entre deux monde en suspens - livia & andreas

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

Un joint callé entre les lèvres, Andreas fixait le plafond depuis un moment. Il n’était pas sorti ce aujourd’hui, il ne se sentait pas d’humeur. Allongé sur son lit, il se laissait aller dans ses pensées. Parfois, il partait si loin qu’il avait peur de s’y perdre. Son appartement était dans un état affolant. Personne ne venait jamais, alors, il ne prenait pas vraiment la peine de ranger. Les efforts qu’il faisaient dataient de plusieurs années. Depuis Livia, en fait. Un petit sourire triste aux lèvres, il laissa ses souvenirs avec la brune lui remplirent l’esprit. Elle lui manquait parfois, aussi insupportable soit-elle. Les heures passèrent et il fit bientôt nuit. Il n’aurait certainement pas bougé de son lit si son ventre n’avait pas crié famine. Il se leva paresseusement, et fouilla dans son tiroir pour trouver ses clés, histoire d’aller se chercher une pizza. Son regard fut attiré par un décapsuleur porte-clés. Il le saisit et le fit tourner entre ses doigts. Un cadeau de Livia. Un élan de rage, sûrement accentué par sa mauvaise humeur et le fait qu’il avait pensé à elle, le saisit. Quand elle était partie comme une voleuse, elle avait tout récupéré. Elle aurait pu le prendre aussi.

Il attrapa ses clés, et claqua la porte de son appartement. Une idée un peu folle le traversa. Il savait qu’elle travaillait au garage. Il s’était renseigné, ce qui pouvait être étrange, à première vue. Mais il n’avait jamais pu se résoudre à la perdre complètement de vue. Néanmoins, il avait toujours respecté sa décision. Il ignorait si c’était par simple fierté ou s’il voulait son bien. Mais ce soir, il allait lui rendre son porte-clés. Il enfourcha son scooter et roula à vive allures, jusqu’au garage. Peut-être y était-elle encore. Sans casque, les pupilles dilatées, l’odeur de l’herbe se dégageant de tous les pores de sa peau, s’il se faisait arrêté, il aurait de sérieux soucis. Il entra sur le parking et vit avec satisfaction de la lumière. Il descendit de son scooter, et s’alluma une cigarette. Une chaleur indescriptible se répandit en lui, sûrement à l’idée qu’il allait la revoir. Deux ans qu’ils ne s’étaient pas hurlé dessus, ou jeté des objets à la figure. Le grand gamin qu’il était se réjouissait d’avance. L’homme dont les sentiments n’avaient pas totalement disparu était anxieux quant à lui. Et s’il la trouvait avec un autre ?

Il entra dans le garage et hurla d’une voix un peu traînante : « Livia ! Bébé t’as oublié ton putain de porte-clés chez moi ! » Il s’avança à travers les voitures. La situation était incompréhensible, et pourtant elle trouvait son sens dans la drogue. Il tomba enfin sur elle et les mots se perdirent sans gorge. Elle était belle, magnifique, fidèle à elle-même. Peut-être ses traits avaient-ils un peu vieillis, mais elle n’en était que plus sublime. Essayant de retrouver contenance, il sortit le décapsuleur de sa poche et lui tendit. « Tu sais quand tu t’es barré comme une putain de voleuse… T’as dû l’oublier… J’viens de tomber dessus. » Il tira un peu sur sa clope, les yeux brillants. Son cœur cognait contre sa poitrine. Finalement, la situation ne l’amusait pas tant que cela. Il regrettait d’être venu. Elle allait juste le jeter dehors comme un malpropre. Autant partir de soi-même. Il esquissa un geste pour faire demi-tour et se permit juste de dire : « T’aurais pu dire au-revoir. »

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

Son patron lui avait demandé de travailler plus tard, elle était seule au garage, personne d'autre ne s'y trouvait et surtout, elle n'avait plus grand-chose à faire, pour tout dire, elle avait déjà terminé tout ce dont elle devait faire sur les voitures, tout le reste sera fait par les autres employés, les tâches qui demandent plus de force, tandis que la brune venait de terminer de faire un changement d'huile, elle en était couverte de partout. Livia profite du calme pour se changer de vêtements dans les vestiaires, enfilant quelque chose de propre, elle apporte toujours d'autres vêtements, ça lui évite de rentrer directement à la maison lorsqu'elle souhaite se détendre à l'extérieur, dans un bar, une boîte de nuit, bref, un endroit qui sert de l'alcool quoi. Maintenant qu'elle termine enfin sa journée de boulot, elle va pouvoir décompresser, rare les fois où elle rentre directe, mais bonjour les taches sur ses vêtements qui devront attendre plus tard pour se faire nettoyer. De toute façon, ils serviront uniquement pour son boulot, donc ce n'est pas bien grave s'ils restent dans cet état, ce n'est pas comme si elle bossait dans un endroit qui demande des habits soignés. Pendant qu'elle se change, elle entend un homme qui hurle, venant la figer, elle aurait pu se demander si ce n'est pas un simple inconnu avec la même voix, mais ce dernier connaissait très bien son prénom, en plus d'ajouter un surnom affectif, il ne s'agissait donc pas d'un client souhaitant faire réparer sa voiture. Elle sort rapidement, elle avait tellement espéré que ce jour n'arrive pas, elle ne l'a jamais oublié, certes, mais après deux ans, elle s'y était habituée, quand même un peu. Elle le regarde d'un drôle d'air, il est sûrement drogué, ou quelque chose dans le genre, si elle en juge par l'odeur. « Tu es vraiment sérieux ? » Non, parce qu'elle peine à croire qu'il revient la voir pour un putain de porte-clés. Livia croise les bras, alors qu'il lui tend le porte-clés qu'elle refuse tout simplement, c'était un cadeau, il peut en faire ce qu'il veut, le jeter, le donner à une putain, peu importe ce qu'il en fera. Elle lève les yeux en l'air. « Pauvre chéri, je t'ai blessé ? Tu as besoin d'un câlin peut-être ? » Qu'elle dit de façon sarcastique, évidemment, elle se moque de lui. Elle ramasse finalement le porte-clés qui était tombé au sol et lui balance dessus -une fois le dos tourné-, ça devrait lui rappeler des souvenirs, mais surtout, il n'a aucun droit de refaire surface dans sa vie comme si rien n'était. « Elle est vraiment nulle ton excuse, pour venir me voir, ça me rappelle à quel point j'ai fait le bon choix.. »

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

@Livia Flowers & Andreas Elders

Elle le dévisagea avec un drôle d’air. Certes la situation manquait peut-être de sens mais il n’était pas non plus le dernier inconnu. Légèrement vexé, il soutint son regard noir. Elle n’allait tout de même pas oser lui reprocher d’avoir débarqué comme ça ? Souvent, lors de leurs disputes, il avait été en tort. Mais dans cette histoire, elle était la seule fautive. Etait-il vraiment sérieux ? Oui sur toute la ligne. Elle refusa de prendre le porte-clés qu’il finit par lâcher sur le sol, signe qu’il ne le garderait pas. Il ne tenait pas à garder un souvenir de cette relation qui n’en était visiblement même pas une, vue sa fin. « Ouais j’suis sérieux… Ça te dérange ? J’te perturbe dans ta petite routine de merde ? » Sa manière de lever les yeux au ciel avait le don de le faire sortir de ses gonds. Déjà il y a deux ans. Elle était une des seules personnes à pouvoir l’énerver autant en si peu de temps. Énervé au possible par son sarcasme, les mots se bousculèrent dans sa bouche, comme si les insultes se battaient pour sortir. Son cerveau tournait au ralenti, pourtant son cœur lui battait très vite dans sa poitrine tant il était en colère. « T’inquiète bébé, si j’ai besoin d’un câlin, j’préfère encore me payer une putain. » Il cracha avec hargne avant de se tourner pour partir. Peut-être avait-elle eu raison de rompre avec lui, finalement. Elle était toujours aussi insupportable, il aurait fini par la tuer. Cette piqûre de rappel lui faisait du mal, tout de même. Elle pouvait être cool quand tout allait bien. Le souci, c’est que tout allait rarement bien. Alors qu’il marchait vers la sortie d’un pas vif, il sentit quelque chose lui heurter le dos. Il se retourna, regardant avec incompréhension tantôt Livia, tantôt le porte-clés. Il mit de longues secondes à comprendre qu’elle venait tout simplement de lui balancer l’objet dessus, mais que ce fut le cas, il vit rouge. Il ramassa l’objet et le balança de toutes ses forces sur une voiture, espérant l’abîmer. Comment osait-elle se vanter de ce qu’elle avait fait. Il s’approcha d’elle à grands pas, flamboyant de colère. « J’crois plutôt que si t’es partie sans rien dire, c’est parce que t’as trouvé aucune putain de raison pour te justifier.» Il sourit d’un air mauvais. Se disputer avec elle lui avait manquer quelque part. Il la dévisagea. « J’espère que t’as trouvé un bon toutou pour me remplacer. C’est pour ça que t’es partie nan ? Parce que j’suis pas assez bien pour toi… Après, faut dire que c’est pas évident, t’as vraiment un caractère de merde. »

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

C'était si facile de se prendre la tête avec lui, à peine qu'il refait surface les voilà déjà en train de se prendre la tête et tout cela pour un pauvre porte-clés. Elle se demande surtout pourquoi il est revenu, elle n'est pas certaine que ça soit la véritable raison, mais bon, ils ont toujours eu du mal à se dévoiler à l'un et à l'autre, alors, elle doute qu'il soit honnête à ce sujet avec elle. Encore une fois, elle lui lance un regard, certes, sa routine n'est pas digne du prince Harry ou d'un quelconque milliardaire, mais ça lui va très bien ainsi. Livia se met à rire, mais certainement pas un rire qui indique que cela est drôle, encore une fois, elle fait toujours dans le sarcasme, elle n'a pas tellement changé depuis la dernière fois, mais il faut dire qu'Andreas a tendance à la rendre folle et à l'agacer et pourtant, elle ne peut pas s'empêcher d'avoir le cœur qui bat à toute vitesse à l'intérieur de sa cage thoracique, qui commence sincèrement à lui pincer la peau, tellement il se déchaîne, malgré tout, elle reste calme, du moins, elle ne montre aucun signe de faiblesse face à lui. « Toujours aussi classe. » Elle n'attend pas moins de sa part, ça c'est certain. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle pourrait le laisser partir, aussi vite qu'il est arrivé, après tout, elle avait pris la décision de le quitter, de partir sans rien lui dire, car elle savait que cela aurait terminé dans une dispute, et encore, le mot est très faible. Livia attrape donc sans réfléchir le cadeau qu'elle lui avait offert, d'ailleurs, c'est juste un objet qu'elle avait volé dans une boutique, comme beaucoup de choses qui se trouvent chez elle, elle lui balance dessus, aucune raison de le retenir, mais le voilà quand même qui se retourne pour lui faire face et c'est évidemment l'effet voulu. Elle s'occupera de la voiture plus tard, pour l'instant, elle ne prête pas attention à autre chose qu'à lui. Livia se tient droit devant lui le regardant dans les yeux, à l'écouter parler de son départ si précipité. Sa raison étant ses études, étant aussi le fait qu'elle voulait plus avec lui, alors que cette relation étrange, parce que oui, rare les couples sont ainsi, encore, le mot couple est faible, ils sont vraiment un cas que personne ne peut mettre un mot là-dessus. « Quelques-uns. » Qu'elle dit surtout avec provocation, non, parce que depuis Andreas, elle n'a jamais réussi à avoir une relation saine, une relation tout simplement, que des coups d'un soir, rien d'extraordinaire, rien qui lui a donné envie de se poser et de vivre une belle petite vie. « Qu'on se le dise, tu ne seras assez bien pour personne. » Elle pouvait se montrer blessante, mais elle sait qu'il en fera sûrement autant avec elle. « Tu n'as aucun droit de débarquer dans ma vie comme tu viens de le faire. »

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

@Livia Flowers & Andreas Elders

Andreas n’avait jamais été un grand orateur. Ce n’était pas son genre de répondre toute en finesse lors de leurs disputes, ou de réussir à faire taire en trouvant les bons mots. Il se rabattait souvent sur des insultes, ou sur des paroles mauvaises, pour la blesser sans aucune subtilité. Mais à l’époque, il ne voyait pas le mal, elle faisait pareil. A bien y repenser, leur relation n’avait rien de saine. Il se contenta de lever les yeux au ciel à son sarcasme. Elle n’avait pas vraiment pas changé d’un iota. Et tant mieux finalement ? Elle l’agaçait toujours autant. Le porte-clés qu’elle lui balança dessus n’était autre qu’une provocation supplémentaire, mais au fond de lui, il ne s’en plaignait pas. Elle aurait très bien pu le laisser partir, retourner à ses voitures et ils ne se seraient plus revus. Mais non. Elle l’avait retenu, par un geste un peu impulsif certes, mais elle l’avait fait. Elle ne donna aucune explication à son départ précipité, mais il était assez malin pour comprendre lui-même. Andreas n’avait toujours été qu’un poids mort pour elle, et au final, si elle lui avait dit en face, avant de partir, ils n’auraient eu qu’une dispute supplémentaire. Il était assez malin pour le comprendre, certes, mais il refusait de le faire. Il sentit son cœur s’effriter quand il l’imagina avec d’autres hommes et il fut surpris par la vigueur de sa jalousie. Après deux ans, il n’aurait pas pensé être aussi possessif. Il lui offrit un grand sourire pour cacher ce qu’il ressentait. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais été doués pour exprimer leurs sentiments, une raison supplémentaire qui justifiait l’échec cuisant de leur couple. Pouvait-il dire couple, d’ailleurs ? Personne n’avait jamais compris leur relation et peu l’ont approuvé. En même temps, quand il était avec elle, il avait l’impression que ses pires instincts ressortaient. Et inversement. Il ne l’avait jamais vu aussi hargneuse qu’avec lui. Il se permit de rire. « Tu te surestimes chérie. » Il s’approcha un peu plus d’elle, réduisant l’espace entre eux. « Tu vaux pas mieux que moi, ça sert à rien de te faire des films. » Son visage était très proche du sien à présent. « Arrête de rêver du prince charmant poupée, la sorcière ne finit jamais avec lui dans les contes. » Avec un rictus, il s’éloigna un peu pour aller s’accouder à une voiture, d’un air insolent. « J’ai pas le droit ? Oh pauvre chérie. Dans cette histoire, c’est toi la fautive, alors ne me chauffes pas. »

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

On pourrait la traiter de stupide, parce qu'elle-même, elle aurait envie de s'auto-insulter par ce simple geste significatif, ce n'est pas le coup en soi, mais plutôt ce que cela veut dire derrière ce mouvement, elle était bien sans lui, avec un trou dans son cœur, mais elle était bien. Elle se maudit, bref, elle aura le temps de se réprimander plus tard, quand il sera loin, très loin, elle l'espère -ou pas-. Cette décision qu'elle a prise, il y a deux ans, n'a pas été facile pour elle, même si cela peut paraître le contraire, ça n'a pas été le cas et même après, elle se demandait si elle avait vraiment fait le bon choix, pour sa mère, il était clair que oui, une relation qu'elle n'a jamais approuvée, ça va de soi, personne ne souhaite ça pour sa progéniture, vivre en enfer, parce que c'était littéralement ça entre eux. Elle ne pouvait s'empêcher d'être brusque, de sortir ses mots si naturellement, n'importe qui aurait pu être offusqué, blessé par une telle franchise, mais pas lui, non, parce qu'ils étaient ainsi tous les deux, à se détruire mutuellement, et on se demande encore comment ils font pour continuer à s'écorcher si vivement. Livia soupire, elle lève les yeux, un léger regret de l'avoir retenu, stupide impulsivité. « J'ai arrêté d'y croire dès que nos chemins se sont croisés. » Il n'a rien d'un prince charmant et elle n'a rien d'une princesse, ensemble, ils pourraient tout détruire sur leur passage, au lieu de cela, ils préfèrent se blesser l'un l'autre, c'est tellement plus facile, une sale habitude qui les ravages, du moins, pour Livia, qui est encore bien jeune, qui pourrait espérer un avenir comme comme dans les contes de fées, or, elle ne souhaite pas tomber dans le romantisme et la magie. Elle rit en s'approchant de lui, elle vient se tenir entre ses jambes, le regardant dans les yeux. « Tu devrais savoir que je préfère que ça soit direct. » Effectivement, elle n'a jamais été le genre de fille à chauffer les hommes, elle fonce toujours dans le tas, elle laisse le réchauffement aux autres. Livia se penche vers son visage, ses lèvres, pouvant sentir son souffle contre la peau de son visage, elle lui jette un coup d'œil et puis, elle se recule finalement, attrapant son sac avec ses affaires. « Tu devais vraiment t'emmerder dans ton appartement minable pour venir jusqu'à ici. »

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

@Livia Flowers & Andreas Elders

Parfois, il imaginait un autre monde, un monde où il n’aurait jamais croisé la route de Livia. C’était un monde reposant, et pourtant, il y manquait quelque chose. Il ignorait comment ils pouvaient continuer à se détruire, encore maintenant, deux ans après. Tout cela aurait sûrement été différent si tous les deux n’étaient pas des handicapés de l’amour. Parfois, il se sentait coupable, Livia était beaucoup plus jeune que lui et quelque part Andreas lui avait laissé un sale aperçu de ce que pouvait être l’amour. Mais il n’était pas le seul fautif. Il avait connu des filles avant elle, des filles plus matures, moins… Moins Livia. Pourtant aucunes d’elles ne lui a fait ressentir l’amour brûlant qu’il a connu ensuite. Et aucunes d’elles ne l’avaient blessé perpétuellement comme elle continuait de le faire. En même, leur histoire ne menait nulle-part, au final. En deux ans, ils n’ont fait que tourner en rond, sans réelle évolution que ce soit au niveau des mots ou au niveau des actes. Il ricana. « Forcément, j’suis pas ton prince charmant mais tu m’avais quand même dans la peau chérie. Sinon pourquoi fuir sans explication ? » Après son départ, il avait remis en question toute leur relation. Est-ce qu’elle s’était foutue de lui depuis le début ? Y’avait-il eu une once de sincérité entre eux ? Il avait fini par conclure que si elle était partie sans explication, c’était parce qu’elle redoutait une confrontation avec lui car elle n’était pas sûre de son choix. Peut-être se disait-il cela pour se rassurer. Mais rien qu’à la voir en face de lui, il savait que peu importe à quel point le couple avait pu être malsain, il avait été vrai. Et que peu importe qu’il arrive à mettre les mots dessus ou pas, les sentiments étaient toujours là, quelque part. Elle s’approcha de lui et vint se mettre entre ses jambes. L’espace d’un instant leur visage était si proches qu’il pouvait sentir son souffle sur ses lèvres. « Pour mon plus grand bonheur. » Sourit-il. Elle se recula finalement et il se rabroua mentalement pour la déception qu’il ressentit. Elle attrapa son sac et ses affaires alors que lui-même se levait de la voiture. Il devait admettre que bien qu’il ne fût pas resté abstinent durant deux ans, le corps de Livia lui manquait. Elle avait quelque chose en plus, malgré sa jeunesse et de fait son inexpérience. « Il est plus tranquille depuis que t’y es plus pour casser le mobilier. » Oh, il ne comptait plus les objets, chaises, et même fenêtre une fois, qui s’étaient retrouvés être des dommages collatéraux de leurs disputes. Un jour, son voisin lui avait même avoué qu’il avait failli appelé les flics. « Mais j’avoue que je m’emmerdais et je sais que tu peux être distrayante quand tu t’énerves. Et bizarrement, j’arrive souvent à t’énerver. » Il haussa les épaules avec amusement. « A défaut d’avoir une princesse, j’ai au moins un bouffon. »

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

Elle refusait de répondre à cela, parce que si elle l'avait quitté, c'était parce qu'elle était rendue à un point de sa vie où elle se posait des questions sur son futur, elle n'a jamais été très regardante sur cela, mais après tout, il est normal de se questionner à ce sujet. Elle savait que même si elle dévoilait ses sentiments ouvertement à Andreas, rien que changerait entre-eux, aucun d'eux n'est fait pour l'amour, en tout cas, c'est ce qu'elle croit et au final, c'est vraiment triste de penser ainsi, de croire que personne ne peut changer et que rien ne changera. Bref, oui, elle ne voulait pas avoir cette fameuse discussion, comme la plupart du temps, elle se serait terminée dans la dispute, les hurlements et les insultes, parce qu'ils sont doués pour cela, ça et s'envoyer en l'air. Cette proximité est douloureuse, parce qu'elle ne peut pas agir comme il y a deux ou trois ans, parce qu'elle sait qu'elle ne peut pas revenir vers lui comme une fleur, comme il vient de le faire, ça serait trop facile et même si elle peut avoir envie de l'embrasser, son cœur ne pourrait pas supporter de le quitter une nouvelle fois, c'était sa décision, certes, elle l'assume, mais maintenant qu'elle a un boulot, est-ce qu'elle est vraiment prête à tout foutre en l'air pour lui ? Est-ce qu'il souhaite vraiment revenir ou simplement bouleverser sa vie, une fois de plus ? Des questions qui vont sûrement rester sans réponse, comme à chaque fois qu'elle se questionne sur sa vie sentimentale. Elle s'éloigne à peine de lui pour attraper son sac, elle ne peut s'empêcher de sourire, parce que oui, quand elle y repense, c'est plutôt marrant de se rejouer les scènes lorsqu'ils se prenaient la tête, souvent pour un rien, ce n'est pas nécessairement drôle, mais un peu quand même. « Va te faire foutre. » Elle lui lance un regard. « Tu m'exaspères. » Elle lâche un soupir, pourtant habitué à son comportement. « J'allais prendre un verre, alors, si tu veux bien dégager que je ferme boutique. » Un verre qui se traduit souvent par une dizaine. En plus, elle n'a pas envie qu'un client se pointe à l'improviste, alors que le garage est fermé, alors qu'il y a encore de la lumière pour indiquer tout le contraire, il y a toujours un imbécile qui ne comprend pas quand c'est fermé. « Je ne suis pas un parc d'amusement, où tu viens quand tu veux, seulement pour te divertir, tu vois. »

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

@Livia Flowers & Andreas Elders

Elle ne répondit pas, pour son plus grand agacement. Apparemment, c’était trop demandé que d’avoir une explication. Peut-être s’y prenait-il mal ? Peut-être aurait-il dû aller la voir en journée, sobre, et demander des explications sans méchanceté. Peut-être que s’il lui disait ce qu’il avait sur le cœur, et à quel point il avait été pitoyable après sa disparition, elle serait plus encline à la discussion. Le mois qui avait suivi la rupture avait été affreux. Sans doute l’un des pires de sa vie et plus le temps avançait, plus il se sentait minable. Il n’était pas du genre à se laisser abattre par une foutue rupture amoureuse. On ne lui brisait pas le cœur. Il se vengeait d’une certaine manière, en venant lui infliger sa présence qu’elle avait voulu quitter. Il bousculait sciemment sa vie, et s’il avait été quelqu’un de bien, il serait parti parce qu’il ne veut pas plus l’abîmer qu’il ne l’a déjà fait. Mais, il n’est pas quelqu’un de bien. Et partir maintenant lui semble impossible, comme s’il venait de redécouvrir une drogue et qu’il devait faire une croix dessus. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Dans l’insulte, il n’avait jamais eu autant l’impression de la retrouver qu’en cet instant. « J’te retourne le compliment. » Elle soupira ce qui l’amusa encore plus. Elle pouvait lui lancer toutes les piques qu’elle voulait, elle n’arriverait pas à effacer leur passé, même si elle essayait de toutes ses forces. Ils avaient partagé trop de choses ensemble. Et dans les pires atrocités, il y avait eu du bon. Il fronça les sourcils. Il pensait qu’elle avait adopté un mode de vie plus sain. Boire un verre en semaine, tard le soir, n’avait rien de sain. Il songea à tous les hommes qui pourraient éventuellement glisser des regards déplacés sur elle et son estomac se souleva. « J’t’accompagne. J’t’invite même, pour me faire pardonner d’avoir débarqué si tard. » Cela va s’en dire que ce n’était pas une question. Et qu’il n’était pas du tout désolé. Par ailleurs, il ne voulait pas la laisser seule dans un bar, bien qu’il se doute que ça ne devait pas être la première fois. Les mots de Livia le frappèrent en plein cœur. Il attrapa son poignet, pour la forcer à le regarder. Pour la première fois depuis le début de leur conversation, il était complètement sérieux. « Ce que t’as pas compris, Livia, c’est que pour moi t’avais rien d’un divertissement. » Il la lâcha et prit la direction de la sortie sans attendre de réponse, déjà mal à l’aise de cette confession. Ce n’était vraiment pas son genre de s’étaler comme ça. Il s’arrêta pour ramasser le décapsuleur. « Pour la prochaine fois où j’aurai besoin d’une excuse. » S’amusa-t-il en glissant l’objet dans sa poche.

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

Bien sûr, il est facile d'en arriver là, les insultes, les cris, mais derrière tout cela, qu'est-ce qu'il y a vraiment ? Est-ce qu'ils se détestent à un tel point ? Elle est persuadée que non, elle est persuadée que ses sentiments ne sont pas là que par pur hasard, c'est parce qu'il arrive à la toucher, d'une quelconque façon, même si cette relation est dégradante et toxique. Elle ne peut pas lui dire, lui non plus, ce qui rend la communication très difficile, c'est pourquoi il est plus facile de l'envoyer balader, plutôt que de lui dire la véritable raison, de lui dire qu'elle aurait voulu plus, parce qu'ils ne savent pas communiquer, autre que de se balancer des objets et de se traiter de noms, elle est effrayée, ça, elle ne peut pas le nier, mais il n'est le mieux placer pour lui en faire la remarque, alors, elle se tait et elle se contente de faire ce qu'elle sait le mieux faire, lui dire de dégager et de partie. Finalement, elle souhaite seulement quitter le garage pour prendre un verre ou deux, voire dix, parce que clairement, elle va en avoir besoin Livia, vraiment beaucoup d'alcool pour oublier ces retrouvailles inattendues. « Arrête tes conneries, je n'ai pas besoin de ça. » Quelques battements de cils et les hommes plient assez rapidement, ils sont si pathétiques devant le regard d'une jeune femme, qu'elle peut avoir autant de verre qu'elle le souhaite sans débourser un sous de sa poche. Et puis, elle sait bien que pardonner n'est pas son fort. Elle fait un léger geste de recul, non par peur, mais plutôt par surprise. Elle le regarde dans les yeux, elle n'aime pas être considérée comme tel et s'il la voyait comme un jouet, une attraction, elle n'allait certainement pas céder aujourd'hui et mettrait définitivement un terme à tout ça, comme elle croyait l'avoir fait. « Si tu le dis. » Qu'elle se contente de répondre en le suivant, elle éteint les lumières, le regardant reprendre le décapsuleur. « Dis plutôt que tu en as besoin pour tes bières. » Elle a envie de lui dire que la prochaine fois qu'il pense revenir, qu'il ne le fasse pas, parce qu'elle ne sait même pas comment tout cela va se terminer et bien qu'elle soit imprévisible tout comme lui, ça la déstabilise. Une fois à l'extérieur, après avoir fermé le garage, rangé ses clés, elle le regarde à nouveau. « C'est gentil d'être passé me voir, j'espère que la prochaine fois que tu auras envie de te dégourdir les jambes, tu passeras tout droit ton chemin. » Elle déboutonne son haut, seulement pour quelques verres, elle n'a décidément pas envie de rentrer à la maison et de broyer du noir.

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2

entre deux mondes en suspens

@Livia Flowers & Andreas Elders

Parfois, Andreas désespérait de ne pas savoir communiquer avec elle. Elle lui semblait inaccessible, alors qu’il avait appris à la connaître par cœur. D’ailleurs la connaissait-il toujours autant ? Ou peut-être avait-elle changé ? Deux ans, c’était long. Au fur et à mesure de leurs cris, il avait appris à comprendre ce qu’elle n’arrivait pas à exprimer, et inversement. Ils avaient fini par se comprendre à travers leurs disputes, et peut-être que s’ils avaient juste arrêté d’être aussi… eux, leur relation aurait fonctionné. Pourtant, alors même qu’Andreas était conscient de cela, il revenait, et faisait exactement la même chose. Il n’y pouvait rien, elle l’agaçait, l’exaspérait et l’énervait. Il ne pouvait s’empêcher d’être méchant. Il s’imagina lui parler à cœur ouvert. Cette idée le terrifiait. A la place, il se contenta d’un rictus. « C’est pas des conneries, je viens. » Il n’avait que faire qu’elle le veuille ou non. Il ne pouvait pas juste… partir. Laisser cette conversation se terminer ça. Il avait déjà subi une rupture inachevée, il était hors de question de recommencer. Il voulait au moins mettre un point final à toute cette histoire qui laissait un vide en lui. Elle eut un mouvement de recul quand il l’attrapa, comme si elle fuyait son contact et cette idée le fit grimacer. Elle se contenta de le suivre avec une réponse futile, ne semblant pas le croire. Comment le lui reprocher ? Il n’avait jamais été le petit-ami aimant, idéal, dont une jeune femme pouvait rêver. Pas étonnant qu’elle ne le croie pas. Il sourit. « Tu me connais si bien. » Ils sortirent côte à côte, et il la laissa fermer les portes du garage, pensif. Il était complètement perdu, il ne savait même pas ce qu’il recherchait. Livia n’était pas la femme la plus prévisible du monde, en plus. Elle déboutonna son haut et l’idée qu’elle aille dans un bar comme cela le rendit malade. Livia avait toujours été beaucoup trop belle pour sa santé mentale. Déjà à l’époque, il devenait fou en voyant les regards que les hommes portaient sur elle. Il s’était découvert son côté jaloux et possessif avec elle. Il ne comptait plus le nombre de fois où il failli déclencher des bagarres pour ses beaux yeux. « Laisse-moi boire un verre avec toi, et je te ferais plus jamais chier. Je t’invite et comme ça tu pourras me larguer en y mettant les formes. Après, j’passerai mon chemin, c’est promis. » Il avait conscience de lui laisser le champ libre pour de nombreux sarcasmes et vannes, il passait pour un type désespéré. Mais il ne pouvait pas rentrer chez lui, après ce début de conversation. « Tu pourras même me balancer un verre à la gueule, si j’te soule trop. »

Made by Neon Demon

**○ inscrit le** : 12/05/2018

entre deux monde
en suspens.
☾☾☾

Elle ne comprenait pas pourquoi, mais surtout comment elle avait fait pour l'endurer aussi longtemps et ce, durant plusieurs années et comment lui avait fait. Elle est restée à ses côtés, sachant qu'aucun des deux n'arrangeait le cas de l'autre, ils arrivaient à se rabaisser facilement, à entraîner l'autre au fond du gouffre sans vouloir remonter à la surface pour retrouver la lumière et ce plaisir de vivre. Livia n'a jamais été une fille sage, elle ne va pas le nier, mais avant Andreas, elle ne commettait que quelques petits vols, comme toutes les adolescentes, elle était une rebelle, mais habituellement, tout cela n'est que passager, alors quand elle a rencontré ce dernier, ce fut le début de la fin, un passage vers l'enfer, parce que oui, on peut quand même comparer leur relation à l'apocalypse de Lucifer, un gros chaos. Quoi qu'il en soit, c'est peut-être le destin, même si elle ne croit pas une seconde à ces conneries de destin et de coïncidence. Liv n'espérait pas nécessairement qu'il la suive, mais au fond, cela allait seulement lui rappeler de vieux souvenirs et évidemment, elle ne peut pas l'empêcher d'entrer dans un bar, chose qu'elle ne fera jamais. Un court moment de bonheur, un sourire par-ci et par-là, elle sourit à son tour, elle ne peut pas s'empêcher de se souvenir du passé et ça commence sérieusement à la troubler de penser à ce qu'ils ont vécu. Elle l'écoute parler, mais à travers ses mots, elle se perd, elle se questionne encore, est-ce qu'elle souhaite encore le voir disparaître de son champ de vision ? Le rayer à nouveau de sa vie ? Cette idée la fait frissonner et elle secoue doucement la tête pour poursuivre cette marche jusqu'au premier bar du quartier, peu importe lequel, ça fera l'affaire. « Est-ce que tu vas tenir tes promesses ? J'ai des doutes, t'es pas très fiable comme mec et tu le sais. » Comme la fois où elle voulait un chat et qu'il était finalement revenu avec un lézard, soi-disant que c'était moins chiant comme animal de compagnie, demandant moins d'attention. Bien sûr, il fallait bien qu'elle le taquine, impossible de passer à côté quand il ouvre sa bouche. Bref, ça vaut le coup d'essayer, peut-être même que ça définitif, un adieu officiel. « Faisons ça, je veux dire, pour le verre à la gueule hein. » Elle sourit à nouveau, c'était sa façon d'accepter son offre, bien que derrière ce sourire, ce cache quelques réticences. Elle entre à l'intérieur de l'établissement, Livia a ses habitudes, alors, elle signe au barman, tandis qu'elle va s'installer à une table tranquille, quelques hommes qui passent à côté, viennent la saluer, elle aime jouer au poker, parier, les défier, boire avec eux. Le barman revient avec un pichet. « C'est lui qui paie, mets ça sur sa note. » Elle regarde Andreas.

_________________

should I stay or should I go

ONGLET 1 ONGLET 2