans que je ne me prépare avant depuis mon emménagement chez lui. Et les larmes refirent leur apparition, telles les traîtresses qu’elles étaient, et je baissai le regard avant qu’elle ne s’en rende compte. « Bon, je ne vais pas vous retarder plus longtemps. Encore merci et… Merde ! » Je m’étais retournée dans l’idée de me diriger vers la sortie, mais mon sac de courses s’était pris dans le chariot et venait de se déchirer sous le poids. Je m’accroupis aussitôt pour essayer de réparer les dégâts, sauf que ma jambe se cogna lui aussi dans le caddie dans la précipitation et je me retrouvai à genou, les mains appuyées de toutes mes forces contre la peau endolorie, les larmes tombant sans plus aucun contrôle sur le sol. |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Jeu 6 Oct - 19:15 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie La réponse à ma question tarde à venir. La jeune femme semble gênée, j'ai l'impression qu'elle n'ose pas me regarder. Elle devrait être plus en confiance maintenant, ce n'est pas sain d'être toujours si stressée. C'est très mauvais pour la santé déjà, je ne vous donne même ne serait-ce que les statistiques d'ulcère contracté ce moi-ci, c'est affolant. De plus, ce n'est pas la fin du monde, elle m'a demandé un tampon voilà-tout.
-Il est un peu plus grand que ceux que je prends d’habitude, mais ça devrait aller, merci.
Je lui octroie une moue désolée. Je sais, qu'à ce niveau là, le confort est primordiale. Je me rappelle encore d'un de mes pires souvenirs de vacances. Mon père m'avait pris pour la semaine et il m'avait emmené à l'océan. Pas de bol pour moi, j'avais eu pour la première mes règles pendant le séjour. Les relations entre mon père et moi étant ce qu'elles sont, je n'ai pas osé lui en parler. J'ai préféré me débrouiller toute seule. Je suis allé acheté un tampon, bien sûr maxi. Sauf que je ne savais pas bien comment le mettre alors ça a déjà été douloureux, sans compter qu'en plus, j'étais stressée. Nous sommes ensuite parti à la plage mais, visiblement je n'avais pas du assez l'enfoncer. Petit à petit, à mesure que je nageais, sans doute à cause des vagues, le tampon se délogeait de plus en plus, cela faisait un mal de chien. Je n'osais pas le remettre devant tous le monde alors j'ai serré les fesses jusqu'à ce que mon père décide qu'il était temps de rentrer. Je vous passe les détails mais, il s'avère que mon tampon s'était retiré à plus de la moitié. Bref, inutile de préciser que j'ai moyennement apprécié. Ainsi, je peux me mettre à sa place. Et ce pourquoi je lui réponds :
-J'espère que ça ira. Vous rentrez bientôt chez vous de toute manière j'imagine, vous aurez de quoi changer.
C'est plutôt logique, si elle a des courses il faut bien qu'elle les range. D'ailleurs ça me fait penser que j'ai du congelé, faudrait pas trop que je tarde non plus. Ça aurait tendance à vraiment m'énerver si je me retrouvais avec des produits inutilisables alors que j'ai passé un temps fou à les acheter. Pourtant, comme je l'ai dit, je ne peux pas partir avant de savoir de quoi il en retourne quand à l'état de la jeune femme. C'est pour cela que j'ai tenu à me présenter. Elle fait de même mais, sa voix est mal assurée. Elle écorche son propre prénom.
-Lea… Hum, pardon, Leana Swindell.
Sa poignée de main est molle et son sourire sans vie. Il ne faut pas être en un génie pour en tirer la conclusion suivante : elle ne va pas bien. C'est bien ma veine ça ! Reste à évaluer son niveau de mal-être, qu'elle ne se sente pas au top, honnêtement, je m'en contre fiche mais, si elle en vient à un point où elle peut se mettre en danger alors là, ça devient mon problème. Je retire ma main doucement par peur l'effrayer avec mon manque de délicatesse habituelle, pourquoi croyez-vous que je sois devenue chirurgien orthopédique ? C'est une des seules disciplines où il veut mieux être vive que délicate, ce qui me correspond parfaitement. Voilà ce qu'elle répond quand je lui demande si tout va bien :
-Je…
Autant vous dire que j'ai connu plus convaincant. Je commence vraiment à me demander ce qui cloche. Peut-être est-ce vraiment quelque chose de grave. Quoiqu'il en soit elle continue :
-Oui, oui, tout va bien. Enfin, j’ai très mal commencé ma journée et la fatigue n’aide pas vraiment, mais ça ira mieux une fois chez moi.
Je hausse un sourcil, perplexe. Ce n'est que ça vraiment ? Ça me parait plutôt dérisoire vu dans l'état dans lequel elle se met. Peu convaincue j'essaie d'analyser ses gestes, elle est vraiment sur les nerfs, anxieuse. Il doit y avoir autre chose, ce n'est pas possible autrement. Quand à moi, mon téléphone vibre une fois de plus. Agacée au plus haut point, je m'empare de celui-ci vivement pour l'éteindre. Je le bazarde vite fait bien fait dans mon sac en essayant de ne pas trop m'énerver, de ne pas y penser... Comme si je n'avais que ça à faire en plus ! Je suis chirurgien merde ! Ils sont pas gênées quand même ! Il faut que je me sorte ça de la tête ou sinon je vais finir par péter un plomb. Par chance, la jeune femme reprend la parole et cela détourne mon attention pour quelques temps :
-Merci de vous être arrêtée, vraiment. Je ne vais pas vous retarder plus longtemps, je pense que vous avez autant envie que moi de sortir d’ici, non ? Je…
Je l'écoutais attentivement jusqu'à ce qu'une sonnerie de téléphone retentisse de nouveau. Pourtant, cette fois, il ne s'agit du mien mais, bien du sien. Leana laisse sonner l'appareil jusqu'à ce qu'il arrête d'émettre un son de lui-même. Son attitude change de nouveau, toutes les émotions que je percevais chez elle : la nervosité, l'anxiété, la tristesse semblent s'être exacerbées. Je la sens vraiment mal à l'aise à cet instant et ça me conforte dans l'idée qu'il ne faut pas que je la laisse seule dans un moment pareil. P.A.R.F.A.I.T.
-Je suis désolée, hum, je ferais mieux de regarder qui c’était.
-Pas de soucis.
Il n'y a rien à dire de plus, je la laisse regarder son portable avec attention. De là où je me trouve, j'ai l'impression que ses mains tremblent. Toutes ses réactions me paraissent bien étranges si elle ne sait vraiment pas qui est la personne qui a essayé de la joindre. Je finis par me demander si elle ne s'est pas vraiment mise dans le pétrin.
-Numéro inconnu, comme je le pensais.
Je ne peux m'empêcher de lancer un sourire sarcastique à l'intéressée. Elle me croit plus sotte que le flic qui est marié à une collègue à moi ou quoi ? Je ne suis pas si idiote quand même, espérons-le du moins parce qu'il faut avouer qu'il atteint des sommets ! Sans parler du fait qu'il est chiant, un vrai emmerdeur mais enfin ! Je me doute bien qu'elle me ment, je sais très bien analyser les signes. Je me contente donc, pour réponse, d'un :
-Bien sûr. Si vous le dites.
Ce ne sont pas mes affaires après tout, je n'ai pas en mêler. Il faut juste que je m'assure qu'elle soit maître d'elle-même avant de partir. Je me doutais qu'elle ne l'était pas, ce que je viens de voir ne peut que me le confirmer. En effet, sur le point de pleurer, elle s'active en disant :
-Bon, je ne vais pas vous retarder plus longtemps. Encore merci et… Merde !
Je regarde la scène, incrédule, elle aurait pu être sans doute comique dans d'autres circonstances. Elle se déchire son sac de course avec son cadis, libérant tout son contenu sur le sol avant elle-même de se faire mal avec celui-ci. Qu'est-ce que je disais à propos d'être un danger pour elle-même déjà ? Elle aurait pu glisser et se fracasser le crâne contre l'évier en céramique et, de ce fait, risquer une commotion cérébrale ou pire. Je la voie agenouillée sur le sol, tenant entre ses mains son genou endolori, en pleures. Les larmes coulent sans pouvoir s'arrêter. C'est l'horreur, je ne sais jamais quoi faire dans ce genre de situation. Je suis vraiment la pire personne sur laquelle elle pouvait tomber dans ces cas là. Quand mes patients commencent à sortir les vannes, je m'éclipse généralement le plus vite possible. Je n'aime pas trop les sentiments et tous ces trucs je suis plutôt rationnelle. Ne sachant pas vraiment quoi faire, je me contente de dire, c'est comme un automatisme :
-Je suis médecin. Est-ce que vous vous êtes cogné fort ? Vous avez mal à l'intérieur ou bien c'est juste superficielle ? C'est la douleur qui vous fait pleurer ?
Et oui, ça c'est moi, Ollie Marks, plus douée pour régler les maux physiques que ceux moraux. Je me doute bien qu'il y a peu de chance qu'elle se soit réellement fait mal pourtant, quelque part, je l'espère, ça m'éviterait de devoir jouer la psy. Voyant qu'elle continue toujours à sangloter, j'ajoute :
-Vous ne deviez pas conduire dans cet état. Je vais vous reconduire chez vous. Je pourrais examiner votre genou s'il vous encore mal. Et sur le trajet vous pourrez parler... si le besoin s'en fait ressentir.
Je ne suis pas douée pour ce genre de truc je vous avez prévenu.
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Ven 21 Oct - 0:22 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Je n’arrivais pas à croire que je venais de mentir, que j’avais trouvé aussi naturellement une porte de sortie avant que des questions ne surgissent. Moi qui, quelques mois plus tôt, ne jurais que selon Rowan, attendais impatiemment qu’il me rejoigne, je n’étais même plus capable de lire son nom écrit sur un écran sans sentir mon cœur se serrer. Et je ne pouvais même pas l’avouer à voix haute, je ne pouvais pas faire face à ce que je lui avais fait. C’était l’homme parfait, celui qui était toujours là pour moi, mon meilleur ami, mon tout et je l’avais trahi. Plus que mes gestes, plus que mes mots, mes sentiments me poussaient à le trahir jour après jour, encore et encore. Les mensonges, le silence, la fuite, tout était bon pour ne pas avoir peur de faire une gaffe, pour ne pas le sentir près de moi, pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux. Il n’attendait qu’une chose, que je me confie à lui, que je libère tout le poids qui pesait sur mes épaules, mais je n’y arrivais pas. « Bien sûr. Si vous le dites. » La tête baissée, je crispai la mâchoire pour ravaler les larmes qui menaçaient de couler. Elle savait, elle avait compris que je mentais. C’était évident, elle n’était pas stupide, mais quelque chose dans sa voix me disait qu’elle n’appréciait pas mon attitude. Comment lui en vouloir, elle faisait son possible pour me venir en aide et je la remerciai en lui offrant des calomnies plus stupides les unes que les autres. Et pourtant, tout ce que je parvins à faire pour m’excuser, ce fut d’ignorer royalement sa remarque pour essayer de prendre la fuite, encore. J’allais pouvoir devenir maître en la matière, je commençais à avoir assez d’expérience dans le domaine pour. Seulement, le destin, et la fatigue, en décida autrement, me faisant me cogner lamentablement contre le chariot d’Ollie. En l’espace de quelques millisecondes, mes courses se répandirent sur le carrelage blanc du couloir, ma jambe se pris dans le grillage du caddie et je m’écroulai piteusement sur les genoux en laissant s’échapper toutes les émotions que j’avais piégées en moi. Je ne sentais même plus la douleur au niveau de ma peau égratignée, je ne sentais pas la sensation de froid contre ma peau, je ne sentais pas les regards qui se tournaient vers moi. Il n’y avait plus que moi, ma culpabilité et la souffrance. Une souffrance due aux secousses provoqués par les sanglots, aux crispations de mon cœur, une souffrance de ne pas pouvoir expliquer la peur qui m’encerclait jour après jour, se resserrait autour de moi jusqu’à m’étouffer. Les images de Rowan et Dylan apparurent devant mes yeux, telles des hallucinations, mais aucune des deux ne parvenaient à prendre le dessus sur l’autre. Je ne savais pas quoi faire, je devais faire un choix, en rejeter un pour ne pas blesser les deux, pour ne pas me jouer d’eux. Je les regardai, imaginai ma vie sans l’un, puis sans l’autre. Une torture. Pire que maintenant encore. Il m’était impossible de visualiser mon futur sans Rowan, c’était le pilier de ma vie, celui vers lequel je me tournais dès que j’avais un soucis, mais aussi celui avec lequel je pouvais être moi sans voir une once de jugement dans le regard, celui à qui je pouvais tout dire. Sauf là. Parce que là, j’avais ce rayon de soleil qui venait assombrir toutes mes pensées. Un sourire au quotidien qui venait chambouler tous mes plans, qui me provoquait et me rappelait les bons souvenirs des imprévus. Un sourire appartenant à une magnifique brune qui avait réussi à faire chavirer mes sentiments. « Je suis médecin. Est-ce que vous vous êtes cogné fort ? Vous avez mal à l'intérieur ou bien c'est juste superficielle ? C'est la douleur qui vous fait pleurer ? » La voix me parut tellement lointaine, mais les mots me percutèrent tel un fouet. J’avais mal, j’étais mal et je ne pouvais plus fuir. Je me repliai un peu plus sur moi-même, mes mains lâchèrent mon genou pour venir se poser sur mon visage trempé alors que mes sanglots ne semblaient pas vouloir se calmer. « Vous ne deviez pas conduire dans cet état. Je vais vous reconduire chez vous. Je pourrais examiner votre genou s'il vous encore mal. Et sur le trajet vous pourrez parler... si le besoin s'en fait ressentir. » Incapable de prononcer un mot, je me contentai de hocher doucement la tête tout en décalant mes mains de façon à essuyer mes larmes. Je tendis le bras pour commencer à ramener vers moi mes courses éparpillées sans trop savoir quoi en faire. Et, alors qu’une nouvelle vague de désespoir était sur le point de me renverser, je vis un sac se poser lentement à côté de moi. Je relevai la tête pour voir un homme me sourire avec compassion. « Merci. » Ma réponse était à peine un murmure, presque un mot prononcé silencieusement, mais je vis dans son regard qu’il m’avait comprise, complètement. Je me penchai de nouveau vers mes achats et commençai à les ranger avec l’aide d’Ollie. Quand on eut fini, je me redressai lentement, une grimace transforma mes traits au moment de tendre ma jambe, mais je tentai de la supprimer rapidement pour pouvoir partir au plus vite. Je suivis les traces de ma sauveuse, les yeux toujours baissés vers le sol. Je ne les relevai qu’au moment de parler pour pouvoir la regarder dans les yeux, pour le peu que je pouvais voir à travers le filtre de larmes encore présentes. « Merci. » J’avais l’impression de me répéter, mais je ne trouvais pas d’autres mots pour exprimer mes ressentis. Tout était flou dans mon esprit, chaque tentative de réflexion menait à un échec. Alors je me contentai de ce mot, court, mais important. Je continuai de marcher à ses côtés sans faire attention de la direction que je prenais, la nuque pliée. Mes sanglots finirent par diminuer et quelques hoquets me secouait de temps en temps, déclenchant une douleur aiguë dans ma poitrine. Vidée de toute énergie, je ne parvins même pas à relever une main pour essayer de la masser doucement. Je me contentai de subir sans rien dire, sans rien montrer. Mon corps passait doucement en mode automatique pour ne pas faire plus d’effort que nécessaire. Jusqu’à ce qu’Ollie s’arrête devant une voiture et que je réalise ce que je lui demandais de faire. Soudain, je me tins toute droite, passai ma main sur mon visage pour supprimer toute trace de tristesse et la regardai bien en face. « Je ne peux pas vous demander de me ramener. Je sais que vous me l’avez proposé et c’est très gentil de votre part, mais j’habite à une demi-heure d’ici et je vous ai déjà fait perdre assez de temps. » Je résistai à l’envie de regarder ma montre, ma volonté soudaine ne pourrait pas survivre à la vue de ces heures perdues à pleurer sur mon sort. Je vis l’inquiétude dans le regard de la brune et je me dépêchai d’enchaîner avant que sa gentillesse ne reprenne le dessus. « Si ça peut vous rassurer, je vous promets de ne pas conduire. Je trouverai une solution, je vais appeler… » Un blanc, c’était tout ce qui se trouvait dans mon esprit au moment de finir ma phrase. Je savais qui je ne pouvais pas appeler, mais je ne voyais pas qui il restait après toutes mes éliminations rapides. Je déglutis difficile sous le coup de stress avant de me reprendre. « Je me débrouillerai, ne vous en faites pas pour moi ! C’était juste un petit coup de mou… Enfin, c’est un peu plus compliqué que ça, mais je vais me reprendre et ça ira mieux. Je suis désolée que ça soit tombé sur vous, je ne suis pas comme ça normalement ! » |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Dim 23 Oct - 16:05 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie Sur le parking du supermarché, devant ma voiture, j'attends Leana. Elle est un peu longue à avancer mais, je suppose que c'est à cause de sa blessure. J'espère qu'elle n'habite pas trop loin, j'ai tellement envie de renter chez moi. Je sens que dès que je vais arriver, je vais me coucher. Oui, je vais me mettre dans mes draps de soie, une musique en fond sonore et je vais apprécier le fait de ne rien faire. Absolument rien. Cette idée me motive quelque peu, c'est comme un objectif à atteindre. Un très bon objectif, je crois même que je me préparais un petit encas, un sandwich. Oh, je rêve d'un sandwich. Bon, il faut que j'arrête de m'extasier, je suis pour le moment près de ma voiture, avec une inconnue non pas mon lit king size.
Elle m'avait remercié à plusieurs reprises quand on était encore aux toilettes, pourtant elle l'avait fait d'un air absent qui ne m'avait pas du tout rassurée. Son état me semble préoccupant. Autant au niveau physique que mental, on sait que tout est lié après tout. Elle arrive enfin à mon niveau. Quand je m'apprête à tenter de faire passer toutes les courses dans le coffre de ma voiture, Leana reprend la parole :
-Je ne peux pas vous demander de me ramener. Je sais que vous me l’avez proposé et c’est très gentil de votre part, mais j’habite à une demi-heure d’ici et je vous ai déjà fait perdre assez de temps.
J'imagine que ses intentions sont bonnes, elle ne veut pas m'embêter, ça je peux le comprendre. Et je trouve même ça gentil comme tout, je vous le jure. Pourtant, ce n'est pas en tergiversant de la sorte qu'on va se sortir de cette situation au plus vite. Par contre, c'est raté, elle n'habite pas tout près. Mais, ce n'est pour autant que je ne vais pas la raccompagner chez elle. Elle n'est pas bien, c'est un fait. Si demain je vois dans le journal un article m'indiquant qu'elle est morte suite à un accident de voiture, je m'en voudrais. Autant éviter et puis quand bien même, je peux aider quelqu'un, je ne suis pas si méchante. Je veux dire qu'on a tous besoin d'être épaulé à un moment, certains plus que d'autre. C'est au plus fort d'aider les plus faibles au lieu de les écraser comme on dit.
-Ne soyez pas bête, on est en voiture, ce n'est comme si je devais marcher trente bornes.
C'est vrai que marcher avec des sacs de courses à la main m'aurait sans doute bien emmerdé mais là, ce n'est la cas. C'est la voiture qui fait tout, je vais perdre du temps, c'est vrai mais que puis-je y faire ? Ce n'est pas une affaire d'état non plus, ça repousserait seulement ma petite séance de détente. Je vois qu'elle va mal, quelle genre de personne je serais si je la laisser tomber ? Je vais vous le dire, je serais comme mon père, égoïste et égocentrique. Autant dire que je préfère éviter. J'ai mis du temps à me construire en tant que personne, à me définir en tant qu'être appart entière. Je ne veux pas tout gâcher en me montrant mégalomane. Cette décision m'apporte autant qu'à elle, elle me permet d'avoir une revanche sur mon père. Père qui ne semble vouloir me laisser tranquille puisqu'après mon téléphone, je reçois un message sur mon beeper. Il y'a code spéciale : "178" qui signifie que quelqu'un de notre entourage cherche à nous joindre, souvent on le suit du prénom de la personne concerné. Ici il est noté "178 papa" ce qui veut dire que mon père (enfin surtout sa secrétaire) a essayé d'appeler le boulot. C'est génial ! Tout est génial, il ne veut pas me laisser tranquille. J'ai à peine le temps de reposer mon beeper dans mon sac que la jeune femme continue :
-Si ça peut vous rassurer, je vous promets de ne pas conduire. Je trouverai une solution, je vais appeler…
Je hausse un sourcil, encore une phrase en suspens. Décidément elle a le chic pour en sortir plein. Ce qui veut dire qu'elle n'est pas sûre d'elle. Elle veut simplement ne pas me déranger plus encore mais, elle n'a absolument aucun moyen de renter. J'en mettrais ma main au feu. Et croyez-moi bien, je ne me trompe que rarement. Je sourie légèrement quand elle continue :
-Je me débrouillerai, ne vous en faites pas pour moi ! C’était juste un petit coup de mou… Enfin, c’est un peu plus compliqué que ça, mais je vais me reprendre et ça ira mieux. Je suis désolée que ça soit tombé sur vous, je ne suis pas comme ça normalement !
J'avais raison ! J'avais raison ! Héhé je suis plutôt douée je vous l'ai dit. J'ai beau être consciente qu'elle fait cela par gentillesse, sa réticence commence à m'agacer. Sans doute parce que je suis déjà bien irritée par l'harcèlement de mon père. C'est ce pourquoi je parle plutôt sèchement :
-Écoutez-moi bien parce que je ne vais pas me répéter.
Je cherche les mots justes. Je veux bien être ferme, ça il n'y a pas de soucis, pour autant, je ne veux être méchante. Juste serait le mot qui conviendrait le mieux. Je veux que tout ça se termine vite, mais néanmoins bien. Ce n'est trop demander, non ?
-Je ne suis pas le genre de personne qui fait quelque chose qu'elle n'a pas envie de faire. Si je vous le propose c'est parce que ça me convient, on est d'accord ?
Et je ne mens pas. Je ne fais que ce que je crois qui est bien, autant pour moi que pour les autres. Si je n'étais pas comme ça je ne pourrais exercer mon métier. Je décide de plaisanter pour détendre un peu l'atmosphère :
-Je peux le prouver. Je pense que vous vous êtes rendu que je regardais pas mal mon téléphone ou mon beeper. C'est mon père qui essaie de me contacter. Il veut que je le rappelle. Pourtant je n'en ai pas envie, alors je ne le fais pas. Convaincue ?
Je rigole quelque peu. Le pire dans tout ça c'est que c'est vrai. C'est un peut triste dans le fond de rigoler de ce genre de chose. Ma relation avec mon père a toujours été si tendue, si compliqué. Je m'y suis fait pourtant, autant qu'on peut s'y faire cela dit. Quelque fois ça me fait encore un pincement au coeur. Je suis souvent tombé de haut avec lui. Notamment il y a un peu près dix ans, le jour de mon anniversaire, il m'a appelé, j'étais surprise, j'ai cru que c'était pour me souhaiter mon anniversaire. En réalité, il voulait juste que je signe un papier. Il n'avait même pas conscience que c'était mon anniversaire. Bref tout ça pour dire que oui, je ne fais que ce que j'ai envie de faire !
-Je vais vous raccompagner chez vous en voiture. Ça me fera perdre un peu de temps, c'est vrai mais, ce n'est grave. Ce sera un laps de temps où je ne me prendrais pas la tête avec mon père. C'est tout béneff' pour nous deux ! Surtout que soyons honnête, vous n'avez strictement aucune idée de comment rentrer. Vous êtes mal et votre genou vous fait souffrir. Même si ce n'est pas dans votre habitude, c'est le cas là maintenant. Alors ne soyez pas bête !
Je pense avoir été on ne peut plus claire. Je sais ce que je dis et je dis que je veux bien la ramener, point barre.
-Bon, vous allez m'aider à mettre vos courses dans le coffre ou non ?
Le coffre ouvert, je finis de ranger mes emplettes, espérant que Leana ne tarde pas à me donner les siennes.
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Mer 9 Nov - 23:01 | |
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No, it's not my period, i'm just tired of everything
Libre & Leana Même après l’avoir entendu me dire que ça ne la dérangeait pas, même après m’être bloquée au moment de trouver une autre solution, je ne pouvais qu’insister pour la libérer du poids que je représentais. Je ne supportais pas de la voir se plier en quatre pour m’aider, je ne comprenais même pas comment je pouvais en être arrivée là. J’étais pitoyable… « Écoutez-moi bien parce que je ne vais pas me répéter. » J’écarquillai les yeux, légèrement surprise et apeurée par le ton sec qu’elle venait de prendre. J’étais tellement pitoyable que j’avais réussi à venir à bout de sa patience, j’étais un vrai boulet. Je devrais m’échapper avant de l’énerver davantage, ne pas continuer à rester sous sa surveillance, qu’elle le veuille ou non. J’allais avoir du mal à fuir avec son regard sévère posé sur moi, mais dès qu’elle se retournerait pour ranger ses courses, je ferai demi-tour le plus vite possible. Et j’oublierai tout. Pas de crise de larmes, pas de crise de panique. Ce n’était que quelques heures dans ma vie, rien d’exceptionnel et rien qui ne restera dans ma mémoire. « Je ne suis pas le genre de personne qui fait quelque chose qu'elle n'a pas envie de faire. Si je vous le propose c'est parce que ça me convient, on est d'accord ? » Ne pas réagir, ne pas hocher la tête malgré la peur de se faire un peu plus rouspéter. Si je faisais le moindre geste, elle pensera que je ne protesterai pas et c’était bien le contraire que j’allais faire. Elle avait beau dire que c’était sa décision, elle ne pouvait pas sciemment vouloir de moi dans sa voiture et encore moins faire un détour pour une fille complètement brisée intérieurement. Et je ne pouvais pas la laisser faire, parce que si j’acceptais, alors j’acceptais aussi que ça allait mal, et ça, c’était impossible. Je devais tenir, coûte que coûte. « Je peux le prouver. Je pense que vous vous êtes rendu que je regardais pas mal mon téléphone ou mon beeper. C'est mon père qui essaie de me contacter. Il veut que je le rappelle. Pourtant je n'en ai pas envie, alors je ne le fais pas. Convaincue ? » Elle avait quand même des arguments plutôt convaincants. Je l’avais bien entendu s’énerver lorsque j’étais coincée dans les toilettes, j’avais même cru que c’était contre moi. Après ma sortie, elle n’avait pas hésité à mettre son portable sur silencieux pour ne plus être prévenu des éventuels messages reçus, sans une once de culpabilité. Elle avait plus de courage que moi, elle n’avait pas peur de dire clairement non à son père alors qu’il tentait désespérément de la joindre, elle ne se figeait pas de terreur. Et si elle était capable de faire ça avec quelqu’un d’aussi proche d’elle, ça semblait plutôt évident qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde avec une inconnue pas très stable comme moi. « Je vais vous raccompagner chez vous en voiture. Ça me fera perdre un peu de temps, c'est vrai mais, ce n'est grave. Ce sera un laps de temps où je ne me prendrais pas la tête avec mon père. C'est tout béneff' pour nous deux ! Surtout que soyons honnête, vous n'avez strictement aucune idée de comment rentrer. Vous êtes mal et votre genou vous fait souffrir. Même si ce n'est pas dans votre habitude, c'est le cas là maintenant. Alors ne soyez pas bête ! » Et si j’avais envie d’être bête, juste une seconde, juste pour ne plus avoir à réfléchir, qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Peut-être que ça me ferait du bien de marcher jusqu’à Island Bay, de sentir mon genou grincer sous l’effort, de me rendre compte que j’étais la seule responsable de mon malheur. Parce que ni Rowan, ni Dylan n’était à accuser de mon incapacité à choisir, à faire face à mes sentiments. Alors peut-être que si je prenais ce temps pour réfléchir réellement, loin de tout, je pourrais décider de ce que je veux vraiment. « Bon, vous allez m'aider à mettre vos courses dans le coffre ou non ? » Je tendis mon sac dans un automatisme, sans me rendre compte de mon geste. Ce ne fut que lorsque je sentis mon bras retomber près de mon corps, un poids en moins dans ma main, que je compris mon erreur fatale. Je venais de me piéger inconsciemment et je l’obligeais à me supporter beaucoup trop longtemps. Quoique, si je continuais à être aussi anéantie, elle finira par en avoir marre et me laissera au bord de la route. Je l’aurais bien mérité de toute façon. Ou je pouvais faire un effort pour que ce détour ne soit pas une véritable torture pour elle, ça ne pouvait pas être si compliqué de lui offrir un sourire. Je baissai la tête avec un soupir avant de me diriger vers la portière côté passager et je m’installai silencieusement. Seulement, à peine assise, je sentis une douleur se propager dans mon bas-ventre, je me crispai presque aussitôt ce qui rajouta un élancement dans mon genou. Je me relevai presque aussitôt, me décalai légèrement et tentai une nouvelle position. Je sentis le regard inquiet d’Ollie se poser sur moi et je me tournai vers elle pour me justifier avant qu’elle n’appelle les secours. « C’est rien, juste le tampon qui est trop grand et qui me fait mal. Il faut juste que je trouve une bonne position pour m’asseoir et je le changerai une fois chez moi. » Je ne précisai rien pour mon genou, mais je le sentais me lancer de plus en plus fort alors que je forçais en partie dessus pour ne pas trop m’appuyer contre le siège. Je ne voulais pas qu’elle décide de m’amener aux urgences sur un coup de tête, elle faisait déjà trop de bonnes actions pour moi. En la voyant allumer son GPS, une nouvelle vague de culpabilité m’envahit, mais je me forçais à parler avant qu’elle ne me pose la question. « J’habite à Island Bay, c’est au sud d’ici. Si vous voulez une adresse, c’est le 45 north… Non pardon, le 10, oui c’est ça, le 17 East Bay. » Même pour mon adresse, je n’étais pas capable de choisir. Ce n’était pourtant pas très compliqué, j’avais quitté la colocation pour vivre avec Rowan, c’était ma décision, sans aucune influence. Enfin, il y avait eu une sorte d’influence, mais je ne pouvais pas le reprocher à qui que ce soit, juste à moi-même. Si j’avais su dire non, si j’avais su l’arrêter, peut-être que je pourrais encore la voir aujourd’hui, peut-être que je serais encore chez moi. Mais je n’avais pas pu. « Est-ce que… Est-ce que vous avez déjà pris une décision que vous ne regrettez pas, mais que vous n’arrivez pas à assumer ? » Je tournai la tête vers Ollie, sans savoir ce que je voulais entendre comme réponse. Je n’étais même pas sûre qu’elle comprenne ma question. Je détournai les yeux de son visage pour regarder les immeubles défilés dans la rue. Mais je ne les voyais pas, je ne voyais que les étoiles dans le ciel, le sourire de Dylan lors de notre danse, son regard brillant de désir pour moi, la surprise et la souffrance dans ses yeux lorsque je me suis éloignée et, à côté, le sourire comblé de Rowan lorsque j’ai accepté. « J’avais envie de le faire, j’avais vraiment envie, mais je n’avais pas le droit et je l’ai fait quand même. En partie. Je me suis figée avant que… Comment je suis censée choisir sans les blesser ? J’ai besoin des deux dans ma vie, je ne vois pas comment je peux faire sans eux. Mais je n’ai pas le droit de leur faire ça, je ne peux pas. Peut-être que je devrais partir et les oublier. Au moins, je ne leur ferai plus de mal… » Une boule vint se former au fond de ma gorge et de nouvelles larmes coulèrent sur mes joues. Oui, peut-être était-ce la meilleure solution pour tout le monde, partir. |
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| Sujet: Re: No, it's not my period, i'm just tired of everything - Libre (#) Ven 11 Nov - 23:11 | |
| No, it's not my period, i'm just tired of everything Leana & Ollie Je suis soulagée de voir qu'elle me tend un de ses sacs pour que je le mette dans le coffre. Elle se régime, hourra. C'est ce qui a de plus logique à faire, je suis contente de voir qu'elle en prend conscience. Ainsi, petit à petit nous rangeons toutes nos courses. Je l'invite à prendre place sur le siège passagé, elle grimace quand elle s'assoit. Installée côté conducteur, je lance un regard interrogateur à la brune, un peu inquiété du fait de l'état de son genou. Elle répond hâtivement, sans doute pour ne pas m'alarmer d'avantage.
-C’est rien, juste le tampon qui est trop grand et qui me fait mal. Il faut juste que je trouve une bonne position pour m’asseoir et je le changerai une fois chez moi.
Je fais la moue pour deux raisons. La première tout simplement parce que je la plains, ne pas se sentir à l'aise, précisément dans cette zone, c'est vraiment horrible. Raison de plus qui me pousse à croire que j'ai bien fait de la ramener chez elle, rentrer à pieds dans ce genre de circonstance n'aurait pas été opportun. La deuxième raison réside dans le fait que je suis plutôt suspicieuse quand à l'état de sa blessure car je l'ai vu contracter son genou. C'est un réflexe qu'on a tous quand on a mal, souvent c'est inconscient. En tant que médecin je m'y connais, j'ai appris à relever les signes. Avant de démarrer, je tourne la tête vers elle :
-Je vous ai bien précisé que j'étais chirurgienne orthopédique ? Je suis spécialisés dans tout ce qui touche au ligaments, os et autres muscles.
Bien que je ne l'ai pas dit clairement, le message est très clair. Si elle a mal, elle a tout intérêt à me le dire, c'est mon métier, je saurais la soulager. Cependant, quelque chose me disait que, qu'importe ce que je pourrais dire, elle sera toujours trop gênée pour me demander de l'aide, plus encore qu'elle ne l'a déjà fait. Ce qui est très dommage et illogique. Quoiqu'il en soit, lorsque que j'allume le GPS de ma voiture, elle me donne son adresse. Du moins elle essaie, elle bute plusieurs fois sur le numéro attaché au quartier où elle vit. Voilà encore quelque chose d'étrange, j'en viens à me demander si elle a bien un domicile fixe. Je décide tout de même de me taire, je ne veux pas non plus paraître trop intrusive, il ne faut pas forcer les choses. Ainsi, je me contente de répondre :
-17 East bay, ce sera alors !
J'essaie de prendre un ton un minimum enjoué pour ne pas montrer que je commence réellement à me faire du soucis pour elle. L'empathie est un de mes plus grands défauts, même si on pourrait croire comme ça que je me fiche bien des autres, ce n'est pas le cas. Et bien souvent mon envie d'aider m'attire des ennuis. J'ai frôlé la catastrophe avec Charlotte l'autre jour, à l'hôpital. Je commence alors à rouler, je suis satisfaite d'être sur la route, surtout d'être sortie du supermarché en fait. Ce que je peux détester faire les courses ! Quand je tourne à un carrefour, suivant les instructions que mon GPS me donne, Leana me pose une question qui me laisse perplexe.
-Est-ce que… Est-ce que vous avez déjà pris une décision que vous ne regrettez pas, mais que vous n’arrivez pas à assumer ?
Boone question, vraiment. Est-ce qu'une telle chose m'était déjà arrivé ? J'ai souvent regretté de ne pas avoir plus souvent tenue tête à mon père mais je ne pense pas que ce soit réellement ce dont elle parle. Fouillant dans ma mémoire, je cherche une situation qui pourrait correspondre. La concentration me fait même quelque peu plisser les yeux. Perdue dans mes pensées, la voix robotique du GPS me fait presque sursauter, ainsi, je prends la deuxième sortie à droite comme indiqué. Quelque chose me vient alors à l'esprit quand je vois un lampadaire sur le trottoir de l'autre côté de la route.
-Je doute que ce soit ce dont vous me parliez mais, oui. Un soir, je suis sortie avec mon meilleur amie, j'ai finis totalement pétée, c'était une horreur. Je me suis fait arrêter par un policier du coin alors que je chantais et dansais contre un lampadaire. J'ai passé la nuit en cellule de dégrisement. Je n'assume pas vraiment mais je ne regrette pas de m'être amusée un peu. Quelques fois ça fait du bien de lâcher prise.
Ça a beau faire du bien mais ça reste néanmoins gênant. À chaque fois que je recroise l'officier James, j'ai envie de me cacher comme une enfant de trois ans. Moi qui suis tout le temps à vouloir tout contrôler et me contrôler surtout, je dois avouer que cette soirée a été un véritable tournant pour moi. C'est la première que j'ai été si borderline si on peut dire. Je sortais déjà mais jamais comme ça. Même quand j'avais quelques relations avec des hommes, je veillais toujours à contrôler la situation, à être celle qui dirigeait. Leana me surprend en se confiant à moi, ce qui me conforte dans l'idée qu'elle avait bien besoin d'aide.
-J’avais envie de le faire, j’avais vraiment envie, mais je n’avais pas le droit et je l’ai fait quand même. En partie. Je me suis figée avant que… Comment je suis censée choisir sans les blesser ? J’ai besoin des deux dans ma vie, je ne vois pas comment je peux faire sans eux. Mais je n’ai pas le droit de leur faire ça, je ne peux pas. Peut-être que je devrais partir et les oublier. Au moins, je ne leur ferai plus de mal…
Ainsi, il s'agit de ça, de relation amoureuse. Je suis bien mal placée pour donner des conseils dans ce domaine, je ne crois pas en l'amour. Je n'y ai jamais cru. Pour moi ça ne peut simplement pas marcher. Il suffit de prendre l'exemple de mes parents. Ma mère qui était censée aimer mon père à la folie l'a abonné sans un mot. Sans parler du fait qu'elle m'a aussi laissé moi. C'est ce pourquoi j'aime autant me fier à la logique qu'aux sentiments, c'est simplement plus fiable. La logique ne vous trahira jamais, elle. Cependant je doute qu'entendre mon point de vue cynique sur la chose aide vraiment Leana en ce moment. Alors je dis simplement :
-Quelque fois, il faut savoir être égoïste et choisir ce qui vous fait du bien.
Cet argument peut être pris de nombreuses manières et s'appliquer à de nombreuses situations. C'est très vague, j'en conviens. Pourtant, je ne connais rien de plus vrai. Par exemple, le fait que j'évite mon père est égoïste mais, après tout ce qu'il m'a fait, c'est vital pour moi de m'éloigner de son influence. Ma famille m'a bousillé quelque part, je le sais. Peu à peu, avec l'aide de mon meilleur ami, j'essai de me reconstruire, cependant, le chemin est long et escarpé. Autant éviter de tomber. Je pense donc, que si elle y réfléchit bien, ma remarque peut réellement lui venir en aide. Elle peut lui apporter des réponses si elle le courage de faire face à la situation, même si ce n'est pas simple.
-Vous savez, on dit qu'on est toujours le monstre de quelqu'un. C'est inévitable, quelque fois on est obligé de faire souffrir des personnes. Il faut tenter d'être juste. Mais pas juste envers eux. Juste envers ce que vous vous ressentez. C'est ce qui vous permettra ensuite de leur faire le moins de mal possible.
Encore une fois, j'évite de parler de l'amour en lui même, je ne saurais que dire. Je me vois mal lui intimer "oui partez, éloignez-vous, l'amour n'est qu'une ville illusion de toute manière." Ce serait limite. Quand le GPS m'indique que nous sommes bientôt arrivées, je conclus :
-Je n'ai aucun conseil à vous donner sur la situation en elle-même, je ne vous connais pas après tout. Cependant, ce que je vois, c'est que vous êtes malheureuse, vous êtes vraiment au plus mal, désolée de vous le dire. Cela se répercute même sur votre santé puisque que vous vous êtes blessé à cause de cela. D'ailleurs, je vous conseille vivement de prendre rendez-vous avez moi à l'hôpital de Wellington. Bref, c'est à vous de prendre votre vie en main. Faites un choix en fonction de vos sentiments, de vos envies, de vos attentes... Si pour vous le mieux c'est de les quitter tout les deux, faites le. Mais ne le faites pas parce que vous ne voulez pas en faire souffrir un plus que l'autre. C'est ridicule parce qu'au lieu de faire souffrir une personne, vous en faites souffrir trois, dont vous.
Je me garde bien de lui dire, qu'à la fin, de toute manière, tout le monde en pâtira fatalement. Le fameux "vous êtes arrivée" se fait entendre dans l'habitacle de la voiture. Je coupe le moteur et lui dit, ne lui laissant clairement pas le choix :
-Je vais vous aider à ranger vos courses puis je vous mettrai de la glace sur votre genou.
En effet, quoiqu'elle est, je ne peux pas la soigner ici, je ne peux que me contenter de soulager la douleur. Bien que ça retarde mon arrivée chez moi, je préfère l'aider à ranger, vu l'état de son genou, j'ai bien peur que le poids des paquets le fasse céder. Autant ne pas prendre de risque, au point où j'en suis de toute manière, une heure de plus ou une heure de moins... Ainsi, je sors de la voiture, attendant que la jeune femme face de même.
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