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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 you only show half to me / thadya

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MessageSujet: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyMer 11 Sep - 12:50

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« Ah, putain de… » Il se censure avant que l’injure ne quitte ses lèvres, referme le robinet avant l’eau ne termine son œuvre en éclaboussant le reste de ses murs. Tuyauterie de merde, plomberie de merde, Thad se met en note d’appeler le plus tôt possible (et, cette fois-ci, sans repousser au lendemain). Le jour de repos commence mal. Il soupire, tourne la tête en direction du salon à la baie vitrée, aperçoit un morceau de plage, le soleil déjà haut, les vagues qui mordent le sable dans un rythme régulier. Peut-être qu’il pourrait passer voir Gabriel à la galerie. Sûrement qu’il le devrait, même. S’assurer que tout va mieux, que les assurances ont bien versé l’argent qu’ils lui doivent, que son frère arrive à se remettre sur pied après le cambriolage. C’est pourtant l’appel de l’océan qui l’emporte sur sa raison, le traînant hors du duplex pour quelques minutes, à peine qu’il se promet tout en sachant bien qu’il n’ira probablement pas rendre visite à son aîné avant le lendemain soir. Il papillonne des paupières derrière les verres teintés de ses lunettes, la chaleur venant consumer sa peau. Déjà, il sent ses muscles se détendre, la journée virer à l’instant de repos qu’il mérite (qu’il pourrait prendre plus régulièrement, même, mais il se complait dans ses heures supp’ et ses chirurgies qui s’enchaînent).
Inspiration.
Expiration.
Peut-être qu’il devrait prendre un chien, pour l’accompagner lors de promenades sur la plage. Faire un footing tout en tenant la laisse d’une main (ou sans laisse, et tant pis si l’animal s’en va mordiller un mollet ou deux). Il se prélasse d’un pas lent, le regard s’attardant sans en donner l’air sur quelques joggeuses en legging et brassière de sport, leur adresse parfois un sourire auquel elles répondent avec un peu de rouge sur les joues ou en levant les yeux au ciel. Il les oublie pourtant sitôt qu’elles l’ont dépassé en sens inverse parce qu’il est flemmard, aujourd’hui, et qu’il n’a pas l’intention de courir derrière une femme. Pas au sens littéral.

Allongé sur le sable chaud, les mains croisées derrière la nuque, il observe le ciel, écoute la ville et les bribes de conversations qui lui parviennent. La respiration calme et contrôlée, l’air marin qui le berce. Il y a des éclats de rire un peu plus loin, un cri de surprise, la berceuse de l’eau qui clapote régulièrement. Il y a le trafic sur la route derrière, des ballons dans lesquels on frappe, les larmes d’un gamin – ugh, il s’en serait passé, de ça. Il se redresse sur les coudes, un groupe d’étudiants sur la droite en pleine partie de beach volley. Il laisse son regard sur eux un instant avant de s’en détourner, inintéressé, aperçoit plutôt quelques silhouettes qui sortent de l’eau et l’une d’elle, en particulier, attire son attention. Trop loin pour qu’il discerne le moindre visage, suffisamment proche pour que son regard s’attarde sur les courbes gracieuses du corps. L’eau ruissèle des cheveux longs comme une image de séries B ou de mauvais films américains mais il ne va pas se plaindre, ne compte certainement pas se plaindre. Il y a une pigmentation plus foncée que les corps blancs et pâles qui sont sur la plage, un quelque chose qui se dégage du bikini. Il esquisse un sourire en coin, peu inquiet de savoir si son regard gêne ou dérange. Mais quand, finalement, les traits du visage s’éclaircissent entre deux mèches de cheveux et qu’il reconnaît celui de Freya, son sourire se fige et il crache une insulte. Bien sûr il faut que même après toutes ces années, elle soit toujours aussi attirante. Sa langue passe sur ses dents tandis que lui reviennent les derniers mois. La surprise en reconnaissant son nom sur le dossier médical, les consultations silencieuses – excepté pour les dialogues qu’il faisait seul. La peine qu’il avait pu ressentir en apprenant pour le frère de Freya et sa nièce avant qu’il ne repousse toute émotion compatissante pour se concentrer sur son job de médecin. Peu d’empathie pour favoriser une meilleure distance. Aborder toutes les nouvelles sur un ton neutre.

Il s’est relevé, une main passée dans les cheveux pour en retirer le sable logé. Elle n’a, finalement, pas tellement changé. Reste la même jeune femme souriante qu’elle était déjà au lycée. Sûrement que son attitude, en dehors de leurs rendez-vous médicaux, est inchangé, elle aussi. « Je vois que vous vous remettez bien de votre opération, » qu’il lance à la dérobée alors que la distance se réduit entre eux. Il a fait quelques pas dans sa direction, elle doit probablement retourner auprès de ses affaires. « Désolé pour l’interruption, c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de croiser un patient en dehors de l’hôpital une fois que le suivi est terminé. » Dix mois de rendez-vous ponctuels et réguliers ; des radios, des examens complémentaires. Un effort de tous les jours pour lui tirer la moindre parole sans raviver les souvenirs du lycée. Il tourne la tête pour observer l’eau après avoir retiré ses lunettes de soleil, les yeux plissés à cause de la soudaine luminosité. « Comment allez-vous ? » Et peut-être qu’il devrait faire demi-tour avant qu’il ne soit trop tard. Peut-être qu’il devrait arrêter les small talks de médecin qui s’inquiète, réellement bien malgré lui, pour l’état de santé de sa patiente. Peut-être qu’il ne devrait surtout pas écouter cette voix au fond de lui qui lui répète de profiter de la situation.
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyDim 15 Sep - 20:18



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Le deuil fait son chemin, Freya commence à remonter la pente tout doucement même si le manque de son frère et sa nièce est constamment présent. Tout à Island Bay lui rappelle les bons moments qu'elle a passé avec eux, elle a eu du mal à remonter la pente et à sortir la tête de l'eau mais elle commence enfin à y parvenir. Pendant un an, après des mois d'hospitalisation, elle est restée cloîtré chez elle, elle a refusé de voir un spécialiste prétextant à qui voulait l'entendre que ça allait et qu'elle pouvait se débrouiller seule. Le seul qui a réussi à l'aider à sa façon, c'est le docteur Jenkins. C'est lui qui lui a petit à petit redonné goût à la vie et qui a, après de nombreux échecs, réussi à la faire reparler alors qu'elle s'était murée dans le silence pendant des semaines après la tragédie. Elle n'a désormais plus besoin de se rendre à l'hôpital depuis plusieurs mois, elle se sent beaucoup mieux, elle a repris le travail et recommence à sortir avec ses amies. L'ambiance n'est toujours pas au beau fixe avec ses parents et sa sœur mais elle a au moins son frère de son côté qui tente d'apaiser les tensions. Elle comprend parfaitement qu'ils rejettent la faute sur elle même si elle a désormais réussi à se convaincre que ce n'était en rien la sienne, elle a toujours de la culpabilité en elle mais ça ne la ronge plus jusqu'à l'os.

Un rayon de soleil, un beau ciel bleu et des températures en hausse malgré la fraîcheur des derniers jours, il ne lui en faut pas plus pour enfiler son bikini, attraper son masque de plongée et se ruer à la plage. S'il y a bien une chose qui lui vide la tête et qui lui fait du bien et ce depuis toujours, c'est l'océan. Elle pourrait passer des heures dans l'eau, elle se sent dans son élément, à l'abris de tout. Cette après midi là, elle ignore combien de temps elle reste à l'eau, se laissant parfois bercer par les vagues, piquant une tête pour observer les fonds marins et la beauté qu'ils partagent à la vue de tous et quand ses jambes commencent à fatiguer, elle se met à nager vers la plage pour aller s'allonger quelques minutes sur le sable chaud. Les vagues lui fouettent les mollets tandis qu'elle attrape ses cheveux pour les essorer grossièrement alors que ses pieds s'enfoncent dans le sable chaud pour rejoindre sa serviette. Une voix familière l'interpelle, sa main se lève, se pose sur son front pour se faire de l'ombre et apercevoir Thad à deux pas d'où elle se trouve. « Docteur Jenkins ! » La surprise se lit dans sa voix, elle ne s'attendait pas à croiser l'homme qui lui a sauvé la vie en short de bain sur la plage. Non pas que les médecins ne fassent pas bronzette mais elle ne l'a jamais croisé en dehors de l'hôpital. Elle lui lance un franc sourire avant de faire quelques pas à son tour pour se retrouver face à lui. « Je m'attendais pas non plus à vous croiser mais j'imagine que vous êtes comme tout le monde et que vous aimez profiter du moindre rayon de soleil. C'est ressourçant » Ses deux mains se posent instinctivement sur ses hanches, ses yeux se plissent sous l'éblouissement du soleil et elle doit avouer que ça lui fait plaisir de recroiser Thad. Elle est à mille lieux de s'imaginer qui il est en réalité, qu'ils ont un passé commun, pour l'heure elle ne peut s'empêcher de laisser glisser son regard sur ce corps parfaitement sculpter et halé qu'il aborde. Sa question lui fait relever les yeux surement un peu trop rapidement pour passer inaperçu et elle se racle la gorge. « Mieux, vu les circonstances. J'ai repris le boulot et j'ai arrêté de jouer au zombie sans vie chez moi » qu'elle lance sur le ton de l'humour en haussant les épaules. « Et vous ? Pas trop débordé à l'hôpital ? »


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyMar 17 Sep - 11:46

La tête penchée sur le côté, le soleil dans le dos, il esquisse un sourire à mi-chemin entre le cordial et le séducteur. La distance est rapidement effacée, grignotée par les pas qu’ils effectuent l’un comme l’autre et, bien vite, ils se font face. L’image de la dernière fois qu’ils se sont retrouvés dans une telle situation lui revient, vive et fraîche, à l’esprit mais il la repousse. Ce n’est pas le moment de faire appel au passé. Il laisse un rire bref lui échapper, la tête dodelinant sur ses épaules quand il acquiesce les paroles de Freya – parfois, il oublie que les patients ne les connaissent pas, en dehors de l’hôpital. Il oublie qu’ils ont tendance à les imaginer sur le modèle des séries télé comme Grey’s Anatomy ou Urgences et que les croiser sans leurs blouses les décontenances. Il a pourtant été comme eux, il y a longtemps. « Well, c’est vrai que je sors rarement de mon antre nommé hôpital mais même un vampire doit prendre l’air de temps en temps. Enfin, c’est ce qu’il se dit. » Son regard glisse jusqu’à la blessure qu’il a soigné, l’inspecte de loin et constate qu’elle n’a rien ré-ouvert, que la cicatrice qui lui reste est fine, discrète et jolie. Elle restera pendant plusieurs années, probablement même toujours, mais au moins ne la gênera-t-elle pas. Il a détourné le regard pour observer les alentours, les vagues qui s’effondrent lentement. Il inspire une première fois, l’air frais, l’air marin, l’air ensoleillé. Expire tout ce qu’il voudrait lui dire, là, maintenant – ravale son envie de lui demander si elle ne se souvient vraiment pas de lui, s’il lui a fait une si mauvaise impression il y a près de vingt ans pour qu’elle l’ait totalement effacé de sa mémoire. Il élève de nouveau la voix, baisse la tête vers Freya et il capte son regard qui semble pris sur le moment. Il pince les lèvres, retient un sourire – parce qu’il n’a besoin de réfléchir bien longtemps pour savoir pourquoi elle a cet air coupable sur le visage. « Oh, est-ce que ça signifie que vous vous nourrissiez de cerveaux humains ? Parce que si tel est le cas, il faut peut-être que je contacte mes collègues en psychiatrie. » Les sourcils se froncent, il se pare d’un air affecté, inquiet même, et fait mine de vouloir appeler l’hôpital. « N’en demandez quand même pas trop, d’accord ? La cicatrisation est quasiment terminée et vos muscles sont réparés mais ils sont affaiblis par l’inactivité de tous ces mois. Un effort de trop et les dommages pourraient devenir plus importants. » Il déteste le ton paternel et touché qu’il a pris, déteste qu’il ne puisse s’empêcher de prodiguer des conseils quand il voudrait la secouer pour lui rappeler qui il est, ce qu’elle lui a fait. Quand il voudrait lui demander d’arrêter de faire comme si ça n’était rien, comme si c’était loin, enfoui dans le passé pace que ça ne l’est pas. C’est encore frais (trop, frais). Réclamer qu’elle ne le mate pas de la sorte alors qu’elle l’a repoussé il y a près de deux décennies – parce qu’elle n’a pas le droit de le regarder comme ça après qu’elle l’ait humilié. La voix qui résonne dans son crâne, pourtant, lui demande d’en profiter. De saisir sa chance au vol. Que si elle est attirée maintenant c’est l’occasion idéale pour se rapprocher ; pour la séduire, la faire succomber. Et lui rendre la monnaie de sa pièce. « Je crois que je ne vous ai jamais demandé, vous travaillez dans quoi, au juste ? » Il ne rejette pas l’idée. Sûr, il sait que ça ne changera rien à ce qui s’est passé au lycée. Ça n’effacera pas les souvenirs brûlants et les rires des autres. Ça ne l’empêchera pas de ne jamais se rendre aux réunions de classe pour éviter de revoir les visages de tous ces abrutis qui ont fait de sa vie un enfer à l’époque. Mais peut-être que ça pourra atténuer l’amertume et la colère qui résident au fond de lui, peut-être que ça pourra apaiser un peu cette partie de lui qui lui semble toujours torturée. C’est une chance à prendre, oui.
Il hausse les épaules, se passe une main dans les cheveux. « C’est pas le métier le plus reposant mais c’est celui que j’ai choisi. Et puis, je me dis que je suis utile à quelqu’un, ça aide à faire passer les heures supplémentaires qu’on ne compte pas. » Ce n’est pas comme s’il n’avait pas été prévenu – déjà les études lui avaient imposé un autre rythme. L’avait obligé à s’accrocher pour réussir ses années, pour trouver une place en tant qu’interne pour passer les concours. La pression est devenue un quotidien ; ses nerfs s’y sont habitués. « Vous faîtes de la plongée ? » Il désigne le masque qu’elle a ramené, ne l’aurait jamais imaginé rester de longues minutes sous l’eau pour observer corail et poissons.
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyLun 23 Sep - 17:34



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Elle ne s'attendait certainement pas à croiser son médecin et la surprise se lit sur son visage dés qu'elle entend sa voix qui l'interpelle. Ce n'est pas courant pour elle de croiser la personne qui lui a sauvé la vie un an plus tôt même si sa façon de pensée est totalement ridicule puisqu'il a parfaitement le droit de se rendre à la plage. C'est un être humain après tout et il a les mêmes occupations et loisirs que n'importe qui. Sa note d'humour la fait sourire et elle hausse les épaules, plissant les yeux sous le soleil qui l'éblouit.  « T'en que vous ne brûlez pas au soleil c'est le principal » Sérieux Freya. Elle grimace en pensée parce qu'elle a l'impression de faire de la mauvaise drague, du rentre dedans à deux balles faut dire qu'elle n'a plus l'habitude. Elle n'a pas côtoyer d'homme depuis un moment, elle contrairement à lui s'est laissé dépérir dans son antre pendant de long mois. Elle ne peut pas s'en empêcher, son regard est attiré comme un aimant sur le corps du brun qui ne laisse pas indifférent. En plus d'avoir une belle gueule, il est plus qu'attirant, tout est parfaitement bien sculpter pour capter le regard de n'importe quelle femme qui le croiserait torse nu sur cette plage. Ses yeux se relèvent vite, trop vite pour ne pas être repérer, ses joues deviennent légèrement rose alors qu'elle embraye sur une touche d'humour à son tour pour dévier le fait qu'elle vienne d'être prise la main dans le sac à le reluquer de haut en bas. Un sourire élargit ses lèvres alors qu'elle lève les mains pour lui assurer qu'elle est innocente et qu'il n'a aucunement besoin de s'inquiéter. Pas de cerveau au menu. « Chassez le naturel, il revient au galop » qu'elle le taquine alors qu'il a repris son ton de médecin et lui donne plusieurs conseils. « Plus sérieusement, vous en faites pas la dernière chose dont j'ai envie c'est que cette plaie s'ouvre à nouveau et que je me retrouve sur votre table d'opération. Sans vouloir vous vexer » qu'elle conclut en haussant les épaules, son regard qui se baisse pour jeter un œil à la cicatrice qu'elle gardera un bon moment. « Vous avez fait du bon boulot, j'vous l'ai jamais dit je crois mais c'est très propre, j'peux continuer à enfiler du bikini » Elle aurait pu se retrouver avec une cicatrice atroce mais Thad a su faire ça dans les règles de l'art. Maintenant qu'ils sont assez proche, ils entament une conversation des plus formelle et Freya se sent déjà plus à l'aise en sa présence. « Je suis sauveteuse en mer, rouillée très certainement comme je reprend doucement après presque un an mais j'ai encore de bons réflexes pour aller repêcher quelqu'un. » C'est comme le vélo, bien sûr qu'elle sait encore faire son boulot et qu'elle a les bons réflexes mais reprendre après une si longue pause, elle doit l'avouer ça l'a angoissé. Elle a peur de ne plus être à la hauteur malgré tous les encouragements qu'elle a reçu de ses collègues. « Ne soyez pas modeste, vous êtes plus qu'utile, vous sauvez des vies. C'est un métier admirable. » Elle aurait adoré être un de ces héros de tous les jours et en quelque sorte en étant sauveteuse elle peut venir en aide aux autres mais le métier de chirurgien est quelque chose qu'elle trouve extraordinaire et encore plus depuis qu'il lui a sauvé la vie. Même si au départ elle s'est murée dans le silence en apprenant que sa nièce et son frère n'avait pas pu être sauvé. Depuis, elle s'est faite à l'idée que tout le monde ne peut pas être sauvée même si ça lui déchire le cœur dés qu'elle repense à eux. « Oh, oui c'est mon deuxième métier en réalité. Je suis plongeuse professionnelle même si je plonge souvent juste pour le plaisir » Elle hausse les épaules en lui adressant un nouveau sourire. « Vous savez vous pouvez me tutoyer, techniquement je ne suis plus votre patiente » Même si elle a eu un long suivi, ça fait un bon moment qu'elle n'a plus eu de rendez vous avec le docteur Jenkins. « J'vais aller me chercher de quoi me rafraîchir au bar de la plage, ça vous dit de m'accompagner ? » Quand ses paroles franchissent ses lèvres, elle se surprend elle même mais après tout, pourquoi pas ?


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyLun 30 Sep - 15:08

Il plisse un œil, les lèvres étirées. Pour un peu, il y croirait – qu’elle s’intéresse réellement à ce qu’il peut devenir. Mais il a appris la leçon, il y a déjà longtemps et il n’aime pas refaire deux fois les mêmes erreurs. Alors il reste un instant silencieux, partagé entre l’envie de continuer le petit jeu, de répliquer comme il le ferait avec n’importe quelle autre femme et l’envie d’ignorer. Parce qu’il sait qu’elle ne voit en lui que son chirurgien et que le regard qu’elle a laissé traîner sur son torse n’a rien à voir avec ce qu’il pourrait imaginer. Il voudrait, pourtant, qu’elle se souvienne. Il voudrait qu’elle se rappelle de lui, là, qu’elle s’excuse de son attitude, s’excuse de ne pas l’avoir reconnu, aussi. Voudrait qu’elle s’en morde les doigts, qu’elle souffre parce qu’il l’aura décidé. « Vous n’avez pas entendu parler de la nouvelle génération de vampires ? Même les pieux et l’eau bénite ne font plus effet alors un peu de soleil, vous pensez bien. » Ses épaules se soulèvent, s’affaissent ; son regard se détourne, se porte au loin. Elle fait un trait d’humour qui lui arrache un sourire un peu plus sincère, la taquinerie qui s’échappe de ses lèvres sans qu’il n’ait le temps de réfléchir. Elle lève les mains et il secoua la tête, fait mine de la trouver suspicieuse avant d’engager la conversation sur ce qui a permis à leur chemin de se croiser de nouveau. Elle fait mouche avec sa remarque et il plisse le nez, les yeux bas avant de se frotter la nuque. « Je ne me vexe pas, je préfère aussi quand mes patients n’ont pas besoin de revenir sur ma table d’opération. » Les voir partir signifie qu’il a accompli son job, qu’il les a aidé et qu’ils peuvent retrouver leur vie d’avant l’opération (la plupart du temps, en tout cas). Les voir revenir lui remet toujours un coup au moral, un coup de poignard dans son estime de soi et il sait qu’une seconde opération est souvent plus compliquée parce que la patience des patients s’est effritée, qu’ils paniquent car ils assument le pire. Et lui, il n’a pas toujours les mots pour réussir à apaiser leurs angoisses. « Vous m’en voyez ravi. Je m’en serai voulu si je vous avais privé de balade à la plage. » Il empêche son regard de glisser sur son corps, se rappelle que ce n’est pas une attitude à avoir en tant que médecin mais le sourire charmeur est déjà sur ses lèvres et il s’autorise finalement un petit aller-retour innocent. Aucun regard appuyé, aucune seconde d’appréciation des courbes plus affirmées qu’il y a vingt ans – ce corps qui aurait pu le hanter et qui l’a toujours attiré, au lycée.
« Sauveteuse ? » Il laisse un sifflement admiratif durer quelques secondes. « Vous avez déjà repris le travail de terrain ? » Il arque un sourcil, Thad, pince peut-être un peu les lèvres. Le médecin en lui qui calcule les risques qu’un effort trop fréquent pourrait provoquer sur la blessure, les muscles. Surtout après une inactivité longue d’un an – sûrement qu’il aurait dû conseiller encore trois à cinq semaines de repos avant la reprise du boulot. Il comprend, pourtant, le besoin de retourner travailler plutôt que de tourner en rond chez soi. Ne préfère pas imaginer à quoi il ressemblerait s’il se retrouvait privé d’opérations parce qu’il ne se sent complet que lorsqu’il a ses outils chirurgicaux dans les mains. « Dit celle qui sauve autant de vies en allant affronter la mer. » Il lui jette un regard, croise les bras. Passe la langue sur ses lèvres pour les humecter. « Vous venez de rendre mon quotidien ridicule mais je suis prêt à dire qu’on est égaux parce que nous sauvons tous les deux des vies. » Une main tendue en direction de Freya pour conclure ce pacte des plus ridicules, il appréhende le contact physique en dehors de l’hôpital. Aurait presque l’impression d’être redevenu cet ado de quinze ans, mal dans sa peau, incapable d’attirer l’attention de la fille qui a tout pour plaire – et plus encore pour réussir. Il est fier de son parcours, aurait sûrement préféré que Freya échoue quelque part pour avoir l’impression d’avoir pu prendre une revanche sur elle (mais non, bien sûr qu’elle accompli un job fantastique, bien sûr qu’elle sauve des vies parce que Freya, elle a toujours été un peu comme ça, n’est-ce pas). « Sauveteuse en mer et plongeuse ? Est-ce que vos parents sont des sirènes ? Je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui passe autant de temps dans l’eau ! » Il ouvre la bouche, prêt à refuser, prêt à argumenter ou à balancer une excuse peu crédible – un rappel de leurs statuts quand il sait qu’il devrait lui avouer la vérité. Il esquisse plutôt un sourire, opine lentement. « Très bien, mais dans ce cas, ce sera Thad et aussi un tutoiement. » Il a le cœur qui s’emballe, qui appréhende un souvenir, un éclair de lucidité parce qu’ils sont pas nombreux, les Thad dans le monde, mais elle n’a pas l’air de réagir et il fait taire la voix inquiète qui souffle à son oreille. Parce que si elle ne tilte pas avec son prénom, alors elle ne le tiltera probablement jamais – et si c’est bien le cas, il peut s’amuser. Il peut envisager de prétendre ne pas la connaître, peut s’infiltrer dans son cercle. « Tu sais, c’est mal de faire picoler un médecin. Heureusement pour toi, aujourd’hui est mon day off, alors si tu proposes de m’offrir un verre, je ne vais pas refuser. » Il a conscience qu’il ne devrait pas lui offrir ce sourire large, ce sourire cocky et séduisant qu’il utilise d’ordinaire au bar. Mais il ne peut le retenir tandis qu’il esquisse un geste du bras pour la laisser mener la danse ; il lui emboîte le pas aussitôt, se retrouve à sa hauteur bien rapidement.
Le bar est tranquille, quelques tabourets sont occupés mais les tables libres ne sont pas difficiles à trouver. Sa main s’envole pour attraper le bras de Freya doucement, attirer son attention avant qu’elle n’aille commander. « La première tournée est pour moi. Un gentleman se doit de payer le premier verre à une dame. » Même si elles seraient nombreuses à remettre en question son côté gentleman (et que lui, il remet en question le côté dame de Freya). « Vas t’installer, dis-moi juste ce que tu prendras ? » Il s’éloigne, passe commande, récupère sa bière et le verre pour Freya avant d’aller la retrouver. « T’as toujours vécu à Island Bay ? » Il connaît en partie la réponse – bien sûr qu’il le sait – mais comme leurs chemins ne s’étaient plus croisés pendant des années, il en vient à vraiment s’intéresser à la réponse. Peut-être qu’elle est partie, qu’il se dit. Peut-être qu’elle s’est exilée en Indonésie pour enfermer la inner bitch du lycée (c’est un truc que les femmes font, s’il en croit les quelques livres qui traînent parfois dans la salle d’attente de l’hôpital ou les multiples séries qu’il binge watch). Il ne veut pas le croire, pourtant. Parce que c’est plus facile pour lui, de continuer à la détester et à lui en vouloir plutôt que de ravaler sa fierté et d’oublier.
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyDim 20 Oct - 13:41



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Elle a ce sourire niais qui refuse de quitter ses lèvres alors que ses yeux, plissés par le soleil qui les éblouis, sont plantés dans ceux de Thad. Elle doit bien l'admettre, il est loin d'être un homme repoussant, bien au contraire et il a ce charisme et cette façon de parler qui le rend encore plus attirant. Ça fait bien longtemps que Freya n'a pas côtoyé d'homme, elle ne sait plus vraiment y faire ni comment s'y prendre et à vrai dire quelques mois plus tôt ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit de faire du rentre dedans à son propre médecin sauf qu'aujourd'hui il est là. Debout devant elle, torse nu, sans plus aucune restriction médecin/patient qui les unis et la seule pensée qui lui traverse l'esprit c'est pourquoi pas. Il est temps pour elle de reprendre sa vie en main, de vivre à nouveau, de profiter des plaisirs qu'offre la vie. Croiser Thad sur cette plage leur permet d'avoir un échange totalement différent de tous ceux qu'ils ont pu avoir au cours de l'année qui s'est écoulée. La conversation d'abord conventionnelle dévie finalement sur son job à elle qu'elle a mis de côté pendant plus d'un an pour se remettre de l'accident et de la perte de ses proches. « Oui, j'en avais besoin après tout ce temps mais je me ménage » Elle lève ses mains en avant en signe de promesse, qu'elle n'abusera pas après la grosse opération qu'elle a eu et qu'elle ira doucement avec la reprise. « J'ai pensé pendant de long mois que je n'arriverais jamais à reprendre le boulot mais au final c'est ce qu'il me fallait, ça me fait un bien fou » Elle l'admire Thad, elle a toujours admiré les médecins même si parfois ils n'arrivent pas à sauver tout le monde. Le monde n'est pas parfait mais à côté de ça, ils permettent à la majorité d'entre eux de retrouver leurs proches en sortant de l'hôpital, ils redonnent de l'espoir aux gens et ça c'est admirable. « Je suis sur que votre quotidien n'a rien de ridicule ! » qu'elle balance en souriant, amusée, haussant les épaules tout en lui serrant la main. Freya adore l'eau depuis toute petite, c'était naturel pour elle de se tourner vers un métier qui lui permettrait d'être un maximum dans ce milieu qu'elle affectionne de plus en plus en grandissant. « Même pas, figurez vous que je suis la seule à aimer autant l'eau et vous devriez essayer la plongée, on y voit des choses magnifiques quand on connait les bons spots » Elle sait de quoi elle parle, elle a passé des années ici à chercher les endroits les plus reculés, que personne ne connait et qui sont pourtant d'une beauté époustouflante. Elle pourrait passer des journées entières dans l'eau, à découvrir grottes et cavités qui renferment la beauté naturelle de la nature. Thad, ce nom sonne familier à ses oreilles mais elle est incapable de le resituer. Il faut dire qu'elle n'a pas une très bonne mémoire visuelle et qu'elle n'est pas du genre à retenir les prénoms de personnes qu'elle a pu croiser au cours de sa vie. Elle sait juste qu'elle a déjà entendu un nom similaire quelque part et elle ne se doute pas une seule seconde qu'il s'agit en réalité du gamin du lycée. « Ça me va, Thad » Situation des plus inattendues sur cette plage, elle se retrouve à discuter/flirter (soyons honnête) avec l'homme qui lui a sauvé la vie un an plus tôt. La brune se lance, lui propose d'aller boire un verre au bar de la plage un peu plus haut et à sa grande surprise, il accepte non sans ajouter une touche d'humour. Le bras de Thad la retient quand elle se lance pour aller commander et un sourire dessine ses lèvres. « C'est cliché mais tu sais comment t'y prendre toi, ça ne fait aucun doute » qu'elle lance en laissant échapper un petit rire. Il a ce sourire qui en ferait tomber plus d'une à la renverse et ce côté servant qui lui donne tout son charme. Freya prend quelques secondes pour réfléchir en zieutant sur la carte derrière eux. « Un mojito pour moi, merci » Elle part s'installer en attendant que Thad revienne et le remercie quand il dépose les boissons sur la table. « Oui, depuis toujours. On est une famille nombreuses, mes parents n'ont jamais voulu quitter la maison familiale. J'ai pas mal voyagé, pas assez à mon goût ceci dit, mais je reviens toujours ici.  J'ai même acheté une maison au bord de la plage, un peu plus loin, y'a trois ans de ça. Et toi alors ? T'as grandi ici ? Si ça se trouve nos chemins se sont déjà croisés » qu'elle lâche en souriant, sans s''imaginer une seule seconde de la portée de ses paroles. « T'as toujours voulu être chirurgien et exercer ici ? Y'en a beaucoup qui migrent aux Etats Unis dans ce domaine, j'ai jamais trop compris pourquoi. »


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyVen 1 Nov - 17:53

Elle sourit et il l’observe. Il voit les yeux qui pétillent quand elle évoque son boulot, la sincérité dans sa voix quand elle parle du bien que ça lui fait. Il ravale son amertume de la savoir aller bien parce qu’une partie de lui, le médecin en lui, est sincèrement heureux qu’elle ait pu reprendre le travail, que ça l’aide dans le processus de guérison. Et puis il y a l’autre partie de lui. Celle qui ne pardonne pas, celle qui ne cesse de jouer ces quelques minutes où il a osé lui adresser la parole au lycée. Celle qui lui rappelle son air moqueur d’à l’époque, son refus avant sa fuite et qui rejoue les rires qui ont suivi. Les doigts pointés dans sa direction pour mieux le désigner, lui, le loser. Lui, le perdant. Lui, le raté. Partagé entre deux émotions contradictoires, il force un sourire sur ses lèvres, déglutit une boule de rancœur. « Vous avez l’air passionnée par votre travail, » note-t-il d’un ton égal. Il peut comprendre, c’est son cas, à lui aussi. Elle enchaîne et ses bras retrouvent le long de son corps ; pour un peu, ses mains chercheraient à se plonger dans ses poches par habitude mais il n’en a pas et il finit par les croiser rapidement. « Je promets de me mettre à la plongée si vous vous proposez pour m’enseigner. » Un sourire en coin et il retrouve l’air affabulateur qu’il a perfectionné en quinze ans. Retrouve, aussi, la sensation au creux de son estomac qui appelle l’attirance qu’il éprouve pour elle – repousse néanmoins la vague plus intime qui voudrait surgir du passé comme une traitresse. « Comme ça, vous pourriez aussi me montrer les bons spots, » avance-t-il sans rien perdre de son sourire, le regard plongé dans celui de Freya. Il devrait détourner les yeux, partir, peut-être. Il ne devrait pas jouer à ce jeu, pas écouter cette petite voix qui n’a de cesse de retourner dans le passé. C’était il y a vingt ans – c’est tellement récent dans son esprit. La conversation se transforme, perd son côté professionnel et courtois pour glisser sur une pente plus dangereuse et, donc, plus attrayante. Il craint que son prénom ne la fasse réagir mais garde son sourire, lui propose même de l’inviter à boire et il comprend qu’elle ne se souvient pas plus de son prénom qu’elle ne s’est souvenue de son visage. Ça fait mal mais il ravale la douleur pour l’enfermer au plus profond de lui-même – avec les autres blessures causées par ces années d’enfer au lycée, par l’humiliation qu’elle a provoqué. Il a, pendant une seconde, l’envie de lui hurler dessus, l’envie de lui rappeler brutalement qui il est et lui souligner qu’elle n’est pas en droit de l’inviter, d’user de ce ton doucereux avec lui quand elle l’a rejeté il y a vingt ans mais il n’en fait rien. La rattrape tout juste pour continuer le rôle dans lequel il s’est glissé sans vraiment s’en rendre compte. Il hausse les épaules, faussement nonchalant parce qu’il ne peut pas admettre que c’est une technique dont il a usé et abusé sur un certain nombre de conquêtes. « C’est savoir comment m’y prendre que de payer la première tournée ? Non parce que tu paies la deuxième, qu’on soit bien d’accord. » Il prend un air plus sérieux mais l’amusement reste présent sur les traits de son visage et il se sait trahi – il sait aussi qu’il est bon comédien et c’est sans doute grâce à toutes ces années passées avec Sven qui l’ont rendu si bon acteur. Il la suit des yeux quand elle s’installe sur une table à l’ombre d’un parasol, récupère les commandes après avoir lâché un billet sur le comptoir. « Une famille nombreuse ? Waoh, maintenant je t’imagine à la tête d’une tribu de douze enfants. » Il se rend compte qu’il l’ignorait – il savait que Freya n’était pas fille unique, sait qu’il y a bien un Millstone avec qui il a sympathisé à la salle mais, jusqu’à présent, n’avait jamais vraiment fait le lien. « Une grande vadrouilleuse, hein ? T’es allée où ? » Et il intéressé, réellement – c’est d’ailleurs bien le problème, cet intérêt trop sincère qu’il lui porte quand il préférerait prétendre tout du long. Prétendre qu’il ne voit pas sa beauté, prétendre qu’il ne voit pas l’intérêt qu’elle lui porte enfin. Il perd un peu de ses couleurs, se redresse, tout à coup pas certain de s’il doit lui dire la vérité ou bien mentir. Elle a déjà son nom complet, il est connu à Island Bay parce qu’il est chirurgien, parce qu’il est de la famille Jenkins – mentir serait plus risqué encore que de dire la vérité. « J’ai grandi à Island Bay mais j’ai fais mes études à Wellington. » Il hésite à ajouter une note destinée à sa remarque, préfère ne pas tenter le diable. Profite de sa nouvelle question pour prendre le changement de sujet avec un soulagement qui ne se voit que dans sa façon de baisser les épaules. « En vérité, non. Je savais pas trop ce que je voulais faire quand j’étais gosse. Peut-être devenir pirate ou chercheur d’or mais à ce qu’il paraît, ça compte pas et ça paie pas super bien. » Il a retrouvé le ton léger et l’envie de tirer un rire à Freya. « Mon père a toujours eu de grandes attentes pour mon frère. Mais mon frère est parti dès qu’il a pu pour rejoindre l’armée et comme j’étais le deuxième de la famille, les attentes de notre père se sont posées sur moi. » Il perd son regard dans le vague pendant une seconde – parce que ça fait longtemps qu’il n’a pas parlé de son choix de carrière et qu’il ne l’a que peu présenté de cette façon. Pour ne pas blesser Gabriel, pour ne pas créer de vague au sein de la famille Jenkins. « Alors j’ai choisi le premier métier qui faisait bien et qui ferait plaisir à mon père et ça a été chirurgien. Je voulais partir, avant. Pas forcément rejoindre les Etats-Unis mais partir, être plus proche d’autres cultures ou, je sais pas trop. Mais ma sœur s’est aussi enrôlée dans l’armée et je voyais bien que si je laissais la petite dernière toute seule avec les parents ce serait un coup dur pour tout le monde. Alors je suis resté. » Il hausse les épaules comme pour effacer le fait qu’il n’ait pas réellement sa vie – parce qu’il l’a choisie, sa vie. Il a choisi de rester pour ne blesser personne et pour combler l’absence de Gabriel et de Sidney. Il a choisi de devenir chirurgien pour rendre son père fier et lui faire oublier l’enrôlement du fils aîné. Il a fait ses choix, même si ça n’aurait peut-être pas été ses choix si Gabriel n’avait jamais quitté la Nouvelle Zélande. « Et toi ? Pourquoi être devenue sauveteuse en mer, hormis ton amour inconditionnel pour l’eau, bien sûr. » Il porte la bouteille à ses lèvres, la vide d’une gorgée.
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptySam 4 Jan - 20:33



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La gêne qui s'est installée quelques minutes plus tôt quand elle est tombée nez à nez avec l'homme qui lui a sauvé la vie, son médecin, alors qu'elle est en bikini et lui torse nu s'est bien vite dissipée pour laisser place à un début de conversation entre deux personnes qui décident de faire connaissance. Conversation formelle qui dérive tout naturellement vers leurs boulots respectifs et les remarques de Thad l'a font sourire. « Si vous êtes un élève sérieux et assidu, ça sera avec plaisir » Est ce qu'elle calcule le fait qu'elle pourrait revoir plus souvent en tête à tête ce beau médecin ? Assurément. Même si elle adore enseigner à n'importe qui, c'est d'autant plus agréable quand la personne en face est particulièrement attirante. Le regard qu'il pose sur elle à chacune de ses phrases a le don de la déstabiliser un peu plus, elle ouvre la bouche sans trouver ses mots, se contente de lui adresser un sourire en se replaçant elle même une mèche rebelle qui tombe devant ses yeux. Elle se retient de rouler des yeux devant son attitude d'adolescente gênée qui ne sait plus où se mettre face à un beau mec qui lui adresse la parole. Merde Freya. Elle était loin de ce cliché d'adolescente pourtant. Toujours sûre d'elle, elle abordait les hommes sans problème et sa popularité au lycée l'a beaucoup aidé à prendre confiance en elle. Situation d'autant plus ridicule donc puisqu'elle a désormais trente cinq ans passé et qu'ils ne sont pas du tout entrain de flirter. L'accident l'a plongé dans un deuil long et douloureux pour lequel elle s'est fermée à toute sorte de sociabilité pendant un an. Elle n'a fréquenté personne, n'a voulu parlé à personne ni sortir se changer les idées. Alors forcément quand on passe un an enfermé chez soi avec pour seule compagnie deux toutous, le retour aux formalités est compliqué. Toutefois, elle se reprend assez vite même si le regard perçant de Thad l'a déstabilise et c'est finalement elle qui détourne le regard pour regarder ce qu'il se passe autour d'eux l'air de rien, posant ses mains sur ses hanches. Lorsqu'elle ouvre à nouveau la bouche c'est pour lui proposer d'aller boire un verre, un peu plus haut et il accepte sans grande hésitation. Un rire franc s'échappe dans ses lèvres quand il lui annonce qu'elle paie la deuxième. « Si tu es assez confiant pour qu'il y en ait une deuxième alors ça me va sans problème ! » Si il y a bien une chose qu'elle n'aime pas c'est se faire courtiser ou entretenir par un homme. Elle aime participer, payer elle aussi pour casser ces clichés qui disent qu'un homme doit inviter une femme. Elle trouve ça d'un ridicule. « Ça risque pas ! J'admire ma mère mais je ne compte pas la surpasser !  J'ai un petit frère et une petite sœur, tout un tas de cousins.. et j'avais mon frère jumeau » Elle esquisse un faible sourire avant d'attraper le bout de sa paille pour siroter une première gorgée. « J'ai beaucoup été en Amérique du Sud, Argentine, Mexique, Bolivie et Brésil. J'ai bien envie d'aller au Pérou aussi un d'ces quatre. Sinon, en Europe, pas grand chose, Espagne, Italie.. et quelques pays d'Asie. En fait, j'ai envie de faire le tour du monde ! » qu'elle conclut en lâchant un grand sourire, haussant les épaules. « Wow, pirate. T'aurais eu un look d'enfer avec un cache œil » Elle fait mine de lever une main en fermant un œil pour lui cacher l'un des siens au loin avec sa main et elle hoche la tête pour affirmer ses dires. « Je vois, c'est jamais simple de satisfaire tout le monde. Après le principal c'est que tu t'épanouisses désormais dans ce que tu fais même si ce n'était pas ton premier choix. C'est le cas ? Non parce que les changements de carrière ça se fait de plus en plus » qu'elle finit par dire en haussant à nouveau les épaules. « Ça s'est un peu fait par hasard en fait. J'voulais être océanologue à la base, étudier l'océan tout ça mais ça ne bougeait pas assez à mon goût. J'ai besoin de cette petite dose d'adrénaline alors j'me suis dis que sauveteuse j'pourrais avoir les deux et c'est le cas. J'aide des gens, du moins on essaye, et je bosse dans le milieu dans lequel je me sens le plus à l'aise. Un vrai petit poisson. » Sa petite note d'humour qu'elle accompagne d'un sourire alors qu'elle sirote son mojito avant d'ajouter sur le même ton. « Qu'est ce que tu fais d'autre sinon ? En dehors de l'hôpital j'veux dire. Et de venir faire bronzette. Un passe temps ? »


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyDim 12 Jan - 17:59

Le sourire qui s’empare de ses lèvres est charmeur, presque mû par un réflexe en la présence de la jeune femme. Pendant une fraction de seconde, il oublie que c’est de Freya dont il s’agit, il oublie la rancœur pour être le séducteur qu’il est avec la gente féminine – mais, bien vite, il croise son regard et il se reprend, les insultes silencieuses fusant pour cette seconde de relâchement. Il ne peut pas se le permettre – pas avec elle. « Je vous le promets, je serai le meilleur élève que vous ayez jamais eu. » Il lève la main droite en signe de serment, la perspective de la revoir dans son élément plus que tentante. S’il veut pouvoir prendre sa revanche sur elle, il sait qu’il va devoir faire preuve de patience (ce dont il est pourvu, heureusement) et qu’il va devoir s’habituer à la côtoyer fréquemment, que ce soit lors de tête-à-tête comme les cours de plongée ou en société. Non pas qu’il en soit particulièrement ravi ; il a conscience que jusqu’au grand final, il va devoir faire attention à ne pas la vendre sur le fait qu’ils se connaissent déjà et il sait que ça signifie aussi qu’il va devoir limiter ses fréquentations avec le sexe opposé. Car Freya, pour la faire souffrir, il est prêt à se donner à cent pour cent. Il penche légèrement la tête sur le côté, s’amuse des rougeurs qui teintent les joues de la plongeuse, dissimule son air narquois par un regard qui se veut plus tendre et amusé. Ses yeux glissent le long de son corps longiligne quand elle porte les mains à ses hanches, détaillent ses jambes et sa taille avant de remonter. Il est déjà à moitié tourné en direction du bar désigné, le rire au bord des lèvres. « Disons que je ne vois pas de raison pour qu’il n’y ait pas de deuxième tournée. » Il les liste pourtant dans son crâne, toutes ces raisons qui auraient dû le pousser à refuser la proposition de ce verre. Celles qui sont raisonnables – le fait qu’il ait été son médecin, le fait que ce soit Freya, le fait qu’il le fasse pour se venger, le fait que ça fasse probablement de lui une mauvaise personne que de l’utiliser de la sorte – mais il choisit de ne pas écouter sa raison, en cet instant.
Ses doigts pianotent contre son verre avant de se suspendre à la mention de ce frère jumeau. Il n’en a que peu de souvenirs, est pourtant quasiment certain que leurs chemins ont du se croiser au secondaire. Il ouvre la bouche, pris d’une hésitation et choisit finalement de ne pas mentionner le disparu – il n’est pas totalement salaud, Thad, et il ne tient pas à plonger Freya dans un nouveau mutisme ou raviver des souvenirs encore trop frais. « C’est pas tant que ça, au final, à ta façon de le dire, je m’attendais à ce que tu aies au moins six frères et sœurs. » Il tente la plaisanterie, pourtant peu certain que ce soit bien vu (ni même complètement poli, maintenant qu’il y réfléchi). « Waoh, c’est déjà pas mal ! Qu’est-ce qui t’as amené à visiter ces pays-là ? » Pour lui, qui n’est jamais sorti des limites de leur pays, ça lui paraît être fou. Et génial à la fois. Une entreprise à laquelle il n’a jamais vraiment aspiré (à laquelle il s’est toujours plus ou moins empêché de penser, en réalité) mais qui, écouté avec la passion dont fait preuve Freya, lui donnerait envie. « Il y a un pays ou une ville que tu as préféré ? » La curiosité est sincère tandis qu’il porte le verre à ses lèvres, manque de s’étouffer quand il la voit essayer d’avoir une image de ce à quoi il ressemblerait en pirate. Il se prête au jeu, Thad, et esquisse une grimace la plus piratesque qu’il lui vienne en tête avant de secouer la tête, le sourire aux lèvres. « Et encore, tu devrais me voir à moitié édenté, » qu’il renchérit avant de retrouver un peu de sérieux. Il hausse les épaules, parce qu’il ne s’est jamais vraiment demandé quel aurait put être son premier choix si Gabriel n’était pas parti. « C’est le cas, » la rassure-t-il. « Aussi étrange que ça puisse paraître, j’adore ce que je fais et je ne me verrai, honnêtement, pas faire autre chose. » Il se sait doué pour la chirurgie et la médecine, il prend plaisir à voir ses patients, même les plus ronchons d’entre eux et il apprécie avoir l’impression d’être utile à la société. « J’aurai dû m’en douter, l’adrénaline va souvent de pair avec le côté grande vadrouille. Mais c’est top que tu aies trouvé un métier qui te passionne de la sorte. Pas de regret de ne pas étudier l’eau et la vie sous-marine, alors ? » Rire amusé, les doigts qui viennent gratter le menton avant qu’il ne hausse les épaules. « Rien de bien original, je le crains. J’essaie de faire du sport régulièrement, d’aller au cinéma une fois par semaine avec ma plus jeune sœur. Je cuisine de temps en temps mais je sais pas si on peut vraiment compter ça comme un hobby. Et toi, a-t-on une chance de te croiser ailleurs que dans l’eau ? »
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyDim 2 Fév - 15:37



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Elle ignore si c'est une bonne idée ce petit jeu de séduction dans lequel ils s'embarquent tous les deux mais elle y plonge la tête la première. Elle a mis sa vie sur pause pendant plus d'un an, il est temps pour elle de se remettre en selle et de reprendre sa vie en main. Thad est un véritable plaisir pour les yeux et il semble être quelqu'un de très intéressant à côtoyer, Freya ne va surement pas s'en priver d'autant plus qu'elle n'a absolument rien prévu cette après midi. L'idée de lui donner des cours la fait sourire et elle acquiesce d'un mouvement de tête pour accepter le deal quand il lui assure qu'il sera son meilleur élève.

Ils s'installent rapidement au bar qui n'est pas bondé à cette heure de la journée. Les familles sont au bord de la plage à se baigner tandis que les gosses jouent dans le sable. Idéal pour profiter d'un moment de calme en tête à tête en sirotant un cocktail. Freya plonge ses yeux dans les siens sans pour autant reconnaître ce gamin qu'elle a connu durant ses années lycée, qu'elle a ignorait sans vraiment le vouloir, qu'elle a blessé involontairement sans le réaliser et qui au jour d'aujourd'hui se tient en face d'elle en tant que parfait inconnu à ses yeux. Un homme qui lui a sauvé la vie un an plus tôt et avec qui elle partage aujourd'hui un verre en apprenant à le connaître personnellement. « Mon père aurait adoré avoir autant d'enfants mais il n'a pas réussi à convaincre ma mère » qu'elle lâche dans un rire alors qu'elle porte à nouveau son verre à ses lèvres. « L'envie de voir le monde, de découvrir les différentes civilisations, la beauté des paysages.. Je suis une grande amoureuse de la nature et des voyages » Elle hausse les épaules pour accompagner ses paroles. « C'est compliqué d'en choisir une mais je dirai Lima et ses alentours, au Pérou, ça vaut le détour c'était magnifique même si tout les autres m'ont également marqué. Et toi ? Tu voyages ? » Une touche d'humour s'immisce entre eux, un début de complicité qu'elle apprécie, une compagnie agréable d'un moment qu'elle n'a pas envie d'écourté. Elle grimace quand elle fait mine de l'imaginer édenté. « Je suis sûr que tu garderais tout de même un certain charme, à ta manière.. » Elle s'intéresse tout autant à lui, à ce qu'il fait dans la vie, ce qu'il aime, ça fait un moment qu'elle n'a pas fait de nouvelles connaissances mais il faut croire que c'est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. « Les gens ont de la chance de t'avoir en tant que médecin, que tu t'investisses autant. Moi la première, c'est grâce à toi si j'suis assis devant toi avec un cocktail en main. Et je crois qu'il est temps que je te dise merci » Elle sourit, faiblement, parce qu'elle a été la seule qu'il a pu sauvé mais elle réalise désormais la chance qu'elle a de pouvoir vivre. Elle a longtemps culpabilisé d'être encore en vie contrairement à son frère et sa nièce mais elle a réussi à se relever parce que si son frère la voyait ainsi, il la secourait pour qu'elle se ressaisisse. « J'y ai pensé figure toi. Je voulais d'abord faire des études pour devenir océanologue mais il manquait cette fameuse adrénaline. Et puis, j'suis quand même très souvent dans l'eau, entre ça et la plongée » Elle arque un sourcil en acquiesçant doucement la tête, découvrant un peu plus l'homme qui se tient en face d'elle. « C'est sympa comme routine ça, au moins tu profites régulièrement de ta petite sœur » Elle ne peut pas en dire autant de la sienne, c'est encore un peu la guerre froide entre elles. « Je joue du violon depuis que j'suis gosse, sinon, je suis une fan inconditionnelle de comédies musicales je peux passer des heures à danser dans mon salon avec une baguette de pain en guise de micro » elle lui fait un grand sourire parce qu'après tout c'est la stricte vérité, Freya est loin d'être la femme déprimée que tous ont connu ces derniers mois. « Par contre, je suis claustro et ça me pourri la vie parfois. Wow, ça faisait longtemps que j'avais pas autant parlé de moi à quelqu'un ! »


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyDim 9 Fév - 17:20

Un rire lâché à la réponse de Freya, Thad secoue la tête, la bière proche de ses lèvres. « Je peux la comprendre, j’aurai jamais à vivre un accouchement et j’en suis plus que reconnaissant. » Les témoignages sincères à ce propos sont suffisamment terrifiant pour qu’il les croit sur parole et qu’il n’ait pas envie d’échanger sa position avec une femme enceinte. Il a les yeux rieurs, Thad, tandis qu’il boit une gorgée de sa bière encore fraîche, relance la conversation sur tous les voyages qu’elle a effectué. Il ne l’aurait pas imaginé comme ça, Freya. Il a toujours su qu’elle était curieuse et avait cette fascination pour la nature, déjà à l’époque, mais il n’aurait pas pensé qu’elle serait assez courageuse pour sauter le pas et s’enfuir. Ni qu’elle déciderait de revenir. Il la scrute, elle et son visage qui s’éclaire quand elle évoque le Perou, écoute d’une oreille distraite les raisons qui la font choisir ce pays plutôt qu’un autre. La rancœur soudain ravivée parce qu’elle a profité de sa vie, qu’elle a croqué sa vie à pleine dent quand lui travaillait d’arrache-pied pour essayer de se faire oublier des autres. « Pourquoi être rentrée à Island Bay, du coup ? » Il fronce légèrement les sourcils. Elle aurait dû rester loin, le laisser tourner la page – ça lui aurait éviter de se retrouver là, assis à cette table, à se dire qu’il va utiliser de l’attirance qu’elle se découvre pour lui contre elle. Il sait qu’à la fin de l’année, y aura la réunion des anciens élèves de leur lycée. Ça laisse du temps pour se préparer. Du temps pour qu’elle s’éprenne de lui avant qu’il ne lui rappelle qui il est. Il secoue finalement la tête. « Jamais plus loin que Wellington, j’en ai peur. Chaque année je me promets que j’irai en Europe ou en Islande ou en Asie pour mes vacances et puis chaque année je fais sauter mes vacances pour m’occuper de mes patients. » Il hausse les épaules, parce que ça n’a rien de grave – quoiqu’en dise sa famille. Il se prend des week-ends de trois jours quand la fatigue devient intolérable ou quand le chef de chirurgie l’y oblige. Ça suffit, trois jours. C’est déjà trois jours à tourner en rond, à mater un nouveau programme Netflix sans intérêt. Trois jours à être seul avec ses pensées. Son sourcil s’arque à l’aveu de Freya et il ne parvient pas à réfréner le sourire en coin qui apparaît sur ses lèvres. « Oh, donc tu me trouves charmant.Tu m’as déjà remercié en étant capable de sortir de mon unité pour retrouver ta vie, » qu’il répond, la gorge serrée, par automatisme. C’est ce qu’il balance à ceux qui insistent, à l’hôpital, en lui serrant la main. Qu’il se satisfait de voir ses patients s’en tirer, marcher à nouveau, reprendre une vie normale après le traumatisme vécu. Et c’est vrai, terriblement vrai, aussi cliché cela sonne-t-il. Le malaise estompé, il retrouve son air détaché, sa nonchalance exagérée mais ça n’empêche pas la lueur de briller dans son regard à la mention de Jody. « Oui, avec Gabriel et Sidney partis, j’ai tout fait pour qu’elle ne se sente pas seule. » Et ça lui fait du bien, à lui aussi. D’avoir cette demi-journée de détente avec sa cadette, de pouvoir discuter de tout et de rien, à veiller sur elle l’air de rien pendant qu’il s’inquiétait pour les deux autres. L’habitude est restée mais il chérit avec la même intensité le rituel. « Des comédies musicales ? Vraiment ? Maintenant que tu le dis, je peux parfaitement t’imaginer en train de rejouer les célèbres scènes de Cats. » Il fait mine de se perdre dans ses pensées pour imaginer la scène, le sourire large sur les lèvres. « Tu devrais voir mon imitation de Danny Zuko, même Travolta serait jaloux. » Pas que ce soit entièrement vrai, mais pas entièrement faux non plus. Il s’est bien essayé au style bad boy à la fac, blouson de cuir et bottines qui vont avec. Sûrement a quelques photos pour immortaliser l’instant. « C’est toi qui as choisi le violon ? » Il l’a su, se souvient-il maintenant. Il croit qu’il peut revoir l’étui de l’instrument par instant mais il n’en est pas certain – mais il l’a su, qu’elle jouait du violon. Parce qu’il a essayé de convaincre ses parents de le laisser jouer d’un instrument (pour pouvoir faire un groupe avec elle ou l’impressionner) mais il n’a jamais eu l’oreille musicale et le désastre a vite pris fin. « C’est plutôt une bonne nouvelle, non ? » Ses traits prennent un air inquiet, tandis qu’il repose sa bière vide sur la table, se penche un peu en avant. « Tu ne ressens pas ta claustrophobie sous l’eau ? » L’eau n’est pas un espace confiné, mais l’air y est tout aussi rare.
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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyLun 9 Mar - 22:20



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Ils en ont fini avec les formalités et le vouvoiement, ils passent au cap au dessus en commençant à faire réellement connaissance. Freya n'est plus vraiment sur les rails du flirt depuis l'accident mais elle ne s'en sort pas trop mal, du moins c'est l'impression qu'elle se donne. Peut être qu’elle se ridiculise plus qu’autre chose mais pour l’instant elle préfère ne pas s’en préoccuper et profiter du moment qu’ils partagent. La discussion se poursuit avec un naturel déconcertant tandis qu'elle évoque les nombreux voyages qu'elle a déjà eu la chance de faire au cours de sa vie. A sa question, elle hausse les épaules en souriant. « Pour profiter de ma famille, me ressourcer. J'adore voyager mais je suis également quelqu'un qui aime être proche de ma famille. Je pourrais pas partir trop loin trop longtemps » Elle lui lance un grand sourire en sirotant le reste de son verre loin de se douter des pensées qui traversent actuellement l'esprit de Thad. Freya a une terrible mémoire visuel, elle doit bien l'admettre. Qui plus est, elle n'a jamais été proche de Thad durant leurs années lycées et tant qu'il ne lui balancera pas la vérité en pleine figure, elle ne fera sans doute jamais le rapprochement. « Les responsabilités, je comprends mais c'est important aussi de prendre du temps pour soi. Tu devrais vraiment te fixer un voyage auquel tu ne dérogeras pas, ça ne peut que te faire du bien » Elle est bien placée pour le savoir même si elle n'a pas écouté son propre conseil cette dernière année. Elle est restée cloîtré chez elle, à culpabiliser et à se remémorer encore et encore l'accident qui a causé la perte de son frère et sa nièce. Il est temps qu'elle se reprenne et qu'elle recommence à vivre, elle a mis sa vie sur pause trop longtemps, le temps de faire son deuil. « Si jamais tu te décides, hésite pas à me solliciter, je serai ravie de te donner les bons plans des pays où je me suis déjà rendue » Freya éclate de rire, en secouant la tête avant de terminer son verre d'une traite. « Ca serait malhonnête de dire le contraire » Comme ça c'est dit, son physique lui plait autant que sa personnalité de ce qu'elle en voit pour l'instant et elle n'aurait jamais pensé accroché avec le médecin qui lui a littéralement sauvé la vie. « Gabriel, Sidney, toi et la petite sœur.. Finalement vous êtes aussi nombreux que nous » Un large sourire étire ses lèvres alors que la conversation dévie sur leurs passions respectives. « T'as pas idée, mes voisins doivent me prendre pour une folle en me voyant danser comme une folle, télécommande en main en guise de micro.. J'y mets tout mon cœur pour faire honneur aux comédies musicales ! » La brune pouffe de rire, n'exagérant absolument rien lorsqu'elle se décrit seule chez elle. Elle arque un sourcil en le pointant du doigt. « Je note ça ! C'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, j'exige de voir ça, avec le chant en supplément bien sûr » Ce serait probablement mémorable, notamment si ils se mettent tous les deux à vriller et à se faire un remake de Danny & Sandy. « Oui, j'ai toujours trouvé ça fascinant et extrêmement compliqué et comme j'aime les challenges .. » Elle hausse les épaules, ça fait un moment qu'elle n'a pas touché à son violon mais ça ne s'oublie pas. Un peu d'entrainement et elle sera rodée à nouveau. « Étrangement non. Beaucoup de personnes n'aiment pas être au beau milieu de l'océan à cause des profondeurs ni même sous l'eau mais moi c'est le seul endroit où je me sens parfaitement en sécurité » Elle relève la tête vers la mer, les gens commencent à se disperser pour quitter la plage qui n'est plus aussi bondée qu'avant. « Et si à la place d'une seconde tournée on allait se rafraîchir dans l'eau ? » Elle arque un sourcil en souriant, attendant sa réponse. Il fait particulièrement chaud aujourd'hui et après tout c'est pour ça qu'ils sont venus à la plage.


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MessageSujet: Re: you only show half to me / thadya (#)   you only show half to me / thadya EmptyMar 14 Avr - 15:28

@freya millstone

Le sourire flotte, compréhensif – parce qu’il comprend, Thad. Trop bien, même. Derrière ses airs détachés et sa prétendue nonchalance, il se sait incapable de vivre loin de sa famille, des racines familiales, et c’est peut-être un peu pour ça qu’il n’a jamais vraiment osé partir. Parce qu’il refuse de ne pas pouvoir accourir au premier problème, refuse de ne pas pouvoir être rapidement sur place en cas de besoin ; il se plierait en quatre pour un Jenkins, et le temps passé loi de Gabriel lors de l’enrôlement de ce dernier a suffit à le vacciner contre la distance avec un membre de la famille. Alors oui, il comprend ce que Freya explique en quelques mots, et ça lui provoque une boule d’amertume à la pensée qu’il puisse avoir ça en commun avec elle. Qu’elle ait des valeurs, les mêmes que lui quand elle s’est bien foutue de sa figure toutes ces années plus tôt. Pour un peu, ça le rendrait malade. Il se force à déglutit, à conserver son sourire malgré tout. « Je comprends, je pense que j’aurai du mal aussi à m’éloigner de ma famille. » Il hausse les épaules, toujours dans cette attitude détachée, trop habitué à être celui qui prétend pourtant ne pas être affecté s’il manque un repas de famille ou s’il n’a pas le temps de prendre de leurs nouvelles deux semaines durant. Leurs regards se croisent pendant une seconde avant qu’il ne détourne les yeux, n’évoque ses propres désirs de voyage atrophiés avant d’être vraiment organisé. « Oh, je sais pas si c’est le sens des responsabilités ou la peur de me rendre compte que l’hôpital peut en réalité se passer de moi sans que ce soit dramatique. » Il laisse tomber un rire peut-être un peu sec, la vérité trop présente dans cet aveu qui lui coûte – et il ignore pourquoi il l’avoue à elle plus que quiconque, pourquoi c’est à Freya qu’il se confie alors qu’il aurait toujours pensé que Gabriel serait le réceptionnaire de ses doutes les plus enfouis. C’est sûrement mauvais que de vouloir se rendre irremplaçable, surtout dans son corps de métier, mais il ne cherche pas tant à l’être qu’à s’assurer qu’il ne sera pas soudainement remercié au détriment d’un autre – sa façon à lui de lutter contre cette peur panique de ne pas être suffisamment bon, de ne pas être le meilleur en prouvant à ses supérieurs qu’il ne craint pas les heures supplémentaires et tant si ça l’épuise au-delà de ce qui est autorisé. Il craque toutefois un sourire pour remplacer le sentiment étrange et le pincement au cœur qui se sont emparés de lui. « Promis, tu seras la première vers qui je me tournerai quand j’aurai décidé de prendre de vraies vacances. » Il adoucit le regard avant qu’il ne joigne son rire à celui de Freya, impressionné qu’elle n’ait pas cherché à nier ou à se dérober à la remarque. « Waoh, au moins, ça a le mérite d’être franc. Attention, je pourrai croire que tu essaies de me séduire. » Le sourire s’élargit, la lueur taquine retrouve sa place dans ses yeux sombres. Il n’ajoute rien, toutefois, sur le sujet, malgré une pensée quant au fait qu’il a été son médecin et que ce n’est pas éthique – pas que ça changerait quoique ce soit, parce qu’il ne la soigne plus depuis déjà de longs mois. « La télécommande ? Quel manque cruel d’originalité, et moi qui espérais quelque chose de différent que ce qu’on voit tout le temps dans les comédies romantiques. » Il a un geste pour accentuer sa fausse déception, n’a pourtant aucune difficulté à l’image – l’image qui se dessine sous ses yeux la représentant d’ailleurs en sous-vêtement avant qu’il ne se force à lui rajouter quelques couches de vêtements supplémentaires. « Mais je n’ai aucun doute que tous les metteurs en scènes sont très fiers de savoir que la relève est assurée, » qu’il ajoute avec un léger rire avant de lever les mains en guise d’innocence. « C’est quand tu veux, et of course pour le chant, je n’oserai jamais me contenter de quelques répliques cultes, je fais même la chorégraphie de Greased Lightning. » Il lève le bras avant de le replier, de le tendre dans une imitation de la fameuse scène dans le garage, secoue finalement la tête en récupérant son verre. « Tu donnes des concerts de temps en temps ou tu joues juste pour ton plaisir perso ? » Elle est de retour, sa curiosité sincère et il doit se mordre la langue pour empêcher un flot de questions de suivre celle-ci. Doit se retenir d’ajouter qu’il n’est pas surpris qu’elle soit une femme qui aime relever les défis – n’aurait pourtant jamais eu cette image d’elle au lycée. Il l’écoute avec attention, réellement surpris de découvrir que la claustrophobie ne semble pas l’affecter au milieu de l’océan – il n’a pas la peur des espaces restreints, ne craint pas l’eau outre-mesure mais doit reconnaître qu’il n’est pas certain qu’il puisse se sentir totalement à l’aise à plusieurs mètres de profondeurs, à devoir compter sur les ressources limitées d’une bombonne à oxygène pour ne pas suffoquer (sans doute une conséquence d’un surplus de films d’horreur sous-marins et de longues heures à un certain niveau de Mario). Il suit son regard, semble hésiter – et il hésite réellement, Thad. Il pèse le pour et le contre, conscient qu’il ne devrait pas trop en faire dès aujourd’hui pour se donner matière dans les jours à venir, ne pas griller toutes ses cartouches en une seule fois. Mais il n’a pas envie de rentrer, l’appel de l’eau est tentante et il trouve idiot de refuser si c’est pour qu’ils se faufilent tous deux dans l’océan quelques minutes plus tard. « Uniquement si tu promets de ne pas faire de concours de nage, je te rappelle que c’est ton métier, ce serait tricher. » Il termine son verre d’une gorgée, se lève finalement, attend que Freya en ait fait de même pour prendre la direction de la mer. Quelques enjambées suffisent pour que leurs pieds baignent dans l’eau et s’il est brièvement surpris par la température, il trace son chemin jusqu’à pouvoir fendre l’eau d’une brasse, se tourne sur le dos et s’aperçoit qu’elle est déjà à son niveau – bien évidemment, qu’elle l’est. « Alors madame la plongeuse, quelques bons conseils pour devenir un super nageur ? » Pas qu’il ait à se plaindre de son niveau en natation, il s’est toujours plutôt bien débrouillé – suffisamment pour faire quelques longueurs, pas assez pour avoir envie de se proposer à l’épreuve olympique.
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