l'histoire de ma vie
Il était une fois...
Mon père était en voyage lorsqu’il a rencontré ma mère et, entre eux, ça a tout de suite été le coup de foudre. La suite, vous la devinez…
C’est en France que j’ai poussé mes premiers cris. C’est grâce à cela que j’ai acquis cette nationalité et aussi grâce à ma mère qui en est d’origine. Cependant, c’est en Nouvelle-Zélande que j’ai grandi et que j’ai passé la majeure partie de ma vie.
Mes parents se sont séparés alors que j’étais encore petite et leur relation est toujours restée très cordiale. Ils ne s’entend aient plus en tant que couple, voilà tout. Ce fut d’ailleurs la raison pour laquelle je n’avais pas trop souffert de leur rupture mais davantage du départ de ma mère pour la France. Un véritable déchirement pour l’enfant que j’étais ! Heureusement, mes parents étaient très à l’écoute et n’hésitaient pas à me parler, m’expliquer et me donner tout leur amour pour m’aider à surmonter ce chagrin.
Mon père rencontra une femme qui devint ma belle-mère et elle ramena avec elle, un fils et une fille d’un précédent mariage. Elle était très douce et nous apprîmes à former une nouvelle famille tous ensemble. Oh bien entendu, ce n’était pas comme dans les contes de fées, nous étions humains et nous réclamions l’attention de nos parents comme tout enfant qui se respectait ! Mais nous faisions avec et de fil en aiguille, nous développâmes de forts liens fraternels. Quelques années plus tard, un nouveau petit-frère vint même agrandir la famille.
En parallèle de tout ça, je gardais contact avec ma mère. Il était même décidé que j’aille en France pendant toutes les vacances scolaires.
Petit détail qui avait toute son importance : Je m’exprimais toujours en anglais avec mon père et en français avec ma mère. De ce fait, j’étais parfaitement bilingue !
Très tôt, j’ai développé un intérêt pour la pâtisserie. Rien que bien étonnant quand on prend en considération le fait que je préfère le sucré au salé ! Les gâteaux d’anniversaire étaient tous signés de ma patte – et de celle de ma belle-mère au début bien évidemment ! J’adorais faire plaisir avec des sucreries et voir les sourires des gourmands se dessiner à la vue de petits mets colorés.
J’ai toujours bien travaillé à l’école. A vrai dire, j’étais même la petite fille studieuse du premier rang avec ses lunettes sur le nez ! Autant dire que si mes notes excellaient et que les professeurs ne tarissaient pas d’éloges à mon sujet – pour le plus grand bonheur de mes parents – ma vie sociale, elle, était catastrophique ! Heureusement, j’ai toujours eu des ami(e)s sur qui compter mais je n’ai jamais été la fille la plus populaire, bien au contraire ! Au fond de moi, j’enviais ces filles-là pour leur facilité à communiquer avec tout le monde, notamment aux garçons, et pour l’attention que les gens leur portaient. C’était d’ailleurs ce qui me motivait à fournir plus d’efforts pour accéder à mon rêve : devenir une pâtissière renommée. Quitte à ne pas être remarquée pour mes vêtements ou ma beauté, autant briller par mes capacités ! C’était d’ailleurs mon mot d’ordre, ce qui faisait de moi une fille sérieuse et rigoureuse.
Mes excellents résultats me permirent, non seulement d’avoir une bourse d’étude, mais aussi de pouvoir entrer dans une prestigieuse école française de pâtisserie : l’école Ferrandi à Paris. Autant vous dire, le Harvard de la gastronomie !
J’en ressortais diplômée.
Ma vie sociale s’était améliorée entre temps, enfin, je tâchais de sortir les week-ends et de ne pas m’enfermer dans mes études. Chose que je réussissais à peu près à gérer… J’eu des relations mais qui ne duraient jamais bien longtemps… On me qualifiait de fille « trop sérieuse », « qui ne sait pas s’amuser » ou « effrayante » … Bon d’accord, ça c’était quand j’avais parlé mariage et enfant un peu trop tôt dans l’une de mes relations… J’ai appris à changer, pour m’épanouir mais aussi pour les autres et, tout de suite, les commentaires se sont modifiés « fêtarde », « à inviter en soirée » ou « hilarante » et ça, c’était quand je buvais un peu trop d’alcool… Au fil du temps, j’ai fini par trouver ma propre personnalité. Celle qui me convenait à moi, pas la fille trop sérieuse et fermée sur elle-même, ni la bouffonne de service mais un juste milieu. J’étais moi, Hannah, la fille toujours sérieuse, battante, obstinée et énergique mêlée à la douce Hannah parfois naïve, maternelle et quotidiennement de bonne humeur, un peu fêtarde quand elle peut se le permettre. Une Hannah qui prend aussi soin d’elle et qui fait du sport. Et enfin, une Hannah complètement amoureuse des animaux. Je suis un joli mélange de tout ça.
A la fin de mes études, je suis rentrée en Nouvelle-Zélande, chez mon père. Le mal du pays, l’envie de retrouver les miens, aussi bien ma famille que mes amis m’y avaient motivée. J’avais envie de me sentir de nouveau entière. La raison pour laquelle je ne me trouvais pas tout de suite un appartement était simple… J’étais en pleine recherche de banque, de local et submergée par la paperasse pour lancer le début de mon rêve : ouvrir ma propre pâtisserie. Il me fallut plusieurs mois pour tout mettre en place mais avec beaucoup de travail et de patience, tout le fut !
Cela fait maintenant un an que « Aux Délices d’Hannah » a ouvert et mon affaire fonctionne bien, du moins, selon les chiffres et les retours positifs des clients de cette première année. La pâtisserie propose toutes sortes de gourmandises : des cupcakes colorés aux différents goûts, des biscuits, des tartelettes… Je propose également des confections de gâteaux de mariages ou de gâteaux en grands nombres pour des évènements importants de type baptêmes, anniversaires… Je pense même à recruter prochainement !
Ma famille m’a toujours soutenue dans ce projet, si bien que ça n’a absolument pas dérangé mon père et ma belle-mère de m’accueillir chez eux pour cette durée indéterminée. Seulement, il était temps pour moi de retrouver mon indépendance personnelle. En farfouillant sur différents sites ainsi que dans différentes agences immobilières, j’eu tôt fait de trouver mon bonheur. Rien de mieux qu’une colocation pour une femme telle que moi qui passait sa vie au travail ! La date de la visite était convenue.
Seulement, si tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes dans ma vie, l’ombre des trente ans me terrifie. L’envie de mariage et d’enfant se fait de plus en plus ressentir, à tel point que je suis même prête à recourir à du speed dating et des sites de rencontres pour trouver mon âme sœur !
« Déterminée », « Folle », « Hilarante »… ?
De quel adjectif vais-je être affublée cette fois ?