coming home ft. caïn gallagher

Son père commença a conseiller Murphy sur les téléphones présents devant elle, clairement la jolie blonde était un peu dépassée. Elle ne se serait jamais doutée qu'il y eu autant de modèles de téléphone différents. Elle soupira, tout en commença à attacher son attention sur les petits cartels présentant les différents smartphones face à elle. Mais elle avait beau lire les petites présentations, cela ne l'aidait pas plus. Murphy se tourna vers son père et lui lança « franchement, j'y connais rien à tout ces trucs... ». Elle avait la patience légendaire des Gallagher alors qui plus est, elle ne tarda pas à dire à son paternel « je te fais confiance pour le choix du téléphone, tu prendrais lequel ? » suivant les conseils de son père, elle opta pour un modèle de téléphone assez grand, roulant des yeux en souriant lorsque son père commença à faire des réflexions douteuses, mais qui elle, la faisait rire. Les deux Gallagher ne tardèrent pas à se rendre à la caisse, pour valider leur choix. Murphy était rassurée de faire cet achat avec son père, parce qu'il avait beau paraître pour un client totalement insupportable, au moins, il ne se faisait pas arnaquer. Elle le laissa gérer l'achat, puis grimpa sur la pointe des pieds, attrapant le bras de son père au passage, pour hisser ses lèvres à l'une de ses joues. L'embrassant, elle le gratifia d'un « merci » dessiné par son plus beau sourire et ensemble, ils quittèrent la boutique, le téléphone en poche. La jeune femme prit la direction de la voiture, mais très vite, comprit que son père ne souhaitait pas la rejoindre tout de suite. Interloquée, elle suivi ses pas vers une autre boutique. En lisant le nom, elle ne pu s'empêcher de sourire et presque de sautiller de joie. « Oh trop cool » lança t-elle en poussant la porte. Elle salua la vieille dame qui tenait la boutique tandis que son père s'approcha de la vendeuse pour la briefer sur leur visite. Caïn se mis assez vite en retrait, laissant alors les deux femmes discuter. « Vous étiez intéressée pour quel type de matériel ? » demanda alors la vendeuse. « En fait, j'en sais rien, j'aimerai me lancer dans la réalisation, j'aimerai une caméra... » « Oui, vous aviez une idée du modèle ? » Murphy soupira légèrement « pas du tout, j'aimerai juste une caméra avec une très belle qualité d'image, qui rende bien les couleurs et puis aussi qui se stabilise assez facilement » « d'accord, ça serait pour quel genre de réalisations ? » « hum... plutôt pour réaliser des courts et longs métrages » répondit la jolie blonde peu sûre d'elle. « Je vois, je peux vous proposer plusieurs modèle de monture, ça se tient à votre buste et vous pouvez le contrôler avec les mains, la caméra se fixe dessus » tout en disant cela, la vendeuse sortit un catalogue où plusieurs modèles étaient présentés. Murphy sourit et lança « ah oui, ça serait parfait ça » tout en regardant les différents modèles. « Je vous conseillerai celui-ci, il est assez léger et plutôt robuste » lui conseilla la vendeuse. « Pour le type de caméra... » commença t-elle alors, « je peux vous conseiller la caméra SONY PXW-FS7, elle sera parfaite pour commencer, elle est légère, très ergonomique et puis vous pourrez réaliser facilement des prises de vue documentaire par exemple si vous voulez, elle a été très bien pensée pour ce genre de réalisation » expliqua t-elle alors. « Sa résolution est vraiment très bonne, je ne sais pas si vous vous y connaissez ? » Murphy fit une moue négative, ce qui fit rire la vendeuse. « Ok, alors je vous la conseille, vraiment, mais vous aviez un budget de combien ? » demanda t-elle quand même. Murphy haussa les épaules, se tournant vers son père, attendant une réponse de sa part. « Sony reste l'une des meilleures marques et davantage pour commencer » suggera la vendeuse. Murphy hocha la tête. « Vous vouliez voir d'autres matériels en particulier ? » demanda t-elle à la jeune femme. « Heu... non, je pense que pour commencer c'est déjà très bien, vous auriez d'autres choses à me proposer ? » la vendeuse marqua une pause et fini par répondre « je pense que ça sera mieux de revenir par la suite, pour ajuster vos achats en fonction de vos besoins » répondit-elle clairement, ce qui pourrait ne pas être très commercial, mais ce qui plu à la jeune femme. Cette dernière hocha la tête alors que la vieille dame commençait à pianoter sur son clavier d'ordinateur. Elle commençait à faire un devis, l'imprimant alors avant de se rendre près du père de famille, lui expliquant alors les conseils qu'elle avait donné un peu plus tôt à la jeune étudiante. Caïn ne tarda pas à sortir sa carte bancaire et s'approcha alors du comptoir pour valider l'adresse de la livraison. « Très bien, je passe la commande tout à l'heure et vous devriez recevoir tout le matériel la semaine prochaine, avez-vous des cartes SD ? » demanda t-elle à Murphy. Celle-ci fit non de la tête « très bien, je vous en ajoute quelques unes, ça vous permettra de filmer plusieurs heures sans souci » dit-elle en complétant ses papiers. « Pour les logiciels de montage, vous avez ce qu'il vous faut ? » « Oui, j'ai tout récupéré à l'université, ça devrait être bon » « ah parfait, vous étudiez le cinéma à l'université de Wellington ? » demanda t-elle curieuse. « Oui c'est ça » sourit Murphy, heureuse. « Ah ! Vous devez être fier Monsieur, nous avons peut-être la prochaine Coppola avec nous » plaisanta la vendeuse, ce qui fit rire Murphy. Lorsque son père passa son bras autour des épaules de l'étudiante, celle-ci manqua de perdre l'équilibre et rigola, avant de dire « merci papa » de son plus beau sourire. Là dessus, son père assurait. Elle était privilégiée et chanceuse, elle en était bien consciente. Parce que tout ce matériel coûtait un bras, mais que son père pouvait le lui acheter comme ça, aussi facilement. Et qu'il ne demandait rien en échange. Il était vraiment super gentil. L'étudiante rigola lorsque son père évoqua Clint, parce que Murphy adorait cet acteur -et non la personne, a contrario de son père. « Il jouera ton rôle, j'suis sûre qu'il dirait oui » plaisanta Murphy en sachant très bien que non, un rôle comme ça, avec une pauvre réalisatrice de dix-neuf ans ne l'intéresserait jamais. La large main de son père ne tarda pas à venir écraser son crâne, décoiffant ses cheveux blonds au passage, ce qui la fit rire alors qu'elle cherchait à se débattre. Puis, son père lui proposa d'aller manger un morceau, pas très loin d'ici. « Oh ouais, mais j'en ai un peu marre des burgers » rigola t-elle. Parce que son père en mangeait tout le temps, et qu'elle en avait surtout mangé avec Jake pendant presque deux jours. « Mais j'suis sure qu'ils font des pancakes aussi » rigola t-elle encore. La vieille dame confirma la commande, la livraison et indiqua à Murphy de ne pas hésiter à revenir vers elle au besoin. La jolie blonde hocha la tête « oui, merci beaucoup en tous cas » avant de repartir avec le bon de commande et le ticket de caisse. Prenant alors la sortie de la boutique, la jeune femme lança à son père « merci encore papa, c'est trop cool » des étoiles plein les yeux. Parce que grâce à lui, aujourd'hui, elle commençait son rêve. Enfin même, ce n'était plus un rêve, parce qu'il se réalisait. Bientôt, elle pourrait se lancer et quelque part, ça lui faisait peur, parce que... et si elle n'y parvenait pas, que lui resterait-elle ? Avançant vers la voiture, ils quittèrent la zone commerciale pour rejoindre une partie plus gastronomique de la ville. Finissant par se garer comme un porc, les Gallagher quittèrent à nouveau le véhicule pour entrer dans un petit restaurant dinner. Murphy, tout sourire depuis tout à l'heure, avait prit son nouveau portable encore dans sa boite. Ils s'installèrent à une table, face à face. Attendant que la serveuse arrive, elle ouvrit la boite pour en sortir son nouveau joujou, excitée comme un matin de noël. « C'est vraiment trop cool » rigola t-elle alors. Elle ne sacait pas trop comment ça s'allumait, mais en lisant le manuel, elle commença à lancer le téléphone pour l'allumer pour la toute première fois. Suivant les étapes une à une, alors qu'une serveuse s'approcha d'elle. « Bonjour, vous avez choisi ? » prise un peu au dépourvu, la gamine béguailla « heu... non, mais... vous faîtes des pancakes ? » « Oui, on en fait au chocolat, à la vanille, ou aux fruits et en ce moment c'est... » elle chercha au fond d'elle la réponse, avant de gueuler comme une grosse dame à son collègue derrière « ALFRED C'EST QUOI LES FRUITS EN CE MOMENT POUR LES PANCAKES ? » « Myrtilles ! » gueula une voix masculine de la cuisine. Murphy se retint de rire et hocha la tête « alors ça sera parfait, et je vais vous prendre un café aussi s'il vous plaît » elle laissa ensuite son père commander, retournant à son téléphone. Quand la serveuse partit, la jeune étudiante leva les yeux vers son père pour croiser son regard et ne pu s'empêcher de rire aux éclats.

Bien sûr que la situation était drôle au point de faire rire Murphy. Elle n'avait pas eu souvent l'occasion d'entendre le rire de son père, et elle ne comprenait pas comment de telles petites choses pouvaient ne pas le faire rire. La serveuse n'avait vraiment rien d'une personne élégante. Sa voix désignait clairement qu'elle fumait, elle semblait grasse en tous cas, encrassée. Et puis son allure, sans vouloir porter attention au physique, là, c'était quelque chose quand même. Mais malgré tout, il y avait un truc attachant. Peut-être l'empathie de Murphy, ou le fait qu'elle n'aime pas se moquer des autres personnes ? Oui, c'était sans doute ça. L'empathie, il semblerait que son père n'en fasse absolument pas preuve. Oui, car lorsque son portable à lui sonna (la gamine avait quand même regardé le sien, alors qu'aucun numéro n'y était encore attribué) sa voix était tranchante. Caïn n'avait clairement pas de temps à perdre avec quiconque et quand Murphy voyait son père travailler, en général, elle évitait de rester trop près de lui. Non pas qu'elle avait peur de lui (enfin un peu, si), mais elle avait surtout peur de se prendre un coup de mâchoire de la part du requin d'Island Bay. Alors qu'il était encore en train de raccrocher avec la pauvre personne qui bossait pour lui, la serveuse arriva avec sur son plateau, les cafés et les pancakes commandés un peu plus tôt. Les yeux de Murphy se mirent à briller, car ça donnait envie. Elle pensa à Jake, car c'était à ses côtés qu'elle avait arrêté de penser aux calories, à se sous-alimenter, à arrêter de se nourrir même. Ca n'avait duré que quelques jours, et pourtant, il lui avait fait du bien, véritablement. La jeune femme observa la serveuse, qui chantonnait du Elvis Presley, déposer la nourriture face à eux, ainsi que leurs tasses. « Merci » lança Murphy tandis que son père, qu'elle regarda d'un air complice, venait de laisser entendre qu'il aimait bien le King. La poissonnière reprit du service, et Murphy ne pu s'empêcher de pouffer de rire. Elle essaya de cacher son rictus imprévu derrière sa tasse de café qu'elle apporta à ses lèvres, fuyant le regard de son père afin de ne pas rire davantage. La musique résonna. Murphy hocha doucement la tête, à présent calmée, tout en déposant sa tasse sur la table. Elle aimait bien cette chanson. Il n'y en avait pas énormément qu'elle appréciait du King, mais celle-ci, avec If I can dream, c'étaient sans nul doute ses deux favorites incontestables. La gamine prit l'une des fourchettes pour commencer à piocher dans la pile de pancakes qui se trouvait entre eux. Les petites boules noires de myrtille roulèrent, retenu par la porcelaine d'usine blanche. Son père parlait du permis de conduire, d'apprendre, de passer cet examen. Murphy était contente, parce que n'importe quel jeune aimerait que son père le lui paye. C'était bien évident. Mais à vrai dire, la conduite lui faisait peur, elle avait peur de ne pas être à la hauteur et de causer des accidents. Elle avait toujours reculé au maximum cet apprentissage, mais peut-être que son père avait raison et que désormais c'était le meilleur moment pour elle. Après tout, il avait raison, si elle voulait se mettre à réaliser des films, il valait mieux pour elle être autonome, non ? Murphy ne pu s'empêcher de rire quand son père évoqua sa technique pour se garer. La gamine chercha la voiture de son père par delà la vitre, sur le parking et finalement, elle ne tarda vraiment pas à la trouver. La voiture était garée n'importe comment. Elle sourit et en pointant du doigt l'engin, elle lança « tu veux vraiment m'apprendre à faire ça ? » rigola t-elle. Bon après tout, personne ne lui cassait les burnes à son père et si jamais c'était le cas, il leur fermait leur clappet. Mais elle, elle n'était qu'une petite brindille à côté. Murphy bu un peu de son café et lança « ok pour le permis, mais... on avait pas dit qu'on ferait une activité tous les deux, au chalet ? » lança t-elle en observant malicieusement son père. Oui, aborder l'histoire du chalet n'était peut-être pas la meilleure chose, mais bon, ils n'allaient pas en parler, c'était juste pour qu'il se souvienne de leur discussion là-bas. Ils avaient parlé de faire quelque chose ensemble, pour se rapprocher et apprendre à se connaître. « Toujours partant pour ce qu'on avait dit ? » demanda t-elle alors. Après la réponse de son père, elle lança « faudra qu'on regarde ce qu'ils proposent en activité... mais y'a de la randonnée, de l'escalade, ou du surf ? » proposa t-elle à son père pour commencer. Apportant à sa bouche la première bouchée de ces délicieux pancakes, sur un fond de rock, la gamine laissa passer un peu de temps avant de presque sursauter sur sa propre place « au fait ! » lança t-elle. « A la fac, on a une espèce de cours, qui n'est pas vraiment un cours en soi » commença t-elle à expliquer « c'est pour nous aider à trouver des débouchés après l'université, à nous intégrer au milieu professionnel et tout ça » lança t-elle alors. « Bref, dans ce cours-là, j'ai une espèce de devoir à faire » elle avala sa bouchée de pancakes et lança en regardant son père « faut que je passe trois jours avec toi, à ton travail, pour t'observer là-bas, voir ce qui te plait dans ton travail, et puis vu que je suis techniquement ton enfant biologique » elle regarda plus sérieusement son père à cette phrase « tu n'as rien à m'annoncer à ce sujet-là hein? » elle fini par reprendre « bref, si tu es d'accord, faudrait que tu me dises quels jours tu préférerai... et si tu n'as pas le temps, ou que ça te dit rien... » elle baissa les yeux vers les pancakes, en piocha un morceau qu'elle plaça sur sa langue « je trouverai un autre endroit, je m'arrangerai avec mon prof » conclu t-elle.

Lorsque son père évoqua le fait qu'ils aient largement les moyens de faire les trois activités qu'elle avait proposé un peu plus tôt, Murphy sourit. Il faudrait simplement trouver du temps pour ça, ce qui n'était pas leur fort à tous les deux. Dès que Murphy ne bossait ni à la fac, ni à la boutique, elle aimait passer du temps avec Bailor. Mais désormais, il faudrait peut-être qu'elle apprenne à faire une petite place à son père, ça serait bien pour tout le monde, non ? Elle rigola lorsqu'il évoqua ses talents de grimpeuse, mais elle ne perdit pas une seconde à répliquer « et toi alors, tu veux que je te rappelle ton saut sur la falaise avec moi sur le dos ? Parce que moi je m'en souviens très bien ! » oui, elle s'en souvenait même parfaitement. Son père, elle l'avait vu avec un regard de super-héros à ce moment-là, mais il n'avait rien vu, étant donné qu'il était dos à elle dans un premier temps et dans un second, il était bien trop énervé pour se rendre compte de quoi que ce soit. Mais très vite, la blague de Murphy, faîtes sans réfléchir et sans penser à mal, prit une mauvaise tournure. Face à la gamine, son père s'énerva tout de suite, son visage était redevenu celui qu'elle avait connu pendant de longues années. Froid, fermé, glacial et son ton, sa voix, ses mots... ça fit mal à Murphy. Elle baissa les yeux, le laissant l'engueuler. Les gens les observèrent, parce que Caïn n'en avait rien à foutre du reste du monde, ce qui mit très mal à l'aise la jeune étudiante. Finalement, son père fini par se calmer. Ok, il n'avait pas aimé cette blague, et elle était peut-être de mauvais goût après tout ? Peut-être que l'étudiante n'était franchement pas très drôle comme personne, ça arrivait. Il évoqua le sujet de la maman de Murphy et la jeune femme fini par relever les yeux vers son père, alors qu'il essayait lui aussi de faire une vanne. Murphy fini par dire, d'une petite voix gênée « j'crois qu'on est pas très doués avec l'humour dans la famille » prouvant alors par ses dires que bien sûr que oui, il était son père, et elle n'avait jamais eu aucun doute là dessus. Elle était son portrait craché, ils avaient la même gueule, les mêmes cheveux et le même fichu caractère. Murphy n'en dit pas plus pour le moment, elle ne voulait pas rajouter de l'huile sur le feu, si bien qu'elle laissa son père parler de son travail et de ce projet qu'elle avait à rendre pour l'université. Son père semblait ravi de pouvoir lui montrer son travail et même si cet univers était tout ce que Murphy détestait, elle était aussi contente. Parce que son père passait le plus clair de son temps là-bas, qu'il adorait ce qu'il faisait et qu'elle apprendrait à le connaître. Elle faisait un pas vers lui quoi, et ça lui faisait vraiment plaisir. « J'vais d'voir bien m'habiller par contre » lança t-elle en évoquant bien évidemment ses tenues un peu « jeunes » et trop décontractées pour le boulot de son père. « Mais tu as interdiction de me laisser seule parmi les requins » elle leva les yeux vers ceux de son père et lança « même si je sais que tu les bouffe » en souriant. La gamine réalisa alors qu'elle avait besoin de ce sentiment de sécurité, auprès de son père, mais aussi auprès de Jake. C'était un truc qu'elle aimait ressentir. « Après... pas obligé de dire que j'suis ta fille, et je pourrai m'infiltrer pour savoir ce que les autres mijotent ? » lança t-elle d'un air espiègle. Elle continua à manger ses pancakes et après quelques longues secondes à profiter de la musique en compagnie de son père, elle fini par se râcler la gorge et lança « tu sais papa » pour attirer son attention. Quand se fut fait, elle lança, sans lever les yeux vers les siens, continuant banalement à manger son goûter « t'es un modèle pour moi » et il fallait bien choisir ses mots désormais car son père ne laissait rien au hasard lui. « T'as pas eu une enfance facile, j'imagine que... » elle chercha ses mots, levant les yeux et croisant ceux de son père, ce qui la fit frémir. Elle avait peur d'aller sur un terrain glissant, mais elle voulait tenter le coup quand même. « J'imagine que ça ne devait pas être facile avec ton père qui t'a abandonné... » et elle savait de quoi elle parlait. « Et ta mère... maintenant que je connais toute l'histoire... ça m'fait bizarre ». En fait, elle n'avait pas eu le temps de tout réaliser quand il lui avait annoncé la nouvelle tout à l'heure, mais maintenant, elle comprenait plus de choses. « J'trouve ça triste parce que tu as du te sentir rejeté, seul, ça donne un peu l'impression de vivre dans un gros mensonge... ? » lança t-elle tout bas, un peu timide, comme sur la pointe des pieds. « Ca devait être dur » mais en disant ça, elle savait que son père n'avouerait jamais que oui. Il ne laisserait jamais penser qui que ce soit, qu'il ait pu avoir une telle faiblesse dans sa vie. Pas même à elle. Mais elle ne lui en voulait pas, au contraire, c'était la suite qui comptait vraiment dans son discours. « Et t'as réussi tout seul » lança t-elle alors « t'as rencontré maman, tu as essayé, tu m'as eu -pas d'bol- » rigola t-elle en reprenant ses propres mots de tout à l'heure. « Pis tu as réussi à te faire un nom, une carrière... quand tu veux quelque chose, tu l'obtiens, y'a personne qui te fait douter, qui te fait peur, qui te fait te morfondre... » lança t-elle alors en le regardant, fière. « Et pour moi, ça m'paraît presque... un truc juste dingue car moi par exemple j'en suis incapable » lança t-elle en souriant tout doucement. « Et tu sais, j'suis grave fière que tu sois mon père » lança t-elle enfin. « Parce que j'te connais un peu maintenant, et que... j'aime beaucoup la personne que j'découvre et pis que je me dis que si tu as réussi à devenir aussi fort, beh c'est forcément dans mes gênes aussi » lança t-elle en souriant et en affrontant son regard, essayant d'y trouver une lueur de complicité.