it will probably always hurt to see her with someone else - Alexis

Dur la vie lorsqu'il n'y avait pas d'issue de secours. Dur la vie lorsqu'il n'y avait plus d'option ou de place pour le pardon. Enfant, les bêtises étaient toujours pardonnable, un jour ou l'autre parce que jugé sur l'inexpérience et sur l'apprentissage. Adulte, c'était tout autre chose, même jamais confronté à un problème spécifique dans une vie, le pardon n'existait presque plus, suivant le degrès de la connerie. Alex en payait lamentablement le prix lorsqu'il s'était servi un autre verre pour noyer son chagrin quant aux conséquences désastreuses de l'immensité de sa bêtise, pire encore, des conneries de son égo bafoué par une femme.

Il ne pouvait pas vraiment se réjouir que son plan, lamentable il en valait s'en dire, avait réussi. Lorena souffrait, d'une manière complètement inattendu mais elle souffrait tout comme il avait souffert lorsqu'elle l'avait rejeté. Indépendamment de lui, il avait ajouté au plan, une personne qu'il estimait mais dont il pensait insensible aux pouvoirs des femmes. Or, Lorena devait avoir un sacré pouvoir sur les hommes pour réussir à les faire flancher et tomber amoureux d'elle. Son cœur se serra en imaginant qu'elle avait pu aimer une autre pourriture que lui. Ce n'était pas difficile de se convaincre, comment aimer un homme qui avait épousé sa mère ? Mais cela amenait une autre question : comment coucher avec un homme que sa mère avait épousé ? L'alcool y avait un gros rôle mais son côté macho n'arrêtait pas de lui dire qu'il n'y avait pas que l'alcool qui avait joué, elle avait été seulement un pion dans l'échiquier.

Il ne l'attendait pas aujourd'hui mais c'était comme s'il s'attendait à cette visite. Rayan était plus prévisible qu'une série télévisée que l'on regardait pour la centième fois. C'était sûrement le seul défaut qu'Alex avait réussi à enrayer durant le temps où ils sortaient tous les deux. Sauf que, au plus profond de lui, il n'aurait jamais cru que ce pauvre type aurait pu lui en mettre une et pourtant, c'était fait. Il lui avait reproché de lui avoir arraché une personne qu'il aimait mais Alex s'en foutait, déjà parce qu'il était ivre et aussi parce qu'il cherchait cette rupture. Il avait cherché à faire souffrir ce mec pour l'avoir lamentablement abandonné sans lui avoué ces véritables intentions envers Lorena. Ce n'était qu'un pur connard, une enflure et Alex n'était pas prêt à lui pardonner cette trahison ultime. Il avait touché la femme qu'il aimait.

- Dégage et ne remet plus jamais les pieds ici, pauvre merde ! » hurla t-il dans le couloir, le coup de poing n'avait pas eu de grandes conséquences puisqu'il ne sentait plus vraiment son visage, engourdis par l'alcool. Or, il n'en était pas à sa première bagarre et il savait que cela allait faire mal demain matin, en plus de sa tête de bois. Sur la chambranle de la porte, il tenait sa mâchoire mais un goût de rouille lui signala que c'était autre chose qui avait été touché. « Au putain d'en-... » Il eut un hoquet de douleur en touchant son nez endoloris, l'alcool s'évaporait à mesure qu'elle était remplacée par la douleur. Il entendit des pas et en soufflant, les yeux bourrés d'étoiles, il reconnu sa voisine, Alexis Holt : « Oh, bonjour. Désolée pour le bordel. Ça ne se reproduira plus. » promit-il un petit peu abrutis en essayant de se relever. Il venait de se rendre compte qu'il était assis.

Le cerveau en bazar complet, ce n'était pas uniquement la faute à l'alcool puisqu'elle n'aspirait qu'à empirer les effets douloureux de la droite qu'il venait de prendre dans la gueule. Sonné, il resta complètement abattu, le cul en diapason par le choc. Il prit une profonde respiration alors qu'il essuyait encore l'humiliation en voyant son agresseur, notamment son ancien meilleur ami, partir. Non sans lui lancer un charabia visant à le provoquer de plus belle, Alex posa une main sur son front. Une violente migraine précoce, souvent précurseur d'une future gueule de bois, arrivait. Il avait mal.
Puis, peu de temps après la fuite de ce malade enfariné, une lumière plus vive le frappa de plein de fouet et en légitime défense de cette source lumineuse, il se planqua sa gueule par ses deux mains.

- Putain de merde ! » Il ouvrit qu'à moitié les yeux en bougeant sa tête en fonction des mouvements de la bouche fleurie qui venait de sortir ces mots. Il essayait de se relever mais, en plein choc, ses jambes étaient de coton. Le malaise vagal l'étouffait dans sa propre volonté. « C'était qui ce malade ?! » De la manière où elle le regardait, il comprenait que Rayan ne l'avait pas loupé. C'était définitivement fini. Au fur et à mesure que son cerveau tournait plus ou moins dans le bon sens, Alex sentit la dissipation des effets : « Allez viens chez moi, je vais te nettoyer ça. » Le chirurgien sentit l'aide bienvenue de la jeune femme l'emporter jusqu'à cette porte à l'intérieur lumineux : « Et si l'autre taré revient j'ai une batte de baseball. » Avec le peu d'estime et d'élégance qu'il avait à ses heures perdues, il lâcha : « Merci mais il ne reviendra pas. »

C'était étrange, il avait l'impression que la situation pouvait être trompeuse si.. ce n'était pas Alex qui venait lui porter secours. Il prit une profonde respiration et une douleur lancinante lui tira un râle de douleur : « Putain, il m'a pété le nez... » diagnostiqua t-il, exagérant peut-être. Ou pas. Il posa ses fesses dans un siège à dossier agréablement confortable mais en même temps, dans son état, il pouvait dormir sur le carrelage de sa cuisine, qu'il ne ferait pas la différence. Il était tellement malheureux qu'il avait l'impression que rien ne pourrait être plus douloureux que sa propre souffrance : « Ne te fais pas d'allusion, ce n'est pas une bagarre conjugale. Oh, bonjour. » salua t-il subitement en voyant une autre jeune fille apparaître dans son champ de vision : « Excusez-moi, je ne vous avez pas vu. »

Quand Alexis réapparu avec le matériel de premier secours, il lui lança un sourire : « C'est parce que tu savais que j'allais me faire défoncer que tu as cette trousse de secours ou t'es prévoyante ? » demanda t-il amusé. Puis il se frotta la tempe, la migraine gagnait du terrain au point de sentir vriller ses pauvres neurones : « par contre si tu as un doliprane, je t'en serais éternellement reconnaissant. » lança t-il.