Aiden Harton ~ Summer loving had me a blast

Aiden Harton

Summer loving had me a blast

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Il n'est pas du tout vantard, c'est même carrément l'inverse. Son excès d'humilité a un côté agaçant, qui peut parfois passer pour de la non-sincérité. ○ Il est mortellement allergique aux arachides. Mine de rien, il doit faire attention à tout ce qu'il mange, car les conséquences de cette allergie peuvent être très graves. ○ Il souffre d'une maladie génétique, appelée l'hématochromatose. Il accumule le fer dans son sang ce qui, sans traitement adapté, aurait dégradé ses organes vitaux. ○ Aiden est d'un naturel réservé, il observe beaucoup avant d'approcher les gens. Cela ne l'empêche pas d'être sûr de lui et déterminé. ○ Il a de la chance, car niveau morphologie, la nature l'a gâté. Il est bien bâti, 80 kg pour 1m90, muscles saillants, pas un iota de graisse et le tout avec très peu d'efforts ! Oui, la vie est injuste. ○ Il adore les jeux vidéos et peut passer des journées entières devant sa xbox One. Il n'a pas de thème préféré et s'accomode de tout. ○ Il possède un côté geek, amateur de technologies et de pop-culture. Il est branché séries et films, d'ailleurs, on peut le ranger dans la catégorie "bon public". ○ La critique, ça n'est pas son truc. Il préfère utiliser les conseils, parce qu'il a une démarche toujours constructive. Il n'aime pas juger autrui et ne rentre jamais dans un conflit. ○ Le vélo, le skatebord, ce sont ses deux moyens de transport préférés. A la base, il a peur des véhicules motorisés. Il n'a passé son permis de conduire que pour pouvoir entrer dans la police. ○ Lire, ça n'est pas trop son truc. A part les bandes dessinées ou les mangas, dès qu'il s'agit de texte condensé, il prend la fuite. ○ Il ne parle qu'une seule langue : l'anglais, parce c'est celle qui lui sert à s'exprimer partout. De toute façon, ses résultats en langues étrangères, à l'école, étaient si catastrophiques qu'il n'a pas trop le choix. ○ Son domaine de prédilection : les mathématiques. C'est une pointure en calcul mental, en raisonnement logique. D'ailleurs, heureusement qu'il a pu compter sur les matières scientifiques pour valider ses diplômes. ○ Il est absolument nul en dessin et n'arrive pas à trouver l'art très attirant en général. S'émerveiller devant des peintures dans un musée, très peu pour lui. ○ Il ne sait pas danser, mais genre, pas du tout. Sur la piste de danse, il a toujours l'impression d'être un bouffon. Par contre, au karaoké, il arrive à se débrouiller. Il chante plutôt bien. ○ Son sport préféré : la boxe. Il aime regarder tous les sports de combats, même le catch. Il ne pratique pas ces disciplines, il se contente d'en rester au vélo, à la salle de sport et à la natation. ○ Il a eu droit à des leçons de piano, dans son enfance, mais il n'a pas pratiqué depuis très longtemps. Ca n'a jamais été son point fort, la musique. Il faisait ça pour faire plaisir à ses parents. ○ Il est hélléniste, c'est à dire qu'il croit dans les dieux grecs. Il parle très peu de ses croyances aux autres, conscient que sa religion peut constituer une barrière. Sa patronne-protectrice est Hestia, la Déesse du Foyer. ○ Il est flexitarien, c'est à dire qu'il mange de la viande mais dans des quantités raisonnables et à de rares occasions. ○ Il a toujours rêvé d'aller voir les baleines dans l'océan et de faire de la plongée à côté d'elles. Il a déjà été voir des récifs coraliens. En fait, il aime aller sous l'eau pour observer les poissons. ○ Il est maniaque. Chaque chose doit être bien rangée à sa place, sinon ça le met dans tous ses états. ○ L'autonomie, c'est comme ça qu'il a toujours grandi. C'est une force, mais c'est aussi une faiblesse. Aiden a du mal à demander de l'aide, il est plutôt du genre à la jouer solo et exprime rarement ses états d'âme, ce qui passe pour de la froideur. ○ Sa vie sentimentale a une tendance assez calme. Il n'a connu que des relations avec des femmes. Elles ont duré des mois avant de se terminer. Il cherche la stabilité, à se poser, et pourquoi pas dans quelques années, fonder une famille ? Sauf que depuis plus d'un an, il n'arrive pas à chasser une femme de son esprit. ○ On ne peut pas dire qu'il soit pudique. Evidemment, il ne fait jamais rien qui sorte du moralement correct, mais il aime son corps et l'affiche sans honte. ○ Il fume du cannabis, de façon très occasionnelle. En général, c'est pour se détendre, pour évacuer le stress. Autant dire que cela arrive rarement parce qu'il possède un flegme impressionnant. ○ Dans son travail, c'est quelqu'un de rigoureux et de respectueux. S'il veut être policier, c'est avant tout pour protéger son prochain et pour rendre service à la communauté. ○ Il est gaucher et ne sait absolument rien faire de sa main droite. Par contre, il est très habile, il a de bons réflexes. ○ On l'apprécie pour sa façon de régler les problèmes sans heurts et sans violence, même s'il est clairement plus doué pour enquêter et faire travailler sa logique, que pour les interventions. ○ Il est patient, tellement qu'une fois, il a attendu une journée entière devant la porte de ses parents, en plein hiver, parce qu'il les pensait au travail. Quand son père a ouvert et l'a trouvé sur les marches verglassées, il a eu beau éclater de rire, Aiden n'a même pas été agacé !

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Nick Jonas</pris> aiden harton

Code: aiden

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l'histoire de ma vie

Take my hand, take my whole life too
For I can't help falling in love with you

Il y avait beaucoup de monde dans la salle d'attente. A vrai dire, cela faisait plus de trois heures qu'Aiden attendait son tour. Contrairement à d'autres personnes présentes depuis bien moins longtemps que lui, il ne montrait aucun signe d'impatience, alors qu'il n'utilisait ni magazine, ni téléphone. Il restait sans rien faire, observant simplement les gens autour de lui. Depuis son arrivée, au total, 27 personnes étaient sorties, 6 femmes, 21 hommes. Dans le même temps, 31 étaient entrées, 29 hommes, 2 femmes. Il avait compté, parce que son esprit se montrait toujours vigilant sur ce type de détails. Question âge, il voyait de tout, des jeunes comme lui, mais aussi et surtout beaucoup de quinquagénaires, aux cheveux grisonnants, à l'échine courbée, parfois au ventre bedonnant. Il trouvait intéressant de comparer l'attitude des deux profils. Le premier était en forme, il voulait en montrer, épater la galerie. Le deuxième, lui, affichait une mine clairement blasée, comme si en venant ici, dans le cabinet du médecin du travail, ils déprimaient à l'idée d'être déclarés encore aptes. L'ambiance était calme, dans les locaux. De temps en temps, un toussotement, un raclement de gorge venait briser le silence. L'espace d'un instant, le regard noisette d'Aiden croisa celui d'une jeune femme, assise en face de lui. Il sentait qu'elle l'observait. Cela ne le dérangeait pas, après tout les yeux étaient faits pour voir, non ? Elle parut surprise qu'il la capte. Il eut un petit sourire, avant de replonger dans ses pensées. L'attente et l'importance du moment auraient du le stresser, mais en vérité, pas du tout. La porte s'ouvrit. Un homme d'une soixantaine d'années, chauve et sec d'apparence l'appela :

- Monsieur Harton ? Bonjour. Entrez.

En se levant, Aiden attira forcément les regards. C'est à dire que les gens présents dans la salle n'auraient jamais imaginé qu'il puisse être aussi grand. Avec sa carrure, il donnait l'impression de pouvoir dévisser la tête de n'importe qui, en une simple pichenette. Au moins, cela allait-il être utile dans son futur métier ? Il entra dans le bureau du médecin, grand et lumineux, froid, surtout. Il resta debout, attendant les instructions. Il savait se montrer docile. Exécuter des ordres ne lui posait aucun problème.

- Asseyez-vous.

Il s'installa sur la chaise que le praticien lui désigna et le regarda passer derrière son bureau, s'asseoir, puis examiner des documents : son dossier médical.

- Bien... Aiden, Ryan Harton, né le 1er septembre 1994, à Brighton au Royaume-Uni. Vous avez donc 24 ans. Vous vivez sur Island Bay depuis trois mois, c'est bien cela ?

- Oui, Docteur, c'est exact.

- Si j'en crois les résultats de la prise de sang et votre dossier médical, vous ne souffrez d'aucune maladie sexuellement transmissibles, vous ne consommez pas de drogue et vous n'êtes pas un buveur d'alcool. Vous fumez ?

- Non.

Aiden mentait, parce que dans les faits, il lui arrivait de consommer, à de rares moments de tension, du cannabis. Cependant, sa consommation n'était pas suffisante pour déclencher la moindre addiction. Le médecin n'y vit que du feu.

- Parfait. En revanche, il est indiqué que vous souffrez d'hématochromatose. Vous êtes sous traitement ?

- Oui. Depuis l'âge de 5 ans. On m'a découvert cette maladie lors d'une hospitalisation, un coup de bol. Si je n'avais pas fait de réaction allergique aux arachides, j'aurais probablement eu des impacts sur mon état de santé.

- En effet. Vos analyses montrent un taux de fer correct, j'en déduis donc que cela ne vous handicape pas.

- Aucunement, Monsieur.

Le médecin referma le dossier puis il se leva.

- Je vais vous ausculter afin de m'assurer que vous soyez en pleine forme. Déshabillez-vous et allongez-vous là.

Aiden se leva à son tour et entreprit d'enlever ses vêtements, en prenant bien soin de les plier et de les poser sur la chaise. Alors qu'il allait aussi retirer son boxer, le médecin lui indiqua que c'était inutile. Juste à temps ! Dans le fond, Aiden n'aurait pas été gêné, après tout, il avait affaire à un médecin, sensé l'examiner pour s'assurer que tout allait bien. Il s'allongea et se lassa prendre le pouls, la tension et la température. Le médecin le fit se peser, le mesura et l'invita à se pencher pour vérifier la courbure de son dos.

- Vous faites une activité sportive ?

- Oui, un peu. Musculation, vélo et de la natation.

- Cela se voit, votre dos est parfaitement droit ! Ne changez rien, c'est impeccable.

Il testa ses réflexes, puis examina ses voies nasales, ses yeux, ses oreilles. Sans rien détecter d'anormal. Il palpa ensuite plusieurs endroits stratégiques pour vérifier l'état des ganglions. Ne trouvant rien d'anormal, il l'invita à se rhabiller.

- Votre carnet de vaccination est à jour, vous êtes en pleine forme.

- Génial ! Je suis donc apte, c'est ça ?

- Physiquement, oui. Mais pour obtenir l'aptitude, vous devez également subir un examen psychologique. C'est une étape obligatoire pour travailler dans la police.

Aiden acquiesça. Il n'avait pas le choix, de toute façon.

- Parlez-moi de vos motivations. Pourquoi voulez-vous travailler dans la police ?

- Je souhaite me rendre utile et aider au maintien de la sécurité. Ma mère est procureur pour le ministère public brittanique. J'ai grandi, bercé par les histoires qu'elle me racontait sur son rôle, sur son combat contre la criminalité. Elle a été un exemple pour moi depuis mon enfance.

- Qu'admirez-vous le plus chez votre mère ?

Aiden se tut quelques instants, et après réflexion, il reprit :

- Son courage. Elle n'a jamais baissé les bras et a toujours fait preuve d'une grande force de caractère. Elle sait ce qu'elle veut et elle se donne les moyens pour atteindre ses objectifs.

- Je vois. Vous ne tarissez pas d'éloges. Et votre père, que fait-il ?

Aiden baissa les yeux. Le silence qui suivit la question dura plus longtemps et fut sacrément pesant. Finalement le jeune homme se décida à poursuivre :

- Mon père était professeur de chimie. Il est décédé, il y a dix ans.

- Vous m'en voyez désolé. Que s'est-il passé ?

- Est-ce important ?

- Monsieur Harton, toutes les questions que je vous pose ont leur importance. Pour que vous puissiez travailler au poste que vous envisagez, il est nécessaire que nous puissions déterminer que vous n'êtes pas un danger. De quoi votre père est-il décédé ?

Aiden soupira. C'était la première fois, depuis le début de cette entrevue, qu'il montrait un signe d'agacement. Sans qu'il ne le sache, cela joua en sa faveur, car le médecin commençait à le trouver beaucoup trop froid et distant, ce qui n'augurait rien de bon, en général.

- Il est mort en prison, suite à une bagarre entre détenus. Mon père avait été condamné pour des violences conjugales envers ma mère. Il purgeait sa peine lorsque le drame est arrivé.

- Vous a-t-il violenté ?

- Non... jamais... Il ne m'a jamais frappé, pas même pour me réprimander. Il nous aimait, ma soeur et moi.

- J'ignorais que vous aviez une soeur. Parlez-moi d'elle.

- Ecoutez... je ne pense pas que ça soit vraiment indispensable d'en parler...

- Monsieur Harton, c'est à moi d'en décider. Continuez.

Aiden secoua la tête dépité.

- Kate, ma soeur, est née un an après moi. Elle était lourdement handicapée. Ses membres étaient malformés, son cerveau également. En grandissant, elle arrivait à communiquer avec nous, comme l'aurait fait un bébé. Quand j'avais huit ans, elle a commencé à avoir des difficultés pour respirer, elle a subi des examens et les médecins ont révélé une insuffisance cardiaque. Elle est morte quelques mois plus tard. Sa mort nous a tous affectés, notamment mon père. Il est entré en dépression, il a commencé à boire et puis... à avoir des crises de violence durant lesquelles il s'en prenait à ma mère, d'abord verbalement, puis physiquement.

- Cela a du être difficile pour l'adolescent que vous étiez, n'est-ce pas ?

- Oui. Mais ma mère et moi, nous nous sommes serrés les coudes. Nous nous sommes épaulés et nous avons avancé. Elle a fini par retrouver confiance en un autre homme, mon beau-père, qui est quelqu'un de bien et qui la rend heureuse.

- Je vois. C'est la raison pour laquelle vous avez déménagé, je me trompe ?

- Non. Elle est comblée et c'est tout ce qui compte.

- Vous êtes courageux, Monsieur Harton. Et du courage il en faut pour entrer dans la police. Pourriez-vous me dire, à présent, ce que vous pensez du port d'armes ?

Aiden haussa les épaules :

- Je n'ai pas d'avis politique sur la question. Ce n'est pas tellement l'arme qui est dangereuse en elle-même, mais plutôt la raison pour laquelle on souhaite s'en servir. Mon père, avant sa descente aux enfers, m'a toujours appris que le respect ne se gagne pas par la force et la facilité. Il s'obtient par la détermination et le dialogue. Si vous me demandez si je me sentirais en sécurité avec une arme, je vous réponds que ça ne m'est pas indispensable. Si vous me demandez si j'aurais le sentiment d'avoir un grand pouvoir entre les mains en tenant un flingue, je vous réponds que oui. Ce serait une folie de prétendre le contraire. Seulement, "pouvoir" signifie que l'on a le choix de l'utiliser ou non. Et c'est ça le plus important dans l'équation.

Le médecin nota quelque chose sur le dossier, qu'Aiden ne put lire.

- Si votre vie est directement menacée, l'utiliseriez-vous ?

- Oui.

- La vie d'une autre personne ?

- Oui.

- Pour tuer ?

- Non, pour neutraliser.

Les deux hommes se regardèrent quelques instants. Aiden avait retrouvé son assurance, parce que l'on ne parlait plus de sa famille. Le médecin écrivit sur un papier et le lui tendit. Le terme "Apte" était inscrit dessus. Si l'instant n'avait pas été facile, Harton devait reconnaitre que c'était probablement l'un des jours les plus heureux de sa vie. Son sésame pour réaliser son rêve de gosse !


Nouveau travail, nouvelle vie. Aiden n'était pas peu fier de lui, il avait reussi à quitter son cocon familial et à s'installer à Island Bay sans rencontrer de réelle difficulté. La petite fortune de sa mère n'y était pas étrangère. Il faut dire que cela l'avait bien aidé pour acheter un appartement, le meubler, faire quelques travaux de rénovation et puis ça lui faisait un filet de sécurité, le temps de pouvoir vivre de son travail. Il avait appelé sa mère, en facetime, pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il avait été engagé au sein de la police de Wellington, comme agent débutant. Lui qui rêvait de ce métier depuis son enfance, il ne pouvait pas décrire la joie qui l'habitait. La profonde attirance qu'il éprouvait pour la Nouvelle-Zélande lui venait de son père. Combien de fois l'avait-il entendu raconter des histoires à sa soeur, sur la beauté des paysages, sur la grandeur des montagnes, le rayonnement des plages ? Gamin, il rêvait de cette vaste contrée comme s'il se trouvait dans un film. Finalement, c'était un célèbre long métrage qui l'avait convaincu d'aller sur place un jour pour y vivre. Cliché, pas vrai ? Ici, il retrouvait un peu l'essence de son père, qui y avait passé son enfance, autrefois, chez un oncle, parce que ses parents ne pouvaient s'occuper de lui en raison de leur carrière militaire. Ainsi, il espérait garder en lui, une partie de cet homme brisé, parti trop tôt, pour lequel il gardait de l'affection, en dépit de son comportement violent. Il ne lui pardonnait pas, mais il n'oubliait pas non plus qu'avant, ça n'avait pas été comme ça. Et puis, comme beaucoup de garçons, la figure paternelle revêtait une sacrée importance.

Les premiers jours de travail avait été consacrés à la découverte de son porte, de ses collègues, à l'apprentissage des différents codes. Son passage en école de police lui permettait d'avoir des bases solides. Sur le métier en lui-même, il se sentait à l'aise. Comme tout débutant, sa hiérarchie l'affecta d'abord à la circulation. Sa mission : assurer la sécurité des gamins à la sortie des écoles, indiquer aux automobilistes quand passer lorsque les feux tricolores ne fonctionnaient pas, réaliser des contrôles de papier et d'alcoolémie, aider aux vérifications radars ou encore mettre des contraventions aux véhicules mal stationnés. On ne pouvait pas qualifier cela d'épanouissant, mais Aiden ne se plaignait pas. Il apprenait, il n'était pas pressé. Après tout à 25 ans, il avait au moins 40 ans de travail à accomplir avant de penser à la retraite ! C'était loin, clairement ! Il avait lié quelques relations, surtout au travail. Il ne sortait pas beaucoup, préférant s'occuper devant sa console dès qu'il avait un moment de libre. Quant à s'occuper de sa vie sentimentale, il n'y songeait même pas. Il avait mis ce sujet de côté, malgré le regard parfois intéressé de certaines femmes. Il avait une belle gueule, le genre qui plaisait et qui pouvait faire fureur. Mais les relations sans lendemain, très peu pour lui, ça ne lui correspondait pas. On trouvait une âme romantique en lui, attirée par les sentiments plutôt que par le cul. Plutôt rare, chez un homme jeune.

Ce soir, s'il était sorti, c'était pour aller faire quelques courses, afin de remplir son réfrigérateur. Arpentant les rayons avec une efficacité redoutable, il prenait ce dont il avait besoin, sans se faire piéger par les promotions, sans dépenser plus que ce dont il avait besoin pour vivre. Il veillait aussi à ne pas prendre n'importe quoi, préférant des produits naturels à ceux qui venaient des industries. Il choisissait des oranges lorsque ses yeux bloquèrent sur une jolie blonde. Il dut se tenir à son caddy parce que son coeur s'emballa très vite. Là, en face de lui, à quelques mètres, se trouvait Kam... Il n'arrivait pas à y croire. Il resta béat, immobile à l'observer, alors qu'elle ne le vit même pas et qu'elle s'éloignait. Des souvenirs lui revinrent en mémoire. Il se rappela de ce mois de vacances, dans la charmante ville de Suva, capitale des îles Fidji. C'était une destination touristique conseillée au mois de juin. Quand Aiden, sa mère et son beau-père y débarquèrent, ils comprirent vite pourquoi. Le climat y était agréable. Les températures douces ne les oppressaient pas. Il se sentait même encore mieux qu'à Brighton ! Les bâtiments transpiraient de charme, avec leur style très 50's. Le club de vacances, dans lequel ils avaient réservé, leur proposa de multiples activités, où d'autres familles de touristes participaient également. Et c'est là que ses yeux s'étaient posés sur une charmante jeune femme, aux cheveux comme les blés, au regard à la fois ténébreux et pénétrant. La claque... les papillons dans le ventre... tout y était.

Le temps de sortir de ses pensées, Aiden se rendit compte que Kamryn avait disparu de son champ de vision. Il laissa son chariot en plan, et se lança à sa suite dans les rayons. Mais la foule l'empêchait de la repérer. Il se rua à l'extérieur, en tapant le sprint de sa vie, en promenant son regard partout sur le parking, pour essayer de la voir, mais c'était trop tard. Elle s'était évaporé. En rentrant chez lui le soir, sans avoir fait ses courses, il décrocha son téléphone et appela sa mère. A peine eut-il décroché, qu'il se mit à parler :

- Maman... maman, je l'ai revue ! J'ai revue Kam ! Ce n'était pas une hallucination ! Elle était là, en face de moi... elle n'a pas changé, elle est toujours aussi belle ! Mais je l'ai perdue de vue... je ne sais pas où elle est passée !!!

- Doucement, Aiden, tu parles trop vite ! Calme-toi ! Tu es sûr que c'était elle ?

- Oui ! Sûr à 100% !!! Je... je ne sais pas quoi faire...

- Respire, pour commencer ! Si c'est elle, tu devrais peut-être réfléchir avant de l'aborder. Elle a peut-être une nouvelle vie aujourd'hui...

- Il faut que je sache où elle habite... comment elle s'appelle... je... je n'arrive pas à y croire !

- Aiden, trésor, tu dois te reprendre... je sais que tu es amoureux, mais les choses ont peut-être changé...

- Je vais demander à la sécurité du magasin... vu que je suis policier, il me laisseront accéder aux bandes vidéos...

- Aiden ! Ressaisis-toi s'il te plait ! Tu ne peux pas utiliser ton métier pour ta vie personnelle ! Ce n'est pas comme ça que ça marche !

- Oui... oui tu as raison, maman... je crois que j'ai besoin d'une douche froide pour réfléchir correctement. Depuis tout ce temps... bon sang, je n'arrive pas à y croire...

- Tiens-moi au courant, d'accord ?

- Oui, je vais tâcher de me calmer et je te rappelle...

Aiden raccrocha son téléphone et passa ses mains sur son visage. Il transpirait comme un boeuf ! Il retira ses vêtements et se rua sous la douche où il n'ouvrit que l'eau froide. C'était piquant, ça lui mordait la peau. Mais son esprit ne fut pas plus discipliné pour autant. Il se rappelait de tout, sa voix, cristalline, son rire communicatif, les moues tantôt coquines, tantôt séduites qu'elle lui adressait. Et puis comment oublier ces nuits, ces instants passés dans la chambre d'Aiden, à dévorer le fruit interdit, à laisser libre cours à leur passion. Le jour où elle était partie, Aiden avait eu l'impression qu'on lui arrachait le coeur. Il avait la chair de poule. Le froid parvint à l'apaiser. Sa mère avait raison, il ne fallait pas brusquer les choses, mais y aller doucement. Il retournerait au supermarché pour tenter de la retrouver, même jour, même heure... Cette fois, il la suivrait, pour savoir où elle logeait. Et puis il attendrait le moment opportun pour l'accoster. Pourvu qu'elle n'ait pas de petit ami... qu'elle soit toujours aussi célibataire qu'il l'était depuis cette amourette de vacances...