○ ramassage des déchets (event - forêt)

Tout le monde est au courant des déchets laissés chaque année sur la plage, mais malheureusement, ce n'est pas le seul endroit où cela se produit. Désirant agir au maximum cet hiver, la ville d'Island Bay propose aux habitants de participer à un nettoyage de grande ampleur. La forêt n'y échappera pas. Elle n'est pas épargnée par les randonneurs qui laissent trop de déchets, il est grand temps de lui donner un coup de propre. Des sacs poubelles ont été distribué à chaque participant pour qu'ils puissent ramasser les déchets qu'ils trouvent : papiers, canettes, mégots de cigarettes, bouteilles en plastique, etc. Pour remercier les participants, la ville a préparer un feu de camp au bord d'un petit espace d'eau : l'endroit parfait pour partager un agréable moment après l'effort.

Concernant le déroulement du rp, les places sont limitées afin de dynamiser le sujet. Chacun est libre d'y répondre quand ça l'enchante, laissez juste une réponse entre chacune de vos réponses. Privilégiez les rps courts.

5 places libres

Lorsque j'étais enfant, je me souviens que plusieurs fois dans l'année, mon école organisait des sorties en forêt ou sur le bord de la mer, pour que l'on collecte les déchets. Il est vrai, que nous n'aimions pas tellement ça, mais ça nous aura permit d'avoir les bons réflexes en grandissant. Enfin, dans mon cas, je sais que ça à marché. Je veille à ne jamais prendre de bain, mais à prendre des douches express, c'est à dire en moins de cinq minutes. Et une fois par semaine ; généralement le dimanche car je ne bouge pas de chez moi ; j me fais ce que ma mère appelait une toilette de chat, c'est à dire que je me lave au gant, devant mon lavabo. J'éteins l’électricité dès que je quitte une pièce et si je peux éviter d'utiliser ma voiture, je l'évite. Quand à la nourriture, je veille à en gaspiller le moins possible. De toute façon, mon réfrigérateur est vide, la plus part du temps. Enfin, tout ça pour dire que si tout le monde se donnait la main pour agir, notre belle planète irait beaucoup mieux. Elle soupire, elle se lamente, elle souffre en silence et personne ne semble décidé à regarder autre chose que son petit nombril. C'est agaçant, mais toute seule, que puis-je faire ? Pas grand chose, en tout cas. J'ai mis une pétition en ligne il y a quelques semaines, pour évoquer le "zéro déchets" en utilisant des contenants réutilisables, comme les bouteilles ou les pots de yaourts en verre. Elle est totalement passé inaperçue. Il faut croire que les nichons de la Kardashian sont plus importants que les problèmes de la terre. Quoiqu'il en soit, j'ai reçu un courriel de la ville l'autre jour, au travail et je me suis inscrite. Passer une journée à récolter des déchets dans la forêt, comme je le faisait lorsque j'étais enfant, en voilà une bonne idée. Et le jour J, me voilà avec sac poubelle à ramasser ça et là, des ordures, des trucs parfois hallucinants. "Les gens jettent vraiment n'importe quoi !" fais-je, plus pour moi qu'à l'intention de la jeune femme à quelques pas de moi. Je viens en effet de trouver une paire de menottes en fourrure rose vif.

Je suis étonnée d'avoir lancer la conversation la première. Mais, il faut un début à tout. Et puis, si je ne le faisais pas, peut-être que personne ne l'aurait fait. Je suis bien placée pour le savoir, engager la conversation, face à des inconnus, ça n'est facile pour personne. Il y a toujours le risque de tomber à plat avec des paroles qui pourraient passer pour incongrues. Mais, j'essaye de changer, d'être plus ouverte, alors, je peux bien lancer la conversation. Et si personne ne répond, ma foie, tant pis, j'aurais au moins essayer et on ne pourra plus me qualifier de quelqu'un de froid. Car, je ne suis pas froide, je suis simplement réservée. Enfin, peut importe. J'ai lancé une boutade et finalement, les autres se mettent, elles aussi à montrer leurs trouvailles. Une boîte de biscuits apéritifs pour l'une, une bouée licorne pour l'autre. Je rêvais d'en avoir une lorsque j'étais enfant. "Arf. Moi aussi !" avouais-je, comme l'une des jeunes femmes disaient avoir des images dans la tête, suite à l'association menottes en fourrures et biscuits apéritifs. Une autre parle de faire un concours de celui ou de celle qui trouvera le truc le plus étrange. Je pouffe de rire. En fait, je craignais de venir ici parce que je ne connais personne, mais ça risque de vite devenir amusant. J'avance tout en piochant des mégots, des canettes, des restes de condoms ; les gens sont vraiment dégueulasses. "Aah !" fais-je, soudain, "J'en tiens un, mais je ne sais pas ce que c'est !" dis-je en fourrant le dit objet dans mon sac. C'est à moitié casser, mais j'ai l'impression que ça devait être une statuette, mais sans être certaine.

Heureusement pour le petit groupe, cette forêt, ce n’était pas non plus Mumbai. Là-bas, même les maisons sont parfois faites de déchets, et pour peu qu’il y ai des décharges, on y trouve probablement plus d’animaux abandonnés ou d’enfants ferrailleurs que de choses potentiellement recyclables. Même si le constat de la bêtise humaine restait effarant, nettoyer cette forêt était un peu comme une promenade de santé pour l’indienne, malgré sa patte folle. Alors qu’elle zyeutait tour à tour vers chacune de ses camarades de corvées, Mathangi compris qu’elle était tombée sur la fine équipe, une belle bande de rebelles de la forêt. Elle riait à chacune de leurs remarques cinglantes sur ces déchets insolites, gardait l’œil ouvert dans l’espoir de trouver quelque chose qui pourrait potentiellement la faire grimper sur le podium. Son regard se dirigea vers l’autre brune du groupe, qui venait tout juste de trouver quelque chose… sans réellement savoir de quoi il pouvait bien s’agir. Mathangi approcha curieusement en empoignant son sac. Elle tendit la tête par dessus celui de sa comparse, avant de plisser les yeux. « Oh ben ça, alors. J’espère que c’était pas un totem sacré ou un truc comme ça, ou alors ton karma va tomber en flèche. » Elle esquissa un sourire un peu bête, avant de secouer la tête, puis se remit à la tâche ingrate, mais nécessaire. Quelques mètres plus loin, elle tomba sur les restes d’un feu de camp, recouvert par quelques cadavres de bières. Elle fit tinter les cannettes entre elles avant de les lâcher dans son sac, puis souleva un petit quelque chose dissimulé sous quelques feuilles, à quelques centimètres à peine du foyer éteint. Elle leva un instant les yeux vers la comparse qui questionna le groupe, avant d’exposer le petit objet devant elle, une espèce de chaussure pour enfant à l’effigie de Bob l’éponge. « Je sais pas trop, à quoi on pense quand on fait cuire son gosse sur un feu de camp ? » Elle se mit à rire. « Plus sérieusement, je ne pense pas qu’on pense à quoi que ce soit. Ça doit surtout être de la fainéantise, l’habitude ou alors… je sais pas, l’éducation, peut-être. »

Je pouffe de rire à la remarque d'une des filles face à l'objet plus qu'étrange que je viens de trouver. "Il faut espéré que non alors, parce que mon karma est déjà au plus bas !" plaisantais-je. En réalité, je ne croyais pas en ce genre de chose. Je ne croyais d'ailleurs pas en grand chose d'ailleurs. Enfin bref, le truc resta dans le sac, de toute façon, ce n'est pas moi qui avait jeter cet objet, je n'avais fais que le ramasser. Une autre jeune femme, qui n'avait pas encore parler, nous demanda ce que, d'après nous, les gens pensaient en jetant dans les bois leurs déchets. Je haussais les épaules. Je n'en savais fichtrement rien. La brune au karma prit la parole et je pense que c'était un avis général, car elle n'avait sans doute pas tord. Fainéantise et manque d'éducation devait y être pour beaucoup. "De la flemme oui. C'est bien plus facile de laisser tout sur place plutôt que de prendre un sac et le jeter à la première poubelle trouvée !" dis-je en claquant la langue. Je n'aimais pas cette fâcheuse habitude que pouvait avoir les gens. Je me souviens, il y a quelques années, en éternuant, j'avais laisser échapper mon chewing-gum. J'aurais pu le laisser par terre, mais non. A la place, je l'ai ramasser, je l'ai enrouler dans un vieux mouchoir, dans le but de le mettre à la poubelle dès que j'en trouverais une. Mon attitude avait surpris une vieille dame, sans doute s'était-elle attendue à ce que je ne fasse rien. Ou peut-être a-t-elle cru que j'avais agit ainsi parce que n'importe qui pouvait me voir. Aller savoir. Moi en tout cas, je sais que je l'aurais fais même en étant seule. "Celui-là, je pense qu'il me faudra un coup de main pour l'emporter à la benne !" dis-je, en désignant un matelas. Nouveau claquement de langue réprobateur de ma part. "Bon sang, ils ne connaissent pas les déchèteries !" pestais-je. Une autre repris ensuite la parole pour se présenter. Bonne idée. Nous allions sans doute passer l'après-midi ici, alors autant savoir à qui on a affaire. "Enchantée ! Moi, c'est Helsie !" que je réponds, joyeusement.

Pour sûr, Mathangi était bien tombée. Les pistes de réflexion sur lesquelles toute la tribu s’engageait  étaient toutes plus intéressantes les unes que les autres, et mine de rien, ça rendait la tâche bien plus agréable qu’elle n’aurait pu le penser en sortant du bus, il y a quelques heures de ça. L’indienne écoutait parler ses comparses avec beaucoup d’intérêt, sans non plus trop s’avancer. Enfin, elle laissa échapper quelques mots, comme si elle constatait quelque chose.

- Au moins, nous sommes toutes d’accord là-dessus. C’est chouette que vous soyez là, les filles.

Il était important de le préciser. Au-delà du coup de main filé à la ville et de l’exercice que ça impliquait pour le corps, nettoyer les déchets comme elles le faisaient toutes aujourd’hui allait aussi prendre la forme d’une petite victoire personnelle.

Mathangi observa le matelas avec un air déconcerté. Plus le petit groupe avançait, et plus les découvertes qu’elles faisaient étaient farfelues. C’était à se demander ce qu’elles allaient bien finir par trouver au bout de la forêt. Elle lâcha son sac et tira un peu sur ses gants avant d’attraper un coin du matelas à son tour, histoire de venir en aide aux autres. Elle se mit à rire en écoutant les inquiétudes de sa voisine.

- Il pèse un âne mort, en plus de ça. Ne te mets pas des idées comme ça dans la tête, il va te paraître encore plus lourd si tu imagines deux personnes dessus. Ou trois. Ou quatre, qui sait ?

Une fois le matelas mis de côté, elle passa son avant-bras sur son front pour essuyer la sueur qui commençait à perler. Elle écouta attentivement ses comparses se présenter avant de se lancer à son tour.

- Mathangi. Mais vous pouvez m’appeler Ma, ou Dhury, ou… bref, tout ce que vous trouvez de plus simple.

La cadette du groupe soulève un point important : aujourd’hui, en effet, c’est girl power. Et ça ne fait pas de mal, on ne sait jamais sur qui on tombe : ça aurait très bien pu être un macho de première qui aurait passé la journée à répéter qu’il n’y aurait pas autant de déchets sans les femmes et leurs cotons démaquillants ou autres emballages de tampons hygiéniques. Alors pour le coup, Mathangi n’allait sûrement pas aller la contredire, loin de là.

Maudit matelas, il avait réussi à mettre l’indienne en nage. Plus le temps passait, et plus la masse de déchets commençait à diminuer tandis que les sacs poubelles, eux, gonflaient à vue d’œil. Ça tirait sur les bras, mais c’était un mal pour un bien. Mathangi entreprit de réunir les sacs qui avaient été remplis jusque là, de sorte à ce qu’on ai pas à faire les quatre cents pas lorsque le moment – plus si loin que ça – de tout mettre dans la benne sera venu. Elle commençait à saliver à l’idée de pouvoir profiter d’un petit moment cocooning après tout ça, et allait partager cette idée avec le reste du groupe si la petite blonde n’appela pas au secours. Pas de couteau sous la main pour Dhury, mais une lame de cutter un peu plus loin, à moitié recouverte par la terre. Elle approche, découvre le kiwi coincé et s’agenouille en s’attaquant aux fils qui retiennent l’animal.

- Attention les yeux, les filles.

Elle sectionna les entraves d’un coup sec tout en prenant soin de ne pas se faire éborgner par la lame, sinon par le bec de l’animal. Elle recula vivement une fois ce dernier libéré, puis glissa la lame dans un contenant qu’elle pourrait trouver dans l’un des sacs poubelles encore ouverts. Une fois débarrassée de ce qui a potentiellement pu servir d’arme blanche, elle prend le temps de s’étirer.

- Franchement, on l’aura réussie notre journée. Une vie sauvée et plusieurs kilos de déchets à la benne. Je sais pas vous, mais moi j’ai entendue qu’il y avait un super moment détente à la clé.