Mauvais Karma | Richie

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Le week-end est très souvent un moment très attendu surtout quand on ne touche pas terre le reste du temps...  Mais très sincèrement je ne m'en plaignais pas.. J'étais un papa comblé, mon boss commençait à me faire confiance, je m'éclatais dans mon travail et plus les jours passaient et plus ma famille s'agrandissait... Après avoir retrouvé Parker, ma grande sœur, j'avais maintenant un neveu et une nièce alors quand comme moi on était très famille forcément cela ne pouvait que me combler... A croire que depuis mon arrivée en Nouvelle-Zélande tout me souriait... Ma bonne étoile faisait son travail à la perfection... Pourvu que cela dure...  Mais si je voulais tout à fait être honnête avec moi même il y avait bien une légère ombre au tableau... Laquelle ? Le retour de Richie, mon ex, le second papa de mon petit Tom...  Ce qui me faisait peur ? C'était peut-être stupide de ma part mais il ne fallait pas oublier que Filds était avocat et qu'il pouvait bien tout faire pour récupérer notre fils et en avoir la garde à temps complet.. Oui cette idée m'avait effleuré l’esprit car après tout l'être humain et capable du pire comme du meilleur n'est-ce pas ?  Il était bien partit d'un jour à l'autre sans rien dire à personne alors avec lui on pouvait toujours s'attendre à tout n'est-ce pas ? J'essayais toutefois de ne pas trop ressasser cela dans ma tête histoire de ne pas devenir complètement dingo d'un jour à l'autre...

Si je pensais à Richie c'est parce que ce soir j'avais rendez-vous avec un homme qui m'avait dragué sur mon lieu de travail. Nous nous étions rencontrés lors d'une réunion entre mon service et celui de la compta où cet homme bossait... Bien évidemment que je m'étais laissé dragué et que j'avais donné suite à son rencard... Je n'avais que 27ans après tout je n'étais pas en mode ''veuf'' et après un an de séparation je sentais que c'était le bon moment pour me remettre avec quelqu'un de façon sérieuse alors autant optimiser mes chance non ? Le rendez-vous dans un des bars les plus chics de la ville ! Ce n'est pas moi qui avait choisit et d'ailleurs le choix en question m'avait légèrement mit mal à l'aise car je n'avais pas envie de passer pour un profiteur ou quelqu'un qui aime ''tout ce qui brille'' mais ça ne se faisait pas de dire qu'on avait envie d'aller ailleurs... ''Bonsoir Luke... Ca me faisait vraiment très plaisir de te voir...'' ''Pareil pour moi Nathan... J'ai tellement hésité avant de venir te parler l'autre jour... Tu peux pas savoir à quel point je suis soulagé de ne pas m'être prit un vent..'' Nous n'en étions qu'on stade de la rencontre car en soit on ne se connaissait pas plus que ça mais mine de rien ça me faisait plaisir de passer du temps avec cet homme légèrement plus âgé que moi.

Après une bonne heure  et demi nous décidions de prendre congé l'un de l'autre.. Ca ne servait à rien de faire durer ces premiers rendez vous trop longtemps. ''A demain au boulot ! Merci pour cette soirée, c'était vraiment très agréable.'' ''Plaisir partagé, a demain Nate.'' Je m'apprétais donc à rentrer chez moi quand deux individus arrivèrement à mon niveau et me bousculèrent légèrement.. Il faisait sombre alors pourquoi relever ça ne servait à rien mais à croire qu'eux ne l'entendaiens pas de cette oreille. ''Bah alors princesse, on s'excuse pas ? Tu pensais à quoi ? Au cul du mec avec qui tu étais au bar ?'' ''Pardon ?'' Je savais très bien qu'avec ce genre de personnes il était préférable de jouer les ignorants et de tracer sa route mais vu que je ne faisais pas comme tout le monde... ''On aime pas les tapettes...''

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Deux jours que j’étais là et je n’avais toujours pas de nouvelles. Deux jours que j’avais retrouvé mon petit Tom et mon ex, Nathan. En partant de l’appartement, j’étais sur qu’il ferait les choses comme il l’avait dit, que je le reverrais. J’attendais juste un signe, je ne voulais pas trop m’imposer dans sa nouvelle vie dont je ne savais rien. Je ne pouvais rien lui reprocher en même temps !
Je m’étais installé dans l’hôtel que m’avait indiqué Nathan. J’avais bien fait de suivre son conseil car le service etait d’assez bonne qualité et pour un prix peu élevé. J’aurais au moins les moyens de me payer quelques nuits avant que mon banquier s’affole. Je ne sais d’ailleurs toujours pas ce que je vais faire içi et encore moins de quoi demain sera fait. J’aimerais trouver un petit travail, histoire de me laisser un peu de temps supplémentaire ici, mais je devais encore réfléchir à plein de choses !

Même si ma chambre d’hôtel était douillette, je commençais à tourner en rond dans ces petits mètres carrés. Pour changer du train train qui était en train de s’instaurer, je m’étais décidé à aller faire un tour en ville ce soir.
Je n’avais aucune intention hormis celle de me balader dans un premier temps.
Le jeune homme chargé de l’accueil de l’hôtel m’avait dit qu’a quelques pâtés de maisons se trouvait une rue relativement animée le soir où s’enchaînaient de nombreux bars et restaurants très fréquentés à la nuit tombée. Ma destination était déjà trouvée.
Ces deux derniers jours, j’avais eu l’occasion de faire un peu de shopping, d’acheter des vêtements de saisons, plus adaptés que ce que j’avais actuellement.
Chaque sortie est pour moi un petit rituel. Je mets de côté une petite chemise bien repassée et un jean slim qui forment à eux deux la tenue parfaite. J’aime être bien apprêté en soirée, qu’il s’agisse d’aller boire un verre ou même d’aller au cinéma.

Le long du trajet, j’avais glissé un paire d’écouteurs dans mes oreilles. C’est la chanson « My Type » de Saint Motel qui se mit à jouer, un petit groupe bien sympa que je venais de découvrir.
Même s’il faisait frais, les rues étaient plutôt fréquentées pour cette heure du soir.
Le pâté de maison formait un grand u et il fallait donc faire le contour pour arriver à la rue des bars. Néanmoins, quelques raccourcis sombres permettaient de couper à travers des ruelles étroites qui ne donnent pas vraiment envie d’être traversées. Je n’avais pas l’intention d’en emprunter une d’ailleurs mais en passant devant, je pouvais apercevoir au bout de la rue, trois ombres en mouvement ainsi qu’un haussement de ton qui couvrait légèrement le musique. Je continuais mon chemin de quelques pas avant de rebrousser chemin. J’enlevais mes écouteurs et compris que quelque chose se passait.
« On n’aime pas les tapettes... » entendis je alors que l’un des mecs attrapait l’homme seul par le col.
Sans me poser de questions je cavalais à travers la rue. Ce genre de phrases me rendait dingue et il était hors de questions qu’un garçon de plus dans ce monde soit rué de coups pour sa sexualité. Je ne voyais rien, c’était comme si j’évoluais les yeux fermés.

Les deus types étaient vêtus de hoodies noirs, ce qui les rendait quasiment invisible dans la nuit. Alors que l’un serrait les poings, je m’immisçais dans la rixe.
« Y’a un problème les mecs ? »
Je m’étais interposé sans même me rendre compte que l’homme agressé était Nathan.
« Le problème ? C’est qu’on n’aime pas les pd et cette petite pute derrière toi adore mater des petits culs. »
Mon poing droit se serrait en entendant ces mots.
« Barrez vous les gars… »
« Oh… tu as pitié d’une petite tapette comme lui ? Mais attend… tu ne serais pas un peu comme lui toi ? Tu serais un pauvre suceur de bites ? »
Je pris une grande inspiration et déclarai : « Okay tu sais quoi, on va y aller… »
Je me tournai pour la première fois vers la personne qui subissait cette agression. Je reconnus ses traits en un quart de seconde. Mes yeux s’écarquillent et automatiquement mon poing se sert encore plus. Il s’agissait de Nathan.
« Crève connard, tu vas voir ! » entendis je dans mon dos.
Pris de rage, je me retourne alors et intercepte son poing au moment où il allait me heurter. J’écrasai alors le mien dans son visage, l’envoyant valser contre son acolyte. L’injustice me débecte, mais alors en plus lorsqu’il s’agit de Nathan, plus rien ne peut me retenir.
« Ca va ? » dis je en me retournant face à Nathan, posant ma main sur son épaule.
Je n’eus pas le temps d’entendre sa réponse que je sentis un violent choc contre mon visage. Sonné, je titubais avant de tomber au sol. Je sentis alors un gros coup de pied heurter mon ventre et des rires de la part des agresseurs. Je souffrais, allongé sur le sol froid, mais la rage me forçait à me relever alors qu’ils étaient en train de s’en prendre à nouveau à Nathan. Je me jetai alors sur eux, tentant de les empêcher de le heurter. Tout ce que je voulais, c’était le protéger du moindre coup, de la moindre douleur.
« Cassez vous putain ! Bande d’imbéciles… » dis en les repoussant.
A ce moment là, trois jeunes encore sobres passaient par là et assistèrent à l’agression. Ils nous aidèrent a repousser les agresseurs. Pendant ce temps là, je me retournais vers Nathan. J’avais l’arcade en sang et un œil au beurre noir mais tout ce qui m’importait c’était lui ! Je posais ma main endolorie par les coups sur son bras.
« Ils t’ont fait du mal ? Tu as reçu des coups ? »
J’étais complètement chamboulé, je parlais rapidement, je titubais et mon esprit était chamboulé. Je passai ma main sur mon nez d’où perlait une goutte de sang. J'étais prêt à prendre tout les coups pour lui.
''On aime pas les tapettes...''

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LA notre époque, les mots font énormément de mal et les gens sont de plus en plus méchants les uns envers les autres... Et qu'est-ce qu'il y a de plus simple pour attaquer l'autre ? Sa différence ! Il n'y a qu'à regarder les journaux télévisés pour voir ô combien les différences peuvent entrainer la haine entre les êtres humains...  Que voulez vous y faire ? Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais été confronté personnellement face à tout ça... A croire qu'à Toranto les gens étaient ouvert d'esprit mais il est clair qu'on ne m'avait jamais emmerdé par rapport au fait que je sois homosexuel... J'étais conscient de la chance que j'avais car je savais que certains adolescents filles ou garçons étaient rejetés par leur famille  et que d'autres tentaient même de se donner la mort.... C'était vraiment très triste.... Je n'étais pas naïf au point de croire que nous vivions au pays des bisounours mais par moment il fallait bien avouer que le monde était cruel...

Dire que je n'avais pas peur face à ces deux inconnus serait mentir mais le sentiment de colère était encore plus fort... Ces idiots avaient surement un peu trop abusé de l'alcool pour se comporter de la sorte ou c'était juste de la haine gratuite... Peut-être que face à un arabe ou un chinois leur réaction aurait été la même.. Hmm ! Mais encore une fois je n'étais pas du genre à rester sans rien faire... Le fait d'être tombé malade pendant mon adolescence m'avait rendu fort sur le plan du mental... ''Vous savez ce qu'on dit des mecs comme vous ? L'homosexualité refoulée ça vous parle ?'' Et bien non je n'avais pas envie de fermer ma gueule... Je n'avais pas envie de me m'écraser mais provoquer comme ils le faisaient envers moi... Malheureusement les cartes étaient très mal distribués vu qu'ils étaient deux... Le plus grand me choppa par le col de ma chemise pendant que l'autre se faisait craquer les doigts comme s'il envisageait de me frapper ! Qu'il essaye !!! Mais une troisième voix venait de faire son apparition... J'étais vraiment dans de mauvais draps..

Heureusement pour moi la nouvelle voix en question semblait vouloir m'aider et mes soupons furent rapidement confirmés lorsque je pris conscience que ce n'était autre que Richie...  Malheureusement pour nous les coups s'enchainaient... Richie morfla même beaucoup plus que moi mais visiblement étonnés par la force de mon ex'  et l'arrivé d'un petit groupe de passant, les deux imbéciles lâchèrent encore quelques insultes avant de prendre la fuite... ''Non ça va...'' Après avoir remercié les charmantes personnes qui nous étaient venus en aide nous nous dirigions dans un coin un petit peu moins sobre. ''Plus de peur que de mal...  J'ai juste une douleur à la gorge quand l'autre connard m'a serré mais ça me passera.... C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, ils t'ont pas raté...'' Les blessures de Richie étaient superficielles, ça se voyait qu'il n'y avait rien de TROP grave mais le pauvre devait quand même sérieusement déguster.. ''Faudrait nettoyer tout ça... On peut aller chez moi... Tom est chez ma sœur pour la soirée..'' En deux jours, je n'avais pas changé d'avis son sujet, sa présence sur Island Bay ne me faisait guère plaisir mais ce n'est pas pour autant que j'allais le laisser dans cet état.  J'avais quand même une morale...  ''Je vois que tu t'es trouvé des fringues de circonstance..'' Avec moi la taquinerie n'était jamais bien loin et avec ce qui venait de se passer elle prenait encore plus d'importance à mes yeux.

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LJe ne tolère pas l’injustice, la haine ou encore la violence gratuite. Ce sont des choses que notre société à eu tendance à banaliser durant la dernière decennie. L’avènement des réseaux sociaux à surement contribué à tout ça. Derrière un écran, on a tendance à se laisser pousser des ailes, à se sentir intouchable, et comme du virtuel à la réalité, il n’y a qu’un pas, les gens ont tendance à se croire supérieur. On a tendance à se focaliser sur des groupes d’individus, des religions, des orientations sexuelles et c’est d’ailleurs ce dernier point que je connais le mieux.
Il y a quelques années, peu avant que je rencontre Nathan, j’avais subit une agression de ce genre. Je m’en étais sorti indemne physiquement, mais mentalement, j’ai toujours eu en tête cette scène en boucle, ces insultes non fondées balancées rafales… Ca me désespere et me met dans une rage folle. Des fois, j’ai juste envie de me retrouver face à eux dans un tribunal pour les mettre au trou !

Lorsque j’avais assisté à la scène, je ne m’étais pas posé de questions, sans même savoir qu’il s’agissait de Nathan. Je l’aurais fait pour nimporte qui mais j’étais soulagé que ce soit moi qui ait été là en découvrant qu’il s’agissait de Nathan. Ca m’aurait rendu fou de rage d’avoir appris qu’il s’était fait agressé et que personne ne l’avait défendu… Ou plutôt que ce ne soit pas moi qui l’ait défendu. Oh, je ne suis pas du genre à vouloir recevoir des honneurs, loin de là, je le voulais parce que ca m’importe, parce que je tiens à lui.

Mon ventre me brulait, mon arcade droite et ma lèvre saignaient tandis que mon œil virait d’une drôle de couleur.
Nathan m’entraîna dans une rue plus éclairé où nous pourrions nous voir clairement. Lorsqu’il remarqua que les agresseurs ne m’avait pas loupé, je ne pu m’empêcher de cracher par terre un peu de sang. Je m’étais assis sur les marches d’un perron pour reprendre mes esprits.
Je voulais lui dire non. Je me doutais qu’il devait dire ça par principe et je ne voulais pas du tout m’imposer chez lui mais avec du recul, je n’aurais rien pour me désinfecter et mon ventre ainsi que mon oeil me faisait atrocement mal.

« Si ca ne te dérange pas, j’aimerais bien… Je n’ai rien du tout pour calmer tout ça. »
Je ne pu m’empêcher de sourire à Nathan lorsque ce dernier me fit la réflexion sur mes vêtements. « J’ai fait un effort d’adaptation comme tu peux le voir ! »

Je me relevai difficilement des marches et nous entamèrent notre courte marche jusqu’à l’appartement de Nathan. Heureusement pour nous, nous habitions à proximité, je ne suis pas sur que j’aurais tenu le coup pendant 40 minutes.
« Heureusement que Tom n’est pas là, j’aurais pas voulu qu’il me voit comme ça… Il va bien ? »

En quelques minutes nous arrivâmes sur le palier. Bizarrement, notre dernière rencontre me revint en mémoire. Les petits bruits de pas de Tom, Nathan sur ses talons puis ce moment magique avec Tom… Ca me renvoyait de drôle de sentiments.
Nous pénétrâmes dans l’appartement plongé dans le noir. Ce dernier était silencieux.
« Tes colocs sont pas là ? » dis je enlevant ma veste avec attention pour ne pas trop toucher mon ventre.
Une fois qu’il m’y ait invité, je m’assis sur le canapé et déposai mes mains sur mon ventre, en fermant les yeux deux petites secondes histoire de me détendre. La soirée avait été bien trop mouvementée.

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Qu'on soit bien d'accord, ce n'était jamais très agréable de se faire secouer de la sorte mais n'oublions pas que nous ne vivions pas au pays des bisounours et que nous n'étions pas entourés de poneys et d'arc en ciel ! La vie était parfois cruelles et certains individus pouvaient être de vraies pourritures, nous venions d'en avoir la preuve ! Toujours est-il qu'il fallait savoir passer au dessus ! Même si cette haine dirigée envers ma personne et indirectement celle de Richie me mettait en colère c'était comme ça ! On allait pas changer le monde en un claquement de doigt, ce serait peine perdue... Et puis il n'y avait pas de grosses blessures, juste quelques égratignures... Plus de peur que de mal donc ! Ces imbéciles ne l'emporteront pas au paradis de toute façon... Ils seront tôt ou tard confrontés à leurs agissements mais ça c'était une autre histoire... ''Si je te le propose c'est que ça ne me gêne pas'' ajoutais-je sur le ton de l'humour non sans vouloir chercher à le taquiner un peu. Je n'avais vraiment pas envie de reparler de ce qui venait de se passer et rire permet souvent d'oublier, d'aller de l'avant. ''Je vois ça ! Disons que c'est mieux pour toi, ça t'évitera de tomber malade.''

Quelques minutes plus tard nous arrivions devant le bâtiment où se trouvait mon appartement ! ''Oui moi non plus... Surtout qu'il a toujours peur du sang, ça n'a pas changé depuis que tu es partit.'' ajoutais-je avant de pousser la porte pour ensuite la fermer derrière nous. ''Mais à part ça tout va bien pour lui oui... Il fait sa vie de petit garçon'' Volontairement je n'entrais pas dans les détails et puis de toute façon mes retrouvailles avec Richie ne remontaient pas à bien loin alors rien n'avait vraiment changé depuis.

''Euh non, la plupart sont en vadrouilles, j'ai l'appartement pour moi tout seul depuis hier et en fait c'est limite flippant...'' Oui quand est soudain amené à vivre en communauté, le silence devient très vite flippant... Je m'absentais rapidement de façon a aller chercher la trousse de secours. Un coton, un peu d'alcool pour désinfecter et me voila transformer en infirmier pour nettoyer le visage de Richie. Mes gestes n'étaient ni doux, ni brutal... Je faisais en sorte d'adopter une attitude des plus neutre qu'il soit. ''Du coup, tu t'installes ici ou tu repars à Toronto ?''

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Nathan était du genre à aller de l’avant, moi j’étais du genre à ruminer. C’était surement une de nos différences mais c’est ces différences qui a aussi fait notre complémentarité. Certes les coups que j’avais prit n’étaient pas graves, mais ils laissaient sur moi des marques qui allaient me rappeler des jours durant cet acte odieux.
Par gentillesse, Nathan me proposait de venir chez lui pour panser mes quelques plaies. C’était très généreux de sa part, il n’avait pas à le faire et pourtant, il le faisait. Il était le type le plus généreux que je connaissais, il l’a toujours été et encore une fois, il me prouvait qu’il était toujours ce même type que j’avais aimé.

« Tant mieux » répondis je accompagné d’un signe de tête approbateur alors qu’il me confirmait que notre fils allait bien.

L’appartement renfermait une chaleur agréable comparée au froid extérieur. C’était réconfortant, un peu comme un cocon.  Je me laisser glisser au fond du fauteuil. « Flippant ? Toujours pas rassuré à l’idée d’être seul hein ? Pour moi non plus ca n’as pas changé. » Je finis ma phrase en regardant le sol avec un petit sourire nostalgique. Nathan était dans la salle de bain à l’étage. Pendant ce temps, je soulevais délicatement ma chemise pour voir qu’un hématome bleuté était en train d’apparaître sur mon ventre. Le contact de ma main était douloureux et me fit grimacer.
Nathan revint avec du coton et de l’alcool alors que je rabaissais furtivement ma chemise. Il s’assis alors en face de moi et commençai à nettoyer mes plaies d’abord avec du coton. Ses gestes étaient minutieux et peu douloureux.
« Je ne sais pas… Enfin si, je sais. J’ai envie de rester ici, pour Tom. C’est à moi de faire le pas. Si jamais… ça arrivait, est ce que ça te dérangerait ?... Evidemment je ferais mon possible pour qu’on ne se croise pas, pour que je me tienne à l’écart le plus possible de ta vie. »

Une fois les plaies de mon visages nettoyées, Nathan mit un peu d’alcool sur le coton.
Je grimaçai au premier contact de la plaie avec le coton.
« J’étais plus courageux face à eux tout à l’heure hein ? ». Je m’étais jeté tête la première contre les deux gars un peu plus tôt, mais face à quelques gouttes d’alcool, je passais pour une chochotte.
« Tu te rappelles notre promenade en roller quand on est parti à Los Angeles ? En remontant la baie, tu t’étais bien amoché sur le sol. Je t’avais porté jusqu’à l’hôtel et tu t’étais bien écorché le genou. J’avais joué les infirmiers. Ça me rappelle ça ! » dis je en souriant. Je ne sais pourquoi j’avais raconté ça, juste que la situation m’avait ramené à ce moment précis. Je n’ai jamais été du genre « Mec avec un filtre », non, tout ce qui sors de ma bouche c’est du naturel.
Cette scène me faisait sourire. Non pas que je sois heureux que Nathan soit en face de moi ou que j’ai un plan en tête, non ? C’est plutôt le souvenir de ce moment qui me renvoi vers cette sensation.

« Merci pour… » je désignai mon visage et les cotons usagés tachés de sang sur la table basse « …pour tout ça ! ».

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Vu ce qui venait de se passer, je n'allais surement pas faire de vieux os ce soir ! Même si je m'en étais sortit sans blessures graves ce genre de situation s'avère épuisante.... Aider Richie était pour moi la moindre des choses car je ne me voyais pas laisser quelqu'un dans cet état là livré à lui même ! Ça aurait été un inconnu que ma réaction aurait été la même sauf qu'à la place de l'inviter chez moi je l'aurai accompagné aux urgences ! Je n'étais pas un garçon indifférent surement parce que par le passé j'avais passé beaucoup de temps allongé dans un lit d'hôpital ce qui engendre forcément une attention toute particulière quand une personne est en souffrance....

''Non le silence me met toujours mal à l'aise ! Que veux-tu ? On ne se refait pas !'' La solitude avait du bon mais que lorsque elle était passagère ! J'avais ce besoin de pouvoir discuter, échanger quand ma journée de travail prenait ou de tout simplement entendre du ''bruit'' pour me sentir en confiance. Après je n'allais pas faire une crise de panique en restant toute un journée tout seul, je n'en étais quand même pas à ce point rassurez vous mais au quotidien ça pouvait très rapidement devenir pesant. ''Attends Richie tu fais bien ce que tu veux, si t'as envie de t'installer ici tu le fais ! J'ai pas déposé une main courante contre toi alors même si on se croise c'est comme ça... On est plus ensemble c'est une chose mais ce n'est pas pour autant qu'on doit raser les murs à chaque fois qu'on se croise...'' Oui j'avais légèrement revu mon jugement depuis l'autre coup mais en même temps c'était mieux comme ça non ? Pour Tom il était important que ses deux papas conservent de ''bons liens''. ''Donc y'a pas de soucis, rassure toi'' Mon ton était on ne peut plus détendu et relativement sympathique ! Qu'il s'installe à Island Bay n'était pas du tout un soucis.

Je prenais donc soin de nettoyer les blessures du jeune avocat en faisant attention à ne pas lui faire de mal. [color=steelblue]''T'as toujours été un peu douillet, ce n'est pas nouveau'' ajoutais-je pour le charrier. Oui l'humour était présente en cette soirée mais je n'avais pas envie de me battre avec lui comme la fois précédente. ''Je m'en souviens à la différence prêt c'est que je faisais pas la chochotte quand tu me soignais'' L'évocation de ce souvenir me renvoyait dans un passé heureux mais il fallait laisser le passé où il était car depuis les choses avaient considérablement changé entre nous. ''Du coup tu vas chercher un boulot ici ? Je sais qu'il y a un bon cabinet d'avocats sur Wellington... Au fait, tu veux un truc à boire pour te réchauffer ?''

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Après l’adrénaline du début de soirée, le calme apaisant de l’appartement silencieux de Nathan me faisait un bien fou. J’étais ce genre de personnes, dont l’esprit pouvait tourner en boucle sur un fait important. Le calme m’aidait à reprendre mes esprits.
C’est un peu comme quand j’ai mes crises migraineuses, le noir, le silence, l’apaisement… c’est de toute ces choses dont j’ai besoin.

Moi aussi je me sentais seul depuis notre séparation. Seul face à tous ces gens qui échangeaient, passaient de temps ensemble avant, après le travail… Ca me manquait terriblement. Mais c’est la vie. J’assumais mon choix, ou tout du moins, je me devais de faire comme si je l’assumais car ce n’était pas du tout le cas. J’ai une vision des choses complètement différentes des gens en général. J’ai beau être têtu, être en colère… je sais que la vie est trop courte, vraiment trop, pour qu’on la gaspille à se faire la gueule, à s’en vouloir alors que ce qui nous guide, c’est l’amour. Malheureusement, les gens ne comprennent pas. Car oui, moi aussi j’ai eu des crasses dans ma vie, des choses pas simples, mais parce que ce qui me lie à ces personnes étaient vraiment plus fortes que l’entendement, j’avais réussi à mettre de l’eau dans mon vin.

« On est plus ensemble »… Au fond de moi, j’avais envie de lui dire « C’est bon, j’ai compris arrête de le répéter je t’en supplie ». La réalité, c’est vraiment ce qu’il y a de pire à entendre. Mais au final, le bon point, c’est qu’il était ok pour que je m’installe ici ! Certes cela ne l’enchantait pas mais il semblait comprendre que pour Tom, c’était peut être une bonne chose.
« Cool ! » dis je en acquiesçant d’un signe de tête.

Entendre Nathan évoquer à son tour le souvenir de nos vacances me donnait le sourire. Il n’avait pas mis un voile sur tout notre passé, c’était déjà ça. « Ouais enfin… tu ne faisais pas le malin non plus hein ! ». Le passé est inévitable, il fait partie de nous, on ne peut pas le renier… On peut le voiler, pour ne pas y penser mais quoi qu’il arrive, il nous rattrapera toujours.

« Hum. Tu as toujours cette recette des parfaits petits chocolats chaud que tu nous préparais ? Tu sais ceux avec la crème fouettée sur le dessus et avec de la poudre de cacao ? C’était les meilleurs trucs du monde ! » J’aurais pu lui demander un truc plus simple mais en même temps, il n’y a que lui qui savait faire ces petites préparations parfaites ! « Ou sinon un chocolat chaud tout court suffiras ! »

Alors que Nathan se levait du canapé une fois mes plaies pansées, je remarquais sur le sol les petites voitures avec lesquelles nous avions joués, Tom et moi quelques jours auparavant. J’en attrapais une et focalisais mon regard dessus, la faisant rouler avec ma main sur ma cuisse. A travers ces gestes, je revoyais mon fils, ce court moment si parfait que nous avions vécu… Sans quitter la voiture du regard je répondis « Pas sur que l’hôtel me garde encore quelques jours de plus si je n’ai pas de travail… donc a moins que je décide de me retrouver à la rue pendant quelques temps, il va falloir que je trouve un job et vite ! Je dois changer d’hôtel dans 2 jours, ils ont politique assez bizarre dans cet établissement, ils ne veulent pas que l’on reste plus de 9 jours d’affilée. J’ai du en entendre parler mais… a moins que tu ais un contact sur place, c’est galère de s’y faire une place ! Enfin bon, je peux quand même essayer ! Et toi le boulot ? Tout c’est bien passé depuis ton arrivée ? »

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Nouvelle donne pour cette soirée qui avait déjà été bien assez chargé en émotions, le froid et la violence de la rue bien que le terme soit un peu fort je vous l'accorde avait laissé place au coté très cosy et accueillant de mon appartement. C'est vrai qu'avec mes colocs nous avions prit soin de décorer cet endroit de façon on se qu'on s'y sente bien une fois passé la porte... Ce n'était pas juste un endroit ou dormir où le sens sens de la décoration avait été laissé à l'abandon..

''Tu crois sérieusement que je laisserai cette recette tomber aux oubliettes ? Les gens qui vivent ici en sont complètement fans !'' Je n'étais pas ce qu'on appelait un cordon bleue mais disons que je me débrouillais mais comme disait Richie si il y a bien une chose que je maîtrisais à la perfection c'était bien cette recette de chocolat chaud que je tenais de ma grand-mère... Enfin ma grand-mère pouvais-je encore l’appeler comme ça ? Ce n'était plus vraiment cette dénomination depuis que j'avais apprit que Parker qui était jusqu'à présent ma sœur était en fait ma mère.... Alors forcément tous les ascendants voyaient ''leur rôle'' changer.... Tout ça était bien assez compliqué et je n'avais pas très envie d'aborder le sujet avec quelqu'un pour l'instant... Je n'avais encore pas complètement digéré cette information etant donné les nombreuses repercussions que cette nouvelle engendrait... Et puis Richie les connaissait et je n'avais très envie qu'il me pose tout un tas de questions, peut-être plus tard, c'était même sur mais pas ce soir. ''Je vais te préparer ça...'' Je pouvais bien faire ça pour lui d'autant plus que ça me faisait aussi très envie. Aussitôt dit, aussitôt fait, j'étais déjà en cuisine entrain de me lancer dans la confection de la recette en question.

''Pourant il doit bien y avoir plusieurs cabinets d'avocats sur Wellington.... Tu devrais te faire une journée marathon et frapper à toutes les portes...'' ajoutais-je simplement. Richie était certes assez jeune dans la profession mais il avait fait ses preuves à Toranto alors pourquoi ne pourrait-il pas obtenir une place ici ? ''Franchement oui... Je bosse enfin dans un univers qui me plait et les gens commencent à me faire confiance.... Je suis vraiment content de pouvoir montrer de quoi je suis capable...'' précisais-je non sans une certaine fierté ! Richie devait bien se douter que cela était important pour moi sachant que je n'avais fait des études comme la plupart des gens... Évoluer rapidement dans mon job' était une sorte de revanche sur le passé.. ''Tiens c'est prêt mais fais attention c'est très chaud'' ajoutais-je en lui tendant la tasse. ''Et si jamais tu as besoin d'une voiture pour ta recherche de boulot, je peux toujours te prêter la mienne''

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AAvec tout ce qui venait de se passer, je ne m’étais même pas poser la question essentielle à ce pourquoi je m’étais retrouvé avec Nathan dans cette situation. Je ne sais pas ce qu’il faisait dans le coin, ni même avec qui. Certes cela ne me regardait pas mais je me disais que peut être cela avait un lien avec sa tentative d’agression. Non pas que la ou les personnes avec qui il était aient prémédités ça mais plutôt pour savoir si elle en avait découlé. Peut être que je m’autoriserais à lui poser la question un peu plus tard.

J’étais plutôt celui qui avait l’habitude de mitonner des petits plats le soir en rentrant tandis que Nathan était plus du genre a préparer des petites surprises qui tombaient toujours à pic. Ses chocolats chaud, ses petits cookies au chocolat et leur dégustations sous un plaid devant un nouvel épisode de série… C’était trop agréable !
« Ouf ! J’avais peur de ne plus jamais y avoir droit… J’espère au moins qu’ils te remercient convenablement ! » dis je en plaisantant.
A l’époque, Nathan m’avait expliqué qu’il tenait ça de sa grand mère même si, je supposait que les petits chamallows fondus dessus était une de ses nombreuses inventions et pour le coup, c’était du génie !
« Merci Nate ! »
Hum. Je ne l’avais pas appelé comme ça depuis que j’étais parti. C’était sortit tout seul et apparemment, Nathan n’avait pas l’air d’avoir relevé quoi que ce soit !

« Je sais qu’il y a une plateforme pour les avocats sur le net. Un truc sur lequel je me suis inscrit il y a quelques années où tu peux trouver des annonces dans le monde entier. Jusqu’à présent il n’y avait pas grand chose, juste une annonce pour VOGUE NZ mais je suis encore un jeune avocat, pas sur d’avoir mes chances et puis en plus… ca fait 24 heures que l’annonce est postée, le poste doit surement être pourvu. VOGUE ca fait toujours rêver, même chez les avocats ! Puis… c’est sur qu’avec ma nouvelle gueule, je risque fort de faire la une du prochain numéro ! »
Même au delà du prestige, le salaire devait être assez élevé pour une entreprise d’une telle renommée. Nate avait raison, on n’a rien sans rien et frapper à toutes les portes était surement le meilleur moyen.

Concernant ce qu’était devenu Nathan, je dois avouer qu’entendre sa réussite me réchauffer le cœur. J’avais toujours été là pour lui dans ses études, toujours là pour le pousser car j’ai toujours su qu’il était fait pour ce job ! Sa réussite faisait ma fierté, non pas parce que je me sentais à l’origine de sa réussite mais plutôt parce qu’elle m’importait puisque cela contribuerait à son bonheur.
Je tendis mes mains vers la tasse bien chaude. Au passage, mes doigts frôlèrent les siens une seconde.
«C’est pas une surprise… Au final, j’ai bien fait de te pousser à persévérer, je savais dès le début que tu était fait pour ce domaine ! »

Lorsque Nate me proposa sa voiture en cas d’entretien, je fis à la fois surpris et touché. Après tout le mal que je lui avait fait, il était toujours cet être formidable, ce mec aux mêmes qualités dont j’étais tombé amoureux et ce même homme que j’avais lâchement abandonné, trop aveuglé par ma peur, par mes envies futiles.
« Je… c’est vraiment très généreux de ta part Nathan, je ne sais même pas ce que je peux t’offrir en retour. »
Nathan s’était pendant ce temps installé sur le fauteuil à mes côtés, sa tasse entre les mains. Quant à moi, je soufflais sur ma tasse pour faire refroidir un tout petit peu la boisson.
Ce moment là n’avais pas de prix. Nathan m’avait manqué et passer du temps avec lui, c’était agréable, réconfortant après le début de soirée que l’on venait de vivre. J’aurais vraiment voulu que la soirée se prolonge.

« Qu’est ce qui t’avais poussé à sortir dans le coin ce soir ? »

J'avoue que j'espérais entendre parler d'une simple soirée entre amis ou autre mais si la réponse concernait un potentiel homme, je savais que j'allais devoir prendre sur moi.

bad        karma

Non je n'étais pas trop bon, trop con comme le dit l'expression mais ce n'est pas dans ma nature de laisser les gens dans la merde... En l'occurrence les liens qui existaient entre Richie et moi avaient considérablement changé mais il restait le père de notre fils alors je ne me voyais pas ne rien faire quand il s'agissait de lui donner un coup de main... Si le fait de lui prêter ma voiture pouvait l'aider dans ses recherches de boulot et bien pourquoi pas.. Dans le fond je n'étais pas quelqu'un de méchant, il y a juste des choses que je pardonnais difficilement voir pas du tout.... Tout était une question de ''dosage''.

''De rien et ne t'en fais pas pour moi... Ce sont vraiment des gens très reconnaissants, je ne me serai pas installé en colocation avec n'importe qui de toute façon surtout vis à vis de Tom...'' C'était en effet important que les relations avec les autres personnes qui vivaient dans cet appartement soient au beau fixe ! L'inquiétude de Richie si tant est que ce soit ça était mignon voir même touchante... Oui le fait qu'il s’inquiète vraiment pour moi me faisait plaisir... Mais ça ne faisait pas tout dans le sens ou c'était encore beaucoup trop tôt pour qu'il retrouve ''grâce'' à mes yeux... Néansmoins ça ne nous empechait de conserver des relations dites saines & cordiales... Il ne fallait pas tout mélanger...

Le fait qu'il utilise mon surnom comme lorsque nous étions encore ensemble ne me choqua pas plus que ça, ce n'est pas comme si il m'avait appellé ''mon ange'' ou encore ''mon coeur'', c'était un diminutif de mon prénom, rien de plus, rien de moins, c'est en tout cas comme ça que je le prenais.. ''T'es con ! Ce n'est qu'une histoire de quelques jours et tu sais très bien qu'au naturel t'aurais quand meme tes chances de poser pour le magasine ! Après ça m'étonnes que tu t'orientes dans les droit des affaires mais bon pourquoi pas ! C'est toujours bien d'avoir plusieurs cordes à son arc...'' ajoutais-je simplement. Dans mon esprit, je le voyais plus comme un avocat des familles mais après tout il avait raison de vouloir élargir son horizon dans le domaine du professionnel !

''En retour ? Le but d'un service est justement de ne rien attendre en retour je te rappelle...'' ajoutais-je le plus simplement du monde. Richie n'avait pas à se sentir redevable de quoi que ce soit, ce n'était pas grand chose, juste un prêt le temps d'une journée... Il n'était vraiment pas obligé de faire quoi que ce soit en guise de remerciement... Je n'avais besoin de rien...

''Ecoute pour être totalement franc avec toi j'avais rendez vous avec quelqu'un qui bosse dans la même boite que moi...'' Richie me connaissait suffisamment pour savoir que je ne mentais jamais quitte à parfois prendre le risque de blesser... Et puis à quoi cela servirait de lui raconter des bobards ? De plus ça faisait un an que nous n'étions plus en couple alors il était normal que chacun de nous deux rencontre du monde surtout à nos âges. ''On a surement été repéré par ces deux connards d'où l'agression...''

bad        karma

Vu ma situation, je pouvais difficilement jouer les fines bouches vis a vis du monde du travail. Evidemment, j’avais toujours envie de m’orienter vers le droit des familles et plus particulièrement des enfants, mais en attendant de trouver quelque chose qui me corresponde, je prendrais ce qui arrivera.
« A vrai dire ma priorité c’est de trouver quelque chose qui paye bien si je veux parvenir à tenir içi ! Les loyers ne sont pas donnés et ce job là paye bien ! Mais c’est temporaire de toute manière, ma spécialité c’est le droit des familles et ca le restera… bon et puis, je pense que mes chances de poser pour Vogue se sont épuisées à partir du moment même où Nathan Lane n’est pas devenu le directeur artistique du magazine ! » terminais je d’un clin d’œil.

On m’as toujours appris à rendre la pareille. Pour moi j’allais devoir trouver un moyen de remercier Nathan d’une manière ou d’une autre s’il me prêtait sa voiture, et même pour avoir prit soin de moi ce soir. Je trouverais un moyen. On ne vas pas se mentir, à ce moment là et comme c’était le cas depuis depuis des mois, je voulais me racheter auprès de lui.et peut importe ce qu’il pourrait dire, ce serait toujours mon intention. Bien qu’il ait du s’en douter, je n’avais encore pas mit de mots là dessus, et pourtant, c’était bel et bien d’actualité. Rien qu’en pensant à lui, mon cœur battait toujours plus fort et ca ne changera jamais !

J’avais tendu le bâton pour me faire battre en posant cette question… J’aurais du m’en douter et, bien qu’il soit tout à fait en droit de sortir avec quelqu’un d’autre, puisqu’il était passé à autre chose. Moi pour le coup, j’essayai de dissimuler au maximum ma peine. Ou plutôt ma douleur. Forcément, c’est le genre de choses dont on se doute mais tant qu’on ne met pas de mots dessus, c’est pas si douloureux. Là, c’est comme si je me retrouvait en cible pour jeu de fléchettes et que le tournoi venait de commencer.
Instinctivement, mes yeux regardèrent le vide, pour ne pas croiser son regard. C’est une sorte de moyen de défense au final, ca permet d’éviter de me faire submerger par mes émotions.
« Surement oui… »
Je ne sais pas trop comment réagir. J’étais à la fois triste et à la fois énérvé. Enervé de savoir que son rencard n’avait même pas été capable de ramener Nathan jusqu’à chez lui. Nathan mérite au moins ça et je l’avait toujours fait.
« Désolé alors… Et dire que c’est avec moi que tu finis ta soirée ! »
Je réfléchis quelques instants, le regard toujours dans le vague.
Je posais alors ma main sur sa cuisse. « Tu as surement envie que je te laisse pour que tu l’appelle, je peux comprendre. » Je me levais instinctivement. « Dis lui de venir si tu veux, j’ai vraiment pas envie que tu restes seul ce soir ! » Reste avec moi. Je n’avais pas pu laissé le temps à Nathan d’en placer une. « Les toilettes sont en haut c’est ça ? ».
Je gravissais rapidement les marches. Sur la gauche, la chambre de Nathan et le lit de Tom. Sur la droite, une porte qui devait mener aux toilettes. La porte de la chambre de Nathan était ouverte. La main empoignant la poignée de la salle de bain, j’avais vue sur le petit lit de Tom, où se trouvait tout un tas de peluches et ma couverture. Mon cœur se mit à battre encore plus fort et je refermai la porte de la salle de bain, marchant instinctivement vers la chambre de Nathan, au bord du lit de Tom. Je tendis une main fébrile vers la couverture et la portait tout contre moi. Je voulais ressentir son odeur, la serrer contre moi. Des larmes se mirent à perler sur mes joues abimées par la bagarre. J’avais envie d’hurler mais je ne faisais que pleurer. Je titubais jusqu’au mur derrière, mon corps tout tremblant, la respiration haletante. Je me laissait alors glisser jusqu’au sol, serrant la couverture contre moi. Je faisais une crise d’angoisse, comme celles que Nathan avait toujours su apaiser. A côté de moi se trouvait la table de chevet sur laquelle était disposée une petite lampe que j’allumais.

bad        karma

LOui c'était quand même beaucoup plus agréable quand on ne s'envoyait pas des vacheries en pleine face je devais bien l'avouer... Ce moment qu'on partageait sur mon canapé me rappelait forcément certaines soirées de l'époque ou nous étions en couple... Les conversations devant le poste de télévision étaient nombreuses car nous avions prit l'habitude de beaucoup échanger même sur des sujets qui peuvent sembler futiles aux yeux de certaines personnes... Alors oui j'appréciais ce moment mais encore une fois ce n'est pas pour autant que j'oubliais ce que Richie m'avait fait.

''Qui sait ? Un jour peut-être ! J'ai toujours eu beaucoup d'ambition.'' Avoir ma propre boite était en effet l'une de mes envies mais il est encore beaucoup trop tôt pour y penser car je manquais cruellement d'expérience mais il est certain que je n'allais pas rester assistant toute ma vie.

''Non mais Richie j'ai plus 15ans ! Je sais faire la part des choses.... Et arrête d'être désolé à chaque fois que tu ouvres la bouche...'' Il avait toujours des réactions un peu étranges parfois ! J'avais juste parler d'un rencard avec un mec du bureau mais rien de plus et mon ex devait sans doute s'imaginer que nous étions en couple ou je ne sais quoi d'autre.... C'est en tout ce que je comprenais de part son comportement. ''D'une on s'est quitté y'a pas longtemps donc je vais pas l’appeler, faut savoir se faire désirer dans la vie ! Et de deux je vais encore moins le faire venir ici... On se connait à peine....'' Oui je réagissais de façon virulente mais pour le coup je n'appréciais pas trop le fait qu'il s'imagine des choses.... Alors oui je n'étais pas bête, je me doutais bien que le sujet devait sans doute être compliqué pour lui mais toujours est-il qu'il fallait savoir faire la part des choses. ''Oui, tu peux monter...''

C'était peut -être méchant de ma part d'avoir autant été cash avec lui mais pourquoi mentir ? Franchement ça ne servait à rien et puis je ne m'étais pas étendu plus que ça sur le sujet.... Toutes les réactions humaines pouvaient se comprendre mais certaines étaient malheureusement un plus dur à encaisser que d'autres !

Ne le voyant pas redescendre, je décida de monter à l'étage, quelque chose devait clocher car Richie était assez grand pour ne pas rester bloqué sur la cuvette des toilettes ! ''Qu'est-ce qui se passe encore ?'' demandais-je en m'approchant de lui. ''Pourquoi tu te mets dans de tels états ?'' Et moi qui détestait les gens qui s’apitoyaient sur leur sort... Décidément Richie marquait difficilement des points depuis son arrivée en Nouvelle Zélande.

bad        karma

Je me rappelle de la première fois. Armé de mon petit sac à dos sur les épaules, j’assistais à la rixe qui opposait deux de mes copains. J’assistais à tout ça, démuni. Je voulais intervenir et en même temps j’avais peur de prendre des coups et surtout, de prendre parti pour l’un d’eux. Alors j’attendais là, que tout se termine, qu’une des maîtresses de l’école intervienne tandis que moi, je ne parvenais pas à bouger le petit doigt. Les larmes commencèrent à mouiller mes yeux sans pour autant rouler sur mes joues et, au moment où j’ordonnais à mon cerveau d’interpeller les instituteurs, l’une d’elle arriva en courant.
« Richie, qu’est ce que t’attendais, ça va pas bien non ? » me lança t elle sur un ton de reproche alors qu’elle arrêtait mes deux amis.
J’étais resté tétanisé et mes membres, qui avaient déjà commencer à trembler, intensifièrent leur vibration. Mon incapacité à agir, les reproches, tout ça c’était trop, mon corps ne parvenait à assimiler le tout. Je tombais les fesses la première et ma respiration s’intensifia. Ma main fébrile tremblait jusqu’à ma poche d’où je sortis ma ventoline. La bouffée d’air provoquée par le médicament m’apaisa quelque peu mais seul le calme réussissait à m’apaiser totalement. J’avais 6 ans et ce fut ma première crise d’angoisse. Maman avait prit l’habitude par la suite de me calmer. Elle me prenait contre elle et caressait les mèches de mes cheveux, me promettant que tout irait bien et, bizarrement, sans jamais lui avoir dit, Nathan avait prit la même habitude. Il passait sa main dans mes cheveux, collait son nez au creux de mon cou.

Je ne sais pas expliquer ce qui m’a pris là haut et la réaction de Nathan allait être tout autant inexplicable. Rentrer dans la bagarre tout à l’heure avait paru comme un acte naturel et pourtant, intérieurement, il m’avait coûté. Cet événement, associé au manque de Tom qui s’était intensifié en voyant la couverture et les gestes de Nathan… Le trop plein d’émotions avait eu raison de moi.
Le temps de me calmer avait surement du durer un certain temps puisque Nathan montait déjà les marches pour voir comment ca allait. Heureusement, mes larmes avaient déjà disparu mais ma position et ma respiration attestait de ma crise.
Sa réaction fut absolument débile et démunie d’humanité. A me voir comme ça, il devait surement penser qu’il était la cause de cette crise, que je n’acceptais pas ses nouvelles relations mais il n’était pas la raison de tout. C’était à croire qu’il ne me connaissait plus où même qu’il ne m’avait jamais connu. Il connaît l’histoire de mes crises, il sait qu’elles reviennent régulièrement et que je n’y peux rien parce que je ne les contrôle pas et surtout, qu’elles sont plus un reflet de mes émotions intérieures qu’une quelconque volonté d’apitoiement. Dans son regard, je sentais son impatience et cela éveilla en moi une pulsion revitalisante.

Je me relevais difficilement, ma tête tournait. Je tendis ma main vers l’épaule de Nathan et la tapotait :
« Rien Nathan, il ne se passe rien » j’arborais un sourire forcé, les yeux rougis.
J’avais laissé au sol, là où j’étais assis quelques secondes plus tôt, la couverture que j’avais offerte à Tom.
Je descendais avec difficulté les escaliers jusqu’au salon. Heureusement que la rambarde était là, sinon j’aurais pu tomber plusieurs fois.
J’enfilais avec difficulté mon blouson, chaussais mes chaussures.
« Je vais y aller, tu dois vouloir te reposer après les événements que t’as traversé ce soir ! »
Sa réaction m’avait tué. Je ne cernais que trop bien sa manière de penser. Je savais qu’il était persuadé que j’avais l’espoir qu’il retombe dans mes bras en deux trois mouvements à l’aide de phrase bien huilée, que tout allait redevenir comme avant dès mon retour etc. Malgré tout ce qu’il peut penser, je ne suis pas con, certes je l’aime mais il faut arrêter de faire dire aux gens ce que l’on aimerait entendre. La ritournelle je la connais par cœur « C’est toi qui est parti… », « C’est toi qui a fait ce choix ! » Hey oh, ca va ! J’ai le droit de respirer non ? J’ai passé des mois à me flageller avec ces questions, j’ai pas besoin de l’entendre jours après jours. Comme s’il n’y avait que lui qui avait le droit d’être en colère. Et puis, a quoi ça sert ? De toute façon je n’ai jamais compris le principe de perdre du temps à en vouloir des années aux gens. On n’a qu’une vie et à part nous laisser croupir dans notre propre jus, ressasser n’apporte rien. Rien de positif.
J’étais triste et à la fois consterné.
« Merci pour le chocolat et… tout le reste ! »
J’avais beau penser ça, au final je le comprenais, c’est son manque de considération que je ne comprenais pas. Mais je l’aimais et ce soir encore, un peu plus. Le laisser seul résonnait dans ma tête comme un second abandon.
J’ouvrais alors la porte et la refermais derrière moi. A peine la porte fut elle fermée que mes larmes se remirent à couler. Je posais ma tête contre le mur qui donnait sur l’appartement de Nathan, et tentait de reprendre mon souffle. Je glissais alors fébrilement ma main vers la poche de ma veste pour en sortir cette bonne vieille ventoline que je portais à mes lèvres. Je m’assis alors quelques secondes sur les premières marches des escaliers qui menaient aux étages supérieurs. Je passais mes mains dans mes cheveux, tentant de retrouver la sensation apaisante qui me permettait de reprendre mes esprits afin de pouvoir reprendre la route de l’hôtel dans quelques minutes. En espérant ne pas retomber nez à nez avec les deux guignols qui avaient agressés Nathan un peu plus tôt.