ferme les stores, on va retarder demain (brayden)

brayden boyd

ma morale et mes désirs s'emmêlent

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ (one) Brayden a deux tatouages, ce n’est pas la première chose que l’on remarque sur lui, mais il est utile de le préciser : un éclair sur son doigt, représentant son côté passionné, électrique, et un paysage avec une soucoupe volante sur la cuisse pour tout ce qu’il n’a pas encore rencontré dans sa vie. Il a parcouru des milliers de kilomètres entre les trois pays dans lesquels il a vécu et pourtant, il sait qu’il ne connaît encore rien de la Terre qui le voit grandir, ce tatouage représente ce ressenti : l’inconnu, l’aventure et tout ce qu’il ne verra jamais de son vivant. (two) C’est un fumeur occasionnel, il a pris une décision le jour où il a goûté au tabac pour la première fois : jamais il ne dépensera son argent là-dedans. C’est ainsi qu’il accepte volontiers lorsqu’on lui propose une cigarette, mais il n’achète pas de paquets de lui-même. Il n’en est pas de même pour l’alcool, il a quelques bonnes bouteilles rangées dans un des placards de sa cuisine et quelques bières toujours dans son frigo. Son père le lui a toujours dit : il faut savoir dans quoi investir. (three) Ses parents lui ont transmis des valeurs familiales qui ne le quitteront probablement jamais. Bien qu’il ne ressente pas encore le besoin de rencontrer l’amour de sa vie et de lui faire quelques enfants, il est attaché à celles-ci. Il a pour habitude d’aller dîner chez ses parents une fois par semaine et aime toujours autant bricoler avec son père dans le garage de celui-ci. Fils unique, il a appris à ne compter que sur eux et affirme qu’il sera bel et bien présent le jour où ce sera à son tour de s’occuper d’eux. (four) C’est un fêtard, il sort en soirées depuis l’âge de seize ans et s’y amuse toujours autant. Boire jusqu’à ne plus se souvenir le lendemain matin, se réveiller avec des dessins ridicules sur le visage et avoir un mal de crâne durant des heures, c’est son credo. Il ne s’est pas encore lassé de ce mode de vie et les horaires flexibles de son travail lui permettent de vivre toute sa semaine comme si c’était un éternel week-end. (five) Il a un tempérament très calme. Il sait user des mots qui blessent, mais il préfère adoucir les conflits plutôt que de les alimenter. Il faut vraiment être très casse-pied pour réussir à l’agacer, et il faut que l’action ait été très agressives à son encontre pour réussir à l’énerver. Heureusement pour lui, sa mère ne lui a pas transmis l’impulsivité légendaire des français. (six) Personne ne lui a appris à dessiner, c’est venu naturellement dès son plus jeune âge. Comme tous gamins, il a commencé par des gribouillages sur des feuilles blanches données par ses parents. Ça s’est ensuite transformé en bonhommes dessinés rapidement dans ses cahiers de mathématiques avant d’évoluer en de véritables illustrations sur des toiles faites exprès. Comme tous dessinateurs qui se respectent, il était plus que modeste et trouvait ses dessins minables, jusqu’à ce qu’on veuille payer pour l’une de ses illustrations. Au fil des années, il s’est fait un nom et s’est affilié à une maison d’édition, tous les auteurs de contes pour enfants qui passent par celle-ci ont droits aux illustrations de Brayden Boyd. Depuis quelques mois, il a appris à manier le pinceau et passe des dessins d’ours et de chatons à des portraits qui se veulent le plus réaliste possible. Ce sont deux arts différents, qu’il tente d’apprivoiser du mieux qu’il le peut. (seven) Il manie l’humour des personnes timides et pourtant, il n’a jamais manqué de confiance en lui. Adepte de l’autodérision, personne ne le descendra jamais mieux que lui-même. Il sait quels sont ses défauts et sait également les mettre en avant pour en faire une qualité détournée, ça lui vaut la sympathie de nombreuses personnes. Brayden n’est pas quelqu’un qui a énormément d’ennemis, il pense d’ailleurs ne pas en avoir un seul : il se contente de vivre sa vie dans son coin, de faire ses conneries sans affecter qui que ce soit. Si ce n’est par jalousie, il ne voit aucune raison à ce qu’on se mette contre lui. (eight) Il a un amour fou pour les deux roues, même s’il roule le plus souvent dans une voiture. Il a acheté une moto il y a quelques mois, complètement foutue, à retaper entièrement. Il joue de temps en temps au mécanicien avec son père, mais il a bien compris que ni le père ni le fils ont les capacités nécessaires pour la refaire rouler. Sa fierté l’empêche de l’emmener chez un garagiste, peut-être se décidera-t-il un jour. (nine) Grand sportif, il a aménagé un espace dédié à la musculation dans l’une des pièces de sa maison. Mis à part l’alcool et quelques cacahuètes, il ne fait que très peu d’écart au niveau de la nourriture. Comme ses confrères professionnels, il s’autorise un à deux repas un peu plus « grossier » par semaine mais sinon, il suit une diète qui semble fonctionner : son corps musclé et finement dessiné le prouve. (ten) Il a tout ce dont il a besoin pour vivre : deux parents aimants, de l’argent, une belle maison et un métier que le passionne toujours autant. Mais depuis quelques temps, il a l’impression qu’il lui manque quelque chose. Il veut que quelqu’un vienne chambouler sa vie, détruire sa routine et modifier tous ses plans. Il ne sait pas si c’est le besoin de rencontrer le grand amour qui se présente ou si ce n’est qu’un ennui passager, mais l’idée ne sort pas de son crâne et même si son bonheur actuel ne s’estompe pas, il sait qu’il lui manque quelque chose pour le combler entièrement. Il n’a pas pris de décision radicale pour combler ce vide, mais Island Bay est une ville pleine de surprises et elle finira par le surprendre à nouveau, du moins, il l’espère.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ maverick mcconnell</pris> brayden boyd

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l'histoire de ma vie

faim d'scène, faim d'alcool, faim d'gloire, faim d'sexe

Les yeux rivés sur la jeune femme qui pose en face de lui, Brayden fait de son mieux pour retranscrire les traits de celle-ci sur sa toile. Il a posté une annonce dans le journal, il offre ses services à un prix plus que raisonnable, il l’a précisé : il commence à peine dans le milieu et cherche à se faire la main, les résultats ne seront pas dignes d’un professionnel mais il fait de son mieux. Il se demande ce qu’elle a vécu avant d’arriver jusqu’à lui, son visage a-t-il été défiguré par la haine, adouci par l’amour, marqué par la tristesse ou étiré par la joie ? Qu’est-ce qui mène une personne à vouloir un portrait d’elle-même, est-ce pour l’accrocher au-dessus de son canapé et mettre une ambiance pesante dans son salon ou va-t-elle la donner à ses grands-parents qui vivent à l’autre bout du pays ? À travers ses coups de pinceau, il invente son histoire, celle qu’il pense qu’elle a vécu, qu’elle vit et qu’elle vivra jusqu’à la fin de ses jours. Il imagine la personne qui l’attend chez elle, le chien qu’elle n’a jamais envie de sortir mais qu’elle promène malgré tout durant  de longues minutes, le métier qu’elle fait. À en juger par son physique, par son maquillage parfait et ses ongles si biens manucurés, il pense qu’elle travaille dans la mode. En tant que vendeuse, peut-être, elle donne des conseils à des femmes qui ne savent pas comment s’habiller et, du haut de ses talons aiguilles, vend et récolte plus de billets qu’elle n’en aura jamais sur son compte en banque. Elle pourrait viser plus haut et poser pour les magazines qu’elle regarde tristement dans son lit, en se disant que même si elle vend ces vêtements de luxe, elle n’aura jamais les moyens de se les payer. Il se met à sourire derrière son tableau, il se dit qu’il aurait peut-être fait un bon médium, il aurait ouvert une ligne téléphonique pour ses services de voyance : contrairement aux autres sur le marché, il aurait demandé une simple photographie de son client pour lui dépeindre toute sa vie. Est-ce que c’est un business qui fonctionne, ça ? Sûrement. Mais il n’a pas le temps d’y penser plus longtemps, la jeune femme lui demande s’il a terminé et, après un dernier mouvement, il hoche la tête et recule d’un pas pour admirer son travail. Elle lui donne l’argent, lui dit qu’elle viendra la récupérer le lendemain une fois la peinture sèche et le quitte, après lui avoir dit en râlant que son chien va être tout excité à l’idée de la revoir.

C’est l’histoire d’un lion et d’un loup qui ne s’apprécient pas mais qui doivent travailler ensemble, pour sauver le lapin des griffes du renard. Plus il travaille dans ce milieu et plus il se dit que les écrivains de ces foutus bouquins ont les idées mal placées, mais bon, il ne se soucie pas du fond et se contente de faire les illustrations. À travers les personnages qu’il dessine, il a l’impression de refaire les histoires. Il voit la colère personnifiée par le lion, la loyauté à travers le loup, la peur dépeinte sur le visage du lapin et la ruse sur le visage machiavélique du renard. Chaque personnage est une nouvelle énigme, il ne réfléchit pas quand son crayon s’anime sur sa feuille, ses idées fusent et ses mains s’expriment. Durant ces moments-là, il arrête de réfléchir et se laisser aller, pourtant, ce serait mieux de faire un brouillon et de voir où est-ce qu’il veut aller, c’est comme ça que l’on doit travailler, habituellement. Lui, il n’a presque jamais fait ça, ses croquis sont souvent ses dessins finaux, il n’aime pas devoir repasser sur quelque chose, il n’aime pas faire de plans. Il soupire devant sa planche et finalement, un sourire étire ses lèvres, il est satisfait de ce qu’il voit. Une histoire qui se voulait banale par écrit semble finalement appréciable en dessins et il imagine que les parents tomberont sous le charme des yeux globuleux du lapin, touchant, comme dans la plupart des contes qu’il a illustré. Il imagine que finalement, chaque ligne qui est devenue un vrai personnage grâce à lui représente une des facettes de sa personnalité, il a pu s’imaginer romantique, il a laissé ses pires démons s’exprimer et sa profonde gentillesse aider les plus démunis. C’est à travers ce qui ne lui appartient pas qu’il apprend lui-même à se découvrir depuis des années et parfois, il a envie de rentrer dans les livres qu’il dessine pour vivre à travers un personnage qui semble être bien plus serein qu’il ne l’a jamais été.

Mais comme cette jeune femme et ses personnages ne sont que des acteurs de sa propre histoire, il referme la porte de son atelier derrière elle et le livre qu’il illustre une fois celui-ci terminé. Ses relations, ses actions, ses décisions : c’est ça, son histoire à lui. Chaque pas qu’il fait depuis sa naissance est comme un coup de crayon ou de pinceau, le dicton se veut finalement vrai : on tourne une page à la fin d’un chapitre de notre vie et lui, il a vraiment la sensation de le faire, en tant que dessinateur. Et en ce moment, il dessine le plus beau des tableaux, sa vie de jeune adulte, est-ce qu’il aurait pu rêver mieux ? Après une enfance heureuse marquée d’un grand sourire jusqu’aux oreilles, comme le chat dans Alice, après une adolescence illustrée par des verres d’alcool et des corps dénudés, son tableau actuel est un brouillon géant, illuminé par un grand soleil. Et le tableau qui se créer petit à petit, à côté, c’est ce qu’il vivra dans quelques années, une belle maison, un jardin et des barrières blanches, un chiot, quelques gamins et une femme qu’il ne pense pas avoir encore rencontré. Et puis il y a un cimetière, sur une toile plus lointaine, un ciel bleu perçant, aucun nuage en provision : son histoire, il la vit depuis sa naissance, il l’écrit chaque jour et n’a rien à raconter de précis actuellement, car tout a été fait et tout est encore à faire.