it's been a while ► helsie

L'hiver était de retour. Le moins que l'on puisse dire c'est que je n'avais pas vu l'année passé. Je ne dis pas que c'était une mauvaise chose. Cette année n'avait pas été très bonne. Pourtant, elle avait bien démarré, je commençais à reprendre confiance en moi, à m'ouvrir aux autres. J'aurais pourtant du me douté que rien n'était acquis et que du jour au lendemain, je pouvais tout perdre. Parce que, c'est ce qui c'était passé. En un clin d’œil, j'avais perdu les deux personnes qui comptaient le plus pour moi. Mon meilleur ami ; qui avait décider de jouer les filles de l'air après m'avoir offert le dernier Coldplay ; et le garçon dont j’étaie tombée, malgré moi, amoureuse. Ils étaient tout les deux partis, sans prévenir, sans excuses, après m'avoir promis qu'ils ne me feraient jamais un coup pareil et que je pouvais leur faire confiance les yeux fermés. Et moi, pauvre idiote naïve, j'y avais cru. J'aurais remis ma vie entre leurs mains et je le regrettais. Heureusement, je n'étais pas toute seule. J'avais un travail que j'adorais, quelques amis, j'avais mon père qui vivait à quelques rues de chez moi. Je n'étais pas toute seule. Mais, jamais plus, je ne pourrais faire confiance aux autres. Ce n'était plus possible. Je devrais pourtant avoir l'habitude. Les gens ont cette fâcheuse manie de se barrer dès que je décide de me confier. Maintenant, c'est terminé, je ne dirais plus à personne la vérité sur le pourquoi, j'ai autant peur de m'ouvrir aux autres. En attendant, l'hiver était de retour et je ne m'étais pas assez couverte en allant travailler ce jour-là. Au bureau, nous n'avions pas mis le chauffage, alors, mon chemisier ne risquait pas de me réchauffer. Et je ne pouvais même pas compter sur la machine à café, qui, pour une obscure raison, avait remit le couvert et crachait son fluide marron au nez des utilisateurs. J'avais donc compris que le meilleur moyen de me réchauffer était d'aller prendre un café au Starbucks et c'est donc, ce que j'avais fais. Je me trouvais à une table près d'un radiateur, devant moi, un café au lait et un pain au chocolat, parce que j'étais gourmande et que je n'avais pas su résister à la bonne odeur de viennoiseries chaudes. Alors que je m’apprêtais à mordre dedans à belles dents, une voix m'interrompis et je reconnu Nova. Cette jeune femme ; que j'avais rencontré par une pluie battante dans une librairie ; m'avait aidé avec une collègue mesquine en la poussant à l'eau lors d'une soirée. Je ne l'avais jamais revu depuis et pourtant, nous avions échanger nos numéros. Mais, j'étais tellement effrayer à l'idée de prendre mon téléphone, que je ne l’avais jamais contacter. "Salut !" lui dis-je, d'un ton joyeux. Car, malgré les merdes que j'avais subi ces dernières semaines, je tentais de garder le sourire. "Je vais bien et toi ?" lui répondis-je, avant de lui faire signe de s'assoir. Il y avait de la place, mais je la connaissais un peu, alors on temps en profiter pour parler un peu. C'était mon gros problème, je ne socialisais pas beaucoup.

Oui, la vie fait parfois bien les choses. Mais, elle fait tout autant le contraire. La vie est une sacrée farceuse, pour ne pas dire une belle garce. J'en étais la preuve vivante, mais s’apitoyer sur son sort ne changerait rien à la situation, pas vrai ? Alors, j'avais décidé de ne pas m'en faire et d'agir comme si de rien n'était. Non, je ne montrerais pas que je souffre d'avoir été trahie. Jamais. Ça serait donner de l'importance au salop qui m'a brisé le cœur. Or, je ne veux surtout pas lui donner de l'importance. je l'ai assez mis sur un piédestal avec les conséquences que l'on connait. Aujourd’hui, le ciel peut lui tomber littéralement sur la tête, je m'en contrefiche. Il l'aura chercher et amplement mériter. Et pourtant, je ne suis pas le genre de fille à chercher à se venger. Ce que Nova ; que je viens de retrouver par hasard dans le Starbucks ; sait parfaitement bien. J'ai eu bien des scrupules à l'idée de dire mes quatre vérités à ma collègue, et au final, c'est elle qui m'a "vengée" en balançant cette dernière à la flotte. Une situation grotesque des plus satisfaisante. Oui, je ne cache pas que j'étais contente ce soir là. Et je me dit que peut-être, je devrais faire la même chose avec ce goujat. Mais, je sais très bien que je ne ferais jamais qu'y penser. Rien d'autre. "C'est vrai. J'ai toujours autant de mal à m'y habitué et pourtant, ça fais des années que je vis ici !" avouais-je quand elle évoque le temps frais. Pour ma part, j'étais encore et toujours étonnée des hivers doux que l'on avait en Nouvelle-Zélande, car je repensais sans cesse aux hivers rigoureux de l'Irlande. Irlande ou je n'avais plus remit les pieds depuis mes dix-sep ans pourtant ! Je propose à la jeune femme de se joindre à moi, ce qu'elle fait après avoir commander. Elle me demande aussitôt de lui parler de ma fameuse collègue, celle qui à fait trempette dans la piscine. "Et bien, elle a quitté le journal !" avouais-je, sans masquer mon contentement à l'évocation de ce souvenir. "C'était peut de temps après la soirée d’ailleurs ! Et personne n'a su pourquoi. Elle est sortie penaude du bureau de la rédactrice en chef en fixant le plancher ! Elle a prit ses affaires et on ne l'a jamais revu ! J'imagine qu'elle a du se faire virer !" poursuivi-je. Je ne devrais pas m'en réjouir, car si ça devait m'arriver, je le vivrais plutôt mal, mais cette fille avait fait de la vie au journal, un véritable enfer, alors, ce n'était que justice.

Je n'avais pas beaucoup voyager au cours de ma vie. Certes, j'étais encore jeune, donc j'avais encore de nombreuses années pour pouvoir le faire, mais je vivais seule et voyager seule, sans façon. Je gardais simplement le souvenir de mes nombreux séjours en France et en Italie lorsque je vivais encore en Irlande. C'était là belle époque, car il n'y avait aucune ombre au tableau. J'étais heureuse et j'avais une belle vie. Aujourd'hui, il ne me restais plus grand chose et le pire, c'est que je n'avais jamais rien fait qui puisse justifier que l'on s'acharne ainsi sur moi. J'étais quelqu'un de fiable. Enfin, c'est comme ça. J'imagine qu'un jour, la roue finira par tournée en ma faveur. J'aimerais juste qu'elle ne tarde plus de trop parce que ça commençait à faire long. "Oui, je sais. Quand j'étais enfant, je passais mes étés dans le Sud de la France ou en Italie et clairement, c'était pas comme ici !" avouais-je. Je serais curieuse de savoir ce qu'est devenu le charmant petit village dans lequel mes grands-parents vivaient.Il avait du beaucoup changer depuis que j'avais quitté l'Irlande avec mon père. Nous n'étions pas revenue là bas une seule fois. Et je n'avais plus revu mes grands parents depuis cette date. Je crois qu'ils en ont beaucoup voulu à mon père d'avoir choisit de partir. Pour eux, c'était la solution de facilité. Mais, ils ne vivaient pas sur place, hein ! Enfin bref, il ne sert à rien de remuer le passé, autant profiter de l'instant présent et si, "passé" il y a, mieux vaut se remémorer les souvenirs amusants. "Oui, c'est possible !" répondis-je avec une haussement d'épaules. A dire vrai, je n'avais pas poser la moindre question, donc j'ignorais ce qui avait bien pu se passer. Mais le fait qu'elle est pu dire la chose de trop n'est pas impossible. "Oui, en effet ! L'ambiance au bureau s'est considérablement améliorée depuis qu'elle n'est plus là ! Il nous arrive même de faire de l'humour !" plaisantais-je. Et ce n'était certainement pas le cas quand cette fille était là. "Et toi, à ton travail, ça se passe bien ?" demandais-je, poliment.

Pendant mes étés sur la Côte d'Azur, il m'est arriver de voir quelques orages, évidement. Mais ça ne durait jamais longtemps. A peine quelques heures. Juste le temps de rafraichir l'atmosphère, et ça faisait du bien, surtout avec la moiteur environnante. En Italie aussi, quelques orages, mais jamais bien longtemps. Ceci dit, suivant l'endroit ou elle est aller en France et la période, ça n'a rien de bien surprenant. Mes parents étaient aller passer une semaine à Paris pour leur dixième anniversaire de mariage et il avait plus toute la semaine. Je crois me souvenir que mon père avait parler d'une demie journée de beau temps. Sur huit jours, c'est peu. "Tu est aller ou en France ? Je ne connais que la Côte d'Azur pour ma part !" lui demandais-je. Elle m'indiqua que le mauvais temps ne l'avais pas empêcher de visiter. "Je veux bien te croire, il y a temps de chose à voir dans ce pays !" répondis-je, d'un ton joyeux. Elle me questionna ensuite sur l'Italie, voulant savoir ce qu'il y avait de belles choses à voir. "Oh oui ! Je n'ai pas visiter toute l'Italie, mais la Toscane, c'est magnifique. La Lombardie aussi. Et Rome et Venise, aussi. Enfin, tout ! Même la Sicile est belle, pour peu que l'on ne s'arrête pas aux détails." expliquais-je avec enthousiasme. Un peu trop sans doute, car je manquais de renverser ma tasse. J'évoquais ensuite le départ de mon affreuse collègue, ce qui nous soulageais tous beaucoup. "Oui, j'ai même pu récupéré son bureau. Depuis le temps que je voulais que je réclamais d'avoir mon propre bureau !" dis-je. Quand je bosse, je ne suis pas très causante, alors, être seule dans le bureau, ça me convient. Je me déconcentre assez vite si j'entends des conversations autours de moi. Mes collègues sont adorables, mais à part une ou deux,la plus part ont des conversations assez superficielles et franchement, ça m'agace plus qu'autre chose. "C'est certain !" pouffais-je. travailler à son propre compte avait un certain avantage. "Dis-toi qu'ils disent sans doute la même chose de leurs propres clientèle ! Moi, par exemple, je sais que je peux être très chiante et exigeante parfois !" répondis-je. Je n'étais pas difficile à satisfaire, mais je trouvais toujours à chipoter pour des détails. C'était sans doute à cause de mon passif, j'avais besoin de me sentir en sécurité, tout le temps.

Je n'ai jamais rien fait comme tout le monde. Je ne dis pas que je suis en marge de la société ou que je viens carrément d'une autre planète, mais je ne fais jamais rien comme tout le monde. Il en a toujours été ainsi. Je me souviens, quand j'étais petite fille, mes cousines et es cousins avaient peur du noir. Il leur fallait systématiquement une veilleuse dans leur chambre et que la porte reste ouverte. Moi, je ne supportais ni l'un, ni l'autre. Mais, déjà, à l'époque, je me pliais aux quatre volonté de mon entourage, parce que je ne savais pas dire non. Nous parlons ensuite des voyages et plus précisément de la France et de l'Italie. Nova m'explique être aller en France et ne pas avoir eut du beau temps. "Ha oui, je ne connais que de nom. Je n'y suis jamais allée !" avouais-je. Il faut dire que la famille de ma mère étant originaire du Sud de la France, je n'avais pas vraiment de raison d'aller ailleurs. Et quand je me suis trouvée suffisamment grande pour voyager toute seule, j'habitais à l'autre bout du monde, aussi, je me voyais pas faire des milliers de kilomètres juste pour une petite semaine de vacances. Mon père ne roulait pas sur l'or à l'époque, alors nous ne pouvions pas nous permettre d'aller aussi loin. C'est pour cette raison que depuis que je vie à Island Bay, je n'ai jamais quitté le pays. J'aurais pu. Avec Fabian. Mais, il en à décidé autrement. Je me demande encore ce que j'ai pu faire de mal pour que, du jour au lendemain, il m'écarte de sa vie de la sorte. Je me contente de sourire quand elle m'indique qu'elle envisagera de voyager en Italie un de ses quatre. Elle n'est pas comme moi. J'imagine qu'elle ne se pose pas de questions continuellement. Ce qu'elle veut, elle l'obtient. Je sais que je devrais agir de la sorte, mais j'en suis tout simplement incapable. J'ai bien trop de scrupules à le faire et même à simplement penser à le faire. "Je ne pense pas que je sois exigeante. Je me suis, pour une fois, forcer à penser à moi. Je ne te cache pas que je me suis emmêler les pinceaux plus d'une fois, mais elle a accepté, alors je me suis fais du soucis pour rien !" dis-je, en soupirant. Je me savais ridicule d'agir de la sorte, mais je n'y étais pour rien. C'est difficile de changer surtout quand les habitudes sont ancrées en nous.

Je n'ai jamais mis les pieds en Bretagne et d'une certaine façon, je ne pense pas que j'y mettrais les pieds un jour. Ce n'est pas que je sois casanière, mais la seule personne avec qui j'avais envie de voyager m'a laissé tomber. Alors, c'est simple, je n'en ai plus la moindre envie. Et pour être toute à fait franche, je n'ai plus envie de grand chose. Métro-boulot-dodo. Voilà à quoi se résume ma vie désormais. J'étais amoureuse, prête à tout pour ses beaux yeux et comme Icare, à force de voler trop prêt du soleil, je me suis brûlée les ailes. J'en souffre, même si je ne dis rien. Alors non, je ne voyagerais pas. Plus. Ou alors, ça sera uniquement par la force des choses et plus précisément parce que Sofia, ma rédactrice en chef m'y aura contrainte. Le temps ou je vivais en Irlande me manque, mais c'est le passé. Alors, on y pense plus. Nova me demande alors si il y a une période plus propice qu'une autre pour visiter la France. "En ce moment !" dis-je, en plissant le nez. "C'est l'été là bas, donc c'est le meilleur moment. Ou alors, en septembre ou en juin, car il y a moins de monde. Les enfants sont à l'école, donc c'est plus pratique pour visiter !" expliquais-je avec un sourire. La France est un très beau pays. Il y a temps de choses à y voir et à y faire. "Il y a beaucoup de choses à voir. Et on y mange bien !" fais-je, rêveuse. Je n'y suis pour rien, et ce n'est pas une déformation professionnelles, mais je suis un ventre sur pattes. Nous évoquons ensuite mon travail et le fait que ma garce de collègue ai été remercier. Je lui avoue avoir récupéré son bureau. Je me contente de hausser les épaules à sa remarque, sans rien ajouter de plus. Ce n'était pas égoïste de ma part, je le sais bien. L'altruisme, c'est bien, c'est utile, mais parfois oui, penser à soit, c'est bien aussi et c'est ce que j'ai fais. De toute façon, c'était ça ou la dépression, parce que je ne supportais plus de travailler avec toutes ses nanas dans la même pièce ! "Non, personne !" pouffais-je, comme elle me demande si quelqu'un d'autre me fait chier au bureau. Après tout, l'histoire avec Fabian ne s'est passé au bureau et je n'ai pas envie de me venger. C'est moi le seul problème dans son départ précipiter. Et à quoi bon se venger de quelqu'un qui ne vit même plus en ville ?

Dans le fond, je ne sais pas ce que je veux vraiment. C'est vrai, j'étais bien avec cette personne, mais si ça c'est terminé de cette façon, alors c'est que ça devait se passé ainsi. Il n'était pas fait pour moi et je n'étais pas faite pour lui. Il n'empêche que la pilule a du mal à passé. Je n'arrive pas à passé outre et a oublier. Je ne me faisais pourtant pas de grandes illusions, mais voilà, je n'y arrive pas. Et je pense que faire une croix sur les mecs une bonne fois pour toutes reste encore la meilleure des solutions à mon sens. Après tout, même si je veux des enfants ; enfin un au moins ; je n'ai pas besoin d'un homme pour ça. Je peux très bien le faire toute seule et c'est très certainement ce que je vais faire. Bon, là n'est pas le propos, mais j'y songe de plus en plus, parce que mine de rien, tic tac, tic tac. "C'est pas de chance en effet !" avouais-je, avec une grimace. Ceci dit, c'est comme partout, il y a des semaines avec et des semaines sans. Peut-être que si elle y avait été cette année, les choses auraient été différentes. On ne peut rien prévoir ! "La météo est une science très inexacte !" dis-je plus pour moi même. Lorsque nous nous étions rencontrées, elle pouvait en témoigné. J'étais arrivée totalement trempée dans cette librairie, alors que quelques minutes plus tôt, il faisait un soleil radieux. Je pouffe à sa remarque sur le chocolat. "J'en planque dans les tiroirs de mon bureau et je le mange en douce !" avouais-je en riant à mon tour. Je ne sais pas si mes collègues sont au courant, parce que je n'ai jamais eut le moindre écho sur le sujet. Enfin, ce n'est pas très grave. "Tu sais, je ne pense pas qu'il soit nécessaire que ça soit quelqu'un de méprisable !" fais-je, amusée, lorsque je constate sa déception quand je lui dis que je n'ai plus d’ennemis.