(jules) nuits fauves

juliette pedersen

j'ai la vie devant moi et des idées derrière la tête

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ (01) Seule fille de la famille. Petite dernière d’une fratrie de trois enfants. Autant dire qu’à son arrivée, Juliette a été chouchoutée. Elle venait parfaire une famille déjà épanouie. Enfin ça, c’est ce que pensait les autres. Avec un père absent, la famille n’était pas si parfaite que ça. Ça n’a pas toujours été le cas. Thomas et Samuel, les frères de Juliette, ont eu un père présent. Ces déplacements ont commencé un peu plus d’un an avant l’arrivée de la petite fille. Elle n’a pas eu l’occasion de connaître ce que c’était de vivre pleinement avec lui et elle s’en est jamais plainte. La maison n’était pas vide, il y avait toujours sa mère et ses frangins. Δ (02) Dans la cour de récréation, Jules a fait la connaissance de Jody. Une petite fille qui est rapidement devenue une amie, en réalité, la meilleure amie qu’elle pouvait espérer. Le courant est passé naturellement entre elles. C’était peut-être de famille, puisque Samuel était le meilleur ami de la grande-sœur de Jody. Cela a permis aux deux petites filles de se voir un peu plus souvent. Dès que Juliette savait que son frère partait pour aller à la maison des Jenkins, elle le suppliait de l’emmener. Δ (03) À l’inverse de Jody qui a sauté une classe, Juliette n’a jamais été très douée à l’école. Elle a même frôlé le redoublement, mais toute sa famille s’est mobilisée pour la faire travailler. La seule matière qui l’intéressait, c’était le sport et ce n’était clairement pas suffisant pour obtenir un diplôme. Elle a aussi essayé le tutorat, mais c’était de volonté qu’elle manquait : rester assise pendant des heures, ce n’était clairement pas pour elle. Un miracle a fait qu’elle a pu finir le lycée et maintenant, si elle a encore un statut d’étudiante, à mi-temps, c’est bien pour faire plaisir à ses parents. Δ (04) Le sport est l’une des choses qui unissait encore plus les meilleures amies. C’était quelque chose qui les intéressait toutes les deux, alors souvent, elles ont couru ensemble et se sont essayées à plusieurs disciplines. Se pensant d’abord plus douée pour un sport individuel, Juliette a essayé le cyclisme, le tennis et la natation. Mais elle a dû se rendre à l’évidence, rien de tout cela ne lui correspondait vraiment. Devoir se débrouiller seule n’était pas une bonne idée. Plus elle grandissait et plus elle se rendait compte qu’elle avait besoin d’une équipe. Pour faire plaisir à son père, elle a essayé le sport national : le rugby, mais sans grande réussite. Δ (05) Ce n’est qu’avec le football que la petite fille, à l’époque, s’est sentie bien. C’était comme une évidence. Et depuis cette découverte, elle ne s’est jamais vraiment arrêté. Au collège, puis au lycée et maintenant dans une équipe professionnelle. Première arrivée aux entraînements, capitaine de l’équipe, elle ne lâche que très rarement son ballon. Quand elle s’ennuie chez elle, il n’est pas rare de la voir jouer au foot encore, mais cette fois-ci sur console. FIFA est son jeu préféré et attention à celui ou celle qui la battra : Juliette est du genre mauvaise perdante, surtout quand cela concerne le football. Δ (06) Dans l’arbre généalogique, la personne arrivée juste avant Juliette est Samuel. Il avait cinq ans quand la petite fille est arrivée au monde et contrairement à son frère aîné, il a plutôt bien pris la chose. Dans le fond, ça lui plaisait de ne plus être le petit "bébé" de la famille. Il a rapidement commencé à s’investir auprès de sa petite sœur, en aidant sa mère avec elle ou en lui jouant avec elle quand il en avait l’occasion. Il a grandi et forcément, ses centres d’intérêts et ses fréquentations ont changé. Néanmoins, il n’était jamais loin de sa sœur et si elle avait besoin de quelque chose, il était là. Jusqu’au jour où il s’est engagé dans l’armée. Il était toujours, dans son cœur, comme il aimait si bien le dire. Il est revenu de mission plusieurs fois, jusqu’au jour où des hommes en tenue officielle sont venus annoncer sa mort à la famille Pedersen. Cela a été difficile pour tout le monde, Juliette n’a pas échappé à la règle, elle ne l’a juste pas exprimé comme les autres. Δ (07) Thomas, c'est son autre frère. Entre eux, cela a toujours été compliqué. Il avait déjà eu du mal avec l'arrivée de Samuel. Partager ses parents ne l'avait jamais enchanté, alors quand ce fut au tour de Juliette de débarquer, l'aîné de la famille se senti un peu plus délaissé. Leur relation s'est quelque peu amélioré, mais ils n'étaient pas à l'abri d'une dispute, le plus souvent sur un sujet sans importante. Il y a eu des hauts et des bas, sûrement plus des bas. Depuis plusieurs années, depuis six ans pour être exact, depuis le décès de Samuel, ils ne se parlent plus vraiment. Juliette n'a jamais pleuré. Ni à l'annonce du tragique évènement, ni à l'enterrement, ni après. Thomas a été surpris et a commencé à en vouloir à sa sœur. Pour lui, elle ne ressentait rien et c'était inconcevable pour lui. Ils se sont disputés une énième fois à ce sujet et depuis ce jour, il n'y a plus rien entre eux. Δ (08) Au lycée, Juliette a fait la rencontre d’un garçon : Soren. Âgé seulement d’un an de plus qu’elle, ils n’avaient jamais eu l’occasion de se croiser et pourtant, ils avaient été dans les mêmes écoles. Mais le destin, ou quelque chose du genre, avait finalement décidé de les mettre sur le même chemin. Ils se sont croisés pour la première fois au bureau de la secrétaire du lycée. Jusque là, rien d’étonnant. Seulement, Soren avait le même nom de famille de Juliette et ça, hormis avec ses frères, ce n’était jamais arrivé. Δ (09) Tous les deux, ils ont gardé contact. Ils sont même devenus de bons amis. Rien de plus. Ce n’était pas le but, que ce soit du côté de la jeune femme ou de celui de Soren. Il y a deux ans, l’étudiant a décidé de prendre son indépendance et de se louer un appartement en centre-ville. Juliette lui a proposé de l’aide pour son emménagement. Mais elle l’a bien vite regretté. Dans l’un des cartons, elle est tombée sur une photographie de son père, avec Soren. Elle est restée bloquée sur cette image. Suffisamment longtemps pour inquiéter son ami ou plutôt, son demi-frère.  Δ (10) Avec son père, c’est devenu compliqué. Pourtant, elle ne lui a jamais dit qu’elle savait pour Soren. Pour l’embêter, elle aurait pu mettre fin à ses études. Mais même si cela ne lui plaît pas vraiment, elle sait que le football ne sera pas éternel et qu’il lui faudra une autre option pour après. Peut-être pas ce qu’elle étudie pour l’instant, mais quoi alors ? Il est là le problème, elle l’ignore.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ naomi scott</pris> juliette pedersen

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l'histoire de ma vie

inexprimable

Un déménagement, ce n'était que cela à la base. Mais un carton, un cadre et voilà que tout devient ingérable pour Juliette. Dans ce cadre, il y a une photographie de Soren. Seulement, il n'est pas seul dessus, il y a aussi son père, celui de la jeune femme et elle n'arrive pas à comprendre ce qu'il fait là. « Jules ? Ça va ? » Elle ne sait pas quoi dire, pas quoi lui répondre. Inquiet, Soren se rapproche d'elle pour comprendre ce qui occupe ses pensées. « Oh. Ça, c'est mon père et moi, à ma remise de diplôme. » Entre la découverte de l'image et maintenant, Juliette s'est fait plusieurs films, mais aucun avec cette issue. Comment peuvent-ils partager le même père ? Mais surtout, comment peuvent-ils l'ignorer ? « Ton père ? » Elle le regarde, à la recherche de réponses. Des réponses qu'il ne peut pas lui donner, car il semble exactement dans la même position qu'elle. Enfin c'est ce qu'elle suppose. S'il savait qu'ils étaient frère et sœur, il lui aurait dit, non ? « Tout va bien Juliette ? » Une vague de chaleur parcourt le corps de la brune et son cœur se serre, comme le jour où elle a appris que Samuel ne reviendrait jamais. Ce jour-là, elle l'a perdu pour toujours et c'est plus ou moins ce qui est en train de se passer avec son père. Depuis des années, il lui ment. À elle, mais pas seulement, à toute sa famille aussi. Qui peut bien faire ça ? Juliette est silencieuse depuis bien trop longtemps maintenant. Elle repose le cadre dans son carton, espérant dans le fond que ce simple geste puisse effacer tout ce qui vient de se passer. Il ne se passe rien, rien d'étonnant. La jeune femme plonge alors l'une de ses mains dans sa poche pour attraper son téléphone et elle commence à chercher une photographie, d'elle et de son père. Soren a aussi le droit de connaître la vérité. Lorsqu'elle a trouvé ce qu'elle voulait, Jules tourne son téléphone pour que son ami puisse en voir le contenu. « Tu le connais ? Où est-ce que tu l'as rencontré ? » Elle soupire légèrement. Finalement, c'est peut-être méchant de sa part de vouloir tout lui dire. Il pourrait se retrouver dans le même état qu'elle et est-ce qu'une personne avec un minimum de cœur voudrait faire ressentir cela à quelqu'un ? Elle est partagée. C'est finalement l'envie de ne pas ressembler à son paternel qui la fait parler. Elle ne peut pas mentir à son ami, à son frère. « C'est mon père à moi aussi. » Elle attend quelque seconde et le regarde, attendant la moindre réaction. « Il s'est bien foutu de ma gueule. » Elle ne parle que d'elle, parce qu'elle ne connaît que son passé, que les moments qu'elle a passés à attendre que son père revienne d'un voyage de travail. Comment peut-on mentir autant aux personnes qu'on aime ? Comment peut-on vivre une double-vie sans se faire prendre, dans la même ville qui plus est ? Juliette n'arrive pas à comprendre. Pour elle, toutes ses questions n'ont pas de réponses, ou du moins, pas des rationnelles. Toute sa vie vient de devenir une supercherie, tous ses repères ne sont finalement que des mensonges.