Le portable oublié (Avery).

En cette fin d'après-midi, j'avais rendez-vous avec Avery, une jeune femme que je ne connaissais pas du tout. Il ne s'agissait pas d'un rendez-vous galant, disons plutôt que je devais lui rendre son téléphone. En effet, ce matin, alors que je prenais un café dans ce petit bar de Wellington avant de me rendre au journal, j'ai aperçu un téléphone solitaire sur une table. Le temps que je comprenne que la propriétaire était partie en l'oubliant, elle était déjà loin. Et avec mes petites jambes, je n'a pas été assez rapide pour la rattraper et le lui rendre. J'ai donc préféré le récupérer, en me disant que je trouverais bien un moyen de le rendre à son ou sa propriétaire. Car, de ma table, je n'avais pas bien vu si la personne était un homme ou une femme. Je pensais m'y atteler pendant ma pause, après tout, il devait y avoir une liste de contact dans ce téléphone, il me suffirait d'essayer d'appeler l'un des numéros pour retrouver l'adresse ou le lieu de travail du propriétaire du téléphone. Mais, Avery, puisque c'est son prénom, à été plus rapide et à appeler son propre numéro. Sur le moment, j'ai eut du mal à comprendre comment décrocher, car mon propre portable est une antiquité de la veine des vieux Nokia 3310. Enfin bref, j'ai tout de même réussit à prendre l'appel et nous avons convenu de nous retrouver dans le bar ou elle l'avait égarer afin que je lui rende. Comme j'ignore à quoi elle ressemble ; je ne suis pas aller fouiner dans ses fichiers ; je débarque au bar sans trop savoir à qui m'adresser. Mais, j'espère qu'elle aura plus de bagou que moi, car, il est évident que je vais pas interroger une par une, toutes les personnes présentes dans le café, lorsque j'y pénètre vers 17 heures.

le portable oublié
crédit/ tumblr ✶ w/helsie mikaelson

Il suffit d’un instant, un simple et court instant pour oublier un détail important. C’est pourtant à cause d’un moment d’inattention que la rouquine a oubliée son téléphone dans le bar où elle se trouvait ce matin avec ses collègues. Ils venaient de terminer leur service de nuit, et un de ses collègues leur avait proposé d’aller boire un verre en sortant du travail, avant que chacun ne rentre chez soi pour tomber dans les bras de morphée. Au moment de partir, une de ses collègues a distrait son attention et quand elle a récupéré son sac à main, elle n’a pas fait attention à son portable présent sur un coin de la table. Ce n’est qu’une fois rentrée chez elle, et prête à faire une sieste qu’elle se rend compte de cet oubli. Et c’est le drame. Avery ne peut absolument pas se passer de son téléphone portable. Il fallait qu’elle trouve une solution rapidement, et elle n’allait pas revenir sur ses pas en arrière pour aller le récupérer. La seule solution qu’elle a pensé à cette heure et surtout après avoir enchainé plusieurs heures de travail, c’est de composer son numéro de téléphone et de voir si quelqu’un répond. Heureusement ce fut le cas. Helsie, de son prénom, lui proposer de se retrouver à dix-sept heures au bar pour qu’elle puisse récupérer son précieux téléphone. Elle n’avait pas sa fille avec elle, puisqu’elle avait réussi à voir avec sa babysitter pour qu’elle puisse la garder un peu plus longtemps. Avery s’estime quand même heureuse d’avoir une nourrice qui est plutôt souple avec ses horaires, et ses plans de dernières minutes. Ce n’est pas évident quand on est une mère célibataire. Bon, on ne peut pas vraiment utiliser ce terme puisque Camryn a tout de même un père, Sean, mais ce n’est pas lui qui en a la garde. C’est Avery, et elle a la garde exclusive de leur fille. A dix-sept heures, et quelques minutes de retard, la rouquine entre dans le bar et cherche du regard la personne qui a son téléphone. Elle pense avoir trouvé, et marche d’un pas légèrement hésitant vers elle, avant de lui adresser la parole. « Vous êtes Helsie ? » C’est délicat de poser cette question à une inconnue, parce qu’elle ne sait absolument pas à quoi ressemble cette Helsie qui a récupérée le portable de la rouquine dans ce même lieu, le matin même. Peut-être qu’elle se trompe entièrement, et elle sera surement mal à l’aise, si c’est le cas.

Ma journée de travail n’avait pas été des plus productive et j’étais contente qu’elle se termine enfin. Même si, ça voulait dire m’enfermer chez moi à double tour en compagnie de mon chat qui s’obstinait à cracher dessus d’un air furieux. J’en avais marre qu’il agisse de la sorte alors que je faisais tout ce qu’il faut pour qu’il ne manque de rien. J’avais même sacrifié une partie de ma bibliothèque pour lui installer un arbre à chat géant. Mes livres, depuis, trônaient sur la table de la salle à manger, parce que j’avais la flemme de trouver un autre emplacement pour eux. Je n’avais pourtant rien d’intéressant à faire lorsque je rentrais chez moi, mais à la place, je préférais me vautrer devant la télé à regarder des films de Noël. Cette période de l’année me rendait mélancolique, parce que, le beau temps revenant petit à petit, le chocolat chaud et le plaid ne m’étaient d’aucune utilité. L’Irlande me manquait. Mais il était hors de question que je remette ne serait-ce qu’un doit de pied là-bas. Enfin, là n’était pas le propos. J’étais retourner dans le même bar qu’un peut plus tôt dans la journée ; le matin pour être précise ; afin de rendre un téléphone portable qu’une inconnue avait oublier. Je me dis que c’était une chance que ce moi qui l’ai trouvé. Une autre personne, aurait très certainement garder le mobile. Je ne comprenais pas cette malhonnêteté. Se montrer gentil, ce n’était pas à la portée du premier venu, il faut croire. Je regardais machinalement l’heure sur mon téléphone quand un serveur m’apporta le café et le macaron que j’avais oublié que j’avais commandé. Je grignotais le macaron sans avoir vraiment faim quand j’entendis une voix féminine prononcer mon prénom. Je me retournais vivement pour m’apercevoir qu’elle s’adressait à une toute autre personne. Une personne qui, de toute évidence ne devait pas s’appeler Helsie mais qui, au lieu de dire gentiment à la jeune femme qu’il y avait méprise, se contenta de se lever pour aller s’assoir ailleurs. Charmant. Je me levais, café à la main et m’approcha d’elle. « Excusez-moi ? Je suis Helsie ! » lui dis-je enfin.