game on. (cole)

Charlie n'a jamais été très doué pour les jeux vidéo, il faut dire qu'elle n'a jamais véritablement consacré de temps à cela, quand elle était gamine, elle jouait plutôt à l'extérieur que devant un écran d'ordinateur ou devant le téléviseur. Cela dit, elle ne déteste pas cela, les fois qu'elle a pu tester avec Mario Kart ou encore Super Mario, ouais, autrement dit, elle connaît surtout Mario Bros, mais encore une fois, ce n'est pas une habituée, mais elle n'est pas fermée à découvrir cet univers. Elle avait accepté de passer un casting pour un rôle principal pour un futur jeu vidéo sur console, elle trouve ça assez fascinant à voir un visage aussi réel à l'écran, comme Until Dawn ou encore Detroit Become Human et bien d'autres, c'est la nouvelle technologie et c'est ce qui rend le jeu un peu plus intéressant, avoir des graphiques dignes de ce nom. Charlie avait donc été retenue pour servir de modèle et prêter sa voix au personnage féminin. Elle qui aime faire des expériences, ça va être une nouvelle histoire à écrire pour son blog, mais pour l'heure, elle se rend sur Wellington, dans les studios Sidhe. Elle se replace une mèche de cheveux avant d'entrer en coulisses, c'est l'heure du repas, sûrement pas l'heure idéale pour déranger les gens, mais tant pis, on avait hormis de lui fournir quelques réponses à ses questions, alors, elle venait chercher l'information directement en personne. Charlie visite un peu les lieux, du moins, à travers les nombreux couloirs, juste avant d'atterrir à la cafétéria, on lui a dit qu'un certain Cole Sawyers allait pouvoir la renseigner, enfin, il s'agit du grand patron, il paraît. Mais bon, elle ne sait même pas à quoi il ressemble, alors, elle tente sa chance avec le premier homme seul qu'elle croise dans la pièce. « Hm.. désolée, je vous dérange peut-être, mais je cherche un certain Cole Sawyers ? On m'a envoyé ici pour parler du prochain projet en cours et j'avoue que je suis un peu perdue là. Vous savez où je peux le trouver ? » Voilà, autant être honnête, elle veut tout savoir et elle ne sait pas grand-chose pour le moment.

Une ligne de code m’est particulièrement hostile aujourd’hui. Un regard sur l’heure de mon ordinateur m’indique que je bosse depuis au moins 45 minutes sur les mêmes fichues lignes de codes. Rien de bien reluisant pour un programmeur de ma trempe. Je comprends mieux pourquoi mon collègue et ami m’a refilé le bébé. « Rien n’est à ton épreuve Cole. C’est un souci, de code, rien de bien sérieux, je t’assure. » Mon cul oui ! Je me frotte les yeux pour tenter d’en effacer la fatigue. Le fait d’avoir le fixe sur la même ligne de code me fait la voir en double. À moins que cela soit lié à la faim ? Il est vrai que c’est l’heure du dîner. Je sauvegarde le peu de travail que j’ai réussi à accomplir avant de verrouiller la session de mon ordinateur. J’ai une réunion en lien avec notre nouveau projet après la pause repas. Une bonne façon de pouvoir se ressourcer avant d’attaquer à nouveau ces codes du diable. Je quitte mon bureau, mais avant d’atteindre l’ascenseur, j’informe ma secrétaire que je vais manger. Pour qu’elle puisse prendre mes messages pendant mon absence. Quoique dans l’urgence, elle peut toujours me rejoindre grâce à mon portable. Je gagne la cafétéria en sifflotant les notes d’une mélodie provenant du jeu Yoshi Island 2. Je salue quelques-uns de mes employés attablés près de la baie vitrée sur ma gauche. Il n’y a personne habiller en complet-veston cravate. Le code vestimentaire de la boîte est très décontracté. Les seules fois que je dois mettre un costume de pingouin, c’est lors des signatures de contrats avec une autre compagnie. Ça fait plus pro selon Andy. Sinon, le reste de l’année, je n’ai nullement besoin de me battre pour réussir à faire un nœud de cravate. Je commande un croissant au jambon fromage ainsi qu’un moka glacé. Un morceau de mon croissant dans la bouche je me fais accoster par une jeune femme. « Hm.. Désolée, je vous dérange peut-être, mais je cherche un certain Cole Sawyers ? On m’a envoyé ici pour parler du prochain projet en cours et j’avoue que je suis un peu perdue là. Vous savez où je peux le trouver. » Mon regard se pose sur son visage. Elle n’est pas l’un de mes employés. Je l’aurais remarqué sinon, car elle est vraiment belle, trop belle pour moi. Il est clair qu’elle ne joue pas dans ma ligue. Je suis étonné, mais également ravi que la personne qu’elle cherche c’est moi. On flatte son ego comme on le peut, merci de ne pas me juger. Ayant toujours ma bouchée de croissant dans la bouche, je m’empresse de l’avaler avant de lui répondre. « Je suis Cole. » Je dépose mon plateau-repas sur la table la plus proche avant de lui tendre la main de façon professionnelle. « Cole Sawyers, cofondateur de Sidhe. » Je me rappelle du mémo qu’Andy m’a laissé ce matin à propos d’une jeune femme prénommée Charlie. C’était-elle qui avait été retenue pour la distribution du nouveau jeu : Beyond Olympias. « Tu dois être Charlie Barrow ? » D’un signe de la main je l’invite à prendre place sur la chaise ergonomique en face de moi. « Que puis-je faire pour toi ? » Je lui souris tout en prenant une autre bouchée de mon croissant au jambon.  

Elle débarque à la boîte comme si rien n'était, elle n'a pas fait savoir qu'elle venait y faire un tour, qu'elle voulait un rendez-vous avec le cofondateur, on lui avait juste dit de s'adresser à lui, sans se soucier de prendre un rendez-vous ou non, même si cela paraît plutôt logique. Maintenant qu'elle y était, autant rester pour avoir ce qu'elle souhaite, c'est-à-dire plus d'informations, elle sait qu'on devait la recontacter, mais la patience chez elle n'existe pas tellement. Charlie s’incruste à la table d'un pauvre homme qui doit se demander ce qu'elle lui veut en pleine heure de dîner. Quoi qu'il en soit, si ce n'est pas Cole, elle va se mettre debout sur une table pour le chercher, ainsi, elle aura ce qu'elle veut, elle est prête à prendre le risque de se faire passer pour une folle, mais heureusement, il l'empêche de faire une connerie, il se trouve qu'il est Cole, c'est donc parfait. Elle lui sourit, trouvant ça presque mignon qu'il se dépêche de manger pour pouvoir lui parler. Pour être honnête, elle ne pensait pas tomber sur une personne aussi jeune, sans deviner son âge, il n'a pas non plus la cinquantaine, ça lui fera changement des vieux qu'elle rencontre. Charlie vient lui serrer la main par politesse. « Charlie, c'est bien ça. » L'histoire du jeu lui faisait presque penser à cette série de jeu bien connu, Assassin's Creed, mais surtout, elle aime bien l'époque dans laquelle le jeu va se dérouler. Elle s'installe face à lui, elle jette un coup d'œil alentour d'eux, les gens mangent, mais les observent également. Décidément, il doit être bon son croissant jambon, mais elle aurait sûrement fait pareille, manger, il n'y a rien de mieux. « On devait me téléphoner, mais cela n'a pas été fait.. j'avoue que je n'ai pas attendu très longtemps avant de me pointer au studio. » Elle rit légèrement, de toute façon, même si ce n'est qu'un jeu, elle a envie d'en savoir un maximum sur son personnage, sur le jeu et le développement. « Je crois qu'en fait, je suis seulement impatiente. » Elle se mordille légèrement la lèvre, peut-être un peu trop impatiente. « C'est possible d'avoir plus d'informations, surtout sur la date du commencement ? Enfin.. quand vous aurez terminé votre repas. » Elle lui adresse un sourire, le taquinant presque.

J’ai bien la confirmation de ce que j’avance quand la jeune femme me serre la main tout en confirmant son identité. Andy m’avait bien sûr parlé d’elle. Charlie était l’image parfaite de « sa Olympias ». Le contrat était déjà rédigé. Il ne manquait plus que la signature de la jeune femme ainsi que la mienne pour conclure l’entente. Mon collègue devait appeler la brunette ce matin pour fixer un rendez-vous. Cependant, la jeune femme a pris les choses en mains. Une qualité qui ne me déplaît pas. Elle s’installe devant moi à mon invitation. Je suis bien conscient des regards furtifs que nous lancent mes employés. Peu importe le milieu de travail, il aura toujours des gens pour potiner. Je crains que j’en sois la cible pendant quelques jours suite à cette rencontre. « On devait me téléphoner, mais cela n’a pas été fait. J’avoue que je n’ai pas attendu très longtemps avant de me pointer au studio. » Je fronce légèrement les sourcils. « Andy ne t’a pas appelé, ce matin ? Il devait le faire. » Je vais devoir lui en glisser quelques mots. Andy est un mec génial, mais parfois, niveau organisation, il est un peu à la bourre. Le rire cristallin de la jeune femme se fait entendre. Ce qui me fait sourire. « Je crois qu’en fait, je suis seulement impatiente. » Mon regard s’attarde sur les lèvres de Charlie qui se les mordillent. Pourquoi torture-t-elle sa bouche ainsi ? Je me demande, quel goût pourrait avoir… Mon imagination se met en branle, quand je réalise que je ne devrais pas avoir de telles pensées à son sujet. Cole, ressaisis-toi ! Il est vrai que cela fait un moment que je n’ai pas rencontré une femme qui pourrait me plaire, mais là c’est dans le cadre professionnel. Cela doit le rester. « Il n’y a pas faute. Cela prouve juste que le projet t’intéresse vraiment. C’est une qualité et cela me plaît de te savoir motiver. » Si c’est, les gens avec qui je travaille pourraient être tous comme elle. « C’est possible d’avoir plus d’informations, surtout sur la date du commencement ? Enfin. Quand vous aurez terminé votre repas. » Je baisse la tête pour observer mon plateau-repas. « Est-ce que je peux t’offrir quelque chose ? Les repas sont variés. Tu peux prendre ce que tu veux, c’est moi qui offre. » Je ne sais pas peut-être que c’est une végane ? C’est la nouvelle mode dans la boîte, assez pour instaurer des repas sans viandes ou faits avec des sous-produits animaux au menu de la cantine. Je la laisse décider tandis que je termine mon sandwich et ma boisson avant de m’attaquer à mon dessert. Un gâteau aux carottes, mon préféré. « On commence lundi prochain. On va commencer par enregistrer une panoplie d’expression faciale et de mouvements que l’on va intégrer à Olympias. Tu vas devenir Olympias en faite et même graphiquement elle va avoir tes traits. » Je marque une pause avant de poursuivre. « Est-ce que Andy t’a parlé de la trame de l’histoire, ou pas du tout ? »

Charlie secoue doucement la tête, non, elle n'avait pas reçu d'appel de la part du fameux Andy, sinon elle ne serait sûrement pas là, en pleine heure du dîner, à attendre d'avoir des nouvelles. D'accord, c'est peut-être plus que de l'impatience, elle ne va pas nier, c'est quelque chose qui lui plaît énormément et elle adore tout ce qui sort de l'ordinaire, parce que oui, ce n'est pas à tous les jours que l'on peut incarner un personnage de jeux vidéo. C'est une occasion en or, et pas que, elle va pouvoir raconter son expérience sur son blog, ça lui fera quelque chose à écrire à ses fans. Bref. Elle est contente d'avoir été choisie pour incarner Olympias, elle a plus de bol à ce niveau que dans sa vie amoureuse qui est complètement chaos quand on y pense. Elle lui sourit à nouveau, bien sûr, le projet l'intéresse et elle a bien hâte de commencer, elle ne sait pas trop à quoi s'attendre, mais elle va sûrement vite le découvrir, les vidéos d'acteurs incarnant un personnage ne montrent pas tout, elle va pouvoir vivre cette expérience. Elle se tourne vers le menu, il lui offre quelque chose de la cafétéria, première fois qu'on lui fait une telle offre, c'est presque charmant même, ça fait rancard d'adolescent et c'est mignon en fait. « Hm. Je vais seulement prendre une bouteille d'eau, ça ira pour moi, merci. » Elle n'a pas tellement faim et puis, même si certaines odeurs de la pièce lui donnent faim, elle préfère attendre d'être rentré, surtout qu'elle avait avalé un bon petit-déjeuner dans la matinée. Elle prend sa bouteille d'eau, elle suppose que c'est tout bon et puis, au pire, elle pourra toujours le rembourser ou lui offrir une bouteille à son tour. Elle revient s'installer à la table. « Oh déjà ? C'est trop cool ! » Qu'elle balance presque comme une gamine qui vient de se faire offrir des billets pour un boyband. Elle retire le bouchon de la bouteille d'eau pour en boire quelques gorgées. « Vite fait, oui, un court résumé, mais je suis curieuse d'entendre la suite en détails de ta bouche. » Charlie dépose la bouteille, prête à l'écouter, à rêver et à s'imaginer l'histoire dans sa tête, à voir comment elle va l’interpréter aussi. « J'espère être à la hauteur de vos attentes. »