une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| coming home ft. caïn gallagher | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: coming home ft. caïn gallagher (#) Sam 20 Juil - 15:08 | |
| Le pick-up de Jake s'était arrêté quelques mètres avant la villa Gallagher. Une simple sécurité dont Murphy avait préféré faire usage. Elle connaissait son père et s'il la voyait débarquer chez lui dans une voiture (pas très luxueuse) conduite par un homme de son âge... il allait lui casser les couilles et clairement, leurs retrouvailles s'annonçaient être assez compliquées comme cela. Murphy avait donc fait les derniers mètres à pieds, le cœur lourd de se séparer de Jake. Il lui manquait déjà, et elle avait peur qu'ils ne se revoient pas, que leur histoire n'ait pas d'avenir. Pourtant, ce soir, sa relation avec lui n'était pas la seule chose qui lui trottait dans la tête. Lorsqu'elle était revenue ici, après sa nuit passée chez Sven, la jeune femme avait espéré parler à son père, amorcer un début de conversation ; mais elle l'avait trouvé avec Kenny et à vrai dire... ce qu'elle avait vu et comprit à ce moment-là l'avait empêché tout agissement. Durant son périple à Auckland, la jeune femme avait occulté ce souvenir, toutes ces questions qui lui trottaient dans la tête et la passion qui l'unissait à Jake avait jouée en ce sens. Mais aujourd'hui, Murphy savait qu'elle allait devoir parler à son père à cœur ouvert. Cette séparation, ces quelques jours passés loin l'un de l'autre avaient pour but à la base, de les questionner sur ce qu'ils voulaient tous les deux : vivre ensemble, ou séparemment. Parce que voilà, Murphy avait désormais dix-neuf ans, qu'elle se battait depuis l'âge de quinze ans avec les démons de son passé, avec les douleurs de son existence et qu'aujourd'hui, elle voulait avancer. Nul doute que la force de Jake, de cette nouvelle rencontre et ce début de relation lui donne du courage et les ailes pour s'envoler, pour régler ses problèmes, pour avancer. Elle s'enivrait de cette force qui s'emparait d'elle, afin de pouvoir affronter son père. Dans sa tête, tout n'était pas clair, puisque trop de choses s'étaient produites depuis ces derniers jours. Mis à part sa relation avec Jake ; Murphy avait apprit que son père était homosexuel, qu'il semblait aimer Kenny d'amour et non d'amitié, mais elle se demandait depuis quand ? Etait-ce depuis toujours ? Dans ce cas-là, le départ de son père quand elle n'était qu'un bébé semblait prendre une autre tournure. Et si sa mère et lui avaient fait un accord pour faire un enfant, sans jamais qu'ils ne soient une famille ? C'était possible ça. Peut-être que Caïn avait voulu être père, tout en étant un homme homosexuel et qu'à l'époque, ceci n'étant pas possible, ils s'étaient arrangé de la sorte ? Ou bien peut-être que sa paternité l'avait éveillé à sa véritable sexualité ? Et en même temps, jamais Murphy n'aurait pu imaginer que son père aimait les hommes. Il semblait si... macho. Et c'était horrible de penser ainsi, mais dans la tête naïve de Murphy, ça lui traversait l'esprit. A Auckland, il y avait aussi eu la raison de son départ : la vérité éclatée au grand jour à propos de ses frères qu'elle idéalisait tant, de leur existence misérable en tant que réels démons de la nuit, des femmes et de la liberté. Murphy avait du encaisser (et avec sa passion pour Jake en parallèle et aussi, la force qui émanait de lui) le fait que ses frères ne soient pas exactement réellement ceux qu'elle imaginait avoir connu. Dans le fond, elle ne les connaissait pas et surtout, elle ne pouvait pas cautionner, ni accepter ce qu'ils étaient devenus. Aujourd'hui, elle allait devoir vivre avec ce secret, vivre avec ce souvenir d'eux pour lequel elle n'aurait jamais aucune explication de leur part. C'était comme ça, et c'était tout. Et vu comment ça s'était passé à Auckland à ce sujet-là, Murphy tremblait encore. Dans son fort intérieur, elle avait le sentiment que cette histoire n'était pas terminée, mais qu'elle venait plutôt de se commencer. A vrai dire, elle avait encore peur que ces hommes (que Jake avait littéralement défoncé), allaient se pointer ici, à Island Bay, qu'en apprenant son existence, ils allaient chercher à régler leurs comptes avec elle, ou du moins, au travers d'elle. Et s'ils la kidnappaient ? Et s'ils venaient ici, armés, et qu'ils décidaient de la tuer, elle, son père et Jake ? Bien sûr qu'elle allait en parler à son père, mais il faudrait alors lui parler de Jake. Mais Murphy, bien qu'elle aurait préféré garder tout ça pour elle, savait très bien que c'était une erreur de ne rien dire. Son père était un homme puissant, un homme qui parfois aussi, lui faisait peur et surtout, il était en mesure de la protéger, même si elle ne réalisait ça qu'aujourd'hui. Caïn serait mis au courant de tout ceci ce soir, c'était une évidence à ses yeux. Oui, il allait lui dire qu'elle était inconsciente, immature, naïve d'avoir pu imaginer sortir les réponses de ce chapeau d'Auckalnd, toute seule, du haut de sa petite taille menue. Oui, il serait fâché, oui ça allait l'inquiéter et lui péter les couilles ; mais de l'autre, Murphy ne se voyait pas ne pas lui dire. Elle ne voulait pas participer à ses mensonges qui avaient autant compliqués leurs vies à tous les deux. Il était hors de question qu'elle fasse les mêmes erreurs que ses parents, ou que ses frères. Et pour ce qui était de parler à son père de son souhait de revenir vivre à ses côtés, de vouloir arranger les choses, de vouloir vivre une vraie relation avec lui ; elle y aspirait, mais elle attendait de voir comment il allait réagir lui aussi. L'image de sa voiture partant, la laissant seule sur le parking du cimetière, ça l'avait profondément blessée. Murphy avait insisté pour qu'il la laisse respirer, mais espérant tout autant qu'il la retienne, qu'il se batte pour elle. Et si ces quelques jours avaient montré à son père une vie libérée de tous problèmes, de toutes contraintes liées à son existence même ? Et si sa décision était de lui prendre un appartement, de continuer à tout lui payer et à rompre tout lien ? Murphy avait peur de ça. Alors inquiète, fatiguée du voyage qui avait duré toute la journée, et angoissée, elle poussa la porte de l'immense villa de son père. La clef, elle l'avait trouvé dans son sac qu'elle portait lourdement sur son épaule, sa main abaissa la poignée et elle entra à l'intérieur de la maison. La nuit était en train de tomber doucement, et aucune lumière n'éclairait l'intérieur de la maison. Tout était calme. Murphy laissa tomber son sac sur le sol propre de l'entrée « Papa ? » appela t-elle alors en allumant les lumières du hall, du salon et de la cuisine « Kenny ? » personne ne semblait être là. Murphy ne fit pas attention au petit boitier près de la porte, fraîchement installé, qui ne semblait pas tout à fait silencieux malgré tout. Pénétrant dans la maison, elle s'approcha du frigo pour prendre une bouteille d'eau et la boire presque intégralement. Ca faisait du bien. Là, tout de suite, un profond sentiment de solitude s'empara d'elle. Jake lui manquait déjà et elle n'avait aucun moyen de le lui dire. Elle n'avait que ses souvenirs pour elle, pour ce vide qui s'installait en elle. La jeune étudiante retourna prendre son sac, l'entraînant dans l'arrière cuisine, là, elle rempli la machine à laver de tout son linge sale qu'elle traînait depuis des jours déjà. Elle retira aussi les vêtements qu'elle portait à ce moment-là, trouvant un tee-shirt de son père qui était étendu non loin, elle l'enfila pour monter jusqu'à sa chambre. Elle alluma la lumière de cette pièce, et sourit. Elle était contente d'être là, même si cette grande maison vide l'angoissait, elle ressentit tout de même cette sensation d'être à la maison. Elle passa à la salle de bain et prit une douche, afin de se décrasser du voyage. En sortant, elle enfila des sous-vêtements propres, le tee-shirt de son père et puis un short noir en coton et alors qu'elle attachait ses cheveux en chignon, elle entendit du bruit en bas. Elle tendit l'oreille et traversa sa chambre pour rejoindre le couloir et lancer « papa ? » tout en arrivant déjà en haut de l'escalier.
@Caïn Gallagher |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Ven 9 Aoû - 15:57 | |
| Depuis quelques jours, Caïn ne cessait de se montrer irascible avec tout le monde. Seul Kenny y échappait par miracle. Encore que... parfois, Gallagher se montrait imbuvable. La source de cette humeur infecte : la fugue de sa fille. Ça le mettait dans une colère noire quand il se rendait au commissariat et qu’on lui disait que sa fille était majeure, vaccinée, qu’elle pouvait aller où bon lui semblait. À croire que tout le monde se foutait de savoir si sa chair allait bien ! Il ne manquait pas une occasion de gueuler. Même à son travail, il vociférait pour un rien. A tel point que certains de ses collaborateurs n’osaient plus lui parler directement. Un début de gestion chaotique qu’il compensait par sa force de caractère. Clairement, il avait redéfini les objectifs, avec clarté et efficacité puisque les résultats positifs n’avaient guère tardé. Ca le sauvait un peu. Et il n’avait pas à se justifier auprès des actionnaires sur son moral et ses absences. Quand il ne travaillait pas, Caïn se lançait à la recherche de Murphy avec ses propres moyens, son détective privé. Ce dernier ne servait à rien. Il affirmait sans relâche qu’elle avait quitté la ville. Gallagher maintenait que c’était impossible. Après avoir violemment recadré le bonhomme, celui-ci l’envoya paître. Résultat, il cherchait seul. Et la tâche restait compliquée. Il ne trouvait absolument rien susceptible de l’aider. Pour autant, Caïn était un acharné. Il ne baissait pas les bras, jamais. Tôt ou tard, il s’en persuadait, il finirait par retrouver Murphy.
En se levant, ce matin là, il ne pensait pas que les retrouvailles auraient lieu aujourd’hui. Ni que ce soit Murphy qui revienne. Pour éviter de penser au manque qu’il ressentait, Gallagher se lança dans une étude comptable de la banque. Et la personne qui s’occupait de ça habituellement, n’appréciait pas vraiment. Ils se disputèrent, de façon assez frontale, avant que Caïn ne le chasse vertement de son bureau. C’est une alarme sur son téléphone qui le tira de ses calculs. Il y avait une intrusion chez lui ! Depuis le cambriolage, Caïn avait fait réaliser plusieurs devis, afin de poser un système de caméras autour et dans la propriété, de mettre des capteurs pour déclencher l’alarme. Il avait même acheté deux chiens pour monter la garde. Il chercha à se connecter au système de vidéo-surveillance, mais son téléphone ne parvenait pas à charger l’image. Rageur, il l’envoya péter à l’autre bout de son bureau. Il tenta de se connecter à son ordinateur mais cela prenait du temps. A ce rythme-là, le voleur risquait d’avoir tout dévalisé avant même qu’il ne puisse voir de qui il s’agissait. Prenant son mal en patience, Gallagher n’avait pas l’intention d’avertir la police. Il retrouverait ce fumier lui-même, le traquerait et lui donnerait une bonne leçon. Quand les images chargèrent enfin sur son écran, il observa attentivement tout détail qui pourrait lui permettre d’identifier l’intrus. A un moment, une silhouette passa devant la caméra et le coeur de Caïn s’accéléra. Il effectua un arrêt sur image puis un zoom.
- Bordel !! Murphy !
Était-elle revenue en coup de vent ? Ou pour de bon ? Il l’ignorait mais peu lui importait. Il verrouilla son ordinateur, prit ses clés, sa veste et sortit du bureau en trombe. Sa secrétaire, quelque peu médusée, le regarda faire, en se faisant toute petite. Jamais de sa vie, Caïn n’avait roulé aussi vite. Il grilla plusieurs feux rouges, pour éviter de perdre du temps. Il n’était pas sûr à l’arrivée que Murphy soit toujours là. Elle n’était peut-être passée que pour récupérer des vêtements. Comme à l’accoutumée, Caïn gara son 4x4 imposant et polluant, à la façon « maître Connard ». Mais pour une fois, ça pouvait se comprendre ! Il avait mis une vingtaine de minutes. Quand il entra sur le terrain, les chiens attendaient devant la porte d’entrée. Ils savaient que la personne qui était entrée et qu’il n’avaient jamais vu, finirait par ressortir. Ils étaient dressés pour garder, pas pour attaquer. C’était un indice !! Cela voulait dire qu’elle était encore là ! Leur propriétaire entra dans la villa, en les laissant dehors. Il fallait la présenter avant tout pour éviter qu’ils ne l’attaquent.
Caïn tendit l’oreille, à l’affût du moindre bruit. Il vérifia dans le salon mais elle ne s’y trouvait pas. Elle devait probablement se trouver à l’étage. Il monta les escaliers et elle surgit alors en haut des marches. Elle avait probablement reconnu son pas, ou sa façon d’ouvrir la porte. A sa vue, les larmes lui vinrent. Il avait remué ciel et terre pour la retrouver et voilà qu’elle se tenait devant lui. Il ne pleurait pas mais on le sentait ému. Il gravit les dernières marches qui le séparaient d’elle et d’un geste un peu brusque mais pas brutal, il la serra contre lui, comme si c’était le dernier moment de sa vie. En réalité, oui, Murphy était sa fille, son trésor... sa famille. Ce n’était pas courant chez lui, ça restait même une exception mais il regrettait la façon dont leur relation avait évolué. Il y avait longuement réfléchi et c’était sa rencontre avec Priam qui l’avait fait cogiter sur la situation. Il fallait envisager de lui dire la vérité sur son orientation sexuelle. S’il l’avait perdue sans pouvoir lui donner toutes les pièces du puzzle, il l’aurait regretté toute sa vie. Pour le moment, l’heure était au check-up :
- Murphy... où étais-tu passé ? Tu vas bien ?
Son regard inquisiteur se posa sur elle, pour l’analyser de haut en bas, à la recherche d’un signe d’agression quelconque. Il ne trouva rien de spécial. Ses yeux bleus se perdirent légèrement dans le vague. Il en déduisait qu’elle avait sciemment maintenu la distance. Dans quel but, il l’ignorait. Mais peut-être qu’elle n’était ici que quelques instants.
- On dirait que tu as maigri. Viens manger quelque chose... tu pourras partir après si tu veux mais j’ai quelque chose d’important à te dire. Allons en bas, nous y serons mieux. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Lun 12 Aoû - 11:26 | |
| Effectivement, son père apparu dans l'escalier, alors qu'elle venait de se dévoiler tout en haut de celui-ci. Son père semblait fatigué, il semblait essoufflé aussi et... il avait une sale gueule. Mais Murphy croisa son regard, ses yeux bleus, comme les siens. Et comme avec Jake, elle comprit. Alors quand il s'approcha d'elle à toute vitesse et qu'il la prit brutalement dans ses bras, elle s'y jeta presque tout aussi violemment. Passant ses bras autour du corps de son père, collant sa joue et son visage contre son épaule « papa... » murmura t-elle alors, heureuse de le retrouver et surtout, qu'il la prenne contre lui. Elle s'était imaginée tout un tas de choses durant ces quelques jours... comme le fait que son père voudrait mener une nouvelle vie avec Kenny, sans elle, sans tous les problèmes qu'elle avait, sans tout ça qui semblait les ronger l'un et l'autre. Mais cette étreinte, Murphy sentit la sincérité de ce geste, de ce besoin. Elle le ressentait aussi. Son père, il était sa chair, son sang, ils avaient le même sale caractère, ils avaient aimé la même personne très fort, ils avaient des goûts similaires, mais des visions de vie très différentes. Ils avaient des points différents l'un de l'autre, mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne pouvaient pas vivre l'un avec l'autre ? Murphy avait comprit au fil de ces quelques longues heures passées avec Jake, que les différences étaient des forces. Et c'était à eux de faire de cela, leur force commune, ensemble. Mais pour l'heure, la gamine ne voulait pas se décoller de son père. Les yeux fermés, comme si cela était représentatif de l'intensité de leur étreinte, la gamine ne reculait pas. Au contraire, elle semblait de plus en plus se lier au corps de son père, à fondre dans ses bras. Il lui avait manqué, ils avaient tellement de choses à se dire... « oui ça va papa » répondit-elle enfin, avant de sourire légèrement contre lui. L'étudiante et son père finirent par se décoller l'un de l'autre, et elle observa les traits fatigués de son visage qui contrastaient avec la nervosité de ses yeux clairs. Elle continua de sourire doucement et demanda « et toi ça va ? » s'inquiétant pour lui. Parce qu'elle savait très bien comment il était, même si elle ignorait que son père avait été voir son meilleur ami, qu'il avait entreprit des recherches pour la retrouver, et surtout, qu'il ignorait tout ce que Murphy avait vécu et découvert. La première chose que son père dit, après l'avoir retrouvée, ce fut une remarque sur son apparence. Ca fit mal à Murphy, d'être réduite à ce corps faible et maigre. Elle hocha simplement la tête, sans chercher quoi que ce soit. Ce n'est pas grave. Il est juste inquiet. Passant un bras autour du corps de son père, ils descendirent les marches ensemble avant de rejoindre la cuisine. La jeune femme quitta le corps de son père pour venir poser ses avants-bras sur l'îlot central en marbre, se posant sur un siège haut, tandis que son père allait probablement lui cuisiner quelque chose. Elle l'observait en silence, analysant ses gestes, essayant de comprendre ce père qu'elle n'avait jamais comprit. Il était gay et même si cela était très con, Murphy essaya de voir quelque chose chez son père, qui pourrait lui faire penser ça. Cette façon de penser est totalement débile, mais dans sa tête, c'était pourtant comme ça que ça se passait. Et Murphy ne vit rien. Son père... était le stéréotype de l'hétéro vraiment con. Elle sourit et très vite, commença à répondre aux questions de son père « je suis partie à Auckland » avoua t-elle finalement. Attendant que son père réagisse, après tout, s'il avait mené son enquête sur les frères de Murphy, il allait sûrement comprendre la raison de cette destination. « J'y suis pas partie tout de suite... quand... quand tu m'as laissé sur ce parking... » le soir où ils avaient prit cette décision ensemble, et où Murphy avait eu cette atroce sensation de revivre une fois de plus l'abandon de son père, ce qui força la jeune fille à lever les yeux vers ceux de son père. « Promets-moi de ne jamais refaire ça s'il te plait » en grimaçant. Parce que cette sensation là, ce sentiment là, cette douleur là... elle n'en voulait plus. Après quoi, elle reprit « je suis allée passer la nuit chez Sven, tu te souviens ? On m'aide par rapport au boulot » et il en avait déjà entendu parler puisque Murphy et Sven étaient allés plusieurs fois visiter des maisons, des enchères, des musées ensemble. « Je ne suis partie que le lendemain pour Auckland... je... » elle marqua une pause « je voulais vérifier par moi-même ce que tu m'as dit à propos des gars... » en omettant bien évidemment de préciser qu'elle était repassée par ici, qu'elle avait surprit son père avec Kenny et qu'elle s'était enfuit après ça. « Je n'ai pas voyagé seule, j'étais... avec un ami et... » elle passa ses mains dans ses cheveux et sur son visage en soufflant « et heureusement qu'il était là parce que j'me suis mise dans la merde papa » avoua t-elle. Elle connaissait son père, elle savait qu'il allait gueuler, qu'il allait lui faire la morale, qu'il allait peut-être même la punir, mais là, aujourd'hui, elle lui parlait en tant qu'adulte. D'adulte à adulte et espérait qu'il allait comprendre sa démarche, sa logique, son entêtement et qu'il allait s'abstenir de ses remarques acerbes. « Par pitié me fait pas la morale, ou autre, je sais. Je sais très bien tout ce que tu pourras me dire » annonça t-elle alors avant de commencer. « J'ai été dans le bar où les gars traînaient à l'époque de l'université et... et on va dire que le patron les cherche encore, qu'ils ont une dette à payer malgré qu'ils soient morts et enterrés et que... j'ai... ils ont voulu... » elle ferma les yeux, grimaça et fit un geste de la main « je sais pas ce qu'ils auraient pu faire, me violer, me vendre, faire de moi une pute et peut-être même les trois en même temps mais... mais mon ami est arrivé, il m'a sorti de là et... » elle croisa le regard de son père et fini par dire « je sais ce que tu vas me dire... je sais que c'était idiot, pas réfléchi, que c'était dangereux aussi mais... mais j'avais besoin de comprendre, je voulais savoir et... » ses mains se posèrent à nouveau à plat sur le marbre de la cuisine et très vite, elle commença à sentir les larmes ronger ses joues. Ce jour-là Murphy avait eu vraiment peur, incroyablement peur en fait. Elle savait très bien ce qui aurait pu arriver si Jake n'avait pas été là. Et ça la terrorisait encore, bien sûr que oui. Et cette peur était déjà terrible à supporter, c'était déjà bien assez comme punition, non ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Lun 12 Aoû - 21:07 | |
| - Beaucoup mieux depuis quelques minutes...
Ces retrouvailles étaient un soulagement réel. Cela faisait des jours que l'inquiétude le rongeait, sans relâche. Et qu'il se sentait extrêmement mal à l'idée que Murphy disparaisse complètement et qu'il ne la revoie plus jamais. Elle se trouvait dans ses bras, en chair et en os, même s'il lui semblait qu'elle avait maigri et qu'il détestait cette idée parce que ça ramenait l'anorexie sur la table. Pour autant, il n'était pas certain d'avoir les idées claires. L'émotion était palpable et son coeur battait à deux cents à l'heure. Ils descendirent dans la cuisine, ensemble, sans vraiment se lâcher. Caïn s'empressa de sortir des choses du frigo, du fromage, du jus de fruits, une salade qu'il restait dans un contenant en verre. Il lui mit la nourriture devant, tout en veillant soigneusement à ce qu'elle ait des couverts. Cette attitude très paternelle devait lui rappeler son comportement autrefois, quand il l'accueillait le week-end et qu'elle se faisait un plaisir de rejeter tout ce qu'il lui présentait. La fougue et le caractère bien trempé, elle le tenait de lui, à n'en pas douter ! Père et fille restaient des écorchés vifs, ils géraient leur colère intérieure de la même façon. Et forcément, ça provoquait des incendies terribles, la fugue de Murphy en devenait la preuve absolue. Continuer comme ça, c'était aller droit au clash et ils le savaient tous les deux, ça serait irréversible. Il sentait qu'elle le scrutait. Sans doute avait-elle retenu qu'il voulait lui dire quelque chose. Et ça le rendait extrêmement nerveux. Dans ses gestes, il y avait quelques tremblements, des mouvements un peu brusques. Son regard se posait sur tout un tas de choses. Et pourtant, même s'il était sur le point de faire son coming-out, rien, absolument rien, ne permettait de dire qu'il éprouvait une attirance quelconque pour les hommes. Caïn avait toujours été ultra-viril, dans sa façon d'être mais aussi de par son physique. Il n'avait jamais rien trahi sur sa nature. Même Kenny avait douté au départ. Et franchement, quand on voyait le gabarit et qu'on l'entendait parler, de façon outrancière et intolérante, homophobe parfois, cela ne faisait que renforcer les certitudes sur le fait que ça soit un homme à femmes, un brin macho. Murphy prit la parole et il se tut pour l'écouter. Auckland ??? Il fronça soudainement les yeux de surprise.
- Auckland... qu'est-ce que tu es allé y faire ?
Le ton était un peu abrupt mais on pouvait voir que tout ça l'intriguait et l'inquiétait aussi. Aller là-bas, ça n'était pas une bonne idée, du tout... Elle porta son coup d'estoc au moment où il s'y attendait le moins. Boum, en pleine tête. En lui mettant son "abandon" sous le nez, elle semblait annoncer la couleur. Caïn s'attendait à une pluie de reproches. Mais, coup de théâtre, elle poursuivit son histoire. Il resta silencieux, bien curieux de savoir où tout ça allait mener. Sven, oui il connaissait. Il n'avait pas ses coordonnées et n'avait pas pu le contacter. Cela ne l'avait pas empêcher de harceler les Sven trouvé dans l'annuaire, pour limite leur faire avouer qu'ils étaient avec Murphy. C'est qu'il avait une grosse tendance à interroger et à ordonner plutôt qu'à discuter posément, en temps normal. Alors quand il était à bout de nerfs... imaginez ! Il ne tarda pas à connaitre la raison de son départ pour Auckland, même si ça ne fut que la confirmation de ce qu'il supposait. Pourquoi lui avait-il dit la vérité là-dessus ? Et si elle réagissait pareil pour sa sexualité ? Il tâcha de ne pas y penser, afin qu'elle puisse se confier. Faute avouée, faute à moitié pardonnée ? Pas sûr, avec lui... parce qu'il était du genre intransigeant... Quand elle indiqua qu'elle s'était foutue dans la merde, il se raidit et son visage s'assombrit. En général, ça n'était pas bon signe du tout... Et là, il sentait que la bête au fond de lui voulait sortir, qu'elle en avait ras-le-bol de tout et qu'elle voulait tout défoncer sur son passage. Il serra les poings et expira longuement. Ne pas perdre le contrôle... Murphy le sentit et lui demanda de ne pas lui faire la morale. Elle lui coupa l'herbe sous le pied, empêchant un drame de se produire, sans doute. Il resta con d'ailleurs, parce qu'il n'avait absolument pas envisagé la possibilité qu'elle lui dise ça. Et elle ne lui laissa pas le temps de parler, elle poursuivit. S'épargner la crise de colère par des confessions, un concept risqué mais intéressant. De toute façon, à mesure qu'elle avança dans sa narration, la rage se transforma en un sentiment indescriptible. La culpabilité... A la fin de son récit, il était devenu livide et il dut s'appuyer sur le plan de travail pour ne pas tomber. Il lui prit la main, avec douceur :
- Chut... c'est fini... c'est passé... je crois que tu sais ce que j'en pense... mais le plus important, ce n'est pas ça, c'est que tu sois saine et sauve. J'ai merdé... je sais que j'ai encore merdé... c'est comme si j'avais de l'or entre mes doigts et que je le jetais loin... tu ne serais pas allée là-bas si je n'avais pas été suffisamment con pour te laisser... Ou nous y aurions été ensemble... c'est ça que j'aurais pu te proposer... mais je me suis énervé... ça n'excuse absolument rien, je sais... Je suis vraiment désolé, pour tes frères... j'aurais aimé qu'ils aient été des gens bien, sous tous rapports... j'ai regretté d'avoir eu ces informations...
Il essuya les larmes de Murphy avec ses mains, en caressant son visage, comme un vrai père l'aurait fait. Intérieurement ? Il était sincère, mais il se jura d'aller retrouver l'ordure qui avait tenté de faire du mal à sa fille et de lui exploser le crâne à coup de batte... tout en veillant évidemment à ce qu'elle n'en sache rien. Quelque chose s'était passé là. Il n'y avait pas eu le moindre cri, ni la moindre violence. Ils discutaient, d'égal à égal. Voilà qui inconsciemment le confortait dans son désir de vérité. Il fit le tour du plan de travail et se plaça à côté d'elle.
- Je n'ai pas pensé à Auckland... j'ai cherché partout dans Wellington... mais pas là-bas... C'était évident... pourtant... et ça veut dire que le détective avait raison... bon sang... Auckland !
Il passa une main sur son visage, tout en posant l'autre sur le dos de Murphy pour la réconforter. Caïn n'avait pas l'habitude d'être très démonstratif, même s'il était maladroit, pour une fois, il ne se débrouillait pas trop mal. Certes, il y avait encore moyen de perfectionner tout ça, mais bon ! L'intention y était.
- Tu devras me présenter ton ami. Heureusement qu'il était là... pour assumer le rôle que j'aurais du avoir... Tu as toujours su t'entourer... Sven t'a accueillie... quand il le fallait... Je suis allé voir Priam, pour le cuisiner... sans succès... je n'ai pas été tendre avec lui, mais c'est un gars gentil... S'il savait quelque chose, il n'a rien dit. C'est triste à dire, mais ils me surpassent tous, largement.
Il sentait qu'il tournait autour du pot et que s'il continuait, ses forces allaient s'envoler. Il était éprouvé. Et il se crispait de plus en plus.
- Murphy... j'ai discuté l'autre jour avec Priam et il y a quelque chose que je tiens à te dire... Je ne t'ai pas donné toutes les clés pour que tu puisses comprendre. En fait, en discutant avec ton ami, je me suis rendu compte que je te cachais des choses, non pas parce que j'avais peur de les dire, mais parce que je n'étais pas prêt à les assumer. J'ai profondément aimé ta mère... elle était drôle, elle était gentille, elle avait le coeur sur la main et je suis content que tu aies hérité d'elle sur tout ça. C'était quelqu'un d'admirable. Il y a...
Sa gorge se noua et il s'arrêta. Ca devenait difficile de poursuivre. On aurait dit une véritable boule de nerfs. Il se racla bruyamment la gorge, en posant ses yeux sur ses mains qui tremblaient de façon perceptible.
- Il y a parfois des choses qu'on ne peut pas maîtriser... Je ne pouvais pas accepter qu'elle souffre parce que je n'étais pas sincère. Alors je suis parti... quand elle m'a dit qu'elle était enceinte. J'ai... j'ai réalisé que je n'étais pas la personne pour laquelle je me faisais passer.
Il serra les poings et les dents. Un silence pesant s'était installé. Il le rompit, sur un ton affirmé et en plantant son regard dans le sien.
- Je suis gay. Je suis attiré par les hommes, pas par les femmes. Je le sais depuis que je suis adolescent... J'avais un camarade, qui s'appelait Nolan. Il était gentil, il avait des yeux captivants. Un jour, ta grand-mère m'a annoncé qu'il avait été surpris à embrasser un autre garçon. Ca m'a brisé. Tant de l'apprendre que d'entendre toute la haine qu'elle éprouvait pour lui. Je me suis juré de ne jamais être le monstre qu'elle décrivait. Je me suis presque persuadé que j'aimais les femmes. En fait, j'en étais convaincu jusqu'à ce que j'apprenne que j'allais être père. C'était trop tard. J'avais le choix entre fuir ou mentir à ta mère. Alors je suis parti, oubliant que j'avais aussi le choix d'assumer.
Il se racla à nouveau la gorge. Avant d'ajouter :
- Et pour aller au bout de la vérité, j'aime Kenny. Nous sommes ensemble... les mensonges sur notre amitié, ce sont mes décisions, pas les siennes. C'est moi qui ai refusé qu'il soit perçu comme autre chose que comme un ami. C'est moi qui ai voulu qu'il vienne ici, parce que je réfléchissais à un moyen de te le dire... Si tu dois être en colère, c'est après moi, pas après lui... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Mer 14 Aoû - 9:45 | |
| Murphy sentit l'émotion la submerger, mais là où par le passé elle se serait effondrée en larmes, dans l'impossibilité de dialoguer avec son père, elle se renforça pour parvenir à s'entretenir avec lui. Oui, ce souvenir était terrible, quand elle y repensait, ou même lorsque Jake y avait songé durant leur départ pour Island Bay, elle avait sentit que oui, ça avait été grave, que ça aurait pu l'être encore plus et ça lui faisait peur. Murphy réalisait au fur et à mesure l'intensité de cette rencontre, de cette mauvaise rencontre. Les mots de son père la touchèrent en plein cœur. C'était comme s'il comprenait, comme s'il acceptait de ne pas la juger, comme s'ils en discutaient réellement, sans se perdre dans la leçon de morale qui aurait tout gâchée à cet instant là. Lorsque Caïn évoqua le sort de ses frères, sa fille le trouva sincère. La main de la jeune femme grimpa sur celle de son père pour la serrer à son tour, alors qu'il avait réduit la distance entre eux pour venir y sécher les larmes de sa fille. Murphy fini par poser sa tête sur le torse de son père, fermant les yeux une seconde. Entendre son père lui parler ainsi, comme à une adulte, qu'ils parviennent à ne pas se disputer, à ne pas hausser le ton... ça faisait un bien fou. Ils n'y étaient jamais parvenu par le passé. Ils se mentaient, ils contournaient les problèmes, ils criaient, s'insultaient, se faisaient du mal pour ne serait-ce finalement que tourner autour du pot, dans lequel aucun des deux ne finira jamais par entrer. Là, tout semblait bien différent pour la jeune femme. Elle ne savait pas encore si ça venait d'elle, de son regard nouveau sur tout ça, du recul qu'elle avait prit grâce à Jake, ou si c'était son père, son absence qui avait pu jouer un rôle... elle n'en savait rien, mais elle ne cherchait pas à comprendre pourquoi, elle appréciait juste ce qu'il était en train de se produire. Quand son père réalisa que sa fille avait traversé tout le pays pour aller à Auckland, elle releva les yeux vers lui, croisant ainsi son regard bleu comme le sien. Un léger sourire, un peu satisfait s'empara de ses lèvres. Il ne l'aurait sans doute jamais cru capable de faire ça : de partir d'ici sans rien, toute seule, par se propres moyens pour obtenir ce qu'elle voulait : des preuves. Peu importe le danger, la peur, les épreuves, la solitude. Bon, il ignorait la présence de Jake en tant que tel, Caïn savait pour la présence d'un « ami » mais sans les détails. Murphy elle, savait bien que tout ceci aurait été d'une toute autre saveur sans le grand blond. Sans lui, elle serait toujours dans le sous-sol de ce bar, elle ne serait peut-être même jamais arrivée à Auckland, et puis... elle n'aurait pas eu toute la force pour faire tout ça. Et quelque part, elle comprenait que sa relation avec Jake allait l'endurcir, ça allait la faire grandir, et ça... elle ne pouvait qu'en être fière, surtout devant son père. La main de son père se voulait rassurante, glissant dans le dos de sa gamine, alors qu'elle avait reposé sa tête contre lui. Ca faisait du bien, pour la première fois, ils semblaient vraiment être un père avec sa fille. Et même si c'était nouveau, c'était agréable. Quand Caïn demanda à ce qu'elle lui présente son ami, faisant référence à ces amis précieux qu'elle avait, Murphy se sentit à la fois heureuse d'apprendre ça, et terrorisée à l'idée d'avouer à son père la vérité sur son « ami ». Mais ce qu'il déclara à propos de ses amis... ça la toucha. Murphy avait été une solitaire pendant de longues années, et même encore maintenant. Elle n'était pas le genre à avoir dix mille amis, à se perdre à des soirées étudiantes, à faire des folies. Non. Murphy elle connaissait la valeur de l'amitié, celle de l'amour, et surtout, celle de la vie et de la mort. Elle savait très bien la douleur que c'était de perdre une personne que l'on aime, alors autant ne pas offrir à la mort la joie de pouvoir la blesser à nouveau ? Seulement voilà, ces rares amis qu'elle avait, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle était prête à prendre le risque, à les perdre, elle avait accepté cela. Et c'était quelque chose de très compliqué au vue de sa maladie. D'ailleurs, il allait bien falloir qu'elle en parle ouvertement à son père de celle-ci. Oh putain... ils avaient tellement de choses à se dire. Comment faire ? La gamine sourit franchement lorsque son père évoqua Priam, il lui était loyal et fidèle, et ça ne pouvait que lui faire plaisir. « Je suis bien entourée oui » répéta t-elle alors que son bras passait dans le dos de son père pour à la fois le rapprocher d'elle, et aussi, le rassurer. Caïn semblait prêt à tout se reprocher, Murphy n'aimait pas ça. La voix de son père se fit à nouveau entendre et à l'écouter, la gamine comprit que son père voulait lui dire quelque chose, quelque chose qui n'était semble t-il pas évident à dire. Murphy observait son père, ses mains se crispaient, son visage semblait torturé par l'idée même de cette confidence, il ne semblait pas à l'aise et... c'était assez étrange pour elle de voir son père, si sûr de lui constamment, perdre un peu de cette armure de fer durant ces larges minutes. Il parlait de la mère de Murphy, il parlait de ne pas avoir été sincère avec elle, il évoqua son départ soudain quand Murphy était arrivée au monde, et le cœur de la jeune femme se serra dans sa poitrine. Pourquoi parlait-il de tout ceci maintenant ? Est-ce qu'il y avait encore un secret à mettre sur le tapis ? N'y avait-il donc que de ça, des secrets ? Murphy ne bougeait plus, elle fixait son père, elle attendait qu'il crache le morceau, oubliant finalement, qu'elle le savait déjà. Oui, elle l'avait surprit avec Kenny l'autre jour, et puis dans sa tête, elle aurait très bien pu faire la connexion avec les nombreux messages trouvés dans le portable de son père d'un « K », ou même l'emménagement du meilleur ami de son père ici. Tout semblait tellement évident, mais tant que son père ne prononça par la vérité à voix haute, Murphy ne capta rien.
Il venait de le dire. Chez Murphy, ça eu l'effet d'une bombe explosée dans son cœur et dans sa tête. En même temps. Et tout se passait si vite, il fallait qu'elle réagisse, et de la bonne façon. Oui, c'était un peu choquant d'entendre son père lui faire un tel aveux, et oui, elle se posait mille et une question, mais il fallait aussi qu'elle le rassure. Parce que ce qu'il venait de faire, ça ne semblait pas simple, ça ne semblait pas évident et puis en plus, Murphy trouvait ça débile. Oui. En quoi devait-il se justifier d'être amoureux d'un homme ? Pourquoi devait-il prendre sa fille à part, la faire asseoir après toutes ces années, pour lui dire ça ? Est-ce qu'elle faisait un coming-out elle ? Alors oui, ça faisait mal de réaliser que Murphy n'avait pas eu de doutes, qu'on lui avait encore menti, qu'on s'était bien foutu de sa gueule aussi. Mais était-ce le moment de tout ramener à elle ? De faire des chichis ? Ce que son père avait vécu... elle n'aurait pas aimé le vivre. Son père s'était fait abandonner lui aussi, et il n'en savait pas la raison. Alors qu'elle, maintenant, elle savait. Son père avait aimé sa mère, il avait voulu se persuadé de ça parce que... ça aurait été plus simple. Dans le fond, elle comprenait cette logique, elle la pratiquait elle-même depuis la mort de sa mère. Aller au plus simple, même si on sait que ce n'est pas correct, pas bien, pas ce qu'il faudrait. On se ment, on se cache, on prétend être quelqu'un d'autre. La jeune femme avait encore sa tête contre le torse de son père, et son cœur battait si fort, elle n'aurait pas su dire si c'était le sien ou celui de son père, mais ça tambourinait. « Si on en est à se faire des aveux... » lança t-elle alors, la voix un peu fébrile et tremblante. Son cœur frappait fort dans sa poitrine, elle ferma les yeux et lança « je suis tombée amoureuse d'un garçon plus âgé que moi... c'est... c'est lui, l'ami qui m'a aidé à Auckland ». Pas de raison que son père doive être le seul à mettre son cœur sur la table. Ce n'est pas une raison suffisante de se mettre à nu parce qu'on aime une personne du même sexe. Alors la réponse de sa fille, par rapport à tout ça, c'est de faire comme son père, pour pas qu'il ait la sensation d'être « en marge », de ne pas être normal, de faire un rituel débile qui n'était pas obligatoire. La main de Murphy serra un peu plus fort celle de son père et elle fini par dire « papa... » avant de se décoller un peu de lui pour espérer croiser son regard « je me fiche de qui tu es amoureux... tant que t'es heureux » et c'était vrai. Tout comme elle espérait que son père comprendrait pour elle et Jake. Que parfois, l'amour ça surprend, ça tombe sur une personne à laquelle on ne s'attendait pas et qu'on pouvait que faire avec après ça. La jeune femme était triste d'apprendre que son père lui avait caché ça pendant toutes ces années, qu'elle avait mis à l'écart, elle aurait pu s'énerver, elle aurait pu se sentir vexée, elle aurait pu lui faire une crise. D'ailleurs, une partie d'elle en avait terriblement envie, mais... c'était comme si depuis son départ, quelque chose avait changé. Elle le sentait. Et elle était persuadée que son père le sentait aussi, peu importe de qui, de quoi, d'où ça venait. Alors en se tournant sur son tabouret pour être plus à l'aise, elle passa ses deux bras autour du corps de son père, reposant sa tête contre lui et, un sourire franc aux lèvres, elle murmura « merci de me l'avoir dit » et non, elle ne lui dirait probablement jamais qu'elle l'avait vu avec Kenny, ça ne servait à rien. Ce n'était pas ça le plus important, c'était ça. Ce moment, ce qu'il se passait enfin entre eux, c'était ça qui était vrai, intense, et lumineux. |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Mer 14 Aoû - 22:06 | |
| Dans l'immédiat, tout ce qui comptait pour Caïn, c'était de lui avouer la vérité. Il avait tourné la question mille fois dans sa tête depuis sa rencontre avec Priam. Le jeune homme ne savait pas à quel point il l'avait influencé, dans le bon sens. Lui s'acceptait, il n'avait pas eu peur de confier qu'il était gay alors que Caïn n'était pas le plus doué des types, pour écouter et tolérer. Et il semblait prendre la vie comme elle venait, sans se faire d'inquiétude, sans vraiment penser aux regards. Gallagher avait été mis devant les faits. L'avis des autres, il disait qu'il n'en avait rien à foutre. Mais c'était un mensonge, puisque cela dictait son comportement, sa sexualité affichée depuis des années. Il se rendit compte qu'il se reniait et qu'il s'entêtait depuis des lustres, à préserver un secret stupide. Et Kenny ne lui avait jamais posé aucun ultimatum. D'ailleurs, il ne savait même pas qu'il venait de faire son coming-out. Ca allait être bizarre quand il rentrerait ! L'ambiance ne serait plus la même. Ils pourraient afficher ce qu'ils gardaient en privé, les baisers, les câlins, les gestes tendres et affectueux. Même si Kenny s'avérait beaucoup plus démonstratif que lui, toujours. Serait-il fier de lui ? D'avoir enfin franchi le pas ? Il ne savait pas trop ce qui allait se passer ensuite. Il espérait que Murphy n'ait pas de réaction négative, de rejet ou qu'elle ne se mette pas en colère. Et fort heureusement, rien de tout cela ne se produisit. Soulagement... mais aussi émotion. Caïn avait du mal à se calmer, il tremblait toujours, pas de nervosité cette fois, de soulagement, de joie, de fatigue. Il s'était épuisé mentalement à se dévoiler tel qu'il était vraiment, attiré par les hommes, amoureux de Kenny, éperdument. Il serra Murphy contre elle, tout en sentant les larmes monter. Il jeta ses dernières forces pour les garder. Il détestait pleurer... alors il préférait tout retenir en dedans, tout bloquer. La brillance intense de ses yeux partit petit à petit. Si bien que quand sa fille se dégagea, il affichait cet air imperturbable, qui le caractérisait si bien. Il ne s'attendait pas à ce que Murphy enchaine elle aussi sur des aveux. Il l'écouta attentivement. Un garçon plus âgé ? Quelle importance ? Quelques années d'écart, c'était rien ! Enfin... le doute commença à s'installer en lui... pourquoi elle le confessait si c'était 2 à 3 ans de différence ? Parce que... c'était plus ??? Bien plus ??? Ouch... il fronça légèrement les sourcils tout en retournant cela dans sa cervelle, histoire de faire mijoter et de digérer...
- Murphy... j'ai cru que tu ne reviendrais jamais... j'ai remué ciel et terre pour te retrouver en vain... Je ne cherchais pas au bon endroit... Mais j'ai pensé que je ne te reverrais plus jamais... et j'ai senti un vide si profond et si intense en moi que j'ai compris que je devais la vérité... et que je ne devais plus me cacher sous des prétextes. Ca me touche, ce que tu dis... Je ne savais pas que tu avais un copain ! Dire que j'ai cuisiné Priam en pensant qu'il avait le béguin pour toi !
Il eut un léger rire en y repensant. A l'occasion, il repasserait le voir et il le remercierait pour tout. Dans cette histoire, le héros, c'était lui. Il avait survécu au dragon Gallagher ! Bel exploit ! Qui méritait un Hall of Fame ! Caïn était partagé entre interroger sa fille comme la gestapo ou faire comme si de rien n'était. On sentait que le dilemme occupait ses pensées. Il inspira et finit par reprendre la parole :
- Ok... écoute... moi aussi, je veux que tu sois heureuse... j'ai retenu la leçon de ma réaction stupide de l'autre fois où tu te questionnais sur une possible attirance pour les filles. Je t'avoue que je préfère que ça soit un garçon, et que c'est un peu égoïste, parce que... je sais que c'est con, mais j'ai bientôt 40 piges... je pense à la suite, au jour où peut-être, j'aurais un, voire des petits-enfants... Si tu en veux, bien sûr... et ne crois pas que je veuille te presser ou quoique ce soit. Non, c'est con ce que je dis... garçon ou fille, peu importe, tu peux avoir des enfants quand même... ce sera pareil... excuse-moi... c'est juste que j'ai du mal à changer 100% de la merde que j'ai encore dans la tête...
Maladroit ? Oui, totalement ! Pourtant, ça avait un côté assez touchant. Parce qu'il faisait des efforts pour se corriger lui-même et éviter de se comporter comme un connard. Et ça, Murphy devait probablement le constater. Il avait quitté le personnage autoritaire, exécrable et con qu'il incarnait jusqu'à maintenant. De façon définitive ? Certainement pas... Caïn était dans le cadre privé. En public, il continuerait à être la pire des ordures et il y éprouverait un certain plaisir. Allez comprendre... Il ajouta, avec précaution, parce que la cursiosité l'emportait sur la raison :
- Tu n'es pas obligée de répondre... mais, y'a combien d'années qui vous séparent ? Tu l'as connu comment ? Depuis combien de temps ? Murphy... si vous avez... enfin tu vois ce que je veux dire... j'espère que tu as pensé à te protéger... Comment il est ? Physiquement ? Il fait quoi dans la vie ?
Les questions s'enchainaient. Au contraire des autres fois, il n'ordonnait rien, il lui laissait le choix de répondre ou pas. Et il ne s'énervait pas. Même quand il évoqua le fait qu'ils aient pu avoir une relation sexuelle, il faisait preuve de douceur. Bon, ok, il y avait quand même un peu de morale là-dedans, mais pour une fois son paternalisme n'avait rien d'inquisiteur. Il s'était calmé, ses tremblements et tics nerveux avaient totalement disparu. Pourtant, assis sur sa chaise, Caïn en imposait. Il avait une présence si affirmée que personne ne pouvait se douter de ses réactions. N'était-il pas capable de mettre un coup de poing comme on dirait bonjour ? Il glissa une plaisanterie :
- A part être ton garde du corps et ton chauffeur ! |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Jeu 15 Aoû - 8:48 | |
| A nouveau, les paroles de son père lui firent du bien. Il avait ressenti un profond vide lorsqu'il avait comprit qu'il ne retrouverait pas Murphy, à moins qu'elle ne veuille qu'il ne la retrouve. Elle qui avait eu de noires idées lui traverser l'esprit, comme le fait que son père ne voudrait probablement plus jamais d'elle et que son départ était la meilleure chose qu'il ait vécu jusqu'ici. Non. Son père avait souffert de son absence, elle lui avait manqué, et puis dans tous les cas, ça se voyait. Son père ne pouvait pas cacher sa crainte, sa joie, son inquiétude devant sa fille. Qu'il ai trouvé la force de se livrer à elle, entièrement, ça faisait du bien à Murphy. En fait, elle se disait même qu'après avoir balayé les derniers secrets, les derniers mensonges... ils seraient tout à fait normaux. Ils auraient peut-être enfin, une vraie relation. Et il fallait admettre qu'il n'y avait pas eu encore de cris depuis tout à l'heure ! Murphy rigola quand son père parla de Priam « mais il s'est passé quoi avec Priam ? T'as été le voir ? » demanda t-elle en relevant que ça faisait déjà deux fois que son père faisait allusion à Priam, ou à ses amis. Est-ce qu'il s'était pointé chez le petit frisé pour obtenir des infos ? Apparemment, oui. Et apparemment, Priam n'avait rien dit. Murphy sourit en silence, avant d'ajouter « tu sais qu'il en pince secrètement pour toi ? Enfin... il te trouve super sexy » lança t-elle en baissant les yeux et en retenant un sourire, presque gêné. Ouais, Murphy savait que son père n'était pas trop moche, parce que bon, depuis quelques années, dès que Caïn s'approchait de l'université, ou de sa fille, on va dire qu'on voyait vite les moustiques tourner autour de la lumière, jusqu'à s'y griller les ailes d'ailleurs. Bref. Son père réagit enfin à ce qu'elle avait dit. Là où Murphy avait imaginé un scandale, parce que son père était possessif et jaloux ; il n'en eu rien. Son père se dévoila même plutôt maladroit, parlant de cette fameuse conversation à la montagne, où elle l'avait traité d'homophobe. Mon dieu. Murphy réalisa tout ce qu'elle avait dit à son père, tout ce qu'il s'était passé, et elle revoyait le film dans sa tête. Elle avait du lui faire tellement de mal, elle comprenait mieux pourquoi il avait passé la nuit dehors ce soir là. D'ailleurs, ça lui faisait penser à tellement de choses qu'elle voulait lui dire. Puis... son père l'extirpa de ses pensées, en posant mille et une question sur Jake. Mon dieu... que devait-elle dire ? Elle n'avait déjà pas la réponse à tout, et puis surtout... est-ce qu'elle voulait déjà tout partager avec son père ? Ca venait juste de commencer. Oui, Jake était bien plus vieux qu'elle, il était plus du penchant de la balance de Caïn que de Murphy à vrai dire. Est-ce que son père allait lui dire qu'elle dérapait à cause de sa maladie ? Qu'elle s'était trouvé un père de substitution ? C'était pas le cas, elle le savait très bien. « On s'est connu chez Sven, c'est... c'est son cousin en fait » expliqua Murphy, mal à l'aise. « Et je te rassure tout de suite » elle fit un geste négatif avec sa main, les joues rouges feu, le cœur battant à dix mille à l'heure « on... on n'a rien fait du tout » et c'était vrai. Murphy était bien trop mal à l'aise avec son corps et avec tout ça... Elle n'y connaissait rien du tout, comment aurait-elle pu ? « Il... » elle releva les yeux vers son père et lança « il adore Bowie, comme moi [comme nous, comme maman] ; et... c'est le genre de mec hyper mystérieux et froid... en fait, quand tu le vois la première fois, tu te demandes s'il est passé sous un camion, ou si c'est lui qui est passé sur le camion... il... il dégage un truc animal, un truc fort... il... » elle baissa la tête, sourit timidement, il lui manquait. Les yeux pétillants, elle croisa le regard de son père « c'est la première fois que je ressens ça. Ca n'a rien à voir avec... tout le reste et... » elle sourit, puis se mit à rire. Oui, elle était déjà amoureuse de Jake. Un vrai coup de foudre, c'était magique. « Quand on se regarde lui et moi... c'est... » elle agitait ses mains, regardant face à elle, comme si elle voyait autre chose que cette cuisine, comme si quelque part, elle était déjà avec lui, ailleurs. « J'ai l'impression que c'est magique » compléta t-elle en croisant le regard de son père. Est-ce que ce qu'elle ressentait pour Jake était un sentiment commun à tous, est-ce que c'était ça « l'amour ? » ou bien c'était plus fort ? Est-ce qu'elle était à l'ouest de dire tout ça ? « Et... pour te répondre... » elle grinça les dents, baissa la tête et grimaça légèrement « il est plus vieux oui » et c'était une façon de répondre à son père sans trop lui en dire, qu'un jour en tombant sur Jake, il ne soit pas non plus tant surprit que ça... ? « Mais il n'est pas plus vieux que toi ! » s'exclama t-elle alors, presque dans un cri, comme si cela jouait un rôle, comme si le fait qu'il ne soit pas plus vieux que Caïn, son père, c'était déjà ça. Murphy passa sa main sur son visage, soufflant de l'air, moitié mal à l'aise et moitié appeurée en même temps. Finalement, elle fini par dire « on va voir si ça fonctionne déjà... et... et je te le présenterai si tout se passe bien, t'es d'accord ? » proposa t-elle alors. Murphy rigola nerveusement et puis fini par ajouter « et va pas croire que je me suis cherchée un père de substitution en ton absence ou... j'sais pas quoi » elle leva son regard vers son père, observant sa réaction, observant ses traits, son attitude et puis finalement, elle lança « je t'ai jamais parlé... » elle marqua une pause, avant de compléter « de ce que me disait ma psy ». Attendant une réaction de son père, Murphy qui jouait avec sa serviette en tissu placée devant elle, fini par reprendre « je vais la voir depuis qu'on est rentré du chalet » elle baissa les yeux et reprit « ce qu'il s'est passé là-bas » elle posa sa main sur celle de son père « je m'en suis énormément voulu, parce que je savais que j't'avais fait du mal, et que ça ne serait pas réparable » sa voix se serra. « J'ai arrêté de me nourrir à ce moment-là, parce que... parce que je voyais bien que j't'avais déçue, que j't'avais fait mal, que je t'ai fait de la peine et puis... je me suis tout prit dans la gueule, j'ai compris que... que j'étais bien une bonne personne » elle serra les doigts de son père, passa son autre main sur son front et continua « on a commencé à faire plusieurs séances par semaine, malgré que je sois punie... Kenny me couvrait en secret quand il m'a vu plusieurs fois sortir en douce d'ici... » avoua t-elle alors à son père. « La psy m'a dit que... elle a trouvé ce... ce qui me faisait mal comme ça » lança t-elle en croisant le regard de son père, un regard qui voulait dire « je suis désolée ». Elle ferma les yeux, se redressa un peu et lança pour la première fois « j'ai une auto-phobie » avant de très vite enchaîner « c'est... elle me dit que je me déteste au point de me faire du mal, les troubles alimentaires, le fait que je ne me fasse aucun ami, que je m'enferme chez moi pendant des jours, que je m'insulte en permanence, que je n'aspire à rien... je... » elle marqua une pause « en fait... c'est même pas vraiment ça, je... j'ai zéro confiance en moi, ni en mon talent si jamais j'en avais un... parce que... » elle serra la main de son père et puis croisa son regard « j'veux pas que tu penses que c'est de ta faute, que c'est toi le responsable, parce que c'est faux, regarde toi... tu... tu as vécu la même chose et... et tu as choisi de ne pas te laisser abattre, ça... ça vient de moi, de comment j'ai réagis par rapport à tout ça... » et en parlant de tout ça, elle parlait bien évidemment de l'abandon de son père, puis l'abandon ressenti par la mort de sa mère, de ses frères, les départs successifs de ses amis proches. « J'ai une peur panique de l'abandon... j'ai... dans ma tête, je suis la cause de vos départs à tous... je suis la seule chose que vous avez tous en commun, toi, maman, les gars, Lily, Bailey... tous. C'est comme si... comme si je forçais les gens à partir loin... et regarde, je l'ai refais avec toi le soir de l'anniversaire de la mort de maman... » dit-elle à titre d'exemple, pour appuyer ses propos. « Bref... je voulais que tu sois au courant... je... j'ai un traitement pour ça, depuis des mois maintenant » elle se leva alors de sa chaise, avança vers son sac qu'elle avait trimballé jusqu'à Auckland et sortit une petite boite en plastique pour la tendre vers son père afin qu'il la regarde « c'est quand je sens qu'une crise d'angoisse arrive... parce que ça arrive encore, parfois je contrôle pas... tout et je suis obligée d'en prendre pour que ça me calme » expliqua t-elle. « Je remange » lança t-elle d'un ton plus joyeux « pas beaucoup... mais j'ai arrêté de me privée de nourriture... » lança t-elle comme si c'était un exploit. « Je... je sais que j'ai commis plein d'erreurs, on... on ne peut pas dire qu'on soit les meilleurs dans la communication chez nous » plaisanta t-elle avant de reposer sa main sur celle de son père « mais je sens que les choses sont en train de changer » et c'était agréable. La jeune femme sourit doucement et puis lança « tu devais pas me faire un truc à manger ? J'ai faim » avoua t-elle pour de vrai. Bon, qu'il ne lui sorte pas une marmitte ni une cote de bœuf, mais un petit truc oui, elle le mangerai volontiers devant lui. Dans la tête de Murphy, c'était comme si maintenant, toutes les pièces du puzzle s'assemblaient enfin. L'abandon de son père ne venait pas d'elle. Son père était gay, il ne s'était jamais assumé jusqu'à aujourd'hui, et c'était tout. Ce n'était pas à cause d'elle, ce n'était pas elle qui portait malheur, qui avait la poisse, qui rendait les gens malheureux au point qu'ils veuillent la laisser là. Et pour la première fois de sa vie, Murphy se sentit plus à l'aise avec le départ de son père. Comme si elle comprenait enfin, vraiment. Alors sans prévenir, alors que son père était occupé, que tout allait bien, Murphy se mit à pleurer à chaudes larmes sur le marbre de la cuisine. Les coudes posés dessus, ses mains retenant son visage, elle ouvrit les vannes. Comme ça, sans raison, juste parce que... ça faisait des années qu'elle cherchait une réponse, qu'elle attendait une explication, qu'elle se faisait souffrir, qu'elle avait mal, qu'elle se persuadait que tout venait d'elle. Et en fait non. Un mélange de soulagement, de joie et aussi une profonde tristesse face à tout ce temps gâché et perdu. Alors quand Murphy trouva le corps de son père, elle s'y blottit à nouveau. Il n'avait pas besoin de poser de question, et elle n'avait pas besoin de s'expliquer. Dans le fond, ils savaient très bien tous les deux pourquoi elle pleurait comme ça, d'un coup. Ca faisait beaucoup d'informations importantes, qui avaient été au cœur de sa vie, de ses troubles, de son mal être et tout venait enfin d'éclater au grand jour. C'était intense, forcément. Murphy fini par réussir à se calmer, passant à de nombreuses reprises ses doigts sous ses yeux pour y essuyer ses dernières larmes, elle sourit faiblement à son père et reprit, le plus naturellement du monde « au fait, je ne te l'ai pas dit mais... j'ai eu mon année à la fac » et non, son père n'avait pas été mis au courant de ça. Et elle savait que ça lui ferait plaisir. « D'ailleurs... j'ai... je ne me suis pas réinscrire en anthropologie pour l'année prochaine » expliqua t-elle en reniflant légèrement. Se mouchant, la jeune femme prit quelques instants pour expliquer « qu'est-ce que... qu'est-ce que tu dirai si... si je me lançais dans le cinéma ? » demanda t-elle alors, franchement. « J'y pense depuis longtemps... j'ai... j'me suis toujours dit que j'étais... trop minuscule pour ça, que j'avais rien à dire, que... » que finalement, elle n'était pas à la hauteur pour cet art là. « J'ai des choses à dire, je sais comment je veux qu'elle soit dites et... j'ai envie d'essayer, vraiment » lança t-elle déterminée. « J'ai envie de réaliser des trucs, d'avoir une caméra, de faire mon montage, de choisir le plan qui rendra tout... plus vrai, plus intense... tu vois ? » demanda t-elle alors. Le cœur battant à tout rompre, Murphy baissa la tête et fini par dire « j'ai envie de raconter mon histoire papa.... et... tu en fais partie... est-ce que... est-ce que tu serai d'accord ? » |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Sam 14 Sep - 17:32 | |
| - Bien sûr que je suis allé voir Priam ! Pour l’interroger. Tu avais disparu, je n’arrivais pas à te retrouver et la police... bah... tu sais. La police ne sert jamais à rien. On paie des impôts pour des glandeurs incompétents.
Si Murphy le lançait là-dessus, elle n’avait pas fini. Caïn était toujours le premier à gueuler quand il recevait son avis d’imposition. Pas parce qu’il était imposable, ça, c’était un signe qu’il gagnait très bien sa vie et qu’il s’en était sorti ! Non, il s’énervait de voir à quel point ça restait élevé et surtout pour ce que ça allait servir. La sécurité ? Rien ne valait le droit de porter une arme et de se défendre soi-même. Les services publics ? De la daube en boîte, peu productifs, pas rentables... un vrai piège à con. Des écoles ? Rien de tel que le privé avec ses uniformes, sa discipline et sa notoriété ! Des hôpitaux ? Jamais de sa vie, il n’irait dedans... il préférait séjourner dans une clinique privée tout confort et surtout avec des médecins talentueux. Et le pire, ça restait l’aide aux défavorisés. Sous couvert de solidarité, on volait l’argent des plus riches, et on instaurait un assistanat généralisé !! Un scandale ! Alors certes, aujourd’hui, ça faisait beaucoup de changements, avec son coming-out et les retrouvailles... mais sur les idées politiques, difficile d’opérer un changement de point de vue. Impossible même... Gallagher oublia néanmoins tous ces sujets quand Murphy évoqua Priam et le fait qu’il craque sur lui :
- Quoi ? C’est une blague ?
A en juger l’air de Murphy, ça semblait sérieux. Caïn secoua la tête, refusant la situation. Priam était un gosse ! Certes, il avait appris qu’il était homosexuel, mais qu’il puisse le trouver attirant ? Il avait des tas de garçons de son âge à disposition ! Il chassa tout ça de son esprit, même si inconsciemment, le fait de plaire à un jeune le rassurait un peu sur son état. Il prenait de l’âge mais ça ne semblait pas trop se voir. Un point positif, donc. Murphy commença à répondre à ses questions et Caïn se montra extrêmement attentif. Au delà des mots, il analysait chaque geste et expression de sa fille. Il passait son langage corporel à la loupe, pour déterminer si elle ressentait quelque chose pour ce type ou s’il ne s’agissait que d’une passade, quelqu’un avec qui elle avait cherché une présence, un réconfort. Premier soulagement, elle n’était pas passée à l’acte. Ça, mine de rien, le père qu’il était appréciait. Parce que les discours moralistes sur la sexualité, il en avait donné quelques uns. Moins qu’il n’en avait reçu de sa mère mais tout de même ! Et finalement ca lui faisait plaisir que sa fille prenne le temps. Très vite, Gallagher s’aperçut que cette relation n’était pas comme les autres. Il la comprenait totalement pour l’avoir vécue également. Il attendit qu’elle ait terminé, pour enchaîner :
- Je sais ce dont tu parles... avec Kenny, j’ai ressenti la même chose... identique à ce que j’avais ressenti pour ta mère, l’attirance charnelle en moins... c’est indescriptible, comme sensation.
Quelques mots pudiques, pour témoigner aussi de son vécu, comme l’aurait fait un vrai père. Il se sentait mieux depuis qu’il avait avoué sa véritable attirance. Ça faisait un poids en moins sur ses épaules et la réaction très calme, très tolérante de Murphy le touchait. C’était con à dire, mais Gallagher n’avait pas eu de vrai amour dans sa jeunesse. Que dire de son géniteur qui avait disparu sans qu’il ne le connaisse ? Et de sa mère, stricte, acariâtre... pleine de haine ? Recevoir ce genre de chose, alors qu’il faisait tout pour l’éviter et finir désarmé, ca le secouait. Après tout, qui pouvait apprécier le connard qu’il était et qu’il restait pour ne pas avoir à être aimé ? Vint la question de l’âge et là, il avait un peu plus de mal. Quand elle indiqua qu’il n’était pas plus vieux qu’elle, Caïn ne put s’empêcher de dire :
- Encore heureux qu’il ne soit pas plus vieux que moi !
Se rendant compte que ça lui avait échappé, il précisa dans la foulée :
- J’aurais eu des images dont je me serais bien passé... et oui, j’aurais pensé que tu cherchais un père de substitution... bon sang, n’en parlons plus, je verrais bien quand tu me le présenteras.
Il ne claquait pas la porte mais pour le moment, ça faisait pas mal à encaisser. Et ce ne serait pas la fin des confidences. Une psy ? Cette fois, Caïn eut besoin de s’asseoir sur le premier tabouret venu. On aurait dit qu’il avait pris un ouragan sur la tronche. Le pire ? C’est qu’il soit le dernier au courant et que Kenny l’air couverte. Quoique... en y réfléchissant, vu le discours qu’il tenait sur ces professionnels en général, ca n’avait rien d’étonnant qu’elle l’ai caché. A mesure qu’elle expliquait, Caïn ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Parce que même si Murphy n’avait fait que réagir, elle ne pouvait pas trop compter sur lui. Caïn peinait à partager son enthousiasme qu’il trouvait souvent trop naïf. Quand elle évoquait ses passions bien différentes des siennes, il affichait ostensiblement son désintérêt voire parfois son mépris. S’il l’avait écoutée, entendue, peut-être qu’elle n’en serait pas arrivée là. Il baissa les yeux. Lui qui ne supportait pas l’échec, les troubles psychologiques de Murphy lui mettaient le nez dedans. Il releva son regard lorsqu’elle lui dit qu’elle s’alimentait de nouveau. Et elle lui rappela sa promesse de lui préparer quelque chose. Dynamique, Caïn se releva d’un coup et s’activa. En quelques minutes, l’odeur du bacon grillé, des oeufs et du fromage fondant emplit la cuisine. Et pendant qu’il était en train de tout préparer, Murphy s’effondra en larmes. Il ne s’en aperçut que lorsqu’elle vint se blottir contre lui. Et il lui rendit silencieusement son étreinte. Effectivement, il n’y avait pas besoin d’épiloguer sur le pourquoi de ce craquage. Caïn comprit de suite que c’était sa façon d’extérioriser pour ne pas imploser. Lui-même procédait pareil, lorsqu’il piquait ses colères monumentales. A un moment, il tenta un peu d’humour :
- Je t’assure que les oeufs n’ont pas souffert !
Une façon originale et assez nouvelle de plaisanter. Signe que leur relation semblait naître véritablement. Quand elle lui dit qu’elle avait eu son année, ce ne fut pas vraiment une surprise. D’une part parce que Caïn n’en doutait pas et d’autre part parce qu’il avait été à l’université pour la retrouver. Et il avait vu la liste des étudiants ayant validé leur année, placardée au mur. Donc, ça, il le savait déjà. Par contre qu’elle arrête l’anthropologie, voilà une annonce ! C’était très bien, parce que son père n’avait jamais vraiment cru à son projet. Et ça revenait souvent comme un sujet de dispute. L’anthropologie, la psychologie, pour Caïn, c’était du même acabit que la philosophie. Ca n’apportait rien, la majorité des jeunes qui prenait cette voie, c’était soit des névrosés, soit des glandeurs, des hippies qui ne comprenait rien au travail. Et puis étudier l’homme ? Pour quoi faire ??? Qu’est-ce que ça apporter au quotidien de savoir que telle peuplade vivait dans le trou du cul du monde ? Rien. Il fut attentif à la suite. Du cinéma ? Il resta stoïque un instant. C’était déjà mieux que ce qu’elle faisait avant. Largement mieux. Mais bon, Caïn aurait préféré qu’elle opte pour du droit, de la médecine... quelque chose qui paie bien et qui soit stable. Il attendit qu’elle ait terminé et répondit, gêné :
- Si tu es sûre d’avoir envie de te lancer dans la réalisation, alors vas-y. C’est pour toi que tu vas travailler. Tu es très créative, depuis que tu es enfant, alors je ne m’inquiète pas pour ça. Après, la réalisation, et c’est pas une critique, ce n’est pas forcément très stable. Tu peux cartonner ou faire un bide. Il y aura des moments de doute, des passages à vide. Tu en es très probablement consciente, mais ce que je veux dire, c’est que tu devras faire aussi avec ton... auto... machin... autophobie c’est ça ?
Mais ce qui intriguait le plus Caïn c’était sa demande de contribuer. Il posa une assiette généreuse devant elle, avant de demander, sur la réserve :
Euh... qu’est-ce que tu entends par en faire partie ? Ça consisterait à quoi ? Tu sais, le cinéma, ça n’a jamais été mon truc... je ne suis pas certain d’être de très bon conseil... c’est plutôt Kenny le passionné... après si tu veux que je te donne mon avis ou que j’aide, financièrement, je peux... mais s’il faut... tu voudrais que je joue dedans ? Je sais pas si c’est une bonne idée... enfin... avec un acteur, oui, j’imagine... mais moi... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Sam 14 Sep - 19:08 | |
| Son père l'écoutait, alors que Murphy essayait de mettre des mots sur sa relation avec Jake. Après tout, malgré ce sentiment qu'elle ressentait en sa présence et puis ce qu'il s'était passé la nuit dernière... qu'en savait-elle d'eux, de leur histoire, de leur relation ? Elle savait qu'elle comptait pour lui et surtout, qu'il avait envie d'essayer, malgré leur différence d'âge. Mais en fait, elle n'avait jamais encore été confronté à un aspect négatif de cette différence d'âge. Finalement, lorsque son père lui avoua que ce sentiment qu'elle ressentait, était vrai, et que c'était quelque chose qu'il connaissait grâce à Kenny, Murphy sourit. Son père n'avait pas besoin d'en dire davantage. Pour elle, ça valait tous les grands discours. Sa relation avec Kenny, Murphy l'observait depuis des mois au quotidien désormais, et on ne pouvait pas dire qu'elle était dérangeante, qu'elle était bizarre, la seule chose qu'elle aurait pu penser, était de se dire que ce qu'elle vivait n'était donc, pas unique. Mais à la rigueur, si d'autres pouvaient ressentir tout ce qu'elle ressentait en cet instant, alors tant mieux. C'était que du bonheur, non ? Evoquant l'âge de Jake, Murphy fini par sourire et baisser la tête amusée par ce que son père se disait. Non, Jake n'était pas une bouée de sauvetage, ni un père de substitution. Il était ce qu'il était et c'était justement ça, qui faisait qu'elle était dingue de lui, et qu'elle avait besoin de lui. Elle n'était séparée de lui que depuis quelques instants et pourtant, il lui manquait déjà. Etait-il rentré chez lui ? Est-ce qu'il était sorti ? Est-ce qu'il était passé à son travail ? Elle n'en savait rien et n'ayant toujours pas de téléphone, elle ne pourrait pas le savoir tout de suite non plus dans tous les cas. La prochaine fois qu'ils se verraient... elle ignorait quand est-ce que ça serait, ni même comment ils allaient faire pour prévoir ça. Il savait où elle habitait et où elle bossait, il savait qu'elle était à l'université aussi. Il la retrouverait. Reste à savoir quand ? Puis, Murphy mit sur la table le sujet du psy et de son traitement, et avouant enfin cela à son père, la jeune femme sentie que ses émotions étaient bien trop vives. Craquant littéralement, elle avait fini par se lever et rejoindre son père pour trouver le réconfort dont elle avait besoin. La blague qu'il lança la fit rire, et franchement, ça faisait du bien. Pour la première fois, l'étudiante avait réellement le sentiment que ce qu'il se passait là entre eux, prenait du sens. Que pour la première fois, ils étaient vraiment en train d'avancer. Bien sûr il leur arrivait souvent de discuter, de mettre les points sur les « i » mais là, aujourd'hui, leur séparation avait eu un but : de voir ce qu'il allait arriver pour la suite. Voir si Murphy devait quitter le domicile familial et s'ils devaient s'éloigner l'un de l'autre ou non. Lorsque son assiette fut prête, Murphy était déjà partie s'asseoir au comptoir de la cuisine, saisissant sa fourchette pour faire éclater ses jaunes et les étaler sur le reste de sa nourriture. Commençant alors à manger, sans se préoccuper de savoir combien de calories son assiette comportait, comment son corps allait réagir, il n'y avait pas ce genre de questions. Du moins, pas au début. Après la première bouchée, quand Murphy se rendit compte à quel point c'était bon, les nombreuses questions qui hantaient son esprit depuis des années arrivèrent à la charge. Elle fixa son assiette et hésita avant de reprendre une bouchée. Evoquant alors la suite de ses études, son envie de se lancer uniquement dans la réalisation, tout en continuant son cursus universitaire en Cinéma, la jeune femme écouta ce que son père disait. Déjà, elle fut surprise qu'il le prenne aussi bien. Mais après tout, il n'avait jamais trop comprit son choix d'étudier l'anthropologie, donc bon. Et puis ce qu'il disait... c'était juste et fondé. Murphy laissa sa fourchette étaler le jaune d'oeuf et fini par pincer ses lèvres en haussant les épaules « je ne sais pas, mais... j'ai des gens sur qui je peux compter, pas vrai ? » demanda t-elle en souriant doucement. Oui, désormais, elle avait vraiment l'impression de pouvoir compter sur son père et quelque part, ça lui donnait le plus grand des courages. Puis, il y avait Kenny, Priam, Jake... Murphy réalisait que peu importe ce qu'elle pensait, elle n'était plus seule, abandonnée, laissée dans un coin. « En plus, si jamais je fais un bide dans 10 ans et que je suis en galère... tu serai trop content de me voir revenir vivre à la maison, pas vrai ? » rigola t-elle alors. En imaginant que dans dix ans, elle soit partie d'ici. Mais pour le moment, cette idée ne lui donne aucune envie. Même pour vivre avec Jake, non. Murphy est trop bien ici, et puis au fond d'elle, elle a le sentiment qu'avec son père, ils sont en train de prendre un nouveau virage. Elle a envie d'en profiter, de voir ce que ça va donner. Lorsqu'elle évoqua le fait d'avoir besoin de son père, et que ce dernier se mit à angoisser littéralement, Murphy venait tout juste de reprendre une nouvelle bouchée de ses œufs. Avalant cette dernière, elle fini par rire légèrement et répondit « déjà oui, je vais avoir besoin de financement... enfin, du matériel de base plutôt mais... je te rembourserai hein, t'es pas une vache à lait. On parle plutôt... d'un investissement » plaisanta t-elle. Non, elle ne voulait pas que son père pense qu'il n'était qu'un porte-feuille et que leur relation s'arrêtait à ça. Puis, elle reprit « en fait, j'ai envie d'écrire sur ma vie, sur tout ce qu'il s'est passé et... bé t'en fais partie, alors... » elle croira son regard hésitante, avant d'ajouter « ça ne sera pas toi, mais... ça sera quand même toi, tu vois ? » Un acteur jouerait forcément le rôle de ce père, d'abord absent, puis maladroit et finalement, ce père caché, non-assumé qui fini par grandir aux côtés de sa fille. Mais peut-être que cette mise à nue est bien trop précoce pour lui, que ce travail ne lui semble pas intéressant, peut-être qu'il est bien trop pudique pour ça et pour ne pas lui faire peur, Murphy annonça clairement « enfin, on sera pas obligé de dire que c'est inspiré de faits réels, ni même que c'est notre histoire et puis... j'te parle de ça, mais faut déjà que j'écrive le scénario et que tout ça voit le jour... peut-être que ça ne se fera jamais ? » lança t-elle en baissant à nouveau les yeux sur ses œufs. Murphy attrapa une lamelle de bacon entre ses doigts, l'apportant à sa bouche et croquant dedans. C'était bon. Son œil frisa et elle lança à son père « merci pour l'assiette » avant de mâcher son bout de porc. Une fois le bacon avalé, le gras ingurgité, Murphy posa sa tête sur sa main, dont le coude était posé sur le comptoir de la cuisine. « Kenny va bien ? » demanda t-elle alors, puisque le brun n'était pas à la maison à ce moment là. Quand son père lui répondit à ce sujet-là, Murphy sourit doucement. Kenny était donc, suite à cette conversation, son beau-père ? Est-ce qu'il allait vouloir prendre davantage de place ? Est-ce qu'ils voudraient fonder une famille à eux ? Est-ce que Kenny l'aimait bien ? Est-ce qu'ils allaient se marier ? Est-ce qu'ils vivraient toujours tous les trois ? En fait, Murphy ne réalisait pas du tout ce que son père venait de lui dire. Et elle n'était pas non plus sure d'être prête à le voir tendre, calin et affectueux avec un homme. Non pas parce que c'était un homme, mais parce qu'elle n'avait jamais connu son père avec qui que ce soit. Murphy n'avait jamais connu ses parents ensemble et elle n'avait jamais vu son père avec personne depuis. Est-ce qu'il avait eu des aventures ? Si oui, Murphy n'avait jamais croisé une femme ou un homme sortir au milieu de la nuit de sa chambre. Jamais, elle ne l'avait vu affectueux avec quiconque, hormis elle. Et Murphy n'était pas franchement certaine de devoir partager ça chez son père. Son affection, son côté tendre et calin, il n'y avait qu'avec elle qui se l'autorisait et là, elle devait partager cette place avec une autre personne et... ça n'allait peut-être pas être aussi simple que cela. De nombreuses questions lui trottaient en tête, si bien qu'elle fini par demander « j'ai le droit de te poser des questions ? » à propos de Kenny bien sûr, mais pas sûr qu'il comprenne tout de suite qu'elle parlait de ça. « Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble alors ? » des semaines, des mois, des années ? Après tout, il était son ami depuis longtemps... Après avoir entendu la réponse de son père, la timide Murphy, un brin enfant, fini par demander, d'une petite voix hésitante, montrant toute sa crainte à ce sujet-là « et... vous voulez fonder votre propre famille ? » A la prononciation de ces mots, les yeux de Murphy se mirent à briller, non pas de joie. Peut-être que oui, Kenny voudrait être père, qu'ils adopteraient, ou qu'ils feraient appel à une mère porteuse et là encore, Murphy n'était pas vraiment prête pour ça. Elle savait qu'elle allait angoisser à l'idée d'être rejetée. Que sa maladie était en train de parler pour elle lors de ces moments précisément. Oui, Murphy avait peur d'être laissée sur le côté de la route, peur d'être abandonnée, peur de se retrouver seule parce qu'elle n'avait aucune confiance en elle, pourtant, par moment, elle avait envie de croire que oui, elle était capable de faire des choses seules. Mais c'était si peu de fois le cas, ni même si évident que ça pour elle. Elle n'osait même pas demander à son père quelle était sa décision, sur la question qu'ils s'étaient posés sur le parking devant le cimetière. Continuer ensemble, ou chacun de son côté ? Voulait-il la mettre dehors ? Lui prendre un appartement pour ne plus l'avoir dans les pattes ? Avant que son père ne réponde, Murphy lança sans le regarder « tu veux que je reste ici ? Ou... tu veux que je parte ? » Elle leva son regard vers celui de son père, retenant son souffle et priant dans sa tête « s'il te plait, garde moi » de tout son cœur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Dim 13 Oct - 17:30 | |
| - Bien sûr que tu peux compter sur moi. Mais content parce que tu aurais échoué ? Pas vraiment... je ne me réjouis que des échecs de mes adversaires, pas ceux des gens que j’aime. Non, ça m’attristerait... j’ai beaucoup réfléchi, tu sais. Je ne veux pas te voir échouer et renoncer. Et je suis prêt à me battre à tes côtés pour ça.Si je te propose d'investir, ce n'est pas pour que tu me rembourses, tu sais. En fait, le fait que tu aies du succès et que tu sois heureuse me suffira. L'argent, j'en ai, ce n'est pas ce qui manque. Tu as toujours été plus important que lui, toujours.
Gallagher possédait un fort esprit de compétition. Il connaissait très peu d’échecs sur le plan professionnel. Dans un sens, ce n’était pas très surprenant. Il pulvérisait ses adversaires, avec une ténacité sans borne. Aussi bosseur que sournois, il agissait de façon redoutable. Une attitude qui provoquait un grand vide autour de lui. Il ne comptait aucun ami à la banque, simplement des collaborateurs. Son absence d’empathie et de considération le rendait froid, distant. Les ressources humaines ? Il détestait ça, clairement. Quand il parlait, il aimait sentir la crainte chez les autres. La seule exception à ce comportement, c’était sa famille. L'argent ne rendait pas Caïn heureux. Il avait toujours été un moyen et non une finalité. D'ailleurs, c'est parce qu'il avait eu une gestion assez responsable que leur famille n'en était pas arrivé à un stade de faste avancé. Quand on regardait les affaires de Caïn, on s'apercevait vite qu'il avait des vêtements classiques, même ses costumes n'étaient pas onéreux. La voiture avait dix ans, la maison aussi, même s'il l'entretenait et qu'il la rafraîchissait. Toutes les dépenses folles, c'était pour améliorer leur vie, surtout celle de Murphy. Jamais ils n'avaient été en manque. Sur ce point, il avait géré en bon père de famille. Par ces paroles, il voulait aussi lui faire comprendre qu'au final, ce qui comptait le plus à ses yeux, c'était qu'elle perce, qu'elle se fasse un nom, qu'elle soit fière d'elle, autant que lui-même pouvait l'être en secret. Et comme elle évoquait son projet, Caïn repensa à la multitude de conneries qu'il avait pu faire. Si elle adaptait ça en film... oh et puis, quelle importance ? Il ne pourrait pas jouer son propre rôle. Quelqu'un d'autre le ferait. Se confronter à la réalité, au passé, il n'avait aucune problème avec ça. Il lui répondit donc :
- Non tu peux dire que c'est inspiré de faits réels. C'est juste que je ne pourrais pas jouer mon propre rôle, tu vois ? C'est pas du tout mon truc. Par contre, je veux un droit de regard sur le type qui va m'incarner à l'écran... il n'est pas question qu'on prenne un abruti, hein...
Il esquissa un petit sourire, tout en regardant Murphy finir son assiette. Un bon moment en famille, qui lui avait manquait et qui suscitait de l'émotion derrière son armure. Jusqu’à maintenant, il se cantonnait à Murphy, mais depuis l’arrivée de Kenny dans sa vie, elle n’était plus la seule. Il trouvait légitime que sa fille s’interroge sur les projets de couple qu’il pouvait avoir. Et il comprit que c'était ce qu'elle voulait faire dès l'instant où elle lui demanda des nouvelles. Pour ne pas être maladroit, Caïn se contenta de hocher la tête, pour lui confirmer que Kenny se portait comme un charme. Pas besoin d'épiloguer là-dessus, il sentait que dans l'esprit de sa fille, tout un tas de mécanismes se mettaient en branle. C'était épatant de voir à cet instant là, à quel point ils se ressemblaient, à toujours vouloir chercher des réponses et à méticuleusement préparer les questions. Il acquiesça quand elle demanda la permission. Elle voulait savoir depuis combien de temps, ils étaient en couple.
- Cela fait un peu plus de quatre ans. Je ne sais pas si tu te rappelles que mon voyage d'affaire à Moscou ? J'étais parti là-bas pour négocier avec des fonds d'investissements russes. On s'est rencontrés grâce à une application de rencontres. Oui, je sais ce que tu vas dire... je t'ai toujours interdit d'en utiliser et je maintiens cette interdiction... pour ton bien... Bref, je ne vais pas te faire un dessin, mais ça a commencé là-bas, comme plan d'un soir. Comme j'étais amené à me rendre souvent en Russie ensuite, il est devenu régulier, pour ne pas dire le seul. La suite, tu la connais, il est venu à Wellington dans son appart... il a été en galère, je lui ai proposé d'emménager ici, en te disant qu'il s'agissait d'un ami de longue date... et voilà...
Mais quand elle parla d’adopter, Gallagher secoua la tête de façon très virulente. Elle touchait un point sensible, du moins chez son père. Il avait toujours été clair sur cette question et malheureusement ultra-rétrograde. Il considérait que les couples homosexuels n’avaient pas à adopter et encore moins à passer par une mère porteuse. Et puis, récupérer un enfant qui n’était pas de son sang ? Jamais. Il avait déjà Murphy, ça suffisait à son bonheur. Kenny n’aurait pas le choix. Il devrait s’en accommoder. De la même façon que Caïn était, pour l'instant, opposé à ce que son petit ami veuille adopter sa fille un jour... voilà qui réservait, au couple, des discussions agitées ! Il rassura donc sa fille sur ce point :
- Quoi ? Certainement pas ! J'ai déjà ma famille ! Il n’est pas question que nous adoptions un gosse... ou que l’on use de je ne sais quelle méthode contre-nature. Deux hommes ne peuvent pas avoir d’enfant, dans la nature. C’est comme ça et ça doit le rester. Tu es ma fille, ta venue au monde est arrivée de façon naturelle, les choses sont très claires.
Il était tranchant, égoïste dans sa réponse. Mais ça faisait partie de sa personnalité. Il ne tergiversait jamais. Il prenait position de façon très arrêtée. L’avantage c’est que tout restait clair comme de l’eau de roche. Bien sûr, il aurait pu y mettre plus de formes pour ne pas se montrer aussi conservateur sur cette question. Mais à son âge, il était difficile de changer de point de vue. Caïn reconnaissait devant sa fille qu'il était gay, ça c'était un gros changement ! Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il retourne sa veste et que ses opinions changent, même s'il était directement concerné. D'un autre côté, ça le rendait atypique, lui qui aimait le conformisme, il se retrouvait à contre-courant de celui-ci, puisque la mode actuellement pour les minorité était de révendiquer plus d'égalité et plus de droits. Pour une fois, il avait la position de l'exception ! Il s'attendait à ce que Murphy l'interroge sur autre chose, comme notamment son quotidien avec Kenny... ou encore les hommes qu'il avait pu connaitre avant. Bon, là il savait qu'il édulcorerait... pour éviter de susciter la gêne, notamment. Murphy ne se doutait probablement pas que son père, en son absence, avait fait venir un nombre incalculable de mecs, juste pour un soir. Elle le décontenança lorsqu'elle demanda s'il voulait qu'elle reste. Et immédiatement, il réagit :
- Que tu partes ? Non ! Je veux que tu restes ! Tu as ta place ici ! Ta chambre est toujours là ! Je n’y ai pas touché ! C'est ta maison ici, Murphy... c'est chez toi ! Ca l'a toujours été...
Il fit une courte pause, avant d'ajouter :
- Par contre, puisqu’on en parle, il faut établir quelques règles du coup... si ton petit ami et toi... vous voulez... enfin bref... je te fais pas un dessin... faites ça quand vous voulez mais pas quand je suis là. Je ne veux rien savoir de ce genre de choses... tu vois ? Je ferais pareil pour toi avec Kenny... Je propose aussi que tu continues d'utiliser la salle de bains du côté de ta chambre, pour plus d’intimité... on le faisait déjà, ça. Et puis... hum... je dois te donner le code de l’alarme... il y a des caméras de sécurité aussi que j’ai fait installer suite à la vague de cambriolages... il faudra que tu te présentes aux chiens d’ailleurs... ils sont pas habitués à ton odeur. Sans ça tu ne pourras plus sortir... Je crois que le couvre-feu est inutile maintenant mais j’aimerais bien un SMS pour me rassurer si jamais tu ne rentres pas ou si tu rentres tard. Ça veut dire : téléphone obligatoire. Et tu sais quoi, on va même aller le chercher maintenant, qu’en penses-tu ?
Comme s'il voulait éviter qu'elle pense qu'il cherchait à nouveau à la fliquer, il leva les bras en toute innocence et précisa :
- Et puis, ça sera utile à ton petit ami... pour t'inviter dehors, pour prendre de tes nouvelles, tu vois ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Dim 13 Oct - 18:21 | |
| Toutes les réponses de son père convenaient parfaitement à Murphy. Le fait qu'il veuille l'encourager dans la voie qu'elle avait choisi, le fait qu'il veuille l'aider à choisir son personnage, le fait qu'il ne la casse pas elle et ce projet. Parce que dans le fond, elle avait peur de ça. Que son père lui rigole au nez, qu'il détruise ce peu d'ambition et de rêve qu'elle avait fait naître en elle et qu'elle reparte en se disant que non, ce projet n'aboutirait pas. Là, elle était surprise, agréablement surprise même. Et elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire comme une idiote. La gamine continua de manger le repas que son père lui avait préparé, alors qu'ils échangeaient sur le projet d'enfant possible du couple qui, était un vrai couple depuis quatre ans... Là dessus, Murphy tiqua. Elle fixa son père, l'écouta sans rien dire. Devait-elle lui dire qu'elle était vexée qu'il ne lui ai jamais rien dit ? Pourquoi lui avoir caché ça ? Pourquoi ne pas en avoir parlé à sa propre fille ? Surtout que bon, c'était pas les occasions qui manquaient... surtout après leur séjour au chalet. En repensant à tout ça, Murphy se sentie honteuse. Si bien qu'elle hocha la tête en silence, les yeux baissés dans son assiette qu'elle continuait de dévorer à son rythme. A la question fatidique, celle de savoir si la place de l'étudiante était encore voulue au sein de cette maison, son père fut là aussi, très clair. Un sentiment de soulagement l'enivra alors. Les craintes qu'elle avait eu à ce propos s'étaient envolées, un peu comme avec Jake, et ça faisait du bien. La jeune femme sourit doucement, alors que sa fourchette ramassait les derniers morceaux d'oeufs dans l'assiette. Sa place était ici, et la relation de son père avec Kenny n'y changerait rien. Ils ne voulaient pas refaire leur vie sans elle, ils ne voulaient pas d'enfant, ils ne voulaient pas la remplacer, la cacher, l'évincer et clairement, ça lui faisait du bien à la petite. Vraiment du bien. Mais alors quand son père se lança dans une discussion... père et fille, la gamine sentie ses joues se rougir instantanément. Quoi ? Hein ? Quand il commença cette discussion, Murphy réagit tout de suite « ouais alors non, on n'en est pas là du tout hein » avant que son père ne continue à lui expliquer quelques règles ici. Et là encore, elle fut surprise. Jake avait le droit de venir ici, comme il le désirait, à condition que Caïn ne soit pas présent. Sachant que son père bossait beaucoup... c'était parfait. Murphy ne pouvait s'empêcher de sourire, mais... l'idée que son père lui parle de sexualité... c'était à la fois vraiment bizarre, ça la mettait vraiment mal à l'aise et pourtant... elle aimerait en parler avec lui. Elle se posait tellement de questions à ce sujet-là. Parce qu'au contact de Jake, tout était différent des autres garçons. Murphy n'avait jamais embrassé un autre garçon que lui, elle ne s'était jamais rapproché d'un garçon au point d'oser imaginer une relation, amoureuse, puis intime. Oui, elle avait rencontré Bailey et oui, il lui avait plu, mais il ne s'était jamais rien passé, elle ne lui avait jamais dit qu'il lui plaisait et puis, face à ce qu'elle ressent en présence de Jake, ça n'avait strictement rien à voir. Avec Jake... tout était tellement... plus. Plus fort, plus intense, plus naturel, plus fou, plus incroyable que tout. C'était un truc spécial, magique et Murphy le sentait au plus profond d'elle. Son père évoqua des chiens et à partir de ce moment-là, la gamine le fixait et prête à lui couper la parole, elle lança « des chiens ?! » depuis le temps qu'elle tapait une crise à son père pour en avoir, il avait fallu qu'elle parte de la maison pour qu'il en prenne deux ? Murphy se leva de son tabouret, l'assiette terminée et lança en cherchant partout « ils sont où ?! » alors elle quitta la cuisine pour traverser l'immense salon épuré et arriver près des baies vitrées donnant sur le jardin. Elle les trouva assez vite, ils étaient grands, beaux et blancs « oh papa on a des chiens!! » cria t-elle en ouvrant la baie vitrée, prête à rencontrer ces deux nouveaux animaux de compagnie « ils s'appellent comment ? » alors que les deux bergers blancs suisses courraient déjà vers elle à toute vitesse en aboyant. Murphy grimaça, tenant toujours la porte de la baie vitrée, prête à la refermer. Oui, il s'agissait de chiens de garde, pas d'animaux de compagnie, mais... Murphy allait rendre ça, un peu moins strict quand même. Alors que la rencontre aurait pu être brutale, finalement, les chiens furent arrêtés à temps pour que la rencontre se fasse dans la sécurité avant tout. La jeune femme laissa donc faire les choses comme il fallait que ça soit fait. Humant son odeur, les chiens tournèrent autour d'elle, sentant de leurs truffes humides ses mains, ses cuisses et aussi, son derrière. Ce qui la fit rire en sursautant. Finalement, les chiens repartir et Murphy commença à les suivre, heureuse d'avoir enfin deux animaux ici, dans cette maison. Elle regarda son père en courant dans l'herbe et gueula « mais on a des chiens !!!! » comme s'il s'agissait d'un truc totalement fou, dingue et impensable. Bon, elle aurait aimé être là dès l'arrivée de ces chiens, mais c'était comme ça. Puis, après avoir joué un peu avec les deux jeunes chiens, la gamine retourna vers son père, essouflée comme un bœuf. Entrant à nouveau dans la maison, le père Gallagher lui proposa d'aller en ville acheter un téléphone portable. Oui, parce qu'à la base, ils parlaient de ça avant qu'elle ne pète un plomb avec les chiens. Son père semblait être bien plus cool avec elle, et les règles qu'il lui avait donné par rapport à Jake et aux sorties et tout ça, ça semblait bien plus sympa que ce qu'elle avait imagné. Elle s'était dit qu'il allait l'emprisonner à vie dans sa chambre, qu'il n'autoriserait jamais un seul garçon à entrer dans sa maison, ni dans sa chambre, et que Jake pourrait bien aller se faire foutre pour tout en fait. Mais non. Quelque chose avait changé chez son père, et même si Murphy ignorait encore quoi, elle adorait. Son père lui paraissait plus cool, plus ouvert, plus tolérant, ou alors était-ce juste elle qui avait changé de regard sur lui ? Qui sait ? La gamine hocha la tête à l'affirmative « va pour un téléphone alors » en souriant. Elle retourna à la cuisine pour mettre son assiette dans le lave-vaisselle, ainsi que ses couverts et puis lança « merci en tous cas papa » avant de tourner la tête vers lui et de lui sourire, sincèrement. Ce moment, qu'elle avait tant craint alors qu'elle était avec Jake, était finalement... hyper agréable. C'était comme si rien ne s'était passé, comme si jamais ils n'avaient vécu tout ce qu'ils avaient vécu en tant que père et fille. C'était assez bizarre, ça faisait beaucoup de choses à réaliser, à comprendre, à entendre, mais c'était agréable. « Mais tu sais pour Jake... on... on a rien fait hein » lança t-elle tout bas, gênée de le dire à son père mais en même temps... sa mère n'était plus là et... Murphy avait besoin aussi d'en parler à son père, il était sa seule famille, elle ne savait pas du tout comment faire, comment ça marchait, elle ne prenait pas de contraceptif, elle ne savait pas se servir d'une capote (bon, Jake si de toute évidence, mais bon), il y avait plein de questions qu'elle se posait : quand le faire avec Jake ? Est-ce qu'elle fallait qu'elle fasse, ou qu'elle sache quelque chose précisément ? Murphy ne connaissait rien du tout là dessus. Elle n'avait jamais vu une bite, elle ne savait même pas à quoi ça ressemblait « en vrai ». Bref, une catastrophe. Et c'était angoissant, surtout quand son corps réagissait comme il réagissait au contact de Jake. « Mais c'est cool que tu m'autorises à l'inviter ici -quand tu n'es pas là » sourit-elle. |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Jeu 31 Oct - 0:19 | |
| - A vrai dire il s'agit plutôt de chiennes...
Caïn n'avait pas eu le temps de terminer que Murphy était déjà parti à la rencontre des deux nouvelles stars de la maison. Alors quoi, il suffisait qu'il achète des animaux pour disparaitre à ses yeux ? Un peu distant avec cet élan d'enthousiasme, Gallagher regarda sa fille gagatiser complètement sur les deux phénomènes canins qui n'avaient plus vraiment leur superbe réputation de chiens de garde ! Et ça, non clairement, ça n'allait pas le faire ! Il ne les avait pas achetées pour qu'elle deviennent des peluches aimables et des caramels mous. Leur mission, c'était avant tout de protéger les lieux, et de défoncer quiconque entrait et espérait sortir dans l'accord de leur propriétaire. Elles étaient éduquées pour ça. Aussi, s'il était important que Murphy se présente à elles pour qu'il n'y ait pas de drame avec son retour à la maison, il fallait mettre de suite les points sur les "i". C'est ce qu'il s'apprêta à faire lorsque sa fille lui posa une question qui le décontenança. Leurs noms ? Elle voulait les vrais ou bien ceux que Caïn leur avait attribué pour mettre ça au goût du jour. Face à ce spectacle de papouilles absolument désolant, il leva les yeux au ciel et lui répondit :
- Rage et Furie.
Ok, ça voulait tout dire. On sentait que c'était du Caïn tout craché là ! Mais s'il lui avouait que les deux adorables bêtes se nommaient en vérité Prunelle et Pépite, il savait qu'il ruinerait définitivement leur rôle au sein de la propriété. Et autant il pouvait s’accommoder du fait qu'elle joue avec, autant qu'elle les traite comme des bébés, ça, par contre... Aussi, quand elle rentra essoufflée et qu'elle se mit à gueuler sa joie d'avoir deux nouvelles amies dans la maison, Gallagher fronça les sourcils et répliqua, sur un ton ferme :
- Elles sont là pour garder la maison et pour bouffer le premier connard qui osera venir nous cambrioler ! Pas pour autre chose !
Bon, là, ça faisait carrément douche froide, mais Gallagher avait déjà fait pas mal d'efforts. Pas touche aux molosses, en tout cas, pas aujourd'hui... Le sujet fut vite écarté, même si dans sa tête, Caïn ne comprenait pas que Murphy fasse un tel sketch pour les boules de poils... Bref ! Ils en revinrent au téléphone et là, Caïn fut quand même content d'apprendre que sa fille n'y était pas opposé. Ca le rassurait qu'elle soit joignable et qu'elle puisse le contacter s'il y avait un problème. Ils en vinrent à parler de sa sexualité. Un sujet qu'ils n'abordaient pas souvent et que Gallagher préférait éviter, parce qu'il était mal placé pour donner des conseils. N'avait-il pas mis sa mère enceinte à l'âge de 17 ans ?
- L'essentiel c'est que si tu décides de passer à l'acte, ça soit de ton propre chef et pas par pression. Il faut que tu le veuilles, que tu en aies envie... Il faut aussi que tu fasses attention à ce qu'il fait vis à vis de toi. C'est un moment de partage... il faut que ça soit aussi bien pour lui que pour toi. Tu sais, je t'ai toujours dit de te réserver pour la personne dont tu serais vraiment amoureuse. Je sais que ça fait ringard, parce que beaucoup de jeunes veulent absolument s'envoyer en l'air, pour être dans la norme. Mais la norme, tu l'emmerdes, Murphy. Personne ne doit, ni ne peut décider de ta vie intime pour toi. Le plus simple, c'est d'écouter ton instinct, ton feeling. Le reste... ben ça se fera tout seul. Bon, cela dit, je ne suis pas sûr de vouloir savoir si vous avez couché ensemble ou non, pendant mon absence, hein... On va dire qu'on peut en parler, mais sans trop rentrer dans les détails, ok ?
Lui-même, il ne se voyait pas parler à Murphy de ses ébats avec Kenny. Ce qui le préoccupait, c'était juste de savoir si elle était comblée et heureuse. Il ne connaissait pas ce Jake. Ca lui rappelait le gérant du bar où il allait pour se défouler dans des combats interdits. Un exutoire pour toute la colère et la rage qui l'habitait. D'ailleurs, quand Murphy était parti, il était allé sur le ring pour défoncer des visages et se défouler. A ce moment précis, il ne se doutait pas du tout que c'était ce Jake qui sortait avec sa fille. Et heureusement... parce que pour le coup, il n'imaginait pas une telle différence d'âge. Jake aurait pu être son frère cadet ! Il avait quoi, 35 balais ? Quand il apprendrait la vérité, oui, ce serait le choc, et ça, ce n'était pas peu de le dire ! Pour l'instant, le fait qu'il ne sache rien, ça permettait de garder une atmosphère sereine, même si on ne pouvait pas anticiper ses réactions. Il venait de démontrer à sa fille, qu'il n'était pas le parfait connard de l'autre soir. Sa personnalité était complexe et restait une énigme. Difficile d'appréhender l'inconnu.
- Je suis content que tu sois revenue, tu sais... que tu ailles bien... qu'on puisse se parler... que j'ai pu t'expliquer au sujet de Kenny... il sera content de te revoir... soulagé aussi. Je lui ai fait la vie impossible ces derniers jours... Il mériterait une médaille pour me supporter sans avoir envie de se tirer... heureusement qu'il est là. Je sens qu'il a une bonne influence... il y a deux ans, tu m'aurais dit que tu fréquentais un homme plus âgé, je sais que j'aurais tout défoncé... qu'on se serait encore disputés... J'ai pas été le père idéal. C'était ta mère qui avait du talent pour bien s'occuper de toi, te comprendre, te donner de l'affection. Bon, allez, trêve de bavardages ! Allons t'acheter ton téléphone ! Mets une veste, il ne fait pas chaud.
Caïn récupéra les clés du 4x4 et attendit que sa fille soit prête. Il profita de cette courte attente pour envoyer un SMS à Kenny. |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Lun 4 Nov - 16:44 | |
| Lorsque son père entra dans le vif du sujet, bien évidemment que Murphy fut prise à une sensation de gêne et de malaise. Les Gallagher étaient des gens pudiques, ils ne parlaient pas vraiment de leurs émotions, de leurs sentiments ni encore moins de sexe. Jusqu'alors, Murphy n'avait jamais évoqué le sujet des garçons avec son père, elle avait évoqué celui des filles et on se souvient encore de la suite des événements. C'était la première fois que Murphy avait un copain, qu'elle ressentait quelque chose pour quelqu'un d'aussi fort et intense, au point de braver tous les interdits. Mais c'était aussi la première fois qu'elle se posait la question de la sexualité, de l'après, d'un sérieux. Parce que oui, leur histoire, bien qu'elle fut naissante à cet instant, était déjà sérieuse. Ni elle, ni Jake n'aurait pu prendre autant de risque si ça n'avait pas été le cas. Après tout... il a presque l'âge de son père. L'adolescente, malgré sa gêne palpable, était contente et rassurée que son père la guide. Il lui donna des conseils, son avis en tant que père oui, mais Murphy sentait qu'il parlait aussi en tant qu'homme. Elle imagine bien qu'il n'a aucune envie de confier sa fille à un garçon et encore moins à un autre homme ; pourtant, il semble prendre sur lui, pour lui livrer les meilleurs conseils qui soient. Bien sûr que oui, Murphy allait attendre pour passer ce fameux cap avec Jake. Il ne le savait pas encore, mais elle n'était pas prête à coucher avec lui. Elle n'était pas suffisament à l'aise avec son propre corps, elle ne connaissait pas encore celui de Jake, et finalement, se connaissaient-ils assez pour ça ? Non, probablement pas. Pourtant, Murphy n'avait pas envie de mystifier cet acte sexuel. Après tout, c'était naturel, tout le monde y passait, il ne fallait pas en faire une montagne, mais malgré elle... c'était déjà trop tard pour ça. La jeune étudiante voulait que ce moment soit spécial, qu'il soit partagé avec la bonne personne, que ça ait du sens. C'était une partie d'elle, la plus intime, qu'elle pouvait partager avec une seule et unique personne. Et vous connaissez sa peur de l'abandon... pourrait-elle seulement oser partager ce moment unique et inoubliable avec un homme, et ainsi, prendre le risque qu'il puisse entièrement la détruire s'il la quittait ? Bien sûr que non. Alors oui, Murphy rejoignait les idées que son père lui avouait, et c'était assez drôle qu'elle se retrouve dans ses propos. A croire qu'elle était aussi prude que lui. La petite blondinette hocha la tête en retenant un léger sourire lorsque son père lui dit qu'ils pourraient en parler, sans rentrer dans les détails. Elle ajouta tout bas « comme j't'ai dit, c'est pas prévu pour tout de suite, donc on a le temps » avant de tourner la tête ailleurs, histoire qu'ils passent à un autre sujet rapidement afin que la gêne ne prolifère pas. Puis, son père évoqua le nouveau beau-père de la petite étudiante. Kenny. Oui. Est-ce que leur lien allait changer entre eux, suite à son départ ? Est-ce qu'elle lui en voulait de ne rien avoir dit, alors qu'elle se confiait à lui ? Est-ce qu'il allait changer, est-ce qu'il voudrait jouer ce rôle de deuxième papa ? Est-ce que leur union clairement affichée dans cette maison, allait se ressentir négativement sur elle, ou sur eux trois désormais ? Murphy se posait tout un tas de question, bien sûr, mais elle fut vite interrompue lorsque son père évoqua son caractère au passé, puis la maman de Murphy. Blondie baissa la tête, prise au dépourvue, et puis obéit à son père en attrapant un gilet qui pendait au porte-manteau de l'entrée. Elle enfila ses chaussures, tandis que son père pianotait sur son portable. L'observant ainsi, Murphy essaya de trouver quelque chose à dire, pour soulager sa conscience. Mais elle n'osa pas, du moins, pas tout de suite. Alors quand le père Gallagher ouvrit la porte de la villa, et qu'ils se retrouvèrent devant, elle fini par se tourner vers lui et lui lança « tu serai chaud pour... » elle attendit de croiser son regard et lança « j'sais pas mais » elle haussa les épaules « on s'est prit la tête mille fois pour les erreurs qu'on a fait avant, j'veux dire, je pense qu'on s'est tout dit, tout avoué, tout repproché à ce sujet-là, non ? » et effectivement, ils avaient été assez forts à ce jeu là pendant des années. « On est des Gallagher pas vrai ? » lança t-elle en lui envoyant gentilement son poing dans l'épaule en souriant « c'est bon, on tourne vraiment la page maintenant ? J'veux plus qu'on s'en veut, on a fait des erreurs tous les deux, et on peut se trouver mille et une raisons chacun de se torturer jusqu'à notre mort, mais... j'ai d'jà perdu maman, j'ai pas envie de perdre du temps avec toi papa » dit-elle de façon plus sérieuse et aussi, touchante. Finalement, après la réponse du paternel, ils entrèrent tous les deux dans le 4x4 familial pour prendre la route de Wellington, où se trouvaient de nombreux magasins qui sauraient répondre à leur quête de la journée. |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Ven 15 Nov - 23:38 | |
| - Nous sommes des Gallagher oui... ta grand-mère disait que Dieu ne faisait pas de cadeaux. Je constate qu'elle avait tort, parce que je t'ai retrouvé. Alors ne t'emballe pas parce que je vais pas changer de personnalité. C'est bien trop tard pour moi. Et de toute façon, je n'en ai pas envie. Mais je sais ce que j'ai failli perdre, je sais ce que j'ai gâché et je ne l'oublierai pas. Alors oui, on repart sur une nouvelle base, le reste, c'est du passé.
Caïn parlait d'une façon catégorique, comme quand il prenait une décision ferme et définitive. Ca voulait dire qu'il était sincère dans son engagement et qu'il refusait que tout ça attise un nouveau incendie. Assis derrière le volant, il démarra le véhicule qui émit une épaisse fumée noire, à l'odeur d'essence. Cette voiture, c'était un parfait résumé de ce qu'était son propriétaire. Elle n'était pas un modèle de luxe, parce que jamais de sa vie, il n'aurait dépensé une fortune pour une simple bagnole. Il gérait son argent comme un bon père de famille, la seule pour laquelle il dépensait sans compter, c'était sa fille. La preuve, il allait lui acheter un téléphone, qui dans sa tête serait haut de gamme et tout récent. A côté de cette apparence modeste, le véhicule était gros et polluant. Il faisait du bruit, il lâchait des particules fines à gogo dans l'atmosphère. Ce n'était pas encore interdit, alors Caïn en profitait largement pour emmerder la terre entière. Le trou dans la couche d'ozone, le réchauffement climatique, il se torchait clairement avec, il ne cherchait même pas à savoir si ça existait. Personne, absolument personne, ne lui dicterait ses actes. Ca, c'était la promesse qu'il s'était faite à lui-même. Et peu importe si, selon ses croyances, pas toujours très suivies, il finissait en enfer. De toute façon, il partait du principe que pour lui, c'était gravé dans le marbre. Tant mieux, il emmerderait le diable et son armée de bras cassés le jour où il passerait l'arme à gauche. Ce serait bien plus sympa de recourir à la violence plutôt que de se faire chier sur un nuage à écouter des bébés à poil jouer de la harpe ou de la flûte et à se promener avec un néon auréolé au dessus de la gueule pour l'éternité... Bref ! Il attacha sa ceinture et ils se mirent en route. Comme ça circulait bien mais que le magasin où Caïn voulait se rendre se trouvait un peu loin, il prit la parole. Pour parler un peu de Kenny. Maintenant, il pouvait confier des choses à sa fille et mine de rien ça comptait beaucoup !
- Tu sais, Kenny, il t'apprécie beaucoup. C'est aussi pour ça que j'ai accepté qu'il vienne à la maison. Il veille sur toi comme je le ferais, il sait mieux parler que moi, il a beaucoup plus patience. Il faut que tu saches que s'il ne t'a rien dit pour nous, c'est parce que je le lui ai interdit. J'ai connu des hommes, avant lui... tu sais, juste un soir, je te fais pas de dessin. Mais lui... il est spécial. Déjà il est resté, il n'a pas fui. Il était curieux et impatient de te rencontrer. Il avait hâte de voir qui tu étais. Bon sang, le nombre de fois où je me suis mis en colère contre lui, parce qu'il arrivait à faire des choses dont j'étais incapable... par moments, je suis jaloux. Il arrive à être complice avec toi, alors que moi j'ai toujours eu du mal... C'est idiot, d'avoir ce sentiment... c'est plus fort que moi...
Il secoua la tête et s'agaça légèrement parce qu'il y avait un bouchon. Il poursuivit :
- Nous sommes sortis l'autre soir... en boîte de nuit. Je sais ce que tu vas me dire, j'ai voulu lui faire plaisir. Ca a été horrible... tous ces gens qui dansaient, qui parlaient fort, cette musique stridente et puis cette pédale... enfin... je veux dire, ce type... Il a dragué Kenny sous mes yeux ! Il se frottait à lui sur la piste de danse !!! Bon sang, rien que d'en parler, j'ai envie de lui défoncer encore la tronche... bref... on s'est fait virer... et finalement on a été dans un bar dansant... là c'était beaucoup mieux. Définitivement, je déteste la danse. Ils avaient des costumes années 60... Kenny me dit que le style hippie, coloré me va bien... je vais faire comme si c'était un compliment très maladroit... bordel... j'arrive pas à croire que j'ai porté des vêtements de hippie ! Tu parles d'une connerie !
Aucun doute, cette anecdote prêtait à rire, parce que Caïn était l'antagoniste même du style décontracté. C'était une vraie boule de nerfs par essence, prête à exploser à tout instant. Ensuite, en terme de vêtements, il s'habillait toujours avec des couleurs plutôt sombres, des costards qui faisaient très classe, très sérieux, très autoritaire. Et enfin, il n'était pas du tout, mais alors pas du tout, proche de la pensée hippie. Pro-armes, anti-drogues, conservateur, peu tolérant, darwiniste, pragmatique, tous ses qualificatifs le rendaient incompatible avec un tel état d'esprit. Ce que Caïn ignorait, c'était si Kenny avait pris des photos de cette escapade. Il valait mieux pour lui que ça ne soit pas le cas... mais dans son dos, sa fille et son petit ami pouvaient très certainement se payer des barres en le voyant dans un accoutrement ultra coloré et avec un jean patte d'éléphant... Après une bonne dizaine de minutes, ils arrivèrent sur le parking du centre commercial. Caïn gara son véhicule en prenant bien soin d'occuper deux places. Ils en sortirent et entrèrent dans la galerie. Ils marchèrent pour rejoindre un magasin spécialisé dans le high-tech. Ici, téléphones, ordinateurs mais aussi caméscopes et appareils photos. En un regard, Gallagher repéra une vendeuse. Il s'approcha d'elle et l'interpela :
- Bonjour. Je cherche un téléphone pour ma fille. Bonne autonomie, bonne qualité, pas de saloperie fabriquée en Chine ou en Inde, c'est un téléphone que je veux, pas un nem ou la malaria. Epargnez-moi le baratin marketing et commercial habituel, je suis trader, je connais la technique. Vous ne m'achèterez pas avec de la poudre aux yeux. Bien, qu'est-ce que vous pouvez me proposer ?
La vendeuse ne s'attendait certainement pas à ce Caïn se montre aussi direct et qu'il la perce à jour. Elle eut un sourire un peu crispé et les conduisit dans un rayon où il y avait plusieurs smartphones à l'apparence robuste, fabriqué ailleurs qu'en Chine ou en Inde. Jusque là, la vendeuse avait respecté les critères. Elle allait prendre la parole lorsque Caïn lui dit, glacial :
- Ca ira, merci. Nous allons choisir comme de grandes personnes. De grâce, remettez votre badge droit ! C'est pas Ikea ici...
Ses joues devinrent cramoisies. Elle s'exécuta et partit de l'autre côté. Voyant que Murphy le regardait, Caïn haussa les épaules :
- Ce n'est pas ma faute si elle est nulle et qu'elle se néglige. Quand tu fais vendeuse, l'apparence c'est 80% de ta transaction. C'est un principe de base. Bref, je te laisse regarder ce qui te plait le plus. Tu devrais peut-être en prendre un qui a une bonne caméra et un bon appareil photo, si tu veux te lancer dans la réalisation, ça peut être sympa de te faire quelques essais à la volée pour commencer, non ? Enfin, pour ce que j'en connais moi du cinéma... |
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| Sujet: Re: coming home ft. caïn gallagher (#) Lun 18 Nov - 9:54 | |
| Les paroles de son père allèrent dans son sens. Oui, il acceptait de laisser tout ça derrière eux. Et cette fois-ci, il n'était pas question de tout remettre sur le tapis à la première dispute, comme au chalet. Non. C'était enterré avec les démons, les peurs, et les mauvais coups du passé. Ces dernières semaines, ils avaient changés, ils avaient grandis, ils avaient comprit plusieurs choses, chacun de leur côté. Et Murphy comprit, alors que son père fermait et verrouillait la porte de sa villa, que cette décision de s'éloigner l'un de l'autre avait été plus que bénéfique pour tout le monde. Les deux têtes blondes entrèrent dans la voiture de Caïn, et tout de suite, Murphy se revit dans le pick-up de Jake, il lui manquait déjà. Instinctivement, elle alluma le poste à radio et qu'elle ne fut pas sa surprise en entendant la voix de Bowie. Le chanteur préféré de sa mère, celui préféré de la sœur disparue de Jake et surtout, leur chanteur attitré apparemment. Elle replaça une mèche de cheveux, retenant difficilement un large sourire sur son visage et chercha à attacher sa ceinture. Assez vite, alors que la voiture est déjà sur le goudron en direction de la ville, son père prit la parole. Il parlait de Kenny, et Murphy l'écouta sans rien dire, sans le couper, sans même broncher. Leur relation à tous les deux, elle semblait la comprendre plus facilement maintenant que son père lui en avouait quelques secrets. Notamment leur rencontre, elle imaginait que c'était une rencontre un peu banale, peut-être dans un bar ? Un coup d'un soir pour commencer, mais quelque chose qui les ramène toujours vers l'un et l'autre ? Si son père avait comprit ce qu'elle ressentait pour Jake, et si c'était ce qu'il ressentait pour Kenny, alors oui : il n'avait pas eu d'autre choix que de tout faire pour le retrouver, pour passer à nouveau du temps avec lui, pour comprendre ce qu'il se passait et pour l'accepter surtout. Un peu synchro les Gallagher quand même. Entre le père qui tombe amoureux d'un homme, alors qu'il n'accepte pas l'homosexualité et une fille qui tombe amoureuse d'un homme beaucoup plus âgé... ils faisaient la paire. Y'avait pas à dire. Et ça la fit sourire, une fois de plus. Mais Caîn commença à parler d'un point qui attira davantage l'attention de la jolie étudiante. La jalousie. A ce mot, elle tourna instinctivement son visage vers celui de son père, elle croisa son regard et presque choquée, elle fini par avouer à son tour « moi aussi j'étais jalouse de vous... » laissant un petit silence s'immiscer entre eux. « J'vous voyais ensemble, vous rigoliez tellement, vous étiez complices, je ne vous voyais jamais vous disputer, sauf la fameuse fois où je t'ai même crié dessus... mais j'veux dire... je jalousais Kenny, parce qu'il arrivait à être ce que j'étais pas avec toi, ce qu'on arrivait pas à être et c'était frustrant de ouf... j't'avoue que quand il est arrivé, j'étais contente hein... » elle haussa les épaules et avoua « mais ça a été dur de vous voir aussi proches alors que nous... » Elle marqua une pause, regarda la route, sourit et lança « c'est pour ça, je me suis dit que peut-être il était temps pour moi d'vous laisser ? Que c'était peut-être le moment où je devais comprendre quelque chose, tu vois ? J'me sentais de trop ». Son père reprit la parole, et continua à discuter de sa relation avec Kenny et de son comportement de gamin par rapport à lui. Il n'imagine pas une seule seconde que ce petit discours inspirera une grosse bêtise à sa fille quelques semaines plus tard.... Finalement, la petite famille arrive enfin sur le parking du magasin, clairement Murphy, elle fait confiance à son père la dessus. Elle le suit, alors qu'il annonce tout de suite la couleur aux vendeurs présents. Clairement, Murphy hésitait toujours entre rire sincèrement ou se cacher derrière quelque chose quand il était comme ça. Mais elle préféra en rire, suivant en silence son père et la vendeuse. Murphy ne disait toujours rien, si bien que lorsque son père remercia clairement la vendeuse et qu'ils se retrouvèrent tous les deux, elle leva les mains comme un prisonnier et lança « hey j'ai rien dit moi » avant de rire doucement face à son père. Finalement, ils reportèrent leur attention mutuelle sur les téléphones qui étaient proposés face à eux. Ce que disait le père Gallagher était très juste et Murphy -qui n'y connaissait rien en modernité téléphonique- n'imaginait pas une seule seconde qu'on pouvait réellement bien filmer avec un bon portable. « C'est possible ? » demanda t-elle alors. Elle essayait de lire les étiquettes, de comprendre le charabias mais c'était technique et elle, n'y connaissait rien. Alors elle soupira, posa ses mains sur les hanches et lança « j'y comprends rien à leurs trucs moi... » avant de croiser le regard de son père « je veux un truc simple, avec beaucoup de mémoire et un bon appareil photo, c'est tout » et elle n'était clairement pas exigeante. « Bon, je veux quand même envoyer des sms et passer des coups de fils hein » rigola t-elle, oubliant presque à quoi sert un portable à la base. |
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