Il est temps de crever l'abcès (Alexie)

Depuis que je Gus, je suis venue plusieurs fois au zoo. Une première fois pour le voir, parce qu'il m'avait inscrite à un programme pour me permettre de donné à manger à des bébés animaux, absolument trop mignons, et les fois suivantes, pour voir ces bébés devenus grands et toujours aussi mignons. Même si, pour un animal adulte, le terme magnifique, serait bien plus approprié. J'aime venir ici, déjà, parce que je connais quelqu'un et aussi, parce que les animaux sont bien plus faciles à vivre et à comprendre que les humains. Moi même, j'ai parfois du mal ; pour ne pas dire souvent ; à comprendre mes propres agissements. Sursauter comme une dingue à cause d'une porte qui claque alors que je vie seule n'est que l'un des très ; trop ; nombreux exemples que je pourrais citer. Quoiqu'il en soit, j'aime venir ici, je m'y sens bien. Il y a juste une chose que je ne comprends pas et que j'aimerais comprendre. L'une des soigneuses m'a prise en grippe. Je ne lui ai pourtant rien fait, je ne lui ai même jamais adresser la parole. Mais j’ignore pourquoi, à chaque fois qu'elle me voit elle me décoche de ces regards, j'ai l'impression qu'elle vas me bouffer ! Et j'aimerais bien savoir les raisons qu'il à pousse à agir de la sorte, car je suis bien loin d'être une mauvaise personne. Ce jour-là, je décide donc de profiter de ma visite pour retrouver cette jeune femme. Je crois savoir qu'elle travail du côté des primates, aussi, c'est en ce lieu que je me rends en premier. Maintenant, il me faut ouvrir l’œil, car il y a foule.

J'ai beau me diriger vers le secteur des primates d'un pas bien décidé, lorsque j'y suis, je me ratatine sur place comme un vieux mollusque. Je suis bien tentée de faire demi-tour avant que la personne que je suis venue voir ne puisse me voir, de cette façon, ni vu, ni connue. Je l’aperçois, assise sur un banc en train de manger un sandwich.Ça me fait penser que je suis partie de chez moi le ventre vide et que je meure de faim. Il est temps pour moi de faire demi-tour, toute bonne volonté et motivation de ma part s’étant envolé comme neige au soleil. Seulement, je n'avais pas prévu qu'elle me verrait. Lorsqu'elle s'approche de moi, je sautille d'un pied sur l'autre, d'un air nerveux. Quand je suis nerveuse j'ai tendance à répéter les mêmes choses en boucle : mettre mes cheveux derrière mon oreille, sautiller d'un pied sur l'autre et remonter mes lunettes. Bon, là, je ne les porte pas, puisque ce sont des lunettes de travail, donc par conséquent, je ne l'ai porte qu'au travail. Enfin bref, j'ai tout de même le réflexe de diriger ma main vers mes yeux, avant de la laisser retomber mollement le long de mon corps. Je ne suis pas une fille très courageuse. Des fois, j'ai envie de me donner une bonne paire de claques pour me faire réagir, mais je sais très bien que c'est inutile. Je ne parviendrais qu'à me faire mal et en plus, ça serait sans effet ! La jeune femme arrive à ma hauteur et me demande aussitôt si je cherche Gus. Je ne savais pas qu'il était en congé aujourd'hui, enfin qu'importe. Je hausse les épaules pour me donner de la contenance. A dire vrai, j'ai envie de disparaitre sous terre, comme une autruche. Sur le moment, ça me semblait être une bonne idée que de venir la voir pour savoir ce que j'avais bien pu faire de mal, mais maintenant, non, ce n'est clairement pas une bonne idée. Pourtant, je ne pense pas qu'elle serait du genre à me bouffer toute crue. "Non, en fait, c'est ... euh ... vous que je cherchais !" couinais-je. "Euh ... Bonjour !" ajoutais-je, en constant que j'avais bêtement omit les politesses d'usage. J'ai pourtant dis à Gus qu'il pouvait me présenter ses amis, parce que la solitude me pesait, mais si je ne suis pas capable de maitriser les tremblements dans ma voix dès que je parles à une personne inconnue, je vais les faire fuir avant même de connaitre leur prénom.

Dans la vie de tout les jours, il existe bien des façons de se retrouver dans une situation inconfortable. Le genre de situation qui donne envie de disparaitre dans un claquement de doigts. Cette situation en est une. Je n'aurais pas du venir. Je n'aurais pas du faire tout ce chemin pour parler à quelqu'un que je ne connais pas. Ou plutôt quelqu'un que je ne connais que de vu. J'ai déjà bien des difficultés à dire ce que je pense vraiment à mes amis les plus proches, alors à une parfaite inconnue. Mais, alors que tout le courage dont j'avais fais preuve s’envole en fumée, elle m’interpelle. Je suis coincée, il est trop tard pour faire demi-tour. Quand elle me demande si je cherche Gus, je suis bien obligée d'admettre que c'est elle que je cherche, en réalité. Cela semble l'étonner. Bien vite, elle me demande si la raison de ma venue concerne les primates. Je souris. J'aurais bien aimé, car les primates sont une espèce fascinante et le zoo de Wellington en possède de magnifique spécimen. J'apprécie particulièrement les gorilles. Ces singes sont vraiment majestueux. Et leurs petits sont tout simplement adorables. Toutefois, je n'ai pas le temps de répondre que déjà, elle me pose une autre question. Je secoue positivement la tête à l'évocation de Gus, mais, encore une fois, elle ne me laisse pas le temps d'ouvrir la bouche. C'est que je cherche mes mots, je n'ai pas l'intention de blesser qui que ce soit, je veux juste savoir et comprendre ce que j'ai bien pu faire pour être aussi indésirable à ses yeux. Ses paroles me laissent sans voix. J'ouvre des yeux ronds de surprises, étonnée. "Mais, je ne suis pas sa petite amie !" dis-je alors. La situation prête à sourire. Je ne suis pas sa copine et à l'évidence, elle non plus, alors je ne comprends toujours pas ou est le malaise. "En fait, Gus m'aide, en quelque sorte, à vaincre ma peur des hommes, à l'aide des bébés animaux !" dis-je d'une petite voix.

Je suis totalement paumée lorsque la jeune femme se méprends sur mon identité. Elle semble, en effet, penser que je suis la copine de Gus. Je dois dire que je m'étais attendu à tout vraiment à tout en prenant mon courage à deux mains pour venir jusqu'ici, mais certainement pas à ça. Je pourrais en rire, mais j'ai encore l'estomac trop retourner pour le faire. Ceci dit, sans en être certaine, je me dis que si elle m'a prise pour sa copine, ça expliquerait bien des choses sur le pourquoi de son attitude vis à vis de moi. J'avoue bien vite la vérité, à savoir que Gus et moi, nous ne sommes pas ensembles. Maintenant, c'est elle qui semble bien embêtée ; je m'en rends compte face à son rire nerveux ; et je m'en veux. Je n'y suis pour rien, évidemment, mais c'est plus fort que moi. Elle s'excuse de sa méprise, avant de dire qu'elle s'est fait des idées. Cela me conforte dans ce que je pensais. "Il n'y a pas de mal !" dis-je en me mordant l'intérieur de la joue. C'est là que j'explique le pourquoi de ma présence au zoo. La thérapie par l'animal. Je suis persuadée que, comme moi, toute à l'heure, elle s'attendait à tout sauf à ça ! "Je pense que oui,mais c'est encore un peut tôt !" avouais-je, comme elle me demande si ça marche. Je dois dire que oui, ça marche, parce que je sens bien que je suis plus confiante qu'avant et moins réservée, mais le plus gros des efforts que j'avais fait ont été gâchés par ce garçon qui m'a totalement laissée tombée, alors il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir. "Et bien ... disons que depuis que je viens, je ... euh ... j'ai un peu l'impression que vous en avez après moi et j'aimerais comprendre pourquoi !" dis-je, avant de baisser les yeux pour regarder fixement le sol tellement je suis mal à l'aise. Enfin au moins, je l'ai dis. J'espère juste ne pas avoir envenimer la situation en la vexant parce que ce n'est pas du tout mon intention. "J'ai fais quelque chose de mal ?" couinais-je alors. "Je ... euh ... moi, c'est Helsie !" terminais-je, piteusement. Là pour le coup, ma thérapie tombe à plat.

Des situations cocasses comme celle là, il en arrive à tout le monde et ce, tout les jours. Je veux dire, c'est facile, quand on ne connaît pas une personne, de se méprendre sur son compte. Moi, par exemple, je me souviens d'une vieille anecdote. Une anecdote survenue il y a bien longtemps, puisque je devais avoir dix-neuf ou vingt ans, je ne sais plus. Quoiqu'il en soit, je quittais une supérette où j'avais acheté du shampooing, et je rentrais chez moi. J'habitais chez mon père à l'époque et j'étais encore étudiante. Le soir commençait à tomber et j'ai entendu des pas derrière moi. Un coup d’œil derrière mon épaule m'as suffit pour constater qu'il s'agissait d'un homme. J'ai pris peur, alors j'ai accélérer l'allure. Il me suivait toujours ! Alors, je me suis mise à courir. Aussi vite que je le pouvais. Mais naturellement, j'ai du m'arrêter au bout de quelques mètres, complètement essoufflée. C'est là que je l'ai vu surgir devant moi. Il voulait simplement me rendre mon sac à main, que, comme une idiote, j'avais laissé à la supérette. Je me suis trouver bête, incapable de bredouiller autre chose qu'un merci, à peine audible. Le pauvre, il a du me prendre pour une folle ! La, le quiproquo c'était dérouler dans les deux sens moins. Moi, parce que je l'avais senti hostile et elle, parce qu'elle m'avait prise pour la copine de Gus. J'aurais pu l'être, mais ce n'était pas le cas. Ce je voudrais comprendre c'est pourquoi cette idée semblait la fâchée. Mais je préférais me taire. L'incident était clos. "Ce n'est pas grave ! Je me suis peut être fait un film. Je n'ai pas vraiment l'habitude des relations humaines !" dis-je, simplement. La jeune femme proposa de reprendre à zéro, afin, sans doute, d'oublier ce premier contact plutôt louper. Je ne pouvais qu'approuver. "Et pourquoi pas les deux ?" hasardais-je, comme elle me proposait une boisson au distributeur ou une caresse à un bébé singe. C'était l'occasion rêvée ! Quand au tutoiement, je trouvais également ça, bien plus sympathique.

Méchante ? Non, pas vraiment. Comme je l'avais souligné, je n'avais pas l'habitude des relations humaines. Loin de là. J'étais maladroite, intimidée et du même coup, je pouvais paraître froide. Cette idée me déplaisait mais les gens qui ne me connaissait pas ne pouvaient pas le deviner. Ce n'est clairement pas inscrit sur mon front ! "Pas vraiment !" répondis-je alors qu'elle même me signifiait qu'elle plaisantait. Nous avons ensuite décider d'aller boire un café au distributeur et d'aller rendre visite aux jeunes singes. J'aime le café, je dirais même que j'adore ça, mais le café en distributeur est rarement bon. Si je prends exemple sur celui du boulot, il est même carrément dégueulasse. La jeune femme me demanda depuis combien de temps je connaissais Gus. "Deux ans, peut être un peu plus !" dis-je en réponse. À dire vrai, je ne me souvenais plus tellement de là première fois que je l'avais vu, ni du lieu ni des circonstances. Mais, ce n'était pas la question. "Et toi ? Tu le connais depuis longtemps ?" lui demandais-je à mon tour. Elle faisait peut être parti de cette bande d'amis dont il m'avait parler. Après m'avoir parler des deux singes que nous allions voir ; l'un d'eux avait tendance à pincer ; nous entrâmes dans l'enclos. L'un d'eux entoura ma jambe de ses bras et les deuxième me tira les cheveux. Malgré la douleur je ne pu me retenir de rire. "Ça change des griffures que me donne mon chat !" avouais-je, alors qu'elle m'aidait à me libérer en m'expliquant qu'en plus de pincer, il tirait aussi les cheveux.