La mort est une journée qui mérite d’être vécue. (Seaninou)

La mort est une journée qui mérite d’être vécue.
Seaninou & Dougidoug

Ce soir, tu comptes te prélasser devant Harry Potter. Et pas n'importe lequel, ton préféré de la sage : la coupe de feu ! Soit le quatre. Oui, c'est celui que tu adores, tu ne saurais pas dire exactement pourquoi. Pourtant il y a des personnages que tu aimes qui arrivent bien avant, tel que Syrius ou Lupin. Malgré tout, ce n'est pas ton HP favoris, tu as besoin d'action et le quatre t'en apportes. Le film étant choisi, il ne reste plus qu'à préparer le repas. Poussin est en vadrouille, pour changer. Il doit être avec une fille ou alors au boulot, tu n'en sais vraiment rien. En ce moment, vous avez du mal à vous voir, un comble pour des colocataires. Toi tu es pris par la nouvelle promo, ta nouvelle vie de non célibataire et tes activités. Lui tout le reste. Rien ne change, excepté ton statut. Tu souris rien qu'en y pensant. Toi en couple ? Une idée qui te plaît bien, même si vous n'avez pas parlé à proprement des termes. Les mots tu les maîtrises, à l'écrit, mais à l'oral c'est autre chose. Alors oui tu es en couple, enfin tu le penses, tu l'espères. Et si… non ce n'est pas le moment de douter et encore moins de psychoter. Vu la crise qu'elle t'a fait concernant les femmes de ta vie, on peut dire qu'elle est dans le registre exclusif. Il manquerait plus que ça. Non, toute façon, tu n'es pas du genre  à partager, enfin quand il s'agit de femmes. Quand tu sors avec une demoiselle, tu aimes qu'elle soit uniquement à toi… On pourrait penser que tu es un de ces machos, mais non, tu veux juste une relation basique. L'idée d'avoir un couple ouvert, ce n'est pas ton délire et encore moins d'avoir une demoiselle différentes tous les soirs. Non, toi tu aimes te contenter d'une seule, ça te suffit amplement. Puis bon ce n'est pas comme-ci l'amour était ta priorité, ta carrière oui ! Ça l'a toujours été et ça n'est prêt de changer. Ton boulot, c'est ton exutoire, ça a été ton moyen de remonter la pente. Surtout après Eva et son infidélité … mais tout ça est derrière toi à présent. Loin, très loin derrière, des jours nouveaux arrivent ! Bon petite salade, un peu de verdure ne peut pas te faire de mal … Tu entends ton téléphone vibrer. Poussin ? Ah non, c'est Seaninou. Tu souris en voyant sa réponse. Le cochon t'a délaissé ces derniers jours, bon surtout ton canapé, mais il a une excuse. Une très bonne excuse, sa femme, la belle Avery. Il est plus qu'excusé, c'est normal qu'il mette sa vie de couple en priorité. A sa place, tu ferais la même chose, tu es même en train de faire pareil, mais easy tiger ! Tu n'es pas encore à ce point ! On y va en douceur. Tu ne sais même pas s'il ressent ou pense la même chose, ça se trouve tu es un passe temps pour elle … Oui, bon il faut vraiment que tu arrêtes de penser comme une fille. Ça ne te réussit pas du tout. Il veut quoi le copilote ! Une sortie ? Wait what ? Et ton programme ? Ton super programme … le pire c'est que tu sais d'avance que tu lui ne diras pas non. Sean a toujours les arguments … Toute façon, tu n'as pas le choix, il te t'a dit ! Bon tu n'as plus qu'à remettre ton programme à demain. Ils seront t'attendre, au pire, ils remonteront dans le temps, c'est des sorciers, ils sont capable de tout, ou presque.

Une bouteille, ou presque plus tard, voilà que tu es assis sur ce tabouret, le regard dans le vide. « mais non j'te dis ! » c'est toi qui a raison, tu le sais, enfin tu crois. Tu bois un peu de ta bière. Fixant Sean « J'te dis que Jon peut pas de brushing ça gâcherait tout ! Il est mieux avec ses bouclettes ! » Oui, oui tu as raison ! Et puis quoi encore ? Un roi sans bouclette, on est pas chez les Lannisters ! Vous êtes là, tous les deux, accoudés au bar, il a réussi à te sortir de ta taverne ! Ses arguments étaient bons, on peut dire qu'il s'y connaît en matière d'arguments le cochon ! Bon en même temps, tu ne refuses jamais une soirée entre mec ! Ton téléphone vibre à nouveau. Ah c'est la demoiselle. « Chut ! » lui dis-tu, avant d'attraper ton téléphone et de t'écarter un instant, oui parce que tu te connais, tu pourrais déraper. Petite discussion par sms. Tu hésites à l'appeler, mais tu n'as pas envie d'entacher votre début. C'est tout mignon pour l'instant, bon y a bien eu cette dispute. « C'est bon, on disait quoi ? » fronçant les sourcils, tu regardes Seaninou, tu as perdu le fil de la discussion, ainsi que de tes pensées. C'est fou comme l'alcool peut faire des ravages …

La mort est une journée qui mérite d’être vécue.
Seaninou & Dougidoug

Sous ma couette, je n'avais aucune envie de me lever, aucune envie d'affronter cette journée. Chaque matin, depuis que j’avais dans l’idée de prendre quelques jours de repos, c’était le même refrain, le même effort. Pourtant, comme à chaque fois, je me décidais à me faire violence au risque de rester toute la journée, inerte, dans mon lit même si je ne travaillais pas ce jour là. Je passais mes mains sur mon visage pour le réveiller avant de m'étirer tout le corps. Un pied posé sur le sol puis l’autre, ils me trainaient jusqu’à la cuisine de mon appartement immortalisé dans un silence perpétuel. Avery était, comme souvent, au travail. Pour casser ce calme apparent, je me décidais à mettre un vinyle de mon groupe de musique préféré. Rien de tel pour se réveiller et bien débuter la journée. « Cause the walls start shaking The earth was quaking My mind was aching And we were making it And you shook me all night long Yeah you shook me all night long ♫ » Voilà ce dont je chantais ou du moins ce que j’essayais de chanter en rythme avec la musique tout en mangeant mes céréales ce matin. N’imaginez pas que je mange les mêmes céréales que les gamins tels que les Lucky Charms. Quand j’ai tout mon temps, comme ce matin, j’aime prendre un petit-déjeuner complet, c'est-à-dire jus d’orange, café et un bol de céréales voir parfois du bacon. Alors que j’étais tranquillement entrain de petit-déjeuner, quelqu’un s’était permis de rentrer dans l’appartement, sans même avoir toqué, et m’interrompre alors que je mangeais. Qui plus est, j’étais en caleçon. Il y a mieux pour accueillir quelqu’un. « C’est moi ! » Par chance, cette personne n’était autre que mon meilleur ami. J’avais pu reconnaitre sa voix. Il peut faire ce que bon lui semble, tout ou presque lui ai permis avec moi, d’où pourquoi il n’avait pas pris la peine de frapper à la porte avant d’entrer. Il est toujours de bon matin celui-là. « Je rêve ! T’es sûr ton petit déjeuner ?! » me dit-il un peu surpris que je petit-déjeune et non par mon accoutrement. « Il faut bien, non ? » lui répondis-je perplexe après sa remarque. « T’as regardé l’heure après t’être réveillé au moins ? » Bonne question. Je n’en avais pas le souvenir alors je regardais aussitôt l’horloge qui trônait dans le salon. 12 heures. « Ah oui, j’aurais dû … » Mince, je croyais vraiment m’être réveillé deux heures plus tôt. « Je comptais t’emmener déjeuner dans un nouveau restaurant qui propose des hamburgers sur Wellington, mais on verra ça une autre fois du coup. » Hamburger. Un mot envoûtant pour moi. Mon sang n’avait fait qu’un tour. « J’ai encore de la place pour un hamburger ! Laisse-moi juste le temps de ranger tout ça et m’habiller. » C’était plus de la gourmandise que de la faim quoi que la faim en faisait un peu partie, elle aussi, puisque je n’avais pas terminé mon petit-déjeuner. « Tu ne changeras pas ! Je t’attends alors. » Il ne m’avait fallu que vingt minutes tout au plus pour m’exécuter avant de retrouver mon meilleur ami. Ne sachant pas où ce nouveau restaurant se trouvait, mon meilleur ami s’était chargé de nous y emmener. Une fois sur place, je n’avais été guère déçu par leur hamburger au bacon. Finalement, j’avais pu manger le bacon qui complète à la base mon petit-déjeuner. Ce petit-déjeuner, ou plutôt déjeuner, avait été plus que complet. J’étais rassasié. Après ça, nous décidions de passer le reste de la journée tous les deux chez lui. Rien de tel que la compagnie de son meilleur ami pour oublier tous les tracas du quotidien. De plus, je ne vois jamais passer mes journées avec lui. Sur la fin d’après-midi, la sonnerie de mon portable s’était faite entendre alors que je discutais avec mon meilleur ami. Un message de Dougidoug. C’est ainsi qu’il est répertorié dans mon téléphone. « Message de mon canapé : tu lui manques … » Cela m’avait fait sourire. Il est vrai que je n’avais pas rendu visite à Dougie depuis quelques jours déjà. Mon travail prenant et ma vie de couple ayant repris le cours des choses ne me permettaient même pas de penser à mes amis et proches. Peut-être la raison de la visite inattendue de mon meilleur ami ce midi. S’il tenait à me voir, il me verrait. Je lui proposais donc, après quelques messages échangés, de prendre quelques verres tous les deux. Il n’avait pas le choix. Quand j’ai une idée en tête, elle reste. Je voulais qu’on se retrouve autrement que la dernière fois qu'on s'est vu. Puis j’étais curieux de savoir si Dougie tenait l’alcool. Je laissais donc mon meilleur ami à ses occupations. Nous nous retrouverons très vite, c’est certain. Ce soir, c’était le soir de Dougidoug ! Je lui envoyais une adresse où j’ai l’habitude d’aller avant d’en prendre la direction.

« Mais si ! » lui dis-je en fronçant les sourcils. Un verre, deux verres, j’en avais progressivement perdu le fil, tout comme notre discussion. Pourtant je campais sur mes positions. J’alternais shooters et bières alors que Dougie tournait toujours à la bière. « mais non j'te dis ! » Lui aussi avait l’air de vouloir camper sur ses positions. « J'te dis que Jon peut pas de brushing ça gâcherait tout ! Il est mieux avec ses bouclettes ! » Dougie venait de me faire retrouver le sujet de notre discussion. Bon, après tout, il avait raison. C’est ce qui fait son charme, ses bouclettes. Un peu comme Dougie. Quand on voit une tignasse comme ça, on a qu’une envie, passer sa main là dedans et voir aussi si c’est du vrai ou une permanente ! Je ne connais rien aux cheveux, mais avec Avery j'en apprends tous les jours. Celle de Dougie c’est du véritable, j’en étais sûr. Pendant que je fixais celle-ci, son téléphone sur le comptoir venait de vibrer. « Chut ! » me dit-il avant de répondre à son appel. « C’est qui ?! » murmurais-je. Comme je m’en doutais, il ne n’avait pas répondu. En même temps, « chut » ça veut dire ce que ça veut dire. J’en profitais alors pour passer mes doigts discrètement dans ses cheveux pendant qu’il parlait au téléphone avec son interlocuteur. Bien trop concentré sur sa conversation, je pense qu’il n’avait même pas senti ce que j’étais entrain de faire dans sa tignasse. Je peux vous assurer que c’est du véritable ! Sa conversation avait duré quelques minutes. Le temps pour moi de commander également un autre shooter. « C'est bon, on disait quoi ? » Ma mémoire me faisait défaut une nouvelle fois. Je savais aussi tout de même que l’alcool n’aidait en rien et pourtant je continuais de boire. « Aucune idée … Bois moi ça, ça changera de la bière. » Je lui avais fait glisser sur le comptoir mon shooter jusque devant lui. Puis je voulais savoir qui l’avait appelé. Je n’avais pas oublié son appel par contre. « C’était qui ? Ta voisine qui t’a tapé dans l’œil ? » Un sourire au coin s'était dessiné sur mon visage.