some fun (joman #2)

**○ inscrit le** : 24/10/2016

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Les journées de Roman se ressemblent beaucoup en ce moment. Avec l’accouchement d’Odessa qui approche, il se retrouve souvent à garder Roméo, pour l’alléger un peu. Étant toujours en rééducation et donc en arrêt de travail, il a tout le temps possible pour s’occuper de son fils. Cela ne lui déplaît pas, ainsi, ils peuvent rattraper le temps qu’ils n’ont pas pu passer ensemble lors des quatre premières années de vie du petit garçon. La famille est quelque chose d’important pour lui, enfin sa famille plutôt. Sa relation avec ses parents est tout autre. Mais Roman tient à garder une partie de son ancienne vie, alors ce soir, il sort avec des amis. Ce qui tombe plutôt bien puisque Roméo dort chez Odessa et Elsa, il n’est donc pas question de baby-sitter et il n’aura pas de couvre-feu. Il peut s’amuser, laissant ses responsabilités de côté. C’est à son tour d’offrir la tournée. Alors il se lève, sans béquilles, et se dirige en boitant quelque peu vers le bar. Si sa kinésithérapeute voyait ce qu’il faisait, il se prendrait une série supplémentaire de musculation, en punition. Mais la probabilité pour qu’elle soit ici ce soir, dans le même bar est faible, alors il est à l’abri. Il demande au barmaid deux bières, pour ses amis, et un coca pour lui. L’alcool et les médicaments ne font pas ménage. Alors avec ce qu’il prend pour son traitement, c’est mieux de s’en tenir à une boisson soft. Alors qu’il se retourne pour retrouver la table de ses amis, il tombe nez à nez avec une blonde, cette blonde. Il se racle la gorge et pris pour qu’elle ne voit pas qu’il se tient debout, sans béquilles, trois verres entre ses mains. « Miss Jenkins ? Vous ici. » Avoir l’air normal, voilà la clef. Il fait sombre, alors avec un comportement habituel, Jody ne verra peut-être rien. « Je sais que nous n’en avons parlé qu’une fois, mais je pense que je vais ressortir le sujet psychopathe. » Il sourit légèrement. La dernière fois qu'ils se sont vus dans un cadre privé, cette plaisanterie a fonctionné, alors pourquoi ne pas retenter l'aventure. Il ne la connaît pas vraiment, il ne sait pas ce qui lui plaît dans la vie, ses centres d'intérêts et tout ça. Il faut donc ouvrir doucement la conversation et le faire dans la continuité de la visite pour la colocation est une bonne idée. « Les caméras et maintenant ça, vous me suivez. » Roman n'est pas sérieux et il espère qu'elle le comprend. Ça serait dommage de partir sur un malentendu. « Est-ce que je dois vérifier mon verre ? Vous avez mis de la drogue pour pouvoir me faire faire des exercices en plus ? » Il la regarde d'un air suspicieux, il joue son rôle à fond. « Je rigole. Vous le saviez ? » Il est important pour lui de clarifier la situation. Cette jeune femme, le pompier la voit tous les jours, alors ça serait dommage de dégrader leur relation. Surtout qu'ils vont sûrement devoir se voir encore un peu, au grand désespoir du jeune homme. Si ça ne tenait qu'à lui, il voudrait déjà être de retour à la caserne, auprès de ses amis et collègues. Mais non, il a fallu que cet accident arrive, que cette barre de fer transperce sa cuisse et le prive de sa mobilité habituelle. « Comment est-ce que vous allez ? » À défaut de raconter des bêtises, Roman décide de lancer les formalités. Ils ne vont peut-être pas parler longtemps, mais c'est la moindre des choses d'échanger un peu. Cela fait maintenant quelques semaines qu'ils se côtoient et elle va prendre sa place dans la colocation, ce week-end, alors Roman ne peut pas baisser la tête et faire comme si elle n'était pas là, ça ne lui ressemble pas.

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Some Fun ~ Joman#2

Des talons hauts et une mini-jupe, Jody n’a pas fait dans le subtil pour sa tenue du soir. Ses amis l’ont trainée de force pour sortir. Sa meilleure amie ne lui a pas laissé d’autre option. Depuis Nate, la blonde n’a pas laisser entrer personne d’autre dans sa vie. « Ce soir, ça doit changer » lui a-t-elle lancé en défi au téléphone. La blonde a été tentée de fuir comme d’habitude, mais finalement elle a accepté sans trop réfléchir pour une fois. Peut-être qu’il est temps qu’elle laisse derrière elle son agression, ses peurs et qu’elle recommence à vivre plus sereinement. Voilà près d’une heure que leur petite bande est arrivée dans le bar étudiant où ils se retrouvaient souvent en première année. La musique est forte, leurs rires et leurs jeux lui font du bien. Ils enchainent les verres et Jody perd au jeu du « a qui boira son verre cul sec le plus vite». Son gage est d’aller demander un numéro au premier mec qu’elle croisera au bar en allant chercher une nouvelle tournée générale. Manquant tout à coup de courage, elle se fraye lentement un chemin parmi le monde pour atteindre de comptoir. Sauf que la première personne qu’elle heurte… « Miss Jenkins ? Vous ici. » Finalement c’est presque un soulagement de le trouver ici. « Bonsoir monsieur Hellington. » Jody hoche la tête un peu étonnée sous le débit de parole de son patient qui atteint des records jamais égalés. Ça devient une manie que leurs vies se croisent sans arrêt sans qu’ils s’y attendent. Elle se retient de rire devant l’absurdité de la situation. Trois verres. Elle n’a bu que trois verres et pourtant elle n’est pas du tout dans son état normal. Elle a chaud, sa tête tourne et elle s’attendait à tout sauf à croiser le beau brun ici. Ce soir elle n’est pas le futur médecin, ni la sérieuse Jody toujours plongée dans ses études, ni la récente victime d’une agression qui a peur de tout, ce soir elle est l’étudiante déjantée qui lâche prise. Se retrouver face à face avec Roman la fait dégriser en quelques secondes. « Comment est-ce que vous allez ? » Lui lance-t-il sur un ton tout aussi jovial que le reste de sa tirade. « Très bien je vous remercie, je suis ici avec quelques amis. » Les dis amis, qu’elle voit lui faire des grands signes hystériques, cœurs avec leurs doigts et pouces relevés, derrière le dos du jeune homme, comment peut-elle rester sérieuse face à ça ? Sans qu’elle puisse s’en empêcher un grand sourire reste bloqué sur les lèvres de la blonde. « J’ai laissé mes talents de psychopathe au placard pour ce soir, je vous réserve ça pour nos séances. » Elle glousse trop heureuse de retrouver leurs taquineries de la semaine dernière lorsqu’elle a visité l’appartement de Roman. Ce week-end c’est le grand déménagement et elle en a profité pour fêter ça avec ses amis ce soir. Elle espérait même croiser le pompier à l’appartement mais pas si tôt. Ils se sont vus tous les jours de la semaine bien sûr au centre, mais les séances ont été intenses et douloureuses. Mais le résultat est là, le jeune homme a réussi à remarcher quelques pas sans béquilles pour la plus grande fierté de la kinésithérapeute. Ils n’ont pas eu le temps de s’étendre à nouveau sur leurs vies personnelles et ça a bien arrangé Jody. « Je constate que vous faites quelques écarts de conduite. » dit-elle en baissant son regard vers les verres dans les mains du jeune homme en remarquant surtout qu’il marche sans béquilles. « En fait c’est vous le psychopathe, vous me jouez la comédie tous les jours alors que vous êtes parfaitement capable de marcher, si jamais vous êtes libre, je cherche un déménageur supplémentaire pour ce week-end. » Elle rigole encore et plaisante de bon cœur trop contente de retourner la situation à son avantage.

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Roman blablate, pour être honnête, il fait même un monologue. Mais en regardant le visage de la jeune femme, cela ne semble pas la choquer, ni même lui faire peur. Ce qui est plutôt bien, car ce n’était pas l’intention du pompier. Il ne sait pas pourquoi, mais avec Jody, tout semble la facile. Il peut dire des bêtises, elle ne s’énerve pas. Et puis, quand elle est là, le pompier se sent bien. Ce n’est peut-être rien, juste un sentiment que d’autres personnes ressentent à l’égard de ceux qui les soignent. Pourquoi pas ? Après tout, ça ne serait pas complètement idiot. Il la voit souvent et elle fait de son mieux pour lui venir en aide, c’est peut-être une façon pour lui de la remercier. Qui sait. « Très bien je vous remercie, je suis ici avec quelques amis. » Ce qui dans le fond le rassure. Non pas qu’elle n’a pas le droit de faire ce qu’elle veut. Mais les personnes qui sont ici, seules et qui boivent ne sont pas forcément celles qui ont la meilleure vie. « J’ai laissé mes talents de psychopathe au placard pour ce soir, je vous réserve ça pour nos séances. » Il sourit, seulement parce qu’il sait qu’elle plaisante, sinon, il aurait commencé à paniquer pour le lendemain. Si elle était vraiment une psychopathe en séance, Roman ne progresserait pas, mais régresserait avec la dureté des exercices. Elle n’est pas comme ça, encore heureux. Ce qu’elle n’est pas non plus : idiote. Même s’il fait sombre, il ne faut pas longtemps à la jeune femme pour remarquer les verres et pire encore, pour remarquer l’absence des béquilles. « Je constate que vous faites quelques écarts de conduite. » Comme un enfant pris en flagrant délit, il secoue la tête de gauche à droite. C’est bien la seule chose qu’il peut faire : il n’est pas vraiment en capacité de partir en courage. « En fait c’est vous le psychopathe, vous me jouez la comédie tous les jours alors que vous êtes parfaitement capable de marcher, si jamais vous êtes libre, je cherche un déménageur supplémentaire pour ce week-end. » Un sourire se dessine sur les lèvres de Roman. C'est une invitation alléchante, mais avant de pouvoir y répondre, il doit effacer tout malentendus sur ce qu'il se passe actuellement. « Les verres ne sont pas tous pour moi. » Le point alcoolique est éclairci, il est temps de passer à la suite : la justification pour les béquilles, pour éviter que la punition soit trop importante demain. « En vérité, si j'ai fait cela, c'est uniquement pour ma propre sécurité. Les trois verres, plus les béquilles, je serais forcément tombé. » Ce n'est pas la meilleure justification, il en a bien conscience. L'un de ses amis aurait bien pu venir à sa place. Mais il avait besoin de se lever, de se dégourdir les jambes. Et puis les béquilles, le pompier commence à en avoir marre. Cela fait des mois qu'il se déplace avec et cela le prive d'une liberté totale de ses mouvements. Alors que le jeune homme s'apprête à poursuivre, un groupe de personnes à côté d'eux, visiblement alcoolisées, commence à chanter. Enfin chanter est un grand mot, ça ressemble plus à du vacarme. Pour se faire entendre, Roman se penche vers la jeune femme et parle à proximité de son oreille. « Pour ce week-end, si vous voulez de moi, je peux être là. Peut-être pas pour des cartons, mais je peux toujours faire à manger pour les pauses. » Il reprend ses distances et le bruit disparaît doucement. Ils ont sûrement compris qu'ils faisaient plus de mal à la chanson qu'autre chose. « Vous étiez venus au bar pour prendre quelque chose ? Je vous l'offre ! Il faut fêter votre emménagement. » Peut-être qu'elle doit retourner voir ses amies, mais Roman tente quand même. Au pire, il lui offre la boisson et ils repartent tous les deux de leur côté.

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Some Fun ~ Joman#2

Son travail est récompensé. C’est le moment que la future médecin préfère. L’instant où les patients volent de leurs propres ailes et prennent eux-mêmes l’initiative de se lancer en dehors des séances de rééducation. Bien loin des remontrances qu’il imagine, la jeune femme est fière de Roman. Elle est heureuse et la proximité du pompier lui fait tourner la tête, peut-être encore plus que les quelques verres qu’elle a bu. Des voix commencent à s’élever autour d’eux, son premier réflexe est de baisser le nez de peur que ce soient ses propres amis qui soient à l’origine de cette assaut, mais non, juste un autre groupe d’étudiants visiblement bien éméchés qui chante « Like a Virgin » sans la moindre peur du ridicule. Pourtant quand le jeune homme se penche vers elle, elle pose une main sur son épaule et c’est comme si le silence se faisaient autour d’eux. La sensation de son souffle dans son oreille la prive de tous ses autres sens, pour ne plus éprouver qu’un sourd et enivrant chaos intérieur. « Pour ce week-end, si vous voulez de moi, je peux être là. Peut-être pas pour des cartons, mais je peux toujours faire à manger pour les pauses. » Prise au dépourvu par sa propre blague. Voilà comment Jody se sent à présent. En temps normal elle aurait refusé qu’il soit là, il a probablement bien d’autres choses à faire entre son propre déménagement, son fils et sa femme enceinte, mais la situation lui échappe complètement. « Je plaisantais. Ça devrait être rapide je vous remercie, je ne vais prendre que l’essentiel pour ce week-end, je ramènerais le reste au fur et à mesure de chez mes parents. Par contre, nous avons prévu une petite soirée après à l’appartement, ça me ferait plaisir que vous passiez. C’est grâce à vous si je peux enfin quitter le nid familial. » Elle espère ne pas paraitre ingrate aux yeux du jeune homme, elle est consciente d’avoir une famille aimante et que tout le monde n’a pas cette chance. Mais depuis qu’elle a pris cette décision, tout s’éclaire à nouveau dans sa vie comme si tous les problèmes des derniers mois s’effaçaient peu à peu. Elle s’est rapprochée de son frère Gabriel aussi ces derniers temps et ça y est pour beaucoup. Elle a hâte d’habiter tout prêt pour passer plus de temps avec lui et sa petite nièce Victoria. « Vous étiez venus au bar pour prendre quelque chose ? Je vous l'offre ! Il faut fêter votre emménagement. » Plus elle essaye de tenir ses distances avec lui. Plus elle échoue. Jody a le sens des valeurs familiales, normal avec le modèle de ses parents, rien que l’idée d’être une briseuse de ménage la fait vomir. Mais ce n’est pas comme si elle pouvait fuir le jeune homme. Ils se voient tous les jours. « Je m’en voudrais que vos amis meurent de soif par ma faute. » Elle rit en baissant son regard sur les verres que tient toujours Roman. « Je leur apporte ces verres-là à votre table et vous m’en commandez un le temps que je revienne ? Ce que vous voulez je ne suis pas difficile. » Il lui désigne une table au fond du bar et à en croire la carrure des deux hommes assis à la dite table, ils doivent probablement être des collègues de la caserne. « Vos verres messieurs, de la part de Roman. » C’est bizarre pour elle de l’appeler par son prénom mais c’est un peu ridicule de donner du « monsieur Hellington » à ses amis. Ils la remercient chaleureusement et elle repart vers le comptoir alors qu’ils lâchent un commentaire dans son dos en riant. « On dirait qu’il y en a un qui ne va pas rentrer seul à la maison ce soir ». Un des mots résonne dans sa tête. « Seul ? » Du peu que Jody a aperçu les amis de Roman, ils n’avaient pas l’air d’être des porcs au point de se réjouir que le brun puisse tromper sa femme. Elle réfléchit trop voilà tout et ce n’est pas ses affaires. Elle le rejoint au bar où un verre est prêt pour elle. « Ça devrait plutôt être moi qui vous offre ce verre pour vous remercier. On trique ? »

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Le bruit qui surgit à côté d'eux pousse Roman à réduire la distance qui les sépare. Cela pourrait être anodin, mais la réponse qu'il donne à Jody pourrait faire croire qu'il essaye de la draguer. Pourtant, il voulait juste être gentil et dans le fond, lui dire ce qu'il pense vraiment. Elle a beau n'être que sa kinésithérapeute, si elle a besoin de lui, il sera là. « Je plaisantais. Ça devrait être rapide je vous remercie, je ne vais prendre que l'essentiel pour ce week-end, je ramènerais le reste au fur et à mesure de chez mes parents. Par contre, nous avons prévu une petite soirée après à l'appartement, ça me ferait plaisir que vous passiez. C'est grâce à vous si je peux enfin quitter le nid familial. » Dans le fond, l'aider n'aurait pas déplu au jeune homme, mais il va se contenter d'un repas. C'est toujours mieux que rien et puis, ça lui permettra de dire au revoir à la colocation, de tourner la page sur cette vie à plusieurs. Une qui se termine et une nouvelle qui commence, bien différente de l'autre. Le nombre d'adultes de la colocation sera remplacée par des enfants, les siens, c'est bien ce qui change la donne. Il n'aurait pas été le père, il aurait certainement craqué au bout de deux jours avec eux sous sa responsabilité. « Ce sera avec plaisir. » Un sourire, large et honnête se dessine sur les lèvres de Roman. Avant de retourner auprès de ses amis, le pompier propose à la blonde de lui offrir un verre. La signature du contrat de la colocation étant officielle, il est temps de fêter cela. « Je m'en voudrais que vos amis meurent de soif par ma faute. » Il hoche la tête. En effet. Et en plus de cela, ça risque de lui retomber dessus. Pas bien méchamment, mais il pourrait être obligé de payer des coups supplémentaires les autres fois. « Je leur apporte ces verres-là à votre table et vous m'en commandez un le temps que je revienne ? Ce que vous voulez je ne suis pas difficile. » Alors que la blonde s'éloigne vers la table qu'il lui a indiquée, Roman se tourne vers le barman et lui commande une boisson. Ayant gardé son verre, il n'a rien besoin pour lui. Quand elle revient, le jeune homme tient les deux boissons entre ses mains. Il lui tend alors celle qui lui est destinée. « Je ne savais pas trop quoi prendre. J'ai pris vodka-orange, avec beaucoup d'orange. Je ne bois pas d'alcool ce soir, alors je ne voudrais pas que vous pensiez que je cherche à profiter de vous. » Certains hommes auraient pu le faire, mais pas lui. Il aurait plus tendance à s'en prendre à ceux qui font ça d'ailleurs. Altérer le jugement d'une femme dans le but d'arriver à ses fins, c'est la pire des choses qu'un homme puisse faire. « Vous pouvez prendre autre chose si vous voulez. » Il lui aurait bien pris un soda, comme lui, mais il ne sait pas, il a trouvé cela étrange sur le coup. « Ça devrait plutôt être moi qui vous offre ce verre pour vous remercier. On trique ? » Il lève son verre et attend que la jeune femme en face autant. « À la colocation. » Leurs deux verres viennent s'entrechoquer. Après cela, le jeune homme porte son verre à ses lèvres et en boit une gorgée. « Ne me remerciez pas trop vite. Vous n'allez peut-être pas supporter de vivre avec Tess et Spencer. » S'il dit ça, ce n'est pas pour être méchant. Disons qu'il taquine ses anciens colocataires. « Il faudra penser à souvent faire le plein de jus d'orange, pour Spencer. Il en raffole. » Roman ne compte plus les fois où il lui a demandé de s'arrêter au supermarché pour acheter la boisson. « Vos amis ne vont pas trop s'inquiéter ? » Si ceux de Roman risquait de se déshydrater, peut-être que ceux de Jody vont s'inquiéter de ne pas la voir revenir. Surtout s'ils n'ont pas la possibilité de la voir, de loin. « Avec les séances, vous commencez à connaître beaucoup de choses sur moi. Mais moi, j'ignore beaucoup de choses encore. » Il y a une marche entre eux, mais celle-ci n'est pas infranchissable et en savoir plus sur la blonde intéresse étrangement le pompier. Il ne sait pas vraiment pourquoi, mais elle l'intrigue. C'est tout aussi étrange que quand ils sont ensemble, Roman serait ravie de pouvoir prolonger les moments encore et encore. « Je devrais aller me renseigner auprès de vos amis, je suis sûr qu'ils me diraient des choses croustillantes. Je m'en servirais de chantage si jamais vous êtes trop méchante avec moi en séances. » Dit-il, un sourire taquin sur les lèvres, alors qu'il boit une nouvelle gorgée de sa boisson.

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Jody prend le verre que Roman lui tend. Il a tapé dans le mille, il y avait de la vodka dans les cocktails qu’elle a bu précédemment, au moins pas de risque de faire de mélange. « Je ne savais pas trop quoi prendre. J'ai pris vodka-orange, avec beaucoup d'orange. Je ne bois pas d'alcool ce soir, alors je ne voudrais pas que vous pensiez que je cherche à profiter de vous. » Elle ne peut s’empêcher d’éprouver du soulagement en levant son verre contre le sien. « C’est parfait, merci, à la colocation oui. » Le brun est un homme bien, ça elle n’en a aucun doute, mais qui sait comment les gens réagissent sous l’emprise de l’alcool. Quand Nate était son petit-ami, elle en a eu plusieurs fois la démonstration. Il avait l’alcool un peu trop tactile, surtout en public, voire même carrément mauvais parfois et elle a souvent préféré le planter dans ce genre de soirée en prétextant devoir se lever tôt le lendemain plutôt que de subir ça. Le pompier, lui, la met en confiance comme d’habitude et elle écoute avec bonheur ses anecdotes sur la colocation. Jody note pour elle-même dans sa tête, pour amadouer ses futurs colocataires : acheter un grand filet d’oranges et préparer un jus pressé pour tout le monde pour le premier matin. « Vos amis ne vont pas trop s'inquiéter ? » Elle jette un coup d’œil en direction de la piste de danse improvisée entre les tables, ses amies se trémoussent les unes contre les autres sur un air de Shakira, visiblement non elles ne s’ennuient pas d’elle loin de là. « Vous voyez les folles là-bas, ben ce sont mes amies, je ne crois pas qu’elles s’inquiètent. » Elles lui lancent des bisous complices avec la main en criant des « Jiji » comme des dingues alors qu’elles remarquent que la blonde regarde dans leur direction. Jody ne peut s’empêcher d’éclater de rire en levant les yeux vers le ciel. Ses amies sont vraiment une bouffée d’oxygène anti-morosité. « Les vôtres m’ont en quelque sorte donné la permission de vous accaparer un peu. Soyez tranquille » Elle rit encore mais elle se garde bien de lui révéler leurs mots exacts, ce serait beaucoup trop gênant. « Avec les séances, vous commencez à connaître beaucoup de choses sur moi. Mais moi, j'ignore beaucoup de choses encore. » Il plaisante. Il plaisante. Il plaisante. Jody est obligée de se répéter plusieurs fois cette phrase dans sa tête pour ne pas rougir. « Je devrais aller me renseigner auprès de vos amis, je suis sûr qu'ils me diraient des choses croustillantes. Je m'en servirais de chantage si jamais vous êtes trop méchante avec moi en séances. » Bordel. Cette fois elle est foutue. « Mes amies ont un peu trop bu je crois, c’est pas des tartines d’histoires croustillantes qu’elles vous raconteraient mais carrément tout le petit-déjeuner pour demain matin. Enfin pas qu’il y en ait tant à raconter non plus. » Elle s’enfonce. Elle perd ses moyens. Mais comment rester de marbre alors qu’il lui sourit et la regarde comme ça ? Elle boit une gorgée de son verre pour se laisser quelques secondes de réflexion avant de répondre. « Mais puisque vous voulez jouer, je n’en connais pas tant que ça sur vous non plus. Je vous dis quelque chose de personnel. Le premier truc qui me passe par la tête. Et après c’est votre tour. Le premier qui s’arrête a perdu. » Elle n’aurait jamais sorti ce genre de défi sans être un minimum alcoolisée et euphorisée par la situation, surtout face à un de ses patients, mais décidément sa relation avec Roman dépasse toutes les limites qu’elle est censée se fixer ces derniers temps. « Honneur aux dames, je commence et puis vous avez posé la question en premier. » Elle prend une grand respiration et encore une gorgée de son verre. « Je suis acrophobe. Mettez-moi les pieds dans le vide et je risque le malaise. A vous. » Affirmation pas trop personnelle. Jody est sauvée pour le moment. Elle sourit au pompier, une lueur amusée dans les yeux avec une sorte d’impatience de savoir quelle sera sa première réponse.

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La blonde commence à en savoir des choses sur Roman, alors que lui, il en ignore beaucoup. C’est pour cette raison qu’il cherche à se renseigner un peu. Ça changera des discussions qu’ils ont pu avoir jusque là et puis si jamais la jeune femme désire garder certaines choses secrètes, le pompier n’insistera pas. « Vous voyez les folles là-bas, ben ce sont mes amies, je ne crois pas qu’elles s’inquiètent. » Il le regarde dans la direction qu’elle lui indique et un sourire se dessine sur ses lèvres en les voyant danser ainsi, les voyant profiter à fond de cette soirée. « Les vôtres m’ont en quelque sorte donné la permission de vous accaparer un peu. Soyez tranquille » De l’accaparer ? Cela l’interpelle un peu. Il se demande bien ce qu’ils ont pu lui dire. Tant qu’il ne s’agit pas de bêtises, ça lui va. Mais les connaissant, il a un peu peur. « Mes amies ont un peu trop bu je crois, que c’est pas des tartines d’histoires croustillantes qu’elles vous raconteraient mais carrément tout le petit-déjeuner pour demain matin. Enfin pas qu’il y en ait tant à raconter non plus. » Il arque un sourcil, intéressé par de telles choses. Il pourrait s’en tenir à cela, même si dans le fond, Roman est curieux et il est bien tenté d’aller voir ses amis, plus tard éventuellement. Quoique, ça pourrait paraître bizarre. « Mais puisque vous voulez jouer, je n’en connais pas tant que ça sur vous non plus. Je vous dis quelque chose de personnel. Le premier truc qui me passe par la tête. Et après c’est votre tour. Le premier qui s’arrête a perdu. » Cette soirée devient intéressante. Plus qu’elle ne l’était avant de croiser la blonde. Ses amis sont gentils, mais ce n’est pas la même chose. Et puis, dans cette histoire, Roman est gagnant. Il n’a pas honte de son histoire, à moins qu’il ait oublié quelque chose, ce qui serait inquiétant. Il espère juste ne pas lui faire peur. Il n’a tué personne, mais il a vécu des choses qui n’arrivent pas forcément à tout le monde. « Honneur aux dames, je commence et puis vous avez posé la question en premier. » Le jeune homme hoche la tête, affirmant ainsi être du même avis que la blonde. Après ce geste, il porte son verre à ses lèvres pour boire un peu de sa boisson. « Je suis acrophobe. Mettez-moi les pieds dans le vide et je risque le malaise. A vous. » Il s’attendait à tout, mais pas à ça. Il voulait quelque chose de plus croustillant, mais il est peut-être encore trop tôt pour ça. « Petite joueuse. » Il se lâche. Mais il faut être honnête, la révélation que vient de lui faire Jody n’est pas folle. « Je vais faire comme vous. » Si elle veut en apprendre plus, il faudra en dire plus. Roman penche légèrement la tête, faisant mine de réfléchir. Il a encore beaucoup de choses à dire, mais par quoi commencer. Il espère aussi ne pas trop se répéter avec ce qu’il a déjà pu lui dire en séance, le jeu n’aurait alors pas trop d’intérêt. « Je suis fils unique. » Il hausse les épaules. Comme information, on ne pouvait pas faire pire à ses yeux. « Bon.. je vous l’accorde. C’était nul. Je vais compléter une petite information, avec une autre petite information. Je ne m’entends pas très bien avec mes parents, alors dès que j’ai pu, j’ai quitté la maison familiale. » Ce qui est l’inverse de Jody, s’il ne se trompe pas et qu’il a bien gardé en mémoire leur discussion lors de la visite pour la colocation. « Nous devrions peut-être nous trouver une table, pour nous poser. Ça sera plus confortable. » Et même si le jeune homme est sportif, de par plaisir, mais aussi grâce à son métier, sa jambe reste fragile et il ferait mieux de s’asseoir un peu. Sinon demain, quand il devra revoir la kinésithérapeute, il n’arrivera rien à faire.

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« Petite joueuse. » Jody ne peut s’empêcher de rire à cette affirmation en lui faisant des gros yeux pour feindre d’être vexée. « Vous insinueriez que je suis capable de tricher ? » dit-elle d’une voix espiègle. Elle ne l’avouera pas mais oui, elle a joué la carte de la prudence pour cette première révélation, ne sachant pas trop où elle met les pieds en proposant ce genre de jeu, Roman est son patient tout de même. Elle ne cesse de se demander si c’est une bonne idée, mais la curiosité est trop forte. « Je suis fils unique. » C’est drôle, elle n’imaginait pas le beau brun fils unique, son métier de soldat du feu et son mode de vie en colocation ne sont pas pour les gens solitaires. « Bon.. je vous l’accorde. C’était nul. Je vais compléter une petite information, avec une autre petite information. Je ne m’entends pas très bien avec mes parents, alors dès que j’ai pu, j’ai quitté la maison familiale. » Il lui a tellement semblé être quelqu’un de facile à vivre et très jovial dans sa manière d’être avec elle, cette information la surprend encore plus. Loin d’être une petite information pour Jody, plein de questions se bousculent dans sa tête, mais ça ne fait pas forcément partie du jeu, ou tout du moins si elle veut plus d’informations, il faut qu’elle lui en donne plus elle aussi. « Nous devrions peut-être nous trouver une table, pour nous poser. Ça sera plus confortable. » Jody manque à tous ses devoirs, elle est rouge de honte, bien sûr que son patient ne peut pas rester longtemps debout, c’est déjà un miracle qu’il tienne à nouveau sur ses deux jambes. Elle lui lance un regard d’excuse avec un petit sourire. « Bien sûr, là, il y a une table qui s’est libérée, appuyez-vous sur mon épaule pour marcher les quelques pas. Et pas question de dire non, vous n’aviez qu’à prendre vos béquilles. » Jody secoue la tête et prend la main du jeune homme pour la placer sur son épaule pour qu’il puisse prendre appui sur elle. En quelques secondes, elle n’est plus la Jody qui est venue faire la fête avec ses amies mais la kinésithérapeute sûre de ses gestes, elle tient son dos par réflexe comme elle le fait souvent pendant leurs séances. De l’extérieur ses gestes pourraient être mal interprétés pour quiconque de les connait pas, mais la blonde ne peut pas s’empêcher de protéger son patient et son travail par la même occasion, si le pompier venait à se blesser si bêtement ils en auraient pour des semaines pour rattraper ce qu’ils ont accompli ensemble. Il s’assoit enfin à leur table et la blonde fait un aller-retour pour prendre leurs verres restés sur le comptoir. Jody se place face à lui et cherche sur quoi enchainer en reprenant une grande gorgée de vodka-orange. « Je vous ai dit l’autre jour que j’avais une grande famille, donc cette information ne compte pas, j’ai deux grands frères, Sam, Gabriel et une grande sœur qui s’appelle Bryce. Eux et mes parents comptent plus que tout pour moi. Enfin… avec Gabriel c’est particulier. Il était militaire et il est parti au front quand j’étais encore bébé, quand il en en est revenu j’étais presque adolescente. Pendant de longue années il y a eu… une sorte de cassure encore nous, d’autant plus que les premiers mois où il est rentré il faisait de grosses crises de paranoïa, il s’enfermait pendant des jours dans sa chambre. Depuis quelques temps ça va mieux, il a eu une fille il y a un an, Victoria, c’est un vrai petit rayon de soleil et ma petite chérie d’amour. D’ailleurs il a une galerie d’art maintenant, elle n’est pas très loin de l’appartement. Si vous voulez venir avec moi un jour à un de ses vernissages, je vous le présenterais. » Présenter sa famille à son patient, elle est sérieuse ? Et pourquoi pas le demander en mariage aussi tant qu’elle y est. Elle ne peut plus s’arrêter dans ses révélations, plus elle parle, plus elle se sent à l’aise avec le pompier et rien ne l’arrête. « Mon rêve… c’est d’ouvrir un cabinet indépendant à moi, quand j’aurai eu mon diplôme. Le travail que je fais au centre et à l’hôpital pendant mes cours est génial et je n’aimerai pas faire un autre métier. J’ai toujours voulu faire ce métier, mais j’aspire aussi à soigner mes patients autrement. Ma grand-mère paternelle était très portée sur les plantes médicinales, elle m’emmenait souvent avec elle en forêt à North Bay, elle m’a transmis sa passion. Du coup je cherche sans arrêt d’autres méthodes qui me permettent d’être en harmonie avec ma vision de la médecine. Dès que je le peux je mets en pratique mes cours de Reiki, c’est une méthode japonaise qui permet de rééquilibrer les énergies dans le corps et récemment j’ai assisté une conférence sur l’hypnose aussi. Vous voyez, je ne vous ai pas encore montré toutes mes formes de torture. » Elle lui sourit sincèrement et espère qu’avec ces révélations Roman ne la prendra pas pour une hippie étrange, mais elle a envie de lui dévoiler cette facette d’elle. Au centre de rééducation où elle est en stage il est impensable qu’elle partage sa passion avec ses collègues, même si l’ambiance est bonne, la plupart sont très cartésiens et ne jurent que par le dur labeur pour guérir les patients.

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« Vous insinueriez que je suis capable de tricher ? » Comme simple réponse, Roman hoche la tête. C’est elle qui le dit. Lui, il n’aurait pas utilisé ce mot. Qu’elle ne se mouille pas trop, c’est plutôt ça qu’il aurait dit. Cela aurait été juste, car si c’était le jeune homme qui avait commencé avec une telle information, il est sûr qu’elle aurait réagit de la même manière. Mais il ne va pas se laisser faire comme ça. Assez vite, il réplique avec une information basique, quelque chose qui ne fait pas de lui ce qu’il est aujourd’hui. Qu’elle possède ou non ces informations, ça ne changera rien. Et oui. Il fallait commencer plus fort. Après ces révélations, Roman suggère à la blonde d’aller s’asseoir quelque part. Même s’il essaye d’être fort et de ne pas flancher devant elle, ses muscles ne vont pas tenir encore très longtemps. « Bien sûr, là, il y a une table qui s’est libérée, appuyez-vous sur mon épaule pour marcher les quelques pas. Et pas question de dire non, vous n’aviez qu’à prendre vos béquilles. » Il la regarde. Au début, il pense qu’elle rigole, qu’elle va le laisser marcher jusqu’à la table. Mais non, elle est très sérieuse. Pour lui faire plaisir, il passe un bras autour de son épaule et s’appuie sur elle. Il ne met pas tout son poids. Il n’est pas idiot, avec son métier, elle a l’habitude de devoir parfois porter des charges, mais ce soir, elle n’est pas au travail. Il est donc hors de questions qu’elle se bloque le dos à cause de lui. Ils s’assoient tous les deux et Roman boit une gorgée de sa boisson. Maintenant qu’il s’est confié, le tour est revenu à la kinésithérapeute. Comme c’est elle qui a lancé le jeu, elle connaît bien les règles et ne se fait pas prier pour raconter une anecdote, deux en réalité. Le pompier l’écoute attentivement, il boit ses paroles. En réalité, il pourrait l’écouter des heures, il ne s’en lasserait pas. Alors si en plus il en apprend plus sur elle, il est complètement gagnant. Elle lui parle de sa famille, à qui elle semble attachée. En réalité, c’est dans une telle famille que Roman aurait aimé naître. Dans une famille proche et aimante, même si parfois, il arrive parfois des tragédies. Alors qu’il s’apprête à lui avouer quelque chose, le jeune homme se retrouve coupé par une nouvelle révélation de la blonde. Cette fois-ci, elle lui parle de son métier, de ce qu’elle aimerait faire par la suite. Elle a des projets et c’est intéressant. Même s’il n’y connaît pas grand-chose, il est sûr que ce qu’elle lui raconte fera partie de son futur. Elle est passionnée, tout comme lui. Tous les deux, ils font ce qu’ils aiment et c’est un point qui les rapprochent. C’est même cela qui les a mis sur la même route. « Je vois que nous n’avons pas du tout la même histoire familiale. Après, il ne faut pas croire que j’ai été malheureux quand j’étais enfant. Disons que mon père n’était pas souvent là, ma mère lui a toujours trouvé des excuses et quand j’ai grandi, je lui en ai voulu de le laisser faire ce qu’il voulait, à des kilomètres de chez nous. » Roman ne trouverait pas étonnant si un jour une fille venait cogner chez lui pour lui annoncer qu’elle est sa sœur. Longtemps, il a cru que son père avait une deuxième famille, à des dizaines de kilomètres d’ici. C’était la seule excuse qu’il avait trouvé pour expliquer que son père n’était pas là pour passer du temps avec lui, pour les grands événements. « Il y a cette famille, liée au sang. Et puis, il y a celle que je me suis créée. À côté de chez moi, il y avait deux filles, Laurel qui avait mon âge et Logan, un peu plus jeune. Enfant, je passais le plus clair de mon temps avec elles. Laurel est devenue ma meilleure amie, c'est avec elle que j'ai fait ma première colocation. Mais.. » Il ne pensait pas arriver à une telle confession aussi vite. Mais c'est la suite logique des choses et avec Jody, il se sent prêt à se confier. « Elle est décédée il y a un an. Un accident. Après ça, j'ai essayé de prendre Logan sous mon aile. La chambre libre dans la colocation où tu vas être, c'est la sienne. Je lui ai proposé de venir vivre avec moi et puis avec d'autres personnes, pour qu'on puisse avoir quelque chose de plus grand. Seulement, elle a fini par craquer. Vivre avec les souvenirs de sa sœur étaient trop compliqués, elle a quitté la ville peu après mon accident. » En un an, cela a fait beaucoup de choses, mais Roman a toujours encaissé. Peut-être que ça l'a un peu fragilisé, pourtant il n'arrivera jamais lui-même à cette conclusion. « De mon côté, pour affronter cette perte, je me suis renfermé dans mon métier et quelques soirs, dans l'alcool. Je n'en suis pas très fier, mais elle comptait beaucoup pour moi, elle était celle à qui je me confiais. Et du jour au lendemain, je n'avais plus personne. » À ce moment-là, Roman ne connaissait pas encore son fils. Il ne savait même pas qu'il existait. Il lui restait toujours Logan, elle n'était pas encore partie, mais elle aussi, elle vivait son deuil et ce n'était pas facile.

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Le cœur de Jody bat déjà fort quand Roman commence à lui parler en détails de sa relation avec ses parents. Personne ne devrait vivre sans soutien familial, c’est tellement important pour elle, elle n’a jamais compris les personnes qui ne savent pas démontrer cet amour inconditionnel. Chez elle c’est très différent, malgré les épreuves, rien les as jamais séparés. De toute façon, même s’il y avait parfois des tensions entre elles et ses frères et sœurs dues à des bêtises d’adolescents normaux, il suffisait qu’ils aillent passer un week-end dans leur petite maison familiale sur la côte et tout redevenait comme avant. Ses parents ont toujours su comment souder la tribu. Roman poursuit et elle ne peut empêcher ses tripes de se serrer. C’est à peine si elle prend conscience qu’il la tutoyée comme l’autre jour encore. La colocation a une signification particulière pour le jeune homme, elle le savait déjà et elle comprend maintenant mieux pourquoi il a mis du temps à la quitter même en étant père. Quand Roman finit ses révélations par cette dernière phrase, elle aurait juste envie de le serrer fort dans ses bras, comme on le fait avec un ami cher qu’on veut réconforter. « De mon côté, pour affronter cette perte, je me suis renfermé dans mon métier et quelques soirs, dans l'alcool. Je n'en suis pas très fier, mais elle comptait beaucoup pour moi, elle était celle à qui je me confiais. Et du jour au lendemain, je n'avais plus personne. » Elle se permet malgré tout un geste qu’elle ne se serait jamais permise au centre rééducation, elle pose sa main sur la sienne et serre ses doigts délicatement. Elle retire sa main rapidement pour ne pas semer le trouble entre eux et lui sourit avec douceur, sans pitié ni jugement, juste la bienveillance qu’elle a toujours en elle. Une question se bouscule dans son esprit quand il dit « plus personne » et elle ne peut s’empêcher de la poser. « Ton fils était là heureusement. Les enfants nous sauvent de tout. Je le vois avec mon frère. Je suppose qu’il t’a beaucoup aidé dans cette épreuve, non ? Pardon je t’ai tutoyé moi aussi, c’est difficile de faire autrement. On aura qu’à dire que pour ce soir on est amis, et qu’on oublie un peu demain où je serai à nouveau ton médecin. » Elle rit pour évacuer sa nervosité et espère ne pas être trop indiscrète avec ce genre de questions, mais ça lui plait beaucoup quand le pompier lui parle de son fils, ça crève les yeux que c’est un bon père très présent pour lui. Vu les épreuves qu’il a traversé, tout d’un coup, elle se sent proche de lui, pour la première fois depuis plusieurs semaine, elle a envie de s’ouvrir. Raconter enfin à quelqu’un cette agression qui la ronge depuis trop longtemps. Elle passe nerveusement sa main dans ses cheveux replaçant une mèche derrière son oreille et se ravise pour le moment. Mieux vaut ne pas rajouter à la lourdeur des révélations et passer à quelques chose de positif, sinon ils vont avoir besoin d’une boite de mouchoirs. Ils sont là tous les deux ce soir pour s’amuser et même si le fait que Roman se confie ainsi à elle la rend plus heureuse que jamais, il est hors de question de plomber l’ambiance festive autour d’eux. « Attention, ma prochaine révélation est un peu intime. Elle appartient à mon corps. Ma peau plus précisément. » Elle lui lance un sourire complice et hausse un sourcil comme pour lui faire un peu peur avec ce qu’elle va lui révéler. « Quand j’ai commencé mon cursus de médecine, j’ai voulu immortaliser mon entrée à l’université parce que c’est ce que j’ai toujours voulu faire et j’atteignais enfin mon but. Le bas de mon dos est tatoué d’un grand arbre. Je l’appelle mon arbre de vie. Chaque racine contient une initiale de mes parents, mes grands-parents et mes frères et sœurs. Depuis je fais rajouter une petite feuille à mon arbre chaque fois qu’un patient repars sur ses deux jambes du centre. Dans quelques temps je pourrais faire rajouter la tienne. » Encore une fois c’est peut-être déplacé de dire à un patient qu’on va se faire tatouer un symbole pour lui sur sa peau, mais c’est sincère, le combat et la détermination du jeune pompier l’a beaucoup marquée.

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Roman aimait bien ce jeu, enfin il l'appréciait un peu plus au début. Sans vraiment se contrôler, il parle et se confie sur quelque chose d'assez intime, sur Laurel, celle qui le connaissait le mieux. « Ton fils était là heureusement. Les enfants nous sauvent de tout. Je le vois avec mon frère. Je suppose qu'il t'a beaucoup aidé dans cette épreuve, non ? Pardon je t'ai tutoyé moi aussi, c'est difficile de faire autrement. On aura qu'à dire que pour ce soir on est amis, et qu'on oublie un peu demain où je serai à nouveau ton médecin. » « Attention, je vais peut-être prendre mes aises. » Dit-il en référence au tutoiement. Quant au sujet de Roméo, il ne dit rien. Il sera sûrement amené à lui en parler très vite, car ça fait partie de sa vie et ce sera sûrement présent dans une prochaine révélation. Mais là, tout de suite, c'est à son tour. « Attention, ma prochaine révélation est un peu intime. Elle appartient à mon corps. Ma peau plus précisément. » Il arque un sourcil, s'attendant presque au pire. Même si non, dans le fond, il sait bien que la jeune femme ne pourrait pas lui confier des choses trop intime. Il ne faut pas oublier que demain, ils vont se revoir et qu'ils reprendront leurs rôles de patient et de soignante. « Quand j'ai commencé mon cursus de médecine, j'ai voulu immortaliser mon entrée à l'université parce que c'est ce que j'ai toujours voulu faire et j'atteignais enfin mon but. Le bas mon dos est tatoué d'un grand arbre. Je l'appelle mon arbre de vie. Chaque racine contient une initiale de mes parents, mes grands-parents et mes frères et sœurs. Depuis je fais rajouter une petite feuille à mon arbre chaque fois qu'un patient repars sur ses deux jambes du centre. Dans quelques temps je pourrais faire rajouter la tienne. » C'est plutôt intéressant comme révélation. Surtout que sans ça, Roman n'aurait jamais imaginé la blonde avec un tatouage. « Tu es en train de dire que bientôt, je serais tatoué sur ton corps ? En quelques sortes. » Il n'est pas impossible qu'il lui ressorte cela plus tard, pour l'embêter un peu. Même si dans le fond, vu la signification de son tatouage, elle doit en être fière. « C'est un privilège. Même si je ne suis pas le premier et sûrement pas le dernier. » Il n'a aucun doute là-dessus. La jeune femme est jeune encore, elle n'est qu'au début de sa carrière et si déjà avec Roman elle s'en sort bien, alors il n'ose pas imaginer avec les autres. « J'ai aussi un tatouage, plusieurs mêmes. Tu as déjà dû en voir un. » Non pas qu'il s'est déjà déshabillé devant elle pour lui montrer, mais celui qu'il a sur le bras descend suffisamment pour qu'il soit vu même lorsque pompier porte un t-shirt. « Il s'agit d'une boussole, si jamais je perds le Nord. » Après cette phrase, il rigole légèrement. Ce n'est bien sûr pas ce qui l'a poussé à se faire ce tatouage, mais il a déjà eu cette remarque à de nombreuses reprises par ses amis. Autant dire qu'ils aiment bien le charrier. « Quand j'étais plus jeune, je rêvais de me faire plein de tatouages, d'avoir les bras complètement remplis. Mais avec le temps, j'ai compris que c'était beaucoup d'argent. Je ne dis pas que je n'en ferais plus, mais je ne pense pas pouvoir arriver à mon rêve. Enfin mon rêve.. il a changé depuis hein. Je ne suis pas resté dans ma fin d'adolescence. » Il ne pensait pas lui parler de cela avant aujourd'hui, mais ça va servir d'aveux, alors autant en profiter. « Je pense me faire un tatouage à la naissance de ma fille. J'aurais aimé faire pareil avec Roméo, mais.. » Cette révélation allait bien arriver à un moment ou à un autre, alors autant le faire. Ça ne serait que repousser l'inévitable. Surtout que le petit garçon peut parfois être bavard, alors il serait capable de raconter à la blonde sa vie en France lorsqu'il vient avec Roman. « Officiellement, je suis devenu père il y a cinq ans. Mais je ne l'ai appris qu'en décembre dernier. Ma petite amie de l'époque est partie un jour, sans rien me dire, sans me laisser la moindre explication. Elle était enceinte et est partie faire sa vie ailleurs. Elle est revenue parce qu'elle avait besoin de moi. Ça fait bizarre sur le coup. » Surtout de se dire que sans ça, elle ne serait jamais revenue et que Roman n'aurait jamais su qu'il était père. C'est pourtant ce petit garçon qui lui a permis de s'en sortir.

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Prendre leurs aises… ça oui Jody et Roman partagent décidément le même plaisir dangereux de se confier l’un à l’autre. Mais après tout, après la visite de la colocation, Jody n’a pas noté de changement de comportement entre eux au centre les jours suivants, il n’y a pas de raison que ça change après cette soirée là non plus. Ils deviennent amis en se trouvant des points communs comme leurs tatouages, ils garderont probablement contact même après la guérison du pompier quand il viendra dire bonjour à Tess et Spencer à l’appartement, voilà tout. Pas question de perdre le nord pour si peu se dit-elle alors qu’elle sourit à la signification du tatouage du jeune homme. Un peu facile, elle se doute qu’il y a surement un symbole plus profond derrière mais elle ne veut pas être indiscrète. « Je pense me faire un tatouage à la naissance de ma fille. J'aurais aimé faire pareil avec Roméo, mais.. » Elle fronce un sourcil parce qu’elle ne s’attendait pas à un « mais » dans l’amour inconditionnel qu’il porte à son fils. « Officiellement, je suis devenu père il y a cinq ans. Mais je ne l'ai appris qu'en décembre dernier. Ma petite amie de l'époque est partie un jour, sans rien me dire, sans me laisser la moindre explication. Elle était enceinte et est partie faire sa vie ailleurs. Elle est revenue parce qu'elle avait besoin de moi. Ça fait bizarre sur le coup. » Les os de Jody se glacent sous cette révélation. La bêtise humaine la surprendra toujours. A cet instant, le corps de la jeune femme entre en fusion, elle voudrait savoir qui est cette fille odieuse pour lui tordre le cou, la faire souffrir et lui passer l’envie de recommencer. Oser priver un père de son fils ? Mais qui peut faire ça ? Surtout à quelqu’un comme Roman…Si Jody avait pu ressentir un malaise à apprendre que le pompier allait de nouveau être père, maintenant elle se sent soulagée pour lui. Il a trouvé une nouvelle femme qui lui donne une chance d’être un vrai père. Avec toutes les épreuves qu’il a vécues, il a enfin droit au bonheur. « Je crois sincèrement que toutes les épreuves que nous vivons sont là pour nous faire apprécier à leur juste valeur les bonheurs qui suivent. Tu vas être un papa parfait pour ta fille, comme tu l’es déjà avec Roméo, j’en suis convaincue. » Elle prononce cette première phrase pour elle-même également, l’épreuve qu’elle a vécu avec son agression récemment l’a transformée. Même si elle ne le souhaiterait à personne, elle concède que cela lui a permis de grandir et de quitter l’innocence procurée par son cocon familial parfait. « Je ne m’attendais pas à ce qu’on se confie ainsi en te proposant ce jeu tout à l’heure. Je pensais plus à des révélations gênantes et improbables, par exemple que j’écoute honteusement du ABBA sous ma douche tous les matins. Au moins tu connaitras la raison de ma bonne humeur quand je t’accueille au centre le matin maintenant » Elle rit en faisant le pitre comme d’habitude, peut-être pour masquer un peu sa gêne. « J’ai vécu une épreuve moi aussi récemment. C’est là que blondie est arrivée. » Elle passe sa main dans ses cheveux platine et les replace en arrière, le regard un peu assombri osant à peine croiser celui de Roman. Il s’est tellement confié à elle qu’elle aimerait pouvoir en faire autant. « J’ai laissé croire à mon entourage que mon changement de comportement était dû à ma rupture avec mon ancien petit ami. Ça m’arrangeait. Je n’en ai parlé à personne et je crois que je n’étais pas tout à fait prête à le faire encore. C’était trop tôt. » Pourquoi elle a envie de se confier à lui et personne d’autre à cet instant ? C’est un vrai mystère. Comme sauvée par le gong, ses amies derrière lui font des grands signes impatients et un peu moqueurs, l’heure tourne et il est prévu qu’elles aillent à un concert dans un autre bar juste après. « Excuse-moi, mes amies me font signe, je vais devoir y aller. Tu veux que je t’aide à marcher jusqu’à ta table ? » Elle se relève et lui tend la main pour l’aider à se remettre sur ses jambes. « Ma soirée n’aurait pas été la même si tu n’avais pas été là. Je suis très heureuse qu’on se connaisse un peu mieux. Et puis au cas où… j’adore m’occuper des bébés, quand j’étais plus jeune j’ai fait beaucoup de baby-sitting pour mes voisins et mon frère, alors si un jour tu as besoin d’une nounou, n’hésite pas à faire appel à moi, ce sera un grand plaisir. A demain au centre ?! » Elle n’a pas envie de lui tendre la main en guise d’au revoir comme d’habitude, elle se penche vers lui et lui dépose une bise sur sa joue barbue, elle n’aurait peut-être pas dû, parce que c’est ce moment-là que choisit son corps pour se rappeler que le jeune pompier ne la laisse pas indifférente du tout.

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Finalement, alors qu’il s’attendait à prendre au piège Jody avec les révélations, c’est lui qui paye. Il commence à parler et ne peut pas s’arrêter en chemin, il se voit donc obligé de dévoiler à la blonde la réalité sur la venue au monde de son fils. « Je crois sincèrement que toutes les épreuves que nous vivons sont là pour nous faire apprécier à leur juste valeur les bonheurs qui suivent. Tu vas être un papa parfait pour ta fille, comme tu l’es déjà avec Roméo, j’en suis convaincue. » Il hoche la tête, essayant de se convaincre qu’elle a raison. Jusque là, ça va plutôt bien. Il arrive à Roman de se poser des questions sur les premiers mois de vie de sa fille, sur comment cela va se passer, comment il va s’en sortir. Puis il finit par se dire qu’il ne sera pas tout seul et que tous les parents sont passés par cette étape. Personne ne sait comment agir avant d’avoir son bébé dans les bras. « Je ne m’attendais pas à ce qu’on se confie ainsi en te proposant ce jeu tout à l’heure. Je pensais plus à des révélations gênantes et improbables, par exemple que j’écoute honteusement du ABBA sous ma douche tous les matins. Au moins tu connaitras la raison de ma bonne humeur quand je t’accueille au centre le matin maintenant » C’est vrai. Peut-être qu’il avait été trop loin. Surtout que ces derniers temps, les choses qui lui tombaient dessus n’étaient pas forcément des plus joyeuses. D’abord Laurel, puis le retour d’Odessa avec Roméo, l’accident et le départ de Logan. Ça faisait beaucoup, en finalement peu de temps. Et pourtant, lui, il était toujours là. Avec l’arrivée de son fils et bientôt la naissance de sa fille, il avait enfin quelque chose à quoi se tenir pour ne pas sombrer. « Je suis désolé. » Lâche-t-il avant de boire une gorgée de sa boisson. Roman ne voulait pas la mettre mal à l’aise avec ses révélations. Rapidement, il s’en veut d’avoir autant parlé. Il espère qu’elle pourra toujours le regarder de la même façon demain et les autres jours qui vont suivre. « J’ai vécu une épreuve moi aussi récemment. C’est là que blondie est arrivée. » Cette révélation, le pompier ne sait pas s’il l’aurait eu en restant vague dans ses informations. Néanmoins, il prend ce qu’elle donne, même si Jody ne s’étale pas beaucoup dessus. Juste assez pour attiser la curiosité du jeune homme. Peut-être qu’elle va continuer, il l’espère. « J’ai laissé croire à mon entourage que mon changement de comportement était dû à ma rupture avec mon ancien petit ami. Ça m’arrangeait. Je n’en ai parlé à personne et je crois que je n’étais pas tout à fait prête à le faire encore. C’était trop tôt. » Est-ce qu’avec Roman, elle se sentirait prête ? Pendant un temps, c’est la question qu’il se pose. Elle s’apprête peut-être à lui en parler. Malheureusement, ce n’est pas aujourd’hui qu’il le saura. Mais dans un coin de sa tête, il va garder cette anecdote, si jamais un jour elle se décide à lui dire. Car ce n’est pas lui qui amènera le sujet sur la table. Il ne sait que trop bien que certaines choses font mal rien qu’à en parler. « Excuse-moi, mes amies me font signe, je vais devoir y aller. Tu veux que je t’aide à marcher jusqu’à ta table ? » Un sourire se dessine sur les lèvres de Roman, ne montrant pas ainsi sa déception de la voir partir. Il aurait bien refusé son aide, pour la libérer au plus vite et la laisser ainsi retrouver ses amis, mais elle lui tend la main et il ne peut pas refuser. « Ma soirée n'aurait pas été la même si tu n'avais pas été là. Je suis très heureuse qu'on se connaisse un peu mieux. Et puis au cas où… j'adore m'occuper des bébés, quand j'étais plus jeune j'ai fait beaucoup de baby-sitting pour mes voisins et mon frère, alors si un jour tu as besoin d'une nounou, n'hésite pas à faire appel à moi, ce sera un grand plaisir. A demain au centre ?! » Il hoche la tête pour répondre à sa question, alors qu'elle se rapproche de lui pour déposer un baiser sur sa joue. Finalement, ça sera peut-être plus bizarre que prévu qu'ils se revoient au centre le lendemain. Ils devront faire abstraction de toute cette soirée et Roman ne sait pas s'il en sera capable. Il doit pourtant s'y résoudre. « Oui, à demain. Et amuse-toi bien. Pas trop quand même, sinon je serais là demain pour me moquer de ta gueule de bois. » Il arque un sourcil et s'éloigne de son côté, alors que la blonde retrouve ses amis. Arrivé à sa table, celle de base, les regards des autres pompiers se posent sur lui. « Alors ? » À leur visage, il est facile de savoir où ils veulent en venir et pourtant, le jeune homme préfère jouer la carte de l'ignorance. « Alors quoi ? Rien. » Il ignore ce qu'il y a entre eux, mais ça ne peut pas être qu'une relation de patient-thérapeute. Il y a autre chose, Roman ne se serait jamais confié de la sorte sinon.

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